Résultat pour “La dernière génération d'octobre”
La Nature et les mondes / Marcel Conche
La Nature et les mondes
Marcel Conche
HDiffusion, septembre 2020
Le dernier livre de Marcel Conche est paru courant septembre 2020, 182 pages, 89 entrées.
On retrouve le Marcel Conche des livres précédents, à la fois le même (ce qu'il appelle la fixité relative, rendant possible l'établissement d'une carte d'identité, page 163) et autre : le Marcel qui change comme tout ce qui vit et qui passe jusqu'à ce que cesse la vie, un Marcel qui ne se voit pas changer, passer car la Nature aime à se cacher ; la Nature est mouvement, changement mais imperceptible, l'herbe pousse mais on ne la voit pas pousser, l'arbre se développe mais on ne le voit pas se développer, Marcel vieillit, ses souvenirs n'ont plus la même précision, flou et oubli sont son lot en lien avec un désinvestissement, une indifférence à l'égard du monde actuel ; il est un vieil homme, par choix, (page 128) du monde d'avant la télévision, d'avant internet, d'avant les smartphones ; il n'éprouve aucune nécessité de se mettre aux goûts du jour ; il est le paysan d'hier et évoque, ne cesse d'évoquer des moments de sa jeunesse paysanne ; il est aussi philosophe, s'est choisi philosophe en vue de chercher la vérité (qu'y a-t-il après le tournant ?) et soucieux d'une œuvre qui fasse référence donc qui durera après lui, au moins un temps (ce qui n'est pas le cas des romans, dit-il, sauf exception).
Un proverbe africain dit bien ce caractère imperceptible du changement, de la créativité de la Nature : Quand un arbre tombe, on l'entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit.
Ce qui me frappe dans cet opus, c'est la turbulence de que j'appelle la CAC 40, la conscience analytique cérébrale, puissance 40, ce que d'autres appellent le mental, chez Marcel comme chez tout un chacun, la CAC 40 aussi toxique que le CAC 40, cette ritournelle incessante de miettes de pensées (il dit brins de pensées), miettes de souvenirs, miettes de désirs, miettes de regrets, ritournelle diurne, nocturne qui nous pollue et qu'il est très difficile de faire taire, de mettre en veilleuse, de regarder en témoin sans s'y impliquer.
Il m'a fallu découvrir certaines pratiques de développement personnel pour réussir parfois à vivre le moment présent, à être pleinement dans le moment présent, dans l'accueil de l'abondance qui s'offre à nous quand on n'attend rien, quand on lâche prise. La concentration sur la respiration (en cohérence cardiaque), la méditation d'un sûtra (celui du cœur par exemple), la pratique du mantra so hum, les mudrâs sont des outils puissants pour ressentir (ressentir, ça se passe plutôt au niveau du ventre, le 2° cerveau), pas penser, (penser, ça se passe au niveau du cortex pré-frontal, on a affaire aux idées, aux concepts et à l'agitation qui est derrière la pensée claire, page 172) la créativité du Vide, du Silence, du Soi, de la Vie, de la Nature (j'ignore à cette étape si ces 5 mots sont compatibles entre eux). Alors coïncidences et synchronicités s'offrent à nous et ce qui paraissait disparate, sans lien se trouve connecté, inter-connecté, l'était de fait mais soudain on réalise, ce qu'on appelait hasard ne l'était pas. Je n'ai entrepris cette démarche que depuis 5 ans, et depuis 2 ans de façon pratique, plutôt assidue et je remercie ceux qui m'ont initié.
Marcel, de façon empirique, flirte avec ces pratiques par la contemplation de ce qu'il a sous les yeux, le cerisier en fleurs, les nuages, la colline, par sa sensibilité à la beauté de ce que crée la Nature, par son respect de tout ce qui est vivant, par ses choix de vie saine, décroissante (la sobriété heureuse), par son refus de la violence, son pacifisme, son amour de la paix, son rejet de la guerre, sa bonté. Marcel est taoïste en pratique, par son attitude d'ensemble d'amour de la vie et de non-intervention, de non-agir. « Je fais mien ce qui est le but des mouvements taoïstes. Il faut éviter tout ce qui fait le jeu de la mort. N'est-ce pas dire qu'il faut vivre en sage, ce qui signifie mener une vie retirée à la campagne ou dans une petite ville. Le sage s'abstient de tout ce qui le lie à des conventions ou à des règles particulières. » page 171.
La beauté de tout de ce qui est vivant, principe d'harmonie et d'équilibre, est inhérente, constitutive de chaque être vivant, propre à chaque être vivant, différente de l'un à l'autre. Il y a donc autant de beautés offertes qu'il y a d'êtres vivants, expressions de la créativité de la Nature. Les beautés sont données, offertes à qui sait les voir, les ressentir, à qui est disposé à les accueillir par un refus d'un usage utile de ces êtres vivants. Pas question de jeter l'anguille vivante dans la poêle. Pas question d'égorger le cochon.
Marcel est sensible à la sensibilité animale, ce que Hegel a décrit comme le magnétisme animal et qui a été repris, développé par François Roustang, d'abord psychanalyste lacanien puis hypnothérapeute. Aujourd'hui, hypnose et auto-hypnose sont des pratiques répandues mettant hors-jeu le mental, la CAC 40 et permettant à une personne de se repositionner, de sortir des schémas répétitifs qui provoquent le mal-vivre, le mal-être de beaucoup de gens. La volonté, la raison sont impuissantes à modifier, apaiser ces schémas souvent destructeurs, auto-destructeurs (genre victime-bourreau ou comme Marcel allant de non-baiser en non-baiser sauf rares cas, avec Claire ou Marie ; c'est ce qu'il appelle son côté négatif, son côté de « perdant » page 140). Marcel est fin psychologue mais sa psychologie est rationnelle et ancienne, même s'il n'ignore pas le ça et le sur-moi freudien ; elle ignore les neurosciences. Il croit au pouvoir de la volonté, au pouvoir de la raison. Il croit à la différence essentielle entre l'homme qui pense et l'animal qui ne pense pas. L'absence d'animal genre chat et chien devenant compagnons de vie, avec lesquels il commercerait, qu'il caresserait, leur donnant du plaisir qu'ils savent prendre, ce qui est leur façon de rendre le compagnon heureux est peut-être une expérience qui lui manque, l'expérience de la présence de tout l'animal au seul moment présent, même si je l'ai vu s'occuper de chats SDF venant réclamer leur gamelle à La Maisonneuve. Mais sans affection. Par solidarité morale ou éthique avec le vivant.
Ce qui m'étonne aussi, c'est sa limitation du vivant au végétal, à l'animal. Le minéral en est exclu, une pierre est de la matière et la matière c'est la mort. Et pourtant, comment ne pas être interpellé : « Si un jour, tu vois qu'une pierre te sourit, iras-tu le dire ? » Guillevic. A-t-il besoin de sortir le minéral du vivant pour récuser le matérialisme ? Lui qui est sensible à la beauté des montagnes, des collines, des rivières et ruisseaux doit sentir, ressentir le travail du temps éternel, travail d'érosion, travail quasi-invisible mais sculptant tant des paysages que nous contemplons ; je pense aux gorges de l'Ardèche du côté du Vallon Pont d'Arc ou aux gorges du Tarn. Paysages à couper le souffle, inspirants, magnétiques, obligeant presque à une méditation métaphysique sur le temps destinal, « destructeur ». Évidemment, dans de tels paysages, il y a les amateurs de sensations extrêmes comme ces alpinistes à mains nus (tel Patrick Edlinger) ou ce sportif de haut niveau, Dan Millman, qui a inspiré le film Le guerrier pacifique, (quel oxymore !), performants parce que dans un état qu'ils appellent le flow ; le flow est un état totalement centré sur la motivation. C'est une immersion totale, qui représente peut-être l'expérience suprême, employant les émotions au service de la performance et de l'apprentissage. Dans le flow, les émotions ne sont pas seulement contenues et canalisées, mais en pleine coordination avec la tâche s'accomplissant. Le trait distinctif du flow est un sentiment de joie spontané, voire d'extase pendant une activité. Marcel est dans cet état de concentration extrême, de joie quand il recompose Héraclite, sa dernière œuvre. Il sait se mettre dans le flow des grands sportifs, en athlète de la pensée. « C'est en joie constante que j'ai écrit les Fragments recomposés d'Héraclite ». (PUF, 2017), page 155.
Le ressassement du passé, surtout décevant, désespérant, par exemple avec Émilie, ne peut lui procurer que tristesse, amertume. On voit avec la succession de ses livres qu'il change par rapport à elle, il n'est plus dans une forme d'amour inconditionnel. « Ma vie est vécue sous le règne du rationnel. Pourtant, j'ai été amoureux, j'ai même aimé, aimé Emilie. Par quelle aberration ? (Car je n'eus que la désespérance). Sans doute ai-je vu en elle la beauté et donc ce que j'ai aimé c'est la beauté. On ne peut aimer que la beauté et inversement, ce que l'on aime nous semble beau. » page 174. S'agit-il d'un jugement définitif ? D'une réaction d'humeur ? Du jugement de ce jour d'après le 13 mai 2020 ? Aucune satisfaction possible à tenter d'expliquer (page 140, 3 explications possibles mais aucune certitude, Marcel est dans l'interprétation, rationnelle mais nullement fiable) alors même qu'il sait qu'il lui est impossible de comprendre l'attitude d'Émilie, ne le remerciant même pas pour sa dédicace dans son livre précédent La Nature et la beauté. « Ai-je été amoureux d'elle ? Je ne sais. Le Temps qui a la puissance du destin a appauvri ma mémoire et délaie mes souvenirs. Pourquoi tenter vainement de me souvenir d'Émilie ? C'est que la multitude d'émotions que j'ai eues avec elle a laissé une trace dans mon âme. » page 124. Par contre, satisfaction possible à essayer de se comprendre lui (page 128), il se voit, se comprend comme vivant dans son monde, un monde choisi, cohérent ; ça lui importe plus que d'être compris d'autrui ou de comprendre autrui. Se connaître soi-même fait partie de la vie, se réfléchissant elle-même, faisant le point, s'essayant, essayant des possibilités, jusqu'à trouver ce qui nous convient, ce qui est conforme à notre nature, à notre mission de vie, ce qui donne sens à notre vie parce que visant au-delà de notre vie. Marcel ne pouvait s'essayer que comme philosophe.
Page 153, il cite André Gide, d'après son agenda du 15 octobre 1957 (quel archiviste !) pour marquer sa différence : « Connais-toi toi-même, maxime aussi pernicieuse que laide. Quiconque l'observe arrête son développement. La chenille qui chercherait à bien se connaître ne deviendrait jamais papillon. » Aujourd'hui on sait comment la chenille devient papillon. « Les biologistes ont découvert qu'à l'intérieur des cellules du tissu de la chenille, il y a des cellules appelées cellules imaginatives. Elles résonnent sur une fréquence différente. De plus, elles sont si différentes des autres cellules de vers que le système immunitaire de la chenille les prend pour des ennemis et tente de les détruire. Mais de nouvelles cellules imaginatives continuent d'apparaître, et de plus en plus. Soudain, le système immunitaire de la chenille ne peut plus les détruire assez vite et elles deviennent plus fortes en se connectant les unes aux autres pour former une masse critique qui reconnaît leur mission de réaliser l'incroyable naissance d'un papillon. » Deepak Chopra.
La question pour moi est que faire d'un amour non-réciproque ? Réactiver les émotions passées qui passent, se délaient, s'estompent relève du mental, de la CAC 40, activité toxique, source de souffrances, de regrets, de tristesse, de ressentiment éventuellement. Seul est réel, le moment présent. Le passé n'est plus, le futur pas encore. Étant créateur, écrivain, philosophe, Marcel ne devrait selon moi se poser que cette question : pourquoi cette jeune et jolie femme a-t-elle été placée sur mon chemin, pour quelle expérience de vie pouvant contribuer à me nettoyer de quelles répétitions ? Il ne connut même pas un baiser sur la joue. L'écart d'âge n'est pas suffisant pour expliquer ce manque d'empathie, cette absence de générosité, cette froideur. Malgré cela, Marcel lui a été longtemps fidèle, longtemps fidèle à cette histoire dont il n'évoque aucun échange y compris philosophique. Ils mangeaient souvent ensemble mais de quoi parlaient-ils ? Se contentait-il de la contempler, de contempler sa beauté ? Cela peut suffire à combler un amoureux. Le généreux, l'ouvert, l'accueillant fut bien Marcel, payé d'ingratitude et de froideur. Il vécut chose semblable avec Chaïmaa et avec bien d'autres. Il reste Corsica et Le silence d'Émilie, la médiatisation romanesque de cette histoire étant passée. Mais ce ne sont pas des œuvres de référence. N'est-il pas temps pour Marcel de tirer un trait, de cesser de ressasser sauf à tenter de répondre à la question : pourquoi tant de déceptions amoureuses ? Qu'est-ce qui chez moi, Marcel, provoque le « ratage », pourquoi me vis-je comme un « perdant » sur le plan amoureux ? Car, il n'est pas question dans ce genre de questionnement de rejeter la « faute » sur l'autre.
J'ai vécu durant 3 ans une histoire d'amour non réciproque, j'en ai fait une œuvre théâtrale Your last video (porn theater). Ce ne sera pas une œuvre de référence. Juste une catharsis. L'acceptation joyeuse de ce qui s'est passé comme ça s'est passé au terme de 3 ans, d'abord de souffrance intense, puis d'apaisement et enfin de joie, de gratitude.
Sur la conception des mondes de Marcel, mondes structurés, cohérents, clos, sans communication entre eux, j'ai signalé dans ma note de lecture sur La Nature et la beauté en quoi elle ne me paraissait pas en accord avec les connaissances que nous avons aujourd'hui, en particulier du règne végétal. Le règne végétal est caractérisé par son immobilité, il ne peut se déplacer. Il a donc développé de formidables capacités à s'informer sur les variations de son environnement et à y répondre par des techniques de coopération, plus que de compétition, en quoi le monde végétal se distingue du monde animal et du monde humain où règnent prioritairement la prédation et la domination. Animaux et humains sont en mouvement, peuvent fuir ou faire face selon. Des millénaires de pratiques et techniques de survie qui ont programmé un organe comme le striatum peuvent-ils être contrebalancés en quelques années par des méthodes de développement personnel, une éducation à la joie, à la paix ? À nous d'avoir conscience des enjeux, de faire nos choix.
Marcel, homme par choix, d'un monde en retrait du monde virtuel, est en prise directe avec le nécessaire changement de paradigme révélé par la crise sanitaire mondiale de la Covid 19. Depuis déjà longtemps, Marcel est un décroissant, depuis déjà longtemps, il sait que le jour d'après ne peut être comme le jour d'avant. Ce n'est pas le cas de la grande majorité des gens qui ont repris leurs habitudes comme avant. Y aura-t-il assez de créatifs culturels, de cellules imaginatives (7 à 8%) pour constituer la masse critique nous permettant de vivre autre chose que l'effondrement ? J'ai cité Marcel comme une de mes Antigones d'aujourd'hui dans le Cahier des futurs désirés, à paraître.
Le Bug humain de Sébastien Bohler : (sous-titré Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher) montre comment la programmation de notre cerveau non seulement nous pousse vers les satisfactions immédiates (nourriture, sexe, pouvoir, information), mais aussi nous incite à en vouloir toujours plus et à nous détourner des comportements qui nous frustreraient parce qu'ils limiteraient nos désirs. Dans ce livre, l'auteur analyse la crise écologique massive générée par l'humanité au travers du prisme des neurosciences. Selon lui, les processus de destruction de l'environnement s’expliquent en grande partie par des mécanismes cérébraux archaïques : le striatum, notamment, et les circuits neuronaux de récompense, qui par le biais de la dopamine, incitent l'homme à assouvir continuellement et exponentiellement cinq besoins fondamentaux : manger, se reproduire, asseoir du pouvoir, acquérir de l'information, et fournir le moindre effort. L'auteur évoque ensuite le rôle du cortex préfrontal, qui permet au contraire au cerveau de planifier, prendre du recul par rapport à ces injonctions de l'instant. Ce qui lui permet d'exposer les possibles contrepoids à ces déterminismes : l'éducation (valoriser les comportements écologiques) et la méditation pleine conscience.
Sans connaître les travaux de ce chercheur, Marcel Conche, par son propre cheminement, participe, contribue depuis déjà longtemps au changement de paradigme nécessité par les dégradations peut-être irréversibles que nous avons causées en quelques secondes à l'échelle de l'histoire de l'univers. En s'essayant comme philosophe, en s'essayant comme décroissant conscient, responsable, Marcel Conche sème, a semé des graines dont certaines germeront, dont d'autres se stériliseront. Il est ainsi co-créateur du monde qui vient, qui verra des gestes de profonde humanité comme des comportements profondément inhumains. Ainsi va la Vie.
Jusqu'à la cessation de la vie (Marcel signale que « l'idée de mort n'ajoute rien à l'idée de la cessation de la vie », page 133), de sa vie. Dans nos échanges téléphoniques, à peu près tous les 15 jours, j'exprime nettement notre souhait à quelques-uns de fêter ses 100 ans, le 27 mars 2022, lui disant que ce futur désiré s'inscrit déjà dans le présent, notre présent. Il semble y croire et mène la vie qu'il faut pour que ce futur désiré se réalise (il a la sagesse de se résigner à ce qui adviendra, nous aussi mais l'oeil fixé sur cet horizon) : dormir (beaucoup), déjeuner, parler avec les gens de la maison, téléphoner, écrire (page 128), ménager son œil encore valide, rigoler (m'a-t-il dit) (je rajouterai : de soi), être de bonne humeur (page 49), la première des vertus, vertu sociale selon Démocrite, celle qu'il faut pratiquer avec autrui (je rajouterai : avec soi). Il m'a exprimé le souhait plusieurs fois de boire du Dom Pérignon. Va pour le Dom Pérignon, déjà au frais.
Le Revest, le 2 octobre 2020
Jean-Claude Grosse
Suite à la grande librairie du mercredi 20 mai 2020, avec entre autres Aurélien Barreau et Baptiste Morizot, et au visionnement dans l'après-midi de deux visioconférences de Marc Halévy, je constate la diversité des approches concernant où on en est mondialement et planétairement avec la crise de la covid19 et où on souhaite aller, individuellement et collectivement, dans la mesure où ce serait encore possible. Barreau et Morizot plaident pour un changement radical d'attitude envers le vivant, une attitude de cosmopolitesse selon un néologisme d'Alain Damasio, où l'homme reconnaît en quoi tout le vivant contribue à la vie de tout le vivant; trois exemples, sans les plantes, pas d'air respirable, sans les bactéries du microbiote intestinal, pas de fonctions assimilatrices et évacuatrices (le ventre, notre 2° cerveau avec plus de bactéries fort anciennes qui nous colonisent pour notre bien que de cellules n'arrêtant pas de se reproduire à l'identique de notre corps, tout neuf, tous les 6 mois), sans la pollinisation, plus de vie en très peu de temps. Il apparaît que notre ignorance, par hubris, est incommensurable. Nous serions incapables de nommer 4 insectes voletant dans notre jardin, d'en nommer 10 plantes. Et même si nous avions beaucoup de connaissances sur ce qui est notre milieu nourricier (pas que pour nous, pour tout ce qui existe, sans hiérarchie), cela ne changerait pas grand chose car l'espèce mouche dont je vais connaître le monde, l'umwelt, ce n'est pas la mouche qui vient de se poser sur ma table et dont je ne connaîtrai jamais, le for intérieur, pas plus que je ne connais le for intérieur de mon chat ou de moi-même, a fortiori, ton for intérieur, toi que j'aime et qui m'envahit. On est donc amené à une grande humilité, un sens du mystère, conduit à sacraliser (comment), à imaginer des rituels de remerciements et de reconnaissance comme le fait l'animisme.
J'ai noté le rejet de la collapsologie, perçue comme trop négative; évidemment, un usage positif de cette "science" n'est pas envisagé, comme le fait Pablo Servigne, avec la collapsosophie. Et pourtant, plein de pistes intéressantes sont proposées dont l'éco-féminisme, la place des femmes, au sens de détentrices des savoirs instinctuels, des sorcières (mot nullement péjoratif), du féminin sacré dans cette recherche d'équilibre, d'harmonie avec la Nature, avec le reste du vivant, du Vivant.
Quant à Marc Halévy, très intéressant par ailleurs, il me semble rester dans le paradigme techno-scientifique, évoquant l'inéluctabilité suite à la robotisation de la transformation-disparition de quantité de métiers, médecins, avocats..., évoquant la possibilité via la fusion d'accéder à des petits soleils chez soi (le rendement de la fusion serait, dixit Barreau, de 3%, les 97% restants servant à faire fonctionner l'énorme machinerie accompagnant cette production). Son éloge du capitalisme entrepreneurial me semble aussi discutable. C'est exactement ce que le 1° de cordée a fait croire avec son programme de révolution de la start-up France. On voit où cette conception managériale d'un pays nous a conduits.
Comme le temps nous est compté et conté (car c'est nous qui nous racontons les histoires, c'est nous qui les écrivons, et ce faisant nous nous racontons des histoires, car raconter une histoire c'est se raconter une histoire, on y croit et pourtant ce n'est pas croyable, ce qui n'enlève rien au pouvoir sans doute considérable des croyances), il faut bien opter pour une histoire.
J'opte à cette étape pour celle-ci : moi (petit moi, tout tout petit moi), l'individu JCG, je n'ai aucune raison d'être qui me serait extérieure, je suis arrivé au monde avec un donné initial issu de toutes sortes d'histoires, familiales, nationales, culturelles, je suis mortel et tant que je suis vivant, je suis unique; dans cet horizon de ma mort, que puis-je faire d'autre que vivre ma vie au sens où l'ami Montaigne l'entendait (pour moi, donc j'aime la vie, tout bon, il a fait tout bon; notre grand et glorieux chef d'oeuvre c'est vivre à propos; toutes autres choses, régner, thésauriser, bâtir n'en sont qu'appendices et adminicules pour le plus). Je vais essayer d'être de plus en plus cosmopoli. Courtois avec tout ce qui vit, pierres y comprises, et paysages. Visages aussi.
La nature et la beauté / Marcel Conche - Blog de Jean-Claude Grosse
Pour le philosophe, la vérité est au bout d'un long chemin - de réflexions, de méditations, d'analyses. Mais il y a ce qui lui est offert dès qu'il ouvre sa fenêtre le matin : la nature et, a...
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paru en février 2020
La Nature et nous / Marcel Conche - Blog de Jean-Claude Grosse
La Nature et nous Marcel Conche HD essais 2019 Marcel Conche, âgé de 97 ans, aveugle d'un œil, diminué de l'autre œil, écrit presque chaque jour, à la main, à l'aide souvent d'une loupe mai...
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paru en septembre 2019
19 septembre 2020 une journée à Corsavy - Blog de Jean-Claude Grosse
futurs désirables pour Corsavy, un mois de pratique d'intelligence collective un des trois textes de lumière pouvant nous guider, nous inspirer PAR LES VILLAGES "Joue le jeu. Menace le travail ...
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Cahier au format 21 X 29,7 à paraître
Qui est Antigone aujourd'hui / Agricampus Hyères - Les Cahiers de l'Égaré
format cahier 21 X 29,7 ; 48 pages Qui est Antigone aujourd'hui ? Parcours d'écritures et de lectures autour du mythe d'Antigone, proposé par Marilyne Payen-Brunet, formatrice, Marie-Agnès ...
http://cahiersegare.over-blog.com/2020/10/qui-est-antigone-aujourd-hui/agricampus-hyeres.html
j'ai cité Marcel Conche dans les Antigones d'aujourd'hui
Méphisto Rhapsodie / Samuel Gallet - Les agoras d'ailleurs
une critique de Méphisto Rhapsodie de Samuel Gallet mis en scène par Jean-Pierre Baro A quoi bon faire du théâtre quand l'extrême droite frappe aux portes du pouvoir ? Mephisto {rhapsodie} tra...
http://agoradurevest.over-blog.com/2020/10/mephisto-rhapsodie/samuel-gallet.html
de quoi parler au théâtre ? où j'en suis aujourd'hui sur le plan politique
Welcome to Paris : innocent monstre
Les journalistes Raphaëlle Bacqué et Samuel Blumenfeld signent une enquête autour de la chute de Gérard Depardieu et du revirement du monde du cinéma, longtemps muet sur ses agissements.
sur RTL, le 9 avril 2024 / metoo démarre en octobre 2017 à la suite de l'affaire Weinstein, cinéma puis sport puis théâtre puis uuniversité puis église puis armée puis hôpital puis pompiers puis médias bref partout c'est donc qu'il y a de la prédation universelle, de la guerre universelle des uns sur les autres et inversement (ce qui se passe aux USA est significatif, les hommes masculinistes sont majoritairement avec Trump, les femmes féministes sont majoritairement avec les démocrates)
25 février 2024 / Kevin Spacey a été blanchi, cela a été très peu dit, de TOUTES les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB.
l'article que je construis à partir de points de vue différents me permet de ne pas m'en tenir à des propos outranciers même si je peux les entendre, voire être solidaire, de ne pas me mettre dans des postures extrêmes, même si je peux les comprendre / j'ai indiqué pour tous les posts empruntés, nombre de likes, de commentaires, de partages / ça permet d'évaluer le poids des meutes sur réseaux sociaux : c'est dérisoire / la mousse , l'écume, le bruit est fabriqué par presse, radios, TV mainstream
un puissant slam sur Nos semblables car les Gérard sont dans tous les entre-soi du haut en bas d'une société encore patriarcale, masculiniste, sexiste, raciste, suprémaciste, classiste, clanique, campiste / merci à l'amie Shein B qui sait si bien traiter des questions de société, engagée sur une voie d'empathie avec tous les minorisés / parmi les affaires qui m'ont marqué, Sohane Benziane, violée, brûlée vive le 4 octobre 2002, à Vitry-sur-Seine, Agnès Marin violée, torturée, brûlée en novembre 2011 à Chambon-sur-Lignon, Shaïna X, violée à 13 ans, brûlée à 15 ans le 27 octobre 2019 à Creil / le livre pluriel Elle s'appelait Agnès, que j'ai édité en 2016, ose aborder ce sujet avec des approches très contrastées
artiste à suivre sur ReverbNation et dont j'ai édité en novembre 2005, le recueil de Slam, Larmes 200 avec un CD / slam de Shein B dans le livre pluiriel Elle s'appelait Agnès
après les propos de Macron sur Depardieu, conforté par la tribune des 56 dont pas mal rétropédalent en se rendant compte de la manipulation par l'extrême-droite, tribune ayant suscité une contre-tribune de 8000 artistes, puis une autre de 150 artistes contre l'impunité, cette réaction de Sofia Sept en date du 21 décembre / bonnes fêtes des dindes et dindons de la farce / 95 likes, 30 partages
Depardieu attendu pour une représentation Barbara / Emmanuelle Debever, 1° à avoir porté plainte, suicidée (?) le 7 décembre, la veille du Complément d'enquête
Complément d'enquête Gérard Depardieu : la chute de l'ogre
Une enquête de Damien Fleurette, Daniele Vella et Emmanuel Baert Des grognements équivoques, une obsession manifeste pour le sexe, des propos choquants : Complément d'enquête dévoile des image...
https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/5454513-gerard-depardieu-la-chute-de-l-ogre.html
diffusé le 07/12/2023 à 23h02 / INDISPONIBLE ou À BOYCOTTER pour montage à charge éhonté avec puanteurs et pudeurs nauséabondes jusqu'au 06/01/2025
mis en ligne le 29 décembre 2023, réalisé en 2015 par Richard Melloul
Gérard Depardieu, l'homme dont le père ne parlait pas - Documentaire Portrait - HD - 2KF
Ce film emmène le téléspectateur dans l'envers du décor d'un homme qui se croit plus fort que tout, ne reculant devant aucune contradiction, aucun danger, jusqu'à rouler en scooter au bord du ...
mis en ligne le 11 octobre 2023, réalisé en 2015 par Gérard Miller et Anaïs Feuillette
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Nos révélations sur Gérard Depardieu
Au cours d'une enquête de plusieurs mois, Mediapart a recueilli le témoignages de treize femmes accusant le célèbre acteur de violences sexuelles, notamment sur le tournage de onze films sortis...
https://www.mediapart.fr/journal/dossier/france/nos-revelations-sur-gerard-depardieu
Médiapart 13 témoignages, 2 plaintes contre Depardieu en cinq épisodes / que la justice fasse son travail et juge l'homme / en attendant il y a bien lynchage / j'observe aussi quand la justice est passée, quand l'accusé a purgé sa peine, que les meutes le poursuivent encore / exemple Bertrand Cantat que Wajdi Mouawad ou Léos Carax ont osé faire participer dans leurs réalisations
Une émission
Complément d’enquête Gérard Depardieu La chute de l’ogre
Diffusée le 7 décembre à 23 H 02
Ça s’emballe sur la toile.
Quelques pages viennent à moi.
Dont la page de Sofia Sept, Femen.
Sur cette page, j’apprends le 10 décembre, que la première dénonciatrice de Monsieur Depardieu, le 5 juin 2019, Emmanuelle Debever, s’est jetée dans la Seine, le 6 décembre, la veille de la diffusion, suicide ? rendu public le 11 décembre.
https://www.public.fr/News/Gerard-Depardieu-sa-premiere-victime-est-decedee-la-piste-du-suicide-evoquee-1793131
Le 8 décembre, Sofia Sept avait posté :
CHARLOTTE,
Nous te croyons. Nous t’avons toujours cru.
Même dans le secret.
Sans rien connaître du dossier.
Nous reconnaissons ton courage. La justice se rend parfois dans un tribunal. Mais, elle s’arrache aussi dans les média et les récits dominants. Nous aurons le dernier mot, c’est promis…
Hier tu étais seule. Aujourd’hui vous êtes 14 à témoigner contre lui.
Demain vous serez une légion de femmes sans peur, dignes, qui lui feront claquer des dents.
Non #GérardDepardieu, nous ne sommes ni « affolées, ni « pas méchantes » ni tout à « l'air du temps ».
#MeToo n’est pas fini. Un premier tremblement cathartique et libérateur, s’est produit il y a 5 ans. Mais l’onde de choc est bien réelle et s’amplifie. Notre avantage, c’est que tu n’en as pas encore pris conscience dans ton petit cercle bien protégé et privilégié.
Nous sommes organisées, tenaces, aguerries, et déterminées à piétiner, à effacer les monstres de l’histoire, et à détrôner les rois et leur fameux droit de cuissage.
La déferlante arrive. Regarde bien autour de toi. L’impunité est révolue.
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Et le 7 décembre :
#DEPARDIEU T’ES FOUTU !
Mieux t’es fini.
Je l’ai cru tout de suite, Charlotte, quand dans un souffle, elle m’a balancé ce que tu lui avais fait subir.
J’ai refusé de fermer les yeux pour ne pas vomir en imaginant tes mains répugnantes la salir à tout jamais.
J’ai vu sur un tournage :
les gens qui piaffaient sur ton passage. Le tapis rouge qu’on te déroulait.
Tes yeux s’arrêtant sur mon corps comme devant un étalage de boucherie.
Tes grognements répugnants.
C’est fini, Gérard, et tu le sais.
D’ailleurs, tu te dépêches de solder tes œuvres d’art, de refourguer rapidos ton patrimoine pendant qu’il est encore temps pour éviter que ça finisse à la benne.
Réjouis-toi, tu vas finir tes jours avec les tiens. À boire le thé avec #Matzneff et #Polanski, dans une cellule VIP ( very important pedocriminel ).
Ou comme un lâche en Russie à lécher le cul de #Poutine.
Je chie sur tous-tes celles et ceux qui t’ont protégé. Qui se sont tu-e-s alors que la voix de Charlotte Arnould s’élevait ds cette mêlée obscène, celles et ceux qui ne l’ont pas cru alors que tout le monde savait.
Ces invisibles qui ont tissé autour de toi une armure d’impunité et de vénération.
Tu es un monstre, un pervers, un gros dégueulasse.
À partir de ce soir, tout le monde va te « outer ». Tu vas désormais raser les murs.
Place aux héroïnes,
et pour toi Gérard, même si la justice t’absout (ce qui ne m’étonnerais pas) tu vas vieillir à l’ombre de notre mépris et de notre dégoût.
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et ce post du 1° décembre
Je regarde le documentaire, le 9 décembre
Gérard Depardieu : sa première victime est décédée, la piste du suicide évoquée
Ce 11 décembre 2023, on apprend le décès de l'actrice Emmanuelle Debever, à l'âge de 60 ans. Au cours de sa carrière entre télévision et cinéma, elle avait croisé un certaine Gérard Depa...
Ce 11 décembre 2023, on apprend le décès de l'actrice Emmanuelle Debever, à l'âge de 60 ans.
Welcome to Paris en décembre 2023 / quand des pétroleuses de 70 ans racontent leur 68 à Clermont-Ferrand : elles sont aussi grivoises, gauloises que le Gégé
Jeter le Gégé avec l'eau du bain - Louise Chennevière
Catherine Millet, qui a l'élégance de signer une fois de plus une tribune politiquement incorrecte vous diront-ils, abjecte dirai-je, a dit et répété, comme ça, dans les médias, qu'elle aura...
article paru le 29 décembre
Affaire Depardieu : les lynchages éthiques, ça n'existe pas - Vu du Droit
La presse-système française aux mains de l'oligarchie, se fait désormais une spécialité de lancer de plus en plus fréquemment des lynchages médiatiques géants. L'aspect diversion pour déto...
https://www.vududroit.com/2023/12/affaire-depardieu-les-lynchages-ethiques-ca-nexiste-pas/
article paru le 29 décembre / La presse-système française aux mains de l’oligarchie, se fait désormais une spécialité de lancer de plus en plus fréquemment des lynchages médiatiques géants. L’aspect diversion pour détourner l’attention des véritables problèmes qui accablent notre pays, est une évidence. Il vaut mieux en effet clouer Gérard Depardieu au pilori, plutôt que d’informer sur l’effondrement politique, économique et sécuritaire de notre pays, sur la catastrophe qui attend l’Europe, sur la défaite de l’OTAN qui se profile et sur le massacre des enfants que poursuit résolument l’État d’Israël à Gaza. Et sur la guerre mondiale qui se profile. / censure : France télévisions et la RTSuisse déprogramment les films où Depardieu a le rôle principal / "Je suis effaré par ce climat de censure", abonde l'avocat Charles Consigny. "De quel droit France TV, financé par des fonds publics et les impôts des Français, décrète sans décision de justice, sans aucune consultation, sans que Depardieu n'ait pu faire quoi que ce soit, la censure pure et simple des films où il apparaît ?".
censure : France télévisions et la RTSuisse déprogramment les films où Depardieu a le rôle principal / "Je suis effaré par ce climat de censure", abonde l'avocat Charles Consigny. "De quel droit France TV, financé par des fonds publics et les impôts des Français, décrète sans décision de justice, sans aucune consultation, sans que Depardieu n'ait pu faire quoi que ce soit, la censure pure et simple des films où il apparaît ? ".
ma réponse : boycott personnel de France TV; je ne regarde qu'Arte
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texte de Karine Baudot paru le 30 décembre à 9 H 30
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juste un peu de nuance d'Arthur Dreyfus, paru le 30 décembre / cette succession de liens révèle bien qu'on a affaire à un fait social global / Le fait social est défini comme toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel.
les temps changent / non c'est non dit le petit chaperon rouge au grand méchant loup qui veut la croquer et le grand méchant loup n'est pas rassuré / dans tous ses déplacements, ses nuits d'hôtel, il filme pour prouver qu'il n'a harcelé personne du sexe fort
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avec Bernard Revel, post du 30 décembre, réécoutons certaines chansons d'Aznavour et de Brassens
Charles Aznavour - Trousse Chemise (Audio Officiel)
Charles Aznavour - Trousse chemise (Audio Officiel) Commandez et écoutez : https://aznavour.lnk.to/AlbumSaVie100titres Suivez Charles Aznavour : Abonnez vous à la chaîne: ...
chantée ausssi par Barbara / Et j’ai renversé à Trousse Chemise Malgré tes prières à corps défendant Et j’ai renversé le vin de nos verres Ta robe légère et tes dix-sept ans Quand on est rentrés de Trousse Chemise La mer était grise tu ne l’étais plus Quand on est rentré la vie t’as reprise T’as fait ta valise t’es jamais revenue
et dans le même temps, la loi sur l'immigration / à quoi sert réellement l'affaire Depardieu, déclenchée par un complément d'enquête nauséabond dans sa forme et dans son contenu
Michelle Perrot NOUS VIVONS UN TEMPS FORT DU FÉMINISME “Dans les années 1980 et après, le féminisme était plus officiel. Il avait l’avantage d’être reconnu mais il était moins conquérant, moins lumineux. Il me semble que, maintenant, nous sommes à nouveau face à une ouverture formidable. C’est un petit peu comme l’ombre qui se dissipe, une lumière qui arrive… C’est une source d’optimisme, de joie, d’engagement.” Michelle Perrot - Mediapart 25/12/2023
Ailleurs / Gérard Depardieu - Blog de Jean-Claude Grosse
4 livres de Gérard Depardieu Ailleurs Gérard Depardieu Le Cherche Midi, septembre 2020 Jusqu'à présent, je ne m'étais pas intéressé à l' " écrivain " Gérard Depardieu. Je suivais, sans pl...
https://les4saisons.over-blog.com/2021/05/ailleurs/gerard-depardieu.html
un jour, je me suis intéressé à l'écrivain Gérard Depardieu car il y a d'autres aspects de Depardieu car comme tout un chacun, il est tout, innocent et monstre (titres de deux de ses livres).
Gérard Depardieu, écrivain "Lettres volées" | INA
Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newslett...
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i06110354/gerard-depardieu-ecrivain-lettres-volees
un jour, je me suis intéressé à l'épistolier Gérard Depardieu
un jour, je me suis intéressé à l'épistolier Gérard Depardieu
Lettre de Gérard Dépardieu à Catherine Deneuve - La Carte blanche de Marina Foïs
L'actrice Marina Foïs était l'invitée de Boomerang. Pour sa carte blanche, elle a souhaité lire une lettre que Gérard Depardieu a écrite à Catherine Deneuve après le tournage du film "Drôl...
lettre de 1988 que Gérard Depardieu a écrite à Catherine Deneuve après le tournage du film "Drôle d'endroit pour une rencontre" de François Dupeyron
Emission spéciale Gérard Depardieu et la littérature - 26 novembre 2015 - La Grande Librairie #LGLf5
Depardieu, ce grand lecteur : émission spéciale Gérard Depardieu et la littérature - 26 novembre 2015 - La Grande Librairie #LGLf5 La Grande Librairie France 5 #LGLf5 -- François Busnel propos...
un jour, je me suis intéressé à Depardieu, ce lecteur : émission spéciale Gérard Depardieu et la littérature - 26 novembre 2015
Welcome to New York, une bonne critique - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
Welcome to New York Abel Ferrara J'ai vu ce film il y a déjà quelques jours. Pourquoi ai-je voulu le voir ? Pour me faire mon idée sur cet objet. La polémique entre les producteurs-créateurs-a...
un jour de juin 2014, je me suis intéressé à ce film jamais sorti en salle
Je regarde le documentaire, le 9 décembre
J’entends dans un contexte nord-coréen d’images « volées » des propos graveleux adressés à celui qui filme dont pas mal en off (et réinterprétés me semble-t-il en sexualisation d'une petite fille),
j’entends de la bouche de victimes et plaignantes, des accusations d’agressions sexuelles …
un montage à charge ayant clairement l'objectif de démolir sous les apparences d'un équilibre, les pour, les contre
puis je regarde Ondine, de Christian Petzold.
Il y est question d’une ondine tueuse.
Et regardant Orphée raconté par François Busnel, j'assiste au dépecage du poète et musicien par les Ménades en transe orgiaque.
M’arrivent les analyses et contributions de certains amis :
Le 9 décembre, Thierry Zalic dans Journal intime, groupe privé :
« À force de vouloir tout lisser on disparaît complètement » propose Elena Venel en accompagnant l’image proposée ci-dessous à gauche.
Je vais rebondir sur l’hypocrisie sociale qui entoure aujourd’hui Depardieu. Que l’on ne se méprenne pas, s’il y a crime avéré, il est bon qu’il en soit puni. Mais mon propos est un peu à côté.
Pourquoi a-t-on aimé Depardieu ? Pour sa truculence, par sa faculté à dire tout haut ce que chacun cache, à oser sans limite, sans frein, avec une rage vivante. Il est d’une humanité crasse, mais dans cette expression, il y a humain. Il est au contact. Il suscite la sympathie.
Il est ce que chaque homme, où la plupart rêvent d’être, sauf que la politesse et les conventions nous limitent, notre manque de force, d’envergure, d’autorité, sans doute fort heureusement car le monde serait difficilement vivable.
Si chacun osait tout, ce serait un enfer. Ainsi ce rôle, décerné par le roi et aujourd’hui par le peuple, est bouffon, le bouffon du roi. Celui-ci ose ce que les autres taisent, et, très souvent voire toujours, ça finit mal.
Il a eu les honneurs, la richesse, très souvent hors de sa condition initiale car celui-ci est toujours un manant, et il est renvoyé dans le caniveau, ou la fosse commune. Il a été un instant un étron parlant renvoyé aux latrines.
L’homme est foncièrement un prédateur qui rêve d’avoir toutes les femmes du monde. Il est facilement excité. Il est un lion.
Bien sûr, quand on voit la plupart des hommes, il est difficile de l’imaginer. Mais dans sa part fantasmée, il l’est. Pas une fesse qui passe sans qu’il ne la reluque.
Depardieu était, et est, celui qui ose à la place de l’homme commun. Il y a toujours une fascination pour le transgressif. Chacun est muselé par une politesse qui souvent l’étrangle, sauf certains que cela rassure.
Aujourd’hui on le dénonce parce qu’il aurait été trop loin, dans une époque différente, celle-ci étant autrement castratrice. Bien, mal… sortons de cela, chaque époque implique ses lois, son champ. Il ne s’est pas adapté. Pourquoi ? Parce qu’il se veut l’inadaptable.
Beaucoup de femmes rêvent du méchant loup, du bad boy, mais pas trop. Il faut que ce soit un jeu, s’approcher du précipice sans tomber dans le cauchemar. Le jeu est avec la frontière. Le plaisir sexuel contient une peur, ce en quoi il est différent d’aimer sexuellement ou d’aimer les fraises.
Que l’on ne se méprenne nullement. Il est bon que les femmes se protègent, qu’un monde soit moins laxiste car sans l’environnement permissif cela ne se produirait pas.
Mais le déferlement médiatique hypocrite est pitoyable, ces mêmes canaux proposant moult émissions sur les violeurs et la pornographie non pour les dénoncer, apparence, mais parce que cela attire les téléspectateurs car ce violeur est en chacun même si l’acte est innommable et que, fort heureusement, très peu l’accomplissent.
La lutte est contre l’antagoniste qui est en soi, pour reprendre des mots de l’excellent École des dieux de Stefano Elio d’Anna.
« La vérité d’hier que l’on ne surpasse pas dégénère et devient le mensonge d’aujourd’hui. »
« Ton seul ennemi est en toi. Dehors, il n’y a pas d’ennemi à absoudre, aucun mal qui puisse t’atteindre. L’antagoniste est ton plus précieux allié, l’instrument de ton amélioration, de ton perfectionnement, de ton intégration, la seule clé qui puisse t’ouvrir des plans supérieurs de l’être. »
Si l’homme est ça, il n’est pas que ça et bien plus que ça, ce qui vaut pour tout le monde et évidemment Depardieu : tous ceux qui le connaissent en témoignent même si le bouffon peut grignoter l’homme ainsi Gainsbarre avec Gainsbourg.
Pour ceux qui veulent, et sortir de la notion de victime, d’autres mots d’Elio d’Anna :
« Tu ne peux améliorer ou contrôler la qualité de tes pensées que si tu parviens à améliorer la qualité de ton être.
Tu dois pour cela étudier et travailler dans une école particulière et appliquer à ta vie, son enseignement et ses principes.
L’homme ne peut agir s’il ne comprend pas que tous les phénomènes extérieurs à lui, ne sont que les conséquences dramatiques de ses attitudes et de ses états d’âme.
Tant que l’homme se laisse gouverner par les circonstances extérieures, il ne pourra jamais trouver la source de la violence humaine. Tout ce qui vient de l'extérieur n'existe pas en soi, en ce sens que tout respire par ton souffle, tout n’est vivant que dans la mesure où tu l’es. »
Complément / Réponse à : Qui a « fait » Depardieu ?
Le spectateur qui hier a glorifié son idole et aujourd’hui la détruit
Je veux bien reconnaître avoir aimé qque premiers films du personnage .. mais rapidement sa grossièreté fut affichee au travers de ses discours, ses actes sa gestuelle, les rendus émotionnels de son visage ..
Et aujourd’hui, seulement, on s’en aperçoit !
Poooooovre peuple où est ton libre arbitre ?
Il y à longtemps que je ne participe pas à cette admiration des foules vis à vis de ce grossier personnage.. et qui.. oui qui était constamment obligé de se justifier ? Je vs le demande !
Toujours compliqué de « ramer à contre courant « d’une opinion !
Si chacune et chacun avait une certaine conscience de Soi, de ses valeurs intérieures intangibles , il n’y aurait pas d’affaire D.
Car cela fait longtemps qu’il serait retourné à l’oubli vers ce qu’il est : un moins que rien !
Un bon à rien !
Je me sens et suis Femme debout et c’est ainsi que je vois ce, ces grossiers personnages qui ont marqué l’actualité !
Oui des prédateurs il y en a toujours eu !
Aussi …
Éduquons nos filles , pour que cette spécificité d’animaux en rut soient marginalisés .. et que le choix, le consentement règne entre humains : cela ne se nomme il pas … Amour ?
Thierry Zalic :
« Que les femmes soient debout est exactement ce à quoi j'aspire et mon travail en thérapie, même s'il est bon de ne pas avoir de but. Cependant deux choses à prendre en compte : le langage de D. ne serait pas sans le contexte social qui le permet. Prenons une script, maquilleuse, l'interprète nord-coréenne... celles-ci pourraient refuser ce discours, dire je suis là pour maquiller, traduire, guider... et rien d’autre. Or, il est probable qu'au lieu d'être soutenues dans cette position, elles soient renvoyées de leur job et blacklistées comme des emmerdeuses.
C'est donc le système qui entrave leur parole, donc leur corps. Leurs corps, et leur parole est entravé, nié. C'est évidemment une souffrance terrible.
Que pourrait faire une femme forte, dans l'idéal ? Au lieu d'être blessée, elle pourrait en rire, dire "ta main tu te la mets sur ton panier etc..."
Celle-ci répondrait d'égale à égal, et aurait sa considération.
Le langage de D. est le langage de tout homme. Ne pas croire qu'il y en a des meilleurs, et quand même si. Ceux-là jouent avec cette vulgarité première, ils ne la refoulent pas ce. qui serait pire car elle éclaterait autrement. Ils la transforment, la subliment, exactement comme un parfum sent bon ou mauvais, et tout condensé de parfum pue, tous les parfumeurs le savent.
D. joue sans avoir de répondant, d'où son désir de se coltiner aux dictateurs.
Est-ce triste ou non ? Ce qui est intéressant c'est de voir qu'il est la résultante et le jouet d'un système qui le permet, en jouit et le dénonce.
Depardieu est en chaque homme d'où mes phrases sur l'antagoniste de d'Anna.
Il est en chaque homme mais chaque homme ne se manifeste pas ainsi. Je pourrais faire une analyse encore plus complète mais m'en abstiens car elle serait encore mal comprise. »
Depardieu attendu pour une soirée Barbara / Charlotte Arnould / #metoo / #metooweinstein / #balance ton porc / #metootheatre / #metooinceste / welcome to Pariis décembre 2023
Réponse à un commentaire : « Et son cas il me semble, relève de la psychiatrie. »
Réponse de Thierry Zalic
« Un point intéressant, dans le commentaire, est le mot psychiatrie. En dehors de ses agissements précédents, il est possible qu'il y ait désormais une compulsion irraisonnée, par exemple à dire "chatte" dès qu'il voit une femme, semblable à des troubles comme Gilles de la Tourette. Ceci, comme l’a signifié son ancien agent, pouvant être associé à une impuissance, ou début d'impuissance, compensée par les provocations verbales.
L'histrion agit en lui de façon mécanique, comme le rire pour Bergson.
Complément :
« Je vais aller plus loin dans l’analyse et j’entends très bien que de cette analyse-là, les féministes pures et dures s’en battent les ovaires.
J’ai dû bloquer un torrent de haine qui n’apportait rien au débat.
Depardieu a longtemps représenté la revanche de l’homme castré, ou « déconstruit » selon Sandrine Rousseau. Il est celui qui fait et ose ce qui ne se fait pas.
Mais ce qui ne se fait pas est présent dans l’homme, qu’il déplace en tant que fantasme, qu’il transpose, sublime, ou louvoie avec dans des complicités amoureuses consenties.
Car cet homme n’est pas une bête même s’il y a cette bête en lui, ce chasseur, et en face ce gibier. Mais, si on lit bien la philosophie toltèque, chacun est chasseur et gibier. Les approches sont différentes voire opposés : les posséder toutes pour l’homme, et amener et fixer un homme dans son nid pour la femme.
J’entends toutes les critiques qu’amèneraient ces mots car les gens ressentent et n’objectivent pas. Cependant, Cyrulnik tient exactement ce discours, comme avant Bachelard etc…
Ainsi il y a une projection du prédateur, c’est l’autre et pas moi, tout en jouissant de le dénoncer pour se disculper. De héros à exutoire, la frontière est mince et volatile.
Évidemment que tous ne sont pas comme ça, ils n’en ont pas besoin, ils sont représentés, il les venge. Depardieu n’est pas devenu un héros pour rien, en plus de son talent.
El les journaux féminins pleurent d’un autre côté que l’on ne trouve plus de vrais hommes. Les hommes se sont sentis castrés par le féminisme. Toujours évidemment, à tort.
Que serait un » vrai homme », ou un homme accompli ? Celui qui n’a pas besoin de prouver sa virilité.
Le féminisme est une avancée spectaculaire mais le rigidifier devient contreproductif, ce qui est l’avis par exemple de Catherine Deneuve.
Je continue sur les viols supposés dans son adolescence. (Sur les supposés actuels, je n’ai pas d’avis)
J’ai entendu les témoignages et de Depardieu et des compagnons d’alors.
Là encore, et les féministes me rentreraient encore dans les plumes, le mot viol n’est pas approprié, ou mal…
Dans sommes à Châteauroux il y a presque 50 ans, dans un univers de petits délinquants, de petits malfrats, qui usent de leur force et de leur charme au sein d’un groupe. Les filles incriminées ne sont pas prises dans la rue mais sont celles qui gravitent autour de ces groupes, qui veulent et ne veulent pas y entrer, comme dans une famille, parce qu’elles sont paumées elles-mêmes, ce qui a très bien été décrit dans les Valseuses alors encensées.
Toujours, je n’excuse rien, n’approuve pas, je décrypte.
Il est possible que certaines aient été prises par les garçons, comme dans un rite d’initiation tordu.
C’est un univers. Qu’il soit dénonçable, certes, mais il est intéressant d’en comprendre les mécanismes et voir que le mot « viol » n’a pas le même sens selon les perspectives différentes et s’avère inapproprié.
Pourquoi Depardieu l’a revendiqué après ? Pour se construire une image de marque, une image de malfrat, celui dont le charme fait peur. Il s’amuse à faire peur à la journaliste bcbg new-yorkaise venue l’interviewer sans même penser que ça se retournerait contre lui. Il perd, entre autres, un oscar.
Entre ce qu’il est, et ce qu’il parait, il y a une béance qu’il a du mal à combler. Il est l’inéduqué arrivé au pinacle du monde avec des amis comme Carmet qui aimait autant péter en public. Et tous ses proches, Ardant, Deneuve, Bouquet… le décrivent sous un tout autre aspect.
Il est l’éternel gamin joueur dans un monde qui a changé ses règles, ce dont on peut se féliciter.
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Anouk Grinberg : "Depardieu est aussi comme ça parce que tout le monde lui permet d'être comme ça"
Anouk Grinberg témoigne après le "Complément d'enquête" sur Gérard Depardieu diffusée par France 2 jeudi dernier. L'actrice est l'ancienne compagne du réalisateur Bertrand Blier, lui-même p...
les réactions pullulent / pays divisé / cela révèle que l'affaire Depardieu est un fait social total / Le fait social est défini comme toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel.
Le 10 décembre, Sylvia Bagli :
Depardieu c'est compliqué… Depardieu c'est compliqué parce que nous sommes à un temps de règlement de comptes, à un tournant face à des comportements qui étaient jugés comme marrants et acceptables. On ne l'accuse pas simplement de ses errements mais de ceux d'une génération.
Depardieu c'est l'acteur des valseuses ...
Depardieu c'est compliqué parce qu'il a souvent péroré en se créant un personnage odieux sexiste et misanthrope, un personnage d'excès débordant de partout et dégoulinant de son propre corps. Il est donc facile de trouver des épisodes insupportables.
Depardieu c'est l'acteur de Tenue de soirée
Depardieu c'est compliqué parce que ce qui fait qu'on le conspue c'est aussi ce qui fait qu'on l'adore. Sa transcendance son art des mots qu'il repose dans la vulgarité la plus crasse.
Depardieu c'est l'acteur de buffet froid Et c'est l'acteur de Cyrano.
Depardieu c'est compliqué parce que tout le monde sait comment il se comporte quand il a l'esprit amer, peut-être encore plus par dégoût de lui même ?
Depardieu c'est compliqué parce qu'être un gros C ne constitue pas un crime aux yeux de la loi et que c'est sur un acte précis qu'on le jugera.
Et ça soulève des questions ...
Elle dit qu'il la violée, lui dit qu'elle était consentante jusqu'à ce qu'il lui dise qu'il ne chanterait pas avec elle Barbara...
Comment se peut-il, avec tout ce qu'on savait sur lui qui ne s'en est jamais caché, que des femmes se rendent chez lui seules et plusieurs fois pour ensuite se plaindre de viol ?
Il y a des viols odieux. Mais il y a ancrée aussi chez les femmes l'idée qu'on peut se négocier une carrière sur l'oreiller ou en tous cas négocier du boulot en échange de mauvais procédés. Et quand elles n'obtiennent pas ce qu'elles veulent elles appuyent sur un bouton rétroactif du consentement... Une mauvaise décision que l'on regrette n'est pas constitutif d'un viol parce que la faute n'est pas forcément extérieure comme ces nouveaux temps tendent à faire croire, que l'erreur vient peut-être de nous. Si un homme profite d'une situation qu'on a nous même crée, ce n'est certes pas glorieux mais ce n'est pas enfreindre la loi.
Si d'un côté j'ai vu tellement d'actes odieux de la part d'hommes de pouvoir (des hommes se branler pendant votre audition, des hommes qui vous proposaient monts et merveilles vous lâcher quand vous ne vouliez pas aller plus loin...) J'ai aussi vu des femmes se jeter en pâture puis se victimiser, j'ai vu des femmes rêver qu'elles étaient les compagnes d'hommes sur lesquels elles s'étaient littéralement jetées un soir de dernière et ne pas supporter dès le lendemain d'être rejetée ...
Le monde est-il vraiment coupé en deux, d'un côté les méchants hommes de plus de 50 ans et les femmes toutes fragiles pauvres petites agnelettes, ou c'est plus compliqué ?
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Le soir, je regarde Angel Heart, aux portes de l’enfer, d’Alan Parker
Avec le coeur bien accroché pour suivre cette série de plus en plus horrible de meurtres découverts par un détective privé, découvrant qu'il en est l'auteur
.
Comme faut l’avoir bien accroché pour suivre les meurtres des militaires de Tsahal et des colons israéliens tuant des Palestiniens comme les colons américains se comportaient avec les Apaches (déclaration de l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, le 8 décembre sur France-Info)
Dans ce territoire, occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu, plus de 200 personnes ont été tuées par des colons et des soldats israéliens depuis les attaques du Hamas le 7 octobre, selon le bila...
et pendant qu'en France l'affaire Depardieu révèle à chacun ce qu'il est, tout en masquant les vrais problèmes des Français, "Les colons en Cisjordanie se comportent comme les Américains avec les Apaches", assure l'ancien ministre Hubert Védrine
spectacles en cours là-bas et ici - Blog de Jean-Claude Grosse
Comment un peintre toulonnais, Alain Le Cozannet, en son atelier du Mourillon, touché par la tragédie des victimes israéliennes du Hamas le 7 octobre et des victimes palestiniennes de Tsahal ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/10/spectacles-en-cours.html
l'obscénité de ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie, l'obscénité des bombardements quotidiens
Le 11 décembre, Yves Ferry :
J'avais écrit ce texte, il y a... quelques temps. Aujourd'hui, avec tout ce qui se dit, se dénonce, défèque sur Depardieu, je n'en retire pas une ligne. Les mots ne sont pas des actes, et cette liberté de parole qui exista dans notre pays, ce jeu libre de l'esprit qui donne à la même pensée un sens et son contraire, la fantaisie tous azimuts qui rend la vie légère, il n'en reste presque plus rien. Depardieu dit des mots, obscènes ou subtils, ou les deux à la fois puisque les mots ne sont jamais simples, univoques, et qu'on les réduit toujours quand on ne sait pas entendre leur musique, mais l'époque est de moins en moins musicienne, l'esprit et la lettre se sont séparés (ici je n'utilise pas l'écriture inclusive), et la lettre a pris le dessus depuis que s'est mêlé de tout une morale puritaine qui donne à tous ceux qui ont des raisons souvent légitimes de s'en servir, le droit et le sale plaisir de s'en servir. La loupe de l'inquisition s'est posée sur un personnage trop énorme pour échapper à la curée acharnée de ces petits saints d'aujourd'hui qui jugent, jugent, jugent, jouissent vulgairement d'être du bon côté de leur morale. Et ce n'est pas parce qu'ils ont souvent des raisons de s'exciter que leur haine doit devenir le droit. Le soupçon doit-il devenir la preuve ? La justice malmenée est encore là pour établir la réalité des faits. Elle seule doit statuer sur le sort d'un être, même si l'on sait qu'elle peut, elle aussi, se tromper. Peut-être qu'un Gérard Depardieu n'est plus un type humain que notre monde peut accepter. Il en sera peut-être de l'humanité elle-même comme d'un pays devenu propre, javellisé, sans saveur, éteint. Adieu délires, extravagances, facéties, truculences, déconnades sexuées, grossièretés, rires énormes, adieu l'intelligence du vivant, et place aux cadres, aux prisons, aux resserrements de la parole, aux costumes bien cintrés... On finira par censurer Frédéric Dard, on expurgera Rabelais, toute la poésie érotique dont la bibliographie est immense, les cons et les connets verdelets seront aux enfers dont plus personne n'aura les clés. L'a-moralité n'est pas l'immoralité, et le monde de la bonté, de la vérité, de l'altruisme et de la générosité n'appartient pas aux êtres étriqués et si sûrs de leur si bonne conscience, bourgeoise, religieuse, écologique, plate comme la terre qui est pourtant ronde et qui tourne dans un univers où nous sommes, merveilleusement, si peu de chose... : "Gérard Depardieu n'est pas "hors norme", comme on écrit partout, comme veulent l'afficher ceux qui sont incapables de vivre à cette mesure d'homme simple et profond, fait de sa propre solitude, poussé dans un monde à la fois hostile et accueillant. Incapables aussi de penser que tout ce que cet homme contient de richesse, c'est ce qu'ils ont négligé en eux-mêmes, préférant le regard court à cette amplitude du voir loin et partout qui rend si vaste cet homme si vivant. Gérard Depardieu est un acteur, mais il ne ment pas quand il prétend le contraire, parce qu'il est seul, presque seul, pas tout seul non, à penser qu'un acteur n'a de dignité et de légitimité que s'il s'incline devant le poète qui respire en lui. En lui, poète écrivant de la vie, de la voix, de la tempête et de la bonté, de l'interrogation à chaque pas accompli dans le voyage. Rien et tout, univers en expansion, enfant et grand comme un cosmos entier, poussière et viande, et calme comme pierre, et pierres comme celles des torrents, porteur de lui-même, des autres, de nous, de tous, vivants et morts. Gérard Depardieu est poète avant tout, pas un faiseur de pages, (encore qu'il sache très bien écrire), mais un savant de la langue, il invente sa phrase avec sa pensée qu'on lit à mesure qu'il parle, tout en lui est parchemin, papyrus, cailloux sur quoi le temps écrit. Je ne connais pas cet homme. Je ne connais que ses images, ses films, ce qu'on raconte. Rien n'est vrai que ce qui sans cesse lui échappe, cette lumière enfantine de ses yeux, cet appel de je ne sais quoi qui le remue, l'inquiète et l'éblouit. Je plains les imbéciles qui devant une parole complexe n'entendent que la provocation première, oublient les paradoxes, s'en tiennent à ce qu'ils veulent entendre avant de prendre ce qui est prononcé là, simplement, justement, et se dit librement, librement, librement. Je ne connais pas cet homme, non, et le connais pourtant, comme un frère de légende, un arbre de mémoire, un qui s'est fait tout seul... construit tout seul, "Tête d'or" éblouissant, dont la force parfois pourrait bousculer et faire mal, mais il paraît que c'est la vie... La vie... La vie empêchée par les donneurs de leçons, et de coups.
Depardieu est un homme du peuple, de la terre de France, c'est un Villon, un Rimbaud, un Hugo, il étonne d'être raffiné comme Ronsard et rabelaisien comme pas un. Ce qu'il possède, propriétairement parlant, c'est clair qu'il s'en fout, qu'il peut tout perdre, et c'est parce qu'il sait perdre qu'il a en lui ce qui ne pèse pas, reste léger comme l'oiseau, insaisissable passant terrestre qui transforme tout ce qu'il approche, par sa seule présence, et sa respiration, son immense bonté dévastatrice, antibourgeoise, et son innocence, oui, comme il le dit si bien. Il est des êtres qui font du bien, savoir qu'ils existent fait du bien, et Depardieu est pour moi cet inconnu fabuleusement bénéfique. Acteur, accessoirement, et des plus grands. Son jeu démolit le jeu, le réinvente, met à bas les règles et les conventions. Il a cependant la force des classiques, de l’inattaquable, de l'exemple à suivre, et à ne pas suivre... Admirer ne peut diminuer celui qui admire, n'est-ce pas? Et comment vivre sans ces admirations qui aident à supporter le pire, quelquefois, sans un poète, une musique, un livre, un regard amical, celui d'un sage, celui d'un fou, simple, multiple, tout à la fois ? »
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Le 11 décembre au soir, je regarde Bigger than us, le film initié et réalisé par Flore Vasseur.
Depuis six ans, Melati, 18 ans, combat la pollution plastique qui ravage son pays, l'Indonésie. A force de détermination, elle parvient même en 2019 à faire interdire le plastique à usage uniq...
https://www.france.tv/films/longs-metrages/5470626-bigger-than-us.html
replay jusqu'au 18 décembre / projections pouvant être organisées avec Bigger than us
Le 11 décembre au soir, je regarde Bigger than us, le film initié et réalisé par Flore Vasseur.
Je me suis convaincu dans la journée d’écrire un article sur cette affaire.
Pendant le film, irrépressible envie de douceur. Tant d’horreurs dans l’enfer du monde. Des degrés dans les horreurs de l’enfer du monde. La tentation du petit paradis personnel. Ce sont des abricots secs qui font l’affaire. Résultat, la nuit passée à me vider. Comme un lavement côlonique (pratiqué 3 fois il y a plusieurs années).
Matinée complètement décalée.
Une petite certitude : je vais tenter d’éviter ce qui me paraît 3 facilités.
- facilité 1 (mais pas fausse, loin de là) : je ne connais pas cet homme, donc je m’abstiens, je n’ajoute pas du bruit au bruit. Mais tout homme porte en lui, l’humaine condition. Si je ne puis parler de l’ogre, connaître son être, son mystère par conséquent (d’où nécessité du silence), je me coltine bien à mon être, je tente bien de me connaître moi-même et je tente bien de devenir qui je suis, mieux que je suis, meilleur que je suis donc de l’ogre (l'autre mais que je suis aussi), je peux passer à moi, dans le miroir de ce fait social global. Et l’ogre, s’il me lit, ou tout autre lecteur, sera peut-être renvoyé à son miroir. Comment je me comporte avec les femmes, avec telle femme là dans cette situation réelle, ici et maintenant. Comment homme cultivant aussi son féminin, puis-je être en empathie avec les femmes humiliées ? Et femme, cultivant son masculin, puis-je être en empathie avec la sexualité « lourde » du mâle.
Maintenant, je signe JEANNE-CLAUDE GROSSE.
- facilité 2 s’il y a crime, que la justice fasse son travail; je ne suis pas juge et je ne serai donc ni ministère public ni défenseur de plaignantes ou d’accusé; je ne suis pas non plus législateur et je ne dirai pas quelle définition légale du viol est aujourd’hui celle qu’il faut élaborer, poser, en particulier sur la question du consentement; étant un peu sociologue, je dirai éventuellement que la justice est peut-être en retard parce qu'encore patriarcale, encore raciste, encore suprémaciste blanche; je dirai peut-être comment je réagis à ce qui se révèle être au sens sociologique, un fait social global.
Le concept de fait social est forgé en 1895 par Émile Durkheim, dans son livre Les Règles de la méthode sociologique. Le fait social est défini comme « toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel ».
L’affaire montée en épingle de la chute de l’ogre nous renvoie à nos comportements les plus intimes et plutôt que d’être « campiste » (du camp des femmes, contre le camp des hommes, ou l’inverse, ou toute autre position de « juste » milieu; j’ai lu les hommes violent, les femmes mentent), je veux bien me regarder dans le miroir comme le fait le personnage de Angel Heart finissant par se reconnaître comme le meurtrier d’au moins 5 personnes.
- facilité 3 il faut séparer l’homme et l’artiste;
si je suis cohérent, de l’homme, je ne sais rien, je ne saurai rien et même un psychanalyste aura du mal à parler de son patient puisque c’est le patient qui fait le travail sur lui, qui laisse faire ses instances faire leur travail inconscient (Anouk Grinberg dit de lui qu'il est fou, détraqué mental; à prendre avec des gants);
si je suis cohérent, je ne sais pas ce que c’est un artiste et ce qu’est le mystérieux processus alchimique de l’acte créateur; mettre l’artiste à part, comme vision, comme liberté, comme engendrement … me semble une déification-réification sclérosante, enfermant l’artiste dans un statut, un rôle (l’artiste maudit, l’artiste mécéné-subventionné, le bouffon du roi);
la société n’a pas opéré de même avec le sage, l’ermite, le mystique, le saint, le fou; donc là encore, user du miroir pour me demander quel homme-femme veux-je être à partir de ce que je crois être ?
Quelle valeur, quelle place, accorderai-je au créateur en moi (de mots = poète, de notes = musicien, de formes = peintre) que je suis possiblement, potentiellement comme tout un chacun,
au sage méditant, au mystique soufi, au fou de l’océan dans une goutte, à l’ermite ascète et aboyeur du mont Athos, au père du désert, au colibri qui fait sa part, au philosophe qui pense, au clown qui fait rire, à l'ogre qui fait peur, au monstre que je suis, à l'enfant "innocent" que je reste
car tout cela, je le suis possiblement, potentiellement; plutôt élargir que séparer, globaliser sans vouloir clore l’enveloppe sur elle-même,
élargissement en hélice, en spirale et non en cercle, en sphère
Donc, il ne s’agit plus de parler de l’ogre, de l’homme, de l’acteur, tout cela indéchiffrable, mélangé.
Je peux me faire tout de même une opinion, la partager, avec prudence.
Tout ce qu’on dit, écrit sur l'ogre est notre légende, ce que nous croyons qu'il est, ce que nous croyons être réel et qui n'est que notre mirage.
Il s’agit de se regarder, à partir de ce fait social global, par exemple
dans le miroir de l’amour devenant si facilement haine, ressentiment, jalousie,
dans le miroir des ambivalences, des oui qui sont des non, des non qui sont des oui, des corps qui accueillent quand des mots disent le refus, du bas du corps qui dit ça et du regard qui dit pas ça ou l’inverse, de ce que l’on appelle la zone grise à propos du consentement,
dans le miroir des pulsions de vie et de mort, d’éros et de thanatos,
dans le miroir de l’impossible récit de l’insistante question d’où venons-nous (17 milliard d’années d’évolution pour cet univers dont nous sommes la mémoire incarnée, vivante),
dans le miroir de l’énigmatique question où allons-nous (pour moi, au suicide de l’espèce).
Conscient que les échanges sur FB sont assez peu constructifs, j’opte pour un article sur mon blog, moins visité.
un fait divers tragique disséqué avec en fin d'émission la tentative de Anne-Sophie Jahn d'obtenir une demande de pardon de la part de Bertrand Cantat / les choses évolueraient si les hommes violents reconnaissaient leur violence mais le déni semble fortement ancré - consciemment, inconsciemment - idem chez les violeurs / déni / quant aux femmes battues ou violées, là-aussi phénomènes très ancrés - amnésie post-traumatique, dépendance toxique - / Nadine Trintignant n'a pu lire cette enquête / à relever que Bertrand Cantat bien qu'ayant purgé sa peine est poursuivi par les meutes, que Wajdi Mouawad et Léos Carax l'ont malgré tout fait participer à leurs réalistions
Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat - Blog de Jean-Claude Grosse
Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'affaire Weinstein Laure Murat collection Puissance des femmes Stock Ce livre est sorti en décembre 2018. Il a été écrit entre Paris, 25 décembre 20...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/01/une-revolution-sexuelle/laure-murat.html
un article sur un livre important évoquant ce qu'on appelle la zone grise du consentement
Le Consentement / Vanessa Springora - Blog de Jean-Claude Grosse
Le Consentement Vanessa Springora Grasset 2 janvier 2020 Ce récit de 210 pages, je l'ai lu en deux jours, les 17 et 18 février. J'ai laissé passer l'effet médiatique en lien avec la sortie du l...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/02/le-consentement/vanessa-springora.html
note de lecture sur le consentement de vanessa springora
Dans la tête de Gabriel Matzneff / Chantal Montellier - Les Cahiers de l'Égaré
article paru dans Le petit Niçois, le 25/6/2020 À Vanessa Springora, dont la lecture du témoignage a déclenché le processus de création de ce texte pour moi libérateur. Avec mes remerciement...
https://cahiersegare.over-blog.com/2020/02/dans-la-tete-de-gabriel-matzneff/chantal-montellier.html
Your last video (porn theater) /JC Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
lecture de Your last video (porn theater) salon de La Coquette, samedi 22 septembre 2018 à 19 H, photos Carine Chambelland et Florian Nicolas les qualia et l'écriture, l'écriture des qualia Cett...
https://les4saisons.over-blog.com/2018/07/ma-derniere-bande/jc-grosse.html
l'affaire Depardieu me renvoie à moi-même, à mon intimité, à la question quel homme suis-je, quel homme-femme veux-je devenir dans l'histoire qui se tricote entre elle et moi / le texte intégral est lisible à un emplacement non paginé dans Et ton livre d'éternité / et comme l'histoire a continué avec hauts et bas et s'est achevée, elle a donné lieu à un long poème Métamorphosis et à une vidéo Kosmorgasmil 1° version
Metamorphosis - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
je commencerai dès le 17 janvier 2024 vers 21 H 30, l'heure où je me couche, où sur le dos, - je manifeste à tue-tête ma gratitude pour la journée passée, journée de merde (quand j'accepte ...
Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde d...
2° version jour le plus court, nuit la plus longue le solstice d'hiver 2023 aura lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à 3 h 27 m 19 s raison suffisante pour livrer ce poème aux vents et aux sables aux pollens et aux écumes / Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Marlon Brando (1924-2004) - Blog de Jean-Claude Grosse
par Samuel Blumenfeld, critique de cinéma et grand reporter au journal Le Monde, l'auteur du livre "Les derniers jours de Marlon Brando" 2019 podcast passionnant de 2019 de la librairie Ombres ...
https://les4saisons.over-blog.com/article-marlon-brando-47991057.html
il a échappé à metoo mais qui était-il ? génie, monstre, séduucteur compulsif, prédateur ?
clown toi-même
AUDIO * 1/4 : Le 20e siècle nous a-t-il fait entrer dans "le temps des clowns" ?. Le cirque et ses personnages philosophiques est une série inédite proposée par France Culture. Écoutez gratuit...
deux podcasts superbes
AUDIO * 11/10 : Il y a le clown : c'est le blanc. Et l'Auguste : c'est l'autre.. La Nuit rêvée de Guyette Lyr est une série inédite proposée par France Culture. Écoutez gratuitement en ligne ...
deux podcasts superbes
article de décembre 2019 réactualisé le 19 décembre 2023 après avoir écouté un podcast de France-Culture et vu Boudu de Bonaventure Gacon
stage clown terminé, 30 novembre, 1° décembre 2019, Maison des Comoni, Le Revest, initié par Le Pôle, saison cirque Méditerranée dans le cadre de la 5° saison Clowns not dead
2 jours à 7 H = 14 H; un régal;
comme il faut se nettoyer de toutes les verrues sociales, tics codés qui occupent, colonisent notre corps, notre visage, nos gestes, notre esprit pour faire monter un clown, "notre" clown (du jour), je me suis vidé (faire le vide, faire choix de la lenteur, du silence), secoué, tapé, j'ai soufflé comme un boeuf, comme un ange, j'ai fait le chien gentil, le singe en rut, l'araignée d'eau, l'horloge collective, j'ai massé, j'ai été massé, plus exactement débarrassé de mes scories, j'ai participé aux jeux à deux, la colère balancée, la colère reçue, la séduction tentée, la séduction reçue, à 1-2-3 Soleil...
et comme on apprend autant en regardant qu'en allant sur le plateau, je suis passé le samedi en dernier avec O. pour l'exercice du ping pong en 3 regards; je suis allé chercher au fond de moi le bon sauvage (très proche du gorille) de la forêt tropicale dont je crois avoir hérité (comme tout un chacun) et j'ai formidablement été soutenu et accompagné par O.;
le dimanche, outre tous les exercices collectifs pouvant être travaillés chez soi, quotidiennement ou à l'envie, je suis passé deux fois, comme chacun, pour un solo et un duo, le fameux ping pong;
hier j'ai évoqué le duo et pas le solo;
aujourd'hui c'est le solo que je veux raconter et pas le duo pourtant hilarant, sonore = musical à base de pouetts, petts, postillons et crachats, et très tendre avec M.;
solo : j'entre, vieux, perclus de douleurs, découvre le public, le saisis par le regard, avance milieu de scène et vers l'avant, penché, tremblotant; je tente de redresser les épaules, elles retombent, idem pour les bras, soudain, bas et grave, je dis m'adressant à moi, debout, trois fois, pas comme un ordre, une injonction intime plutôt, puis je monte la voix, regarde le public, farouche, en colère presque, debout plusieurs fois puis debout les damnés de la terre, debout les forçats de la faim; je leur dis sans chanter les 2 premiers couplets puis j'utilise une chaise, chante mais presque que pour moi, L'internationale, je me lève, le poing gauche réussit à se lever, et me déplace vers la sortie sur les paroles "et demain l'internationale sera le genre - silence très long et regardant le public avec dépit depuis le rideau me recouvrant presque - humain" et je sors; les stagiaires ont entonné l'internationale; ou comment passer du je, solitaire, à un Nous, solidaire qui se lève et soulève la chape de plomb; ce que je décris a l'air psychologique mais sur scène, pas d'interprétation, pas de commentaire par signes expressifs, seulement le corps qui pèse, qui tombe, tente de se relever...
merci à Claudine Herrerro dont la gestion du groupe est excellente ainsi que la gestion de ce qui se passe sur le plateau, laissant le clown dans sa merde, la question, et devant refuser la solution pour que la question se développe (je perds ma chaussette, pas question de la récupérer, de la remettre, c'est l'accident, qu'est-ce que tu fais avec ?; ses commentaires en cours de jeu sont succulents et truculents, le clown montre ses fesses; il aime la vie; la merde, il connaît...)
merci aux autres stagiaires (que des prénoms: Myriam, Sylvie, Claude, Martine, Elise, Simona, Kaitza, Corinne, Sarah, Cyrielle, Lola, Françoise, François, Malek, Richard, Guillaume, Stefano, Olivier, Yohan, JC; aucune identité sociale ou professionnelle; le groupe s'est constitué à travers les exercices et les passages sur scène, vraiment bienveillant, tous les âges, tous les gabarits possibles)
et merci au Pôle (Cyrille Elslander, Patrice Laisney, Catherine, Julia)
ces deux jours, ce sont deux jours dans l'ici et maintenant, dans le présent éternel, sans passé, sans futur, sans regrets, ressentiments, sans projets, espoirs et craintes, deux jours sans volonté si tu choisis de te laisser porter par les consignes de l'animateur, par tes partenaires de jeu, n'allant sur le plateau que quand tu sens que c'est ton moment et laissant venir en pleine conscience (ça c'est pas acquis, il a fallu que Claudine me crie les fesses, tape sur les fesses pour que je me rende compte que M. me tendait les fesses et que je lui donne une tape, j'aurais pu faire le tambour) ce qui monte de toi, du plateau, du partenaire, du public dont tu ne te sens pas jugé; bref, de la méditation en acte, tu as vécu pleinement le moment présent qu'après coup tu évalues, 14 H de bonheur;
évidemment, comme toujours dans ce genre de situation, je suis très concentré sur l'exercice, attentif à ce qui se passe, m'entoure, relaxe par rapport au déroulement que je ne cherche pas à diriger, maîtriser, pas dispersé pendant les pauses; je ne cherche pas le contact, à échanger; l'échange c'est sur plateau et entre scène et salle
ces deux jours ont correspondu à la fin d'un cycle de 21 jours de méditation avec Deepak Chopra, Pour que chaque moment compte, c'est bien tombé, il parlait de présent éternel; 867148 personnes ont suivi ce cycle; une vraie puissance spirituelle
un des effets, durable ? ou pas ? j'ai repris le Qi Gong mystérieux de la grande ourse, arrêté à mon retour de vacances et que je pratiquais depuis octobre 2018
ben oui, j'ai tenté le coup; comment un vieux forçat, un vieil esclave, un exploité perpétuel perclus de douleurs, harassé de fatigue s'intime de se mettre debout, tente d'obtenir du public de se mettre debout, vous les damnés de la terre et comment il retrouve les paroles de l'internationale, reprise par le public à sa sortie, ayant réussi à lever le poing gauche; ou comment passer du je, solitaire, à un Nous, solidaire qui se lève et soulève la chape de plomb;ça nous change de la marseillaise et de cet appel à la grève générale du 5 décembre : "''UNITED COLORS OF CONVERGENCE'', une sorte de ''label'' pour soutenir la Convergence des luttes indispensable pour apprendre les bonnes manières au Gouvernement et changer la donne ou donner une petite leçon d'humilité à l'oligarchie." De tels mots d'ordre ne sont pas à la hauteur de ce qui devrait se jouer, et ils produiront l'effet inverse de l'effet escompté.Si le 5 décembre, c'est pour donner une petite leçon d'humilité à l'oligarchie, je reste chez moi.Claudine Herrero : Merci Jean Claude..quel engagement délicatesse concentration .... Quel travail quelle application et quel coeur !! Cette fatigue et sincérité que tu nous as offert et qui nous ont toutes et tous transpercés ...de rire et larmes retenues...qui nous ont amené d un seul corps d une seule voix..à chanter en choeur ce si beau chant qui nous a pris aux tripes ! Des clowns engagés solidaires humains.. si bienveillants les uns envers les autres ! Merci à tous ! Quel régal ce week-end ensemble dans ce si beau lieu chargé d histoire de vies..Grand merci à Cyril et à toute son équipe. L accueil..Domi.. Merci. Merci.
Your last video / Porn theater
extrait clownesque publié dans Et ton livre d'éternité
(pages non paginées, difficiles à trouver)
Le vieil homme – depuis le 2 janvier 2020 / date de parution du roman Le consentement / une secousse sismique de faible intensité est en train de propager ses ondes / rencontrant les vagues de #metoo / Hasard ? Destin ? Dessein ? j’ai renoncé à mon dernier amour le jour où est paru Le consentement /
La voix – bon là, je te reprends, ta décision de renoncer a été déclenchée après un cabaret clowns / tu as eu la sensation très vive qu’un lacet se défaisait /
Le vieil homme – déjà le moment du lacet ? / comme le temps passe / ou passe pas / ou passe
(un lacet de basket qui se défait, tu n’as rien fait pour le défaire, tu n’as rien vu venir et tu te trouves délivré d’une chaussure, d’un attachement / situation typiquement clownesque partagée entre clownerie et clown ne rit / t’es dans l’embarras / cherche pas la solution, refaire le nœud / ça, c’est le raisonnable / ta question comme clown d’une situation, c’est la chaussure défaite / t’as pas à choisir entre t’immobiliser sur la paille ou sautiller à petits sauts / ça, c’est le cérébral, le mental / t’as la chaussure défaite / y a ton pied et ta chaussure, est-elle à ton pied ? es-tu le bon pied ?... / ces questions ne se posent même pas, ce serait encore du cérébral / quel duo complice, antagoniste, mixte, ton corps sans pensée mais prenant son pied va faire avec ta basket parce que ce soir, t’as mis tes baskets, si légères)
moment du clown
La voix – je relève là, la pertinence de l’image d’un lacet défait / cette image anticipait / annonçait ton délacement / ton renoncement après un impossible délassement / ton histoire de chaussure / à ton pied ou pas / fait penser au soulier qu’essaiera avec succès la souillon Cendrillon / couillon, va ! / la Dâme / elle était pas à ton pied / mais c’était la Dâme dont t’avais besoin / que t’avais qualé pour t’éduquer
Le vieil homme – je n’ai pas eu de ressentiment / je ne passerai pas de l’amour à la haine /
La voix – parfait / t’es pas dans le présent du revirement / de Toi Ô Dieu à toi odieux / de Toi Ô Déesse à toi diablesse / la signification de ton histoire est plurielle / toujours au pluriel les interprétations / qui sont toutes des inventions / par les mots utilisés / toujours / question : laquelle inventer ou pas ? / je t’en propose une / l’amour sublimé ouvrant sur l’amour sublime suppose une femme qui se refuse / cet amour sublime, raffiné, ton analyste, maître Lacan, te l’a proposé comme projet à réinventer / selon lui, il n’y a pas de rapport sexuel / règne entre hommes et femmes le malentendu universel / voir ce qui se passe dans une rencontre / deux jamais sur la même longueur d’onde / au même rythme / y a la délicate zone grise avant le soi-disant consentement mutuel / et quand vient la consommation par consentement mutuel / c’est l’expérience inavouée des ratés / des pannes / des non-dits / l’illisibilité des ressentis
(s’adressant à un public imaginaire) mesdames et messieurs, j’ai le plaisir de vous présenter celui qui a raté / ratera le projet de nouvel amour courtois / un jour Lacan lui a montré L’origine du monde / caché derrière une tenture / l’inaccessible sexe féminin pourtant offert / LUI pendant deux ans / a vécu deux formes d’amour sans intrusion possible grâce à l’inaccessible ELLE / un an de souffrance tant veut s’unir à ELLE pour partager du bonheur / un an d’apaisement tant veut la laisser libre d’ouvrir ou pas la fenêtre / deux ans pour apprendre à renoncer / foin de la sublimation et du sublime / fiasco du nouvel amour courtois / là tu devrais lui dire quelque chose / par exemple / chacun sa merde /
Le vieil homme – chacun dans la merde du monde / en disant les mots, j’insiste, tu crées le monde de merde / chacun choisissant ou pas quel usage en faire ou pas / donc rien à lui dire / elle a son usage du monde / monde de merde ou pas / son usage de l’amour de merde ou pas / je me suis levé / je me lèverai / pour ouvrir la fenêtre au rouge-gorge gelé / pour accueillir l’amour / inclusif de tout / et non passion exclusive = amour du minéral, du végétal, de l’animal, de l’humain => le Monde dans sa Beauté = oeuvre de l’Amour selon les 10 échelons à la sauce Platon / (s’adressant au public imaginaire) allez répétez avec moi : porneia, pothos, mania, eros, philia, storgè, harmonia, eunoia, charis, agapè / devenez grecs / pas nippons
Complément pour aller plus loin : les clowns sont très appréciés dans certaines institutions, hôpitaux pour les enfants malades, les personnes âgées (l'association le rire médecin et bien d'autres), EPAHD, maisons de retraite, centres d'accueil d'adolescents handicapés... Il y a indéniablement des fonctions thérapeutiques du rire guérisseur, que ce soit individuellement ou collectivement, socialement.
Le clown n'est pas qu'un fouteur de rire, il peut être aussi un animal triste et l'on sait que la tristesse est le signe que l'ordre en place a réussi à installer sa domination, tristesse à laquelle Spinoza oppose la Joie. On pourrait penser au film Joker, tristesse du clown, rire mécanique et rire "libérateur". Je pense qu'il y a des jonctions à faire avec Jodorowski (Psychomagie, film et livre) et ses pratiques de guérison (individu, couple, famille, peuple meurtri), avec les thérapeutes que sont aussi les maîtres spirituels par exemple les Pères du Désert.
Interview de Catherine Germain, alias Arletti (Cie L'Entreprise)
Comment le clown est-il apparu pour Catherine Germain? Quelles relations le comédien, le clown et le public entretiennent-ils? Qu'est-ce qu'être clown? Ces questions, et bien d'autres, sont la toile
la clown du 6° jour entre autres
Partie 2 Bonaventure Gacon est un des artistes majeurs du cirque contemporain. Ici, on aborde la figure du clown. Interview réalisée par Marie Anezin
Bonavventure Gacon créateur du clown, méchant, Boudu
Tous les clowns ne sont pas des monstres
Charlie Rivel est mon clown préféré. La 1ère fois que je l'ai vu, c'était en 1973, au concours de l'Eurovision où il avait fait une apparition pour faire passer le temps aux téléspectateurs...
https://www.attentionfragile.net/post/tous-les-clowns-ne-sont-pas-des-monstres
édito de Gilles Cailleau du 16 septembre 2020 il sait de quoi il parle puisqu'il est the clown
Charlie Rivel, contemporain et ami de Grock, est un des derniers grands clowns de sa génération. Lors de sa venue à Cortaillod pour un de ses derniers spectacles, Bernard Guillaume-Gentil lui ...
Charlie Rivel Grock
#création "Je suis Carmen" de la Cie Attention fragile avec Gilles Cailleau
En janvier dernier, la compagnie ATTENTION FRAGILE a installé son chapiteau sur le site du CIAM lors d'une résidence pour répéter sa dernière création "Je suis Carmen" interprétée par Amand...
comment on fait ensemble ?
fabuleuse Yolande c'est moche hein
Du 29 Novembre au 31 Décembre 2011 Théâtre Le Trianon, Paris. Slava Polunin, le célèbre clown russe fondateur du Teatr Licedeï, revient à Paris avec son sublime et poétique " Slava's Snowsh...
inoubliable
Slava (Russe) est très attaché à la culture française, son art de vivre et sa gastronomie, au point d'y avoir fondé le #MoulinJaune, un jardin merveilleux dédié à l'expérimentation et au r...
Slava, La France et les Français
Le moulin jaune, un cadre magique pour la création artistique
C'est un endroit magique. Il n'ouvre que quelques week-ends par an au public : Le Moulin Jaune en Seine-et-Marne. Une demeure et 4 hectares de jardin abritent un laboratoire de création pour des ...
lieu déniché et créé par Slava : le Moulin Jaune
TSR - 1er Janvier 1988 - Documentaire fiction "Les Chemins De Zouc" (Claude Massot)
TSR, 01/01/1988 :- Bande annonce "A La Poursuite Du Diamant Vert"- "Les Chemins de Zouk" (Claude Massot)A noter :- Ce très rare documentaire de la télévision suisse romande co-produit avec La Se...
la géniale Zouc
le clown Bonbon dont on attend le retour
Philip Segura et Philippe Pasquini, le Théâtre Blabla des clowns Minimo Maximino
Parfois, les parents sont pris dans un tsunami d'angoisse, de déni, de colère. Et puis un clown débarque, leur petit sourit, ça crève un abcès et ils pleurent un bon coup. Dernièrement, une ...
https://www.psychologies.com/Planete/Solidarite/Articles-et-Dossiers/Je-suis-clown-a-l-hopital/8
Psychomagie - Alexandro Jodorowsky
À partir de ses innombrables expériences de vie, Alexandro Jodorowsky a inventé une véritable psychothérapie où jeu et je se répondent pour délier les nœuds enfouis dans l'inconscient. Cet...
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/psychomagie-9782226440136
film à voir, particulièrement stimulant
La médecine de l'âme des Pères du désert - La Nef
Mal-être, souffrances psychiques, sexualité triste, dépendance aux écrans, rapport démesuré au travail, perte de sens, solitude... Ces manifestations pointent toutes vers la souffrance de not...
https://lanef.net/2018/02/28/la-medecine-de-lame-des-peres-du-desert/
Avant même sa sortie en salles, Joker, le nouveau film de Todd Phillips avec Joaquin Phoenix, a suscité un déchaînement de réactions, de polémiques et de lectures diamétralement opposées. Q...
sur Joker
Clown - Alain Gautré, l'homme qui murmurait à l'oreille des clowns par Arts en Scène
Une entrevue en forme d'hommage à l'artiste clown et pédagogue Alain Gautré par Arts en Scène, Lyon. Alain Gautré est venu plusieurs fois donner des stages de clown AFDAS à Lyon. Il a marqué...
Clown : l'être ou le devenir ?
Documentaire réalisé par Léa Tuil et Caroline Tardy dans le cadre d'un cours sur les arts populaires dirigé par Sylvie Perault à l'Université Sorbonne Paris III. Cadrage et montage : Léa Tui...
Le Qi-Gong Mystérieux de la Grande Ourse
La pratique de la Grande Ourse nous est transmise par Maitre WANG MING QUAN. Son propre Maitre LIU YUAN TONG directeur de la montagne de WEI BAO SHAN dans le YUNNAN est venu nous saluer puis a ét...
https://www.focus-voyage.com/8701743/le-qi-gong-mysterieux-de-la-grande-ourse/
j'avais envisagé avec un ami, une retraite de 3 semaines dans un des monastères taoïstes de la montagne de Wei Bao Shan mais plus d'une demi-heure de montée de marches m'a découragé
Le qi gong mystérieux de la grande ourse
autre version du Qi Gong de la grande ourse par maître Wang Ming Qian, mais très proche pour vous apporter un complément utile au stage Bei Dou Xuan Gong, le "Yang Sheng Gong mystérieux de la G...
j'ai à peu près acquis les exercices du matin, recevoir l'énergie, je suis loin d'avoir acquis ceux du soir, restituer l'énergie
QI GONG PRATIQUE LIU DONG ONDES CEREBRALES
Photo : François Winkel, AVE asbl Comme l'année dernière, ils étaient nombreux le weekend du 2 au 3 août à Strassen à participer au stage de Qi Gong, animé par le Dr Liu Dong, une personnal...
# balance ton pygmalion Judith Godrèche
49° symphonie cacaphonique aux Césars 2024: beaucoup de césarisés centrés sur des remerciements de famille ou sur leur nombril avec palmes et palmiers, exception de 3 interventions d'étrangères évoquant Assange, Navalny, Gaza, et à mots couverts l'Ukraine; bien sûr Judith s'est exprimée mais disant fortement au milieu : je ne vous entends pas;
photographie d'un milieu trop convaincu sans doute de sa mission de pont entre comme a dit Golshifteh, manquant peut-être d'humilité, chemin vers l'humanité ; de l'humus à l'humain
Judith : des paroles fortes, vraies, des appels à agir sur soi, sur le monde, dans le monde
et lenteur du changement;
ce qu'on croit des lames de fond ne sont que vaguelettes de surface
c'est donc que ça freine de tous les côtés, hommes, femmes, sociétés, politiques, artistes... parce que c'est si ancré dans la nature humaine, que ce n'est pas qu'une construction culturelle et sociétale
ce qui semblerait devoir aller de soi ne va pas du tout de soi
d'où ma conviction-pratique, ne pas vouloir en priorité que le monde change mais me regarder dans le miroir et me mettre en jeu quand de tels faits sociaux globaux se déclenchent et renvoient à chacun une image de ce qu'il croit être, qu'il est à l'instant T; travailler sur soi et pas commenter ou récupérer
par exemple, la faute que constitue ma liste de 1998, 100 livres pour la vie qui ne comprenait que des hommes
par exemple, la mise à mort, façon matador, d'une pulsion sexuelle et d'un sentiment d'amour parce qu'un OUI n'a pas été dit clairement (voir en bas de cet article Métamorphosis et Kosmorgasmik)
et last but not least, sans doute inaudible
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées et que la plainte de Judith Godrèche contre Benoît Jacquot soit jugée
Les César 2024 ratent leur rendez-vous avec l'histoire
Cette 49e cérémonie aurait pu constituer un virage capital pour le cinéma français. Mais malgré le discours important de Judith Godrèche, ça n'est pas ce qui s'est produit.
https://www.slate.fr/story/265935/cesar-2024-judith-godreche-anatomie-chute-regne-animal
Le discours engagé et émouvant de Judith Godrèche - César 2024 - CANAL+
Meilleurs moments de la 49e cérémonie des César 2024 Tout le cinéma de CANAL+ sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/cesar/ Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/ Twitter : ...
Par Valentine Oberti et Lénaïg Bredoux sur Médiapart
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Godrèche ou la prophétie autoréalisatrice
« Je parle, je parle, mais je ne vous entends pas, ou à peine », a lancé Judith Godrèche lors de la cérémonie des César, où elle venait prendre la parole au sujet des violences sexuelles dans le monde du cinéma. Elle ne croyait pas si bien dire. Six minutes durant, elle a interpellé le monde du cinéma sur ses dérives et sa complaisance à l’égard des agresseurs. Dénoncé un système qui les protège. Demandé à ce qu’on en finisse. Bien sûr, elle a été applaudie. Elle a même eu droit à une standing ovation de la salle. « Mais après sa parole, le silence a semblé s’installer à nouveau, (…) la cérémonie a continué son chemin, comme si de rien n’était », écrivent Marine Turchi et Zeina Kovacs dans leur reportage. Il y a bien eu des paroles. Sur la guerre à Gaza, la crise agricole, le climat. Mais une fois encore, le monde du cinéma a démontré, par ce silence quasi-total, son incapacité à affronter ses turpitudes. Certes, on peut se réjouir de la place inédite – facile, puisqu’on ne partait de rien – laissée à la question des violences sexuelles dans une telle cérémonie. Mais il reste encore tant à faire qu’il est difficile de s’en contenter. |
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées et que la plainte de Judith Godrèche contre Benoît Jacquot soit jugée
Icon of French Cinema - Séries et fictions | ARTE
De retour à Paris après des années passées à Los Angeles, une actrice jadis célèbre veut faire son come-back au cinéma. Dans "Icon of French Cinema", Judith Godrèche met en scène son doub...
https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024496/icon-of-french-cinema/
disponible jusqu'au 20/6/2024
L'actrice a porté plainte mardi contre le réalisateur pour "viol sur mineur", après des années de silence, mais également contre un autre cinéaste, Jacques Doillon, pour des faits similaires.
L'actrice a porté plainte mardi contre le réalisateur pour "viol sur mineur", après des années de silence, mais également contre un autre cinéaste, Jacques Doillon, pour des faits similaires.
Judith Godrèche : "Je n'ai jamais été attirée par Benoit Jacquot mais j'ai été son enfant femme"
L'actrice Judith Godrèche vient de déposer plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans". Elle raconte la relation quand elle était ...
L'actrice Judith Godrèche vient de déposer plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans".
Judith Godrèche "Ma relation avec Benoît Jacquot" | INA Stars
Abonnez-vous http://bit.ly/Inastars Thé ou café / Le cercle de minuit | 2010/1995 Quand elle avait 14 ans, Judith Godrèche a eu une relation avec le réalisateur Benoît Jacquot qui en avait 40....
si on compare avec des entretiens antérieurs, on se rend compte de la difficulté à sortir de l'emprise / balance ton génie, ton pygmalion, ce n'est pas facile
La 1ère télé de Judith Godrèche à 18 ans | Archive INA
Abonnez-vous http://bit.ly/Inastars Ramdam | France 3 | 30/10/1990 Interview de Judith Godrèche, alors toute jeune actrice de 18 ans révélé par le réalisateur Benoît Jacquot qui lui offre son...
Comment Judith Godrèche a parlé de sa relation avec Benoit Jacquot | INA
L'enquête pour viols sur mineure visant le réalisateur Benoît Jacquot, ouverte le 7 février 2024 après la plainte de l'actrice Judith Godrèche, vise également le cinéaste Jacques Doillon. L...
Deneuve-Depardieu, ou la contre-histoire du #MeToo à la française
Comment se fait-il que personne n'ait pointé cette coïncidence, entre la tribune Deneuve (le Monde, 9 janvier 2018) et la tribune Depardieu (le Figaro, 25 décembre 2023) ? Les historiens cherche...
dans cet essai de Laure Murat, référence est faite au film de 2011 Les ruses du désir réalisé par Gérard Miller, où à 16' et plus, Benoît Jacquot raconte : Le cinéma sert de « couverture » à des mœurs qui contreviennent à la loi et que « les autres nous envient ». On ne peut pas être plus clair : être cinéaste, c’est le passe-droit miraculeux, l’alibi en béton pour abuser de très jeunes filles. Gérard Miller, lui-même accusé d'agressions sous hypnose, a déclaré au Parisien, qu'il ne ferait plus le même film aujourd'hui
Les ruses du désir : L'interdit - Claude Sarraute, Salvatore Adamo.. Documentaire - 2KF
Le psychanaliste et chroniqueur Gérard Miller recueille les témoignages de personnalités et d'anonymes qui ont transgressé leurs principes pour vivre leur amour. Devant sa caméra : Salvatore A...
à 16' et plus, Benoît Jacquot raconte : Le cinéma sert de « couverture » à des mœurs qui contreviennent à la loi et que « les autres nous envient ». On ne peut pas être plus clair : être cinéaste, c’est le passe-droit miraculeux, l’alibi en béton pour abuser de très jeunes filles.
Judith Godrèche nous tend la main, saisissons-la
Le #MeToo du cinéma français qui se joue, aujourd'hui, sous nos yeux est une brique de plus dans la construction d'un projet politique qui, par le féminisme, renouvellerait la démocratie. (La ...
Le #MeToo du cinéma français qui se joue, aujourd'hui, sous nos yeux est une brique de plus dans la construction d'un projet politique qui, par le féminisme, renouvellerait la démocratie.
Je parle depuis ma petite position, non pas en tant que psychologue ou psychiatre (ce que je ne suis pas), mais plutôt en tant que personne ayant vécu l'emprise. Mes mots ne seront pas beaux, ils...
https://blogs.mediapart.fr/la-plume-de-simone/blog/070224/cetait-de-lamour
Je parle depuis ma petite position, non pas en tant que psychologue ou psychiatre (ce que je ne suis pas), mais plutôt en tant que personne ayant vécu l'emprise.
Janvier 2024 : l'affaire Depardieu qui n'en finit pas de faire couler de l'encre et l'affaire Jacquot dans son sillage marquent un tournant qui ouvre un Metoo à la française et, par un étrange ...
https://blogs.mediapart.fr/diane-katz/blog/260124/nous-les-chaudasses
Janvier 2024 : l'affaire Depardieu qui n'en finit pas de faire couler de l'encre et l'affaire Jacquot dans son sillage marquent un tournant qui ouvre un Metoo à la française
Welcome to Paris : innocent monstre - Blog de Jean-Claude Grosse
https://les4saisons.over-blog.com/2023/12/un-fait-social-global-la-chute-de-l-ogre.html
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées
le jour d'après/nature et culture/JCG - Blog de Jean-Claude Grosse
Claude Lévi-Strauss, Françoise Héritier, Rousseau, Marshall Sahlins, Pierre Clastres, Sébastien Bohler, Marcel Conche, David Bohm déjà des contributions de poids pour un monde plus léger dè...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/04/le-jour-d-apres/nature-et-culture/jcg.html
écrit pendant le confinement
Des hommes justes Du patriarcat aux nouvelles masculinités Ivan Jablonka Comment empêcher les hommes de bafouer les droits des femmes ? En matière d’égalité entre les sexes, qu’est-ce qu’un « mec bien » ? Il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes.
Comment empêcher les hommes de bafouer les droits des femmes ? En matière d’égalité entre les sexes, qu’est-ce qu’un « mec bien » ? Il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes.
Je me fous à poil ... EP#01 "Je suis comme je suis"
titre putaclic assumé, face caméra sans queue ni tête 100% spontanné, pour vous parler d'amour, d'amour de soi, d'amour de moi ... ça fait un moment que j'ai envie d'oser faire des vidéos qui...
ça me fait penser à une confession de Jeanne-Claude Grosse Emanuelle, nous et moi, doux émois
Emmanuelle, nous et moi (nos émois)/J.C.Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
Sylvia Kristel Noémie Merlant 50 ans après la sortie, le 24 juin 1974, du film Emmanuelle de Just Jaeckin avec Sylvia Kristel est en préparation, une nouvelle version par Audrey Diwan avec Noém...
Une autre voie, une autre voix que la voie-voix d'Ivan Jablonka
(Paroles de Femme-F'âme)
Dans ce jeu pervers, où j’ai été entraînée, très jeune, j’ai choisi la conduite des dominants, avec mes atouts de femme. J’ai brimé le féminin en moi et donné beaucoup de place à mon masculin. J’ai séduit les hommes et adopté l’attitude de la préhension envers les hommes mais aussi envers mon propre féminin que je n’ai pas écouté. Je suis devenue victime et bourreau de moi même. A présent, je demande pardon, je ne veux plus survivre de mes blessures passées. Je suis prête à t’écouter, à t’aimer, à exprimer ce que je ressens et à vivre la joie de l’être. J’ai confiance en ton écoute, j’ai foi dans nos actes. Je demande pardon aux femmes, à la femme que j’ai reniée en moi, je demande pardon au féminin sacré que je n’ai pas honoré à travers ma conduite, je demande pardon aux hommes que j’ai essayé de dominer pour me venger, je demande pardon au masculin sacré que j’ai castré du plaisir de me rencontrer vraiment. A présent je te dis où je ressens tes gestes trop intrusifs et où ils sont bons pour moi. Je t’accueille tel que tu es, sans attente, sans volonté. C’est cet Amour qui m’apprend à être, élève mon esprit et rejoint mon âme.
A chaque Lune
je sens ma force et ma fragilité.
La puissance de ce cycle.
La fragilité due au sang qui s’écoule, sort du corps.
La porosité au monde,
mon humeur sensible.
La force du sang qui nettoie, l’amour du don.
A chaque Lune
je ressens le besoin de Nature, de méditation,
d’écoute intérieure.
Qu’est-ce qui part ?
Qu’est-ce qui vient ?
Les enseignements de Lune
avec l’âge sont plus précis et impératifs.
A chaque Lune
donner à voir ce qui ne se voit pas. Laisser couler ce qu’on ne veut pas voir. Et transmettre la fécondité du cycle
à la Terre.
Nourrir par la sensibilité aiguisée, l’empathie.
Faire fondre la surface
et être, respirer dans la trame du Lien.
C’est de cette richesse intérieure que naît mon art,
je me rends disponible à lui pour mieux l’incarner.
En art ce qui est le plus difficile, selon moi, c’est d’être simple. Pour l’être, je dois passer par des états multiples, me rencontrer sous différentes formes, me regarder dans différents miroirs et tout à coup, quelque chose est là. Je ne sais jamais combien de temps ça va durer sauf quand il y a un cadre avec restitution-exposition. C’est là que j’ai découvert que finalement je pouvais tout le temps être, être tout simplement, donner à voir matières et formes à un instant donné. Tout en restant dans mes complexités de regards, quelque chose peut naître, que j’extrais de moi pour faire œuvre.
J’aime toujours ce jeu de l’attente, comme de celle d’un enfant sauf que je ne sais pas de quelle espèce je suis enceinte, combien de temps va durer la gestation. Comment je vais être transformée, métamorphosée... Sentir le déclenchement naturel de l’accouchement, c’est vraiment merveilleux, addictif, puis vient la jouissance de la naissance.
C’est parce que je suis surprise que je sens que la création est là. Et c’est infini... Il y a toujours du malaise, du bonheur, des chutes, des envols. Des attachements, des silences, des invitations.
Un ami me demandait si je ne cherchais pas ces zones obscures pour créer finalement, comme une fouineuse de personnages peu recommandables afin de me sauver moi- même par mes plus beaux poèmes... Ça me dérangeait qu’il pense cela, même s’il y a surprise, c’est quand même toujours vexant de se faire attraper en pleine masturbation alors que vous pensiez être deux à jouer !
Puis j’ai accepté ces rencontres avec ceux qui servaient le mieux mes personnages pour plonger avec eux dans les aventures sinueuses, romantiques, extatiques, froides... Au fur et à mesure c’est devenu comme un jeu, de trouvailles en trouvailles, je me suis rendue compte que j’étais toujours merveilleusement servie par ces miroirs tendus par la vie. J’ai appris à être plus fine, à reconnaître ceux avec lesquels je vibrais le plus, et ce jeu m’a amené à m’aimer encore d’avantage, jusque dans mes failles les plus obscures, la séductrice, la papillonne, la guerrière, la chieuse, ouf et aussi la dictatrice et évidemment la blessée en souffrance... Je crois que sur ce chemin, j’apprends à être détachée tout en gardant cet élan vers l’autre. Ce sentiment que tout est plus beau car je t’ai aperçu ne serait ce qu’un instant furtif et que dans cet iris nous étions deux et un en même temps.
Après 28 jours de confinement, le 13 avril 2020. Aïdée Bernard
Et ton livre d'éternité ? pages 222-224
À la sortie d'une messe funéraire, une musique retentit et un homme se met à danser, comme s'il étreignait une partenaire invisible.
Notre dernier tango / J.C. Grosse - Les Cahiers de l'Égaré
À la sortie d'une messe funéraire, une musique retentit et un homme se met à danser, comme s'il étreignait une partenaire invisible. Agnès Lassalle, professeur d'espagnol à Saint-Jean-de-Luz,...
https://cahiersegare.over-blog.com/2015/12/notre-dernier-tango-sans-paris-sous-nos-pieds.html
À la sortie d'une messe funéraire, une musique retentit et un homme se met à danser, comme s'il étreignait une partenaire invisible.
Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde d...
La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Au cœur de ce qui s'annonce aujourd'hui comme une révolution romantique, nous sommes en droit de nous interroger : pourquoi faudrait-il faire table rase de notre héritage amoureux ?
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/faut-il-reinventer-l-amour-3374200
émission du 24 février 2024
Mon voyage au Maroc
les bleus de Chefchaouen - Les agoras d'ailleurs
photos prises en mai 2013 lors d'un N° voyage au Maroc; je suis entré par la porte 1940; origines bleu de Michel Bories; bleu Giotto; bleu cosmique; bleu Yves Klein Balade dans le sud marocain pa...
http://agoradurevest.over-blog.com/2016/08/les-bleus-de-chefchaouen.html
Balade dans le sud marocain - Blog de Jean-Claude Grosse
Balade dans le sud marocain par Grossel et son guide Ya.Smine Cette balade a duré 6 jours, au départ de Marrakech, du 23 au 28 octobre 2008, après deux jours de pluies abondantes, à deux, avec ...
Vers les dunes de Merzouga - Blog de Jean-Claude Grosse
dans les dunes de Merzouga au coucher puis au lever du soleil en compagnie de JP et de Chérifa/ un étourneau de la casbah Mohayout / devant le ksar d'Aït-ben-Haddou avec Choumicha Rabeh, artiste...
http://les4saisons.over-blog.com/2016/11/vers-les-dunes-de-merzouga.html
Mon voyage au Maroc
9 mai 2013. Marrakech-Ifrane : Première étape d'un voyage de 10-12 jours dans l'est et le nord du Maroc. J'ai toujours fait jusqu'à présent le sud. Ça fait au moins cinq fois que je vais au Maroc dont une chez Salah Stétié, alors ambassadeur du Liban au Maroc et trois avec comme point de chute Marrakech où vivent mon frère et sa femme franco-marocaine, couple d'artistes peintres ayant exposé dans les lieux les plus connus du Maroc. Ils détonnent dans ce milieu par leur sens du contact, mon frère surprenant ses interlocuteurs en leur parlant arabe. Ils mettent tous les gens à l'aise et dans une société comme la société marocaine, il est agréable de voir comme les gens peuvent s'ouvrir dès qu'on parle leur langue, qu'on se met à leur portée. La plupart des Marocains peuvent se révéler gentils, même les barbus. Avec JP et Chéché, on ne risque pas de s'ennuyer tellement ils mettent de sourires sur les lèvres et de bonne humeur autour d'eux.
À partir de Kenifra, choix d'une petite route vers les sources de l'Oum er Bia jusqu'à ce qu'un effondrement de la route, jusque-là fort pittoresque, nous bloque. Demi tour donc. Cela m'était déjà arrivé dans les gorges de Todra. Il suffit qu'il pleuve abondamment pour que les oueds gonflent brusquement et mettent à mal certaines portions de route dans les secteurs montagneux, très pentus. Nous arrivons à Ifrane après 10 h de voiture. Nous faisons une balade dans la ville avec ses plans d'eau avant de passer la nuit à l'hôtel Perce-Neige. Ifrane est une station touristique de style européen, d'hiver et d'été, très propre parce que le roi y séjourne régulièrement. Des panneaux demandent de respecter l'environnement, d'autres signalent de ne pas répondre aux sollicitations corruptrices (bakchich).
Pour rejoindre Oujda depuis Ifrane nous empruntons à partir de Boulemane, de petites routes du Moyen Atlas, à environ 1500 mètres d'altitude. Sortir des circuits touristiques, oser les petites routes, voire les pistes (en quelques années, presque tout a été goudronné), c'est notre choix. Massif de Tichchoukt, El Mers, Aït-Maklouf, Imouzer-des-Marmoucha. Quasiment pas d'autres voitures ou véhicules que nous. Mais sur ces routes très sinueuses, mieux vaut toujours s'attendre à une rencontre inopinée. C'est ce qui nous arrive dans une descente à la sortie d'un virage avec un énorme poids lourd en face. Comment va-t-il franchir les centaines de virages très serrés que nous venons de passer ? Les paysages sont superbes avec vues sur le massif de Bou Naceur, enneigé. Que des troupeaux, des bergeries, des chiens, des bergers. Pas de douars, des mechtas, des fermas plutôt. Nous pique-niquons au bord d'un oued, un torrent impétueux, pieds dans l'eau bouillonnante (s'adresser à l'auteur pour géo localisation de l'endroit). À Guercif que nous atteignons vers16 h, après avoir fait 350 kilomètres en 8 h, nous prenons l'autoroute pour Oujda où nous sommes hébergés chez des sœurs de Chérifa. Très belles rencontres. En particulier avec Houria, sociologue, qui me propose de lire son mémoire de 1981 sur les femmes marocaines et les bijoux. Excellent travail s'appuyant sur Baudrillard, Goffman, Bourdieu et qui me semble, 30 ans après, toujours d'actualité. La méthode choisie est celle d'un questionnaire dans le cadre d'un entretien individuel. On a ainsi des témoignages de première main sur ce que vivent les femmes marocaines de moins de 30 ans, de plus de 30 ans, qu'elles soient illettrées ou cultivées, préférant les bijoux en or à ceux en argent, sur les fonctions de ces bijoux selon l'âge, le milieu, ce qu'elles en attendent, ce qu'elles éprouvent quand on les leur vole ou qu'elles les perdent. Il me semble qu'un tel travail scientifique doit être réinvesti dans le champ social soit par le canal de revues marocaines citoyennes comme Tel quel dont le directeur est actuellement poursuivi pour diffamation envers le Royaume, soit par internet sur des forums de femmes, soit par interviews sur une radio populaire comme Chaîne Inter. Houria, très investie avec ses étudiants dont elle déplore le déficit en expression française utilise le théâtre comme vecteur de notre langue pour leur faire assimiler des concepts sociologiques en lien avec leur vécu. Par exemple que devient l'estime de soi dans une société où le regard d'autrui, masculin mais aussi féminin et maternel, joue un rôle prépondérant tant pour le présent que pour l'avenir des jeunes filles. Le travail sous forme de saynètes sera présenté le 1° juin à l'Institut français d'Oujda. J'ai lu trois saynètes : elles sont parlantes, en particulier celle sur la rumeur, très vivace et crainte au Maroc, saynète qui commence par un apologue connu dans lequel Socrate interroge Criton qui veut lui révéler quelque chose sur Diogène : est-ce vrai ? est-ce bon ? est-ce utile ? Houria me propose aussi sa thèse : Émergence de l'individu, résistance du groupe. Je lis deux chapitres, l'un sur la vie amoureuse à Oujda, l'autre sur les stratégies de séduction chez les femmes et les hommes. Là encore, des témoignages à réinvestir dans l'espace social ce qui peut contribuer à modifier la situation. Comment ne pas être effrayé par ce désamour envers l'amour ? Cette méfiance des deux sexes envers les déclarations d'amour est le signe d'une société malade. Les hommes veulent la virginité et le salaire des filles. Les filles veulent la sécurité par le mariage. Jeu de dupes. Énormes déceptions et souffrances, haine envers l'autre sexe, couples ravagés, se détruisant. Tahar Ben Jelloun parle de cela dans son roman, Le bonheur conjugal, par antiphrase. Le port ou non du voile n'est pas essentiellement une question de conviction, cela ne relève pas de la liberté de conscience de chacune puisque cette clause n'a pas été introduite dans la constitution qui a suivi le M 20, le mouvement de la jeunesse du 20 février 2011. C'est devenu une question de survie pour la plupart des filles. En le portant, elles se protègent partiellement du harcèlement verbal, voire violent des barbus qui ne les lâchent pas tant qu'elles ne cèdent pas à leurs injonctions et du harcèlement des mâles très entreprenants. En le portant, elles peuvent, anonymes, non reconnaissables, vivre à peu près comme bon leur semble, elles peuvent obtenir du travail, des postes attribués par les islamistes au pouvoir. Elles n'hésitent pas à rentrer dans les partis au pouvoir, les syndicats inféodés pour arriver à leurs fins. Disons que le port du voile est à chaque fois un cas particulier, un cas personnel et il vaut mieux éviter de généraliser. Les barbus auront des surprises avec les femmes, la majorité, dans une ou deux générations. Au pouvoir au Maroc, en Tunisie, en Égypte, ils montrent leur incompétence et leur impuissance. S'ils acceptent le verdict des urnes dans les élections à venir, ces sociétés évolueront vers plus de démocratie mais il n'est pas sûr qu'ils accepteront leur défaite. Nous avons été d'accord avec mes interlocutrices pour penser que les peuples devront à nouveau descendre dans les rues, que l'avancée démocratique se fera par des voies violentes. Des dictateurs d'un genre spécial avaient imposé la liberté de conscience, la laïcité (Ataturc, Nasser, Bourguiba ...). Aujourd'hui on assiste à une régression, un recul, si bien sûr on pense que la démocratie est la forme universelle pour gouverner les hommes, ce qui reste à démontrer (Montaigne, Montesquieu ont bien montré l'impossibilité de produire des institutions à valeur universelle). Il pourrait y avoir quelque chose de sympathique dans le combat de l'Islam pour d'autres valeurs que la consommation. Les pays de l'est, la Russie soviétique ont raté leur projet socialiste en voulant battre le capitalisme sur le terrain de la production. Les pays capitalistes ont détruit les pays de l'est avec la politique des droits de l'homme. Cette politique des droits de l'homme ne marchera pas avec les pays d'Islam. La Chine ratera aussi son projet car trop inféodée à la production de biens de consommation et elle ne se laissera pas manipuler par les droits de l'homme. Quant aux pays d'Islam, ils sont particulièrement ambigus, usant de la manne pétrolière pour des projets politiques de déstabilisation de l'Occident. Les saoudiens en finançant le salafisme pur et dur, offensif et rétrograde, montrent clairement leur volonté de domination des corps et des esprits. Il en est de même des chiites qui ont un goût prononcé pour le martyre. Disons que chaque conflit en terre d'Islam nécessite une analyse particulière. On ne peut se contenter de la distinction entre sunnites et chiites. Aujourd'hui comme hier, les islamistes, nombreux, sont manipulés et manipulateurs. Exemples : Hassan II les utilisait contre les communistes, Ben Ali a favorisé les salafistes contre Ennahda, le Qatar favorise plutôt les Frères Musulmans, l'Arabie saoudite favorise partout les salafistes dont Al Charia en Tunisie. Bref, les paradoxes ne manquent pas et je comprends pourquoi quatre Marocains se sont intéressés en une semaine à Montaigne lorsque je suis allé à Casablanca pour présenter Marilyn après tout et où j'ai évoqué le livre de Biancamaria Fontana, Montaigne en politique. Le court séjour à Oujda a été l'occasion d'aller rendre visite aux parents décédés de Chéché, Houcine et Mazara. Tombes soignées dans un cimetière semblant à l'abandon. Y a-t-il respect des morts ? On peut en douter. Le portrait de Mazara par JP est remarquablement expressif : quelle tristesse dans le regard de cette femme après la mort de son mari, en 2001, qui a eu douze enfants dont onze filles, a élevé quinze enfants et petits-enfants, et dont une des filles, Fatiha, s'est occupée avec dévouement à la fin de sa vie (elle est partie à 89 ans le 1° août 2012). Parlant épitaphes avec Chéché, elle propose pour son père : à papa qui m'a tout donné; je propose : papa tu m'as tout donné. Pour sa mère, elle propose : à maman qui m'a tout appris; je propose : maman, tu m'as tout appris; JP propose pour cette femme illettrée mais remarquable : maman, tu avais tout compris.
EL HAYAT AJIBA ATDERT TOUDERT AGUMA
Après deux nuits à Oujda, direction Saïdia. Ce qui frappe ce sont les énormes changements sur le plan des infrastructures routières. Toutes les villes ont de larges avenues au niveau des entrées et sorties. Sans soute des directives royales. Ça construit partout. Le souci de développement est visible. Le Maroc gagne en propreté. La mendicité est moins voyante, plus discrète. On n'est plus harcelé comme au début de mes voyages. Les bidonvilles ont quasiment disparu. À Casablanca comme à Rabat, le tramway fait partie des nouveaux transports en commun. La rocade méditerranéenne que nous empruntons permettrait d'aller de Tunis à Tanger mais la frontière avec l'Algérie est fermée. Et l'Algérie vient de rajouter 20 postes de contrôle supplémentaires en réponse à la demande marocaine d'ouverture. L'ouverture des frontières qui se fera nécessairement, donnera à l'Oriental, nom de la région d'Oujda, des atouts considérables, rompant avec l'isolement de cette région sous Hassan II, après le complot d'Oufkir. Le Maroc, moins riche en ressources que l'Algérie semble mieux réussir son développement que l'Algérie qui a connu la décennie noire quand le FLN a refusé de céder le pouvoir au FIS, gagnant des élections, et parce que les gens au pouvoir depuis l'indépendance confisquent l'essentiel des richesses.
À Saïdia, on me promet une nouvelle idée du bonheur. Ce n'est que de la publicité pour des appartements de location l'été. Je ne ferai jamais partie de ces cohortes d'estivants heureux.. À Cap de l'eau, dans un restaurant à étage où il n'y a que nous, nous mangeons des poissons grillés. Puis toujours par la rocade méditerranéenne, dont les travaux ont été pharaoniques, nous rejoignons Al Hoceima. Plus traces du tremblement de terre d'il y a 10 ans. Nuit à l'hôtel Mohammed V. D'Al Hoceima nous allons jusqu'à Targuist, nationale 2, à environ 1500 m d'altitude, au-dessus des nuages en contre bas. Nous sommes dans le Rif, c'est très vert, très varié, il a plu dans la nuit. Je n'ai pas vu de kif mais il y en a. C'est déjà le temps des moissons. Dans beaucoup d'endroits pentus, la récolte se fait à la faucille. Là où c'est plus plat et étendu, dans les plaines, on utilise les machines mais on en voit peu. Nous empruntons une petite route, la plus mauvaise depuis le début de notre voyage, pour rejoindre El Jebha. Nous nous retrouvons dans un brouillard épais pendant une bonne demie heure. À El Jebha, sardines grillées, encore meilleures que la veille. Café à Et-Tieta-de-Oued Laalou, en pays Rhomara, un coin là aussi en plein développement touristique mais nous ne sommes qu'au début de cette histoire. Nous profitons des derniers moments authentiques. Nous allons jusqu'à M'diq, hôtel Kabila, où une piscine de 20 m me propose quelques crawls en attendant de marcher sur des kilomètres de plage. Nous passons deux jours, deux nuits à M'diq mais le temps change. Le vent et la pluie font leur apparition. Nous découvrons un bon restaurant de poissons, le Méditerranée, deux rues derrière le front de mer. Nous quittons M'diq le 16 au matin, direction Tanger, la mythique. C'est moi qui ai souhaité cette destination, eux connaissent bien pour avoir exposé dans la galerie nationale Mohammed Drissi.
Tanger par la rocade méditerranéenne. Ce qui frappe d'entrée ce sont les promenades de bord de mer, récemment ouvertes, des kilomètres, à donner envie de marcher. C'est vrai jusqu'à Smir-Restinga. On avait observé la même chose à Martil, à M'diq. C'est beaucoup plus réussi qu'à Saïdia. Les paysages et criques sont variés. Comme il a dû pleuvoir abondamment dans les semaines précédentes, c'est très vert, très fleuri. Au fur et à mesure qu'on se rapproche de Tanger, le bord de mer est plus beau, graviers et sable noir cédant la place au sable blond. Port Tanger Méditerranée ne nous paraît pas si grand que ça mais c'est un signe de plus que le Maroc se développe, le Nord en particulier, avec pas mal d'incitations royales, le Roi, installé depuis 1999, ayant réservé son premier voyage royal à Tanger. On ne s'explique pas autrement les nouvelles entrées et sorties des villes. Plus possible de voir dans ce pays un pays sous-développé. De partout de grands panneaux annoncent des projets publics ou privés ou mixtes d'aménagement, de développement. Il n'y en a pas que pour le tourisme, même si c'est ce qui domine.
Nous nous installons au Riad Mogador, tout récent, baie de Tanger. Repas de poissons, coquillages, homards, dans un restaurant inconnu des guides et des touristes (géo localisation à demander par SMS à l'auteur qui aura du mal à retrouver ; je me souviens des arènes espagnoles, inutilisées depuis longtemps). Café chez l'oncle de l'ex-présidente du MEDEF. Visite d'une galerie de photos, la galerie Photo Loft, installée au 8° étage d'un immeuble, qui expose le Tangérois Pascal Perradin : Nature humaine, des diptyques. Intérêt pour les oeuvres de Julien Dumas, des portraits en situation, et de Kamil Hatimi, des paysages semblant se diluer dans le blanc, technique chère au peintre Michel Bories à la mémoire duquel j'ai organisé une exposition à la Tour des Templiers à Hyères et une au Château royal de Collioure. Bonne chance à la galeriste à laquelle nous proposons quelques noms dont Bernard Plossu.
Prise d'ambiance en cherchant le café Hafa, mythique. Café qui me rappelle un café de Sidi Bou Saïd, quand je visitais clandestinement la maison abandonnée du poète Lorand Gaspar, café en terrasses, tables dehors, thé à la menthe à boire comme toujours très chaud. Beaucoup de jeunes, filles, garçons, des touristes aussi, des Marocains revenus pour les vacances. Je pense à quelques écrivains qui ont rêvé leur Tanger ici, qui ont peut-être trouvé l'amorce d'un personnage, d'une intrigue, d'une révolution formelle, en contemplant la mer avec en face l'Espagne.
BHL a fait réaménager un ancien bordel jouxtant le café Hafa par Andrée Putman, partie le 19 janvier 2013. La contemplation des eaux lui rappelait les innombrables noyés du détroit, tentant de le franchir, attirés par l'Europe prospère. Ce réel socio-économique, le fossé entre Sud et Nord, a fini par l'emporter sur le rêve. Tanger lui est devenue plus difficile à vivre. Quand je vois le développement du front de mer qui permet de faire le tour de la ville côté mer alors que ce n'était pas possible il y a encore 5 ans, je me dis, pensant à ce que je vois chez nous, que nous sommes en train de régresser, que le sous-développement va bientôt nous caractériser. Il faudrait changer de mode de vie, de mode de production et de consommation mais nos modèles se sont mondialisés et on ne peut pas demander à ceux qui nous imitent et nous dépassent de renoncer à leur développement. On ira donc dans le mur. Eux aussi. Un peu plus loin, sur un promontoire rocheux, de nombreux jeunes en conversation, en pâmoison. J'aime. En promenade du côté du Marchan, nous tombons sur la SPANA de Tanger, la société protectrice des animaux marocaine. Nous visitons le lieu, très propre, où chatons, chattes, chiens, ânes sont soignés, nourris en attendant de trouver une famille d'accueil. Chérifa est très investie dans cette protection animale. Dans leur résidence, elle s'occupe de 47 chats, une autre de 40, leur action a donné lieu à un reportage télé diffusé plusieurs fois, dans un but pédagogique. Chérifa n'hésite pas à reprendre un Marocain battant son âne. Elle sait trouver les mots qui ne blessent pas et amène l'homme ou l'enfant à demander pardon à l'animal et à l'embrasser. Il est vrai que l'on voit trop souvent ce genre de scènes de brutalité et on se dit que l'école a des missions essentielles pour l'évolution des comportements et mentalités.
Après une soirée à regarder le film Michou d'Auber puis un débat sur la Syrie (avec le jeu des trois puissances régionales, Arabie saoudite aidant Al Qaida, Iran soutenant Bachar El Assad et le Hezbollah, Turquie aidant la rébellion, compliqué par le jeu des grandes puissances, offensif de la Russie, impuissant de l'Occident, et le jeu d'Israël qui a prévenu la Russie qu'il n'y aura pas de missiles russes pour Assad ; c'est une déclaration de guerre ; quant au Qatar, il définit sa position et son action par opposition à l'Arabie Saoudite et à l'Iran ; le livre de Gilles Kepel, Passion arabe, me permettra d'affiner ces analyses) et une évocation des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca (il y a donc 10 ans), après une nuit à entendre les vagues se jeter sur le sable de la baie et le vent mugir, c'est une ville sous la pluie qui se réveille. Je veux absolument voir deux librairies, la librairie des Colonnes, la plus ancienne, et la librairie Les Insolites dont le nom m'évoque le nom de la compagnie de théâtre de mon fils, L'Insolite Traversée (Cyril Grosse aurait fini par débarquer à Tanger, sur les traces de Paul Bowles ou de Jean Genet mais il ne se serait pas senti traître dans la Cité de la trahison, plutôt en exil ; n'avait-il pas débarqué à Lisbonne sur les traces de Pessoa ou à Dublin sur celles de Joyce, de Bloom, sans parler de New York qui le fascinait). Hélas, sous la pluie, la ville tarde à ouvrir ses activités. Je n'ai donc pas pu interroger les libraires sur le colloque à Tanger, du 4 au 7 avril, avant Marseille, colloque organisé par le CiPM, sur William Burroughs et Brion Gysin. Je n'avais pu assister au versant marseillais du Colloque à Tanger, entre le 11 et le 13 avril, sortant à peine d'une pose de stents en urgence. Je resterai donc sur ma seule lecture du Festin Nu. Et sur ma résistance aux inventions formelles dont celles des deux compères de la beat-generation. Nous avons raté de quelques jours le Salon du livre dont le thème était cette année, l'éloge de la lenteur. Koulchi i foulki.
Nous quittons donc Tanger en fin de matinée après une visite à l'hôtel El Minzah, mythique pour les guides et après avoir fait trois fois le tour de la médina par le petit et le grand Socco, la place du 9 avril 1947, la place de France et des canons, la Terrasse des paresseux, le Gran Cafe de Paris. Dans la rue es Siaghin, nous découvrons l'agitation matinale du petit peuple, réactif au temps et proposant kway, parapluies. Je n'achète rien mais de ces douze heures dans un Tanger ensoleillé, pluvieux, venté, je garde quelques impressions, très différentes de celles des quelques pages lues dans Le goût de Tanger. Je n'ai rien vu de semblable aux petites coupures de Roland Barthes par exemple. Le temps des hippies est terminé, la crasse est peu à peu éliminée. Les bidonvilles dont celui monstrueux de Casablanca, vu vers 1987, ont quasiment disparu. Un grand paquebot de croisière est dans le port et le débarquement des passagers ne ressemble pas aux débarqués de Paul Morand.
Notre programme étant par la force du temps à modifier, nous décidons d'aller à Asilah, petite forteresse attirant pas mal d'artistes. Le vert, caractéristique de la ville, est progressivement remplacé par le bleu comme à Essaouira ou ailleurs. C'est dommage. Chaque ville a sa couleur pour les taxis. Asilah va perdre une partie de son authenticité avec ces bleus. Nous passons devant l'atelier d'Hervé dont nous avons vu des œuvres à Tanger chez un particulier. Nous avons aimé ses thèmes et sa palette très colorée. On frappe inutilement à sa porte. Il a dû s'absenter. Nouveau repas de poissons, friture de sept variétés, casa Pépé. Puis promenade dans la casbah. De nombreuses fresques murales, apparemment temporaires, changeant chaque année. Elles manifestent la créativité des artistes de la cité, appréciés par les amateurs.
D'Asilah, nous faisons un parcours surprenant (descente vers le sud puis remontée vers le nord pour aller de l'ouest vers l'est) pour rejoindre Chefchaouen où nous nous installons dans une maison d'hôtes, le darechchaouen. J'ai la suite du bout du monde, la plus en hauteur avec vue imprenable sur cette ville aux couleur bleues, c'est du blanc avec du nylon et en vieillissant ça donne ces camaïeux de bleus. Il fait 10 degrés, la météo s'est trompée quant aux températures, je n'ai rien de chaud, c'est jour de prière, beaucoup de boutiques sont fermées, je trouve quand même une jaquetta, une parka en laine de chèvre peut-être, pour 210 dirhams. Durée de vie prévue, une journée, je changerai la fermeture éclair à Marrakech. Nuit impossible avec les chiens qui hurlent, deux muezzins qui à 4 h du matin se font concurrence pendant au moins 20 minutes et bouquet, les coqs. Il fait tellement froid dans la chambre malgré 3 couvertures que je me lève à 6 h 45, prends une douche bien chaude puis descends au petit-déjeuner. Visite des ruelles de la médina dés 9 h pour éviter les touristes. C'est magnifique, propre, plein de surprises. Sur la place de la kasbah, plein d'enfants, d'adolescentes, qui chantent, dansent, très à l'aise. Une sortie culturelle à Chefchaouen pour ces scolaires. La ville compte 20 mosquées pour 42000 habitants. Elle a la réputation d'être très conservatrice. Le réveil de 4 h nous l'a prouvé. À l'hôtel Parador, nous prenons en photo quelques belles peintures d'un artiste local. Koulchi i foulecamp.
Imprévu de programme, nous renonçons à notre deuxième nuit dans la ville et en fin de matinée, nous allons sur Rabat. En route, arrêt dans une station d'essence, sans rien autour, en pleine campagne, avec restaurant pour locaux. Tajine aux légumes avec viande achetée directement au boucher, ils travaillent tous ensemble. Le résultat est succulent. Dois-je dire que nous mangeons pour 50 dirhams en moyenne, par personne. Sur la route vers Rabat, nous nous arrêtons chez un producteur de miel. Les prix sont 3 à 4 fois supérieurs à ceux de chez nous. Sans doute, rareté des producteurs alors que les fleurs sont innombrables, variées. À Rabat, Salé, promenade sur le front de mer qui vient de s'ouvrir dans la vallée du Bouregreg. Vaine tentative de trouver un hôtel à prix raisonnable. On décide à 19 h de rentrer sur Marrakech, l'arnakech, par l'autoroute. Nous arrivons avec une température de 15 degrés, après 3680 kilomètres de périples sans regrets.
19 mai. Pensée pour maman, partie le 19 mai 2001.
Me reste à préparer la lecture sur Marilyn après tout du 26 mai, fin d'après-midi. Et à rédiger quelques instantanés sur ce qui m'a le plus frappé.
Scoop : la Villa de France à Tanger où Matisse a vécu chambre 35 (3 m X 4,5 m) et peint quelques œuvres importantes après son aventure fauve à Collioure avec Derain, à l'abandon depuis de très nombreuses années et appartenant à des Irakiens de la famille de Sadam Hussein est en restauration. Responsable de la décoration, l'artiste marocain, Ben Dahman.
Rescoop : elle a même été rouverte puis refermée quelques semaines après, ne correspondant pas aux normes d’un 5 étoiles.
Hasard : le 21 mai, nous avons vu sur France Ô Un thé au Sahara de Bernardo Bertolucci. L’auteur de ce roman célèbre, Paul Bowles, est le narrateur dans le film. J’ai été très sensible à la lenteur de ce récit car ce qui se joue dans ces paysages désertiques sahariens, dans Tombouctou comme à Tanger en début et en fin d’histoire, est de l’ordre de l’intime, de l’indicible. C’est la vie intérieure, son évolution au contact de la différence (sexuelle F-H, ethnique et culturelle), se heurtant au mystère de l’autre et à l’insondable du désir, du rêve éveillé qui nous habite et nous anime (autodestructeur chez Port Moresby, constructif chez Kit Moresby), au mur de l’incompréhension (dans le couple, entre les langues, dans les comportements et attitudes), se perdant dans l’infini du ciel et du temps du désert, butant sur l’énigme de la mort certaine, qui est le cœur de l’action, ce que résume bien le narrateur : « Comme nous ne savons pas quand nous mourrons, nous prenons la vie pour un puits inépuisable. Tout n’arrive qu’un nombre limité, très limité, de fois. Combien de fois te rappelleras-tu un après-midi d’enfance qui est si intimement part de ton être que tu n’imagines pas la vie sans lui ? Encore quatre ou cinq fois, peut-être même pas. Combien de fois verras-tu la pleine lune se lever ? Peut-être vingt. Et pourtant, tout cela semble illimité. »
J'avais vu pendant mes 3 jours à Casablanca, le 10 mai, Ce que le jour doit à la nuit d'Alexandre Arcady d'après le roman de Yasmina Khadra. Film que j'ai revu à Marrakech, le 28 mai. Pour moi un bon film sur l'Algérie et la France de 1930 à 1962 et 50 ans après. Paysages, reconstitution historique, scènes de feu, sentiments (honneur, désir, repentance, pardon, amitié, fidélité à une parole, attachement à un pays, deuil), tout par courtes scènes, sans insistance sur la Grande Histoire, très présente, sauf le traitement de l'enfance qui pose toutes les relations entre les personnages de milieux différents, troublées par les événements (Mers-el-Kebir, guerre d'Algérie, départ des pieds-noirs et indépendance) et la "faute", la relation torride entre Jonas et Madame Cazenave, mère d'Émilie dont Jonas petit garçon était tombé amoureux (et réciproquement) et à laquelle il n'osera jamais avouer avoir couché avec sa mère à laquelle il a fait la promesse de renoncer à Émilie. Cette histoire d'amour faussement impossible de toute une vie tant pour Jonas que pour Émilie est métaphorique de l'impossible amour entre la France et l'Algérie. Je dis faussement impossible parce que le non respect de la parole donnée aurait peut-être permis à cet amour par l'aveu de la "faute" d'être un vrai et grand amour. À condition qu'Émilie puisse entendre et pardonner et que Jonas fasse l'aveu avec ménagement et respect, sans salir la mère, sans blesser la fille, défi très difficile dans le réel et pour un écrivain (il est plus facile de raconter une histoire qui foire qu'une histoire qu'on sauve). Hélas, Madame Cazenave, séductrice et manipulatrice, a su dominer à vie Jonas, faisant une partie du malheur de deux êtres aimés et s'aimant.
Le 22 mai, deux documentaires remarquables sur France 3, consacrés à la confiscation des printemps arabes et à la confrérie des Frères musulmans
Qu'ai-je retenu ?
En ce qui concerne les printemps arabes, la situation varie d'un pays à l'autre. Arrivée au pouvoir des Frères musulmans en Égypte avec une courte majorité, en Tunisie d'Ennahdha sans majorité mais arrivé en tête, au Maroc avec le PJD en tête aussi. Le poids du Qatar est considérable dans cette poussée des Frères musulmans et de leurs partis frères. L'Arabie saoudite développe le salafisme, ce qui entraîne des conflits entre mouvances islamistes sunnites. L'Iran développe les mouvances chiites qui parfois s'allient aux sunnites, parfois les combattent. Parler de nébuleuse islamiste n'est pas faux mais occulte un aspect essentiel, l'idéologie hégémonique qui les anime tous. Ce qui ressort aussi c'est que la corruption des régimes dictatoriaux déchus a favorisé l'islamisation de la société par le bas à travers les associations caritatives, les dispensaires, les écoles et autres soutiens aux déshérités des Frères musulmans. Les régimes déchus ont tenté tantôt la répression tantôt la conciliation mais la vocation de martyr des dirigeants islamistes et leur idéologie les installe dans leurs certitudes et dans la durée. Ils ont le temps pour eux et Allah bien sûr. Autrement dit, qu'ils choisissent la voie de la violence minoritaire et terroriste comme Al Quaida ou Aqmi, ou la voie de l'action en profondeur accompagnée parfois de violence (assassinat de Sadate), ils ne craignent rien, sont sûrs de l'instauration du kalifat mondial. On a affaire à une entreprise totalitaire. L'histoire des Frères musulmans est à découvrir et à interroger à partir du fondateur en 1928, Hassan el-Banna. Leurs ramifications à l'échelle mondiale sont nombreuses et puissantes. La télé Qatar Al Jazeera est un outil de propagande très au point. Le Jihad offensif ou armé conceptualisé par Saïd Qotb leur donne des outils idéologiques particulièrement simplistes et efficaces sur les gens simples: L'Islam est la solution. Redoutables rhéteurs, ils savent utiliser le miroir pour déstabiliser leurs adversaires ou ennemis dont le sionisme et l'impérialisme, genre les arriérés, c'est vous aujourd'hui ou nous ne faisons pas autre chose que vous avec votre UE, votre G8...
Décidément, mon séjour marocain va m'éclairer sur ce monde complexe dont je pense qu'il n'arrivera pas malgré tout à contrôler les corps et les esprits comme il le souhaite par haine de la démocratie, de la laïcité. Ce nouveau totalitarisme qui propage une culture de la haine se heurtera à la volonté des peuples arabes désireux de rejoindre pour au moins une moitié de chaque pays, la modernité, même s'ils font leur inventaire critique, leur droit d'inventaire de la modernité occidentale. Et cette volonté totalitaire se heurtera aussi à des faiblesses du monde arabe : divisions entre eux, démographie faible, puissance politique et militaire pas à la hauteur du projet. Des pays comme la Chine ou l’Inde seront peu réceptifs à cette idéologie.
Parlant avec Marcel Conche de la confiscation des révolutions arabes, il me dit : c'est pour ça que j'étais contre; je savais que ça favoriserait la guerre civile et ça c'est ce qu'il faut éviter à tout prix. Un bon gouvernement favorise l'apaisement, la conciliation, la réconciliation. Nos deux présidents, l'ancien, le nouveau attisent les divisions. Et les oppositions font de même. On a de très mauvais hommes politiques.
Instantanés marocains
Partout des parterres de fleurs, des squares bien aménagés, verts, entretenus, sans bancs le plus souvent. On consomme l'eau sans compter. Le Maroc n'a pas encore compris la nécessité d'économiser l'eau et de planter des espèces résistantes sur des sols favorisant la conservation de l'humidité. On ne connait pas les jardins secs.
Beaucoup de mobylettes, de scooters, bruyants, polluants. Beaucoup de voitures encore poussives et fumeuses. Des voitures puissantes qui veulent en imposer, marquer le statut du proprio. Une circulation plutôt anarchique. On grille les feux quand on est sur deux roues. On ne respecte pas les stops. On ne respecte pas les lignes et les limitations de vitesse et pourtant il y a une présence policière importante avec radars sur les routes et dans les villes. Le civisme n'est pas encore une vertu individuelle et collective. Mais on ne tague pas. Ils se permettent chez nous ce qu'ils ne peuvent faire chez eux car la société marocaine est très policée. Tout se dit et se sait. La rumeur est partout.
Le téléphone mobile est omniprésent comme chez nous. Le pays est hérissé d'antennes de retransmission même dans les coins montagneux, reculés. Cela semble changer la vie. Hommes, femmes, jeunes téléphonent. Cela doit contribuer à rompre l'isolement dans les bleds en particulier mais il ne me semble pas avoir vu de bergers user de cet appareil.
Train Casablanca-Marrakech. J'ai trouvé la dernière place en première, dos à la marche. À côté de moi, une jeune Marocaine et en diagonale, une rangée après, une autre jeune Marocaine avec deux jeunes hommes. La première va passer les 3 heures de train avec son miroir, ses pinceaux, son rouge à lèvres, sa pince, sa poudre et même son flacon de parfum, un vrai salon. En face, l'étudiante, belle, sans maquillage apparent, discute et pianote sur un Mac portable. De temps en temps, je me plonge dans Passion arabe de Gilles Kepel chez Gallimard. De temps en temps je regarde le paysage content que le soleil soit de l'autre côté et content de constater que ce que j'ai vu à l'aller n'a pas changé en trois jours.
Le gérant de la résidence où je séjourne a installé deux panneaux aux deux entrées avec l'inscription Attention aux chats et aux enfants, m'expliquant qu'il a mis chats en premier car les chats sont plus menacés que les enfants. Je trouve l'argument de bon sens. Le lendemain de l'installation, les inscriptions sont effacées. Un incivil dont le chauffeur a écrasé deux jours avant un chat, a demandé l'effacement. Le gérant a cédé sans en référer au comité de la résidence. Il y a du conflit dans l'air parce qu'un méprisant se croit au-dessus des règles de la copropriété.
À M'diq, au bout d'une promenade en bord de lagune, des femmes apparemment corpulentes, voilées, font de la gymnastique d'assouplissement. Bravo lorzalat crie-t-on. Elles éclatent de rire et continuent de plus belle. Nous faisons tous le V de Vive la Vie. Je vois beaucoup de femmes marcher vite ou courir, des hommes aussi, jamais les deux sexes ensemble sauf exception.
Tous les matins, je fais une heure de promenade rapide dans le quartier de Menara, plutôt résidentiel. Les maisons sont à un étage avec le toit en terrasse. Celles qui sont en construction auront aussi leur étage et leur terrasse. Dans le bled, nombre de maisons s'arrêtent au rez de chaussée avec les ferrailles prêtes pour l'étage quand le moment sera venu. C'est l'heure où les classes moyennes de ce quartier partent au travail avec leur voiture. Les jardiniers sont déjà en activité, balaient, arrosent, tondent, taillent. Les maçons bâtissent. Les gestes de ces travailleurs sont lents. Ils ont le temps pour eux. Les lots non encore bâtis servent de décharge, gravats, végétaux, plastiques. Incroyable cette abondance des plastiques qui volent de partout, s'accrochent aux épineux. Les femmes de ménage sont sur le devant de la porte ou sur le trottoir à nettoyer. Certaines quand ce ne sont pas les chauffeurs, lavent la voiture du maître. Il y a encore une génération, il y avait des esclaves au Maroc. Aujourd'hui, on a du personnel de maison. Les enfants sont livrés aux bonnes et à eux-mêmes. On se demande qui vit dans ces maisons alambiqués. On ne voit jamais personne aux fenêtres ou sur les balcons. On n'entend pas de radio. C'est très calme. Ça change du tumulte des zones populaires. Mais peut-être je préfère ce tumulte à ce silence.
Au marché, JP parle arabe. Ça épate les vendeurs. L'un d'eux lui demande s'il prie. Non, je ne suis pas un gentil. Mais si, toi t'es gentil.
Je discute avec un dépanneur TV. Il a 46 ans. Il est célibataire. Veut-il se marier ? Oui. Avec une femme cultivée et traditionnelle. Qu'est-ce une femme traditionnelle ? Une femme qui reste à la maison et qui élève ses enfants. Sera-t-elle voilée ? Oui. Je suis très jaloux. Mais ça se soigne la jalousie. Peu à peu il se lâche : la femme n'a besoin que d'un homme dans sa vie, l'homme en a besoin de 4 comme dit le prophète. L'hypocrisie de cette société se révèle. Il parle de respect, d'amour, de confiance mais il est jaloux, la veut pour lui seul sans s'interdire d'autres femmes à acheter. Heureusement, la femme cultivée voudra travailler. Et il est fort probable que s'il tombe sur une telle femme, elle le fera changer d'avis. Possible aussi qu'elle le plume. Ou qu'elle se sépare à un moment demandant sa part comme le nouveau droit de la famille l'accorde aux femmes, les hommes n'ayant plus le privilège de pouvoir répudier leur femme.
JCG
photos de Jean-Pierre Grosse
cliquez sur les photos pour les voir en entier
Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat
Une révolution sexuelle ?
Réflexions sur l'affaire Weinstein
Laure Murat
collection Puissance des femmes
Stock
Ce livre est sorti en décembre 2018. Il a été écrit entre Paris, 25 décembre 2017 et Los Angeles, 4 juin 2018, collant à l'actualité de l'affaire Weinstein, 5 octobre 2017 (révélations de plusieurs femmes sur les comportements sexuels et dominateurs de Harvey Weinstein, publiées par le New York Times) - 25 mai 2018 (arrestation d'Harvey Weinstein).
Laure Murat enseigne à UCLA (l'université de Californie à Los Angeles). Dans le cadre d'un séminaire De l'affaire DSK à l'effet Weinstein. Sexe et politique en France et aux USA, au printemps 2018, elle a échangé de nombreuses informations et discuté en profondeur avec ses étudiants.
Ce livre est donc l'occasion de comparer les réactions dans deux pays suite à ces révélations et procès et de confronter les points de vue de deux générations dont la génération 2.0, celle des réseaux sociaux sur les faits évoqués impliquant personnes influentes et institutions puissantes, faits sociaux globaux selon la définition de Marcel Mauss
(« Les faits que nous avons étudiés sont tous des faits sociaux totaux, c’est-à-dire qu’ils mettent en branle dans certains cas la totalité de la société et de ses institutions (potlatch, clans affrontés, tribus se visitant, etc.) et dans d’autres cas seulement un très grand nombre d’institutions, en particulier lorsque ces échanges et ces contrats concernent plutôt des individus. » Marcel Mauss, Essai sur le don)
Contexte de lecture. J'ai lu cet essai en 3 jours, fin décembre 2019, soit un an après la parution et en pleine activation de l'affaire Gabriel Matzneff, avec l'annonce de la parution du livre Le consentement de Vanessa Springora chez Grasset. Quelques semaines avant, c'était l'affaire Adèle Haenel suivie des réactions féministes contre les hommages à Roman Polanski avec la sortie de son film J'accuse et le comportement ambigu de Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française. Le contexte, c'est aussi le combat contre les féminicides (149-150 en 2019 en France), le Grenelle contre les violences conjugales dont les résultats sont très en-dessous des attentes des associations oeuvrant sur le terrain. Je l'ai donc lu dans un contexte très agité, très polémique car les « accusés » ne sont pas sans réactions. Lire par exemple la lettre de Gabriel Matzneff à V., parue dans L'Express. Ils ne font pas amende honorable, ne s'excusent de rien, ne demandent pas pardon et semblent intouchables. Ils ont accès aux médias, trouvent des défenseurs.
https://www.lexpress.fr/culture/livre/gabriel-matzneff-ce-livre-je-ne-le-lirai-pas_2113239.html
A propos du cas Matzneff, j'ai publié ce matin sur Twitter un petit thread, en écho à la récente et utile chronique de Mathilde Serrell
https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-transition-culturelle-du-jeudi-26-decembre-2019
Comme il semble que les lectrices et lecteurs le trouvent utile, je me permets de le reprendre ici.
Mathilde Serrell invitait donc, l'autre matin, à se pencher sur la manière dont l'éloge de la transgression aurait changé de camp, en devenant aujourd'hui l'étendard de la pensée conservatrice. Cela me suggère trois séries de remarques.
1. D'abord, c'est vrai : la critique de "l'ordre moral" est devenue l'un des arguments préférés de ceux qui défendent la préservation des hiérarchies et des dominations existantes. Dès lors, l'éloge de la transgression trouve facilement à s'insérer dans la rhétorique plus générale de "l'incorrection politique" dont se revendiquent les tenants du camp conservateur.
Pour autant, je ne crois pas qu'on puisse en déduire a contrario que la transgression ait été, dans les années de l'après-1968, un étendard progressiste ou une catégorie de l'émancipation. Pour le dire simplement : l'idée de transgression est inséparable d'une référence à la loi que l'acte transgressif vient à la fois briser et élever à une forme de dignité supérieure - si ma liberté consiste à transgresser, alors elle trouve la loi pour aiguillon et pour foyer. On trouve cela assez bien dit dans le texte "Préface à la transgression" que Foucault consacre à Georges Bataille, en 1963 (à une époque où pourtant Foucault est encore assez bataillien) : il y a un pas de deux entre transgression et limite qui ne se laisse pas dénouer. Et s'agissant de Foucault, on pourrait dire que La Volonté de savoir en 1977 est un livre entièrement consacré à la critique de l'idée selon laquelle l'émancipation pourrait s'exercer dans la forme de la transgression. En bref : si l'éloge de la transgression sert aujourd'hui à justifier les positions les plus indéfendables, ce n'est pas d'hier que cette catégorie apparaît suspecte, par les volte-face qu'elle autorise avec l'amour de la loi.
2. Si basculement historique il y a, je ne le situerais donc pas dans ce renversement où l'idée de transgression serait passée de gauche à droite. Il me semble que pour le décrire il faudrait retracer deux transformations profondes dans l'économie du discours. La première transformation concerne la relation entre les concepts de désir et de consentement, et la façon dont ils ont pu être politiquement mobilisés. a) Le discours sur la libération des moeurs auquel on reproche d'avoir rendu possible une forme de bienveillance envers la pédophilie ne s'articulait pas tant en termes de transgression qu'en termes de libération du désir (et d'un désir délié de la référence psy à la Loi). b) Et face à ce discours, la référence au consentement pouvait apparaître comme compromise avec un ordre juridique qui (il est important de le rappeler) différenciait la majorité sexuelle selon qu'elle concernait les relations hétéro- ou homosexuelles. A mon sens, on ne comprend pas comment l'éloge de la pédophilie a pu se placer dans le sillage de la lutte pour les droits des homosexuels, si l'on ne se souvient pas comment l'ordre juridique établissait une continuité entre homosexualité et pédophilie (selon une disposition de 1942 qui ne sera abrogée qu'en 1974, il ne pouvait être donné de consentement valable pour un acte à caractère homosexuel qu’à partir de l’âge de 21 ans, alors qu’il était de 13 ans pour les actes hétérosexuels). C'est pourquoi la revendication d'abaissement de l'âge du consentement était l'un des chevaux de bataille de la lutte pour les droits des homosexuels, en France comme au Royaume-Uni (cf le 1er album de Bronski Beat : "The Age Of Consent")
On voit assez bien malheureusement comment, de cette affirmation du désir contre les restrictions abusives que le droit imposait au nom du consentement, certains ont pu glisser vers l'idée que la satisfaction du désir pouvait se passer de l'épreuve du consentement.
3. Deuxième transformation : les années 1970 sont, me semble-t-il, traversées par une critique des effets répressifs de la notion d'enfance, au nom d'une affirmation de la jeunesse comme sujet politique. L'idée est alors que l'enfance, et l'assignation à l'enfance, est une façon de renvoyer toute la jeunesse à sa minorité politique et de la condamner au silence (Lyotard le rappelle souvent : l'infans, c'est celui qui ne parle pas, etc). Là encore, on voit bien comment la critique de la catégorie d'enfance au nom du droit de la jeunesse à s'exprimer, à vivre et à agir, a pu être instrumentalisée et devenir une sorte de blanc-seing pour se comporter, vis-à-vis d'enfants, comme vis-à-vis d'adultes.
En bref, à mon sens, sur leur versant progressiste les années 1970 ont été non vouées au culte de la transgression, mais traversées par une double référence au désir et à la jeunesse, et par une double défiance envers l'encadrement juridique du consentement et l'instrumentalisation politique de l'enfance. C'est cet héritage problématique qu'il nous faut aujourd'hui réévaluer profondément - parce que d'abord, et comme en boomerang, la parole des concerné.e.s vient poser tout autrement la question du consentement et celle de l'enfance, interroger la façon dont l'éloge du désir peut verser dans le monologue, se renverser en injonction et présumer du désir de l'autre.
Et l'on voit bien comment, pour cette tâche, la vitupération qui fait de la pédophilie la métonymie des errements des années 1970, et l'éloge de la trangression ou de la part maudite que l'on ne saurait plus aujourd'hui accueillir, sont l'avers et l'envers d'une même médaille ternie, inutile et fossile.
https://journals.openedition.org/clio/12778
Valérie Marange : Merci pour cette analyse.Je me demandais ce que devenait actuellement la notion de "pédérastie", si courante encore dans ces années et qui indiquait un rapport entre un initiateur et un initié, , lié à une forme de transfert pédagogique sur le modèle grec, et qui est en partie ce à quoi s'en prenaient les lois anti-homosexuelles du 20 eme siècle, les homos étant accusés de pervertir la jeunesse. Que fait on aujourd'hui de cette notion de "jeunesse" dont tu parles, si les pubères sont considérés comme des "enfants" et les majeurs qui ont des relations avec des mineurs comme des "pédophiles"? Si d'autre part cliniquement il est bien clair que la "séduction" infantile ne saurait être considérée comme appelant autre chose que de la tendresse, que dire de la séduction adolescente, vis à vis des enseignants par exemple? Les années 70 sont aussi celles de l'affaire Gabrielle Russier pour laquelle les notions de "sexe" et d'"emprise" ne semblent guère appropriées.
sur l'affaire Gabrielle Russier
"Autour de Vanessa Springora" - La Grande Librairie
Emission du 15/01/2020 - France 5 - Présentée par François Busnel "Consentement : les mots pour le dire" (45 mn) : Vanessa Springora témoigne de son histoire et évoque son livre, "Le ...
1 H 33 de dignité, les faits, les mots pour dire l'emprise, la prédation, la vulnérabilité, la singularité de l'enfant et de l'adolescent, pour enfin être capable de légiférer en refusant le mot consentement; un adulte n'a pas le droit d'abuser un enfant-adolescent en dessous de 15 ans, le faire c'est un crime et on a affaire à un pédocriminel; en 2018, cette loi n'a pu être votée; un des effets du livre sera peut-être de faire avancer la législation et de faire que tout un tas de milieux se posent des questions sur leur complaisance (éditeurs, presse, intellectuels entre 1970 et aujourd'hui)
Le Consentement / Vanessa Springora - Blog de Jean-Claude Grosse
Le Consentement Vanessa Springora Grasset 2 janvier 2020 Ce récit de 210 pages, je l'ai lu en deux jours, les 17 et 18 février. J'ai laissé passer l'effet médiatique en lien avec la sortie du l...
http://les4saisons.over-blog.com/2020/02/le-consentement/vanessa-springora.html
ma note de lecture sur Le Consentement
En 2020, les masculinistes se donnent une mission : nous " réapprendre à être femmes "
Cette semaine, pour le tour du monde du droit des femmes et de la communauté LGBT, une convention masculiniste qui veut nous expliquer comment être femme, " sans tatouage ni dette " ! Mais aussi un
https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-14-janvier-2020
évidemment quand ça penche d'un côté, il y a aussi une bascule de l'autre côté
Cet essai m'a révélé des histoires sordides, des affaires à grand retentissement. Je ne fais que les nommer, l'affaire Larry Nassar, l'affaire du docteur Tyndall. Ce qui est à noter, c'est le fonctionnement de la judiciarisation de la société américaine au travers des clauses de confidentialité dans les contrats privés (dont Weinstein a su faire une arme ; tenues à la confidentialité, les actrices, devenues victimes, ne pouvaient révéler ce qui leur arrivait) et de la gestion des dommages potentiels (dont la finalité est la protection des institutions et non des victimes, ce qui fait qu'une université verse 500 millions de dollars aux 332 victimes déclarées de Nassar, ainsi l'université échappe au procès et à ses responsabilités).
La comparaison entre les deux pays après #metoo peut se ramener à la question : y a-t-il une exception française ? La galanterie à la française autoriserait-elle ce que semble interdire le puritanisme américain ? Le déclencheur fut une tribune dans Le Monde du 9 janvier 2018 « Nous défendons la liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle » signée par 100 femmes issues du milieu de la culture dont Catherine Millet et Catherine Deneuve. Tribune de revendication bourgeoise d'une liberté individuelle face aux accidents de la galanterie et aux risques du libertinage, parue juste après la célèbre déclaration d'Oprah Winfrey aux Golden Globes le 7 janvier 2018, déclaration universaliste et humaniste, dénonçant un système politique et une structure d'oppression (des femmes, des travailleuses, des noirs et ethnies minorées).
La galanterie française fait partie d'un mythe, l'art de vivre à la française, attrape-nigauds pour touristes dévastateurs, Paris étant la 1° destination touristique du monde mais aussi Toulon, sa rade pour croisiéristes et tout un tas de coins touristiques de France. Mythe donc pour vendre les produits français, remplir des hôtels, des restaurants...
L'art de vivre à la française, c'est la douceur de vivre, la gastronomie, la qualité des vins et fromages, les arts de la table, la haute couture, l'élégance vestimentaire, le raffinement des moeurs, le commerce de l'esprit, la courtoisie, l'exceptionnel patrimoine. Cet art de vivre est un peu passéiste, nostalgique d'hier, méfiant de demain, partisan du présent, du feu de la conversation et du plaisir partagé de la table (surtout avec des homards et de grands vins).
Ce mythe, toujours actif car un mythe national est fait pour produire des effets dans le réel, envie d'agir et confiance dans ces valeurs, est balayé dès qu'on regarde la réalité historique et sociologique.
La France est un des derniers pays à donner le droit de vote aux femmes (1944) qui resteront mineures jusqu'en 1965 dans la loi matrimoniale. Les conquêtes des femmes dans la société française ont été laborieuses et justifient ce questionnement : et si la galanterie française était une habile façon de mettre sous tutelle les femmes, de les maintenir en situation d'infériorité alors même que cette fameuse galanterie se résume à l'homme propose, la femme dispose.
L'art de vivre à la française ne concerne pas l'ensemble de la société, trop disparate, trop divisée, clivée. L'art de vivre à la française concerne surtout la bourgeoisie, les classes supérieures, les « élites », culture de distinction au sens de Bourdieu.
La culture populaire, chansons, cinéma, théâtre de boulevard véhicule une toute autre image de la femme et les féministes s'en donnent à cœur joie avec par exemple le sexisme de la langue française que l'académie française ne s'empresse pas de changer, de féminiser ou et de démasculiniser (le masculin l'emporte sur le féminin dans les accords depuis 1647).
La langue est de toute évidence un véhicule structurant des inégalités. Les femmes sont facilement traitées de putes, de salopes, les hommes sont des séducteurs... Vaste chantier.
Comme elles s'en donnent à coeur-joie avec un malin qui lui aussi s'en donne à coeur-joie, Orelsan (chapitre 4 où il est aussi question de Bertrand Cantat), auteur d'un rap Sale pute dont il est difficile de dire si c'est du lard ou du cochon, du 1° ou du 2° degré, ambiguïtés entretenues par le chanteur ce qui rend difficile toute action en justice. Il a gagné contre les féministes en appel.
La différence des sexes, butoir ultime de la pensée selon Françoise Héritier, théorisée par Lacan naturalise ce qui n'est peut-être qu'une fabrication culturelle, idéologique, justifiant ainsi l'inégalité des sexes, leur asymétrie et leur impossible rencontre.
L'entretien avec François Héritier ci-dessous est fort éclairant. Claude Lévi-Strauss et Françoise Héritier, différences d'approches
https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2009-1-page-9.htm#
(parenthèse sur deux formules de Lacan : « La Femme n’existe pas » et « il n’y a pas de rapport sexuel ». Conclusion « L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas »
Un mot de chacun d’eux. « La Femme n’existe pas » : on remarque qu’à strictement parler, ça ne peut pas se dire, mais seulement s’écrire – la preuve, je dois vous l’épeler. C’est ce qui signe qu’on est dans la dimension d’une formulation logique, et qu’on n’a plus affaire à une proposition de la langue commune. Car ce qui est nié, ce n’est évidemment pas le sexe féminin, mais la possibilité que ses représentantes puissent se subsumer sous un concept qui aurait une prétention à l’universalité. Il n’y a pas de trait sous lequel nous pourrions rassembler toutes les femmes pour en faire un « La Femme ». Pour l’homme, en revanche, ce trait, nous l’avons : c’est qu’il n’est pas possible pour l’homme de se soustraire à sa soumission à la fonction phallique ; tous les hommes sont strictement cantonnés dans ce champ de la jouissance phallique. Les femmes, non. Elles peuvent, dit Lacan, pour une part, s’en extraire. C’est pourquoi Lacan dit aussi de la femme qu’elle est « pas-toute », ce qui signifie : pas toute soumise à la fonction phallique. Cette part de jouissance qui ne s’enrôle pas sous la bannière phallique, Lacan la nomme : jouissance supplémentaire. Nous allons y venir, car c’est elle que Lacan essayera de cerner dans le séminaire Encore qui sera notre prochaine étape.
Quant au « il n’y a pas de rapport sexuel », il signifie que cette dissymétrie foncière entre les sexes que l’on vient d’énoncer interdit toute mise en rapport – au sens logique du terme, encore une fois – de complémentarité entre deux sexes, dont la définition est si insaisissable et dont les jouissances sont à ce point incommensurables. Impossible avec ces deux-là que ça fasse Un, le Un de l’union sexuelle.
Bref, l’essentiel à retenir, c’est que, pour ce qu’il en est du rapport entre les sexes, c’est toujours de l’ordre de l’incomplétude, de l’aléatoire, de la boiterie, dans ce rapport au leurre qui est le lot de l’être parlant. Ça n’empêche certes pas de continuer à faire courir le monde, mais ça ne cesse pas tout en même temps de faire demander autre chose.
Là où le sexe ne peut pas faire Un avec deux, l’amour ne le pourrait-il pas ?
Mais L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas.
Paul Ricoeur
https://www.cairn.info/revue-psychanalyse-2007-3-page-5.htm#)
Le chapitre III, Le syndrome Ansari ou le problème de la « zone grise » est d'après moi, le chapitre le plus dérangeant et le plus susceptible de nous faire cheminer car il porte sur la question du consentement au travers du récit d'une jeune femme de 23 ans, sous le pseudonyme de Grace, paru le 13 janvier 2018 sur le site babe.net. La jeune photographe raconte sa première grande mésaventure sexuelle : je suis sortie avec Aziz Ansari ou la pire soirée de ma vie.
Ce récit paraît 6 jours après que Aziz Ansari, arborant le badge Times'Up est récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur de série dans Master of None, série très populaire décrivant la vie sentimentale et sexuelle de la génération 2.0.
Grace a rencontré Aziz à la cérémonie des Emmy Awards en 2017. Elle a pris le prétexte de la photographie pour le brancher (on dit comme ça). Flirt sur la piste de danse lors de la soirée, N° de portable donné à Aziz qui propose quelques jours après un verre chez lui à Manhattan avant d'aller dîner. Elle accepte la proposition et (je ne développe pas la suite, celle d'un homme pressant, pressé, Quand veux-tu que je te baise ? Où est-ce que tu voudrais que je te baise ? le sexe sur ses fesses, celle d'une femme qui dit je ne veux pas me sentir forcée sinon je vais te haïr ce qui ne serait pas souhaitable... qui par divers signaux corporels de rétractation, d'inconfort signifie son refus mais qui n'est pas un non catégorique ; aujourd'hui, le slogan NON c'est NON est revendiqué par les féministes parce que pour trop d'hommes NON c'est OUI ; il y a cunnilingus, fellations, doigts en forme de V dans la gorge et dans le sexe). Ils regardent un épisode d'une série et là, déclic, elle prend conscience qu'elle a été violentée.
La parution de ce témoignage anonyme a suscité un débat très houleux aux USA, ce qui est arrivé de pire au mouvement # metoo titre le New York Times ; ce n'était pas un viol ni une agression sexuelle tranche une avocate. Evidemment, la carrière d'Aziz a explosé en plein vol.
À chacun de se demander comment il caractérise ce récit et ce qui y est raconté.
La « naïveté » de Grace, son flottement, ses questions à ses amies sur ce qu'elle a vécu révèlent la complexité de qu'on appelle la zone grise du consentement. Car à la différence des médias abominant Grace, celle-ci reçut le soutien de milliers de jeunes filles, se reconnaissant dans son récit d'une histoire boiteuse, douloureuse où les désirs n'étaient pas accordés.
Charles Baudelaire, Mon coeur mis à nu
Pour les générations nées entre 1950 et 1970, la dissymétrie provoquée par le comportement du mâle sûr de ce qu'il veut et empressé pour l'obtenir, sourd aux attentes ou non de la femme est la norme et ce flou renvoie à une conception de la relation comme séduction induisant des rapports de défi et de jeu dont il faut assumer l'inconfort éventuel, une sorte de lutte provocante et complexe faisant le sel, l'excitation de la rencontre (tribune des femmes de renom revendiquant la liberté d'être importunées).
Pour les générations 2.0, cette norme n'est plus acceptable. Les filles et femmes de 18 à 35 ans réclament la prise en compte de leur désir, de leur plaisir, de leur corps, de leur rythme, une vraie conversation charnelle et verbale avec les hommes qui n'ont pas à se sentir castrés par cette écoute. Le consentement ça semble simple, OUI c'est OUI, NON c'est NON. La zone grise ce sont toutes les pressions, hésitations, zones de flous qui peuvent entourer la personne et brouiller la « validité » de son consentement.
de Sylvia Bagli
Sérieux les filles c’est un monde comme ça que vous voulez ? Un monde où on devra sortir les contrats au bar avant le premier baiser ? Un monde où on discute indéfiniment sur la définition du mot consentement ?
Sérieux les filles, vous voulez pas aussi prendre vos responsabilités ? La case « mauvais souvenir » vous connaissez ? La case j’ai fait le mauvais choix, j’assume, ça vous dit rien ? Faut-il toujours parler de viol ? Faut-il toujours que l’autre soit responsable de tout et nous de rien ? Sommes-nous de petites proies chétives qui ne savent pas ce qu’elles font ? Des Nora dans une maison de poupée ?
Parce que c’est cela que vous sceller entre les lignes, c’est cela que vous mettez en place dans votre nouveau contrat social.
Et le désir ? Etes-vous devenues de pauvres petites créatures sans fous désirs, sans pulsions, sans sensations, sans défense ? Ne prenez-vous jamais l’initiative ?
Et le sexe c’est quoi pour vous ? Un mauvais moment à passer ? Une monnaie d’échange pour avoir la paix ? Un contrat de couple ? Un acte qui vous horrifie ?
Comment comptez-vous susciter le désir avec ça ? Avec ces données là ? Quand les hommes seront dressés à l’éteindre ce désir ? Des couples sans sexe qui vivent côte à côte malheureux comme des pierres ?
Allez, parlons tabous : combien de couples encore sexuellement actifs au bout de 3 ans, 7 ans, 10 ans de vie commune ? Comment envisagez-vous la responsabilité de celui qui trompe alors que vous vous refusez à lui depuis si longtemps ? Parce que, qui l’a dit que celui qui souffre le plus c’est celui qui est trompé ? Ah oui, le contrat encore, le contrat de divorce !
Quand j’entends des hommes de ma génération se plaindre que leurs jeunes amoureuses se couchent sur le dos inertes et qu’ils se trouvent en difficulté devant des corps incapables d’être dans le partage parce qu’elles ont dans l’idée que le consentement est la part de leur contrat, je pleure.
Sachez qu’au-delà de ce qu’il en sera légalement, le consentement sera toujours un glaçon dans le dos s’il n’est pas doublé de votre désir, si vous ne voulez pas qu’il vous touche qu’il vous embrasse qu’il vous éveille qu’il vous enlasse qu’il vous prenne vous pénètre jusqu’à la racine de vous-même !
Et les menteurs ? Oui, il y a des menteurs. Oui il y a des menteuses. C’est inique mais ça fait partie de la vie. Rien ne nous protègera des déceptions, alors justice dites-vous ? Ou bien vengeance ?
De grâce ne mélangez pas le viol et la mauvaise expérience !
Est-ce aussi simple ?
C'est une question qui me travaille depuis longtemps au travers de mes rares histoires d'amour (aucune histoire de Q) ? Je ne vais pas faire le récit de ces histoires, juste évoquer où j'en suis. Et que je développe dans une écriture en cours, Your last video (porn theater) où un vieil homme comme celui de La dernière bande de Samuel Beckett fait le point, non sur son premier amour comme dans Beckett mais sur son dernier amour, 10 ans après la perte de l'amour de sa vie qui dans sa chambre d'hôpital, lui faisant un testament, osa évoquer leurs sexualités différentes avec une belle lucidité. (L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto)
extrait de L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto, intrusion personnelle dans une note de lecture
LE PÈRE – ne me dis pas que tu ne t’en souviens pas, cet instant de félicité, au Baïkal, le 14 juillet 1970, quand on l’a conçu en le sachant, ce qu’il a confirmé en arrivant neuf mois après, un jour en avance
LA MÈRE – je m’en souviens, tu te souviens de quoi
LE PÈRE – c’était le soir, on avait allumé un feu pour faire griller les omouls qu’on avait péchés, on avait porté deux toasts de kedrovaïa au lac, à l’amour, ça nous avait émoustillés, nous avons fait l’amour sur le plancher de l’isba de rondins blonds
LA MÈRE – j’aurais voulu que tu me baises
LE PÈRE – je t’ai fait l’amour
LA MÈRE – tu ne m’as pas baisée, tu m’as fait l’amour, pas comme j’attendais
LE PÈRE – tu m’as surpris, tu n’avais jamais été aussi ouverte
LA MÈRE – tu t’es retiré
LE PÈRE – tu m’as ramené en toi, tu l’as eu, ça ne te suffit pas
LA MÈRE – je n’ai plus jamais été Ouverte comme ce soir-là
LE PÈRE – je suis désolé, j’avais envie de m’abandonner, de me livrer à ton étreinte,
ça s’est bloqué
LA MÈRE – chez moi aussi
LE PÈRE – te plains-tu de nos étreintes
LA MÈRE – on fait l’amour comme tu dis, on ne baise pas, j’étais Ouverte par l’Appel de la Vie, ça pouvait ressembler à de l’indécence, je me suis sentie jugée, quelle violence, cette impression, pour la vie. Tu vois, mon sexe n’a pas oublié l’obscénité de ton retrait
LE PÈRE – je regrette vraiment de m’être refusé, peut-être par trop de respect pour ton corps que je ne voulais pas outrager
LA MÈRE – c’est ça, mon p’tit chat ; depuis, tu es le maître de cérémonies minutées avec paliers et plateaux, plus de place pour les effondrements dionysiaques, pour les envols mystiques. Tu ne ressentiras jamais où t’aurait mené une plongée sauvage, sans calculs, dans ma béance
LE PÈRE – tu as quand même du plaisir
LA MÈRE – plaisir, plaisir, petit mot qui convient bien à une pâle jouissance, sans retentissement au profond du corps et de l’âme. Fusionner avec le Tout, des Femmes rares connaissent.
Aurais-je pu connaître la Grande Vie Cosmique, pas la petite mort orgasmique
LE PÈRE – pourquoi avoir mis si longtemps à en parler
LA MÈRE – je n’aime pas les mots sur ça, ma sexualité s’est mutilée avec sa conception, ma vie s’est arrêtée avec sa disparition, je veux regarder sans terreur cette horreur
LE PÈRE – moi, je ne peux pas
extrait de Your last video (porn theater) en cours d'écriture depuis septembre 2016, intrusion personnelle dans une note de lecture
lecture publique de ce texte, le vendredi 17 avril à 19 H 30 à la Maison des Comoni au Revest
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Samuel Beckett – conclusion de cette histoire d'amour sans Q / pages inutiles ! à supprimer !
LUI – quand Samuel, tu dis règle 4 son corps son corps son corps ton corps et du temps du temps du temps du printemps du contre-temps / caresses et lèches / ce sont les mots d'un technicien qui sait faire monter le désir / provoquer les jouissances / je crois d’ailleurs que t’as pas pratiqué ce que tu préconises / t’as renoncé à ton premier amour pour te consacrer à l’écriture du vide / bref, tes mots, je les reçois, différemment / ELLE, physiquement, un peu impressionnante pour le gabarit que je suis / aucune pratique de ce genre de femmes / je savais que je ne pourrais être un modèle de mâle viril / j'aurais donc été d'une infinie patience / écoute d'un corps / découverte d'un corps / apprivoisement d'un corps / au Bar de la Pipe, j'ai osé lui parler de ma sexualité de vieillissant qui serait ce qu'elle serait, sans recherche de performance / qui serait une sexualité limitée en tant que sexualité masculine / découverte d'une sexualité féminine et masculine
Samuel Beckett – là parle le Q / là parle la bête la bite la vie le vit / le Q c'est sans imagination le Q c'est corps à corps
É Say Salé – t'es cru Samuel ! LUI, préfère le cuit, le réchauffé / LUI, as-tu une vision de cette sexualité féminine-masculine inventive ?
LUI – le présent et l'avenir de l'humanité sont dans le féminin que chacun porte en lui pour pacifier le masculin guerrier ou le féminin cannibale ; le masculin, même chez la femme, est dominant et donc féminiser c'est tenter de rééquilibrer
É Say Salé – ça reste au niveau des idées / en pratique ? / est-il vrai que le Q c'est corps à corps ? / peut-on entendre des voix de Femmes avec F majuscule s'il vous plaît ? / je me suis donné le droit de convoquer d'autres Femmes que LUI connaît
une voix de 70 ans, la Visionnaire, ouvreuse de voies et de voix – les années Marilyn et BB ont marqué le corps des adolescentes, deux registres opposés et complémentaires, l'artifice débouchant sur la grâce, le charme et le naturel débouchant sur le rejet avec légèreté des corsets ; les hommes, eux, sont demeurés dans un corps ancestral, transmis par les mères à l'ancienne ; le féminin réel leur est inabordable, illisible à partir des archétypes appris, incarnés, désirés. Les femmes d'aujourd'hui sont en pleine construction d’un « féminin », d'une Histoire des femmes tandis que les hommes, collectivement, n’ont pas encore fait le premier pas qui les sortirait de leur Préhistoire
Samuel Beckett – neurones mâles concentrés en bas (rire)
une voix de 46 ans, la Femme cosmique – j'ai cheminé dans mes pratiques d'amour sublime ; aujourd'hui, je peux faire l'amour à la roche, au ciel, à l'arbre, je peux être bête à quatre pattes et belle au bois endormie, j'ai un goût prononcé pour la vieille sorcière cachée dans une grotte, je peux faire l'amour à mille guerriers casqués se jetant d'une falaise avec leurs chevaux. Dans ce cheminement d'amour incarné, je me sens plus intime avec mon masculin. J'aime faire l'amour pour de l'inédit et pas seulement pour passer mon excitation
La voix – mais c'est de l'érotisme panique que tu nous proposes (rire)
Samuel Beckett – neurones hormones femelles concentrés là où ça palpite, variable selon les humeurs variables des femmes = femmes agitées = impossibles à tranquilliser (rire)
É Say Salé – en disant Point, vous avez eu le dernier mot, ELLE ; la réciprocité en amour est une condition de sa réalité et de sa durée ; vous n'avez pas voulu être sa réciproque. Point. Mon rôle d'hétéronyme est terminé. Point.
Samuel Beckett – cette histoire d'amour à sens unique débouchant sur un sens interdit / (rire) fiasco foirade / histoire de rien texte pour rien /
Le vieil homme – pas texte pour rien / comment faire l'amour de manière divine / ça que lui voulait LUI / pas clair faire l'amour de manière divine = amour inclusif de tout et non passion exclusive d'un, d'une = amour de la création, de Ça créé d’avant, de ça que tu vas créer = amour du minéral, du végétal, de l'animal, de l'humain = inspiré par la Beauté, en recherche de la Vérité agissante = le Monde = oeuvre de l'Amour selon les 10 échelons à la sauce Platon, (au public) allez répétez avec moi : porneia, pothos, mania, eros, philia, storgè, harmonia, eunoia, charis, agapè ; devenez grecs, pas nippons
Samuel Beckett – ton idéal ? le yaourt-amour à la grecque (rire) ? Connerie ! Sois homme, simplement = sexe-sexe terre à terre (rire)
La voix – 3 personnages pour représenter le même : le vieil homme, É Say Salé, LUI, des états quantiques de l'auteur ? (silence) et moi ?
Le vieil homme – c'est le même à des places et moments différents = superposition des identités à la sauce quantique ou botanique ; toi ?
La voix – là pour te stimuler le bulbe ? ton livre d'éternité s'imprime à tout instant, indépendamment de ta volonté,
dans tes neurones hippocampiques mais long temps ne fait pas éternité
mort de ton corps = mort de ton cerveau / plat l'électro /
mort de tes neurones même si ADN vit encore 1 million d'années après toi /
donc clonable le vieil homme = éternité enfin trouvée ?
clone c'est toi mais pas à l'identique donc pas toi, sauf erreur
est-ce la fin des questions ?
s'il est vrai que le passé ne s'efface pas, sauf erreur
il y a bien alors des traces éternelles de ce qui s'est passé, sauf erreur –
tu as accepté d'appeler ce livre d'éternité âme, ton âme
âme que tu acceptes de rendre, que la faucheuse te prend serait plus juste
l'âme tu pourrais l'appeler aussi la conscience –
il y a tant à dire sur la conscience – savoir polémique en cours d'élaboration –
je choisis le silence –
que la lumière te vienne, archer aveugle
de l'intérieur, du noir du crâne
il n'y a pas d'extérieur, tout y est noir sans ton cerveau qui voit
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photo fournie par Bruno Boussagol, Gregory Peck et Ingrid Bergman ? pas sûr du tout, impossible de trouver trace d'un film avec cette photo; illustration superbe de nouvelles relations à inventer à 2, par des milliers de duos sans duels
Le chapitre le plus long, le V, The elephant in the screennig-room, traite de la représentation de la femme dans le cinéma qu'il soit d'auteur ou de grand public et de la quasi-absence de femmes dans la profession à tous les niveaux mais d'abord comme réalisatrices comme dans les récompenses. Le cinéma est sous domination masculine. Et ce constat révèle que le patriarcat est un système d'oppression, pas prêt de se remettre en question puisque c'est l'ensemble des pouvoirs qui sont entre les mains des hommes d'où le titre du chapitre 1 sur l'affaire Weinstein : révolte ou révolution ? Les mouvements # metoo, # balance ton porc sont des mouvements de révolte qui feront changer, à terme, peut-être, avec bien des polémiques, de la violence, dans la longue durée, des comportements individuels et collectifs.
Un autre volet de ce chapitre est le statut de l'oeuvre, les rapports entre l'oeuvre, le créateur et l'homme. En France, c'est Proust qui donne le la avec son Contre Sainte-Beuve. Roland Barthes tente la déconstruction de cette conception avec son texte La mort de l'auteur. Je renvoie à deux articles éclairants ci-dessous. L'idée de la séparation de l'homme et de l'artiste d'une oeuvre, position encore très majoritaire, mérite d'être interrogée. Personnellement, je me suis séparé d'auteurs dont le comportement éthique était discutable, genre être payé pour une écriture et ne pas rendre de texte; ça m'est arrivé avec deux auteurs. Je pense qu'éditeur depuis 1988, je n'aurais pas édité du Matzneff. J'ai par contre commandé, demandé des textes sur l'affaire Gabriel Russier ou sur l'affaire Agnès Marin.
https://www.fabula.org/atelier.php?Proust_contre_Sainte%2DBeuve
https://www.fabula.org/compagnon/auteur1.php
http://les4saisons.over-blog.com/article-19639102.html
http://les4saisons.over-blog.com/2016/02/elle-s-appelait-agnes.html
D' de KABAL - SÉPARER L'hOMME DE L'aRTISTE
D' de Kabal - Séparer l'homme de l'artiste Prod & mix : YED images : May Yeufi II Réal & montage : D' de Kabal SÉPARER L'hOMME DE L'aRTISTE - extrait de l'album à paraître au printemps 2020 " ...
" Séparer l'homme de l'artiste ils disent que l'œuvre est sublime ils disent qu'il nous faut plier face au génie qui a créé ..."
En conclusion de cette note de lecture que je pense fidèle et en même temps personnelle parce que je me suis senti interpellé entre autres par le chapitre sur le consentement,
(est-ce l'effet de vie théorisé par Marc-Mathieu Münch
La théorie de l'effet de vie est une théorie des arts fondée sur la découverte d'un invariant mondial. On le trouve dans les textes des grands artistes de tous les arts et de toutes les cultures.
Il implique l'existence d'une aptitude d'homo sapiens à l'art. Il affirme qu'une œuvre d'art est réussie lorsqu'elle crée dans le corps-esprit d'un récepteur un "effet" qui n'éveille pas seulement les affects, mais toutes les facultés et ceci dans la cohérence.
Une œuvre réussie est donc une œuvre vivante et une œuvre de vie. Il faut, pour l'étudier, une science humaine spécifique fédérant le riche apport des autres sciences qui s'intéressent à l'art et étudiant de près les corollaires de l'invariant de l'effet de vie),
je dirai que ce livre doit faire l'objet de discussions apaisées si possible entre femmes et hommes de bonne compagnie, soucieux de fonder de nouveaux rapports entre H et F,
inventeurs de nouvelles façons d'aimer
en renonçant à notre pouvoir sur l'autre
il semble plus facile d'être aimé que d’aimer,
donc, au lieu de tenir l'amant ou l’amante déclaré(e) en haleine,
ne vaut-il pas mieux cheminer avec lui-elle,
par le dialogue et les actes, les gestes,
construire ensemble une histoire d'amour
par approximations, ajustements, transparence progressive,
et ainsi de proche en proche,
diminuer la violence, la souffrance
née des amours mortes en un jour,
dispenser et accroître l'Amour,
une évolution, une révolution pacifique,
de l’intime
vers l’extime
(voeux pour 20vin à décliner en mode perec, prévert, oulipo et personnel)
Jean-Claude Grosse, Le Revest, le 3 janvier 2020
Je renvoie à un livre de Catherine Millot.
En 2015, elle tente, en publiant La logique et l'amour, de relancer le projet de Lacan
de faire de la psychanalyse le lieu de l'invention d'un nouvel art d’aimer courtois.
Evidemment depuis l'affaire DSK puis l'affaire Weinstein, depuis metoo, balance ton porc, depuis la tribune dite Deneuve en défenseur de l'art de séduire à la française, avec l'affaire Polanski, l'affaire Gabriel Matzneff, l'affaire Adèle Haenel, on peut se demander si c'est possible dans un monde à domination patriarcale.
Le livre de Laure Murat, Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein, chez Stock, me paraît essentiel pour faire le point et habiter la contradiction, à conscientiser si possible, qu'est le "consentement".
On en parlera lors de la prochaine réunion du groupe penser, écrire, agir l'avenir, dimanche 9 février 2020, salle des mariages de la mairie du Revest. Et on mettra en lecture un livre important d'Yvan Jablonka: Des hommes justes, du patriarcat aux nouvelles masculinités
pour sortir de l'impasse, deux livres, oui, des livres et des rencontres et un travail sur soi et des choix politiques...
une question non abordée par Laure Murat dans son livre est qu'est-ce qui est condamnable? et comment ? elle montre les effets pervers de la judiciarisation de la société américaine (confidentialité dans les contrats privés, gestion des dégâts potentiels) mais n'aborde pas vraiment la question des normes ; il y a à distinguer l'éthique (à définir comme fondant les choix personnels de style de vie, de sexualité, de rapport aux autres, au monde; Marcel Conche en distingue un certain nombre, éthique de la gloire, éthique de la fortune, éthique du courage, éthique du mieux...), la morale (à définir comme fondant les valeurs communes à tous, Kant est essentiel à cet égard ou Marcel Conche avec Le fondement de la morale...) ; Yvon Quiniou, philosophe, évoque une troisième voie entre éthique et morale, le devoir de vertu à travers deux essais sur l'éloge de la prostitution par Emma Becker, paru dans Le Monde, il y a peu et dont il juge qu'elle est condamnable, pourquoi et comment
https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/231219/lamour-ou-le-libertinage-contre-la-prostitution
Écrire le viol / Rennie Yotova - Blog de Jean-Claude Grosse
couverture et table des matières de Elle s'appelait Agnès cette enquête minutieuse avec de nombreux témoignages est chargée en émotion, en interrogations et laisse un profond malaise l'articl...
http://les4saisons.over-blog.com/article-ecrire-le-viol-rennie-yotova-110603792.html
un livre terrible sur la littérature confrontée au viol
Auteurs de nombreuses publications qui font autorité, Randy Thornhill enseigne la biologie à l'Université du Nouveau-Mexique et Craig Palmer l'anthropologie à l'Université du Colorado. Dans ce livre, publié en anglais par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), les auteurs, par une approche socio-biologique, élucident enfin le problème du viol pour lequel on n'avait, jusque-là, que des réponses insuffisantes, tant pour le prévenir que pour aider les victimes. 325 pages, livre paru en 2002
À la sortie du cinéma, une femme suit jusqu'à sa voiture l'homme qui l'a invitée. Au lieu de la ramener chez elle, ce dernier verrouille les portières et la viole. Pourquoi cet acte répugnant qui laissera une victime traumatisée et un agresseur probablement honteux ? La psychologie et la psychiatrie traditionnelles ne manquent pas d'explications l'homme a violé peut-être parce qu'il déteste sa mère, ressent le besoin de dominer les femmes, est adepte de pornographie violente, a été élevé dans une culture patriarcale, a été lui-même objet d'abus sexuel, était ivre, etc. Ces explications, si pertinentes qu'elles soient, nous éclairent uniquement sur les causes proches du viol. Pour mieux prévenir cet acte horrible, il faut aussi en comprendre les causes premières, qui sont biologiques. Alors seulement la victime peut s'expliquer certaines réactions étranges liées au viol, par exemple pourquoi même son partenaire ne la soutient pas sans réserve comme il l'aurait fait dans le cas d'une agression non sexuelle. Le viol fait des ravages en dépit de toute culture, morale et religion : près d'une femme sur six en est l'objet, 60 % des victimes ont entre 11 et 29 ans, et il est probable que trois victimes sur quatre ne le déclarent pas, gardant pour elles un terrible fardeau qui les marque à jamais. Thornhill et Palmer s'élèvent contre cet échec avec une explication scientifique du viol qui peut enfin nous permettre de comprendre et d'agir. Des faits, pas d'idéologie.
" Expliquez-nous ": pourquoi Harvey Weinstein n'est poursuivi que pour deux affaires?
C'est un procès historique qui commence ce lundi à New-York : celui du producteur de cinéma Harvey Weinstein à l'origine du mouvement mondial "MeToo". Accusé de viol ou de harcèlement par plu...
6 janvier 2019, ouverture du procès d'Harvey Weinstein
Réaction à la note de lecture de Jean-Claude Grosse
J’ai apprécié les réflexions que nous livre J.-C. Grosse à propos du livre de Laure Murat sur l‘affaire Weinstein, ce qui suscite mes propres réflexions rapides, en écho. Dans l’ordre, donc.
1 Il a raison de souligner l’opposition entre le traitement des affaires de mœurs aux Etats-Unis et en France. Là-bas un puritanisme officiel d’origine religieuse, mais qui se double d’une judiciarisation hypocrite puisqu’on permet aux auteurs d’agressions sexuelles de payer leurs victimes pour qu’elles ne portent pas plainte – ce qui évite les scandales publics qui pourraient porter atteinte à l’image de leur nation. La France a une tradition bien plus ouverte ou libertine/libérale dans ce domaine, au point que des femmes connues ont pris position pour ne pas condamner trop vite les sollicitations des femmes par les hommes, ce qui n’est pas aberrant. Sauf que ces militantes féministes d’un nouveau genre, devraient s’inquiéter aussi de la réalité sociale de la prostitution dans notre pays, que Grosse rappelle justement, comme elles pourraient dénoncer ce qui demeure de la domination de l’homme sur la femme ici.
2 Cela suscite normalement une question délicate, celle de la différence entre l’homme et la femme, différence au nom de laquelle on a pu justifier leur inégalité sociale. Il évoque avec faveur, apparemment, l’idée qu’il y aurait là une construction culturelle, s’appuyant sur Lacan affirmant d’une manière provocante que « La Femme n’existe pas », ce qui rejoint, semble-t-il, F. Héritier. Je n’irai pas jusque là, quant à moi. Je suis attaché à la féminité, je dois l’avouer, il est possible que cet attachement renvoie à mon histoire affective personnelle et il est dangereux de théoriser à partir d’une disposition individuelle ! Mais outre que je ressens d’emblée cette différence (avec des degrés bien entendu, car il y a des femmes « masculines » !) et que j’ai donc une attirance pour LA Femme, je pense vraiment qu’il y a un noyau minimal de différenciation qui tient à la différences des sexes et cela n’interdit en rien leur égalité, qui n’est pas l’identité. Et s’agissant de l’égalité/identité je n’aimerais pas que les femmes acquièrent les défauts insupportables des hommes… au nom de l’égalité ! Je préfèrerais que les hommes deviennent davantage « féminins » et j’adhère à la formule d’Aragon, en la modifiant un peu : « La femme devrait être l’avenir de l’homme ».
3 Le thème du consentement est un thème terriblement actuel quand on sait que nombre d’agresseurs sexuels prétendent ne pas avoir été des agresseurs étant donné que leur victime aurait été consentante. Et l’on sait tout particulièrement ce qu’il en a été avec le cas de G. Matzneff en dehors même de sa pédophilie assumée. Je renvoie à ce qu’en dit avec précision Grosse et Laure Murat, et je suis d’accord pour affirmer que la notion de « consentement » est bien trouble et bien pratique –« zone grise » est-il dit – pour les agresseurs supposés puisque les victimes sont souvent soumises à un effet d’« emprise » qui les amène à dire « oui » à ce qui leur arrive. Reste qu’on ne peut pas exclure totalement que, dans certains cas, il puisse arriver que la victime nie après-coup un consentement auquel elle s’est laissée prendre et ce pour des raisons « intéressées ». D’autant que la séduction est en jeu et qu’il est parfois difficile d’avouer que l’on a été « séduite » et, donc, que l’on « s’est laissée séduire » ! Mais je passe car la question est délicate et je partage les hésitations de Grosse à se prononcer radicalement.
4 Le malentendu. La citation de Baudelaire, que je ne connaissais pas, est magnifique dans son pessimisme même et elle est aussi terriblement déstabilisante, surtout pour quelqu’un comme moi qui croit fortement, heureusement ou malheureusement, je ne sais, à l’amour. Elle a une extension universelle qui interdit de la réduire au domaine amoureux et elle m’interpelle dans mon optimisme foncier quant à l’homme et aux rapports interhumains, tant je pense, avec Marx, que l’histoire façonne les êtres humains sur le plan psychique et moral. Quant au plan de l’amour, qui est en jeu ici, je ne peux réagir au récit que nous donne Jean-Claude, inspiré de Beckett, mais qui fait écho, si j’ai bien compris, à ce qu’il a réellement vécu avec sa première femme qu’il a beaucoup aimée, mais d’une manière un peu douloureuse puisque liée à une espèce de malentendu sexuel entre eux, à « leurs sexualités différentes ». Ce genre de malentendu existe fréquemment, surtout dans les sociétés ou les milieux sociaux où le mariage en couple ne repose pas sur un « consentement libre » (c’est le cas de le dire) de part et d’autre. Mais il peut aussi exister dans des couples authentiques, du fait du conditionnement culturel ou de la biographie qui ont pu façonner un rapport différent, moins intense à la sexualité chez la femme, par comparaison avec l’homme. Comme il est dit, souvent « l’homme propose et la femme dispose ».
Reste que, partisan inconditionnel de l’amour tel que je me le représente et tel que je l’ai vécu longtemps, je penserais volontiers que l’amour peut être un domaine où le malentendu n’a pas lieu, où il peut être évité. Je pense ici très précisément à la manière dont René Guy Cadou et sa femme Hélène ont vécu leur amour sous une forme profonde et authentique, où c’était la réciprocité parfaite, apparemment, qui se réalisait. Les poèmes de Cadou et certains écrits d’Hélène sur lui en sont un remarquable témoignage, y compris sur le plan de la relation charnelle ! L’amour, donc, comme solution possible au malentendu déclaré universel par Baudelaire.
5 Reste la question subtilement abordée du rapport d’une œuvre à son créateur. Je dirai simplement que je suis contre le Contre Sainte Beuve de Proust… surtout si l’on pense à quel point il s’exprime dans son œuvre en évoquant son enfance (rappelons-nous la scène du baiser de la mère, le soir, au début de La recherche). Mûnch, cité avantageusement par Grosse, a ici totalement raison d’enraciner l’œuvre d’art, spécialement littéraire, dans la subjectivité concrète de l’auteur, d’y voir donc un « effet de vie », un effet de sa vie, dès lors qu’on admet aussi, comme le fait Münch, que le fond vital lié à l’auteur est mis en forme selon des règles ou des critères formels justement, esthétiques, donc sublimé, transposé par l’imagination aussi, ce qui fait qu’on ne peut pas le deviner d’emblée. C’est pourquoi il faut également dire que la musique est expressive, qu’elle n’est pas seulement un jeu de formes sonores, qu’elle a un contenu affectif latent et qu’elle est donc un langage, ce qu’une certaine mode idiote ou, en tout sa superficielle, prétend !
6 Quant à Lacan, je m’abstiens : je l’ai lu, mais je ne suis pas « lacanien ». Je trouve que c’est un imposteur, un phraseur maniéré, même s’il peut avoir des formules séduisantes, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient justes. Sur le plan théorique, il a enfermé la psychanalyse dans le langage et tiré Freud vers une sorte d’idéalisme linguistique. Or la conception de Freud est matérialiste et il accorde une importance considérable à la dimension biologique des pulsions, le ça, base des autres instances de l’appareil psychique construites avec l’aide de l’éducation. !
Merci donc à J.-C. Grosse de m’avoir permis de dire tout cela, même rapidement, en écho à ses commentaires d’un livre que je n’ai pas encore lu !
Yvon Quiniou
Fragments/Marilyn Monroe
Pour le 49° anniversaire de la disparition de Marilyn Monroe, le 5 août 1962, à 4 H 25, (on lira Enquête sur un assassinat de Don Wolfe par exemple), cette note de lecture sur les Fragments publiés en octobre 2010.
Note de lecture sur
Fragments de Marilyn Monroe
Voilà une belle réalisation éditoriale, des présentations claires, des photos significatives (Marilyn lisant ou écrivant, une seule), les fragments originaux avec l'écriture généralement au crayon de Marilyn, textes parfois tapés à la machine dont un avec la signature de Marilyn, les mêmes fragments tapés en anglais et en français, une préface érudite et interprétative d'Antonio Tabucchi.
Ce qui frappe, c'est la variété des supports, papier à en tête d'hôtels célèbres, carnets noirs Record, agenda italien, cahier rouge, carnet d'adresses, feuilles volantes … Aucun fétichisme, aucune méticulosité, tout est bon pour le moment d'écriture car il est vital de coucher des mots. Crayon, stylo à bille, stylo à encre, machine à écrire. Des ratures, des remords, des ruptures de ton. Elle pense, se sert de ses moyens de compréhension mais l'émotion est là, les larmes coulent, troublent la pensée, font perdre le fil. Ce ne sont pas des textes destinés à la publication. Somme toute, il y en a assez peu sur 28 ans (1943-1961). Marilyn n'est pas auteur, ne souhaite pas l'être. Ces fragments sont des aides, des mises en mots destinées à faire le point sur tel ou tel épisode de sa vie professionnelle, sentimentale. Pas mal de notes sur le métier d'acteur, sur ses rapports à cet art, nécessaire à sa vie, son rêve, qui la tient debout. Elle est douée d'une sensibilité donnant à ses interprétations plus que ce que Hollywood attend, faisant le succès de ces films – des comédies pour l'essentiel– tissant avec le public une relation particulière ; elle l'a dit, c'est le public qui m'a fait, pas les studios. Et en même temps, elle est terrorisée, angoissée, craint la folie héréditaire, manque de confiance en elle, a besoin du soutien de Paula, de Lee Strasberg dont elle note cette phrase terrible : il n'y a que la concentration entre l'acteur et le suicide (page 217). Ce qu'elle dit sur ses peurs qui remontent à loin et que les analyses ne règlent pas est précis, lucide. Mais cela ne suffit pas à ne plus avoir peur. Et le faut-il ? Puisque ces peurs sont le ressort de son génie. Deux phrases comme des aphorismes. Pour la vie C'est plutôt par détermination qu'on ne se laisse pas engloutir. Pour le travail La vérité peut seulement être retrouvée, jamais inventée (page 183). On retrouve cette lucidité désenchantée quand elle évoque son amour avec Jim (elle a 17 ans) ou avec Arthur (elle en a 30).
Ce qui m'a frappé dans ce petit ensemble de fragments intimes, c'est la présence de la nature, arbres et feuilles, herbes, êtres vivants, souffrants, personnifiés, la lune, les pierres, des animaux, chiens, chats ; beaucoup de compassion là-dedans par identification. Marilyn est très sensible à ce qui se passe en elle mais aussi à ce qui se passe chez l'autre, pas nécessairement une personne mais une chose, une poupée … Évidemment et c'est le plus triste dans toute cette tristesse qui se dégage, c'est ce que la vie lui a appris, j'ai appris de la vie qu'on ne peut aimer l'autre, jamais, vraiment (page 139). Plonger dans ces fragments, poèmes, lettres c'est découvrir une femme sans complaisance vis à vis d'elle, exigeante dans ce qu'elle attend d'elle, veut pour elle.
Une surprise : rien concernant Di Maggio pourtant toujours là quand c'est grave (l'épisode de la clinique psychiatrique est édifiant, c'est lui qui la sort de cet enfer ; et dire qu'on remet ça aujourd'hui en France avec la législation depuis le 1° août 2011 sur l'hospitalisation sous contrainte ; c'est lui aussi qui organisera les obsèques écartant le tout Hollywood et l'ignoble Franck Sinatra ; Arthur Miller ne s'y manifestera pas ; il écrira Après la chute).
Une autre surprise : le projet de recréer, en date du 19 décembre 1961, après l'échec des Marilyn Monroe Productions, un nouveau studio indépendant avec Marlon Brando (nom de code : Carlo), Lee et Paula Strasberg, au service des artistes, preuve de la ténacité de Blonde, mais l'année 1962 allait lui réserver le meilleur et le pire (le 19 novembre 1961, elle rencontre Kennedy).
Le manque d'amour solide et d'attention, avec pour conséquence la méfiance et la peur du monde. Je n'en ai rien retiré de bien excepté ce que cela m'appris des besoins essentiels des tout-petits, des malades et des faibles (page 255).
Ces fragments ne peuvent donner une vision globale de la vie de Marilyn. Ils ne peuvent servir de biographie. Mais qu'importe. Seuls quelques fragments de nous toucheront un jour des fragments d'autrui. La vérité de quelqu'un n'est en réalité que ça – la vérité de quelqu'un(page 45). Aujourd'hui, la poétique du fragment est la norme. On n'a plus la tentation de la globalité, de l'unité d'un être, d'une vie.
De ces fragments de Marilyn se dégage pour moi, une image de bonté, d'amour inconditionnel pour ce qui vit. Pour se maintenir dans cette bonté, cet amour, que de souffrances, de désir de mort, d'expérience de la solitude, d'acceptation-rejet de cette solitude pour aimer bravement et accepter, autant qu'on peut le supporter (page 155)
D'où l'intérêt des photos d'André de Dienes nous montrant une Marilyn mariale dans les nuages, en prière, extatique ou dolorosa. Là je me démarque d'Antonio Tabucchi en recherche de la poudre du papillon. Rêver de Marilyn qui rêve d'être un papillon (page 18). Marilyn a à la fois la légèreté du papillon (de jour, de nuit ; leurs différences !) et la carnalité double de la Femme (jeune fille romantique et amante universelle).
Vie
Je suis tes deux directions (page 39).
Jean-Claude Grosse, à Corsavy, le 3 août 2011
J’ai tant rêvé de toi/Olivier et Patrick Poivre d’Arvor
Olivier et Patrick Poivre d’Arvor
J’ai acheté ce livre sur la base d’un malentendu ou d’un mal lu. Je l’avais acheté pour Solenn, la fille anorexique et suicidée du journaliste, non pour apprendre des choses sur ce drame ou cette tragédie mais parce que le travail de deuil, l’impossible travail de deuil prend selon les gens, ceux qui restent, avec leur culpabilité, leurs regrets, leurs souvenirs, des formes variées et que je me nourris de ces cheminements pour le mien propre. Je comptais donc découvrir le chemin tracé par Patrick Poivre d’Arvor.
Le livre est dès lors d’autant plus étonnant.
Ce qui me semble le plus fabuleux c’est cette entreprise borgésienne de fabriquer une pure fiction, une fable, présentée comme la réalité. Je ne savais plus, avançant dans ma lecture, si Pavel Kampa avait existé, avait eu le prix Nobel de littérature. Jaroslav Seiffert, oui mais Pavel Kampa, doute. Je me souvenais de Vladimir Holan, de sa Nuit avec Hamlet. Beaucoup de temps passé sur ce projet de création pour la scène, décor de Franta, et rien à l’arrivée alors que j’avais réussi pour Marie des Brumes d’Odysseus Elytis, Les tragédiennes de Saint-John Perse, Egée de Lorand Gaspar…Mais pas de Pavel Kampa. Mêler le faux et le vrai, citer de vrais noms au milieu de noms inventés et le tour de passe-passe fonctionne. La soirée avortée à l’ambassade de France avec Vaclav Havel, Jack Lang est de ce point de vue une absolue réussite. Même si certains épisodes peuvent alerter sur le côté fictionnel comme l’envolée, la diatribe de Youki Roussel sur une table de l’ambassade alors que les invités s’en vont dépités. Ou l’absence de Pavel à cette soirée après sa découverte du tatouage de Youki et les révélations qu’elle lui fait, le démasquant et le conduisant au suicide (peut-être) avec son fusil de chasse. Surprenante cette fêlure, cette faiblesse, cette décision chez un imposteur de cette envergure. Episode traité brièvement et qui nous laisse sur nos questions : pourquoi ce renoncement à l’ultime consécration alors que Youki a peu de chances d’être entendue par ces invités serviles, prêts à honorer le grand poète, dévoreur de femmes. Imposteur, salaud oui mais comme dit Desnos : le corps du plus vicieux reste pur, donc pas imposteur, pas salaud jusqu’au bout. Cette rédemption de dernière heure, le jour anniversaire de ses 70 ans est comme un miracle arraché par Youki, prête au sacrifice jusqu’à la vue par Pavel du tatouage qui s’est transmis sur 3 générations.
Le faux-vrai à l’œuvre dans ce roman amène à douter de l’existence de cette Agathe Roussel, témoignant sur les ondes et dans la presse, pendant quelques jours, de ce qui se passe à Prague, au lendemain de l’invasion soviétique, le 21 août 1968. Je me souviens, digérant avec difficultés, l’échec politique de mai 68, avoir pleuré à cette nouvelle et avoir décidé définitivement de ne jamais être stalinien. Devenu trotskyste, j’ai participé aux combats pour la libération des dissidents de la Charte 77 donc de Vaclav Havel dont j’ai voulu faire éditer et créer l’œuvre théâtrale complète pour vérifier si comme on l’a trop dit, cette œuvre ne tenait pas la distance parce que trop didactique (c’est même dit dans ce roman quand est évoquée l’opposition entre Vaclav et Pavel). Débat pour moi toujours d’actualité car cette accusation automatique de didactisme pour toute pièce politique ou engagée a stérilisé durablement l’écriture politique pour la scène.
Doute aussi sur l’histoire du dernier poème de Desnos, nécessaire pour les besoins de la fiction.
Vrai par contre tout ce qui concerne Desnos et Youki, la fin de Desnos à Terezin, disparaissant d’épuisement, un mois après la fin de la guerre, le 8 juin 1945. Cet ancrage dans la réalité du poète et dans la réalité de son œuvre (les titres des chapitres sont des citations tirées de Desnos ; de nombreux passages de Desnos sont cités, intégrés à l’histoire, reprenant vie, vivant d’une nouvelle vie, celle de Youki Roussel, faisant suite à celle de Youki Foujita devenant Youki Desnos.
Je me suis remis à l’œuvre de Desnos en même temps que je lisais le roman. Plaisir de renouer avec le double Desnos, celui des jeux de mots dont je me suis beaucoup servi comme déclencheur avec mes élèves, celui des poèmes d’amour sans retour dans lequel je n’ai pas beaucoup de mal à me reconnaître comme amoureux, expérience qui m’a conduit à une autre écriture poétique, moins lyrique.
Dernier thème de ce roman et non le moindre : l’anorexie et son contraire, la boulimie. Le regard porté sur cette maladie m’a semblé vrai sans me donner les clefs pour comprendre et encore moins pour réagir en présence de tels symptômes.
Je n’épiloguerai pas sur l’écriture à deux voix, quatre mains car c’est comme venu d’une même voix me semble-t-il, que j’ai lu ce roman. Réussite donc de ce projet.
Les effets de résonance de ce roman en moi ont été multiples et riches. A toi donc lecteur de vérifier si d’autres échos te parviennent à cette lecture.
Marlon Brando (1924-2004)
Sex-symbol de l'Amérique des années 50, il a notamment défendu les droits civiques. Voici la vie de l'acteur mythique Marlon Brando racontée par Samuel Blumenfeld, l'auteur du livre " Les derni...
par Samuel Blumenfeld, critique de cinéma et grand reporter au journal Le Monde, l'auteur du livre "Les derniers jours de Marlon Brando" 2019
Les derniers jours de Marlon Brando
Samuel Blumenfeld Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
podcast passionnant de 2019 de la librairie Ombres blanches de Toulouse, mis en ligne le 21 février 2024 / l'interview intime par Truman Capote de Marlon Brando et autres "anecdotes"/
Marlon Brando, un acteur nommé désir - Regarder le documentaire complet | ARTE
Avec sa présence irradiante et son phrasé unique, Marlon Brando a marqué le cinéma d'une empreinte indélébile. Ce portrait intime explore les multiples facettes du génie torturé, disparu en...
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(ce film de 2013 sur cet acteur déjà mort présenté et accepté comme un séducteur compulsif et même prédateur par une de ses relations de 10 ans, Rita Moreno, l'Anita de West Side Story, en rien accusatrice, ne serait plus possible aujourd'hui / quant à l'acteur, il serait voué aux gémonies) / par la voix sublime du narrateur Thierry Hancisse de la comédie française, j'apprends que Cheyenne, sa fille, après avoir dit j'ai toujours été l'agneau du sacrifice de Marlon, s'est suicidée par pendaison, le jour de Pâques le 16 avril 1995 à Punaauia, dans l'île du père / jusqu'au 27/10/2024
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Comment Marlon Brando est-il devenu un mythe du cinéma américain ? Réponse avec Anne Akrich, auteur du livre : " Il faut se méfier des hommes nus ". Du lundi au vendredi, Claire Chazal explore ...
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Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière et délégué général du Festival de Cannes, publie "Sélection officielle", le journal d'une année dans la vie d'un boulimique de cinéma. Il ...
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Notre ami François Forestier consacre un livre passionnant à cet immense acteur, qui multiplia les coucheries (3000 dit la légende) et finit en roi fainéant noyé dans sa propre graisse (160 kg) / critique par Pascal Bruckner Un si beau monstre, par François Forestier, Albin Michel, 288 p., 2012 / pour mémoire, Giacomo Casanova : 122 femmes conquises, séduites, don Juan 1003
quelques femmes parlent de Marlon Brando
article du 4/4/2010 réactualisé ce 3/4/2024
Marlon Brando
(1924-2004)
Blanche meets Stanley
dans Un Tramway nommé désir
(A Streetcar Named Desire)
d'Elia Kazan (1951)
trouble et sensualité: c'est bien le tramway nommé désir
Marlon Brando et Mary Murphy
dans L'Équipée sauvage
(The wild one)
de Laslo Benedek (1953)
l'échange de sourires est magnifique de profondeur et de luminosité
Marlon Brando~'You Must Be Stanley' ~Streetcar Named Desire
Blanche meets Stanley...
https://www.youtube.com/watch?v=o_lToyPAUyE&feature=youtu.be
1951
Marlon Brando - L'équipée sauvage
The Wild One. Film américain réalisé par László Benedek avec Marlon Brando et Mary Murphy - 1953
1953
Terry and Edie's scene in On the Waterfront
Wonderful scene between Terry (Marlon Brando) and Edie (Eva Marie Saint). Her dropping the glove was not in the script, but Brando picked it up and improvised. The director (Elia Kazan) loved it and
https://www.youtube.com/watch?v=dHtJUWO7yeA&feature=youtu.be
1954
Sayonara - Regarder le film complet | ARTE
Un as américain de la guerre de Corée (Marlon Brando) s'éprend malgré lui d'une danseuse japonaise... Réalisé en 1957 par Joshua Logan, ce film creuse avec une surprenante liberté de ton le ...
1957
Sleep on the Wind - The Fugitive Kind
The Fugitive Kind (1959)
https://www.youtube.com/watch?v=jCGgXdeBC-M&feature=youtu.be
1959
La Vengeance aux deux visages (film, 1961) Western
Sonora, un village mexicain, en 1880. Rio et Dad Longworth pillent la banque locale et fuient, poursuivis par les Rurales. Le cheval de Rio est atteint par une balle, et Dad poursuit sa route après
le seul film réalisé par Marlon Brando, 1961
Réflexions sur " Reflets dans un œil d’or ", un film de John Huston
Résumé : L'objet de cet article est d'interpréter un film de John Huston, Reflets dans un œil d'or, en développant les concepts de réflexions analysés notamment par Sartre, Teilhard de Chard...
https://unphilosophe.com/2022/05/09/reflexions-sur-reflets-dans-un-oeil-dor-un-film-de-john-huston/
1967
Pour Maria Schneider - Blog de Jean-Claude Grosse
le dernier tango ne fut pas ce que l'on a cru article du 5 mai 2011, réactualisé avec la disparition le 26 novembre 2018, de Bernardo Bertolucci ...
https://les4saisons.over-blog.com/article-pour-maria-schneider-73216858.html
le dernier tango à Paris, 1972
Marlon Brando's Best Actor Oscar win for "The Godfather" | Sacheen Littlefeather
Sacheen Littlefeather refuses to accept the Best Actor Oscar® on behalf of Marlon Brando for his performance in "The Godfather" at the 45th annual Academy Awards® in 1973. Liv Ullmann and Roger ...
refus de l'oscar 1973 pour laisser place aux Indiens via Sacheen Littlefeather
Missouri Breaks - Regarder le film complet | ARTE
Pour lutter contre une bande de voleurs de chevaux, un grand propriétaire du Missouri fait appel à un célèbre chasseur de primes... Fruit du courant libertaire des années 1970, "Missouri Break...
1976
Les Oscars s'excusent auprès de l'Amérindienne Sacheen Littlefeather, près de 50 ans plus tard
Presque 50 ans après avoir été huée sur la scène des Oscars pour avoir refusé, au nom de Marlon Brando, une récompense en protestation contre le traitement par Hollywood des Amérindiens, Sa...
Les Oscars s'excusent auprès de l'Amérindienne Sacheen Littlefeather, près de 50 ans plus tard
Revenir d'apocalypse / now ? - Blog de Jean-Claude Grosse
le trou noir qu'est tout un chacun " Mon film n'est pas un film. Mon film ne traite pas du Vietnam. Il EST le Vietnam. Exactement comme il était. C'était fou. Et la façon dont nous l'avons tourn...
https://les4saisons.over-blog.com/2021/11/revenir-d-apocalypse/now.html
1979
With a powerhouse cast, Robert De Niro, Marlon Brando, Edward Norton, and Angela Bassett star in Frank Oz's entertaining if very formulaic heist thriller The Score - now on 4K Ultra HD Blu-ray from
2001, dernier film dans lequel apparaît Marlon Brando
C'était quoi Marlon Brando ? - Blow up - ARTE
Profitons de la soirée spéciale Marlon Brando ce week-end sur ARTE pour évoquer la carrière de l?acteur en 10 petites madeleines. http://cinema.arte.tv/fr/magazine/blow-up
Blow up - Face à l'Histoire : Marlon Brando - Regarder le film complet | ARTE
Le Parrain toujours et plus précisément Marlon Brando, Don Corleone pour l'éternité. Mais au fait, quels sont les rapports que Marlon Brando a entretenu avec la grande Histoire ?
https://www.arte.tv/fr/videos/072401-068-A/blow-up-face-a-l-histoire-marlon-brando/
jusuq'au 20/3/2025
Marlon Brando - Polynésie, la paix retrouvée - Regarder le documentaire complet | ARTE
Marlon Brando, dont on célèbre en 2024 le centenaire de la naissance, a rêvé de faire de l'atoll de Tetiaroa, en Polynésie française, un sanctuaire naturel ouvert aux scientifiques. Un projet...
https://www.arte.tv/fr/videos/117167-000-A/marlon-brando-polynesie-la-paix-retrouvee/
faire de l'atoll de Tetiaroa, en Polynésie française, un sanctuaire naturel ouvert aux scientifiques. / jusqu'au 30/5/2024
Welcome to Paris : innocent monstre - Blog de Jean-Claude Grosse
sur RTL, le 9 avril 2024 / metoo démarre en octobre 2017 à la suite de l'affaire Weinstein, cinéma puis sport puis théâtre puis armée puis hôpital puis médias bref partout c'est donc qu'il ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/12/un-fait-social-global-la-chute-de-l-ogre.html
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées
Marilyn Monroe dernières séances/La malédiction d'Edgar Hoover
James Ellroy vient de sortir UNDERWORLhttps://admin.over-blog.com/551669/postsD USA, 3° volet de sa trilogie sur les USA des années 60, après AMERICAN TABLOÏD et AMERICAN DEATH TRIP.
C'est pourquoi je fais remonter cet article écrit le 12/12/2006.
Marilyn dernières séances de Michel Schneider
a obtenu, le 14/11/06, le prix Interallié.
ça dérange, ça déménage, ça balade, ça échoue
entre Marilyn Monroe
et Ralph Greenson
Photo d'André de Dienes
J’avais déjà lu de Michel Schneider : Morts imaginaires, appréciant que cet analyste combine fiction et document pour affronter les derniers moments de personnes célèbres, pour tenter de voir, d’écouter si s’y disait une vérité.
On avait tenté cet exercice au Revest avec les agoras: du premier au dernier mot, qui s'étaient déroulées les 2/12/02, 6/1/03, 10/2/03, 3/3/03 avec les psychanalystes Paul Mathis et Jean-Paul Charencon. Les agoras sont enregistrées mais pas publiées ni mises en ligne.
Marilyn dernières séances participe de la même combinatoire : fiction et document pour tenter de voir, d’écouter ce qui se joua peut-être entre Marilyn Monroe et son dernier analyste Ralph Greenson.
Ce roman de 529 pages où l’essentiel de ce qui est écrit, rapporté, est retranscription fidèle d’articles, de livres mais où aussi l’auteur a fait appel à sa capacité d’invention de dialogues, de propos, de lettres se lit avec émotion pour peu que l’on ait été « séduit » par Marilyn, se lit avec effroi aussi car avec ces deux personnages, on franchit souvent la frontière entre la vie et la mort, entre le rêve et la réalité, entre les mots et les images, entre le paraître et l’être, entre la folie et la normalité, entre la peau et la chair, entre le corps et l’esprit. Aucune vérité ne pouvant se dire sur ces 30 derniers mois de la vie de Marilyn Monroe, sur le suicide ou l’assassinat de la star, sur les responsabilités ou non de Greenson, on sort de cette lecture hébété, tellement on est bousculé dans nos certitudes, dans nos regards sur soi, sur autrui, sur l’amour, sur le sexe.
La construction du roman est à l’image de cette saisie impossible, donc de l’impossibilité d’une histoire linéaire, avec un début, une fin, des personnages nettement dessinés sur lesquels on peut parler, qu’on peut juger. Rien de tel avec eux d’où un livre semblable à une partie d’échecs, avec des allers retours dans l’espace et le temps, entre 1950 et 2006, entre les différents protagonistes de ce récit en boucle qui se termine par les mots du début, par la nomination du journaliste Forger W. Backwright, auteur du roman : Marilyn dernières séances, dernière pirouette de l’auteur qui nous a baladés dans les innombrables impasses et miroirs de la question : qui suis-je ?, lui-même étant sans doute ballotté dans sa confrontation à ces deux énigmes que restent en fin de partie, et tout au long de la partie, Marilyn et Romi.
Ce livre, ce roman est terrible pour ceux qui comme moi croient à l’amour, qui croient savoir à peu près qui ils sont, sans prétention, qui ne sont pas border line (est-ce le mot juste, pas sûr) comme Marilyn, transgressif (est-ce le mot juste, pas sûr) comme Ralph.
Malgré ou grâce à ses excès, Marilyn est très attachante, indéniablement intelligente : il y a des textes, des paroles, des répliques, des poèmes, des notes qui sont des diamants, à noter, à méditer car je suis convaincu que les border line (est-ce le mot juste, pas sûr) nous disent beaucoup sur ce que nous sommes. Elle avait le sens de la formule qui bouscule, qui ouvre des abîmes.
roman chez Grasset, 2006
Michel Schneider lit le 1° chapitre de son roman
Dans les deux cas, peut-être gagnons-nous en réalisme, en souhaitant que cela ne nous conduise pas au cynisme.
«Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre en jeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n'avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n'admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l'intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. Il avait su créer le lien direct avec le Président qui le rendait incontournable. Aucun ministre de la Justice ne pourrait désormais se comporter à son endroit en supérieur hiérarchique direct. Il devenait l'unique mesure de la pertinence morale et politique.»
John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d'un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l'histoire des États-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s'est érigé en garant de la morale: 8 présidents, 18 ministres de la justice.
Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d'écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Tolson, adjoint mais surtout amant d'Edgar. À croire que si tous sont morts aujourd'hui, aucun ne s'appartenait vraiment de son vivant.
"Truman Capote les appelait Johnny and Clyde. Lui, c'était John Edgar Hoover, célèbre patron du FBI sous huit présidents, l'autre, c'était son amant et adjoint, Clyde Tolson. Ils vécurent en couple, dans l'ombre. A côté des puissants, mais en fait au coeur du pouvoir. De 1924 à sa mort, en 1972, traversant Pearl Harbor, l'affaire Rosenberg, le maccarthysme, la baie des Cochons, la mort de Marilyn, les assassinats des Kennedy... on doit à Hoover quarante ans de coups tordus, de politique réactionnaire, de manipulations perverses, que Marc Dugain relate sous la forme de Mémoires imaginaires du compagnon de celui qui fut l'ombre portée sur l'Amérique politique. Après James Ellroy (American Tabloïd, American Death Trip) et Don DeLillo (Outremonde), Dugain se lance aux trousses d'un personnage fascinant, droit sorti d'un film d'Orson Welles. Mais qu'est-ce que «La malédiction d'Edgar» ? L'une de ces biographies romancées qui vous font regretter les vrais romans et les solides biographies ? Une peinture historique de la vie politique américaine et de ses «affaires» ? Une analyse psychologique d'un homme détestable mais fascinant ? Un portrait de cour d'«une âme de boue, le plus solidement malhonnête homme qui ait paru de longtemps», comme disait Saint-Simon du duc de La Feuillade ? Rien de tout cela. Simplement un bon roman... Un roman qui parle aussi du réel comme bien peu de romans français savent le faire..."
roman chez Gallimard, 2005
L'apparition fulgurante de Marilyn Monroe et sa mort plus qu'étrange ont donné lieu à un tel déluge de commentaires, de fantasmes et de rumeurs qu'on est un peu perdu dans cette mythologie déferlante. Mais voici un fil rouge qui, s'il n'explique pas tout, se révèle d'une formidable efficacité. Il suffit de rappeler que John Huston aimait souligner la coïncidence entre l'invention du cinéma et celle de la psychanalyse. Quoi ? Marilyn Monroe et la psychanalyse ? Mais oui, et c'est là que surgit un personnage incroyable, Ralph Greenson, de son vrai nom Roméo Greenschpoon, le psy de la plus célèbre actrice du monde.
Michel Schneider a écrit un roman passionnant, qui est aussi un essai passionnant, à travers une enquête et une documentation passionnantes. Hollywood, en réalité, était un grand hôpital psychiatrique bouclé sous des trombes de dollars, et Freud, qui croyait apporter la peste à l'Amérique, aurait été fort étonné de découvrir que sa bouleversante découverte avait attrapé là un virulent choléra. Cinéma ou vérité des paroles ? Images ou surprise des mots ? Qui va avaler quoi ? Qui va tuer qui ? En Californie, disait Truman Capote, «tout le monde est en psychanalyse, ou est psychanalyste, ou est un psychanalyste qui est en analyse». Voici donc des séances vraies ou vraisemblables de cure, avec dérive de deux personnages se piégeant l'un l'autre, jusqu'à une folie fusionnelle mortelle. Le roman de Schneider, mieux que toute biographie, permet enfin de déchiffrer la boîte noire de ce crash. Pas de mot de la fin : la chose même, dans toute sa terrible complexité. Une très bonne écoute, donc. Du grand art.
Marilyn se révèle ici très différente de sa légende autoprotectrice de ravissante idiote et de sex-symbol. C'est une fille intelligente, cultivée par saccades, extrêmement névrosée à cause d'une mère démente, enfermée dans un corps de rêve qui fait délirer les hommes, ne sachant plus qui elle est ni à qui parler, contrôlant son image mais sans avoir la bonne partition sonore du film qu'elle est obligée de jouer sans cesse, sous le regard d'un spectacle généralisé que le nom de ses employeurs, la Fox, résume comme un aboiement. Seules les photos la rassurent, il y en a des milliers, c'est son tombeau nu de silence. On ne la voit d'ailleurs pas vieillir en caricature américaine liftée et bavarde. Elle ne voulait pas de cette déchéance. S'est-elle suicidée ? Probable. A-t-elle été assassinée ? Pas exclu. S'agit-il d'une overdose accidentelle de médicaments dont elle faisait une consommation effrayante ? Restons-en là. Marilyn ou la suicidée du spectacle ? C'est sans doute le bon titre de ce film d'horreur. Ce n'est pas tous les jours, en effet, qu'on rencontre pêle-mêle autour d'un cadavre éblouissant le président de la première puissance mondiale (Kennedy), un chanteur-séducteur star (Sinatra), la Mafia (à tous les étages), la CIA et le FBI, un écrivain estimable (Arthur Miller), un champion national de base-ball (Joe Di Maggio), un petit Français à la coule (Yves Montand), des tas d'amants plus ou moins anonymes (dont beaucoup ramassés au hasard) et enfin des millions d'Américains à libido simpliste, soldats, hommes politiques, ouvriers, machinistes, tous affolés du regard à la moindre manifestation de ce corps de femme. Naufrage du cinéma : ce Titanic pelliculaire rencontre un iceberg détourné de sa position, la psychanalyse. L'iceberg lui-même coule à pic. Rideau.
Car ce Ralph Greenson n'est pas n'importe qui. En principe, c'est un freudien strict, auteur d'un livre technique qui a fait date, ami d'Anna Freud, la fille du génie viennois. Seulement voilà : avec Marilyn, sa vie est chamboulée, il s'écarte de plus en plus de la pratique normale, voit sa patiente chaque jour pendant des heures, l'introduit dans sa famille et, sans coucher avec elle, se mêle de ses contrats en garantissant sa présence sur les plateaux (Marilyn a des retards légendaires). Il surveille ses médicaments, ses piqûres, ses lavements, joue la bonne soeur, repère la crainte maladive de sa patiente pour l'homosexualité sans peut-être se douter de sa frigidité, bref se lance à corps perdu dans une tentative de sauvetage très rentable. Schneider relève avec finesse qu'au lieu d'entraîner Marilyn vers le chemin classique père-vie-amour-désir il l'enfonce dans son angoisse mère-homosexualité-excrément-mort. Elle le mène en bateau, il s'installe. Comment aurait-elle pu s'en tirer ? Des enfants ? Peut-être, mais peut-être pas non plus. En 1955, Marilyn est, avec Truman Capote, dans une chapelle de Foyer funéraire universel (ça, c'est l'Amérique) pour l'enterrement d'une actrice, et elle lui dit : «Je déteste les enterrements. Je serais drôlement contente de ne pas aller au mien. D'ailleurs, je ne veux pas d'enterrement - juste que mes cendres soient jetées dans les vagues par un de mes gosses, si jamais j'en ai.» Elle n'en a pas eu, et c'est, bien entendu, une des clés du problème.
En février 1961, Marilyn est hospitalisée dans une clinique psychiatrique. Elle envoie une lettre bouleversante à Greenson : «Je n'ai pas dormi de la nuit. Parfois je me demande à quoi sert la nuit. Pour moi, ce n'est qu'un affreux et long jour sans fin. Enfin, j'ai voulu profiter de mon insomnie et j'ai commencé à lire la correspondance de Sigmund Freud. En ouvrant le livre, la photographie de Freud m'a fait éclater en sanglots : il a l'air tellement déprimé (je pense qu'on a pris cette photo avant sa mort), comme s'il avait eu une fin triste et désabusée. Mais le docteur Kris m'a dit qu'il souffrait énormément physiquement, ce que je savais déjà par le livre de Jones. Malgré cela, je sens une lassitude désabusée sur son visage plein de bonté. Sa correspondance prouve (je ne suis pas sûre qu'on devrait publier les lettres d'amour de quelqu'un) qu'il était loin d'être coincé! J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif.»
Schneider nous dit que cette lettre n'a été retrouvée qu'en 1992 dans les archives de la 20th Century Fox. On veut bien le croire, mais quelle inquiétante étrangeté ! Sensibilité et subtilité décalées de Marilyn, dont Billy Wilder disait : «Elle avait deux pieds gauches, c'était son charme.»
Qu'aurait fait Lacan avec Marilyn ? Rien, ou pas grand-chose. Il lui aurait démontré, par ses silences et ses saillies inspirées, qu'il était absolument allergique à l'industrie cinématographique, à Hollywood, à toutes ces salades d'argent et de pseudo-sexe. Il lui aurait demandé des prix fous pour venir le voir dix minutes. Au lieu de la materner et de la faire déjeuner en famille, il se serait montré indifférent à ses films comme à ses amants. Kennedy ? Sinatra ? Arthur Miller ? Les metteurs en scène ? La Mafia ? De braves garçons, aucun intérêt. Freud lui-même ? Sans doute, mais encore. Anna Freud ? Passons. Bref, en grand praticien de la psychose, très peu humain, il aurait poussé la paranoïa jusqu'au bout avec une patiente hors pair, à la séduction invincible, porteuse du narcissisme le plus exorbitant de tous les temps. Quelle scène ! Marilyn, devinée à fond, en aurait eu marre, et l'aurait peut-être tué puisqu'il ne lui aurait même pas demandé une photo d'elle. Voilà le drame de l'Amérique, et peut-être du monde : la psychanalyse n'y existe plus puisque le cinéma a pris la place du réel.
Né en 1944, Michel Schneider a été énarque, directeur de la Musique au ministère de la Culture et psychanalyste. Il est l'auteur de « Glenn Gould, piano solo » .
Nouvel Observateur - 14/09/2006
Évidemment, Ralph Greenson n'avait rien compris au transfert-contre-transfert, son diagnostic sur la peur de l'homosexualité de Marilyn était incomplet, s'y ajoutait la frigidité (sous-entendu peut-être: moi, je l'aurais décoincé) et bouquet, la question: qu'aurait fait Lacan? à l'opposé de Greenson, il aurait été infect avec la star qui l'aurait peut-être tué au lieu de se tuer. Un nouveau roman est dans l'air, clair: comment s'y prendre avec Marilyn quand on est Lacan. Mais chacun sait que le divan lacanien n'a pas été bénéfique pour tous les par(â)lants à Lacan. Il y a une condescendance déplacée dans la critique de Sollers; Schneider est moins sûr, pas trop sûr même, à preuve, 529 pages pour tenter de rendre compte de ce qui s'est peut-être passé entre Marilyn et Ralph, entre janvier 1960 et le 4 août 1962, jour où Ralph a été le dernier à voir vivante Marilyn et le premier à la voir morte.