cahiers de l'egare
le pas-sage de Marcel Conche
un hommage à Marcel Conche, inédit, qui aurait pu être lu le 9 avril 2022
Ce naïf que fut Marcel Conche
Je me souviens très bien de ma première rencontre avec Marcel Conche. Ce qui l’a caractérisée, c’était non seulement la gentillesse avec laquelle il me reçût, mais aussi l’intérêt qu’il accordait à votre personne.
Ce jour, je venais lui demander la dédicace d’un de ses livres, il voulut savoir pour quelle raison je m’intéressais à la philosophie. Je lui expliquais que ce n’était pas pour moi, mais que je souhaitais offrir ce livre pour l’anniversaire d’un ami qui avait découvert sa philosophie avec beaucoup d’intérêt.
Mais vous, me demanda-t-il, que pensez-vous de la philosophie ?
Peu habitué à ce genre de questions, surtout posées par l’un de ses plus éminents spécialistes, je préférais botter en touche.
- Euh, moi je m’intéresse plutôt au bouddhisme.
- Ah ! me fit-il, je ne connais pas cette religion, et vous en pensez quoi ? Il se gardait bien de me dire qu’il avait écrit un ouvrage intitulé « Nietzche et le bouddhisme ».
Je ne pouvais à nouveau échapper à la question et je fis appel à mes dernières lectures qui étaient relativement fraîches, car l’apprenti bouddhiste, que j’étais, avait été accroché par le sourire irrésistible du Dalaï-Lama qui était en couverture d’un livre censé parler du bonheur.
Néanmoins méfiant, je ne me lançais pas dans de longues explications et je m’en tins à l’essentiel.
Je lui parlais de la douleur perpétuelle compagne de nos vies, et qu’aucune félicité n’est durable, ça j’étais sûr de mon coup, que cette douleur naît de la «soif» de vivre, des désirs et des passions qui font naître la convoitise, la jalousie, la haine et l'erreur. Jusque-là j’étais en phase totale avec le bouddhisme tout autant qu’avec le principe de causalité qui explique qu’en supprimant la cause, on annule son effet ; lorsque j’avançais cela à cette époque, j’en étais certain. Mais j’appris, grâce à Marcel Conche, qu’il faut s’apprêter parfois à changer nos convictions. Ceci ne manqua pas d’arriver avec le principe de causalité. Je découvrais qu’il n’était vrai qu’en apparence ; et qu’en supprimant la cause, on n’annule pas toujours les effets, mais, bien au contraire, que les effets eux- mêmes étaient générateur d’autres causes. Depuis je m’intéresse plus au principe du tao avec le Yin et le yang qui ont plus satisfait mon goût de la vérité, car, en éteignant les désirs, on n’annihile pas totalement la souffrance, il reste toujours un peu de Yin dans le Yang ; ainsi renaissent d’autres souffrances. C’est sans doute pour cette raison que je me suis arrêté en chemin et que je ne pourrais jamais parler de la quatrième vérité, qui est la «Voie des huit vertus» qui conduit au Nirvana des bouddhistes. Cependant, je n’arrêtais pas totalement mes recherches, Marcel Conche prit le relais de mon éducation spirituelle. Il m’enseigna les principes d’Épicure qui me convenaient mieux, il ne conseillait pas d’éteindre en nous toute cette soif de vivre, mais de s’en tenir aux désirs essentiels. J’interprétais ce conseil à ma manière en agrémentant parfois mes repas avec un petit verre de vin que je trouve essentiel pour border ma vie avec le bonheur avec qui j’ai décidé depuis longtemps d’entretenir de bonnes relations, car, à ce jour, je ne vois pas en quoi il y a quelque chose d’intelligent à ne pas vouloir être heureux.
C’est en me questionnant avec cette naïveté socratique, ce que faisait souvent Marcel Conche, qu’il ouvrit en moi une curiosité philosophique qui depuis ne m’a jamais quittée. C’est ainsi qu’il interrogeait le monde et les hommes avec cette fausse naïveté qui lui permettait de mieux vous analyser et ci-besoin était de vous placer en face de vos incohérences. Des amis qui souhaitaient le rencontrer s’en souviennent encore.
Durant des dizaines d’années, j’allais avoir l’honneur de recevoir les leçons particulières de ce grand professeur qu’il fut également. Il ne me posait que des questions auxquelles j’étais capable de répondre. Il ne chercha à aucun moment à me mettre en difficulté, mais sans m’en rendre compte il me fit progresser sur la voie de la réflexion. Je l’en remercie encore, il fut mon véritable père et mon guide dans la vie. Je gardais du bouddhisme ce qui me semblait bon au même titre que chez les philosophes Grecs comme Héraclite avec l’impermanence et la sobriété d’Épicure. En soulignant naïvement, les limites de mon discours il m’accompagna vers le scepticisme. C’est ainsi qu’il m’offrit mon premier burin avec un marteau pour que je puisse effacer, si le besoin s’en faisait sentir, certaines de mes convictions que je croyais gravées dans le marbre. Depuis je me sens plus léger donc libre. C’est ainsi qu’il m’aida à découvrir d’autres facettes d’une vie éternellement changeante. Il me prépara à aimer ce monde plongé au cœur d’une nature merveilleuse. Pour appréhender tout ceci sans doute comprit-il très tôt qu’il fallait mieux être ce Candide de Voltaire. Parfois, dans nos conversations, j’avais l’impression que nous n’étions que deux grands enfants naïfs, mais pas crédules pour autant.
Cette naïveté que j’ai partagée avec lui, celle que Georges Sand attribuait à son personnage qu’était Planet : « naïf comme un enfant , avec un esprit pénétrant et une finesse déliée », ne pouvait que nous tenir à l’écart de tous ceux qui n’avaient que des certitudes. Aujourd’hui il en est toujours ainsi avec ceux qui nous promettent le bonheur avec une croissance infinie de l’avoir, dussent-ils oublier l’être, l’humanisme et l’environnement. Ils sont si éloignés des conseils de Maître Eckart qui conseille d’être vide de notre propre connaissance, non pas d’oublier ce que nous savons, mais d’avoir une sorte d’innocence, pas loin de la naïveté qui nous prépare à une disponibilité de l’esprit pour mieux nous imprégner des choses ; ce qui est indispensable, car, celui qui ne comprend pas le problème ne trouvera jamais la solution. Alors comprenons-nous bien le sens et la possibilité d’un développement durable, ou sommes-nous simplement dans le développement durable de nos erreurs ?
Notre société est en face de deux points de vue radicalement différents. Ce sont des contraires et ces derniers sont indissociables comme nous l’a enseigné Héraclite. Mais œuvrer pour l’un ou pour l’autre, ceci aura des conséquences radicalement différentes.
Nous avons un premier groupe, qui sous l’impulsion des femmes
( majoritairement) se développe rapidement, car elles sont animées par la force de ceux qui savent, comme les Grecs et les bouddhistes, qu’aucune félicité n’est durable. Si ces naïves arrivent à faire des choses qui semblent impossibles pour beaucoup, c’est qu’elles sont propulsées par la culture de la vie qui fait si souvent défaut aux hommes ; ces derniers sont essentiellement manipulés par la culture du face à face, que j’appelle par ailleurs, la culture de la mort. Ces ignorants se croient autorisés à traiter ces dernières de naïves ou de rêveuses plus ou moins utopistes. Puis, pour bien enfoncer le clou, du haut d’un prétendu savoir, ils leur expliquent que le monde ce n’est pas ça, qu’elles ne comprennent rien aux affaires, à l’économie et à la politique ; que les choix qu’elles proposent ne sont que des choix fictifs, sans fondement sérieux en dehors d’un petit cercle de rêveurs plus ou moins naïfs comme elles.
C’est là qu’une femme plus hardie que les autres prit la parole :
- Cher Monsieur, vous et vos amis tous tellement persuadés d’avoir raison je vous signale que « Fictif » ne signifie pas forcément « impossible ». J’en veux pour preuve que le papier-monnaie, que vous vénérez tant, n’a qu’une valeur fictive, pourtant c’est le moteur du monde que vous prétendez nous imposer et qui aujourd’hui ressemble à un cauchemar.
Je vois bien qu’avec votre sourire narquois, vous souhaitez nous envoyer sur l’ile d’Utopia, ce vieux pays imaginaire où les habitants sont gouvernés d’une manière idéale et sont parfaitement heureux. Ne vous y trompez pas ce pays qu’est l’Utopia dont nous parle Thomas More ce philosophe humaniste anglais existe bel et bien, ce sont toutes mes sœurs et mes frères, ces entrepreneurs du sens, qui chaque jour lui donne vie en mettant en place non seulement une économie de précaution, mais aussi des moulins à bonheur.
Nous sommes les nouveaux résistants face à la dystopie que vous installez un peu partout et dont la dernière guerre en Ukraine n’est qu’un pâle reflet de ce qui malheureusement arrivera ailleurs. Votre économie mondialisée est devenue une économie hégémonique. Puis comme toutes les hégémonies, elle ne pouvait que devenir despotique en détruisant les hommes et leur environnement. Une dystopie ce n’est plus simplement une fiction terrifiante, mais c’est devenu une réalité avec cette économie mise en place par ceux qui sont persuadés d’être les maîtres du monde. Il sera de plus en plus difficile de leur échapper, car ils entendent tout dominer et exercer une autorité totale sur leurs consommateurs qui se prennent encore pour des citoyens qui peuvent exercer leur libre arbitre. Espérons qu’il n’est pas trop tard pour choisir son camp, Utopie contre Dystopie, croissance contre bonheur.
Marcel nous avait prévenus
Jean Delorme
(ce texte aurait été lu à la soirée Marcel Conche du 9 avril si Jean Delorme avait pu y venir mais de nuit et de loin c'est peu prudent)
9 avril 2022 hommage à Marcel Conche - Les Cahiers de l'Égaré
article paru le 8 avril dans Var Matin retour sur la soirée Marcel Conche du 9 avril 2022, 19 H 15 - 21 H 30 mistral en folie dans le hall, livres en service dans un caddie et sur une table : la ...
https://cahiersegare.over-blog.com/2022/04/9-avril-2022-hommage-a-marcel-conche.html
Friedrich Nietzsche - Hymnus an das Leben
Friedrich NietzscheHymnus an das Leben per coro e orchestraOrchestra 1813 - Orchestra del Conservatorio di ComoCoro del Conservatorio di ComoMaestro del Coro...
en ouvrant Métaphysique de Marcel Conche, je trouve l'hymne à la vie de Lou Andreas Salomé dite LAS, découpé par Marcel avec corrections de sa main / Nietzsche, pianiste émérite, compose l'hymne à la vie en 1887 sur un poème de son amour contrarié Lou Salomé. Fou seulement, poète seulement comme l'a écrit Nietzsche mais le surhomme est cette folie. "Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes." Nietzsche in Par-delà le bien et le mal §106 "– Sans musique la vie serait une erreur." Nietzsche in Le Crépuscule des idoles – Maximes et pointes §33
Lou Andreas-Salomé - Prière à la Vie (Gebet an das Leben, 1882)
Certes, comme on aime un ami Je t'aime, vie énigmatique - Que tu m'aies fait exulter ou pleurer, Que tu m'aies apporté bonheur ou souffrance. Je t'aime avec toute ta cruauté, Et si tu dois m'an...
https://schabrieres.wordpress.com/2010/05/05/lou-andreas-salome-priere-a-la-vie-gebet-an-das-leben/
la version offerte, jointe par Marcel dans Métaphysique, une de ses oeuvres majeures, diffère de celle présentée ici
L'ami Marcel Conche, métaphysicien de l'infini de la nature est décédé,
dcd, (j'ai repris décédé sur proposition d'Annie Bergougnous)
le dimanche 27 février 2022, à 8 H du matin, dans son sommeil.
J'ignore quel a été son état dans les jours qui ont précédé. Mais une quinzaine de jours avant, je lui avais téléphoné. Clair, lucide comme d'habitude même si, à ce que M.M me racontait, il perdait peu à peu une certaine mémoire, celle du quotidien, heure, jour-nuit, repas pris ou pas...
Marcel est mort de sa belle mort, d'une mort naturelle comme il la décrit dans un article de 6 pages Comment mourir ? paru dans la Revue L'enseignement philosophique, N°3, mars-mai 2013.
Une mort naturelle qui vient après le parcours des âges de la vie (enfance, adolescence, âge adulte, vieillesse) à la différence des morts paranaturelles (par virus, amiante, rayonnement...), des morts infligées par assassinat (Marseille, Corse), par fanatisme religieux (un peu partout), par la guerre à laquelle on participe par patriotisme ou toute autre raison idéologique, qu'on subit parce qu'on ne peut pas fuir, guerre qu'on peut ne pas faire par pacifisme, objection de conscience, désertion avec risque personnel bien sûr (guerres en cours, ne focalisons pas seulement sur l'Ukraine), des morts encourues par de vains désirs non naturels, infinis, insatiables tels que décrits par Épicure : manger trop riche, trop gras, boire à l'excès, fumer comme un pompier, baiser à mort, être baisé à mort entre pluri partenaires, se droguer en dur, en doux, pratiquer des sports extrêmes pour l'état de flow, pour se dépasser, se surpasser => usure prématurée du corps, désirer les honneurs, la richesse, la gloire, le pouvoir, la domination, la conquête, (dans ces cas-là, la compétition est féroce et on finit toujours par tomber de haut), l'immortalité (le transhumanisme annonce la couleur pour les ultra-riches).
Marcel Conche en menant une vie d'Épicure en Corrèze a en quelque sorte choisi sa mort, une belle mort, comme on dit, chez lui, dans son lit, dans son sommeil, soigné, aidé, accompagné, pendant 4 ans par une femme admirable de dévouement de sa famille, M.M.C. et par les services de l'hospitalisation à domicile (j'ignore pendant combien de temps; il perdait de son autonomie mais rien de sa vivacité intellectuelle, de son sens de la répartie, du rebond).
Mourir chez soi plutôt qu'en Epahd, c'est ce que je souhaite à chacun. Je l'ai permis, à mon père dont j'ai recueilli le dernier souffle, à ma mère, morte dans son sommeil, moi dormant dans la pièce à côté. Pendant 4 ans, j'ai été l'aidant de mon beau-père, accueilli chez nous avant son départ. Quand une famille le peut, qu'elle n'abandonne pas celui qui vieillit "mal" (par perte d'autonomie...) et va passer (à plus ou moins longue échéance et déchéance) aux marchands de l'or gris.
Disons pour être plus précis, qu'en vivant comme Épicure, en Corrèze, Marcel se donnait plus de chances de mourir de mort naturelle, sans garantie cependant de ne pas mourir de mort accidentelle, brutale ou des suites d'une longue maladie comme on dit aujourd'hui pour désigner les fins de vie par cancer avec traitements lourds, voire soins palliatifs.
Que philosopher c'est apprendre à mourir dit Montaigne et de l'imaginer par une tuile tombant d'un toit ou suite d'une mauvaise chute. Combien de fois, avons-nous eu la sensation d'avoir frôlé la mort, de lui avoir échappé, sans même avoir besoin de l'imaginer. Une vie prudente ne nous en protège pas certes mais une vie prudente est une vie sage pouvant rendre le pas-sage plus lointain.
Marcel a pu ainsi quasiment jusqu'au bout écrire, jusqu'au 13 novembre 2021, où écrivant sa dernière lettre pour M.C., il se pose la question "les morts ont-ils une réalité autre que dans nos souvenirs et nos coeurs ?"
Son dernier livre publié, le 27 septembre 2021 au milan de sa centième année, L'âme et le corps est d'une belle vigueur.
L'âme et le corps, son dernier livre paru au milan de sa centième année, le 27 septembre 2021 / Lettres en vie, lettres écrites pour des personnes en soins palliatifs à La Seyne-sur-mer, un livre d'accompagnement, lettres dAlain Cadéo, peintures de Michel Cadéo
Contexte de la nouvelle du pas-sage de Marcel Conche
Un mail adressé à 12 H 30 m'informe du passage de Marcel. Je suis en balade sur la route des crêtes avec les enfants. Au bord des falaises de Cassis et dans Cassis. Je découvre le mail vers les 20 H. Je ne m'y attendais pas et posais comme réalisé le souhait de nous retrouver le 27 mars pour ses 100 ans lorsque je parlais aux deux oliviers de 50 ans, dédiés à Marcel, sur la restanque front de mer de 20 m où je fais mes allers-retours tous les jours pendant 30 à 40' deux fois par jour.
Mais depuis le 24 février, début de la crise ukrainienne, je suis nerveux, cherchant à comprendre sans réussir à me positionner.
La nouvelle me percute. Quand auront lieu les obsèques ? Comment effectuer le voyage ?
On continue nos balades en famille dans des lieux chargés énergétiquement, spirituellement, la Sainte-Baume, le 4 mars, Lourmarin, le 5 mars.
Rosalie venue deux fois chez Marcel appréciée de lui qui lui avait offert 3 robes, ne veut pas assister aux cérémonies (nous n'insistons pas); elle remonte en train le dimanche 6 mars. Elle sera seule pendant 4 jours mais reliée téléphoniquement et humainement avec Toto.
Son anniversaire des 14 ans sera le lendemain de celui de Marcel (27, Marcel, 100, 28, Rosalie, 14).
Dans ce deuxième volet de cette série d'entretiens, Marcel Conche dialogue avec le poète et homme de théâtre Jean-Claude Grosse, et confie à Laure Adler la façon dont une rencontre amoureuse...
une des 5 émissions Hors-Champs réalisées par Laure Adler à Altillac, chez Marcel, le 23 mars 2010
en date du 1° mars
La mort ne peut plus m'enlever ma vie
γνῶθι σεαυτόν Marcel Conche, à l'occasion de la parution de son Journal étrange, nous a reçus chez lui, dans l'Ain. Il revient sur ses origines paysannes, son athéisme, sa concep...
entretien du 3 octobre 2006, Marcel a 84 ans
4 mars, la Sainte-Baume
" Rencontres " est une collection web-documentaire de 12 modules, interconnectés, inter-modulables qui racontent la Sainte-Baume comme s'il était donné de vivre l'expérience en situation de ré...
la grotte aux oeufs réalisée par Jean Belvisi, 12 courtes vidéos à visionner, une approche artistique
L'éternel féminin ou l'archétype de Marie Madeleine - Avec Jean-Yves Leloup, écrivain et théologien.
une remarquable causerie sur Marie-Madeleine avec bonhommie, humour, profondeur de l'ex dominicain directeur du centre international de la Sainte-Baume dans les années 80; Rappelé en France par l’ordre dominicain, il dirige à la suite du père Maillard et avec Bernard Rérolle, le centre international de la Sainte Baume. C’est là qu’il fonde l’Institut pour la rencontre et l’étude des civilisations et organise de nombreux colloques dont la mémoire est gardée dans les annales des éditions de l’Ouvert. E. Lévinas, A. Abécassis, Professeur Keller, A. Desjardins, M. M. Davy, A. Chouraqui seront parmi ses hôtes. Il y organise aussi le premier colloque de psychologie transpersonnelle en France avec Pierre Weil, Anne Ancelin Schützenberger et un congrès autour de l’oeuvre de Karl Graf Durchkeim. C’est également à la Sainte Baume qu’il développe son intérêt pour Marie Madeleine et la présence du féminin dans l’histoire du christianisme.
lecture devant la tombe d'Albert Camus au cimetière de Lourmarin d'un passage de La voie certaine vers "Dieu" de Marcel Conche, décédé le dimanche 27 février...
2'16 d'un extrait de La voie certaine vers "Dieu", titre devenu La voie certaine vers l'incertain dans le Bouquins L'infini de la nature
les cérémonies
100 ans le 27 mars 2022 - Blog de Jean-Claude Grosse
affiche de la soirée du 9 avril 2022 en hommage à Marcel Conche aux Comoni au Revest; Marcel et la nature (le clos de Treffort); au revoir pour certains, adieu pour d'autres voilà, tu es mort de...
https://les4saisons.over-blog.com/2022/03/100-ans-le-27-mars-2022.html
affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest
bonjour Folie, une analyse sans pissikanalyse d'une des folies de Marcel, son attrait pour les romans policiers américains qui le distrait de son travail de réflexion, de sa vocation de philosophe
Le souffle des raisons ou la joyeuse rencontre entre le philosophe et la musicienne ou comment une femme se saisit du naturalisme de Marcel Conche pour l'amener sur des chemins d'imprévus
Marcel Conche et JCG, Marcel et Cyrille Elslander (des 4 saisons du Revest à l'époque, devenu directeur-adjoint du Pôle) en juin 2002 à Treffort dans l’Ain; 20 ans d’amitié, 10 livres de et sur Marcel Conche édités par Les Cahiers de l’Égaré dont le dernier, L’âme et le corps, le 27 septembre 2021 au mitan de sa centième année
échange post-mortem
Merci, Jean-Claude, de votre restitution fidèle et émouvante du ou des jours de départ de Marcel. C'est souligner que la famille de pensée (dont Yvon Quiniou) était là pour épauler et honorer la famille de sang (famille qui s'est exprimée avec justesse et profondeur !)C'est vrai, vous n'y avez rien dit, mais vous expliquez ici très bien que l'amitié n'a pas nécessairement de compte-rendu public à faire.Merci aussi d'avoir remarqué aussi bien le nuage à forme d'homme (que vous avez vu pour nous, je n'étais pas à Altillac) que la réouverture "pneumatique" (comme dirait Jankélevitch) de la porte du funerarium (je la confirme).J'étais heureux qu'un de ses éditeurs (Jacques Neyme) soit présent : leur travail commun fut ardent, exigeant, et juste !Et bonne chance aussi dans le déploiement de la "métamorphose" que vous accueillez (ou qui vous accueille...). Conche n'excluait rien - pas même (je plaisante à peine) que Bergson ou Jung aient finalement vu juste.merci,m.merci M. pour ce retourje n’ai rien exprimé, par amitié inconditionnelle pour l’homme Marcel, d’une complexité rare, impossible à démêler, complexité à accueillir sans jugement dans son entièreté et son mystère qui se confondent(cela vaut pour chacun, chacun est mystère et en cela sacré)mais aussi pour une autre raisonMarcel en partant est devenu un être-un corps pour autrui sartrien, objectivé-aliéné(impossible maintenant de nous surprendre par un acte, une action "inattendus")qu’il a su faire exister comme figure du philosophe par vocation(il a fabriqué sa légende, son monument; rien de péjoratif là-dedans; on est tous des fictions, des légendes qu’on fabrique; ce n’est pas mensonge, ce n’est pas vérité, c’est croyance, conviction vécue comme dit Marcel)et Comte-Sponville sera sans doute le garant de cette doxa, reprise partoutor les discussions que j’ai eu à la fin avec Marcel dont une évoquée dans le livre d’éternité m’ont révélé qu’il était bien en chemin, prêt à concevoir que la Nature (ou tout autre nom, ne nécessitant pas qu’on se fasse la guerre des noms et des dieux) n’est pas seulement créatrice au hasard, aveugle mais créatrice avec-par amour inconditionnel, sans jugements, sans oppositions, de tout ce qui existe; l’amour comme force créatrice, pas seulement sentiment accompagnateur, compassion…oui Bergson (citation en début du livre d'éternité), oui Jungmais je leur préfère aujourd'hui Christiane Singer, Jean-Yves Leloup
une méditation en 7 étapes, comme une montagne, comme un coquelicot, comme l'océan, comme une tourterelle, comme Abraham, comme Jésus et maintenant Va!
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)
dialogue à venir entre J.-C. di Vita Nova et Jean-Claude Carrière, auteur de La vallée du néant, paru chez Odile Jacob en décembre 2018, en cours de lecture depuis le 14/02/2022, 74° anniversaire de l'épousée
présentation du livre
"Nous en venons et nous y retournons. Pourtant, nous ne pouvons rien en dire. Le néant – qui n’est ni le rien, ni le vide – reste l’inconnu fondamental, le non-être, sans sensation, sans conscience et sans mémoire.
Pour m’en approcher, prudemment, je me suis lancé dans une promenade, un peu au hasard des chemins, en reprenant un vieux thème persan. J’ai voulu voir comment d’autres ont réagi, ici ou là, dans l’histoire du monde, au plus secret, au plus insistant des mystères. J’ai découvert, au passage, plusieurs attitudes, qui peuvent paraître contradictoires. Chacun peut choisir.
C’est banal à dire, nous sommes tous emportés par un mouvement irrésistible. Il est notre maître, et nous savons où il nous conduit. Rien ne reste, rien ne revient. Pour peupler ce passage où il n’y a « rien » (« N’y a-t-il rien dans ce rien ? » se demandait Chateaubriand), nous avons, au long des siècles, imaginé toute une farandole de monstres, de vapeurs, de fantômes, des hurlements, dont un grand nombre sont évoqués ici.
Avec quelques questions inévitables : comment nous protéger du désespoir et de la vanité de toutes nos vies, si nous n’en devons rien garder ?
Comment, peut-être, en tirer une force, et même une joie ?
Pourquoi rire ? Pourquoi pleurer ?
Et pourquoi rêver d’immortalité ?"
Scénariste, dramaturge, écrivain, Jean-Claude Carrière est l’auteur de grands succès comme Einstein, s’il vous plaît, Fragilité, Tous en scène et, plus récemment, Croyance et La Paix.
La vallée du néant, offert à Noël, livre d'occasion dédicacé à X; lecture à venir d'un livre offert parce que j'avais choisi , jeune professeur au lycée de Le Quesnoy (nord), un nom de poète Jean Rogues
commentaires sur l'article
Annie Bergougnous
La mort et la pensée de Marcel Conche/J.C.Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
Dans sa dernière lettre du 13 novembre 2021 à M. C., celle qui au téléphone recevait les textes de Marcel pour ensuite les mettre en page et cela durant 8 ans, quotidiennement, sauf week-end, M...
un livre majeur par tous temps puisque on meurt par tous temps et qu'on croit penser tout le temps (4 vraies pensées journalières sur 60000 pensées perroquetées)
Marcel Conche dans sa 100° année - Blog de Jean-Claude Grosse
clos et maison vus d'en bas à Treffort Marcel Conche s'est éteint, dimanche 27 février 2022 à 8 H du matin dans la maison familiale de Treffort dans l'Ain. À un mois de son 100° anniversaire....
LOU ANDREAS SALOME : UNE PHILOSOPHIE DE LA JOIE - Conférences de Solange Anastasia Chopplet
LOU ANDREAS SALOME : UNE PHILOSOPHIE DE LA JOIE De qui Lou Andreas Salomé dite Las est-elle le nom ? D'une aventurière scandaleuse ? De la muse de Nietzsche ? Du Pygmalion de Rilke ? De la ...
http://chopplet.canalblog.com/archives/2019/07/12/37495171.html
ayant commencé cet article par la Prière à la vie de Lou Andreas Salomé dite LAS
un PDF de Marcel Conche présentant sa philosophie, à tété-charger
Gabrielle Russier/Anne Riebel
Le 1° septembre 2014 paraît un témoignage fort d'une élève de Gabrielle Russier, Anne Riebel. Soit 45 ans après son suicide à Marseille, le 1° septembre 1969.
Un an d'enseignement, un an dans le cercle de poésie et d'amitié de Gabrielle Russier. Anne Riebel a gardé jusqu'à ce jour, les lettres et petits mots de Gabrielle Russier pendant cette année d'utopie qui l'a marquée à vie. 15 lettres entre le 15 juin 1968 et juin 1969, deux textes inédits de Gabrielle Russier, une carte postale, deux petits mots (des conseils écrits de sa main), voilà le trésor offert aujourd'hui par une élève devenue femme, 46 ans après la rencontre, après toi, le reste de ma vie.
Ce témoignage réussit en quelques pages à nous restituer un contexte et à mesurer la traque dont non seulement Gabrielle Russier a été victime mais aussi les jeunes qui étaient attirés par son enseignement et sa manière d'être avec eux comme jeunes et pas seulement comme élèves.
L'édition de ce livre aux Cahiers de l'Égaré doit beaucoup au précédent livre que nous lui avions consacré, Gabrielle Russier/Antigone, paru le 1° septembre 2009 pour le 40° anniversaire de sa disparition. Un an avant, les 3 et 4 décembre 2008, 7 écrivains s'étaient retrouvés à la bagagerie du Lycée du Golf Hôtel à Hyères. Ce furent deux journées riches.
Le livre édité, offert aux enfants de Gabrielle (sa fille était entrée en contact avec moi) est aujourd'hui épuisé mais il a cheminé.
Le 10 février 2014 à 23 H 35, je recevais ce message par le formulaire de mon blog :
Bonsoir, je suis la petite-fille de Gabrielle Russier, j'aimerais savoir si vous l'aviez connu.
Bien à vous,
je répondais le 12 février à 19 H 15, s'ensuivirent quelques autres messages avec cette jeune fille de 18 ans qui allait passer son bac.
Et le 26 mars 2014, je reçois un mail par le formulaire de mon blog, Anne Riebel me propose de lire son témoignage. J'accepte et devant l'indéniable intérêt et émotion de ce document, partagé avec deux autres lectrices, j'en décide la publication.
J'ai pris conscience en faisant ce travail éditorial d'une coïncidence comme je les aime : Gabrielle est une valentine (14 février 1937), la mouette à tête rouge, Annie, qui fut mon élève en 1964, 4 ans avant l'affaire, mais dans le nord, fut aussi une valentine (14 février 1948).
Déjà le 24 janvier, j'avais reçu un mail étonnant :
Bonjour,
Mon nom est Jocelyne Hermann Salley issue de l'école des Beaux Arts de Troyes; j'ai abordé la peinture en 1990; aujourd'hui je vis de ma peinture
en 2006 j'ai eu entre mes mains complètement par "hasard" le livre Beverly trouvé sur les quais à Paris
Le plus étonnant lorsque j'ai découvert les peintures de Michel Bories je travaillais à cette époque les mêmes couleurs.
Je voulais juste vous en parler, ce livre m'a donné confiance en moi encore maintenant dans les moments de doutes
merci de m'avoir lu
bien cordialement
JHS
Beverly est un roman écrit par Cyril Grosse avec le peintre Michel Bories, entre 1992 et 1994 dans le cadre d'un projet Défi-Jeunes, Ulysse à Hollywood. Il avait 21 ans. Le roman est suivi d'Un carnet d'Hermann Salley, écrit par Michel Bories, Hermann Salley étant un peintre, peut-être faussaire, inventé par Cyril Grosse. Page 18, ligne 5 de ce roman, le narrateur écrit cette phrase: À peine seize ans, impatient d'en avoir trente et un. Cyril Grosse est mort accidentellement à Cuba entre 30 et 31 ans. Michel Bories est décédé le même jour dans le même accident ainsi que deux Cubaines, une mère et sa fille, le 19 septembre 2001 à 16 H au carrefour surnommé le Triangle de la mort à Jaguey-Grande. Le 19 septembre 2001, à l'heure française de l'accident, je dégueulais tripes et boyaux. Ce n'est qu'après coup que j'ai fait le rapprochement.
Pour évoquer ces coïncidences, je suis assez tenté par l'hypothèse de l'holomouvement posée par David Bohm dans La plénitude de l'univers, l'univers comme hologramme conservant toutes les informations et en créant sans cesse des nouvelles; hypothèse que je formule ainsi, nous concernant: tout instant que je vis, passe, never more mais rien ne peut faire que ce que j'ai vécu n'ait pas eu lieu, donc il est vrai éternellement que j'ai écrit ce message, ce jour à 14 H 30, for ever; c'est un des thèmes abordés dans ma pièce L'éternité d'une seconde bleu Giotto, inédite.
Dernière coïncidence, TNT m'a livré les livres le 11 août à 11 h 55. Et c'est le 11 août 2014, à approximativement 11h 55 dit la police que Robin Williams s'est suicidé, délivré à 63 ans, Robin Williams, le professeur du Cercle des poètes disparus. Anne Riebel donne à son livre ce sous-titre : À Gabrielle Russier. Dans son cercle de poésie et d'amitié.
Ceux qui sont intéressés par le livre d'Anne Riebel doivent le commander aux Cahiers de l'Égaré, 669 route du Colombier, 83200 Le Revest, 14 €, frais de port compris, par chèque à l'ordre des Cahiers de l'Égaré. Le livre ne sera pas disponible en librairie.
Jean-Claude Grosse, directeur des Cahiers de l'Égaré
Elle s'appelait Gabrielle Russier - Blog de Jean-Claude Grosse
Gabrielle Russier s'est suicidée le 1° septembre 1969. Une pensée pour elle en cette rentrée scolaire 2014 . Retour sur Mourir d'aimer 2 couverture du livre publié le 1° septembre 2009 par Le...
http://les4saisons.over-blog.com/article-retour-sur-mourir-d-aimer-110337334.html
Lettre à Gabriella (arrière-petite fille de Gabrielle Russier)/J.C.Grosse - Les Cahiers de l'Égaré
la version papier est épuisée; le livre est disponible en version numérique sur le site des Cahiers de l'Égaré: http://www.lescahiersdelegare.com Lettre à Gabriella (cette lettre fictionnelle...
en écrivant cette lettre, je tentais de tenir compte du fait que très souvent nous transmettons des valises à nos enfants, petits-enfants, en croyant bien faire; exemple, les parents de Van Gogh donnent le prénom d'un aîné décédé à Vincent