Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Blog de Jean-Claude Grosse

La vie ? processus ? mystère ?

16 Mai 2022 , Rédigé par grossel Publié dans #SEL, #agoras, #développement personnel, #engagement, #essais, #jean-claude grosse, #poésie, #spectacles, #vraie vie, #écriture

hier après-midi et soirée, 21 février 2024, goûter de retrouvailles à 7,
3 comédiennes, la cinquantaine passée, 2 techniciens du spectacle, même génération, une jeune fille et un pépé, soit 4 générations
6 heures d'échanges, drôles (beaucoup d'humour, de rires), de souvenirs, joyeux ou nostalgiques, de choses qui sortent (de quoi gerber), de discussion sur ce qui se passe dans les milieux du cinéma, du théâtre, du sport
on parle longuement de Lévi-Strauss, de la prohibition universelle de l'inceste, permettant de passer de l'endogamie à l'exogamie, de la nature à la culture ; je fais remarquer que la réponse mâle à ce tabou est la pratique universelle du viol puis avec Françoise Héritier que l'assujettissement des femmes par les mâles est dû à ce qu'elles font les fils dont les mâles ont besoin pour perpétuer leur domination
on évoque longuement le micro-chimérisme foetal-maternel
voici donc un article de mars 2022 que je complèterai avec ma note de lecture sur un livre majeur : Les cellules buissonnières
deux dessins des jumeaux exécutés yeux fermés, le 2° avec les deux mains alternativement
deux dessins des jumeaux exécutés yeux fermés, le 2° avec les deux mains alternativement
deux dessins des jumeaux exécutés yeux fermés, le 2° avec les deux mains alternativement

deux dessins des jumeaux exécutés yeux fermés, le 2° avec les deux mains alternativement

les jumeaux ? 
c'est une remontée inattendue d'une des dernières paroles d'Annie, le 29 octobre 2010 : il y a un morceau de Sylvain qui se balade quelque part (chimérisme foetal-maternel ?);
attendant Sylvain, c'est Katia qui est arrivée 
jusqu'à ce que Magali B. me mette le nez dessus, le 21 mars 2022 : mais peut-être ils étaient deux ?
21 mars, jour du printemps, jour de Nowruz, de sainte Clémence (morte le 21 mars 1176), de la trisomie 21, pour l'élimination de la discrimination raciale (quelle légèreté une journée pareille)
vrai ou faux, impossible de trancher 
donc le défi des prochains mois, retourner dans le ventre porteur d'Annie et écrire la légende des jumeaux Sylvain (s'il vînt, il ne devait pas venir, avais-je répondu) et Katia (bien là)
que s'est-il passé entre eux ?
ces dessins yeux fermés sont déjà façon de les palper, de les sentir, ressentir
avant les mots, des sensations
les 9 mois du paradis foetal : processus descriptible ? processus miraculeux ? sait-on ce qu'on interrompt dans une interruption volontaire de grossesse ? sait-on ce qu'est le ciel vécu par le foetus nautilus dans les profondeurs amniotiques ?
les 9 mois du paradis foetal : processus descriptible ? processus miraculeux ? sait-on ce qu'on interrompt dans une interruption volontaire de grossesse ? sait-on ce qu'est le ciel vécu par le foetus nautilus dans les profondeurs amniotiques ?
les 9 mois du paradis foetal : processus descriptible ? processus miraculeux ? sait-on ce qu'on interrompt dans une interruption volontaire de grossesse ? sait-on ce qu'est le ciel vécu par le foetus nautilus dans les profondeurs amniotiques ?
les 9 mois du paradis foetal : processus descriptible ? processus miraculeux ? sait-on ce qu'on interrompt dans une interruption volontaire de grossesse ? sait-on ce qu'est le ciel vécu par le foetus nautilus dans les profondeurs amniotiques ?

les 9 mois du paradis foetal : processus descriptible ? processus miraculeux ? sait-on ce qu'on interrompt dans une interruption volontaire de grossesse ? sait-on ce qu'est le ciel vécu par le foetus nautilus dans les profondeurs amniotiques ?

J'ai vu « Le Processus » de Catherine Verlaguet, lauréate du Prix de la Pièce de théâtre contemporain pour le Jeune Public 2022, sélection 3ème/2nd, au Telegraphe ce mercredi 6 avril à 19h30 en partenariat avec le Planning Familial Varois.

C’est ton corps, dit-il (Fabien, son petit ami). Je te suivrai quelle que soit ta décision.

Claire est au lycée. Elle tombe amoureuse et enceinte de Fabien, qui est aussi amoureux d’elle mais pas vraiment prêt à affronter ce qui leur arrive. Claire entame alors un processus d’avortement…

« C’est ce processus que je vous propose de suivre sans manichéisme : le positionnement des proches, l’efficacité des médecins, les doutes et les certitudes qui se mélangent, le tout entrecoupé de flash-back sur l’histoire d’amour, la naissance du désir et ce premier émoi entre Claire et Fabien.

« Je suis pour l’avortement. Je suis pour que les femmes disposent de leur corps. Je suis pour le fait que la décision d’avorter leur appartienne.

Je pense aussi qu’il est des cicatrices que l’on ne regrette pas, mais que l’on n’oublie pas pour autant." écrit C.V. comme Claire Valège, C.V., comme C.V., Curriculum Vitae.

Ce spectacle se vit en immersion sonore, casque sur la tête, sauf à la fin, 1° cachet abortif absorbé.

C'est très bien joué par Juliette Allain qui a, à son actif, au moins 80 représentations.

Dispositif simple, une table, une chaise.

Des techniques d'acteur également simples mais efficces pour les changements de personnages (il s'agit d'un solo d'actrice jouant tous les personnages).

Metteur en scène Johanny Bert, Théâtre de Romette (Auvergne).

Le débat avec le public et le planning familial, avec lecture de textes datant du manifeste des 343 (1971), du manifeste des 331 (1973) et de la loi Simone Veil (17 janvier 1975) a été centré sur les motivations de l'autrice-auteure, sur le personnage de Claire et son choix (c'est mon corps, c'est ma vie), sur la qualité de l'interprétation et sur le dispositif avec casque permettant d'être en direct et de façon intime avec Claire.

L'auteure-autrice a signalé l'importance pour elle d'éviter les clichés, de renverser la relation habituelle mettant l'intime sous la coupe du politique (on se sent et on se met sous le regard et le pouvoir de l'Autre, la pharmacienne, la mère, le médecin, le petit ami, les copines...), elle cherchant plutôt à montrer l'impact possible de l'intime sur le politique (je tiens à décider par moi-même, même si j'ai des doutes, des hésitations, des peurs, je tiens à les gérer moi-même ; les autres, l'Autre, les dispositifs légaux d'aide à l'avortement se mettant au service de mon choix).

Ce débat m'a fait remonter aux années 1974-1980 (retour à Toulon) parce qu'Annie Grosse-Bories a été longtemps secrétaire bénévole au Planning familial 83, avant de devenir assistante sociale, éducatrice spécialisée, puis psychologue clinicienne au CMPP de La Seyne, formatrice à l'école d'assistantes sociales de la Croix-Rouge et enfin psychanalyste (je cite ce parcours parce que révélant sa force d'engagement). C'était rue Peiresc sous la houlette de Jeanine Braendlin à l'époque.

C'est dire si j'ai suivi les luttes du planning familial. Et bien sûr, j'ai soutenu les interventions d'éducation sexuelle du Planning familial au Lycée Rouvière, avec humour déstabilisateur parfois quand par exemple j'ai fait croire que le sida, très destructeur, était renforcé par une autre maladie, le stob, attrapé quand on fait l'amour sans amour.

Dois-je dire que je perçois aujourd'hui le poids terrible de l'initiation sexuelle sur les jeunes, et ce de plus en plus jeune, dès 7 ans, garçons mais aussi filles (on se provoque, alors tu t'es branlée cette nuit...), parce que l'industrie pornographique (particulièrement florissante, entre les mains de mafias) est à l'oeuvre au travers des réseaux sociaux, parce que les réseaux pédophiles, pédo-criminels sont particulièrement puissants et opaques, parce que le tourisme sexuel et la prostitution sont pratiques courantes, ouvertes ou cachées, parce que tellement de possibilités sont proposées, y compris de changements de sexe (homo, lesbienne, drag-queen, bi, trans, woke, cancel-culture), parce que tout semble devenir possible (PMA, GPA grâce aux ventres ukrainiennes, clones, chimères...). Avec l'homme augmenté, l'intelligence artificielle, on va être pucé, prothésé, bionisé, remisé à l'éternité. 

La vie comme la mort sont devenues de vastes champs d'expérimentations, de manipulations (suicide assisté, éternité par cryogénisation... ; film Soleil vert)
En écoutant ce qui se disait, j'ai soudain pris conscience que cette soirée était sous le signe d'une idéologie scientiste, d'un matérialisme dogmatique, d'un athéisme réducteur.

Pris de je ne sais quelle émotion devant l'ampleur de ce que je ressens comme un désastre, j'ai failli ne pas intervenir.

Je l'ai fait tout de même en tentant de socratiser le débat : qu'est-ce qui permet à Claire de dire avec cette certitude, cette assurance qu'à un jour près le cœur du foetus ne bat pas, donc pas de vie, donc pouvant se dédouaner, je ne tue pas.

L'affirmation c'est mon corps et j'en dispose comme je veux, aujourd'hui, me paraît d'une démesure, d'un orgueil décalés par rapport à ce qui m'apparaît comme mystère et miracle.

Ton corps est mystère parce qu'il est une incarnation de la Vie qui te le reprendra puisque naître c'est être voué à la mort, elle-même mystère.

Bienheureux ceux qui savent ce qu'est la mort, néantisation par exemple.

Ta liberté sera le suicide ou l'euthanasie.

Ton corps à naître, ta naissance est miracle même avec le soutien du corps médical, d'une science médicale devenue domination sanitaire d'experts sur les patients (voir avec la Covid).

Il y a un processus en cours bien plus mystérieux que le simple récit qu'en fait un cours de SVT, une rencontre entre spermatozoïde et ovule, division cellulaire, spécialisation cellulaire... Aujourd'hui, on sait que le fameux ADN, (1%), la soi-disant identité infalsifiable, génétiquement immuable (avec maladies génétiques prévisibles) de chacun est un dogme scientiste battu en brèche par les découvertes de l'épigénétique et par les travaux sur les 99% d'ADN dits poubelle, méprisés par les chercheurs américains et étudiés avec succès par les chercheurs russes.

Pour complexifier le tableau, je rajouterai que nous sommes mémoires, que ce sont toutes les mémoires de ce qu'on appelle évolution qui nous constituent, par exemple, l'extraordinaire parcours de l'atome de fer depuis l'explosion d'une super-novae jusqu'à ce qui caractérise notre sang, l'hémoglobine, en passant, oui, oui par le magma terrestre (une molécule d'hémoglobine qui se trouve à l'intérieur d'un globule rouge, ce sont 10000 atomes dont 4 de fer pour capter 4 atomes d'oxygène, transporté par circulation sanguine à chaque cellule du corps).

ou autre fantaisie, les 50000 milliards de bactéries, vieilles de 3,5 à 4,5 milliards d'années et qui colonisent notre ventre, le 2° cerveau, et sans lesquelles il n'y aurait aucune transformation de ce que nous mangeons.
Donc, il y a de quoi même avec la science s'émerveiller et se dire, on ne sait rien car savoir c'est savoir que ce qui reste à trouver est de plus en plus difficile à percer. 

Allant ailleurs vers des traditions spirituelles fort anciennes et quasi-universelles (présentes dans toutes les aires et sociétés), ne peut-on supposer, poser qu'une âme vient s'incarner dans un corps, le temps d'une vie, d'une réincarnation, d'une résurrection et que la mort c'est rendre l'âme, l'âme hors pour une nouvelle réincarnation.

Prolongeant cette intervention, je pense qu'il y a deux approches que je ne souhaite pas opposer, n'invitant personne à faire un choix plutôt qu'un autre

- une approche scientiste qui se sert de la science pour séparer : ça c'est la vie, ça c'est la mort; ça c'est vivant, ça non; distinguer le plaisir et la procréation, ça c'est le propre de l'homme, ce n'est pas le propre des animaux qui rutent par nécessité de reproduction (moins le propre de la femme, dans une société patriarcale mais aujourd'hui elles revendiquent et pratiquent de plus en plus le droit de jouir sans entraves, de vivre leur plaisir clitoridien en solitaire ou pas avec godes ou pas), baiser ou faire l'amour pour le plaisir et par plaisir à 99,9999 % pour deux enfants dans une vie (on peut en devenir addict sans doute), abstinence, beurk, sublimation, késako, satisfaction immédiate, oui, oui, ça urge (d'où viols, forçages de toutes sortes, chantages, méprises sur le consentement non-consenti-consenti-consentant, la fameuse zone grise) ; on le devine : l'éducation sexuelle pour gérer toute cette complexité seulement physique, épidermique (qui ne prend pas en compte, émois, émotions, sentiments, désirs, fantasmes, résistances, réticences, rythmes...) n'est pas une éducation sentimentale, encore moins une éducation à l'amour.
- une approche spirituelle où je considère ma vie comme un cadeau, un don, gratuit fait par la Vie (le contraire du je n'ai pas demandé à naître), cadeau fait par la Vie, sans jugement, par amour inconditionnel, m'aimant aussi bien salaud que saint, héros que bourreau, avorteuse de « mon » fœtus que jeune mère accueillante du fœtus dont une légende raconte
que quand un bébé vient au monde, il connaît les mystères de la création. Mais juste avant sa naissance, un ange pose le doigt sur sa bouche : « chut ! » et l’enfant oublie tout, il vient ainsi au monde innocent…
C’est pourquoi nous avons tous un petit creux au-dessus de la lèvre supérieure, signe de L’Empreinte de l’ange.

« Avant sa naissance, dit le Talmud, l'homme est un pur esprit et possède encore le savoir ultime de ses vies antérieures. C'est alors qu'un ange apparaît et lui enjoint de tenir ce savoir secret. L'ange pose son doigt sur la lèvre de l'enfant et à cet instant précis, le bébé oublie tout pour entrer dans la vie. Du geste de l'ange, il reste une trace: le petit creux qui dessine un fossé entre notre lèvre supérieure et la base de notre nez... Alors seulement, il peut pousser son premier cri. »

La tradition dit, en effet, qu'avant la naissance, l'âme "descendue" dans l'embryon connait "toute la Torah", qu'elle voit la vie qu'elle va mener lors de l'incarnation, les choix qu'elle devra faire et leurs conséquences....
Lors de la naissance, l'ange, en effet, lui pose le doigt sur la bouche afin qu'il oublie ce qu'il sait et ait le plaisir de le redécouvrir, de faire ses choix librement et la trace de ce doigt angélique est le sillon naso labial.

Cette tradition est parfaitement bien exploitée dans "Les bienveillantes" de Jonathan Little lorsque le "héros" rencontre ce vieux juif à qui il manque justement ce sillon naso labial, qui se "souvient" donc de tout y compris du moment de sa mort, et dont la rencontre donne lieu à un dialogue entre la "pensée occidentale" et la tradition juive.

Dit autrement et ça se dit aujourd'hui, ce ne sont pas les parents qui font les enfants mais les enfants (leur âme) qui choisissent leurs parents.

Avec le temps, à 80 ans passés, je suis passé d'une approche à l'autre.

Car la vie nous fait vivre, revivre des expériences. Par exemple Annie qui, entrée à l'hôpital en octobre 2010, revient sur la naissance de Sylvain-Katia et qui me dit un morceau de Sylvain se balade quelque part.

Elle croyait attendre un garçon, arriva une fille. Pas d'échographie à l'époque, en 1968. Et en 2022, je découvre que peut-être, elle attendait des jumeaux homo ou hétérozygotes et qu'un n'est pas apparu.

Voici de récentes découvertes sur ce qui se passe, le microchimérisme foetal-maternel

Pendant la grossesse, les cellules du bébé migrent dans la circulation sanguine de la mère et retournent ensuite dans le bébé, c'est ce qu'on appelle le « microchimérisme fœtal-maternel ». ⁠

Pendant 41 semaines, les cellules circulent et fusionnent et après la naissance du bébé, beaucoup de ces cellules restent dans le corps de la mère, laissant une empreinte permanente dans les tissus, les os, le cerveau et la peau de la mère, et y restent souvent pendant des décennies.

Chaque enfant laissera une empreinte similaire.

Des études ont également montré des cellules d'un fœtus dans le cerveau d'une mère 18 ans après son accouchement.

Des recherches ont montré que si le cœur d'une mère est blessé, les cellules fœtales se précipitent vers le site de la blessure et se transforment en différents types de cellules spécialisées dans la réparation du cœur.

Le bébé aide à réparer la mère, tandis que la mère construit le bébé.

C'est souvent pourquoi certaines maladies disparaissent pendant la grossesse.

C'est incroyable de voir comment le corps de la mère protège le bébé à tout prix, et comment le bébé protège et reconstruit sa mère - afin qu’il puisse se développer en toute sécurité et survivre.

Si vous êtes une maman, vous savez que vous pouvez ressentir intuitivement votre enfant même quand il n'est pas là ...

Eh bien, maintenant il y a une preuve scientifique que les mamans portent leurs enfants pendant des années et des années, même après qu'elles les aient mis au monde.

Pour conclure, à partir de là où j'en suis, je crois que tout est croyance, qu'il n'y a de preuve de rien, des arguments peut-être, que donc ce sont les mots que l'on emploie qui crée ce que l'on prend pour la réalité. Change de mots et tu changes la réalité. Change de mots et tes maux changent.

Dans cet état d'esprit, je trouve particulièrement beau, le récit d'Alain Cadéo, Le ciel au ventre, qui date d'avril 1993 et qui est le dialogue d'un père avec le foetus nautilus attendu par sa femme, foetus qui n'a rien d'inerte, de passif, riche déjà de toutes les convulsions galactiques, de toutes les incandescenses.
C'est aussi ce que j'ai tenté avec le texte Trois femmes (Le corps qui parle)

À Le Revest, le 8 avril 2022

 

 

 

 

un livre majeur

un livre majeur

dans une conversation hier, mercredi 11 octobre 2023, j'ai été amené à dire que depuis quelques temps, je me sentais travaillé par le ventre des femmes, et d'abord celui de l'épousée
sans doute en lien avec une histoire de jumeaux, une phrase de l'épousée lors de son testament oral, le 29 octobre 2010 (il y a un morceau de S. qui se balade quelque part en moi), un mois avant son passage, le 29 novembre 2010,
avec l'intérêt que je porte au micro-chimérisme foetal-maternel depuis qu'il m'a été évoqué lors d'une séance de guérison avec 1.2.3. Soleil (ainsi s'appelle-t-elle), il y a deux ans environ
et voici qu'aujourd'hui sort cet article de Libération sur un livre qui s'annonce essentiel
------------------------------------------------
Il est des livres qui bouleversent notre vision du monde.
Dans les Cellules buissonnières (Premier Parallèle, 2023), la journaliste scientifique Lise Barnéoud relate des cas scientifiques extrêmes qui nous permettent de mieux comprendre la composition de nos propres corps. Comme celui de l’Américaine Karen Keegan, mère de trois enfants, qui s’est vu dire par les médecins : «Deux de vos fils ne correspondent pas à votre ADN.» Une découverte fortuite alors que ceux-ci passaient des examens de compatibilité avec leur mère en vue de lui donner un rein. Idem pour Lydia Fairchild, dont les tests de maternité nécessaires à l’obtention d’une aide sociale aux Etats-Unis révèlent que, d’un point de vue génétique, elle n’est pas la mère de ses deux enfants.
Le livre de Lise Barnéoud est une plongée dans ces résultats scientifiques des plus troublants connus sous le nom de «microchimérisme». Comme la créature mythologique mi-chèvre mi-lion à queue de serpent, beaucoup d’entre nous (tous ?) sont constitués de plusieurs populations de cellules ne contenant pas le même génome. «L’équation maintes fois apprise "1 individu = 1 génome" ne couvre pas toutes les réalités», déconstruit la journaliste scientifique. Mais d’où proviennent ces cellules autres ? Une première piste nécessite de décortiquer les mécanismes de la grossesse et de se pencher sur la notion de «jumeau évanescent».
LA «REINE DES PREUVES»
Tous les embryons ne vont pas au bout de leur développement. Quand une grossesse commence avec deux fœtus mais qu’un seul arrive à son terme, on appelle l’autre un «jumeau évanescent». Ce cas toucherait 10 % à 30 % des naissances uniques. Une trace de ce frère ou de cette sœur jamais né(e) peut perdurer dans le corps de son jumeau avec lequel il a partagé quelques jours le même utérus. Ses cellules ont pu s’insérer dans l’être en formation à côté de lui, allant jusqu’à devenir des constituantes à part entière de certains de ses organes. Dans le cas de Karen Keegan, les médecins pensent même que les deux fœtus ont fusionné. Concrètement, certains de ses ovules contiennent les informations génétiques de Karen et d’autres celles de sa sœur qui n’est jamais née. Cette affaire donne son sous-titre au livre de Lise Barnéoud : L’enfant dont la mère n’était pas née et autres folles histoires du microchimérisme. Le cas de Karen Keegan, décrit dans un article scientifique, a sauvé Lydia Fairchild face à l’administration américaine. En découvrant cette folle histoire, l’avocat de cette dernière lui propose de faire un frottis du col de l’utérus. Bingo, certaines cellules récoltées sont compatibles avec l’ADN de ses enfants. Lydia a bien porté ses enfants, même si elle est génétiquement leur tante. De quoi se faire des nœuds à l’arbre généalogique.
Le microchimérisme n’a pas que des conséquences sur la parentalité. Dans les affaires criminelles, il peut également remettre en cause la «reine des preuves», à savoir l’ADN. Lise Barnéoud raconte ainsi comment, en 2004, la police scientifique de l’Alaska identifie le sperme présent sur une scène de crime comme étant celui d’un individu déjà en prison. L’homme avait des cellules séminales identiques à celles de son frère. Pas de jumeau évanescent dans ce cas précis : le mécanisme de transmission est une greffe de moelle osseuse entre les frangins. La littérature scientifique fleurit de cas similaires où les cellules du donneur sortent de l’organe greffé pour se balader dans le corps du receveur et parfois s’insérer dans d’autres organes sans en altérer le fonctionnement. «Je est un autre», écrivait Rimbaud.
Le microchimérisme bouleverse également les croyances scientifiques. Le dogme dominant pour expliquer le fonctionnement du système immunitaire repose sur la capacité des défenses du corps à distinguer le soi - les cellules du corps qu’il ne faut pas tuer - du non-soi - les cellules étrangères à dézinguer. Cette théorie avait, certes, déjà été fragilisée par la découverte du microbiote, cette flopée de bactéries qui vivent sur la peau ou dans les intestins, essentielles au bon fonctionnement du corps humain. Mais voilà qu’on découvre aussi que certaines parties de notre corps peuvent être constituées de deux populations cellulaires génétiquement distinctes. L’immunité de l’organisme est donc une relation de coopération entre nos cellules, celles dites microchimériques et les micro-organismes.
À TRAVERS LE PLACENTA
La principale source de microchimérisme reste la grossesse. En témoigne la première référence au microchimérisme trouvée par Lise Barnéoud, qui remonte à 1893, quand un médecin allemand trouve des cellules du placenta dans les poumons de femmes mortes en couches. Mais la grossesse est encore insuffisamment explorée par la science moderne. «Quand je voyais écrit, il y a quelques années, dans les manuels de biologie de ma fille, que le placenta ne laissait pas passer les cellules, je n’en revenais pas»,se désole Nathalie Lambert, chercheuse à l’Inserm et spécialiste du microchimérisme, invitée à la présentation du livre à Paris le 21 septembre. Car les échanges entre un fœtus et sa mère vont bien au-delà de quelques nutriments, de l’oxygène et des défenses immunitaires. Le placenta laisse aussi passer des cellules. Ce transit à travers le placenta est même probablement l’une des conditions de réussite de la grossesse. En effet, les cellules de l’embryon se rendent en priorité dans le thymus de la femme enceinte pour inciter le système immunitaire à accepter la présence du fœtus dans son organisme. «Elles s’assurent que l’embryon reçoive le gîte et le couvert», résume Lise Barnéoud.
Si les cellules passent dans un sens, elles peuvent donc passer dans l’autre. Ainsi, la mère donne à son fœtus ses propres cellules et, potentiellement, celles des embryons qu’elle a déjà portés, voire celles de sa propre mère qui peuvent encore être présentes dans son organisme. Dans une étude publiée en 2021 dans la revue The Lancet,Nathalie Lambert a découvert des cellules microchimériques de leur grand-mère dans le sang de cordon de cinq bébés sur 28.
LES CINQ GOMMETTES
Quand elle présente son livre à la presse, Lise Barnéoud propose à chacun de coller une gommette sur son épaule pour chaque voie de transmission prouvée de cellules microchimériques qui nous concerne. Une gommette pour sa mère, une pour sa grand-mère. Une gommette pour chaque grossesse de sa propre mère avant sa naissance. Une gommette si on a subi une transplantation solide ou une greffe de moëlle osseuse. Enfin, pour les femmes, une gommette pour chaque grossesse menée à terme ou non. On a fini avec cinq gommettes sur l’épaule. De quoi sérieusement revisiter le concept de sa propre identité.
Malgré l’importance conceptuelle de ce phénomène, il reste peu étudié avant les années 90. «Nous manquons encore beaucoup d’informations de base sur ces sujets. Comme nous avions du mal à démontrer une application possible, nous n’avions pas suffisamment de financement»,regrette J. Lee Nelson, chercheuse américaine retraitée de l’institut Fred-Hutchinson de Seattle, également là à la présentation du livre à Paris et grande spécialiste du sujet.
Néanmoins, les résultats récents étayent le rôle de ces cellules dans nos corps et relancent l’intérêt des financeurs. Alors, que font-elles, ces cellules porteuses d’un ADN différent mais qui nous constituent ? Est-il dangereux d’être «multi-génétique» ? C’est que ces cellules peuvent se retrouver dans n’importe quel organe.
Dans un article publié dans la revue PlosOneen 2012, J. Lee Nelson trouvait des neurones masculins (contenant des chromosomes XY) dans le cerveau de 37 femmes sur 59 autopsiées. Certains chercheurs pensent même qu’elles peuvent se transmettre par le sperme. «La chanson Can’t Get You Out of My Head [«je ne peux pas te sortir de ma tête», ndlr] n’a jamais semblé aussi juste», se marre aujourd’hui J. Lee Nelson. Les cellules microchimériques peuvent avoir un impact positif ou négatif en fonction des cas, comme souvent en biologie. Lise Barnéoud raconte ces femmes greffées d’un rein qui déclenchent un cancer des années après leur opération. Surprise, leurs cellules cancéreuses sont toutes mâles, donc issues de l’organe greffé. Le microchimérisme pourrait aussi jouer un rôle dans le développement de certaines maladies auto-immunes, dont les trois quarts des victimes sont des femmes, souvent de plus de 45 ans. Enfin, dans les cas de jumeaux évanescents de sexes différents, si des cellules mâles et femelles se côtoient dans le même appareil génital, cela peut donner lieu à des malformations. Comme cette petite Américaine opérée en 1962 et qui présentait du tissu ovarien d’un côté et du tissu testiculaire de l’autre…
LE CÔTÉ OBSCUR
Au début de ses recherches, dans les années 90, J. Lee Nelson a par ailleurs démontré qu’on avait plus de chances de trouver des cellules mâles dans le sang des femmes atteintes de sclérodermie, une maladie auto-immune, que dans le sang de femmes en bonne santé. Voilà pour le côté obscur. Car «ce n’est pas parce qu’on voit des pompiers à chaque fois qu’il y a un incendie, qu’il faut en conclure qu’ils causent l’incendie», temporise Lise Barnéoud.
J. Lee Nelson a d’ailleurs «toujours cru que les bons côtés l’emportaient sur les moins bons». Des études épidémiologiques laissent ainsi penser que les femmes qui ont des cellules mâles dans le sang ont moins de risques de développer certains cancers (sein, ovaires et cerveau). Elles auraient un effet protecteur, donc. De quoi pousser des scientifiques à plancher sur leur effet curatif éventuel. Selim Aractingi, chercheur à l’hôpital Cochin à Paris, obtient des résultats positifs en utilisant ces cellules pour guérir des plaies cutanées et même réparer les tissus après des accidents cérébraux chez la souris. Il espère pouvoir utiliser chez l’humain le potentiel thérapeutique de ces cellules attirées par les zones blessées et capables de s’insérer dans un organe tout en garantissant son fonctionnement. D’autres résultats tendent à prouver que les cellules microchimériques de la mère «éduquent» le système immunitaire de l’enfant. Dernier espoir évident : la possibilité d’augmenter la tolérance des greffes. Mais ce n’est pas pour toute de suite.
Lise Barnéoud Les cellules buissonnières Premier Parallèle, 208 pp., 19 €
---------------------------------------------------
évidemment, j'assisterai jeudi 19 octobre à 19 H à la projection au Royal à Toulon du documentaire de Claire Simon, Notre corps, en sa présence
----------------------------------------------------
Pour résumer ma position aujourd’hui
Naissance = miracle et mystère
Mort = mystère et miracle
(miracle = heureusement qu'on meurt, dixit Marcel Conche)
Ces deux mots, selon moi, n'ont pas à être élucidés, conceptualisés (tentation humaine)
mais doivent induire des attitudes
Le savoir sert à confirmer l’impossibilité de savoir
mais sert aux pouvoirs
Lire la suite

une histoire de la vraie vie / Gabriel/le Guez Ricord

14 Mai 2022 , Rédigé par grossel Publié dans #Albert Camus, #FINS DE PARTIES, #poésie, #pour toujours, #écriture, #vraie vie

découverte par hasard ? et par étapes de la tombe du poète Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988)
découverte par hasard ? et par étapes de la tombe du poète Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988)
découverte par hasard ? et par étapes de la tombe du poète Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988)
découverte par hasard ? et par étapes de la tombe du poète Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988)

découverte par hasard ? et par étapes de la tombe du poète Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988)

12 heures d'escapade dans le sud lubéron, mercredi 11 mai 2022
avant Rognes, un superbe champ de coquelicots
Rognes, halte au marché, la boulangerie au bon pain, le cercle des travailleurs
Lourmarin, très long moment au cimetière dès l'arrivée, comme à chaque fois
tombe d'Albert Camus
tombe d'Henri Bosco
lectures de textes
parce qu'il fait chaud, Annie Bergougnous se met à l'ombre d'un monument funéraire, discret, peu visible, presque en vis à vis de la stèle d'Albert Camus
profondément surprise et émue de découvrir par étapes ce qui va se révéler être la tombe du poète Christian Gabriel/le Guez Ricord.
"Faisant presque face à celle d'Albert Camus, en me penchant par hasard et curiosité sur le carré de pierre reposant aux angles sur quatre cubes de verre que j'ai ensuite pris soin de nettoyer, une émotion puissante à la lecture de ce vers, gravé sur la fine bande de marbre incrustée sur trois de quatre côtés du carré de pierre.
Dépôt de deux roses Pierre de Ronsard
puis lecture de quelques lignes de Velibor Čolič -Manuel d'exil-". A.B.
Impossible de déchiffrer le nom.
arrive une dame qui intéressée par la description que lui fait Annie Bergougnous se met à déchiffrer avec son doigt :
Gabrielle Guez Ricord 1948-1988
Je réagis immédiatement, connaissant bien le parcours de Christian Gabriel/le Guez Ricord, un poète majeur né et mort à Marseille, prix Paul Valéry dès son premier recueil à 17 ans.
Je connais ce poète car il fut un temps au Revest, lors de mon premier mandat municipal avec Charles Vidal et Jacques Rullier (1983-1989), où un imprimeur à l'ancienne éditait Spectres familiers.
L'Annoncée [I], Spectres familiers, Le Revest-les-Eaux, 1983.
Emmanuel Ponsart quitta Le Revest, peu propice à la reconnaissance d'une telle activité et devint le directeur du CipM, le Centre international de poésie de Marseille, installlé à la Vieille Charité.
C'était à l'époque d'un adjoint à la culture de Marseille, Christian Poitevin, connu sous le nom de Julien Blaine, poète performeur
L'inscription :
tu peux voir le corps
et pour lui, l'Ange
la mort a ses images
Or une oeuvre de Guez Ricord porte ce titre
La Mort a ses images, dessin de Jean-Jacques Ceccarelli, Thierry Bouchard, Losne, 1985.
En cherchant dans la biographie de Guez Ricord, je n'ai trouvé nulle part l'indication de son lieu d'inhumation, discret, très fortement pensé et conçu
photos d'Annie Bergougnous dont la curiosité insatiable a permis cette mise à jour
si vous vous rendez au cimetière de Lourmarin pour Camus et Bosco, pensez dorénavant à Guez Ricord
la phrase en trois bribes sur la tranche de la tombe du poète fou et mystique Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988) au cimetière de Lourmarin rien à la face Tu peux voir le corps (côté gauche) et pour lui  l'ange, (côté droit) la mort a ses images (à l'arrière en capitales) voilà une inscription bien pensée, la tombe étant elle-même bien conçue, pieds de verre, plateau granitique, tranche en marbre photos et découverte Annie Bergougnous
la phrase en trois bribes sur la tranche de la tombe du poète fou et mystique Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988) au cimetière de Lourmarin rien à la face Tu peux voir le corps (côté gauche) et pour lui  l'ange, (côté droit) la mort a ses images (à l'arrière en capitales) voilà une inscription bien pensée, la tombe étant elle-même bien conçue, pieds de verre, plateau granitique, tranche en marbre photos et découverte Annie Bergougnous
la phrase en trois bribes sur la tranche de la tombe du poète fou et mystique Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988) au cimetière de Lourmarin rien à la face Tu peux voir le corps (côté gauche) et pour lui  l'ange, (côté droit) la mort a ses images (à l'arrière en capitales) voilà une inscription bien pensée, la tombe étant elle-même bien conçue, pieds de verre, plateau granitique, tranche en marbre photos et découverte Annie Bergougnous

la phrase en trois bribes sur la tranche de la tombe du poète fou et mystique Christian Gabriel/le Guez Ricord (1948-1988) au cimetière de Lourmarin rien à la face Tu peux voir le corps (côté gauche) et pour lui l'ange, (côté droit) la mort a ses images (à l'arrière en capitales) voilà une inscription bien pensée, la tombe étant elle-même bien conçue, pieds de verre, plateau granitique, tranche en marbre photos et découverte Annie Bergougnous

article sur Vincent La Soudière, paru dans Le Monde le jour de l'annonce publique de la mort de Christian Bobin / Jean-Claude Grâce à vos indications, j'étais aujourd'hui sur la route du cimetière de Lourmarin, pour saluer Christian Guez, quand j'ai appris, à la radio, la mort de Bobin. Un article élogieux (de Roger-Pol Droit) sur Vincent La Soudière (Eschaton, édité par Sylvia Massias) venait de paraître dans le Monde du matin. En une journée, étrangement les trois poètes qui ont le plus compté dans ma vie ont été réunis par les circonstances. Au cimetière de Lourmarin, j'ai bien trouvé la tombe là où vous l'avez découverte, et j'ai pensé à vous, aussi.   Merci   marc

article sur Vincent La Soudière, paru dans Le Monde le jour de l'annonce publique de la mort de Christian Bobin / Jean-Claude Grâce à vos indications, j'étais aujourd'hui sur la route du cimetière de Lourmarin, pour saluer Christian Guez, quand j'ai appris, à la radio, la mort de Bobin. Un article élogieux (de Roger-Pol Droit) sur Vincent La Soudière (Eschaton, édité par Sylvia Massias) venait de paraître dans le Monde du matin. En une journée, étrangement les trois poètes qui ont le plus compté dans ma vie ont été réunis par les circonstances. Au cimetière de Lourmarin, j'ai bien trouvé la tombe là où vous l'avez découverte, et j'ai pensé à vous, aussi. Merci marc

Lire la suite