agoras
# balance ton pygmalion Judith Godrèche
49° symphonie cacaphonique aux Césars 2024: beaucoup de césarisés centrés sur des remerciements de famille ou sur leur nombril avec palmes et palmiers, exception de 3 interventions d'étrangères évoquant Assange, Navalny, Gaza, et à mots couverts l'Ukraine; bien sûr Judith s'est exprimée mais disant fortement au milieu : je ne vous entends pas;
photographie d'un milieu trop convaincu sans doute de sa mission de pont entre comme a dit Golshifteh, manquant peut-être d'humilité, chemin vers l'humanité ; de l'humus à l'humain
Judith : des paroles fortes, vraies, des appels à agir sur soi, sur le monde, dans le monde
et lenteur du changement;
ce qu'on croit des lames de fond ne sont que vaguelettes de surface
c'est donc que ça freine de tous les côtés, hommes, femmes, sociétés, politiques, artistes... parce que c'est si ancré dans la nature humaine, que ce n'est pas qu'une construction culturelle et sociétale
ce qui semblerait devoir aller de soi ne va pas du tout de soi
d'où ma conviction-pratique, ne pas vouloir en priorité que le monde change mais me regarder dans le miroir et me mettre en jeu quand de tels faits sociaux globaux se déclenchent et renvoient à chacun une image de ce qu'il croit être, qu'il est à l'instant T; travailler sur soi et pas commenter ou récupérer
par exemple, la faute que constitue ma liste de 1998, 100 livres pour la vie qui ne comprenait que des hommes
par exemple, la mise à mort, façon matador, d'une pulsion sexuelle et d'un sentiment d'amour parce qu'un OUI n'a pas été dit clairement (voir en bas de cet article Métamorphosis et Kosmorgasmik)
et last but not least, sans doute inaudible
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées et que la plainte de Judith Godrèche contre Benoît Jacquot soit jugée
Les César 2024 ratent leur rendez-vous avec l'histoire
Cette 49e cérémonie aurait pu constituer un virage capital pour le cinéma français. Mais malgré le discours important de Judith Godrèche, ça n'est pas ce qui s'est produit.
https://www.slate.fr/story/265935/cesar-2024-judith-godreche-anatomie-chute-regne-animal
Le discours engagé et émouvant de Judith Godrèche - César 2024 - CANAL+
Meilleurs moments de la 49e cérémonie des César 2024 Tout le cinéma de CANAL+ sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/cesar/ Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/ Twitter : ...
Par Valentine Oberti et Lénaïg Bredoux sur Médiapart
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Godrèche ou la prophétie autoréalisatrice
« Je parle, je parle, mais je ne vous entends pas, ou à peine », a lancé Judith Godrèche lors de la cérémonie des César, où elle venait prendre la parole au sujet des violences sexuelles dans le monde du cinéma. Elle ne croyait pas si bien dire. Six minutes durant, elle a interpellé le monde du cinéma sur ses dérives et sa complaisance à l’égard des agresseurs. Dénoncé un système qui les protège. Demandé à ce qu’on en finisse. Bien sûr, elle a été applaudie. Elle a même eu droit à une standing ovation de la salle. « Mais après sa parole, le silence a semblé s’installer à nouveau, (…) la cérémonie a continué son chemin, comme si de rien n’était », écrivent Marine Turchi et Zeina Kovacs dans leur reportage. Il y a bien eu des paroles. Sur la guerre à Gaza, la crise agricole, le climat. Mais une fois encore, le monde du cinéma a démontré, par ce silence quasi-total, son incapacité à affronter ses turpitudes. Certes, on peut se réjouir de la place inédite – facile, puisqu’on ne partait de rien – laissée à la question des violences sexuelles dans une telle cérémonie. Mais il reste encore tant à faire qu’il est difficile de s’en contenter. |
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées et que la plainte de Judith Godrèche contre Benoît Jacquot soit jugée
Icon of French Cinema - Séries et fictions | ARTE
De retour à Paris après des années passées à Los Angeles, une actrice jadis célèbre veut faire son come-back au cinéma. Dans "Icon of French Cinema", Judith Godrèche met en scène son doub...
https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024496/icon-of-french-cinema/
disponible jusqu'au 20/6/2024
L'actrice a porté plainte mardi contre le réalisateur pour "viol sur mineur", après des années de silence, mais également contre un autre cinéaste, Jacques Doillon, pour des faits similaires.
L'actrice a porté plainte mardi contre le réalisateur pour "viol sur mineur", après des années de silence, mais également contre un autre cinéaste, Jacques Doillon, pour des faits similaires.
Judith Godrèche : "Je n'ai jamais été attirée par Benoit Jacquot mais j'ai été son enfant femme"
L'actrice Judith Godrèche vient de déposer plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans". Elle raconte la relation quand elle était ...
L'actrice Judith Godrèche vient de déposer plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans".
Judith Godrèche "Ma relation avec Benoît Jacquot" | INA Stars
Abonnez-vous http://bit.ly/Inastars Thé ou café / Le cercle de minuit | 2010/1995 Quand elle avait 14 ans, Judith Godrèche a eu une relation avec le réalisateur Benoît Jacquot qui en avait 40....
si on compare avec des entretiens antérieurs, on se rend compte de la difficulté à sortir de l'emprise / balance ton génie, ton pygmalion, ce n'est pas facile
La 1ère télé de Judith Godrèche à 18 ans | Archive INA
Abonnez-vous http://bit.ly/Inastars Ramdam | France 3 | 30/10/1990 Interview de Judith Godrèche, alors toute jeune actrice de 18 ans révélé par le réalisateur Benoît Jacquot qui lui offre son...
Comment Judith Godrèche a parlé de sa relation avec Benoit Jacquot | INA
L'enquête pour viols sur mineure visant le réalisateur Benoît Jacquot, ouverte le 7 février 2024 après la plainte de l'actrice Judith Godrèche, vise également le cinéaste Jacques Doillon. L...
Deneuve-Depardieu, ou la contre-histoire du #MeToo à la française
Comment se fait-il que personne n'ait pointé cette coïncidence, entre la tribune Deneuve (le Monde, 9 janvier 2018) et la tribune Depardieu (le Figaro, 25 décembre 2023) ? Les historiens cherche...
dans cet essai de Laure Murat, référence est faite au film de 2011 Les ruses du désir réalisé par Gérard Miller, où à 16' et plus, Benoît Jacquot raconte : Le cinéma sert de « couverture » à des mœurs qui contreviennent à la loi et que « les autres nous envient ». On ne peut pas être plus clair : être cinéaste, c’est le passe-droit miraculeux, l’alibi en béton pour abuser de très jeunes filles. Gérard Miller, lui-même accusé d'agressions sous hypnose, a déclaré au Parisien, qu'il ne ferait plus le même film aujourd'hui
Les ruses du désir : L'interdit - Claude Sarraute, Salvatore Adamo.. Documentaire - 2KF
Le psychanaliste et chroniqueur Gérard Miller recueille les témoignages de personnalités et d'anonymes qui ont transgressé leurs principes pour vivre leur amour. Devant sa caméra : Salvatore A...
à 16' et plus, Benoît Jacquot raconte : Le cinéma sert de « couverture » à des mœurs qui contreviennent à la loi et que « les autres nous envient ». On ne peut pas être plus clair : être cinéaste, c’est le passe-droit miraculeux, l’alibi en béton pour abuser de très jeunes filles.
Judith Godrèche nous tend la main, saisissons-la
Le #MeToo du cinéma français qui se joue, aujourd'hui, sous nos yeux est une brique de plus dans la construction d'un projet politique qui, par le féminisme, renouvellerait la démocratie. (La ...
Le #MeToo du cinéma français qui se joue, aujourd'hui, sous nos yeux est une brique de plus dans la construction d'un projet politique qui, par le féminisme, renouvellerait la démocratie.
Je parle depuis ma petite position, non pas en tant que psychologue ou psychiatre (ce que je ne suis pas), mais plutôt en tant que personne ayant vécu l'emprise. Mes mots ne seront pas beaux, ils...
https://blogs.mediapart.fr/la-plume-de-simone/blog/070224/cetait-de-lamour
Je parle depuis ma petite position, non pas en tant que psychologue ou psychiatre (ce que je ne suis pas), mais plutôt en tant que personne ayant vécu l'emprise.
Janvier 2024 : l'affaire Depardieu qui n'en finit pas de faire couler de l'encre et l'affaire Jacquot dans son sillage marquent un tournant qui ouvre un Metoo à la française et, par un étrange ...
https://blogs.mediapart.fr/diane-katz/blog/260124/nous-les-chaudasses
Janvier 2024 : l'affaire Depardieu qui n'en finit pas de faire couler de l'encre et l'affaire Jacquot dans son sillage marquent un tournant qui ouvre un Metoo à la française
Welcome to Paris : innocent monstre - Blog de Jean-Claude Grosse
https://les4saisons.over-blog.com/2023/12/un-fait-social-global-la-chute-de-l-ogre.html
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le jour d'après/nature et culture/JCG - Blog de Jean-Claude Grosse
Claude Lévi-Strauss, Françoise Héritier, Rousseau, Marshall Sahlins, Pierre Clastres, Sébastien Bohler, Marcel Conche, David Bohm déjà des contributions de poids pour un monde plus léger dè...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/04/le-jour-d-apres/nature-et-culture/jcg.html
écrit pendant le confinement
Des hommes justes Du patriarcat aux nouvelles masculinités Ivan Jablonka Comment empêcher les hommes de bafouer les droits des femmes ? En matière d’égalité entre les sexes, qu’est-ce qu’un « mec bien » ? Il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes.
Comment empêcher les hommes de bafouer les droits des femmes ? En matière d’égalité entre les sexes, qu’est-ce qu’un « mec bien » ? Il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes.
Je me fous à poil ... EP#01 "Je suis comme je suis"
titre putaclic assumé, face caméra sans queue ni tête 100% spontanné, pour vous parler d'amour, d'amour de soi, d'amour de moi ... ça fait un moment que j'ai envie d'oser faire des vidéos qui...
ça me fait penser à une confession de Jeanne-Claude Grosse Emanuelle, nous et moi, doux émois
Emmanuelle, nous et moi (nos émois)/J.C.Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
Sylvia Kristel Noémie Merlant 50 ans après la sortie, le 24 juin 1974, du film Emmanuelle de Just Jaeckin avec Sylvia Kristel est en préparation, une nouvelle version par Audrey Diwan avec Noém...
Une autre voie, une autre voix que la voie-voix d'Ivan Jablonka
(Paroles de Femme-F'âme)
Dans ce jeu pervers, où j’ai été entraînée, très jeune, j’ai choisi la conduite des dominants, avec mes atouts de femme. J’ai brimé le féminin en moi et donné beaucoup de place à mon masculin. J’ai séduit les hommes et adopté l’attitude de la préhension envers les hommes mais aussi envers mon propre féminin que je n’ai pas écouté. Je suis devenue victime et bourreau de moi même. A présent, je demande pardon, je ne veux plus survivre de mes blessures passées. Je suis prête à t’écouter, à t’aimer, à exprimer ce que je ressens et à vivre la joie de l’être. J’ai confiance en ton écoute, j’ai foi dans nos actes. Je demande pardon aux femmes, à la femme que j’ai reniée en moi, je demande pardon au féminin sacré que je n’ai pas honoré à travers ma conduite, je demande pardon aux hommes que j’ai essayé de dominer pour me venger, je demande pardon au masculin sacré que j’ai castré du plaisir de me rencontrer vraiment. A présent je te dis où je ressens tes gestes trop intrusifs et où ils sont bons pour moi. Je t’accueille tel que tu es, sans attente, sans volonté. C’est cet Amour qui m’apprend à être, élève mon esprit et rejoint mon âme.
A chaque Lune
je sens ma force et ma fragilité.
La puissance de ce cycle.
La fragilité due au sang qui s’écoule, sort du corps.
La porosité au monde,
mon humeur sensible.
La force du sang qui nettoie, l’amour du don.
A chaque Lune
je ressens le besoin de Nature, de méditation,
d’écoute intérieure.
Qu’est-ce qui part ?
Qu’est-ce qui vient ?
Les enseignements de Lune
avec l’âge sont plus précis et impératifs.
A chaque Lune
donner à voir ce qui ne se voit pas. Laisser couler ce qu’on ne veut pas voir. Et transmettre la fécondité du cycle
à la Terre.
Nourrir par la sensibilité aiguisée, l’empathie.
Faire fondre la surface
et être, respirer dans la trame du Lien.
C’est de cette richesse intérieure que naît mon art,
je me rends disponible à lui pour mieux l’incarner.
En art ce qui est le plus difficile, selon moi, c’est d’être simple. Pour l’être, je dois passer par des états multiples, me rencontrer sous différentes formes, me regarder dans différents miroirs et tout à coup, quelque chose est là. Je ne sais jamais combien de temps ça va durer sauf quand il y a un cadre avec restitution-exposition. C’est là que j’ai découvert que finalement je pouvais tout le temps être, être tout simplement, donner à voir matières et formes à un instant donné. Tout en restant dans mes complexités de regards, quelque chose peut naître, que j’extrais de moi pour faire œuvre.
J’aime toujours ce jeu de l’attente, comme de celle d’un enfant sauf que je ne sais pas de quelle espèce je suis enceinte, combien de temps va durer la gestation. Comment je vais être transformée, métamorphosée... Sentir le déclenchement naturel de l’accouchement, c’est vraiment merveilleux, addictif, puis vient la jouissance de la naissance.
C’est parce que je suis surprise que je sens que la création est là. Et c’est infini... Il y a toujours du malaise, du bonheur, des chutes, des envols. Des attachements, des silences, des invitations.
Un ami me demandait si je ne cherchais pas ces zones obscures pour créer finalement, comme une fouineuse de personnages peu recommandables afin de me sauver moi- même par mes plus beaux poèmes... Ça me dérangeait qu’il pense cela, même s’il y a surprise, c’est quand même toujours vexant de se faire attraper en pleine masturbation alors que vous pensiez être deux à jouer !
Puis j’ai accepté ces rencontres avec ceux qui servaient le mieux mes personnages pour plonger avec eux dans les aventures sinueuses, romantiques, extatiques, froides... Au fur et à mesure c’est devenu comme un jeu, de trouvailles en trouvailles, je me suis rendue compte que j’étais toujours merveilleusement servie par ces miroirs tendus par la vie. J’ai appris à être plus fine, à reconnaître ceux avec lesquels je vibrais le plus, et ce jeu m’a amené à m’aimer encore d’avantage, jusque dans mes failles les plus obscures, la séductrice, la papillonne, la guerrière, la chieuse, ouf et aussi la dictatrice et évidemment la blessée en souffrance... Je crois que sur ce chemin, j’apprends à être détachée tout en gardant cet élan vers l’autre. Ce sentiment que tout est plus beau car je t’ai aperçu ne serait ce qu’un instant furtif et que dans cet iris nous étions deux et un en même temps.
Après 28 jours de confinement, le 13 avril 2020. Aïdée Bernard
Et ton livre d'éternité ? pages 222-224
À la sortie d'une messe funéraire, une musique retentit et un homme se met à danser, comme s'il étreignait une partenaire invisible.
Notre dernier tango / J.C. Grosse - Les Cahiers de l'Égaré
À la sortie d'une messe funéraire, une musique retentit et un homme se met à danser, comme s'il étreignait une partenaire invisible. Agnès Lassalle, professeur d'espagnol à Saint-Jean-de-Luz,...
https://cahiersegare.over-blog.com/2015/12/notre-dernier-tango-sans-paris-sous-nos-pieds.html
À la sortie d'une messe funéraire, une musique retentit et un homme se met à danser, comme s'il étreignait une partenaire invisible.
Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde d...
La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Au cœur de ce qui s'annonce aujourd'hui comme une révolution romantique, nous sommes en droit de nous interroger : pourquoi faudrait-il faire table rase de notre héritage amoureux ?
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/faut-il-reinventer-l-amour-3374200
émission du 24 février 2024
L'Intime l'Etat
Retour de lecture sur l’essai de Frédéric Dussenne
L’intime, l’état
Apologie du drame
le samedi 13 janvier 2024 à 10:24
Bonjour Jean-Claude. J'espère que tu vas bien. Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Nous étions venus à Le Revest avec les Ateliers de l'Echange et notre diptyque Molière. Tu m'avais donné avant notre départ un exemplaire tout chaud sorti de presse de La lettre au directeur du théâtre que j'ai lu à haute voix dans la voiture qui nous ramenait à Bruxelles. Nous dissolvions notre collectif. Nos larmes coulaient. On se reconnaissait profondément dans ce texte. Je suis attelé à la rédaction d'un essai sur le rapport, dans le théâtre dramatique, entre l'intime et le politique. J'aimerais te le transmettre pour avoir ton avis si ça t'intéresse. Je t'embrasse Frédéric Dussenne
J'ai reçu par mail son essai manuscrit L'intime et l'État, apologie du drame, 119 pages.
Connaissant par FB, l'engagement d'acteur et de citoyen de Frédéric, je n'ai aucune réticence à m'autoriser la lecture.
Je te dirai deux choses, Frédéric :
- quand tu parles de théâtre, 1 - le spectateur, 2 - l'acteur, je te trouve juste;
c'est du vécu, du ressenti, du vrai, du réel; je m'y reconnais comme spectateur d'hier quand je cherchais des spectacles, accueillais des porteurs de projets mais je te le dis : aujourd'hui, je vais de moins en moins au théâtre ou au cirque, trop de productions, peu de créations, peu de diffusion, trop de divertissement; et quand tu passes d'un paradigme athée-matérialiste-lutte des classes-révolution à un paradigme spiritualiste comme cela s'est imposé à moi par cheminement personnel en 2021-2022, alors, tu chemines ailleurs ou tu restes sur-place pour un voyage intérieur
ce que j'ai tenté de dire à Pierre Louis-Calixte qui dans son monologue Molière Matériau(x) traite sa rencontre et sa mise au service de Jean-Baptiste en termes de hasards (approche matérialiste) alors que j'y ai vu une nécessité (de toute éternité);
tu sens le grand écart ? ça déchire le corps, l’esprit, le coeur et ravit l’âme
quand tu tentes de décrire l'état du monde, l'état de la démocratie, là pour moi, tu dois réviser ton récit qui reprend le roman national et mondial dominant, car - c’est une prise de conscience récente chez moi, vers 2022-2023 -, ce roman et ses déclinaisons fascistes, nationalistes, droitistes, extrême-centristes, gauchistes, anarchistes, communistes, est mensonger qu'il s'agisse de la révolution industrielle anglaise, de la révolution française, de la révolution bolchévique, du Moyen-Âge, de la Renaissance, des Lumières; bref, ce qu'on appelle perte de repères est en réalité jeu de colin-maillard dans une forêt équatoriale où tous les sentiers, chemins, routes et autoroutes qu'on y a tracés sont des impasses et des mirages auxquels on nous a fait croire
et l'esprit critique même le plus développé ne se rendrait pas compte des manipulations de masse dont nous sommes bombardées via médias, réseaux... ou qui sont secrètement provoquées
(ce sont sans doute les plus monstrueuses, par exemple, les Projets MK Ultra de la CIA depuis 1951 à Fort Detrick, Maryland;
je ne parle pas évidemment du projet Manhattan, ultra-secret et où deux hommes laissant dans l'ignorance leurs concitoyens et leurs ennemis, pas leurs "alliés" ont décidé de l'usage de la bombe spéciale par deux fois
"Le , le président Harry S. Truman approuve le largage des bombes sur le Japon. Le 24 juillet, l'ordre est relayé par le secrétaire à la Guerre, Henry Lewis Stimson, et le lendemain, le général Thomas Handy envoie un ordre secret au général Spaatz, autorisant le largage de la bombe après le 3 août, « dès que le temps le permettra », sur Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki. Ce sera le seul ordre écrit concernant l'utilisation de la bombe. L'ordre n'évoque pas la nature de l’explosif, se contentant de mentionner une bombe spéciale. Cet ordre fut donné avant même que l'ultimatum de Potsdam ne soit publié." wikipédia)
faut-il en bon complotiste pas con poser l'existence de forces occultes genre mafias, Big pharma, services secrets, labos expérimentaux se vouant à l'organisation du chaos ? (la stratégie du choc, Naomi Klein)
à cette étape, j'ignore ce qu'il faut faire à part
- s'invisibiliser (pour vivre heureux...), extrême prudence dans l'usage des outils internautiques (je ne suis que sur FB, j'ai découragé pratiquement tout like, je réagis à très peu de messages...FB est ma page d'écriture)
- la part du colibri, par exemple user de la pratique du don fiscal pour aider projets, artistes
- les ouvertures que furent la Commune de 1871, les GJ et la tentative de RIC CARL (référendum d'initiative citoyenne, constituant, abrogatoire, révocatoire, législatif)
dans ce sens, je vais soutenir une collection dans Les Cahiers de l'Égaré : Les entrepreneurs du sens
grand festival d'un jour sur cette thématique le samedi 20 avril 2024 de 10 à 23 H au domaine de la Castille à La Crau (1000 personnes attendues)
un livre majeur que je te conseille : ce livre a provoqué une conscientisation du Grand Mensonge
L'impitoyable aujourd’hui d’Emmanuelle Loyer, à compléter avec trois émissions remarquables de Pacôme Thiellement sur Blast
et un récit essentiel Dolly d’un grand cosmologiste bruxellois,
Edgar Diane Gunzig, postfacé par Thomas Gunzig
ou comment Dolly, juif communiste, vivant à Bruxelles, membre de l’orchestre rouge a vécu dans sa chair et compris dès 1931, l’impasse qu’était le sionisme, a combattu dans les Brigades internationales contre Franco…
Molière Matériau(x) / Pierre Louis-Calixte - Blog de Jean-Claude Grosse
le monologue avec un corps d'acrobate contorsionniste, les deux affiches du spectacle Jeudi 14 décembre 2023, 19 H 30, à L'Atelier, fabrique d'imaginaires, 50 places, à Privas, Ardèche, départ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/12/moliere-materiau-x/pierre-louis-calixte.html
la rencontre entre Molière et Calixte, hasards selon Calixte, nécessité selon JCG
le roman national ment / Pacôme Thiellement - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
Marie-Madeleiine par Donatello où Marie-Madeleine se retrouve au coeur d'un autre possible récit national que le roman national qui ment par Pacôme Thiellement j'avais déjà abordé ce thème e...
https://www.bricabracs.fr/2024/01/le-roman-national-ment/pacome-thiellement.html
en 3 épisodes
Dolly / Edgar et Diane Gunzig - Blog de Jean-Claude Grosse
Dolly / le photographe de Mauthausen / Relations d'incertitude Dolly (sorti chez Lamiroy en Belgique en septembre 2023) a été placé sous le sapin par mère Noëlle qui est allée le chercher à ...
https://les4saisons.over-blog.com/2024/01/dolly/edgar-et-diane-gunzig.html
Dolly, juif communiste, vivant à Bruxelles, membre de l’orchestre rouge a vécu dans sa chair et compris dès 1931, l’impasse qu’était le sionisme, a combattu dans les Brigades internationales contre Franco…
2° épisode, 3 - l’écrit, 4 - le conflit ou défense et illustration des nécessités personnelles, collectives du drame porté sur un plateau de théâtre
ces pages sont bruissantes d'Histoire avec sa grande H, d'histoires du metteur en scène, de ses rapports à des auteurs de théâtre, à des acteurs, à l'histoire du théâtre, d'histoires de son enfance-adolescence, de considérations sur la langue d'abord analogique et même plus archaïque que cela, avant de devenir conceptuelle;
ta dénonciation de la société consumériste, de la mondialisation, du marché, de la société du spectacle (Debord n'est jamais cité, ni Vaneigem) est forte mais il me semble que nous sommes déjà sortis de cela, même si ça va demander 20 ans;
ce ne sont pas les attentats du 11 septembre 2001 qui auront provoqué l'effondrement de l'impérialisme américain;
ce qui provoque la défaite de l'Occident, c'est une réorientation géo-stratégique de toutes les puissances du Sud global à travers deux guerres entre autres (Ukraine, Palestine)
et la désintégration de l'éthique protestante au fondement de la puissance économique des USA, qui a su produire toutes les idéologies (théories) nécessaires à justifier sa domination (droits de l'homme, démocratie, axe du mal, Fukuyama, Brzezinski, Huntington, contre-culture ou soft-power de domination culturelle: cinéma, pop-music),
mais aujourd'hui la société américaine est au bord de la guerre civile, le dream de Luther King qui a dit I have a dream et pas we have a dream alors qu’il y avait six organisateurs dont une femme essentielle Anna Hedgeman pour l’organisation, la logistique (250000 personnes) a explosé, n'a jamais eu la moindre chance de se réaliser
le wokisme, dernière idéologie issue des universités américaines, effet-boomerang en partie des philosophies de la déconstruction de la French theory, contribue à cet émiettement,
mais il est peut-être porteur de possibles (small is beautiful d'une part et d'autre part préférer la fluidité à l'identité est peut-être découverte de la surprise, de l'inattendu)
il y a une conviction viscérale chez Frédéric: le moment de fusion spectateur-acteur lors d'une représentation est un moment d'expérience ensemble de ce qui fait commun au travers du traitement du conflit sur scène; le conflit, un procès par exemple, est nécessaire pour refaire cité, société
n'est pas évoquée la possibilité de la compassion, du pardon, ce que savent pratiquer des sociétés premières ou des spiritualités largement répandues sur la planète, l’ho’oponopono
autre pratique, celle de la gratitude pour tout ce qui vit et qu'on vit, sans tri
la découverte par Frédéric qu'il est autre et Autre, expérience sans transmission, expérience personnelle, constitutive, lui a révélé son être et ce faisant son devenir d'acteur et de citoyen; il me semble que ce qui a valu pour lui vaut pour tout un chacun: la transformation ou la réalisation personnelle de chacun, décisive, durable, est en lien avec une expérience propre, où l'inconscient collectif (au sens jungien avec les archétypes, encore plus archaïques et universels que les mythes) joue sa partition car nous sommes plongés dans le grand bain de l’inconscient auquel nous nous livrons pendant nos petites morts nocturnes sous la forme des rêves; parfois, un passeur peut provoquer le déclic; mais c'est quand on est prêt, ouvert, accueillant, que l'épreuve révélatrice, initiatrice s'offre sur notre chemin (coïncidences, synchronicités...); autrement dit: je ne crois pas que la représentation du conflit (jamais sa solution mais la question que le drame pose) soit transformatrice de chacun des membres du collectif rassemblé ce soir-là, surtout le public bourgeois des théâtres (ressentir au profond de moi, le doigt sur la détente comme celui de l’acteur sur le plateau suffira-t-il à me sauver du geste d'appuyer me faisant retrouver mon humanité au bord de mon inhumanité ?)
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article du 10/1/2024 sur le wokisme, livre d'Anne Toulouse
3° et dernier épisode, 5 - la praxis et 6 - l'intime et l'état
le 5 - m'a beaucoup intéressé car parlant de Molière, de l'illustre théâtre, de la troupe, du travail de troupe, de ce vivre et faire ensemble incluant conflits, harmonie, départs, retours, plus important que de faire oeuvre car dans ce vivre ensemble se forge comme un corps collectif qui finit par faire, agir, sans avoir besoin de mots; l'illustre théâtre est reconnu par le jeune Louis XIV et Molière va développer ses comédies dont certaines très noires pour, tout en divertissant, corriger les moeurs, dénoncer l'hypocrisie, le patriarcat, non sous la forme de leçons mais en faisant rire
comme lui Frédéric a provoqué le rire quand, autorisé, il s'est servi de ses longs bras dont il ne savait que faire;
Frédéric raconte sa riche propre expérience de troupe pendant les 10 ans des ateliers de l'échange;
j'ai été arrêté par une remarque sur la double séparation qui survient à la naissance : l'expulsion comme arrachement, le temps du contact peau à peau, du nouveau-né et de la mère, suivi presque tout de suite de la séparation d'avec la mère et de l'emmaillotement; à reprendre, à développer (je me sens de plus en plus travaillé par le ventre des femmes)
le 6 - l'intime et l'état creuse avec beaucoup de redites, l'idée de ce qui se joue lors d'une représentation, la possibilité de vivre ensemble dans la singularité de chacun, ce qui fait société, ce qui fait commun, le vivre-ensemble;
je ne vois pas le monde occidental de façon aussi noire; ni le monde;
je ne suis pas inquiet de ce qu'il croit être le dernier soubresaut du marché, l'individualisme poussé à l'extrême vers le développement, l'épanouissement personnel en égoïste, égocentrique, narcissique, cynique;
la distinction d’Hannah Arendt entre sphère privée et sphère publique ne me semble plus opératoire; on est dans le panopticon, tous vus et voyeurs, le tout contrôle ou contrôle social total, nos données transformées en algorithmes, piégés dans le bocal mondial du virtuel, du miroir dans le miroir dans le miroir à l’infini
évidemment, ce contrôle social total qui s'est manifesté pendant la Covid 19 révèle une évidence : tout État est contre son peuple, aucun État n'est au service de son peuple, tout État est au service d'intérêts particuliers (castes diverses)
comment retrouver ou trouver la souveraineté ? question que les ateliers constituants d'Etienne Chouard permettent de creuser concrètement
Aparté
Jeanne-Claude Grosse -
Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, est en train de se construire un immense complexe sur une île de l'archipel d'Hawaï / 250 millions d'euros / Des architectes aux ouvriers, tous ont dû signer un document ultra-confidentiel, ils ont interdiction absolue de parler du projet à la presse.
J'ai voulu faire ce montage pour mettre dans un ordre cohérent les infos d'Etienne Chouard pour donner une bonne compréhension de ce qu'il nous explique...
https://www.facebook.com/100009945343886/videos/827965017545002
démocratie directe par tirage au sort, ateliers constituants / Etienne Chouard
Le réel même au sens de Lacan se réduit : reste la liberté intérieure qui est liberté d’un esprit, liberté spirituelle me mettant à hauteur des souffrances corporelles, mentales, psychiques qui me sont infligées dans un camp, un goulag.
deux mots sont utilisés: catastrophe et miracle; il insiste sur le fait que des miracles sont possibles, que les catastrophes annoncées ne seront pas nécessairement effectives;
mais le miracle est quotidien, universel:
celui de vivre, de survivre même (le désir de vivre des survivants est souvent admirable, solidaire)
Et quand surviennent massacres ou noyades, il existe des Jean Genet donnant voix et vie aux massacrés durant 36 heures à Sabra et Chatila, du 16 au 18 septembre 1982;
aujourd'hui, il y a massacres anonymes à Gaza et la voix de Gaza Visages;
les noyés de Méditerranée ont leurs statues au fond de cette mer où je refuse désormais de me baigner
la dissolution par le wokisme de toute identité, identification n'est pas que division, extension du domaine des particularismes, des minorités tyranniques, des communautarismes contre la majorité silencieuse, le plus souvent peureuse, incapable de se mettre en branle sauf de rares épisodes;
les mouvements de décolonisation culturelle, de rejet de la blanchité, du suprémacisme blanc, du patriarcat, le combat contre la culture du viol, metoo#, balancetonporc, metoo#theatre, metoo#inceste, le combat des transgenres (Orlando), les combats contre les violences faites aux femmes et contre les féminicides,
contre les maltraitantes infligées aux animaux
(plus de 80 milliards d'animaux terrestres et plus de 300 milliards d'animaux aquatiques abattus chaque année)
la bataille juridique pour la reconnaissance des écocides et autres crimes contre Gaia (Le chiffre est vertigineux : d'après une étude indépendante (en portugais) publiée le 18 juillet par la plateforme collaborative MapBiomas, l'Amazonie a perdu en moyenne dix-huit arbres par seconde en 2021)
sont me semble-t-il des miracles en cours, évidemment sous la forme du conflit et du risque
Je voudrais terminer par plusieurs points :
1 - Et si le miracle passait par une prise de conscience intime, comme une illumination, que tout est connecté, relié, que tout est mémorisé, que chacun est mémoire de l’univers, de la Vie (qui inclut la mort, à désirer, à aimer, la tâche accomplie même si on ne sait pas laquelle) depuis son émergence (peu importe la façon, livre de Jean-Pierre Luminet, L’écume de l’espace-temps), que tout ce que nous vivons, pensons, faisons est livré (sans doute une réplique légèrement déviante, mutante de ce qui a déjà été livré par d’autres, plusieurs fois depuis le mystère-miracle de l’origyne comme tu écris, voire même une réplique à l’identique parce que déjà écrite de toute éternité; la recherche du temps perdu est déjà, avant même son écriture, écrite dans le nombre-univers Pi) à cette mémoire éternelle dans l’instant, comme un don, un présent fait au présent, le seul temps réel, pas sûr ?
Vivre alors sous le double pharmacon : Tu es aimé à égalité avec tout ce que à quoi moi, le Sans Forme (le vide du bol du potier sans lequel le bol ne peut exister), je donne forme, de la bactérie à la galaxie
Tu es mon bien-aimé, dans ta singularité, ton unicité, alors éclate-toi, que Sans Forme expérimente ce que c’est que vivre en Frédéric ou en Jeanne-Claude puisque j’ai choisi, il y a peu de signer ainsi pour affirmer, exprimer, réaliser ma part de féminin
je complète en indiquant que la prise de conscience, la transformation peuvent être accompagnées : psychanalyse, psychothérapies et autres techniques, hypnose, coaching
2 - A propos du langage et de son usage, voici via Benoît Rivillon, un extrait d’un livre récent renvoyant au débat entre Platon et les sophistes que M.Jean-Dominique Michel à co-écrit avec le chercheur en neurosciences Mark Waldman.
" On ne convainc personne.
Une recherche décrite dans le numéro de janvier 2017 de Scientific American montre que plus vous essayez de convaincre une personne qu’une croyance à laquelle elle tient est fausse, plus elle s’y accrochera, en particulier s’il s’agit d’une idée conspirationniste (le covidisme, ou adhésion aveugle à la doxa médiatico-politique au sujet du Covid en fait désormais partie !) ou attribuant de la malveillance à autrui. Les coléreux deviennent encore plus fâchés, les bigots encore plus intolérants, les xénophobes encore plus racistes, les abuseurs encore plus abusifs. Et ceux qui sont en désaccord avec vous auront encore plus de mépris à votre égard, même et surtout si vous avez raison.
Alors, que pouvez-vous faire ? La recherche en neurosciences a souligné l’importance du scepticisme : c’est la seule attitude qui permette de questionner nos propres biais de pensées et nos croyances erronées. Comme nos idées de la réalité sont (pour des raisons neuropsychologiques) par définition largement fausses, il s’agit de la seule posture intellectuellement honnête... et saine d’un point de vue relationnel.
Là où cela se complique, c’est que l’incertitude est en soi une cause de stress neural ; plus une personne ou une société dans son ensemble est ébranlée ou en proie à des tensions, plus elle plébiscite des réponses simplistes. Une récente étude de l’Inserm a montré qu’une enfance vécue dans la précarité et l’insécurité prédispose à voter pour un mode de leadership autoritaire à l’âge adulte. Les dirigeants autoritaires, eux, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour restreindre la liberté de parole de ceux qui sont en désaccord avec eux.
Quand il s’agit de relations personnelles, le mieux est de rester compassionnels et aimables lorsque nous confrontons les biais et les erreurs de pensée de nos proches. La composante identitaire de l’attachement à des croyances erronées est forte, et toute confrontation trop directe ne peut que conduire à l’inverse de l’effet escompté.
Et si vous faites face à des interlocuteurs extérieurs engoncés dans des certitudes fallacieuses, notre conseil : soyez respectueux de votre temps et de votre énergie en les consacrant à quelque chose d’agréable ou d’utile plutôt qu’à la tâche illusoire d’essayer de leur ouvrir l’esprit !"
cette "démonstration" disqualifie les discours faisant appel à la raison, au débat, au dialogue; quid alors des "missions" de l'école ? surtout quand on prend conscience que le langage aujourd'hui ne sert plus à chercher la « vérité », à constater, décrire ce qui est mais sert à manipuler, à discréditer, disqualifier, voire à provoquer le suicide de la harcelée ou la chute de l’ogre ou la démission du poète-aventurier;
l’usage performatif de la langue (quand dire, c’est faire, Austin, un énoncé est fait pour agir, il n’est plus ni vrai ni faux mais une action) l’emporte sur l’usage constatif, cognitif (décrire le monde, le connaître d’où un énoncé est vrai ou faux)
Illustration criante depuis 40 ans : quand on est anti faf, anti FN, RN, on fait monter le % des FN, RN; c'est le paradoxe de certains combats;
ce n'est pas vrai apparemment avec le bashing anti LFI;
il y a donc des questions à se poser du côté de la gauche humaniste, droitdelhommiste, pour la justice, la liberté, l’égalité, la fraternité.
3 - « Apprendre l’empathie, c’est très très bien. C’est structurant pour la personnalité, c’est excellent pour la santé mentale.
Apprendre à débattre sans violence, sans jugement, dans la contradiction, c’est bien aussi.
Ça suppose de savoir réfréner ses pulsions, de savoir maîtriser son agressivité et d’en détourner l’énergie dans le raisonnement.
Ça suppose de savoir Raisonner dans la complexité et de savoir émettre des arguments.
Tout cela participe au recul des violences en même temps qu’au recul de la pensée binaire , primaire et simpliste.
C’est là, il faut le croire, la source du vrai plaisir et même du bonheur. C’est aussi la source du sens profond de l’existence et des perspectives d’avenir.
L’un est indissociable de l’autre.
Neque enim disputari sine reprehensione potest. ("Il ne peut y avoir discussion sans contradiction." Cicéron)
« Quand on me contrarie, on éveille mon attention, non pas ma colère : je m’avance vers celui qui me contredit, qui m’instruit. La cause de la vérité, devrait être la cause commune à l’un et à l’autre. Que répondra-il ? la passion du courroux lui a déjà frappé le jugement : le trouble s’en est saisi, avant la raison ».
Montaigne, De l'art de conférer. » Nathalie Rocailleux
Cette conception était celle de Marcel Conche qui a tenté de fonder en droit (impossible dans les faits) la morale universelle des droits de l’homme sur l’acceptation par un nazi et un juif du dialogue;
imaginez Netanyahu dialoguant avec le Hamas.
Je crois qu’aujourd’hui, c’est d’apprendre à reconnaître les pervers narcissiques, les techniques d’emprise, les techniques pour déjouer la domination, l’exclusion, le harcèlement qui est important, y compris les outils du combat au corps ou d’esquive, apprendre à traverser les peurs en donnant confiance en soi. Il me semble que Gatti avait tenté cela avec des jeunes filles.
Jeanne-Claude Grosse, 27 janvier 2024
Notes sur la transcendance numérique (par Jane Clare Jones)
Texte tiré du deuxième numéro (hiver 2021) de la revue féministe britannique The Radical Notion, également reproduit dans...
https://www.partage-le.com/2024/01/27/notes-sur-la-transcendance-numerique-par-jane-clare-jones/
article remarquable : considérer la pieuvre comme une sorte de réplique évolutionnaire à notre métaphysique dualiste et à la vénération de notre cerveau comme matériel informatique. Le corps entier d’une pieuvre — en particulier ses multiples ventouses sensorielles — est une sensibilité gélatineuse complète, un corps-esprit aquatique sans colonne vertébrale, un corps d’intelligence ondoyant.
une tentative peut-être emphatique : Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Conférence "L'Écume de l'espace-temps"
Prononcée par Jean-Pierre LUMINET, astrophysicien et directeur de recherche CNRS au Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, écrivain et poète.Chapitres:0:0...
https://www.youtube.com/live/oJQM4lDYl7E?si=rfcgcWgwM1h6cfq7
Un acte de langage (ou acte de parole) est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer, inciter, demander, convaincre, promettre, et...
le langage performatif
La Neuro-Communication (le wébinaire commence après 4-5 minutes)
En tant qu'êtres de paroles et de relations, nous passons notre temps à communiquer avec les autres. Lorsque nous sommes dans la sécurité de relations de confiance en parlant de sujets faciles,...
on ne convainc personne
Vous n'êtes pas seuls. Pour des ressources et du soutien: https://anxiete.org/ Je suis très fébrile au moment d'écrire ces quelques lignes. Il y a bientôt un an, je me rendais compte que nous ...
remarquable en particulier sur l'intelligence émotionnelle de 16' 40" à 20'
Danser avec le chaos: Accueillez l'inattendu dans votre vie
L'inattendu ce n'est pas ce que vous attendez, mais plutôt ce qui vous attend...https://monchaos.com
avec le jungien québécois Jean-François Vézina
Armand Gatti : université européenne de création
Eté 2010, Armand Gatti en Corrèze pour son université européenne de création. Première journée, première rencontre pour une trentaine de jeunes stagiaires
Eté 2010, Armand Gatti en Corrèze pour son université européenne de création. Première journée, première rencontre pour une trentaine de jeunes stagiaires attirés par l oeuvre et la démarche créatrice d Armand Gatti. Au programme cette année à Neuvic : les femmes en noir de Tarnac, science et résistance, kung fu et chant
spectacles en cours là-bas et ici
Comment un peintre toulonnais, Alain Le Cozannet, en son atelier du Mourillon, touché par la tragédie des victimes israéliennes du Hamas le 7 octobre et des victimes palestiniennes de Tsahal ...
Comment un peintre toulonnais, Alain Le Cozannet, en son atelier du Mourillon, touché par la tragédie des victimes israéliennes du Hamas le 7 octobre et des victimes palestiniennes de Tsahal, l'armée israélienne à Gaza, depuis le 9 octobre, chaque camp armé voulant au nom de son Dieu, la négation de l'autre camp, son anéantissement, réalise une peinture évolutive et en vient à barrer d'une croix en diagonale sa peinture, retrouvant sa liberté d'artiste par rapport au tragique des événements en pratiquant la négation de la négation. La musique choisie Carmina Burana (1936-1937) de Carl Orff, musique appréciée des dignitaires nazis semble convenir pour accompagner les exactions fascistes des dirigeants politiques et militaires actuels des deux camps. Montage et réalisation Gabriel Louche et JCG, à partir des photos prises par le peintre au fur et à mesure de son travail. La citation finale est de JCG, comme si elle était dite par Handala, le gamin créé par Naji al-Hali. Naji al-Ali, né vers 1937 en Palestine et mort assassiné le 29 août 1987, en Grande-Bretagne, est un caricaturiste palestinien. À la suite de l'exode palestinien de 1948 sa famille s'est réfugiée dans le camp libanais de Ain al-Hilweh. Handala est un personnage créé par Naji al-ali. Il est apparu pour la première fois en 1969 dans le journal koweitien Alsiyassa (La politique). C'est un petit garçon âgé de 10 ans, c'est l'âge qu'avait Naji lorsqu'il avait quitté la Palestine, pieds nus comme tous les enfants qui habitent les camps de réfugiés palestiniens. Handala est situé dans l'espace sans terrain d'appui car il est sans patrie. C'est le témoin de la tragédie de tout un peuple, le personnage est toujours dessiné de dos, visage tourné vers la Palestine.
Palestinian writer killed: Israeli strikes targeted Refaat Alareer's home
Prominent Palestinian writer and activist Refaat Al-areer has been killed in an Israeli air strike on his home in Gaza. Tributes are pouring in for Alareer, recognising his contributions to ...
témoignage impitoyable / aucune fabrication théologico-idéologique sioniste ne peut et ne pourra justifier ce que subit le peuple palestinien depuis 75 ans
Il vous appartient de vivre ! HK chante le dernier poème de Refaat Alareer poète palestinien de Gaza
Le 1er novembre 2023, sachant sa vie ainsi que celle de ses proches en péril, Refaat Alareer, poète et professeur de littérature de Gaza publie sur ses réseaux sociaux ce qui sera son dernier p...
chanson mise en ligne le 10 janvier 2024
Hadriani Relandi Palaestina ex monumentis veteribus illustrata
https://books.google.fr/books?id=R2cRYv3cYLYC&dq=inauthor%3A%22Adriaan%20Reelant%22&hl=fr&pg=PA1086
le livre évoqué par Yves Sokol qui ne tire pas toutes les conclusions implicites de son analyse, qu'on remonte dans le temps fictionnel d'Abraham (aucun enregistrement audio ou vidéo de sa promesse) ou qu'on en arrive à 1948 où il y avait bien des villages et des gens et pas un désert dans cette Palaestina
quand on veut prouver, on trouve à prouver (voir la conclusion)
la preuve, cet article sur la page FB d'Yves Sokol, en date du 15 décembre
L'État juif/Texte entier - Wikisource
Essai d'une solution de la question juive ET ORNÉE D'UN PORTRAIT DE L'AUTEUR IL A ÉTÉ TIRÉ, DE CET OUVRAGE, DIX EXEMPLAIRES SUR PAPIER IMPÉRIAL DU JAPON, NUMÉROTÉS DE I à X ; CINQUANTE EXEM...
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99%C3%89tat_juif/Texte_entier
partir de ce livre, écrit en 1896 ? ou de Palaestina ex monumentis veteribus illustrata (1714) ? ou de la Bible messianique israélite Kadosh ? sachant que si on part de la Bible, on a affaire à des légendes, des fictions / pour Herzl aussi, il n'y avait pas de gens là où il voulait construire un état juif
- La question juive. 71
- Essais de solution tentés jusqu’à ce jour. 76
- Des causes de l’antisémitisme. 81
- Conséquences de l’antisémitisme. 85
- Le projet. 88
- Palestine ou Argentine ? 94
- Le besoin, l’organe, les relations. 96
- Traits principaux. 103
- Affaires immobilières. 105
- L’achat de la terre. 108
- Les constructions. 110
- Habitations ouvrières. 112
- Les ouvriers non professionnels (unskilled labourers). 115
- La journée de sept heures. 117
- L’assistance par le travail. 122
- Le marché. 125
- Autre catégorie d’habitations. 128
- De quelques formes de la liquidation. 130
- Les garanties de la Compagnie. 137
- De quelques travaux de la Compagnie. 142
- Impulsion industrielle. 145
- Les artisans. 149
- L’opération financière. 150
- Les groupes locaux (Transplantation). 159
- La migration par groupes. 161
- Nos Pasteurs. 165
- Les hommes de confiance des groupes locaux. 166
- Les plans des villes. 169
- L’émigration des classes moyennes. 171
- Le phénomène de la foule. 173
- Notre « matériel humain ». 183
- Petites habitudes. 186
- « Negotiorum Gestio ». 191
- Le « Gestor » des Juifs. 199
- La prise de possession. 202
- La constitution. 207
- La langue. 211
- Théocratie. 213
- Les lois. 214
- L’armée. 215
- Le drapeau. 216
- Traités de réciprocité et d’extradition. 217
- Les avantages de l’émigration juive. 220
Il est le fondateur du mouvement sioniste au congrès de Bâle en 1897 et l'auteur de ( L'État des Juifs) en 1896. Il est aussi le fondateur du Fonds pour l'implantation juive pour l'achat de terr...
Il est le fondateur du mouvement sioniste au congrès de Bâle en 1897 et l'auteur de Der Judenstaat (L'État des Juifs) en 1896. Il est aussi le fondateur du Fonds pour l'implantation juive pour l'achat de terres en Palestine , alors territoire géré par l'Empire ottoman. Il est l'un des premiers à mettre en place l'idée d'un État national pour les juifs.
Pourquoi les États-Unis soutiennent-ils Israël ?
Parti Révolutionnaire Communiste
article bien documenté d'un point de vue marxiste, artcile remontant au début du XX° siècle (années 1900-1917)
Conférence "Le conflit israélo-palestinien : question juive, problème arabe" par Henry Laurens
Ancien professeur d'histoire du monde arabe à l'Inalco (1991-2001), Henry Laurens occupe depuis 2003 la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe au Col...
https://www.youtube.com/live/lMZAGlZcNo0?si=_HHy6rJTqBbskEZc
Henry Laurens occupe depuis 2003 la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France. La Question de Palestine (5 volumes parus chez Fayard).
82 eaux-fortes (les désastres de la guerre) + 3 planches (les prisonniers) / édité en 1955 / visuel mis sur la page FB de Joan Sfar, le 6 novembre avec ce commentaire Si tu énerves les deux camps c'est que tu es sur la bonne voie !
"S’asseoir au milieu du désastre,
et devenir témoin,
réveiller en soi cet allié qui n’est autre
que le noyau divin en nous.
... Après avoir traversé une existence très préservée, très occupée à éviter les naufrages, toute cette adresse à passer entre les catastrophes, entre les blessures. Et subitement, après quinze ans de mariage, l’arrivée d’une autre femme, l’arrivée dans une existence préservée d’un autre être, qui du jour au lendemain détruit l’univers que vous vous étiez construit.
Et la traversée, pendant deux ans, trois ans, de la solitude, de l’abandon, dans un pays étranger, dans un village au bout du monde. Et la rencontre du travail de Dürckheim et d’une remarquable femme, son élève, qui travaillait avec la voix.
Alors que j’attendais d’elle qu’elle me donne la force de faire mes bagages, et de partir avec mes fils, elle m’a dit : « Tu restes là, assise au milieu du désastre, là ".
Tout le travail que j’ai fait par la suite avec le corps, avec la présence au monde, aux choses, cette leçon, non seulement d’accepter l’inacceptable, mais d’y entrer, d’y établir ses pénates, entrer dans le désastre, à l’intérieur, et y rester, y rester !
Non pas fuir, mais oser rester, à l’endroit où je suis interpellée, à cet endroit où tombent tous les masques, où tout ce que je n’aurais jamais pu croire s’avère être en moi, tous les démons, toute l’ombre. Les paroles éclatent et tous les démons déferlent dans la vie, la jalousie, l’envie de meurtre, l’autodestruction.
Et je reste là et je regarde...
... Nous connaissons dans notre Occident deux voies quand nous sommes dans un état d’étouffement, d’étranglement. L’une c’est le défoulement, c’est crier, c’est exprimer ce qui était jusqu’alors rentré. Il y a de nombreuses formes de thérapies sur ce modèle et c’est probablement, en son lieu et place, quelque chose de très précieux, pour faire déborder le trop plein. Mais au fond, toute l’industrie audiovisuelle, cinématographique, est fondée sur ce défoulement, cette espèce d’éclatement de toute l’horreur, de tout le désespoir rentré, qui en fait le prolonge et le multiplie à l’infini.
L’autre réponse, c’est le refoulement : avaler des couleuvres, et devenir lentement ce nid de serpents sur deux pattes, avec tout ce que ces vipères et couleuvres avalées ont d’effet destructif sur le corps et l’âme.
Et le troisième modèle qui nous vient d’Extrême-Orient et qu’incarnait Dürckheim : s’asseoir au milieu du désastre, et devenir témoin, réveiller en soi cet allié qui n’est autre que le noyau divin en nous.
J’ai rencontré voilà quatre jours, en faisant une conférence à Vienne, une femme. Et c’est une belle histoire qu’elle m’a racontée qui exprime cela à la perfection. Elle me disait à la perte de son unique enfant, avoir été ravagée de larmes et de désespoir, et un jour, elle s’est placée devant un miroir et a regardé ce visage brûlé de larmes, et elle a dit : « Voilà le visage ravagé d’une femme qui a perdu son enfant unique », et à cet instant, dans cette fissure, cette seconde de non identification, où un être sort d’un millimètre de son désastre et le regarde, s’est engouffrée la grâce. Dans un instant, dans une espèce de joie indescriptible, elle a su : « Mais nous ne sommes pas séparés », et avec cette certitude, le déferlement d’une joie indescriptible qu’exprimait encore son visage. C’était une femme rayonnante de cette plénitude et de cette présence qu’engendre la traversée du désastre.
Il existe, paraît-il, dans un maelström, un point où rien ne bouge.
Se tenir là !
Ou encore, pour prendre une autre image: dans la roue d’un chariot emballé, il y a un point du moyeu qui ne bouge pas. Ce point, trouver ce point.
Et si un seul instant, j’ai trouvé ce point, ma vie bascule, dans la perspective de la grande vie derrière la petite vie, de l’écroulement des paravents, de l’écroulement des représentations.
Un instant, voir cette perspective agrandie..."
Christiane Singer
Du bon usage des crises, Albin Michel, 2001
J'ai tenté d'appliquer cette approche d'assise au milieu du désastre à ce qui se passe depuis le 7 octobre au Moyen-Orient.
En ayant aussi conscience que victimes et bourreaux, nous sommes d'abord des humains
que rien de ce qui est humain ne nous est étranger (Térence)
que chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition (Montaigne).
Naji al-Ali, né vers 1937 en Palestine et mort assassiné le 29 août 1987, en Grande-Bretagne, est un caricaturiste palestinien. À la suite de l'exode palestinien de 1948 sa famille s'est réfugiée dans camp libanais de Ain al-Hilweh. Handala est un personnage créé par Naji al-ali. Il est apparu pour la première fois en 1969 dans le journal koweitien Alsiyassa (La politique). C'est un petit garçon âgé de 10 ans, c'est l'âge qu'avait Naji lorsqu'il avait quitté la Palestine, pieds nus comme tous les enfants qui habitent les camps de réfugiés palestiniens. Handala est situé dans l'espace sans terrain d'appui car il est sans patrie. C'est le témoin de la tragédie de tout un peuple, le personnage est toujours dessiné de dos, visage tourné vers la Palestine.
Handala : l'icône de la résistance palestinienne
Les clés du Moyen-Orient est un site d'information sur l'histoire et l'actualité du Moyen-Orient. Selon la ligne éditoriale du site : " Comment (...)
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Handala-l-icone-de-la-resistance-palestinienne
Handala : l'icône de la résistance palestinienne
En , son œuvre était interdite d’exposition au Salon international du livre d'Alger (SILA) sur ordonnance du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs algérien.
En 2013, la statue qui lui avait été érigée à Maaret el-Noomane, sa ville de naissance, a été jetée à bas de son socle et décapitée par un groupe djihadiste armé.
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Les Juifs d’Evguéni Tchirikov. pièce écrite en 1903, suite au pogrom de Kichiniov, pendant la Pâque orthodoxe du 6 au 8 avril 1903, éditée en 1906 par Gorki, immédiatement censurée et jamais rééditée.
Les Juifs d’Evguéni Tchirikov. pièce écrite en 1903, suite au pogrom de Kichiniov, pendant la Pâque orthodoxe du 6 au 8 avril 1903, éditée en 1906 par Gorki, immédiatement censurée et jamais rééditée.
Le pogrom (3 lignes décrivent les atrocités commises, page 15, je ne les reproduis pas) avait eu un immense retentissement, faisant suite au retentissement mondial de l’interminable affaire Dreyfus. Une grande collecte pour les victimes avait été organisée. Y avaient participé entre autres Tolstoï, Tchekhov.
Ce qui est remarquable avec Les Juifs, c’est qu’elle est écrite par un Russe, non par un Juif, tentant de nous faire vivre de l’intérieur d’une maison (mot essentiel en Russie), les doutes, espoirs, angoisses, épreuves d’une famille juive, celle du vieil horloger Leïser Frenkel.
La pièce fut créée en décembre 1904 à Berlin, fit une tournée mondiale, Vienne, Oslo, Londres, New York (un an aux USA).
Elle est créée en Russie même fin 1905. Meyerhold en fit une mise en scène, en février 1906, jouée 3 fois.
En France, la pièce ne fut jouée qu’une fois en juin 1933, au Théâtre du Vieux-Colombier, un an après la mort de Tchirikov, et peu après l’arrivée de Hitler au pouvoir, dans une traduction et une mise en scène de Georges Pitoëff, soirée de gala au profit du Fonds juif international dont la mission était de favoriser l’installation en Palestine des Juifs allemands exilés. La traduction de Pitoëff n’a pas été retrouvée, jamais publiée.
2023, résurrection de cette pièce par les soins d’André Markowicz, 120 ans après son écriture, 90 ans après sa seule représentation en France.
Ma lecture :
Pièce en 4 actes. 150 pages.
1° acte : un acte éminemment politique, idéologique, historique. Échanges vifs et argumentés entre des jeunes gens, l’un sioniste, voulant retourner aux sources, recréer un foyer juif en Palestine. Il est le seul à défendre cette vision. Les autres sont marxistes, il y a des juifs, des russes dont un ouvrier, certains, sont socio-démocrates, sur la ligne du réformisme (August Bebel est cité), d’autres, révolutionnaires, sur la ligne de la rupture avec le capitalisme, y compris avec les riches Juifs.
2° acte : on entre dans l’intimité de la famille, dans les envies et projets des uns et des autres. Émerge le personnage de Lia, la fille du vieil horloger. Elle est aimée du sioniste Nachman (26 ans), aime un chrétien russe, révolutionnaire, Bérézine. Dilemme. Beaucoup d’interruptions. Cette vieille maison juive, succession de pièces, atelier, entrepôt, cuisine, chambres, salle à manger, cave, on y entre, on en sort sans frapper, par différentes entrées et sorties. Des Russes passent, des Juifs arrivent dont le frère du vieil horloger, Aaron (55 ans) et sa famille. Des rumeurs courent sur un pogrom annoncé à Kichiniov.
3° acte : les menaces se précisent, des pierres sont jetées, des insultes proférées; que faire ? Fuir, se défendre revolver en mains, se tuer, espérer la solidarité des ouvriers russes, l’intervention de la police; accepter les humiliations, la mort atroce sous les moqueries ?
4° acte : le plus court (17 pages), le pogrom en acte
violente dispute entre le vieil horloger (60 ans) et son fils Boruch ((22 ans), le frère aîné de Lia (18 ans). Boruch et Lia, étudiants, sont interdits de poursuite d’études, pour désordres, ce qui provoque la colère de Leïser, reniant son fils. Bérézine, russe orthodoxe et camarade de Boruch tente de sauver Lia en l’incitant à fuir avec lui. Elle refuse et finit par se suicider avec le revolver de Bérézine, lui-même tué par les pogromistes.
Ça n’arrête pas d’entrer et de sortir. Certains meurent de peur ou de vieillesse.
Des personnages, on passe aux voix sans visage, à leurs injures, insultes, projets de viols, d’assassinats jusqu’à la confusion finale. La police annoncée, le pogrom reflue, des ouvriers solidaires sont maintenant sur les lieux, Nachman cesse d’utiliser son revolver.
J’avoue avoir hésité à lire le 4° acte. S’il y avait eu des actes, j’aurais regretté la lecture. Là, on n’entend que les voix des « monstres », des salopards, de la haine anti-sémite. Il faut de l’imagination pour passer
Le peintre et Gaza - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
Ce matin j'ai appris que le mot français gaze (tissu de coton, très léger et transparent, servant pour la fabrication de compresses) vient du mot arabe ou Gaza parce que les Gazaouis sont des ...
peinture évolutive d'Alain Le Cozannet, réalisée entre le 7 octobre et le 19 novembre en son atelier du Mourillon
JCG : l'écriture évolutive de cet article,
écrit sans voir d'images, de vidéos, sans écouter les médias, en évitant tout ce qui est tranché comme un couperet idéologique ou religieux, en lisant des articles parfois fort anciens, en faisant des recherches,
écrit du 9 octobre au 22 novembre,
écrit sans colère ni tristesse ni détresse sans espoir
se justifie par l'horreur de ce qui s'est déroulé, se déroule et par les conséquences, les bouleversements qui ne manqueront pas de se produire
le 7 octobre = massacres perpétrés par le Hamas = crimes de guerre
j'ai cherché des responsables
Cheikh Yassine, Yahya Sinwar, Mohammed Deif
https://www.jeuneafrique.com/1491625/politique/du-cheikh-yassine-a-deluge-dal-aqsa-genese-du-hamas/
https://www.jeuneafrique.com/1501644/politique/yahya-sinwar-leader-du-hamas-lart-de-la-manipulation/
et par la réaction de vengeance qui s'en suit =
le choix militaire fait par le gouvernement d'extrême-droite israélien de traiter toute la population de Gaza comme ennemie, comme des "animaux humains" peut être caractérisé juridiquement
ou comme crime contre l'humanité
ou comme génocide;
FLASH | "Le nord de #Gaza est plus beau que jamais. Tout faire exploser et tout aplatir est un régal pour les yeux. Nous allons distribuer des parcelles à tous ceux qui se sont battus pour Gaza, et aux expulsés de Gush Katif", a publié le ministre israélien du Patrimoine, Amichai #Eliyahu, sur Facebook. le 3 novembre, 9:37 AM
même caractérisation pour ce qui se passe à bas bruit au Haut-Karabagh;
la CPI pourrait d'ores et déjà engager des poursuites mais, hasard ?, ni Israël ni USA ni Russie n'ont ratifié le statut de Rome créant la CPI en 2002
j'ai fait choix, en les reproduisant, ou en donnant les hyper-liens, d'un certain nombre d'analyses, d'interventions, de prises de position (venues essentiellement d'Israël et de Palestine)
j'ai fait choix de contextualiser (le rôle du sionisme révisioniste et de son leader Vladimir Jabotinski (1880-1940) / position d'Einstein et d'Arendt après le massacre de 1948 par le parti de la liberté de Menahem Begin, continuateur de Jabotinski)
NB : le père de Netanyaou fut le secrétaire de Jabotinski (théoricien du Grand Israël)
j'ai fait entendre des points de vue me semblant proposer des solutions en me positionnant par rapport à elles
deux questions me semblent essentielles
l'une politique : 1 ou 2 États ?
(2 États semblent être définitivement un échec)
l'autre philosophique : un modèle de gouvernement peut-il prétendre à l'universalité de droit ? la démocratie peut-elle être déclarée de droit universelle et faire valoir dans les faits, y compris par la force, sa suprématie ?
Lettre de démission de Craig Mokhiber, directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l’Homme adressée le 28 octobre 2023 au Haut-commissaire des droits de l’Homme, Volker Turk.
Craig Mokhiber
Monsieur le Haut Commissaire,
Ceci sera ma dernière communication officielle en tant que directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l’homme (OHCHR).
Je vous écris dans un moment de grande détresse pour le monde, y compris pour beaucoup de nos collègues. Une fois encore, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux, et l’Organisation que nous servons semble impuissante à l’arrêter. En tant que personne ayant enquêté sur les droits de l’homme en Palestine depuis les années 1980, ayant vécu à Gaza comme conseiller des Nations unies pour les droits de l’homme dans les années 1990, et ayant effectué plusieurs missions de défense des droits de l’homme dans le pays avant et depuis ces périodes, cette situation me touche personnellement.
C’est encore dans ces locaux de l’ONU que j’ai travaillé lors des génocides contre les Tutsis, les musulmans bosniaques, les Yazidis et les Rohingyas. Dans chaque cas, alors que la poussière était retombée sur les horreurs perpétrées contre des populations civiles sans défense, il devenait douloureusement évident que nous avions manqué à notre devoir de répondre aux impératifs de prévention des atrocités de masse, de protection des personnes vulnérables et d’obligation d’exiger que les auteurs de ces actes rendent des comptes. Il en a été de même avec les vagues successives de meurtres et de persécutions à l’encontre des Palestiniens, tout au long de l’existence des Nations unies.
Monsieur le Haut Commissaire, nous échouons à nouveau.
En tant que juriste spécialisé dans les droits de l’homme, avec plus de trente ans d’expérience dans ce domaine, je sais bien que le concept de génocide a souvent fait l’objet d’exploitation politique abusive. Mais le massacre actuel du peuple palestinien, ancré dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d’épuration systématiques, entièrement fondé sur leur statut d’Arabes, et associé à des déclarations d’intention explicites des dirigeants du gouvernement et de l’armée israéliens, ne laisse aucune place au doute ou au débat. À Gaza, les habitations, les écoles, les églises, les mosquées et les établissements médicaux sont attaqués sans raison et des milliers de civils sont massacrés. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem occupée, les maisons sont saisies et réattribuées en fonction uniquement de la race. Par ailleurs, de violents pogroms perpétrés par les colons sont accompagnés par des unités militaires israéliennes. Dans tout le pays, l’apartheid règne.
Il s’agit d’un cas d’école de génocide. Le projet colonial européen, ethno-nationaliste, de colonisation en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène en Palestine. Qui plus est, les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni et d’une grande partie de l’Europe sont totalement complices de cet horrible assaut. Non seulement ces gouvernements refusent de remplir leurs obligations conventionnelles “d’assurer le respect” des conventions de Genève, mais ils arment activement l’offensive, fournissent un soutien économique, des renseignements, et couvrent politiquement et diplomatiquement les atrocités commises par Israël.
De concert avec tout cela, les médias corporatifs occidentaux, de plus en plus aux ordres des gouvernements, sont en totale rupture avec l’article 20 du PIDCP (ndt, Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté en 1966), déshumanisant les Palestiniens sans cesse pour justifier le génocide, et diffusant la propagande guerrière et les appels à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constituent une incitation à la discrimination, à l’hostilité et à la violence. Les entreprises de réseaux sociaux basées aux États-Unis étouffent les voix des défenseurs des droits de l’homme tout en amplifiant la propagande pro-israélienne. Les gendarmes du lobby israélien sur le net et les GONGOS (ndt, organisations non gouvernementales soutenues par des gouvernements) harcèlent et diffament les défenseurs des droits de l’homme, les universités et employeurs occidentaux collaborent avec eux pour punir ceux qui osent s’élever contre les atrocités. À la suite de ce génocide, ces acteurs devront également rendre des comptes, comme ce fut le cas pour la radio des Milles Collines au Rwanda.
Dans de telles circonstances, notre organisation est plus que jamais appelée à agir de manière efficace et fondée sur des principes. Mais nous n’avons pas relevé ce défi. Le pouvoir de protection du Conseil de sécurité a de nouveau été bloqué par l’intransigeance des États-Unis, le secrétaire général est attaqué pour ses lègères protestations et nos mécanismes de défense des droits de l’Homme font l’objet d’attaques calomnieuses soutenues par un réseau organisé en ligne qui défend l’impunité.
Des décennies de distraction par les promesses illusoires et largement décevantes d’Oslo ont détourné l’Organisation de son devoir essentiel de protection du droit international, des droits de l’Homme et de la Charte elle-même. Le mantra de la “solution à deux États” est devenu une plaisanterie ouverte dans les couloirs de l’ONU, à la fois pour son impossibilité absolue dans les faits et pour son incapacité totale à tenir compte des droits humains inaliénables du peuple palestinien. Le soi-disant “Quartet” n’est plus qu’une feuille de vigne pour l’inaction et la soumission à un statu quo brutal. La référence (écrite par les États-Unis) aux “accords entre les parties elles-mêmes” (au lieu du droit international) a toujours été un tour de passe passe évident, destiné à renforcer le pouvoir d’Israël contre les droits des Palestiniens occupés et dépossédés de leurs biens.
Monsieur le Haut Commissaire, j’ai rejoint cette Organisation dans les années 1980, parce que j’y ai trouvé une institution fondée sur des principes et des normes qui étaient résolument du côté des droits de l’Homme, y compris dans les cas où les puissants États-Unis, Royaume-Uni et Europe n’étaient pas de notre côté. Alors que mon propre gouvernement, ses institutions subsidiaires et une grande partie des médias nord-américains soutenaient ou justifiaient encore l’apartheid sud-africain, l’oppression israélienne et les escadrons de la mort d’Amérique centrale, les Nations unies défendaient les peuples opprimés de ces pays. Nous avions pour nous le droit international. Nous avions pour nous les droits humains. Nous avions pour nous les principes. Notre autorité était ancrée dans notre intégrité. Mais ce n’est plus le cas.
Au cours des dernières décennies, des membres importants des Nations unies ont cédé au pouvoir des États-Unis et à la peur du lobby israélien, abandonnant ces principes et renonçant au droit international lui-même. Nous avons beaucoup perdu dans cet abandon, notamment notre propre crédibilité mondiale. Mais c’est le peuple palestinien qui a subi les plus grandes pertes à cause de nos échecs. L’ironie de l’histoire veut que la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) ait été adoptée l’année même où la Nakba a été perpétrée contre le peuple palestinien.
Alors que nous commémorons le 75e anniversaire de la DUDH, nous ferions bien d’abandonner le mythe éculé selon lequel la DUDH est née des atrocités qui l’ont précédée, et d’admettre qu’elle est née en même temps que l’un des génocides les plus atroces du XXème siècle, celui de la destruction de la Palestine. D’une certaine manière, les auteurs de la Déclaration promettaient les droits de l’homme à tout le monde, sauf au peuple palestinien. N’oublions pas non plus que les Nations unies ont commis le péché originel de faciliter la dépossession du peuple palestinien en ratifiant le projet colonial européen qui s’est emparé des terres palestiniennes et les a remises aux colons. Nous avons tant à nous faire pardonner.
Mais la voie de l’expiation est claire. Nous avons beaucoup à apprendre de la position de principe adoptée ces derniers jours dans les villes du monde entier, où des millions de personnes s’élèvent contre le génocide, même au risque d’être battues et arrêtées. Les Palestiniens et leurs alliés, les défenseurs des droits de l’homme de tous bords, les organisations chrétiennes, musulmanes et les voix juives progressistes qui disent “pas en notre nom”, montrent tous la voie. Il ne nous reste plus qu’à les suivre.
Hier, à quelques rues d’ici, la gare Grand Central de New York a été complètement envahie par des milliers de juifs défenseurs des droits de l’homme, solidaires du peuple palestinien et exigeant la fin de la tyrannie israélienne (nombre d’entre eux risquant d’être arrêtés). Ce faisant, ils ont balayé en un instant l’argument de propagande de la hasbara israélienne (et le vieux cliché d’antisémitisme) selon lequel Israël représenterait en quelque sorte le peuple juif. Ce n’est pas le cas. Et, en tant que tel, Israël est seul responsable de ses crimes. Sur ce point, il convient de répéter, malgré les calomnies du lobby israélien, que la critique des violations des droits de l’homme par Israël n’est pas antisémite, pas plus que la critique des violations saoudiennes n’est islamophobe, la critique des violations du Myanmar n’est anti-bouddhiste, ou la critique des violations indiennes n’est anti-hindouiste. Lorsqu’ils cherchent à nous faire taire en nous calomniant, plutôt que faire silence, nous devons élever la voix. J’espère que vous conviendrez, Monsieur le Haut Commissaire, qu’il s’agit là de l’essence même du parler vrai aux puissants.
Mais je trouve également de l’espoir dans tous ces membres des Nations unies qui,en dépit des énormes pressions exercées, ont refusé de compromettre les principes de l’Organisation en matière de droits de l’homme. Nos rapporteurs spéciaux indépendants, nos commissions d’enquête et nos experts des organes de traités, ainsi que la majorité de notre personnel, ont continué à défendre les droits humains du peuple palestinien, alors même que d’autres membres des Nations unies (même au plus haut niveau) ont honteusement courbé l’échine devant les puissants. En tant que gardien des normes et standards en matière de droits de l’homme, le HCDH (ndt Haut-Commissariat aux droits de l’homme) a le devoir particulier de défendre ces normes. Notre tâche, je crois, est de faire entendre notre voix, du secrétaire général à la dernière recrue des Nations unies et, horizontalement, dans l’ensemble du système des Nations unies, en insistant sur le fait que les droits humains du peuple palestinien ne font l’objet d’aucun débat, d’aucune négociation, ni d’aucun compromis, où que ce soit sous la banière bleue.
À quoi ressemblerait donc une position fondée sur les normes de l’ONU ? À quoi travaillerions-nous si nous étions fidèles à nos exhortations rhétoriques sur les droits de l’homme et l’égalité pour tous, la responsabilité pour les criminels, la réparation pour les victimes, la protection des personnes vulnérables et l’autonomisation des détenteurs de droits, le tout dans le cadre de l’État de droit ? La réponse, je crois, est simple – si nous avons la lucidité de voir au-delà des écrans de fumée de la propagande qui déforment la vision de la justice pour laquelle nous avons prêté serment, le courage d’abandonner peur et déférence à l’égard des États puissants et la volonté de brandir l’étendard des droits de l’homme et de la paix. Certes, il s’agit d’un projet à long terme et d’une voie escarpée. Mais nous devons commencer maintenant à moins de nous abandonner à une horreur indicible. Je vois dix points essentiels :
- Une action légitime : tout d’abord, nous devons, au sein des Nations unies, abandonner le paradigme d’Oslo, qui a échoué (et qui est en grande partie fallacieux), sa solution illusoire à deux États, son Quartet impuissant et complice, et le détournement du droit international aux diktats de son supposé bien-fondé politique. Nos positions doivent se fonder sans équivoque sur les droits de l’homme et le droit international.
- Une vision claire : nous devons cesser de prétendre qu’il s’agit simplement d’un conflit territorial ou religieux entre deux parties belligérantes et admettre la réalité de la situation, à savoir qu’un État au pouvoir disproportionné colonise, persécute et dépossède une population autochtone sur la base de son appartenance ethnique.
- Un État unique fondé sur les droits de l’homme : nous devons soutenir l’établissement d’un État unique, démocratique et laïque dans toute la Palestine historique, avec des droits égaux pour les chrétiens, les musulmans et les juifs, et, par conséquent, le démantèlement du projet colonialiste profondément raciste et la fin de l’apartheid sur tout le territoire.
- Lutte contre l’apartheid : nous devons réorienter tous les efforts et toutes les ressources des Nations unies vers la lutte contre l’apartheid, comme nous l’avons fait pour l’Afrique du Sud dans les années 1970, 1980 et au début des années 1990.
- Retour et indemnisation : nous devons réaffirmer et insister sur le droit au retour et à l’indemnisation complète de tous les Palestiniens et de leurs familles qui vivent actuellement dans les territoires occupés, au Liban, en Jordanie, en Syrie et dans la diaspora à travers le monde.
- Vérité et justice : nous devons appeler à un processus de justice transitionnelle, utilisant pleinement les décennies d’enquêtes, de recherches et de rapports accumulés par l’ONU, afin de documenter la vérité et garantir la responsabilité de tous les criminels, la compensation pour toutes les victimes et la réparation des injustices documentées.
- Protection : nous devons insister sur le déploiement d’une force de protection de l’ONU dotée de ressources suffisantes et d’un mandat solide pour protéger les civils du fleuve à la mer.
- Désarmement : nous devons plaider pour le retrait et la destruction des stocks massifs d’armes nucléaires, chimiques et biologiques d’Israël, évitant ainsi que le conflit ne conduise à la destruction totale de la région et, qui sait, au-delà.
- Médiation : nous devons reconnaître que les États-Unis et les autres puissances occidentales ne sont pas des médiateurs crédibles, mais plutôt des parties prenantes du conflit, qui sont complices d’Israël dans la violation des droits des Palestiniens, et nous devons les affronter en tant que tels.
- Solidarité : nous devons ouvrir grand nos portes (et celles du secrétariat général) aux légions de défenseurs des droits de l’homme palestiniens, israéliens, juifs, musulmans et chrétiens qui sont solidaires du peuple de Palestine et de ses droits, et mettre un terme au flux incontrôlé de lobbyistes israéliens vers les bureaux des dirigeants de l’ONU, où ils prônent la poursuite de la guerre, de la persécution, de l’apartheid et de l’impunité, tout en dénigrant nos défenseurs des droits humains à cause de leur position de principe sur les droits des Palestiniens.
Il faudra des années pour y parvenir, et les puissances occidentales nous combattront à chaque étape du processus, c’est pourquoi nous devons faire preuve de fermeté. D’ores et déjà, nous devons œuvrer pour un cessez-le-feu immédiat et la fin du siège de Gaza, nous opposer au nettoyage ethnique de Gaza, Jérusalem, Cisjordanie (et ailleurs), documenter l’assaut génocidaire à Gaza, contribuer à apporter aux Palestiniens une aide humanitaire massive et les moyens de la reconstruction, prendre soin de nos collègues traumatisés et de leurs familles, et nous battre comme des diables pour que la démarche des bureaux politiques de l’ONU soit basée sur des principes.
L’échec des Nations unies en Palestine jusqu’à présent n’est pas une raison pour nous de renoncer. Au contraire, il devrait nous encourager à abandonner le paradigme passé qui a échoué, et à adopter pleinement une ligne de conduite plus fondée sur des principes.
En tant qu’OHCHR, rejoignons avec audace et fierté le mouvement anti-apartheid qui se développe dans le monde entier, en ajoutant notre logo à la bannière de l’égalité et des droits de l’homme pour le peuple palestinien. Le monde nous observe. Nous devrons tous rendre compte de notre position à ce moment crucial de l’histoire. Prenons le parti de la justice.
Je vous remercie, Monsieur le Haut Commissaire Volker, d’avoir écouté ce dernier appel de mon bureau. Dans quelques jours, je quitterai le Bureau pour la dernière fois, après plus de trois décennies de service. Mais n’hésitez pas à me contacter si je peux être utile à l’avenir.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,
JCG : discours droits de l'homme qui ne se pose pas la question des possibilités de réalisation des propositions faites
ONU aujourd'hui déconsidérée et démunie car divisée avec un péché originel, la création sans l'accord des pays arabes, d'un État israélien en 1948
Occident partisan pratiquant le deux poids deux mesures entre Israël et Palestine, entre Ukraine et Russie, entre Taïwan et Chine...,
affirmation de plus en plus forte de nouveaux empires et d'autres formes de gouvernement (dictatures selon la nomenclature "officielle") même mises au ban de la soi-disant "communauté internationale" que la démocratie pluraliste dite représentative, contestable et de plus en plus contestée, surtout quand on voit se multiplier les régimes d'extrême-droite ou d'extrême-centre, autoritaires et répressifs...
La préconisation d'un Etat unique, démocratique et laïque, selon le modèle français (de plus en plus bousculé) qui semble ce qui serait le meilleur modèle se heurterait aux pratiques majoritaires dans le monde et surtout au Proche et Moyen-Orient, de nature communautaristes.
la position de Jean-Pierre Grosse
En Israel, s’affrontent 2 factions fascistes (Netanyaou + ultra-orthodoxes / Hamas ) dont l’objectif majeur est d’anéantir l’autre. Toutes 2 sont coupables de crimes de guerre etc .. La violence ne résoudra rien sinon créer de nouvelles générations de terroristes. Je doute qu’un accord soit possible tant que ces dirigeants sont au pouvoir.
La solution d’un état ne me paraît pas possible : trop de haine accumulée.
La solution à 2 états me paraît la seule viable MAIS pour cela, il faudrait :
- Transférer tous les Gazaouis (2 M) en Cisjordanie - actuellement un gruyère occupé par Israël – qui deviendrait un véritable état indépendant
- Et tous les colons (0,5M) à Gaza qui deviendrait israélien.
Techniquement faisable : le monde a l’habitude des transferts de population !
La récupération des colonies juives de Cisjordanie permettrait une compensation des dégâts subis par les Gazaouis et les colons pourraient faire à Gaza ce qu’ils font bien : reconstruire !
Jean-Pierre Grosse, Marrakech, 12 novembre 2023
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le parti-pris moral et éthique développé par Edwy Plenel, le 24 octobre, parti-pris interdisant au nom des principes toute intervention des dictateurs et tyrans mis au ban de la société (Poutine, Iran, Arabie saoudite, Chine...)
Rony Brauman - Internationales - 11 novembre 2023
Rony Brauman, médecin, ancien président de Médecins Sans Frontières est l'invité d'Internationales cette semaine.
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Pourquoi les journalistes français sont-ils aussi biaisés ? Comment on en est arrivé à cette situation où on en vient à relativiser, voire excuser sur les plateaux, ce qui commence à ressembler à un nettoyage ethnique, voire à un génocide dans la bande de Gaza ?
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Une musique d'Hubert Giraud et un texte de Pierre Delanoë qui deviendra un succès en anglais adapté par Ray Charles et Ann Grégory en "The sun died". Nicoletta interprète ce tube dans Ça s'es...
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le 29 septembre 2023, à la fin de la traversée de l'oeuvre du hiérosolymitain d'Avers sous les eaux depuis le Déluge, JC, Le livre d'éternité a été proposé à 5 € 10 - Es-tu disponible ?...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/10/es-tu-disponible.html
Comment la terre d'Israël fut inventée - Shlomo Sand
Les Midis de l'iReMMO - Comment la terre d'Israël fut inventée Vendredi 28 septembre 2012 Rencontre exceptionnelle avec : Shlomo Sand, professeur à l'université de Tel-Aviv, il s'est engagé da...
débat remontant déjà à onze ans
Professeur au Collège de France, spécialiste du Proche-Orient, l'historien Henry Laurens explique pourquoi l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre s'inscrit dans l'histoire longue du conflit israélo-palestinien, tout en marquant une rupture sans précédent.
Ilan Pappé est professeur à l'université d'Exeter. Il était auparavant maître de conférences en sciences politiques à l'université de Haïfa. Il est l'auteur de Le nettoyage ethnique de la Palestine, The Modern Middle East, A History of Modern Palestine : One Land, Two Peoples, et Ten Myths about Israel. Pappé est décrit comme l'un des "nouveaux historiens" d'Israël qui, depuis la publication de documents déclassifiés par les gouvernements britannique et israélien au début des années 1980, ont réécrit l'histoire de la création d'Israël en 1948.
Où va Israël ? Avec Sylvain Cypel
Société Louise Michel http://www.societelouisemichel.org/ Chaque semaine, l'armée ou les colons abattent un, 2 ou 10 Palestiniens dans les territoires où ils vivent emmurés. En un mois, des co...
Cette vidéo t'explique le conflit historique entre Israël et Palestine
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travail remarquable de 2021 qui vaut pour aujourd'hui comme quoi on peut trouver à s'informer et à échapper au formatage, à la décérébration, à la manipulation de masse
Sionisme révisionniste - Wikipédia
Le sionisme révisionniste était l'un des courants du mouvement sioniste. Ce courant est créé comme une " révision " des méthodes de fonctionnement de l' Organisation sioniste mondiale en 1923...
le rôle de Vladimir Jabotinski, sioniste révisionniste puis de Menahem Begin ou comment la thèse du Grand Israël est devenue la réalité et l'objectif de l'actuel gouvernement d'extrême-droite israélien / Le Parti révisionniste est donc un parti clef de l'histoire du sionisme. Il a placé au cœur de son programme depuis 1925 l'idée du Grand Israël, dans ses frontières anciennes, où il est fait référence aux textes bibliques. Très minoritaire à l'époque de Zeev Jabotinsky, cette thématique deviendra centrale dans le débat entre sionistes après la guerre des Six Jours de 1967 et permettra aux successeurs de ce parti d'arriver au pouvoir après les élections de juin 1977, mettant ainsi fin à la gestion du pays par les gouvernements de tendance sociale démocrate, depuis la création de l'Etat d'Israël le 14 mai 1948.
Lettre adressée par Albert EINSTEIN et Hannah ARENDT au New-York Times (02/12/1948) - Arrêt sur Info
Lettre sur les objectifs et les méthodes fascistes de M. Menahem Begin et du Parti de la Liberté à travers l'exemple du massacre le 9 avril 1948 du village Arabe de Deir Yassine
Pourquoi l'extrême-droite dirige Israël ?
Le conflit palestinien a pris depuis un mois un tour dramatique, même si le drame s'aggravait au quotidien depuis des années. Beaucoup a été écrit (...)
Ben Gourion contre Jabotinski / le père de Netanyaou fut le secrétaire de Jabotinski, partisan du Grand Israël
GUERRE UKRAINE & MOYEN ORIENT VIDÉO N° 61
LES ÉCLAIRAGES DE VUDUDROIT GUERRE : UKRAINE & MOYEN ORIENT VIDÉO N° 61 Régis de Castelnau Hervé Carresse SOMMAIRE : Introduction 1:07 I) Quid de la situation en Palestine - Israël ? 7:24 II)...
j'apprécie les éclairages de Vu du droit (ex : vidéo N°61); rien à voir avec les rhétoriques fallacieuses de Caroline Fourest ("On ne peut pas comparer le fait d'avoir tué des enfants délibérément comme le Hamas, et le fait de les tuer involontairement comme Israël") ou Raphaël Enthoven ("Les gens qui refusent de faire la distinction entre une organisation terroriste génocidaire et une armée régulière reprennent l'argumentaire de Jean-Marie Le Pen en 1987."
Savez-vous ce qui est également mort à Gaza ? - Vu du Droit
Nous savons depuis Hegel que le processus historique est dialectique. Pour lui, l'Histoire évolue selon un mouvement dialectique (la chose et son contraire) et une suite de contradictions ...
https://www.vududroit.com/2023/12/savez-vous-ce-qui-est-egalement-mort-a-gaza/
article paru le 31 décembre 2023
Meryem Belkaïd - J'ai vu passer plusieurs statuts sur les...
J'ai vu passer plusieurs statuts sur les réseaux sociaux autour du 1e novembre, date de l'anniversaire du penseur palestinien Edward Said (1935-2003) qui...
Edward Saïd (1935-2003) est un auteur fondamental de la pensée anticoloniale et ses écrits, depuis son autobiographie, Out of Place (1999) en passant par Covering Islam (1981) Culture and Imperialism (1993) sans citer l’incontournable Orientalism (1978) ont formé des générations entières d’autodidactes, de penseurs, de journalistes et d’universitaires. C’est d’ailleurs un réflexe sain et salutaire que de se tourner vers The Question of Palestine (1979) pour essayer de faire sens du génocide auquel nous assistons.
Naissance Décès Nationalité Formation École/tradition Idées remarquables Orientalisme, occidentalisme Œuvres principales L'Orientalisme ( 1978), Culture et Impérialisme ( 1993) Influencé pa...
Edward Saïd (1935-2003) est un auteur fondamental de la pensée anticoloniale et ses écrits, depuis son autobiographie, Out of Place (1999) en passant par Covering Islam (1981) Culture and Imperialism (1993) sans citer l’incontournable Orientalism (1978) ont formé des générations entières d’autodidactes, de penseurs, de journalistes et d’universitaires.
Opinion – « Gaza, qui n’a jamais
connu un seul jour de liberté »
8 octobre 2023
Par Gideon Levy
Derrière tout cela se cache l’arrogance israélienne. Nous pensons
que nous avons la permission de faire n’importe quoi et supposons
que nous ne paierons jamais ni ne serons punis.
Et nous pensons que nous continuerons et que rien ne nous
interrompra. Nous arrêterons, nous tuerons, nous maltraiterons, nous
déposséderons, nous protégerons les colons et leurs pogroms, nous
irons au tombeau de Joseph, au tombeau d’Ot’niel, à l’autel de Josué,
le tout en les territoires palestiniens, et bien sûr au Mont du Temple –
plus de 5 000 Juifs rien que pour Souccot.
Nous allons tirer sur des innocents, leur arracher les yeux et leur
fracasser le visage, les expulser, les exproprier, les voler, les kidnapper
de leur lit, les nettoyer ethniquement et, bien sûr, continuer l’incroyable
siège de Gaza.
Et nous supposerons que tout continuera comme si de rien n’était.
Nous pensions qu’avec la construction d’une super barrière autour de
la bande de Gaza, dont le mur souterrain a coûté trois milliards de
shekels, nous étions déjà en sécurité. Nous avions confiance que les
génies du 8200 (unité d’écoute des renseignements militaires) et les
membres du Shin Bet, qui savent tout, nous avertiraient à temps.
Nous pensions déplacer la moitié d’une armée près de Gaza vers
Hawara juste pour protéger les folies de Zvi Souccot et des colons, et
tout irait bien, tant à Hawara qu’à Erez. Il s’avère que lorsqu’il y a une
grande motivation, l’obstacle le plus sophistiqué et le plus coûteux au
monde peut être franchi même par une simple excavatrice et avec une
relative facilité. Vous pouvez traverser ce mur hautain avec des vélos et
des scooters.
Nous pensions que nous allions continuer à harceler Gaza, lui jeter
quelques miettes de gentillesse sous la forme de quelques milliers de
permis de travail en Israël – une goutte dans l’océan, et ils sont toujours
conditionnés à un « comportement correct » – et pourtant nous avons
supposé que nous les garderait comme dans une prison. Nous pensions qu’en faisant la paix avec l’Arabie saoudite et les Émirats, les
Palestiniens seraient oubliés, voire effacés, comme le souhaiteraient de
nombreux Israéliens.
Nous continuerions de détenir des milliers de prisonniers palestiniens, y
compris des prisonniers sans procès, pour la plupart des prisonniers
politiques, et pourtant nous n’accepterions pas de discuter de leur
libération, même après des décennies de prison. Nous leur dirions que
ce n’est que par la force que leurs prisonniers connaîtront la liberté.
Nous pensions que nous continuerions à rejeter avec arrogance toute
tentative de solution politique, simplement parce que cela ne nous
convient pas, et nous pensions que tout continuerait ainsi pour
toujours.
Une fois de plus, il est prouvé que ce n’est pas le cas. Plusieurs
centaines de militants palestiniens ont franchi la barrière et envahi Israël
d’une manière qu’aucun Israélien n’imaginait pouvoir.
Quelques centaines de militants palestiniens ont démontré qu’il est
impossible d’emprisonner pour toujours deux millions de personnes
sans encourir un prix cruel.
Tout comme hier, le bulldozer palestinien fumant et désuet a démoli la
clôture, la plus sophistiquée de toutes les clôtures, il a également
déchiré le manteau d’arrogance d’Israël. Et il a également détruit l’idée
selon laquelle il suffisait d’attaquer et de démanteler Gaza avec des
drones suicides et de les vendre à la moitié du monde pour maintenir la
sécurité.
Hier, Israël a vu des images qu’il n’avait jamais vues auparavant : des
véhicules militaires palestiniens patrouillant dans la ville, des cyclistes
de Gaza franchissant ses portes. Ces images doivent déchirer le voile
de l’arrogance. Les Palestiniens de Gaza ont décidé qu’ils étaient prêts
à payer n’importe quel prix pour une étincelle de liberté.
Mais… Est-ce que cela a un potentiel ? Non. Israël tirera-t-il la leçon ?
Non. Hier, il était déjà question d’effacer des quartiers entiers de la ville
de Gaza, d’occuper la bande de Gaza et de punir Gaza « comme elle
n’a jamais été punie auparavant ».
Mais Gaza n’a cessé d’être punie par Israël depuis 1948, ne serait-ce
qu’un instant. Plus de sept décennies d’abus, et encore une fois, le pire
est à venir. Les menaces d’« aplatir Gaza » ne prouvent qu’une chose :
nous n’avons rien appris.
L’arrogance est là pour rester, même après qu’Israël ait, une fois de
plus, payé le prix fort.
Benjamin Netanyahu porte une grande responsabilité dans ce qui s’est
passé et doit en payer les coûts, mais le problème n’a pas commencé
avec lui et ne se terminera pas après son départ.
Nous devons maintenant pleurer amèrement les victimes israéliennes ;
mais nous devons aussi pleurer pour Gaza. Gaza, la plupart de ses
habitants sont des réfugiés créés par Israël. Gaza, qui n’a jamais connu
un seul jour de liberté. (Source : Haaretz 8/10/2023)
Leila Shahid, déléguée générale de l'Autorité palestinienne jusqu'en 2005 puis ambassadrice de de la Palestine auprès de l'UE jusqu'en 2015
Attaque des uns, défense des autres, une sentence occidentale
Conçue et exécutée comme une opération militaire, l'attaque menée sous la direction des Brigades Ezzedine Al-Qassam du Hamas autour de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, a été qualifiée d...
https://orientxxi.info/magazine/attaque-des-uns-defense-des-autres-une-sentence-occidentale,6783
LEYANE AJAKA DIB AWADA Etudiante à l’EHESS, elle mène un travail de recherche sur le mouvement étudiant laïque au Liban depuis 2019.
Charles de Gaulle et la situation au Proche Orient | INA
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27.11.1967
conférence intégrale du 27 novembre 1967, sur Israël, à partir de la 27° minute / Il a fait preuve d'une grande clairvoyance lorsqu'il dénonça la volonté d'expansion territoriale du gouvernement d'Israël et sa politique de colonisation de peuplement, prédisant que la conséquence en serait "oppression, répression, expulsion" provoquant en retour une résistance qu'il qualifierait de terrorisme. Si la parole de de Gaulle avait été entendue, la Palestine n'en serait pas là. Dorénavant, une solution politique à deux Etats semble inatteignable : Il y a dorénavant 500 000 colons en Cisjordanie, les fous de Yahvé, extrême droite suprémaciste et raciste sont au gouvernement d'Israël et les fous d'Allah du Hamas sont à Gaza. La communauté internationale a une responsabilité écrasante. C'est l'ONU qui décida la création d'un état juif en 1947, contre l'avis des Arabes qui n'étaient pour rien dans la Shoah. Puis laissa les victimes de l'antisémitisme devenir des colonisateurs et des conquérants. Dorénavant, l'établissement de la paix nécessiterait une pression internationale très forte, le remplacement du gouvernement actuel d'Israël, de nouveaux interlocuteurs palestiniens et la décolonisation de la Cisjordanie. Cela semble hors de portée à court terme. Pourtant, aussi bien la sécurité d'Israël que celle des Palestiniens est à ce prix.
Charles de Gaulle Conférence de presse du 27 novembre 1967 peu après la guerre des 6 jours
L'établissement entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque là, l'établissement d'un foyer sioniste en Palestine, et puis après la deuxième guerre mondiale, l'établissement d'un Etat d'Israël soulevait à l'époque un certain nombre d'appréhensions. On pouvait se demander, en effet, et on se demandait, même chez beaucoup de juifs, si l'implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui sont foncièrement hostiles, n'allaient pas entraîner d'incessants, d'interminables frictions et conflits. Et certain même redoutait que les juifs, jusqu'alors dispersés, et qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent une fois qu'ils seraient rassemblés dans les sites de son ancienne grandeur, n'en viennent à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis 19 siècles : " l'an prochain à Jérusalem ". En dépit du flot, tantôt montant, tantôt descendant, des malveillances qui le provoquaient, qui le suscitaient plus exactement, dans certains pays à certaines époques, un capital considérable d'intérêt et même de sympathie s'était formé en leur faveur et surtout il faut bien le dire dans la chrétienté. Un capital qui était issu de l'immense souvenir du testament, nourri à toutes les sources d'une magnifique liturgie, entretenu par la commisération qu'inspirait leur antique valeur et que poétisait chez nous la légende du juif errant, accru par les abominables persécutions qu'ils avaient subi pendant la deuxième guerre mondiale et grossi depuis qu'il avait retrouvé une patrie, par les travaux, leurs travaux constructifs et le courage de leurs soldats. C'est pourquoi indépendamment des vastes concours en argent, en influence, en propagande que les Israéliens recevaient des milieux juifs, d'Amérique et d'Europe, beaucoup de pays, dont la France, voyaient avec satisfaction l'établissement de leur Etat sur le territoire que leur avaient reconnu les puissances, que lui avaient reconnu les puissances, tout en désirant qu'ils parviennent en usant d'un peu de modestie à trouver avec ses voisins un modus vivendi pacifique. Il faut dire que ces données psychologiques avaient quelque peu changé depuis 1956. A la faveur de l'expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître en effet, un état d'Israël guerrier et résolu à s'agrandir, et ensuite l'action qu'il menait pour doubler sa population par l'immigration de nouveaux éléments donnait à penser que le territoire qu'il avait acquis ne lui suffirait pas longtemps et qu'il serait porté pour l'agrandir à utiliser toute occasion qui se présenterait. C'est pourquoi d'ailleurs, la cinquième république s'était dégagée, vis-à-vis d'Israël, des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noué avec et Etat et la cinquième république s'était appliquée, au contraire, à favoriser la détente dans le Moyen-Orient. Bien sûr, nous conservions avec le gouvernement israélien des rapports cordiaux et même lui fournissions pour sa défense éventuelle les armements qu'il demandait d'acheter mais en même temps nous lui prodiguions des avis de modération. Notamment à propos des litiges qui concernait les eaux du Jourdain, des escarmouches qui opposaient périodiquement les forces des deux côtés. Enfin nous ne donnions pas notre aval, à son installation dans un quartier de Jérusalem dont il s'était emparé, et nous maintenions notre ambassade à Tel-Aviv. D'autre part, une fois mis un terme à l'affaire algérienne, nous avions repris avec les peuples arabes d'Orient, la même politique d'amitié et de coopération qui avait été pendant des siècles celle de la France dans cette partie du monde et dont la raison et le sentiment font qu'elle doit être aujourd'hui une des bases fondamentales de notre action extérieure. Bien entendu, nous ne laissions pas ignorer aux arabes que pour nous l'Etat d'Israël était un fait accompli et que nous n'admettrions pas qu'il fut détruit. De sorte que tout compris, on pourrait imaginer qu'un jour viendrait où notre pays pourrait aider directement, à ce qu'une paix réelle fut conclue et garantie en Orient pourvu qu'aucun drame nouveau ne vint à la déchirer. Hélas ! le drame est venu, il avait été préparé par une tension très grave et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie, et aussi d'une menace de destruction prodiguée contre Israël. Le 22 mai, l'affaire d'Aqaba, fâcheusement créée par l'Egypte, allait offrir un prétexte à ce qui rêvait d'en découdre. Pour éviter les hostilités, la France avait dès le 24 mai, proposé aux trois autres grandes puissances, d'interdire conjointement avec elle, à chacune des deux parties, d'entamer le combat. Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré, qu'éventuellement il donnerait tort à quiconque entamerait le premier, l'action des armes. Et c'est ce qu'il répétait en toute clarté à tous les Etats en cause. C'est ce que j'avais moi-même, le 24 mai déclaré à Monsieur Ebban, Ministre des affaires étrangères d'Israël que je voyais à Paris. Si Israël est attaqué, lui dis-je alors en substance, nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative. Certes, malgré l'infériorité numérique de votre population, étant donné que vous êtes beaucoup mieux organisés, beaucoup plus rassemblés, beaucoup mieux armés que les arabes, je ne doute pas que le cas échéant, vous remporteriez des succès militaires. Mais ensuite, vous vous trouveriez engagés sur le terrain, et au point de vue international dans des difficultés grandissantes d'autant plus que la guerre en Orient ne peut pas manquer d'augmenter dans le monde une tension déplorable et d'avoir des conséquences très malencontreuses pour beaucoup de pays. Si bien que c'est à vous, devenu des conquérants, qu'on en attribuerait peu à peu les inconvénients. On sait que la voix de la France n'a pas été entendue, Israël ayant attaqué, s'est emparé en six jours de combat des objectifs qu'il voulait atteindre. Maintenant il organise, sur les territoires qu'il a pris l'occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsion et s'il manifeste contre lui la résistance qu'à son tour il qualifie de terrorisme, il est vrai que les deux belligérants observent pour le moment d'une manière plus ou moins précaire et irrégulière le cessez-le-feu prescrit par les Nations Unies mais il est bien évident que le conflit n'est que suspendu et qu'il ne peut pas avoir de solution sauf par la voie internationale. Mais un règlement dans cette voie, à moins que les Nations Unis ne déchirent que, elles-mêmes, leur propre charte, un règlement doit avoir pour base, l'évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance, et la reconnaissance de chacun des Eats en cause par tous les autres. Après quoi, par des décisions des Nations Unies avec la présence et la garantie de leur force, il serait probablement possible d'arrêter le tracé précis des frontières, les conditions de la vie et de la sécurité des deux côtés, le sort des réfugiés et des minorités et les modalités de la libre navigation pour tous dans le golfe d'Aqaba et dans le canal de Suez. Pour qu'un règlement quelconque, et notamment celui là, puisse voir le jour, règlement auquel du reste, suivant la France, devrait s'ajouter un statut international pour Jérusalem. Pour qu'un tel règlement puisse être mis en oeuvre, il faut naturellement, il faudrait qu'il eut l'accord des grandes puissances qui entraînerait ipso facto, celui des Nations Unies. Et si un tel accord voyait le jour, la France est d'avance disposée à prêter son concours politique, économique et militaire, pour que cet accord soit effectivement appliqué. Mais on ne voit pas comment un accord quelconque pourrait naître tant que l'un des plus grand des quatre ne se sera pas dégagé de la guerre odieuse qu'il mène ailleurs. Car tout se tient dans le monde d'aujourd'hui. Sans le drame du Vietnam, le conflit entre Israël et les arabes ne serait pas devenu ce qu'il est. Et si l'Asie du sud est, voyait renaître la paix, l'Orient l'aurait bientôt retrouvé, à la faveur de la détente générale qui suivrait un pareil événement. Nous allons parler du Québec. Qui m'avait posé la question ? Je vous en prie.
Dominique de Villepin : "La légitime défense n'est pas un droit à une vengeance indiscriminée"
"Il faut éviter que la riposte indiscriminée ne conduise à enflammer un peu plus la région, mais aussi le monde", a estimé l'ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministr...
il est urgent d'agir dit-il, dans le cadre du droit international, du TPI, de l'ONU / le président et Ursula seraient déjà sur le terrain pour obtenir un cessez-le-feu sous contrôle de l'ONU et que cesse un crime contre l'humanité / Villepin souligne aussi que les fractures au Proche et Moyen-Orient traversent particulièrement notre pays / assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020 / assassinat de Dominique Bernard, le 13 octobre 2023 /
Dominiique Bernard, assassiné au couteau le 13 octobre 2023 par Mohammed Mogouchkov, 20 ans, fiché S. / Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, citoyen russe d'origine tchétchène âgé de 18 ans et qui bénéficiait du statut de réfugié
Gaza et les pilules bleue ou rouge
Le Hamas et Netanyahou - même combat ! Ce sont les deux faces de la même pièce ignoble. Netanyahou se sert du Hamas et le Hamas se sert de Netanyahou pour semer la haine, la mort et la désolati...
une fine analyse par Jean-Dominique Michel
One Day Song : musulmans, juifs et chrétiens chantent ensemble
MatthewPaul Miller, connu sous son nom hébreu Matisyahu est un chanteur reggae juif. Il a demandé à 3000 musulmans et juifs à Haïfa (dont aucun ne s'était jamais rencontré auparavant) de ven...
à Haïfa en 2018 mais évidemment, si une telle manifestation a eu lieu à Haïfa, nord d'Israël, il n'y avait aucun Palestinien de Gaza, au sud
Les derniers héros de notre temps
Les derniers héros de notre temps ( Ceux qui ont voué leur vie aux autres ne seront jamais oublié ) --------------------------------------------------------------- + Rachel Corrie (10 avril 1979...
quand les bulldozers israéliens écrasent des Palestiniens, des activistes pacifistes américains comme Rachel Corie le 16 mars 2003, tuent par balles de snipers des documentaristes comme James Miller, le 2 mai 2003, dont le documentaire Death in Gaza a été récompensé / ou Razan Ashraf Abdul Qadir al-Najjar, née le 11 septembre 1996 à Khan Younès et morte le 1er juin 2018 dans la bande de Gaza, secouriste bénévole palestinienne tuée par un fragment de balle tirée par l'armée israélienne, au cours des évènements de la Marche du retour
Rachel Corrie née le , est une militante américaine pro-palestinienne et membre de l' International Solidarity Movement. Elle décède le dans la bande de Gaza, durant la Seconde Intifada, enseve...
Plus de trente chansons ont été écrites en dédicace à Rachel Corrie depuis 2003 / Début 2005, My Name is Rachel Corrie (« Je m'appelle Rachel Corrie »), pièce inspirée des journaux de Rachel Corrie / En 2005, la BBC produit un documentaire de 60 minutes, When Killing is Easy ou Shooting the Messenger, Why are foreigners suddenly under fire in Israel? (« Quand tuer est facile : pourquoi les étrangers sont-ils soudainement pris pour cibles en Israël ? »)
quand les parents de Rachel Corie intentent un procès à l'État d'Israël / Le 28 août 2012, le tribunal d'Haïfa rend son jugement dans le procès intenté par les parents de Rachel Corrie contre l'État d'Israël. Le juge considère que la mort de Rachel Corrie n'a pas été causée par une faute de l'État mais qu'il s'agit d'un accident et que par conséquent l'État n'est pas responsable
Bande-annonce de Rachel, sortie le 21/10/2009Un film de Simone BittonEn savoir plus sur le film : http://www.vodkaster.com/films/rachel/687875
Le film (2009) enquête sur la mort de la pacifiste américaine Rachel Corrie, 22 ans, écrasée par un bulldozer israélien en mars 2003 alors qu'elle tentait d'empêcher la destruction de maisons palestiniennes. A travers le destin tragique de Rachel, qui tenait un journal de voyage sous forme d'e-mails qu'elle envoyait à sa famille et à ses amis, le film médite sur les thèmes de l'idéalisme, de l'engagement, de l'utopie politique. La Palestine est ici réalité et métaphore, un tombeau pour une enfant d'aujourd'hui. / Le 28 août 2012, le tribunal d'Haïfa rend son jugement dans le procès intenté par les parents de Rachel Corrie contre l'État d'Israël. Le juge considère que la mort de Rachel Corrie n'a pas été causée par une faute de l'État mais qu'il s'agit d'un accident et que par conséquent l'État n'est pas responsable
André Markowicz
Le pire, le 9 octobre
La première image, – et la seule, à vrai dire, même si mon « flux » Facebook est envahi de visages inconnus dont je comprends qu’ils sont ceux de personnes (hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux) qui ont été tués, ou qui ont disparu (et, au passage, quelle catastrophe la traduction automatique depuis l’hébreu, parce que, c’est clair, l’hébreu n’est pas une langue décisive pour le « métavers »), non, la seule, c’est, au tout début, sur youtube, au milieu de tous les visages floutés, de tous les corps dont on sait juste qu’ils sont des corps, celui de cette vieille dame en fauteuil roulant, en chemise de nuit, sans doute, prise en otage, et à qui un type du Hamas pose une mitraillette sur les genoux et fait esquisser le V de la victoire. Parce que, tout de suite, ce qui surgit, c’est l’image de cette vieille femme, en Pologne, avec l’officier allemand, qui lui relève la tête avec une cravache, et qui rigole. Parce que l’autre aussi, le type du Hamas, il rigole. Je ne mets pas les images, ni dans un cas ni dans l’autre. Quand tu vois ça, quand tu vois qu’ils s’en prennent à tout le monde, et qu’ils se moquent, comme ça, d’une vieille personne, bon, c’est clair comme le jour, nous sommes en présence d’assassins, et d’assassins de la pire espèce, et il n’y a pas d’autre solution que de les combattre jusqu’à les faire disparaître. Et ça, ça ne se discute pas. Nous sommes en présence de quelque chose qui est de l’ordre de la haine à mort, de quelque chose qui est, radicalement, irréparable.
Ça, c’est une chose, – il est donc hors de question pour moi de ne pas soutenir l’armée israélienne, là, en ce moment, dans sa lutte contre — ça. Ce qui est se passe là, ce qui s’est passé là est injustifiable. Mais, ces monstres, d’où viennent-ils ? La première réponse, c’est que, oui, c’est le Hamas. Et le Hamas, ce sont, et ils ont toujours été, des fascistes. On dit des « islamistes » : peut-être bien, mais ce sont des fascistes. Des fascistes qui se sont emparés du pouvoir dans la bande de Gaza, qui ont éliminé, en les tuant le plus souvent, tous les éléments du Fatah (une force politique un petit peu plus démocrate...— disons ça pour parler vite). Et c’est une force qui règne en maître dans quelque chose qui, théoriquement, est indépendant, mais qui n’a aucune ressource propre, aucun accès à rien (à l’eau, à l’électricité), une chose qui est, objectivement, une prison pour 2 millions d’habitants (une des plus fortes densités de population de toute la terre). C’est-à-dire que c’est quelque chose d’absolument monstrueux, et ces monstres se sont développés dans cette monstruosité. – Encore une fois, ce que je dis là, ce n’est pas pour justifier les monstres, c’est pour dire ce qu’ils sont : jamais, dans des circonstances normales, – je veux dire si ces 2 millions de personnes avaient une vie un tant soit peu normale, j’allais dire civile, ils n’auraient pu se développer ainsi. Et c’est, je ne sais pas, comme un film de zombies qui se passe en ce moment, où comme cette pièce de Léonid Andréïev que nous allons publier en janvier, « Le Roi Famine », – les monstres qui se réveillent. Et les monstres qui se réveillent sont monstrueux, encore plus monstrueux, d’année en année, de jour en jour. Les conditions faites aux gens, en Palestine, par le pouvoir israélien, – et particulièrement par ce pouvoir-là, qui est le plus raciste, le plus extrémiste, le plus fanatiquement délirant du point de vue religieux qu’Israel ait jamais connu (et il en a connu des gratinés), c’est tout cela qui se rejette à la figure du monde. Les monstres, ils viennent de quelque part.
*
Ensuite, il y a cette faillite, effarante, il faut bien le dire, de la « sécurité » israélienne – le fait qu’une telle opération, préparée depuis des mois et des mois (ce n’est pas possible autrement) ait pu se faire, avec l’ampleur de la contrebande que ça implique, et ce, alors même que la doctrine de la sécurité israélienne réside sur ça, une surveillance, soi-disant, de tout, et qu’Israel vend des satellites espions et toutes sortes d’appareils ultra-sophistiqués pour la surveillance et l’espionnage, et qu’Israel se targue, avec ses murs, de ne pas pouvoir laisser une mouche d’un côté du mur à l’autre, – et là, encore, j’ai l’impression de voir un film de zombies, quand la ville, bien blanche, américaine, généralement, est, d’un coup, submergée par des hordes de morts-vivants. Le fait que le « tout-sécurité » (avec ce que ça implique de choix budgétaires) est un leurre. Que toute la politique d’Israel, donc, est un leurre absolu, – le fait que croire que des murs et des miradors peuvent assurer à une population donnée une vie tranquille pendant qu’une autre population, de l’autre côté du mur, vit constamment sous la menace des colons, des fusils, des spoliations. Parce qu’il faut bien le dire, et le redire, – la paix civile, la vie normale (enfin, de moins en moins, depuis que Netanyahou s’est allié aux fondamentalistes juifs), tout ça, la vie, j’allais dire « comme chez nous », avec des visages souriants sur les photos, tout ça, ça a, en Israel, en Palestine, un prix : celui de la haine des centaines de milliers, des millions de gens spoliés. Il faut le dire, ici et aujourd’hui, dans la monstruosité présente.
Parce que, qu’est-ce que vous allez faire avec la haine ? L’armée, elle va faire quoi ? détruire tous les immeubles de Gaza où les monstres du Hamais peuvent trouver refuge ? Et même si, évidemment, les 2 millions d’habitants de Gaza ne sont pas tous des partisans du Hamas, tu fais quoi avec eux ? Tu les chasses où ? Tu les envoies en Egypte ?... Ils sont là, et ils vont rester là, et la haine va grandir, encore et encore.
*
Et puis, enfin, cette guerre, est-ce celle du Hamas ? Le Hamas, en fait, aujourd’hui, il n’existe pas. Ce qui existe en vrai, c’est l’Iran. Parce que c’est l’Iran qui arme, qui finance le Hamas, et, à l’évidence encore, qu’on le veuille ou non, nous allons à la guerre contre l’Iran. Là, ce n’est pas une décision de Netanyahou qui, s’il était seul, aurait détruit depuis longtemps tout ce qu’il peut en Iran. Non, le feu vert doit être donné par les USA. Pour ça, nous verrons encore.
On a découvert, ai-je entendu, des drones iraniens, donc, entre les mains du Hamas, mais aussi des drones russes (il y en a, maintenant), et il paraît très clair que, ça aussi, d’une façon ou d’une autre, c’est une chaîne : parce que, derrière l’Iran, il y a la Russie. – Je ne sais pas si la chaîne est directe, parce que, du point de vue de Poutine, on pourrait croire que c’est une erreur stratégique (sachant qu’Israel est resté neutre dans la guerre en Ukraine). Mais ça pourrait être une étape de la stratégie du chaos dont je ne cesse de parler, une espèce, je ne sais pas, de réaction en chaîne. Ce qui est clair est que les propagandistes russes se sont mis à dire que le Hamas a des armes ukrainiennes, que les corrompus ukrainiens auraient revendu : comme d’habitude, il faut les comprendre à l’envers. Les armes, elles ne sont pas ukrainiennes, ou occidentales, elles sont iraniennes et russes.
*
J’ai écrit, il y a presque dix ans, une chronique sur Israel, après la précédente guerre de Gaza, qui avait fait des milliers de morts dans la population civile arabe (et les civils juifs n’avaient été que peu touchés) : je suis pour un grand Israel. Pas « le » grand Israel. Je suis pour un pays unique, regroupant tous les habitants de la Palestine et d’Israel, sans murs, sans frontières, – et un pays laïque. J’aurai le temps de mourir centenaire avant que ça n’arrive, hélas. Parce que personne n’en veut, d’un pays laïque : ni les Israéliens, ni les Palestiniens. Les murs et les nationalismes, là encore, n’amènent que la surenchère du pire. Ce pire – il est là, devant nous. Pas ce que nous voyons aujourd’hui. Ce que nous devrons voir encore.
Révélé par le média "Mekomit", un texte d'orientation du ministère des Renseignements israéliens plaide pour le déplacement de la population civile de l'enclave vers l'Egypte, plutôt que po...
Malgré son nom, le ministère des Renseignements n’est responsable d’aucun organe de renseignement, mais prépare de manière indépendante des études et des documents d’orientation, qui sont distribués au gouvernement et aux organes de sécurité pour examen, mais qui ne les engagent pas. Selon l’agence AP, le bureau du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a minimisé sa portée en le qualifiant d’exercice hypothétique. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réagi par l’intermédiaire d’un porte-parole : «Nous sommes opposés à tout transfert, sous quelque forme que ce soit, et nous considérons qu’il s’agit d’une ligne rouge que nous ne permettrons pas de franchir.»
Colère, accablement face à l'accumulation des souffrances insoutenables qui défilent sur nos écrans, sentiment d'injustice torturant, panique (...)
de Mona Cholet, le 27 octobre sur son blog, en accès libre, réservé aux abonnés sur médiapart; article qui laisse de côté la question : comment arrêter le génocide des Gazaouis par l'armée israélienne ? c'est l'urgence absolue
La mort de mon amie Rachel Corrie
Dreg était présent lorsque Rachel Corrie, activiste américaine s'opposant aux actions de Tsahal dans la bande de Gaza, a été écrasée par un bulldozer israélien.
The Skies Are Weeping - Cantata in memoriam Rachel Corrie, 2003-2004, by Philip Munger. Performed November 1, 2005 at the Hackney Empire Theatre in London, UK. Deborah Fink, soprano; Coro Cervantes;
Cantata in memoriam Rachel Corrie, 2003-2004, by Philip Munger. Performed November 1, 2005 at the Hackney Empire Theatre in London / En 2004, le compositeur alaskien Philip Munger écrit une cantate sur Rachel Corrie intitulée The Skies are Weeping, créée le 27 avril à l'Université d'Alaska à Anchorage, où Munger enseigne. Quelques-uns ont protesté contre le spectacle, dont des Juifs, et un forum s'est tenu, animé par Munger et un rabbin local, qui décrit l'œuvre comme à la limite de l'antisémitisme car Rachel Corrie travaillait avec des Palestiniens et qu'en conséquence, cela « rendait le terrorisme romantique ». Munger a plus tard raconté avoir reçu des mails de menaces, ainsi que certains de ses étudiants. La cantate a également été jouée au Hackney Empire theatre à Londres, à partir du 1er novembre 2005.
Provided to YouTube by The Orchard Enterprises Rachel · Bastard Noise Skulldozer ℗ 2011 Deep Six Records Released on: 2011-01-04 Auto-generated by YouTube.
Rachel par Bastard Noise dans Skulldozer 2011
déclaration sur la censure qui frappe
“AND HERE I AM »
(ET ICI JE SUIS)
LE FREEDOM THEATRE 12 OCTOBRE 2023
Nous avons appris avec consternation que le maire de Choisy-le-Roi avait décidé d'annuler notre représentation de "And Here I Am" au Théâtre-Cinéma de Choisy-le-Roi le 11 octobre.
Après que l'armée israélienne a bouclé la Cisjordanie et fermé les frontières, il a fallu à notre équipe artistique quatre jours pour arriver en France. Les membres de l'équipe ont franchi des checkpoints militaires, subi des humiliations et des interrogatoires sous la menace d'une arme à feu, et un membre de l'équipe a été détenu et menacé d'arrestation par l'armée. Il n'est pas excessif de dire qu'ils ont risqué leur vie et leur sécurité pour que la représentation ait lieu.
Nous nous posons la question : est-il même juste de faire une déclaration publique sur l'annulation de la pièce alors que les Palestiniens subissent des situations bien pires. Alors que des familles entières sont massacrées à Gaza, alors que des quartiers sont complètement rasés. Alors qu'on voit sur une succession de vidéos des enfants palestiniens assassinés, ou d'autres, presque morts, extraits des décombres en ayant perdu leurs membres. Nous nous posons la question : devrions-nous même nous rendre en France alors qu'il est urgent que nous soyons chez nous, au camp de réfugiés de Jénine, à protéger et à préparer nos enfants en vue de la prochaine invasion.
Mais la façon dont les voix palestiniennes sont réduites au silence est intrinsèquement liée à la facilité avec laquelle Israël continue à enfreindre le droit international et à pratiquer depuis 75 ans avec brutalité son occupation militaire, ses invasions, son apartheid. L'effacement de notre histoire est la raison pour laquelle les gouvernements du monde peuvent inciter à notre mise à mort comme si c'était un sport. Les gros titres à la une qui propagent la désinformation contribuent à justifier les attaques d'Israël, alors que les journalistes eux- mêmes précisent que leurs affirmations ne sont pas vérifiées, enfreignant ainsi le code élémentaire du journalisme. Depuis les présidents jusqu'aux présentateurs de la télévision ou aux stars de cinéma, nos vies sont réputées n'avoir aucune valeur et notre contexte est éliminé alors que leur racisme et leur islamophobie ont le champ libre. Une pièce de théâtre est une petite possibilité de raconter notre histoire et son annulation constitue le choix de participer à la violence que nous subissons.
Le maire de Choisy-le-Roi a déclaré que la décision a été prise par « respect pour toutes les victimes ». C’est tout simplement de l’hypocrisie quand Paris illumine la Tour Eiffel en blanc et bleu, quand la Commission Européenne projette le drapeau national d’Israël sur son siège, quand un ministre français propose de dissoudre les organisations qui soutiennent la Palestine.
Nous, Palestiniens, sommes dénigrés, réduits au silence, condamnés, emprisonnés et assassinés dès que nous agissons pour arrêter le nettoyage ethnique. La censure et les attaques contre notre équipe, dont beaucoup viennent du camp, sont au fond de notre histoire. Notre bâtiment est constamment attaqué violemment et la troupe prise comme bouclier humain, le personnel et les étudiants emprisonnés, le président de notre conseil d’administration emprisonné depuis plus d’un an sans inculpation ni procès et notre directrice artistique adjointe britannique, interdite d’entrer en Palestine. Nous sommes des artistes, rien de plus, mais le simple acte de conter des histoires palestiniennes suffit pour être confrontés à cette brutale censure qui se poursuit quand nous sommes en tournée internationale.
Nous continuerons seulement comme nous savons le faire, en disant notre histoire. Nous tenons à remercier les producteurs, les artistes, les ami.e.s et allié.es qui continuent en France à lutter pour que notre voix soit entendue pendant cette tournée. Malgré l’impact personnel et financier que leur soutien envers nous leur impose, leur solidarité et leur détermination nous emplissent d’espoir et de force.
Nous invitons le public à la prochaine étape de la tournée
à Bordeaux les 13 et 14 octobre
https://fab.festivalbordeaux.com/spectacle/and-here-i-am/
Et à Lyon les 18 et 19
https://www.tng-lyon.fr/evenement/and-here-i-am/
LE FREEDOM THEATRE
CAMP DE RÉFUGIÉS DE JÉNINE
PALESTINE
mercredi 13 décembre 2023, trois membres du Freedom Théâtre ont été arrêtés à leurs domiciles respectifs, dans le camp de réfugiés de Jénine (Cisjordanie occupée). Il s’agit d'Ahmed Tobasi, son directeur artistique, de Mustafa Sheta, son directeur général, et de Jamal Abu Joas, formateur et ancien élève. Leur arrestation est intervenue juste après la destruction du Freedom Théâtre par l’armée israélienne.
Né pendant la première Intifada palestinienne, Ahmed a grandi dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie. À l’âge de 15 ans, il rejoint la résistance armée et assiste à l’invasion de l’armée israélienne. Son destin de soldat prend une tournure inattendue lorsqu’il fait une rencontre impromptue avec le théâtre. Le déclic est immédiat. Réfugié en Norvège, il lâche son fusil pour la scène. And here I am raconte ce passage à l’âge adulte qui témoigne de l’absurdité de grandir dans une zone de conflits. Ahmed Tobasi interprète son propre rôle, revisité par l’écrivain multiprimé Hassan Abdulrazzak. Dans une mise en scène alternant musique et danse, sable et eau, calme et vacarme, Ahmed raconte sa vérité intime, insufflant de l’humanité et un humour teinté d’ironie dans ces traumatismes collectifs. Cet homme ordinaire est parvenu à prendre le contrôle de son avenir et il fait de sa propre histoire une pièce puissante et singulière. Il sensibilise le public, avec sincérité et force de conviction, aux problèmes auxquels est confrontée la nouvelle génération palestinienne. Un plaidoyer sur la résilience, à la fois tranchant et désarmant.
Le théâtre peut-il être aussi puissant qu'un fusil d'assaut ? Dans cette tragi-comédie politique, un ancien prisonnier palestinien raconte son propre destin et trouve le salut sur scène. Ahmed...
le deux poids, deux mesures bien connu, pratiqué en France
La militante palestinienne Mariam Abou Daqqa arrêtée ce matin à Marseille
Son appartenance au FPLP dans le viseur "Très clairement c'est une volonté de l'empêcher de parler" juge le collectif Palestine en Résistance. La semaine dernière déjà, Mariam Abou Daqqa a ...
16 octobre 2023, 6 H 30 du matin / Mariam Abou Daqqa, également connue comme l'une des leaders de la cause féministe dans la Bande de Gaza, a vu sa maison détruite et 26 membres de sa famille tués la semaine dernière dans les bombardements qui ont suivi l'attaque du Hamas.
La militante palestinienne Mariam Abu Daqqa arrêtée à Marseille et menacée d'expulsion vers Gaza
Mariam Abu Daqqa, membre du Front populaire de libération de la Palestine (FLPP), en France depuis deux semaines pour y tenir plusieurs conférences, a été arrêté à Marseille, lundi 1...
Mariam Abou Daqqa, également connue comme l'une des leaders de la cause féministe dans la Bande de Gaza, a vu sa maison détruite et 26 membres de sa famille tués la semaine dernière dans les bombardements qui ont suivi l'attaque du Hamas.
Ce mercredi 8 novembre 2023, le Conseil d’État a donné son feu vert à l’expulsion de Mariam Abu Daqqa, militante palestinienne de 71 ans. Une décision inédite qui s’inscrit dans la criminalisation du soutien à la Palestine. Son avocate prévoit un recours...
elle a été violemment arrêtée à Paris, le 9 novembre au soir, le jour du 53° anniversaire de la mort de De Gaulle, expulsée vers l'Égypte, le 10 novembre 2023.
Mariam Abou Daqqa, connue comme l'une des leaders de la cause féministe dans la Bande de Gaza, a vu sa maison détruite et 26 membres de sa famille tués la semaine dernière dans les bombardements qui ont suivi l'attaque du Hamas.
LA MILITANTE PALESTINIENNE MARIAM ABU DAQQA VIOLEMMENT ARRÊTÉE - Des témoins racontent la scène
La militante palestinienne qui devait regagner l'Égypte après la validation par le Conseil d'État de son arrêté d'expulsion a été violemment interpellée et est détenue à Paris depuis. Un ...
ça s'est passé le 9 novembre 2023 à Paris, 53 ans après le jour de la mort de De Gaulle, le 9 novembre 1970
La militante palestinienne Mariam Abou Daqqa expulsée vers l'Égypte
Membre d'une organisation qualifiée de terroriste par l'Union européenne, la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa, a quitté la France ce vendredi soir 10 novembre pour Le Caire, après la ...
expulsée le 10 novembre
deux récits graphiques dont Razan initié par Chantal Montellier / Razan Ashraf Abdul Qadir al-Najjar, née le 11 septembre 1996 à Khan Younès et morte le 1er juin 2018 dans la bande de Gaza, est une secouriste bénévole palestinienne tuée par un fragment de balle tirée par l'armée israélienne, au cours des évènements de la Marche du retour / Cessez le feu by Chantal Montellier
Razan est un prénom arabe qui signifie "respecté, sage, sérieuse, à l'écoute, loyale" et admirée pour sa perfection. Razan a incarné toutes ces qualités, elle les a habitées et portées avec fierté pour dire haut et fort, les qualités de son peuple, les Palestiniens. Unique, symbole de tous les êtres humains, elle a partagé ses valeurs, ses doutes, ses colères, son amour. Elle n'a jamais cessé de croire dans la nécessité d'agir collectivement pour les droits, pour la santé, pour la vie, pour la liberté.
Devenue icône malgré elle, elle laisse désormais une empreinte forte que Chantal Montellier a voulu mettre en oeuvres : dessins, témoignages, rappels historiques, dialogues imaginaires, hommages.
Son décès soulève une vague de protestations dans l'ensemble du pays, qui se transforme en un mouvement féministe sans précédent. Marjane Satrapi a réuni trois spécialistes : Farid Vahid, politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter, Abbas Milani, historien, et dix-sept des plus grands talents de la bande dessinée pour raconter cet évenement majeur pour l'Iran, et pour nous toutes et nous tous.
Femme, vie, liberté - Une révolution iranienne - Regarder le documentaire complet | ARTE
Un an après l'assassinat qui a embrasé l'Iran, ce documentaire relate, à l'aide d'images tournées clandestinement et de témoignages, une insurrection féministe et populaire à l'immense impact.
https://www.arte.tv/fr/videos/113185-000-A/femme-vie-liberte-une-revolution-iranienne/
en lien avec le Nobel de la paix attribué à Nargès Mohammadi condamnée plusieurs fois, et c'est de sa prison qu'elle a réagi à cette distinction.
Cher JC
En Israel, s’affrontent 2 factions fascistes (Netanyaou + ultra-orthodoxes / Hamas ) dont l’objectif majeur est d’anéantir l’autre. Toutes 2 sont coupables de crimes de guerre etc .. La violence ne résoudra rien sinon créer de nouvelles générations de terroristes. Je doute qu’un accord soit possible tant que ces dirigeants sont au pouvoir.
La solution d’un état ne me paraît pas possible : trop de haine accumulée.
La solution à 2 états me paraît la seule viable MAIS pour cela, il faudrait :
- Transférer tous les Gazaouis (2 M) en Cisjordanie - actuellement un gruyère occupé par Israël – qui deviendrait un véritable état indépendant
- Et tous les colons (0,5M) à Gaza qui deviendrait israélien.
Techniquement faisable : le monde a l’habitude des transferts de population !
La récupération des colonies juives de Cisjordanie permettrait une compensation des dégâts subis par les Gazaouis et les colons pourraient faire à Gaza ce qu’ils font bien : reconstruire !
Jean-Pierre Grosse, Marrakech, 12 novembre 2023
Faits d'hier - L'enfant au poing dressé aura 100 ans
C'est en 1923 que la commune de Gentioux-Pigerolles inaugura son monument aux morts hors-norme. Le pacifisme y est gravé, au grand dam des autorités jusqu'à tout récemment.
https://www.lamontagne.fr/gueret-23000/actualites/lenfant-au-poing-dresse-aura-100-ans_14384026/
on peut regretter que le fils tende aussi un poing agressif envers les meurtriers de son père
Barbara "Perlimpinpin" | Archive INA
Abonnez-vous http://bit.ly/inachansons 9 mars 1974 BARBARA chante "Perlimpinpin" en s'accompagnant au piano Émissions TV, Archive tv, Archive television, tv replay live, live music, french tv Images
1974
un slam prenant et juste, empathique, L'estime, sur la Palestine de Shein B
LES AVATARS DE LA CULTURE
Revue des Deux Mondes
Jean d'Ormesson, 12 mars 1973
LES AVATARS DE LA CULTURE - Revue Des Deux Mondes
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https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/les-avatars-de-la-culture/
archive du 12 mars 1973
Les livres qu'Hitler n'a pas brûlés - Regarder le documentaire complet | ARTE
L'étude de la bibliothèque personnelle d'Adolf Hitler dévoile quels livres ont contribué à l'élaboration de sa vision du monde. Que révèlent ces ouvrages sur la pensée occidentale ? Une pa...
https://www.arte.tv/fr/videos/100242-000-A/les-livres-qu-hitler-n-a-pas-brules/
me coltiner avec ça : les 16000 livres des 3 bibliothèques d'Hitler quelque 3 000 volumes appartenant au dictateur sont retrouvés par des soldats américains près de sa résidence de Berchtesgaden, dans les Alpes bavaroises. Pages annotées, passages soulignés. L'historien américain Timothy W. Ryback, qui étudie depuis de longues années les livres de Hitler conservés à Washington, a consacré un essai à ses lectures. Selon lui, ces ouvrages, qui ont nourri sa réflexion politique, montrent que la civilisation occidentale porte en elle le ferment de cette idéologie funeste. Faut-il avoir un nouveau regard plus critique sur l'histoire des idées européennes et certains auteurs qui apparaissent, aujourd'hui encore comme des incontournables ? "Il faut admettre que [le nazisme] se trouvait sans doute déjà en germe dans notre culture, et notamment dans les livres qui n'ont pas été brûlés", souligne l'écrivain Max Czollek.
Les tribunaux d'Hitler - Regarder le documentaire complet | ARTE
De 1933 à 1945, les tribunaux nazis ont prononcé environ 16 000 condamnations à mort. 30 000 de plus avec les tribunaux militaires. Cette terreur judiciaire, dont la population allemande fut la ...
https://www.arte.tv/fr/videos/104775-000-A/les-tribunaux-d-hitler
les documentaires d'Arte sur le régime nazi ne sont pas que des documents d'histoire; ils parlent au plus près de ce qui traverse nos sociétés en crise ici comme là-bas; les deux plus stimulants pour réfléchir sur aujourd'hui me semblent "Les livres qu'Hitler n'a pas brûlés" qui montre que les théories eugénistes, la théorie du déclin de la grande race sont d'origine anglaise (Julian Huxley) ou américaine (Madison Grant); il suffit d'ouvrir la page wikipedia Le grand remplacement "les tribunaux d'Hitler" ou comment le droit allemand est instrumentalisé puis carrément nié par la préférence du policier sur le judiciaire, comment la magistrature est amenée à être complice car tout crime doit avoir une apparence de légalité...
Les Jours de notre mort de David Rousset comme œuvre littéraire par Maurice Nadeau. Jours de notre mort est un des plus saisissants témoignages écrits sur les camps nazis.
Un retour passionnant sur le sulfureux roman-fleuve de Jonathan Littell, prix Goncourt 2006 et immense succès, qui questionne les frontières du mal à travers le récit sans remords d'un haut gra...
"Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s'est passé…" En 2006, Les Bienveillantes, roman-fleuve écrit en français par un presque inconnu franco-américain de 39 ans, Jonathan Littell, jette un énorme pavé dans la mare littéraire. Le "ça" de son incipit, c'est l'entreprise d'extermination des juifs d'Europe racontée en détail, à la première personne et sans aucun remords, mais avec une effroyable précision, par un narrateur fictif : le pervers, dépressif, cultivé et lucide Max Aue, ex-officier SS chargé au début de la Seconde Guerre mondiale de surveiller le bon déroulement de la "Solution finale" sur le front de l'Est, d'Auschwitz à la "Shoah par balles". Avec ces quelque neuf cents pages aussi difficilement soutenables que brillamment écrites et historiquement fondées, Jonathan Littell – fils de l'auteur américain de romans d'espionnage Robert Littell – a voulu sonder la nature humaine du mal et nous obliger à regarder en nous-mêmes ce "frère" dont nous ne voulons à aucun prix : un bourreau ordinaire au cœur du génocide nazi.
Leni Riefenstahl - La fin d'un mythe - Regarder le documentaire complet | ARTE
Quelle était la véritable implication de Leni Riefenstahl dans l'histoire du IIIe Reich ? Cette biographie jette une lumière crue sur la cinéaste fétiche d'Hitler.
https://www.arte.tv/fr/videos/099937-000-A/leni-riefenstahl-la-fin-d-un-mythe/
les nazis ont parlé d'art dégénéré / peut-il y avoir un art régénéré ? Les captivantes images en noir et blanc du Triomphe de la volonté et des Dieux du stade, longs métrages de propagande commandés à Leni Riefenstahl par Adolf Hitler dans les années 1930, demeurent indissociables de la mémoire du IIIe Reich. Leur esthétique, glorifiant l’ordre militaire et la beauté du corps viril, reste un cas d’école pour évoquer le pouvoir des images dans une guerre idéologique. Morte en 2003 à l’âge de 101 ans, la réalisatrice a laissé un héritage paradoxal.
Croix de fer - Regarder le film complet | ARTE
Alors que la Wehrmacht bat en retraite sur le front de l'Est, le caporal-chef Steiner (James Coburn) s'oppose à son ambitieux supérieur, le capitaine Stransky (Maximilian Schell)... Dans un délu...
Alors que la Wehrmacht bat en retraite sur le front de l'Est, le caporal-chef Steiner (James Coburn) s'oppose à son ambitieux supérieur, le capitaine Stransky (Maximilian Schell). "Croix de fer" est le film du genre le plus radical dans la représentation de la guerre qu'il dépouille de toute grandeur, de tout héroïsme : ce ne sont que corps déchiquetés, mutilés, désarticulés, sanglants. Les protagonistes eux-mêmes échappent aux codifications habituelles : le "héros" n'a plus rien d'exemplaire et, comme les autres, n'est plus qu'un animal traqué, mû par le seul instinct de conservation auquel le fait de tuer apporte la preuve qu'il vit. Peckinpah a réalisé, dans un style résolument agressif, un film dense et efficace sur la fascination qu'exerce la guerre sur tout individu, et qui culmine en parabole sur toutes les guerres de par le monde menées par des humains capables de monstruosités identiques aux protagonistes qui ressemblent à tout un chacun.
Le criminel - Regarder le film complet | ARTE
Après s'être refait une virginité, un criminel de guerre nazi coule des jours paisibles dans une bourgade américaine. Mais ses crimes passés pourront-ils demeurer impunis ? Un film noir réali...
Réfugié aux États-Unis sous la fausse identité de Charles Rankin, Franz Kindler, ancien commandant d’un camp d’extermination nazi, a échappé à la justice. Devenu professeur respectable à Harper, dans le Connecticut, il s’apprête à épouser Mary Longstreet, une jeune femme de la bonne société provinciale. Se démenant pour parvenir à le retrouver et l’arrêter, l’inspecteur Wilson, de la Commission contre les crimes de guerre, tente d’obtenir la libération de Konrad Meinike, qui fut l’un des subordonnés de Kindler : il est persuadé que l’homme cherchera à entrer en contact avec son ancien supérieur.
Les résistants de Mauthausen - Regarder le documentaire complet | ARTE
Comment, par un acte de résistance méconnu, un groupe de républicains espagnols déportés à Mauthausen, en Autriche, a sauvé de la destruction des milliers de photographies prises dans le cam...
https://www.arte.tv/fr/videos/093661-000-A/les-resistants-de-mauthausen/
Le 28 janvier 1946, un Espagnol de 25 ans, Francisco Boix, s’avance à la barre du Tribunal militaire international de Nuremberg, devant lequel comparaissent vingt-quatre dignitaires nazis accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Pour étayer le récit de sa détention au camp de concentration de Mauthausen, parmi les plus durs du Troisième Reich, le jeune homme a apporté des preuves visuelles : des clichés pris par les SS, qui documentent la construction du camp au lendemain de l’Anschluss, en 1938, les visites officielles des responsables nazis (dont Albert Speer, ministre de l’Armement, qui prétendait ne s’être jamais rendu dans un camp) ou encore les "morts non naturelles" – appellation désignant dans la majorité des cas des meurtres déguisés en suicides ou en tentatives d’évasion réprimées. Mais comment ces images sont-elles arrivées jusqu’à Nuremberg ?
"Swastika Night", le livre qui a prédit Hitler
Publiée en 1937, la dystopie de Katharine Burdekin est tombée dans l'oubli. Autopsie d'un récit viscéral et féministe, à mi-chemin entre "1984" et "La Servante écarlate".
Tombé dans l'oubli jusqu'à sa redécouverte dans les années 1980, le récit Swastika Night, publié en 1937, est remarquable d'anticipation. Surveillance de masse, stéréotypes sexués, religion organisée, propagande et répression: il s'agit peut-être d'une des œuvres les plus orwelliennes du XXe siècle. Et ce, douze ans avant 1984.
Relayée par la radio et les journaux, la propagande amplifie la rumeur, inéluctable, de la défaite. On murmure que les terrifiantes «hordes asiatiques» de l'Armée rouge (le régime nazi assimile les soldats russes aux tribus des steppes, afin de dénoncer leur sauvagerie et leur bestialité) vont dévorer les enfants et violer les femmes. «Sauvez les femmes et les filles d'Allemagne de la souillure et du massacre des limiers bolchéviques», avertit un dépliant de propagande distribué en février 1945. La torture et l'humiliation attendent les perdants, matraquent les haut-parleurs du Reich. Cela va entraîner une première vague de suicides à travers l'Allemagne à partir de janvier 1945.
Les cadres du parti nazi sont les premiers concernés, se donnant la mort en masse en avril et en mai. S'estimant privés de futur, ils emportent souvent leur famille avec eux. L'objectif: marquer les esprits pour faire résonner la chute du Reich dans l'histoire, comme a pu le faire l'Empire romain plus de quatorze siècles plus tôt. «S'il est écrit que nous devons sombrer, le peuple allemand tout entier sombrera avec nous, mais d'une manière tellement glorieuse que dans mille ans encore, la chute héroïque des Allemands occupera la première place dans l'histoire mondiale», prévient Joseph Goebbels. Les six enfants de sa famille ont d'ailleurs ingéré le cyanure servi par leur propre mère.
Ces consignes sont largement appliquées aux différents échelons du pouvoir nazi: 19% des chefs régionaux du parti, 10% des généraux de la Wehrmacht, 14% des généraux de la Luftwaffe, 21% des amiraux de la Kriegsmarine et 15% des dirigeants SS se donnent la mort en l'espace de quelques semaines. La population grossit également la cohorte des suicidés: les hommes se font distribuer en pharmacie des capsules de cyanure, les femmes transportent des lames de rasoir dans leurs sacs à main… Rien qu'à Berlin, on recense 4.000 suicides.
Demmin, cité de 15.000 âmes à 200 kilomètres au nord de la capitale, a entendu les rumeurs incriminant les «bêtes bolchéviques». La bataille de Berlin tourne en faveur des Soviétiques. Le drapeau à la faucille et au marteau flotte désormais sur le Reichstag. La ville est évacuée depuis la fin du mois d'avril: dans la précipitation, les responsables du parti nazi sont partis les premiers, à bord de véhicules de pompiers réquisitionnés.
Le 30 avril, les soldats soviétiques de la 65e armée arrivent en vue de Demmin. Conscients que la population ne se rendra pas sans combattre, les «libérateurs» dynamitent les ponts, coupant toute perspective de retraite vers l'ouest. Puis, ils se livrent à trois jours de pillage, d'atrocités et de destructions. Des quartiers entiers sont incendiés, des vieillards abattus sans sommation, des centaines de femmes violées à répétition par les soldats ivres morts.
Terrorisés, les habitants de Demmin embrassent le modèle du suicide honorable glorifié par Goebbels et s'ôtent la vie par centaines. Certains plongent, lestés de pierres, dans le Peene ou la Tollense –un témoin raconte même avoir vu une femme s'y jeter avec son bébé dans les bras. D'autres utilisent les moyens du bord: on voit des mères tailler les veines de leurs propres enfants, des pères abattre leur progéniture au fusil de chasse.
Une habitante, Gisela Zimmer, 14 ans au moment des faits, se souvient de l'atmosphère de terreur qui pesait, comme un voile opaque, sur la ville. « Ma mère aussi a été violée. Et puis, avec nous et avec des voisins, elle s'est précipitée vers la Tollense, résolument prête à y sauter. Mes frères et sœurs […] n'ont compris que bien plus tard que je l'avais retenue, que je l'avais tirée de ce qu'on pourrait appeler un état de transe, pour l'empêcher de se jeter à l'eau. Il y avait des gens. Il y avait des cris. Les gens étaient prêts à mourir. On disait aux enfants: “Voulez-vous continuer à vivre? La ville brûle. Ceux-ci et ceux-là sont déjà morts.” “Non, nous ne voulons plus vivre.” Et donc, les gens sont principalement allés dans les rivières. »
Si le nombre total de victimes est difficile à estimer, la plupart des historiens retiennent la fourchette de 700 à 1.200 morts –principalement des femmes, des enfants et des vieillards.
sur les deux millions d'Allemandes violées par les soldats de l'Armée rouge, on estime que 100.000 se sont ôté la vie.
Journal de Palestine octobre-novembre 2023 en Cisjordanie / "Comme chaque année ou presque Joëlle et Dominique, un couple d’amis français de Rennes, se sont rendus en Palestine début octobre 2023 pour aider et soutenir leurs amis à la cueillette des olives. Le 7 octobre la guerre éclate. Ils décident de rester pour témoigner. Joëlle tient un journal quotidien. Ils rentrent en France le 12 novembre. Le texte joint (131 pages) est la compilation de ses écrits qu’elle nous demande de diffuser largement."
Welcome to Paris : innocent monstre
Les journalistes Raphaëlle Bacqué et Samuel Blumenfeld signent une enquête autour de la chute de Gérard Depardieu et du revirement du monde du cinéma, longtemps muet sur ses agissements.
sur RTL, le 9 avril 2024 / metoo démarre en octobre 2017 à la suite de l'affaire Weinstein, cinéma puis sport puis théâtre puis uuniversité puis église puis armée puis hôpital puis pompiers puis médias bref partout c'est donc qu'il y a de la prédation universelle, de la guerre universelle des uns sur les autres et inversement (ce qui se passe aux USA est significatif, les hommes masculinistes sont majoritairement avec Trump, les femmes féministes sont majoritairement avec les démocrates)
25 février 2024 / Kevin Spacey a été blanchi, cela a été très peu dit, de TOUTES les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB.
l'article que je construis à partir de points de vue différents me permet de ne pas m'en tenir à des propos outranciers même si je peux les entendre, voire être solidaire, de ne pas me mettre dans des postures extrêmes, même si je peux les comprendre / j'ai indiqué pour tous les posts empruntés, nombre de likes, de commentaires, de partages / ça permet d'évaluer le poids des meutes sur réseaux sociaux : c'est dérisoire / la mousse , l'écume, le bruit est fabriqué par presse, radios, TV mainstream
un puissant slam sur Nos semblables car les Gérard sont dans tous les entre-soi du haut en bas d'une société encore patriarcale, masculiniste, sexiste, raciste, suprémaciste, classiste, clanique, campiste / merci à l'amie Shein B qui sait si bien traiter des questions de société, engagée sur une voie d'empathie avec tous les minorisés / parmi les affaires qui m'ont marqué, Sohane Benziane, violée, brûlée vive le 4 octobre 2002, à Vitry-sur-Seine, Agnès Marin violée, torturée, brûlée en novembre 2011 à Chambon-sur-Lignon, Shaïna X, violée à 13 ans, brûlée à 15 ans le 27 octobre 2019 à Creil / le livre pluriel Elle s'appelait Agnès, que j'ai édité en 2016, ose aborder ce sujet avec des approches très contrastées
artiste à suivre sur ReverbNation et dont j'ai édité en novembre 2005, le recueil de Slam, Larmes 200 avec un CD / slam de Shein B dans le livre pluiriel Elle s'appelait Agnès
après les propos de Macron sur Depardieu, conforté par la tribune des 56 dont pas mal rétropédalent en se rendant compte de la manipulation par l'extrême-droite, tribune ayant suscité une contre-tribune de 8000 artistes, puis une autre de 150 artistes contre l'impunité, cette réaction de Sofia Sept en date du 21 décembre / bonnes fêtes des dindes et dindons de la farce / 95 likes, 30 partages
Depardieu attendu pour une représentation Barbara / Emmanuelle Debever, 1° à avoir porté plainte, suicidée (?) le 7 décembre, la veille du Complément d'enquête
Complément d'enquête Gérard Depardieu : la chute de l'ogre
Une enquête de Damien Fleurette, Daniele Vella et Emmanuel Baert Des grognements équivoques, une obsession manifeste pour le sexe, des propos choquants : Complément d'enquête dévoile des image...
https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/5454513-gerard-depardieu-la-chute-de-l-ogre.html
diffusé le 07/12/2023 à 23h02 / INDISPONIBLE ou À BOYCOTTER pour montage à charge éhonté avec puanteurs et pudeurs nauséabondes jusqu'au 06/01/2025
mis en ligne le 29 décembre 2023, réalisé en 2015 par Richard Melloul
Gérard Depardieu, l'homme dont le père ne parlait pas - Documentaire Portrait - HD - 2KF
Ce film emmène le téléspectateur dans l'envers du décor d'un homme qui se croit plus fort que tout, ne reculant devant aucune contradiction, aucun danger, jusqu'à rouler en scooter au bord du ...
mis en ligne le 11 octobre 2023, réalisé en 2015 par Gérard Miller et Anaïs Feuillette
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Nos révélations sur Gérard Depardieu
Au cours d'une enquête de plusieurs mois, Mediapart a recueilli le témoignages de treize femmes accusant le célèbre acteur de violences sexuelles, notamment sur le tournage de onze films sortis...
https://www.mediapart.fr/journal/dossier/france/nos-revelations-sur-gerard-depardieu
Médiapart 13 témoignages, 2 plaintes contre Depardieu en cinq épisodes / que la justice fasse son travail et juge l'homme / en attendant il y a bien lynchage / j'observe aussi quand la justice est passée, quand l'accusé a purgé sa peine, que les meutes le poursuivent encore / exemple Bertrand Cantat que Wajdi Mouawad ou Léos Carax ont osé faire participer dans leurs réalisations
Une émission
Complément d’enquête Gérard Depardieu La chute de l’ogre
Diffusée le 7 décembre à 23 H 02
Ça s’emballe sur la toile.
Quelques pages viennent à moi.
Dont la page de Sofia Sept, Femen.
Sur cette page, j’apprends le 10 décembre, que la première dénonciatrice de Monsieur Depardieu, le 5 juin 2019, Emmanuelle Debever, s’est jetée dans la Seine, le 6 décembre, la veille de la diffusion, suicide ? rendu public le 11 décembre.
https://www.public.fr/News/Gerard-Depardieu-sa-premiere-victime-est-decedee-la-piste-du-suicide-evoquee-1793131
Le 8 décembre, Sofia Sept avait posté :
CHARLOTTE,
Nous te croyons. Nous t’avons toujours cru.
Même dans le secret.
Sans rien connaître du dossier.
Nous reconnaissons ton courage. La justice se rend parfois dans un tribunal. Mais, elle s’arrache aussi dans les média et les récits dominants. Nous aurons le dernier mot, c’est promis…
Hier tu étais seule. Aujourd’hui vous êtes 14 à témoigner contre lui.
Demain vous serez une légion de femmes sans peur, dignes, qui lui feront claquer des dents.
Non #GérardDepardieu, nous ne sommes ni « affolées, ni « pas méchantes » ni tout à « l'air du temps ».
#MeToo n’est pas fini. Un premier tremblement cathartique et libérateur, s’est produit il y a 5 ans. Mais l’onde de choc est bien réelle et s’amplifie. Notre avantage, c’est que tu n’en as pas encore pris conscience dans ton petit cercle bien protégé et privilégié.
Nous sommes organisées, tenaces, aguerries, et déterminées à piétiner, à effacer les monstres de l’histoire, et à détrôner les rois et leur fameux droit de cuissage.
La déferlante arrive. Regarde bien autour de toi. L’impunité est révolue.
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Et le 7 décembre :
#DEPARDIEU T’ES FOUTU !
Mieux t’es fini.
Je l’ai cru tout de suite, Charlotte, quand dans un souffle, elle m’a balancé ce que tu lui avais fait subir.
J’ai refusé de fermer les yeux pour ne pas vomir en imaginant tes mains répugnantes la salir à tout jamais.
J’ai vu sur un tournage :
les gens qui piaffaient sur ton passage. Le tapis rouge qu’on te déroulait.
Tes yeux s’arrêtant sur mon corps comme devant un étalage de boucherie.
Tes grognements répugnants.
C’est fini, Gérard, et tu le sais.
D’ailleurs, tu te dépêches de solder tes œuvres d’art, de refourguer rapidos ton patrimoine pendant qu’il est encore temps pour éviter que ça finisse à la benne.
Réjouis-toi, tu vas finir tes jours avec les tiens. À boire le thé avec #Matzneff et #Polanski, dans une cellule VIP ( very important pedocriminel ).
Ou comme un lâche en Russie à lécher le cul de #Poutine.
Je chie sur tous-tes celles et ceux qui t’ont protégé. Qui se sont tu-e-s alors que la voix de Charlotte Arnould s’élevait ds cette mêlée obscène, celles et ceux qui ne l’ont pas cru alors que tout le monde savait.
Ces invisibles qui ont tissé autour de toi une armure d’impunité et de vénération.
Tu es un monstre, un pervers, un gros dégueulasse.
À partir de ce soir, tout le monde va te « outer ». Tu vas désormais raser les murs.
Place aux héroïnes,
et pour toi Gérard, même si la justice t’absout (ce qui ne m’étonnerais pas) tu vas vieillir à l’ombre de notre mépris et de notre dégoût.
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et ce post du 1° décembre
Je regarde le documentaire, le 9 décembre
Gérard Depardieu : sa première victime est décédée, la piste du suicide évoquée
Ce 11 décembre 2023, on apprend le décès de l'actrice Emmanuelle Debever, à l'âge de 60 ans. Au cours de sa carrière entre télévision et cinéma, elle avait croisé un certaine Gérard Depa...
Ce 11 décembre 2023, on apprend le décès de l'actrice Emmanuelle Debever, à l'âge de 60 ans.
Welcome to Paris en décembre 2023 / quand des pétroleuses de 70 ans racontent leur 68 à Clermont-Ferrand : elles sont aussi grivoises, gauloises que le Gégé
Jeter le Gégé avec l'eau du bain - Louise Chennevière
Catherine Millet, qui a l'élégance de signer une fois de plus une tribune politiquement incorrecte vous diront-ils, abjecte dirai-je, a dit et répété, comme ça, dans les médias, qu'elle aura...
article paru le 29 décembre
Affaire Depardieu : les lynchages éthiques, ça n'existe pas - Vu du Droit
La presse-système française aux mains de l'oligarchie, se fait désormais une spécialité de lancer de plus en plus fréquemment des lynchages médiatiques géants. L'aspect diversion pour déto...
https://www.vududroit.com/2023/12/affaire-depardieu-les-lynchages-ethiques-ca-nexiste-pas/
article paru le 29 décembre / La presse-système française aux mains de l’oligarchie, se fait désormais une spécialité de lancer de plus en plus fréquemment des lynchages médiatiques géants. L’aspect diversion pour détourner l’attention des véritables problèmes qui accablent notre pays, est une évidence. Il vaut mieux en effet clouer Gérard Depardieu au pilori, plutôt que d’informer sur l’effondrement politique, économique et sécuritaire de notre pays, sur la catastrophe qui attend l’Europe, sur la défaite de l’OTAN qui se profile et sur le massacre des enfants que poursuit résolument l’État d’Israël à Gaza. Et sur la guerre mondiale qui se profile. / censure : France télévisions et la RTSuisse déprogramment les films où Depardieu a le rôle principal / "Je suis effaré par ce climat de censure", abonde l'avocat Charles Consigny. "De quel droit France TV, financé par des fonds publics et les impôts des Français, décrète sans décision de justice, sans aucune consultation, sans que Depardieu n'ait pu faire quoi que ce soit, la censure pure et simple des films où il apparaît ?".
censure : France télévisions et la RTSuisse déprogramment les films où Depardieu a le rôle principal / "Je suis effaré par ce climat de censure", abonde l'avocat Charles Consigny. "De quel droit France TV, financé par des fonds publics et les impôts des Français, décrète sans décision de justice, sans aucune consultation, sans que Depardieu n'ait pu faire quoi que ce soit, la censure pure et simple des films où il apparaît ? ".
ma réponse : boycott personnel de France TV; je ne regarde qu'Arte
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texte de Karine Baudot paru le 30 décembre à 9 H 30
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juste un peu de nuance d'Arthur Dreyfus, paru le 30 décembre / cette succession de liens révèle bien qu'on a affaire à un fait social global / Le fait social est défini comme toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel.
les temps changent / non c'est non dit le petit chaperon rouge au grand méchant loup qui veut la croquer et le grand méchant loup n'est pas rassuré / dans tous ses déplacements, ses nuits d'hôtel, il filme pour prouver qu'il n'a harcelé personne du sexe fort
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avec Bernard Revel, post du 30 décembre, réécoutons certaines chansons d'Aznavour et de Brassens
Charles Aznavour - Trousse Chemise (Audio Officiel)
Charles Aznavour - Trousse chemise (Audio Officiel) Commandez et écoutez : https://aznavour.lnk.to/AlbumSaVie100titres Suivez Charles Aznavour : Abonnez vous à la chaîne: ...
chantée ausssi par Barbara / Et j’ai renversé à Trousse Chemise Malgré tes prières à corps défendant Et j’ai renversé le vin de nos verres Ta robe légère et tes dix-sept ans Quand on est rentrés de Trousse Chemise La mer était grise tu ne l’étais plus Quand on est rentré la vie t’as reprise T’as fait ta valise t’es jamais revenue
et dans le même temps, la loi sur l'immigration / à quoi sert réellement l'affaire Depardieu, déclenchée par un complément d'enquête nauséabond dans sa forme et dans son contenu
Michelle Perrot NOUS VIVONS UN TEMPS FORT DU FÉMINISME “Dans les années 1980 et après, le féminisme était plus officiel. Il avait l’avantage d’être reconnu mais il était moins conquérant, moins lumineux. Il me semble que, maintenant, nous sommes à nouveau face à une ouverture formidable. C’est un petit peu comme l’ombre qui se dissipe, une lumière qui arrive… C’est une source d’optimisme, de joie, d’engagement.” Michelle Perrot - Mediapart 25/12/2023
Ailleurs / Gérard Depardieu - Blog de Jean-Claude Grosse
4 livres de Gérard Depardieu Ailleurs Gérard Depardieu Le Cherche Midi, septembre 2020 Jusqu'à présent, je ne m'étais pas intéressé à l' " écrivain " Gérard Depardieu. Je suivais, sans pl...
https://les4saisons.over-blog.com/2021/05/ailleurs/gerard-depardieu.html
un jour, je me suis intéressé à l'écrivain Gérard Depardieu car il y a d'autres aspects de Depardieu car comme tout un chacun, il est tout, innocent et monstre (titres de deux de ses livres).
Gérard Depardieu, écrivain "Lettres volées" | INA
Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newslett...
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i06110354/gerard-depardieu-ecrivain-lettres-volees
un jour, je me suis intéressé à l'épistolier Gérard Depardieu
un jour, je me suis intéressé à l'épistolier Gérard Depardieu
Lettre de Gérard Dépardieu à Catherine Deneuve - La Carte blanche de Marina Foïs
L'actrice Marina Foïs était l'invitée de Boomerang. Pour sa carte blanche, elle a souhaité lire une lettre que Gérard Depardieu a écrite à Catherine Deneuve après le tournage du film "Drôl...
lettre de 1988 que Gérard Depardieu a écrite à Catherine Deneuve après le tournage du film "Drôle d'endroit pour une rencontre" de François Dupeyron
Emission spéciale Gérard Depardieu et la littérature - 26 novembre 2015 - La Grande Librairie #LGLf5
Depardieu, ce grand lecteur : émission spéciale Gérard Depardieu et la littérature - 26 novembre 2015 - La Grande Librairie #LGLf5 La Grande Librairie France 5 #LGLf5 -- François Busnel propos...
un jour, je me suis intéressé à Depardieu, ce lecteur : émission spéciale Gérard Depardieu et la littérature - 26 novembre 2015
Welcome to New York, une bonne critique - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
Welcome to New York Abel Ferrara J'ai vu ce film il y a déjà quelques jours. Pourquoi ai-je voulu le voir ? Pour me faire mon idée sur cet objet. La polémique entre les producteurs-créateurs-a...
un jour de juin 2014, je me suis intéressé à ce film jamais sorti en salle
Je regarde le documentaire, le 9 décembre
J’entends dans un contexte nord-coréen d’images « volées » des propos graveleux adressés à celui qui filme dont pas mal en off (et réinterprétés me semble-t-il en sexualisation d'une petite fille),
j’entends de la bouche de victimes et plaignantes, des accusations d’agressions sexuelles …
un montage à charge ayant clairement l'objectif de démolir sous les apparences d'un équilibre, les pour, les contre
puis je regarde Ondine, de Christian Petzold.
Il y est question d’une ondine tueuse.
Et regardant Orphée raconté par François Busnel, j'assiste au dépecage du poète et musicien par les Ménades en transe orgiaque.
M’arrivent les analyses et contributions de certains amis :
Le 9 décembre, Thierry Zalic dans Journal intime, groupe privé :
« À force de vouloir tout lisser on disparaît complètement » propose Elena Venel en accompagnant l’image proposée ci-dessous à gauche.
Je vais rebondir sur l’hypocrisie sociale qui entoure aujourd’hui Depardieu. Que l’on ne se méprenne pas, s’il y a crime avéré, il est bon qu’il en soit puni. Mais mon propos est un peu à côté.
Pourquoi a-t-on aimé Depardieu ? Pour sa truculence, par sa faculté à dire tout haut ce que chacun cache, à oser sans limite, sans frein, avec une rage vivante. Il est d’une humanité crasse, mais dans cette expression, il y a humain. Il est au contact. Il suscite la sympathie.
Il est ce que chaque homme, où la plupart rêvent d’être, sauf que la politesse et les conventions nous limitent, notre manque de force, d’envergure, d’autorité, sans doute fort heureusement car le monde serait difficilement vivable.
Si chacun osait tout, ce serait un enfer. Ainsi ce rôle, décerné par le roi et aujourd’hui par le peuple, est bouffon, le bouffon du roi. Celui-ci ose ce que les autres taisent, et, très souvent voire toujours, ça finit mal.
Il a eu les honneurs, la richesse, très souvent hors de sa condition initiale car celui-ci est toujours un manant, et il est renvoyé dans le caniveau, ou la fosse commune. Il a été un instant un étron parlant renvoyé aux latrines.
L’homme est foncièrement un prédateur qui rêve d’avoir toutes les femmes du monde. Il est facilement excité. Il est un lion.
Bien sûr, quand on voit la plupart des hommes, il est difficile de l’imaginer. Mais dans sa part fantasmée, il l’est. Pas une fesse qui passe sans qu’il ne la reluque.
Depardieu était, et est, celui qui ose à la place de l’homme commun. Il y a toujours une fascination pour le transgressif. Chacun est muselé par une politesse qui souvent l’étrangle, sauf certains que cela rassure.
Aujourd’hui on le dénonce parce qu’il aurait été trop loin, dans une époque différente, celle-ci étant autrement castratrice. Bien, mal… sortons de cela, chaque époque implique ses lois, son champ. Il ne s’est pas adapté. Pourquoi ? Parce qu’il se veut l’inadaptable.
Beaucoup de femmes rêvent du méchant loup, du bad boy, mais pas trop. Il faut que ce soit un jeu, s’approcher du précipice sans tomber dans le cauchemar. Le jeu est avec la frontière. Le plaisir sexuel contient une peur, ce en quoi il est différent d’aimer sexuellement ou d’aimer les fraises.
Que l’on ne se méprenne nullement. Il est bon que les femmes se protègent, qu’un monde soit moins laxiste car sans l’environnement permissif cela ne se produirait pas.
Mais le déferlement médiatique hypocrite est pitoyable, ces mêmes canaux proposant moult émissions sur les violeurs et la pornographie non pour les dénoncer, apparence, mais parce que cela attire les téléspectateurs car ce violeur est en chacun même si l’acte est innommable et que, fort heureusement, très peu l’accomplissent.
La lutte est contre l’antagoniste qui est en soi, pour reprendre des mots de l’excellent École des dieux de Stefano Elio d’Anna.
« La vérité d’hier que l’on ne surpasse pas dégénère et devient le mensonge d’aujourd’hui. »
« Ton seul ennemi est en toi. Dehors, il n’y a pas d’ennemi à absoudre, aucun mal qui puisse t’atteindre. L’antagoniste est ton plus précieux allié, l’instrument de ton amélioration, de ton perfectionnement, de ton intégration, la seule clé qui puisse t’ouvrir des plans supérieurs de l’être. »
Si l’homme est ça, il n’est pas que ça et bien plus que ça, ce qui vaut pour tout le monde et évidemment Depardieu : tous ceux qui le connaissent en témoignent même si le bouffon peut grignoter l’homme ainsi Gainsbarre avec Gainsbourg.
Pour ceux qui veulent, et sortir de la notion de victime, d’autres mots d’Elio d’Anna :
« Tu ne peux améliorer ou contrôler la qualité de tes pensées que si tu parviens à améliorer la qualité de ton être.
Tu dois pour cela étudier et travailler dans une école particulière et appliquer à ta vie, son enseignement et ses principes.
L’homme ne peut agir s’il ne comprend pas que tous les phénomènes extérieurs à lui, ne sont que les conséquences dramatiques de ses attitudes et de ses états d’âme.
Tant que l’homme se laisse gouverner par les circonstances extérieures, il ne pourra jamais trouver la source de la violence humaine. Tout ce qui vient de l'extérieur n'existe pas en soi, en ce sens que tout respire par ton souffle, tout n’est vivant que dans la mesure où tu l’es. »
Complément / Réponse à : Qui a « fait » Depardieu ?
Le spectateur qui hier a glorifié son idole et aujourd’hui la détruit
Je veux bien reconnaître avoir aimé qque premiers films du personnage .. mais rapidement sa grossièreté fut affichee au travers de ses discours, ses actes sa gestuelle, les rendus émotionnels de son visage ..
Et aujourd’hui, seulement, on s’en aperçoit !
Poooooovre peuple où est ton libre arbitre ?
Il y à longtemps que je ne participe pas à cette admiration des foules vis à vis de ce grossier personnage.. et qui.. oui qui était constamment obligé de se justifier ? Je vs le demande !
Toujours compliqué de « ramer à contre courant « d’une opinion !
Si chacune et chacun avait une certaine conscience de Soi, de ses valeurs intérieures intangibles , il n’y aurait pas d’affaire D.
Car cela fait longtemps qu’il serait retourné à l’oubli vers ce qu’il est : un moins que rien !
Un bon à rien !
Je me sens et suis Femme debout et c’est ainsi que je vois ce, ces grossiers personnages qui ont marqué l’actualité !
Oui des prédateurs il y en a toujours eu !
Aussi …
Éduquons nos filles , pour que cette spécificité d’animaux en rut soient marginalisés .. et que le choix, le consentement règne entre humains : cela ne se nomme il pas … Amour ?
Thierry Zalic :
« Que les femmes soient debout est exactement ce à quoi j'aspire et mon travail en thérapie, même s'il est bon de ne pas avoir de but. Cependant deux choses à prendre en compte : le langage de D. ne serait pas sans le contexte social qui le permet. Prenons une script, maquilleuse, l'interprète nord-coréenne... celles-ci pourraient refuser ce discours, dire je suis là pour maquiller, traduire, guider... et rien d’autre. Or, il est probable qu'au lieu d'être soutenues dans cette position, elles soient renvoyées de leur job et blacklistées comme des emmerdeuses.
C'est donc le système qui entrave leur parole, donc leur corps. Leurs corps, et leur parole est entravé, nié. C'est évidemment une souffrance terrible.
Que pourrait faire une femme forte, dans l'idéal ? Au lieu d'être blessée, elle pourrait en rire, dire "ta main tu te la mets sur ton panier etc..."
Celle-ci répondrait d'égale à égal, et aurait sa considération.
Le langage de D. est le langage de tout homme. Ne pas croire qu'il y en a des meilleurs, et quand même si. Ceux-là jouent avec cette vulgarité première, ils ne la refoulent pas ce. qui serait pire car elle éclaterait autrement. Ils la transforment, la subliment, exactement comme un parfum sent bon ou mauvais, et tout condensé de parfum pue, tous les parfumeurs le savent.
D. joue sans avoir de répondant, d'où son désir de se coltiner aux dictateurs.
Est-ce triste ou non ? Ce qui est intéressant c'est de voir qu'il est la résultante et le jouet d'un système qui le permet, en jouit et le dénonce.
Depardieu est en chaque homme d'où mes phrases sur l'antagoniste de d'Anna.
Il est en chaque homme mais chaque homme ne se manifeste pas ainsi. Je pourrais faire une analyse encore plus complète mais m'en abstiens car elle serait encore mal comprise. »
Depardieu attendu pour une soirée Barbara / Charlotte Arnould / #metoo / #metooweinstein / #balance ton porc / #metootheatre / #metooinceste / welcome to Pariis décembre 2023
Réponse à un commentaire : « Et son cas il me semble, relève de la psychiatrie. »
Réponse de Thierry Zalic
« Un point intéressant, dans le commentaire, est le mot psychiatrie. En dehors de ses agissements précédents, il est possible qu'il y ait désormais une compulsion irraisonnée, par exemple à dire "chatte" dès qu'il voit une femme, semblable à des troubles comme Gilles de la Tourette. Ceci, comme l’a signifié son ancien agent, pouvant être associé à une impuissance, ou début d'impuissance, compensée par les provocations verbales.
L'histrion agit en lui de façon mécanique, comme le rire pour Bergson.
Complément :
« Je vais aller plus loin dans l’analyse et j’entends très bien que de cette analyse-là, les féministes pures et dures s’en battent les ovaires.
J’ai dû bloquer un torrent de haine qui n’apportait rien au débat.
Depardieu a longtemps représenté la revanche de l’homme castré, ou « déconstruit » selon Sandrine Rousseau. Il est celui qui fait et ose ce qui ne se fait pas.
Mais ce qui ne se fait pas est présent dans l’homme, qu’il déplace en tant que fantasme, qu’il transpose, sublime, ou louvoie avec dans des complicités amoureuses consenties.
Car cet homme n’est pas une bête même s’il y a cette bête en lui, ce chasseur, et en face ce gibier. Mais, si on lit bien la philosophie toltèque, chacun est chasseur et gibier. Les approches sont différentes voire opposés : les posséder toutes pour l’homme, et amener et fixer un homme dans son nid pour la femme.
J’entends toutes les critiques qu’amèneraient ces mots car les gens ressentent et n’objectivent pas. Cependant, Cyrulnik tient exactement ce discours, comme avant Bachelard etc…
Ainsi il y a une projection du prédateur, c’est l’autre et pas moi, tout en jouissant de le dénoncer pour se disculper. De héros à exutoire, la frontière est mince et volatile.
Évidemment que tous ne sont pas comme ça, ils n’en ont pas besoin, ils sont représentés, il les venge. Depardieu n’est pas devenu un héros pour rien, en plus de son talent.
El les journaux féminins pleurent d’un autre côté que l’on ne trouve plus de vrais hommes. Les hommes se sont sentis castrés par le féminisme. Toujours évidemment, à tort.
Que serait un » vrai homme », ou un homme accompli ? Celui qui n’a pas besoin de prouver sa virilité.
Le féminisme est une avancée spectaculaire mais le rigidifier devient contreproductif, ce qui est l’avis par exemple de Catherine Deneuve.
Je continue sur les viols supposés dans son adolescence. (Sur les supposés actuels, je n’ai pas d’avis)
J’ai entendu les témoignages et de Depardieu et des compagnons d’alors.
Là encore, et les féministes me rentreraient encore dans les plumes, le mot viol n’est pas approprié, ou mal…
Dans sommes à Châteauroux il y a presque 50 ans, dans un univers de petits délinquants, de petits malfrats, qui usent de leur force et de leur charme au sein d’un groupe. Les filles incriminées ne sont pas prises dans la rue mais sont celles qui gravitent autour de ces groupes, qui veulent et ne veulent pas y entrer, comme dans une famille, parce qu’elles sont paumées elles-mêmes, ce qui a très bien été décrit dans les Valseuses alors encensées.
Toujours, je n’excuse rien, n’approuve pas, je décrypte.
Il est possible que certaines aient été prises par les garçons, comme dans un rite d’initiation tordu.
C’est un univers. Qu’il soit dénonçable, certes, mais il est intéressant d’en comprendre les mécanismes et voir que le mot « viol » n’a pas le même sens selon les perspectives différentes et s’avère inapproprié.
Pourquoi Depardieu l’a revendiqué après ? Pour se construire une image de marque, une image de malfrat, celui dont le charme fait peur. Il s’amuse à faire peur à la journaliste bcbg new-yorkaise venue l’interviewer sans même penser que ça se retournerait contre lui. Il perd, entre autres, un oscar.
Entre ce qu’il est, et ce qu’il parait, il y a une béance qu’il a du mal à combler. Il est l’inéduqué arrivé au pinacle du monde avec des amis comme Carmet qui aimait autant péter en public. Et tous ses proches, Ardant, Deneuve, Bouquet… le décrivent sous un tout autre aspect.
Il est l’éternel gamin joueur dans un monde qui a changé ses règles, ce dont on peut se féliciter.
37 commentaires
Anouk Grinberg : "Depardieu est aussi comme ça parce que tout le monde lui permet d'être comme ça"
Anouk Grinberg témoigne après le "Complément d'enquête" sur Gérard Depardieu diffusée par France 2 jeudi dernier. L'actrice est l'ancienne compagne du réalisateur Bertrand Blier, lui-même p...
les réactions pullulent / pays divisé / cela révèle que l'affaire Depardieu est un fait social total / Le fait social est défini comme toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel.
Le 10 décembre, Sylvia Bagli :
Depardieu c'est compliqué… Depardieu c'est compliqué parce que nous sommes à un temps de règlement de comptes, à un tournant face à des comportements qui étaient jugés comme marrants et acceptables. On ne l'accuse pas simplement de ses errements mais de ceux d'une génération.
Depardieu c'est l'acteur des valseuses ...
Depardieu c'est compliqué parce qu'il a souvent péroré en se créant un personnage odieux sexiste et misanthrope, un personnage d'excès débordant de partout et dégoulinant de son propre corps. Il est donc facile de trouver des épisodes insupportables.
Depardieu c'est l'acteur de Tenue de soirée
Depardieu c'est compliqué parce que ce qui fait qu'on le conspue c'est aussi ce qui fait qu'on l'adore. Sa transcendance son art des mots qu'il repose dans la vulgarité la plus crasse.
Depardieu c'est l'acteur de buffet froid Et c'est l'acteur de Cyrano.
Depardieu c'est compliqué parce que tout le monde sait comment il se comporte quand il a l'esprit amer, peut-être encore plus par dégoût de lui même ?
Depardieu c'est compliqué parce qu'être un gros C ne constitue pas un crime aux yeux de la loi et que c'est sur un acte précis qu'on le jugera.
Et ça soulève des questions ...
Elle dit qu'il la violée, lui dit qu'elle était consentante jusqu'à ce qu'il lui dise qu'il ne chanterait pas avec elle Barbara...
Comment se peut-il, avec tout ce qu'on savait sur lui qui ne s'en est jamais caché, que des femmes se rendent chez lui seules et plusieurs fois pour ensuite se plaindre de viol ?
Il y a des viols odieux. Mais il y a ancrée aussi chez les femmes l'idée qu'on peut se négocier une carrière sur l'oreiller ou en tous cas négocier du boulot en échange de mauvais procédés. Et quand elles n'obtiennent pas ce qu'elles veulent elles appuyent sur un bouton rétroactif du consentement... Une mauvaise décision que l'on regrette n'est pas constitutif d'un viol parce que la faute n'est pas forcément extérieure comme ces nouveaux temps tendent à faire croire, que l'erreur vient peut-être de nous. Si un homme profite d'une situation qu'on a nous même crée, ce n'est certes pas glorieux mais ce n'est pas enfreindre la loi.
Si d'un côté j'ai vu tellement d'actes odieux de la part d'hommes de pouvoir (des hommes se branler pendant votre audition, des hommes qui vous proposaient monts et merveilles vous lâcher quand vous ne vouliez pas aller plus loin...) J'ai aussi vu des femmes se jeter en pâture puis se victimiser, j'ai vu des femmes rêver qu'elles étaient les compagnes d'hommes sur lesquels elles s'étaient littéralement jetées un soir de dernière et ne pas supporter dès le lendemain d'être rejetée ...
Le monde est-il vraiment coupé en deux, d'un côté les méchants hommes de plus de 50 ans et les femmes toutes fragiles pauvres petites agnelettes, ou c'est plus compliqué ?
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Le soir, je regarde Angel Heart, aux portes de l’enfer, d’Alan Parker
Avec le coeur bien accroché pour suivre cette série de plus en plus horrible de meurtres découverts par un détective privé, découvrant qu'il en est l'auteur
.
Comme faut l’avoir bien accroché pour suivre les meurtres des militaires de Tsahal et des colons israéliens tuant des Palestiniens comme les colons américains se comportaient avec les Apaches (déclaration de l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, le 8 décembre sur France-Info)
Dans ce territoire, occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu, plus de 200 personnes ont été tuées par des colons et des soldats israéliens depuis les attaques du Hamas le 7 octobre, selon le bila...
et pendant qu'en France l'affaire Depardieu révèle à chacun ce qu'il est, tout en masquant les vrais problèmes des Français, "Les colons en Cisjordanie se comportent comme les Américains avec les Apaches", assure l'ancien ministre Hubert Védrine
spectacles en cours là-bas et ici - Blog de Jean-Claude Grosse
Comment un peintre toulonnais, Alain Le Cozannet, en son atelier du Mourillon, touché par la tragédie des victimes israéliennes du Hamas le 7 octobre et des victimes palestiniennes de Tsahal ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/10/spectacles-en-cours.html
l'obscénité de ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie, l'obscénité des bombardements quotidiens
Le 11 décembre, Yves Ferry :
J'avais écrit ce texte, il y a... quelques temps. Aujourd'hui, avec tout ce qui se dit, se dénonce, défèque sur Depardieu, je n'en retire pas une ligne. Les mots ne sont pas des actes, et cette liberté de parole qui exista dans notre pays, ce jeu libre de l'esprit qui donne à la même pensée un sens et son contraire, la fantaisie tous azimuts qui rend la vie légère, il n'en reste presque plus rien. Depardieu dit des mots, obscènes ou subtils, ou les deux à la fois puisque les mots ne sont jamais simples, univoques, et qu'on les réduit toujours quand on ne sait pas entendre leur musique, mais l'époque est de moins en moins musicienne, l'esprit et la lettre se sont séparés (ici je n'utilise pas l'écriture inclusive), et la lettre a pris le dessus depuis que s'est mêlé de tout une morale puritaine qui donne à tous ceux qui ont des raisons souvent légitimes de s'en servir, le droit et le sale plaisir de s'en servir. La loupe de l'inquisition s'est posée sur un personnage trop énorme pour échapper à la curée acharnée de ces petits saints d'aujourd'hui qui jugent, jugent, jugent, jouissent vulgairement d'être du bon côté de leur morale. Et ce n'est pas parce qu'ils ont souvent des raisons de s'exciter que leur haine doit devenir le droit. Le soupçon doit-il devenir la preuve ? La justice malmenée est encore là pour établir la réalité des faits. Elle seule doit statuer sur le sort d'un être, même si l'on sait qu'elle peut, elle aussi, se tromper. Peut-être qu'un Gérard Depardieu n'est plus un type humain que notre monde peut accepter. Il en sera peut-être de l'humanité elle-même comme d'un pays devenu propre, javellisé, sans saveur, éteint. Adieu délires, extravagances, facéties, truculences, déconnades sexuées, grossièretés, rires énormes, adieu l'intelligence du vivant, et place aux cadres, aux prisons, aux resserrements de la parole, aux costumes bien cintrés... On finira par censurer Frédéric Dard, on expurgera Rabelais, toute la poésie érotique dont la bibliographie est immense, les cons et les connets verdelets seront aux enfers dont plus personne n'aura les clés. L'a-moralité n'est pas l'immoralité, et le monde de la bonté, de la vérité, de l'altruisme et de la générosité n'appartient pas aux êtres étriqués et si sûrs de leur si bonne conscience, bourgeoise, religieuse, écologique, plate comme la terre qui est pourtant ronde et qui tourne dans un univers où nous sommes, merveilleusement, si peu de chose... : "Gérard Depardieu n'est pas "hors norme", comme on écrit partout, comme veulent l'afficher ceux qui sont incapables de vivre à cette mesure d'homme simple et profond, fait de sa propre solitude, poussé dans un monde à la fois hostile et accueillant. Incapables aussi de penser que tout ce que cet homme contient de richesse, c'est ce qu'ils ont négligé en eux-mêmes, préférant le regard court à cette amplitude du voir loin et partout qui rend si vaste cet homme si vivant. Gérard Depardieu est un acteur, mais il ne ment pas quand il prétend le contraire, parce qu'il est seul, presque seul, pas tout seul non, à penser qu'un acteur n'a de dignité et de légitimité que s'il s'incline devant le poète qui respire en lui. En lui, poète écrivant de la vie, de la voix, de la tempête et de la bonté, de l'interrogation à chaque pas accompli dans le voyage. Rien et tout, univers en expansion, enfant et grand comme un cosmos entier, poussière et viande, et calme comme pierre, et pierres comme celles des torrents, porteur de lui-même, des autres, de nous, de tous, vivants et morts. Gérard Depardieu est poète avant tout, pas un faiseur de pages, (encore qu'il sache très bien écrire), mais un savant de la langue, il invente sa phrase avec sa pensée qu'on lit à mesure qu'il parle, tout en lui est parchemin, papyrus, cailloux sur quoi le temps écrit. Je ne connais pas cet homme. Je ne connais que ses images, ses films, ce qu'on raconte. Rien n'est vrai que ce qui sans cesse lui échappe, cette lumière enfantine de ses yeux, cet appel de je ne sais quoi qui le remue, l'inquiète et l'éblouit. Je plains les imbéciles qui devant une parole complexe n'entendent que la provocation première, oublient les paradoxes, s'en tiennent à ce qu'ils veulent entendre avant de prendre ce qui est prononcé là, simplement, justement, et se dit librement, librement, librement. Je ne connais pas cet homme, non, et le connais pourtant, comme un frère de légende, un arbre de mémoire, un qui s'est fait tout seul... construit tout seul, "Tête d'or" éblouissant, dont la force parfois pourrait bousculer et faire mal, mais il paraît que c'est la vie... La vie... La vie empêchée par les donneurs de leçons, et de coups.
Depardieu est un homme du peuple, de la terre de France, c'est un Villon, un Rimbaud, un Hugo, il étonne d'être raffiné comme Ronsard et rabelaisien comme pas un. Ce qu'il possède, propriétairement parlant, c'est clair qu'il s'en fout, qu'il peut tout perdre, et c'est parce qu'il sait perdre qu'il a en lui ce qui ne pèse pas, reste léger comme l'oiseau, insaisissable passant terrestre qui transforme tout ce qu'il approche, par sa seule présence, et sa respiration, son immense bonté dévastatrice, antibourgeoise, et son innocence, oui, comme il le dit si bien. Il est des êtres qui font du bien, savoir qu'ils existent fait du bien, et Depardieu est pour moi cet inconnu fabuleusement bénéfique. Acteur, accessoirement, et des plus grands. Son jeu démolit le jeu, le réinvente, met à bas les règles et les conventions. Il a cependant la force des classiques, de l’inattaquable, de l'exemple à suivre, et à ne pas suivre... Admirer ne peut diminuer celui qui admire, n'est-ce pas? Et comment vivre sans ces admirations qui aident à supporter le pire, quelquefois, sans un poète, une musique, un livre, un regard amical, celui d'un sage, celui d'un fou, simple, multiple, tout à la fois ? »
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Le 11 décembre au soir, je regarde Bigger than us, le film initié et réalisé par Flore Vasseur.
Depuis six ans, Melati, 18 ans, combat la pollution plastique qui ravage son pays, l'Indonésie. A force de détermination, elle parvient même en 2019 à faire interdire le plastique à usage uniq...
https://www.france.tv/films/longs-metrages/5470626-bigger-than-us.html
replay jusqu'au 18 décembre / projections pouvant être organisées avec Bigger than us
Le 11 décembre au soir, je regarde Bigger than us, le film initié et réalisé par Flore Vasseur.
Je me suis convaincu dans la journée d’écrire un article sur cette affaire.
Pendant le film, irrépressible envie de douceur. Tant d’horreurs dans l’enfer du monde. Des degrés dans les horreurs de l’enfer du monde. La tentation du petit paradis personnel. Ce sont des abricots secs qui font l’affaire. Résultat, la nuit passée à me vider. Comme un lavement côlonique (pratiqué 3 fois il y a plusieurs années).
Matinée complètement décalée.
Une petite certitude : je vais tenter d’éviter ce qui me paraît 3 facilités.
- facilité 1 (mais pas fausse, loin de là) : je ne connais pas cet homme, donc je m’abstiens, je n’ajoute pas du bruit au bruit. Mais tout homme porte en lui, l’humaine condition. Si je ne puis parler de l’ogre, connaître son être, son mystère par conséquent (d’où nécessité du silence), je me coltine bien à mon être, je tente bien de me connaître moi-même et je tente bien de devenir qui je suis, mieux que je suis, meilleur que je suis donc de l’ogre (l'autre mais que je suis aussi), je peux passer à moi, dans le miroir de ce fait social global. Et l’ogre, s’il me lit, ou tout autre lecteur, sera peut-être renvoyé à son miroir. Comment je me comporte avec les femmes, avec telle femme là dans cette situation réelle, ici et maintenant. Comment homme cultivant aussi son féminin, puis-je être en empathie avec les femmes humiliées ? Et femme, cultivant son masculin, puis-je être en empathie avec la sexualité « lourde » du mâle.
Maintenant, je signe JEANNE-CLAUDE GROSSE.
- facilité 2 s’il y a crime, que la justice fasse son travail; je ne suis pas juge et je ne serai donc ni ministère public ni défenseur de plaignantes ou d’accusé; je ne suis pas non plus législateur et je ne dirai pas quelle définition légale du viol est aujourd’hui celle qu’il faut élaborer, poser, en particulier sur la question du consentement; étant un peu sociologue, je dirai éventuellement que la justice est peut-être en retard parce qu'encore patriarcale, encore raciste, encore suprémaciste blanche; je dirai peut-être comment je réagis à ce qui se révèle être au sens sociologique, un fait social global.
Le concept de fait social est forgé en 1895 par Émile Durkheim, dans son livre Les Règles de la méthode sociologique. Le fait social est défini comme « toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses diverses manifestations au niveau individuel ».
L’affaire montée en épingle de la chute de l’ogre nous renvoie à nos comportements les plus intimes et plutôt que d’être « campiste » (du camp des femmes, contre le camp des hommes, ou l’inverse, ou toute autre position de « juste » milieu; j’ai lu les hommes violent, les femmes mentent), je veux bien me regarder dans le miroir comme le fait le personnage de Angel Heart finissant par se reconnaître comme le meurtrier d’au moins 5 personnes.
- facilité 3 il faut séparer l’homme et l’artiste;
si je suis cohérent, de l’homme, je ne sais rien, je ne saurai rien et même un psychanalyste aura du mal à parler de son patient puisque c’est le patient qui fait le travail sur lui, qui laisse faire ses instances faire leur travail inconscient (Anouk Grinberg dit de lui qu'il est fou, détraqué mental; à prendre avec des gants);
si je suis cohérent, je ne sais pas ce que c’est un artiste et ce qu’est le mystérieux processus alchimique de l’acte créateur; mettre l’artiste à part, comme vision, comme liberté, comme engendrement … me semble une déification-réification sclérosante, enfermant l’artiste dans un statut, un rôle (l’artiste maudit, l’artiste mécéné-subventionné, le bouffon du roi);
la société n’a pas opéré de même avec le sage, l’ermite, le mystique, le saint, le fou; donc là encore, user du miroir pour me demander quel homme-femme veux-je être à partir de ce que je crois être ?
Quelle valeur, quelle place, accorderai-je au créateur en moi (de mots = poète, de notes = musicien, de formes = peintre) que je suis possiblement, potentiellement comme tout un chacun,
au sage méditant, au mystique soufi, au fou de l’océan dans une goutte, à l’ermite ascète et aboyeur du mont Athos, au père du désert, au colibri qui fait sa part, au philosophe qui pense, au clown qui fait rire, à l'ogre qui fait peur, au monstre que je suis, à l'enfant "innocent" que je reste
car tout cela, je le suis possiblement, potentiellement; plutôt élargir que séparer, globaliser sans vouloir clore l’enveloppe sur elle-même,
élargissement en hélice, en spirale et non en cercle, en sphère
Donc, il ne s’agit plus de parler de l’ogre, de l’homme, de l’acteur, tout cela indéchiffrable, mélangé.
Je peux me faire tout de même une opinion, la partager, avec prudence.
Tout ce qu’on dit, écrit sur l'ogre est notre légende, ce que nous croyons qu'il est, ce que nous croyons être réel et qui n'est que notre mirage.
Il s’agit de se regarder, à partir de ce fait social global, par exemple
dans le miroir de l’amour devenant si facilement haine, ressentiment, jalousie,
dans le miroir des ambivalences, des oui qui sont des non, des non qui sont des oui, des corps qui accueillent quand des mots disent le refus, du bas du corps qui dit ça et du regard qui dit pas ça ou l’inverse, de ce que l’on appelle la zone grise à propos du consentement,
dans le miroir des pulsions de vie et de mort, d’éros et de thanatos,
dans le miroir de l’impossible récit de l’insistante question d’où venons-nous (17 milliard d’années d’évolution pour cet univers dont nous sommes la mémoire incarnée, vivante),
dans le miroir de l’énigmatique question où allons-nous (pour moi, au suicide de l’espèce).
Conscient que les échanges sur FB sont assez peu constructifs, j’opte pour un article sur mon blog, moins visité.
un fait divers tragique disséqué avec en fin d'émission la tentative de Anne-Sophie Jahn d'obtenir une demande de pardon de la part de Bertrand Cantat / les choses évolueraient si les hommes violents reconnaissaient leur violence mais le déni semble fortement ancré - consciemment, inconsciemment - idem chez les violeurs / déni / quant aux femmes battues ou violées, là-aussi phénomènes très ancrés - amnésie post-traumatique, dépendance toxique - / Nadine Trintignant n'a pu lire cette enquête / à relever que Bertrand Cantat bien qu'ayant purgé sa peine est poursuivi par les meutes, que Wajdi Mouawad et Léos Carax l'ont malgré tout fait participer à leurs réalistions
Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat - Blog de Jean-Claude Grosse
Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'affaire Weinstein Laure Murat collection Puissance des femmes Stock Ce livre est sorti en décembre 2018. Il a été écrit entre Paris, 25 décembre 20...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/01/une-revolution-sexuelle/laure-murat.html
un article sur un livre important évoquant ce qu'on appelle la zone grise du consentement
Le Consentement / Vanessa Springora - Blog de Jean-Claude Grosse
Le Consentement Vanessa Springora Grasset 2 janvier 2020 Ce récit de 210 pages, je l'ai lu en deux jours, les 17 et 18 février. J'ai laissé passer l'effet médiatique en lien avec la sortie du l...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/02/le-consentement/vanessa-springora.html
note de lecture sur le consentement de vanessa springora
Dans la tête de Gabriel Matzneff / Chantal Montellier - Les Cahiers de l'Égaré
article paru dans Le petit Niçois, le 25/6/2020 À Vanessa Springora, dont la lecture du témoignage a déclenché le processus de création de ce texte pour moi libérateur. Avec mes remerciement...
https://cahiersegare.over-blog.com/2020/02/dans-la-tete-de-gabriel-matzneff/chantal-montellier.html
Your last video (porn theater) /JC Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
lecture de Your last video (porn theater) salon de La Coquette, samedi 22 septembre 2018 à 19 H, photos Carine Chambelland et Florian Nicolas les qualia et l'écriture, l'écriture des qualia Cett...
https://les4saisons.over-blog.com/2018/07/ma-derniere-bande/jc-grosse.html
l'affaire Depardieu me renvoie à moi-même, à mon intimité, à la question quel homme suis-je, quel homme-femme veux-je devenir dans l'histoire qui se tricote entre elle et moi / le texte intégral est lisible à un emplacement non paginé dans Et ton livre d'éternité / et comme l'histoire a continué avec hauts et bas et s'est achevée, elle a donné lieu à un long poème Métamorphosis et à une vidéo Kosmorgasmil 1° version
Metamorphosis - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
je commencerai dès le 17 janvier 2024 vers 21 H 30, l'heure où je me couche, où sur le dos, - je manifeste à tue-tête ma gratitude pour la journée passée, journée de merde (quand j'accepte ...
Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde d...
2° version jour le plus court, nuit la plus longue le solstice d'hiver 2023 aura lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à 3 h 27 m 19 s raison suffisante pour livrer ce poème aux vents et aux sables aux pollens et aux écumes / Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Marlon Brando (1924-2004) - Blog de Jean-Claude Grosse
par Samuel Blumenfeld, critique de cinéma et grand reporter au journal Le Monde, l'auteur du livre "Les derniers jours de Marlon Brando" 2019 podcast passionnant de 2019 de la librairie Ombres ...
https://les4saisons.over-blog.com/article-marlon-brando-47991057.html
il a échappé à metoo mais qui était-il ? génie, monstre, séduucteur compulsif, prédateur ?
Dolly / Edgar et Diane Gunzig
Edgard Gunzig/le vide quantique - Blog de Jean-Claude Grosse
Edgard Gunzig au Théâtre des Doms en Avigon Vendredi 30 mars 2007 de 14 H à 16 H 45 au Lycée Dumont d'Urville à Toulon Edgard Gunzig, cosmologiste, s'est adressé aux étudiants en classes ...
Vendredi 30 mars 2007 de 14 H à 16 H 45 au Lycée Dumont d'Urville à Toulon Edgard Gunzig, cosmologiste, s'est adressé aux étudiants en classes préparatoires scientifiques
Interview d'Edgard Gunzig sur le fonctionnement des rencontres de cosmologie à Peyresq qui existent depuis 12 ans et rassemblent les meilleurs cosmologistes du monde.
Interview d'Edgard Gunzig le 20 juin 2007 sur le fonctionnement des rencontres de cosmologie à Peyresq qui existent depuis 12 ans et rassemblent les meilleurs cosmologistes du monde.
les entretiens d'Altillac 1 - Blog de Jean-Claude Grosse
Rencontre entre un cosmologiste et un philosophe Marcel Conche et Edgar Gunzig Altillac, Corrèze, le 11 novembre 2009 Arrivés à 9 H 30, les échanges du matin ont duré jusqu'à 12 H 30. J'ai fi...
rencontre de deux "ignorants" à Altillac, Corrèze, le 11 novembre 2009
rencontre du 11 novembre 2009 à Altillac entre le cosmologiste belge Edgard Gunzig et le philosophe naturaliste Marcel Conche
la rencontre de deux "ignorants" à Altillac, Corrèze, le 11 novembre 2009
Edgar Gunzig
rencontre de deux ignorants
Mon cher Marcel Conche,
Voilà plus de dix ans, le 11 novembre 2009 à Altillac, qu’eut lieu, à l’initiative de Jean-Claude Grosse, la rencontre de deux « ignorances », celle du philosophe annonçant d’entrée de jeu, sa méconnaissance de la physique et celle du physicien peu éclairé en philoso- phie.
Malgré le peu de compatibilité entre les deux discours, le scientifique et le métaphysique, l’échange fut vif, fructueux, très cordial et non dépourvu d’humour. Il me laisse un souvenir durable et joyeux.
Vous nous parliez de l’infini de la Nature, moi de l’infini de l’Univers.
Cet Univers qui existe depuis 13,7 milliards d’années mais aussi depuis toujours... Cette affirmation appa- remment contradictoire prend néanmoins tout son sens dans un contexte cosmologique novateur (1,2,3,4) : l’Univers n’a d’autre origine que...lui-même !
Il est sa propre cause et s’auto-engendre dans une dé- marche circulaire que les anglo-saxons désignent par l’expression « free lunch », créer quelque chose à par- tir de rien, sans faire appel à un point d’appui et sans apport d’énergie extérieure, par la seule mise en oeuvre adéquate de ressources, d’actions et d’énergies internes. L’expression « bootstrap », littéralement « se hisser en tirant sur ses bottes », se réfère à ce type de situation.
Le bootstrap se retrouve ainsi au coeur de toute dynamique autonome, toute activité qui s’auto- engendre, auto-consistante, fonctionnant en boucle fermée, indépendante de tout ce qui lui est extérieur. Il est à l’oeuvre dans tous processus scientifiques, phi- losophiques, artistiques...qui se créent, se façonnent réciproquement et s’enrichissent par le biais d’un jeu interactif entre l’oeuvre créée et son créateur. Ce dernier pourrait alors dire à l’instar de Montaigne à propos de ses « Essais »: « J’ai autant fait mon oeuvre qu’elle m’a faite »... et Marcel Conche ?
Que l’Univers lui-même puisse s’autocréer sans le recours à un quelconque « extérieur », d’ailleurs inexis- tant, traduit l’ouverture conceptuelle majeure qui bouleverse la physique d’aujourd’hui : la création d’une connivence indissociable entre le temps, l’espace, la matière et l’acteur essentiel, le « Vide Quantique ». C’est autour de ce dernier que s’articule un dialogue inattendu entre le contenant spatio-temporel et le contenu matériel de l’Univers : l’expansion de l’espace et son contenu matériel s’engendrent l’un l’autre dans un « bootstrap cosmologique » énergétiquement gratuit, une rétro-action géométrico-matérielle à l’échelle cosmologique : l’énergie gagnée par le contenu matériel créé étant intégralement puisée dans la géométrie dynamique de l’espace-temps. C’est elle qui, en retour trace les trajectoires des corps matériels et du rayonnement.
Les équations d’Einstein de la relativité générale représentent les contraintes mathématiques précises qui expriment les liens indissociables entre l’espace, le temps, la matière et ...le vide. Elles gèrent les rapports intimes qu’ils entretiennent au coeur des deux grands courants de la physique contemporaine, la relativité générale et la théorie quantique des champs. Elles décrivent une dynamique d’un genre nouveau, la rétroaction perma- nente entre le contenu de matière-énergie de l’univers et sa géométrie, situation sans précédent en physique.
Les questionnements essentiels, qui se posent au sein de ce cadre conceptuel, s’articulent autour de la manière dont l’expansion de l’espace-temps et son contenu matériel se conditionnent l’un l’autre. Autrement dit, comment ce contenu matériel quantique ressent-il cette expansion et, point capital, comment se comporte son état fondamental, par définition son état d’énergie minimale non nulle, le vide quantique ? Cette dynamique entrelacée se déroule sous la contrainte des équations d’Einstein semi-classiques : la géométrie de l’espace-temps y est décrite classiquement alors que son contenu matériel l’est quantiquement. L’expansion de l’espace produit sa propre énergie analogue à celle que produirait une source d’énergie extérieure, et crée ainsi son contenu matériel.
C’est comme si l’Univers possédait son extérieur énergétique en lui- même.
C’est pourquoi cette création, qui ne résulte que de transferts internes d’énergie, est ainsi globalement gratuite. C’est la stratégie la plus subtile jamais mise en oeuvre par l’univers, celle de son autocréation ! La mise au point de cette cosmologie autoconsistante, fut le fruit des travaux déployés par quelques physiciens (1,2,3,4) désireux de cerner le moment zéro de l’émer- gence physique de l’univers issu d’un vide quantique « primordial ». Celui-ci devient l’acteur central d’une histoire cosmologique semi-classique de l’univers. Ce vide quantique est par essence dépourvu de parti- cules réelles mais est le siège d’une mouvance irréduc- tible par principe, les fluctuations quantiques du vide, porteuses de l’énergie de ce niveau fondamental.
La création de particules au sein de ce vide, requiert un apport suffisant d’énergie à ces fluctuations pour qu’elles puissent se « matérialiser » et transporter alors l’équivalent énergétique de la masse de ces particules réelles ainsi créées. Dans ce contexte cosmologique, il n’y a pas d’« ailleurs » de l’univers d’où cette énergie pourrait être importée, semblant ainsi interdire a priori de telles créations.
Et pourtant, il nous est apparu (1,2,3,4) que l’univers en expansion est le seul système physique qui fasse exception : il contient en lui-même un réservoir énergé- tique dans lequel le champ peut puiser l’énergie qui lui convient. C’est dans un dialogue entre les fluctua- tions quantiques du champ matériel et la géométrie courbée de l’espace-temps qu’apparaît une forme inattendue d’énergie, celle qui est associée à l’expan- sion géométrique de l’univers, donc à la géométrie de l’espace-temps dynamique. Cette source géométrique d’énergie donne au vide quantique la possibilité de s’ex- primer cosmologiquement : l’expansion cosmologique de l’espace induit l’excitation du champ quantique, donc la création associée de particules matérielles. Cette matière ainsi créée rétroagit alors en conditionnant, à son tour, l’expansion qui lui a donné naissance... Extraordinaire serpent cosmologique qui se mord la queue ! Bel exemple de mécanisme de rétroaction régi par les équations d’Einstein. C’est une réponse surprenante et essentielle au questionnement relatif au pouvoir créateur du vide : ce processus de feedback géométrico-matériel peut en effet s’enclencher quel que soit l’état quantique initial du champ... même si c’est précisément son état de Vide.
L’existence préalable de matière n’est donc pas requise pour amorcer sa propre création. La totalité du contenu matériel de l’univers pourrait-il donc résulter de ce scénario autocréateur ? Si ce dernier est concep- tuellement attrayant, satisfait-il pour autant à toutes les contraintes de la théorie ? Autrement dit, est-il décrit par une solution des équations semi-classiques d’Einstein qui gèrent ce problème ?
Question conceptuellement excitante s’il en est.
Notre travail collectif (1,2,3,4) aboutit à une conclu- sion plus que satisfaisante : il existe bien une solution mathématique exacte qui décrit ce mécanisme cosmo- logique autoconsistant par lequel la matière, qui est entièrement produite par l’expansion, est précisément celle qui soutient cette expansion au sein d’un bootstrap géométrico-matériel. C’est un phénomène coopératif à l’échelle cosmologique, responsable de la produc- tion coordonnée du contenu matériel de l’univers et de son expansion : la matière créée par l’expansion en est également le moteur. Ce mécanisme coopératif de création souligne un rôle inattendu de l’espace-temps dynamique : le milieu matériel cosmologique s’engendre lui-même par espace-temps interposé́.
Cette prouesse cosmologique est donc énergétique- ment gratuite car elle ne résulte que de transferts internes d’énergie entre la géométrie et la matière, c’est donc un free lunch cosmologique.
Voilà comment le dialogue entre la relativité générale et la théorie quantique des champs pourrait ouvrir la voie à une histoire cosmologique d’un genre nouveau... l’émergence de l’univers à partir du vide quantique pri- mordial.
En dépit de la beauté formelle de ce mécanisme cosmologique autoconsistant exact, le physicien se doit de poser ici la question cruciale : cette solution mathé- matique a-t-elle des raisons physiques de se matériali- ser au coeur de ce vide quantique ?
La réponse positive à ce questionnement résulte d’une propriété ésotérique de ce milieu particulier : son éner- gie étant la plus basse des énergies compatibles avec les règles du jeu quantique, elle ne peut descendre sous ce seuil et ne peut ainsi que rester constante au cours de l’expansion, propriété étrange qui implique- rait que la pression du vide quantique serait négative et engendrerait par cela même un effet gravitationnel répulsif, une antigravitation. C’est elle qui induirait l’expansion et lancerait la création autoconsistante de matière. Un hypothétique vide quantique primordial soumis aux effets de son autogravitation répulsive ne pourrait dès lors que se transformer en un univers matériel en expansion...le nôtre?
L’histoire cosmologique de l’Univers ne résulterait pas de l’explosion mathématique, cataclysmique, infinie de Tout dans Rien, le Big Bang, mais émergerait physi- quement, sans fracas énergétique, d’une instabilité d’un vide quantique primordial soumis aux effets de son au- togravitation répulsive.
Cette propriété déterminante ouvre la voie à des his- toires cosmologiques inconcevables dans le cadre de la cosmologie einsteinienne classique : l’expansion de l’univers naissant est exponentiellement accélérée, sans commune mesure avec l’expansion décélérée du modèle cosmologique standard, c’est une inflation cosmologique. Cerise sur le gâteau : c’est elle qui éradiquerait un grand nombre de ses pathologies et énigmes.
Voilà mon cher Marcel Conche comment l’univers en expansion pourrait se faire naître lui-même. Il s’inspirerait ainsi du Dieu du « Livre des morts de l’Egypte ancienne » clamant : « Je me suis engendré moi-même à partir de la substance originelle que j’ai faite. »
1. R. Brout, F. Englert, E. Gunzig, « The Creation of the Universe as a Quantum Phenomenon, Ann. phys., 115, 78, 1978.
2. E. Gunzig, P. Nardone, « Self-Consistent Cosmology, The Inflationary Universe and all that... », Fund. Cosmic. Phys., 11, 311-443, 1987.
3. E. Gunzig, « Du vide à l’Univers », dans « Le Vide, Univers du Tout et du Rien », 467-486, Ed. Complexe ( Bruxelles, Paris), 1998.
4. E. Gunzig, « Variations sur un même ciel », Ed. la ville brûle (Paris), « Cyrano, le bootstrap et l’histoire cosmologique du vide », 249-266, 2012.
Ce petit travail n’aurait pas vu le jour sous cette forme sans le soutien de ma femme.
Merci Diane, Edgar.
JEAN-CLAUDE GROSSE
OPACITÉ/TRANSPARENCE
ENTRETIEN ENTRE UNE COSMOLOGISTE ET UN PHILOSOPHE
10 août 2013. Soirée (g)astronomie au gîte de Batère, 1 500 mètres d’altitude, à Corsavy. Ciel constellé. Pour observation après le repas.
Ont été invités Ada Lovelace, descendante de Lord Byron, 36 ans, cosmologue, génie du calcul intensif et Marceau Farge, fils de paysans corréziens, 91 ans, philosophe naturaliste d’une grande liberté d’esprit.
MARCEAU – Je me suis souvent demandé, Madame, ce que nous apportait la science: des certitudes valables un temps seulement, souvent contestées du temps même de leur prééminence, sur lesquelles s’appuient des volontés intéressées de maîtriser la nature et l’homme. N’est-ce pas ainsi qu’il faut voir la recherche acharnée des constantes universelles ?
ADA – Les quinze constantes physiques actuelles sont d’une précision et d’un équilibre qui nous ont rendu possible: matière, vie, conscience. Votre méditation métaphysique, cher Marceau, n’est qu’une spéculation solitaire sans vérifications. Les chercheurs avec leurs télescopes comme Hubble captent des lumières (la gamma, la X, l’ultraviolette, la visible, l’infrarouge, la radio) de plus en plus faibles provenant de l’univers (sans lumières, ils sont dans le noir). Voir faible c’est voir loin dans l’espace indéfini et tôt dans le temps immense. Nos tâtonnements lents, rigoureux, collectifs, débouchent sur un modèle d’univers cohérent et beau, en symbiose avec nous.
MARCEAU – La disproportion entre l’opacité et la clarté ne plaide-t-elle pas pour la méditation impatiente et quasi- aveugle sur l’opacité? Elle ne dérange pas l’ordre des choses étant sans volonté de puissance, sous-jacente au désir de savoir.
ADA – Vous provoquez là ! Votre métaphore n’a rien d’aveuglant. Nous, chercheurs, mettons en place des notions nous permettant d’éclairer l’opacité : hasard, chaos, inflation, singularité, fluctuation quantique. Nous voyons se multiplier les paradoxes qui mettent en difficulté nos modèles à contraintes et constantes
MARCEAU – la métaphysique a inventé des modèles depuis longtemps. Anaximandre, son infini, son germe universel, Héraclite, le feu comme principe de création, destruction, bien avant votre big bang, Démocrite, ses atomes, Épicure, le clinamen (une déviation, une mutation). La contemplation ouvre sur des visions développées en métaphores
ADA – vos métaphores métaphysiques, Marceau, sont figées. Nos paradoxes scientifiques sont dynamiques. Pensez aux effets du paradoxe EPR (1935) qui révèle qu’ici est identique à là (1998). Observer en 1998 que l’expansion de l’univers, décelée en 1929, est en accélération oblige à poser l’existence d’une énergie répulsive responsable de cette accélération: l’énergie noire. Les calculs intensifs, pétaflopiques, bientôt exaflopiques, que j’entreprends avec les calculateurs Ada et Turing sont réalisés pour tenter de la caractériser avant de la déceler.
MARCEAU – On a donné votre prénom à un calculateur pétaflopique ? (Elle rit.) Rien n’interdit ma méditation de se nourrir de vos calculs. Échange chiffres contre images. Pour évoquer la recherche de la vérité, j’imagine un archer tirant dans le noir. Où est la cible ?
ADA – Les constantes sont d’une telle précision qu’il faut que votre archer vise une cible d’un centimètre carré, placée aux confins de l’univers. Enlevez un 0 à 1035 et vous avez un univers vide, stérile.
MARCEAU – Savoir que nous sommes des poussières d’étoiles dans un univers anthropique, connaissances scientifiques du jour, enrichit ma pensée de la Nature, m’évite de m’égarer dans une théologie créationniste ou dans une métaphysique matérialiste, déterministe et réductionniste comme celle du Rêve de d’Alembert de Diderot
ADA – d’autant que nous distinguons deux sortes de matières, la matière lumineuse, visible, connue et la matière noire, jamais observée, inconnue, comme l’énergie noire
MARCEAU – si vous permettez que je vous appelle Ada, le noir, Ada, semble dominer en astrophysique
ADA – 73 % d’énergie noire, 23 % de matière noire, 4 % de matière ordinaire dont 0,5 % de matière lumineuse, telles sont les proportions proposées aujourd’hui pour l’Univers
MARCEAU – soit 0,5 % de clarté pour 99,5 % d’opacité. Le raccourci de la méditation sur le Tout de la Réalité me convient mieux que le long chemin sinueux de la connaissance parcellaire qui bute sur le mur de Planck.
ADA – Cela nous mène où, Marceau ?
MARCEAU – vous Ada à savoir presque tout sur presque rien, moi à voir la Nature comme infinie, éternelle, un ensemble ouvert, aléatoire, en perpétuelle création de mondes inédits, ordonnés, périssables, inconnaissables. Notre conversation par exemple n’était pas programmée bien qu’annoncée. Elle est inédite et restera unique. Parce que c’est vous, parce que c’est moi. L’infini ne s’épuise pas et ne se répète donc pas. Dans de telles conditions de créativité au hasard et d’inconnaissance de cette créativité, la seule attitude me semble être le respect de ce que je ne peux connaître complètement selon le théorème de Gödel de 1931.
ADA – Connaisseur à ce que j’entends. Le chemin de la connaissance scientifique est à l’opposé de votre raccourci méditatif sur le Tout. Il ne vise à expliquer que du détail, même aux dimensions de l’Univers. Il rend compte de ce qui existe par des lois et du chaos, facteur de créativité.
MARCEAU – Pourquoi ce détail, Ada, l’origine de l’Univers, plutôt que tel autre ? parce que la métaphysique vous attend aux confins. Expliquer par du nécessaire et du contingent n’empêche pas les trous noirs entre les différents domaines expliqués incomplètement.
ADA – Ce sont les visages troués de votre Nature.
MARCEAU – Je médite sur ces visages mais j’en vois les limites, Ada. L’Univers n’est pas la Nature. Vous vouliez un tableau fidèle. La Réalité vous impose le flou quantique.
ADA – Votre raccourci vous a demandé une vie pour déboucher sur une métaphore de dix lignes
MARCEAU – sur l’étonnement et l’émerveillement, chère Ada. Ce qui nous a construits par asymétries et découplages, des atomes primordiaux aux éléments chimiques, puis par code depuis LUCA, des gènes aux hémisphères cérébraux, si dissemblables, le droit (celui des images), le gauche (celui des calculs). Ce qui nous a conduits par les chemins sinueux de la causalité probabiliste, par les raccourcis de la liberté, à Corsavy, aujourd’hui, pour contempler la Beauté.
(Il plonge ses yeux rieurs dans les siens. Elle rit.)
La dernière génération d'Octobre / Benjamin Stora - Blog de Jean-Claude Grosse
La dernière génération d'Octobre Benjamin Stora Pluriel / Hachette Littératures Ce livre m'a été offert lors de mon court séjour pour Marilyn apr è s tout, à Lille, où j'ai rencontré des...
mon bilan de mes années trotskistes
68, et après / Benjamin Stora - Blog de Jean-Claude Grosse
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les héritages égarés
Handala, personnage créé par Naji al-ali. Il est apparu pour la première fois en 1969 dans le journal koweitien Alsiyassa (La politique). C'est un petit garçon âgé de 10 ans, c'est l'âge qu'avait Naji lorsqu'il avait quitté la Palestine, pieds nus comme tous les enfants qui habitent les camps de réfugiés palestiniens. Handala est situé dans l'espace sans terrain d'appui car il est sans patrie.
spectacles en cours là-bas et ici - Blog de Jean-Claude Grosse
Comment un peintre toulonnais, Alain Le Cozannet, en son atelier du Mourillon, touché par la tragédie des victimes israéliennes du Hamas le 7 octobre et des victimes palestiniennes de Tsahal ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/10/spectacles-en-cours.html
Molière Matériau(x) / Pierre Louis-Calixte
Jeudi 14 décembre 2023, 19 H 30, à L'Atelier, fabrique d'imaginaires, 50 places, à Privas, Ardèche, département sans gare, 1° de 4 représentations de Molière Matériau(x) de et par Pierre Louis-Calixte, 524° sociétaire de la Comédie Française.
Parti avec un ami à 10 h du matin, nous arrivons à 14 h chez les organisateurs. Le sociétaire est là. Nous sommes invités à partager une omelette aux herbes. Les échanges sont vifs entre nous. On parle chiffres, nombres, mots, métaphores, outils nous aidant à raconter le monde et l'univers avec une question métaphysique indécidable : les lois de l'univers sont-elles fabrication de l'esprit humain ou sont-elles des lois objectives de l'univers ? Ça vole haut. Pierre est content. Ça lui vide la tête. Vers 16 h, il part se mettre en place, se concentrer.
Avant le spectacle, vin rouge chaud.
19 H 30, la salle est pleine. Courte présentation par l'organisateur, Dominique Lardenois.
Pour ce spectacle négocié avec la Comédie Française, pas de costumes, pas d'accessoires. Une table ronde trouvée au secours populaire, une chaise achetée à Emmaüs, des bouquins de et sur Molière, une canne, une caisse de rangement de matériel. Pierre nous demande d'imaginer 7 costumes qu'il décrit, de bien repérer ce qui se passera pour le dernier costume, celui de Cléante, quand il fera pivoter de 180°, le portant à vêtements imaginaire.
Un théâtre pauvre cher à Jerzy Grotowski et à Eugénio Barba.
L'ambiance est créée. C'est Pierre, l'homme et l'acteur, qui sera le seul maître d'oeuvre. Au su et au vu de tous, attentifs au moindre trou, lapsus, maladresse comme à toutes les réussites-performances, offertes en abondance.
- l'homme pour la partie récits de vie, confidences en quelque sorte sur les signes, métaphores filées qui l'ont amené à se retrouver à écrire en état de flow et en neuf mois (hasards ?), ce monologue (il apprend un an pile après la disparition de son père que ça intéresse Actes-Sud Papiers - hasard ?) dans lequel s'égrènent les coïncidences, hasards ténus l'ayant conduit à être un des interprètes de Molière.
Ce sont des signes ténus : des prénoms similaires, Louis, son grand-père paternel, Louis, le grand-père de Molière, l'ouverture que fut sa première montée sur une estrade à Yaoundé, à 10 ans, pour être Harpagon, la canne ayant induit les mouvements du corps voûté, la même émotion chez Jean-Baptiste, à 10 ans aussi...
- l'acteur quand il devient tel ou tel, Alfred de Musset sur Molière, Jean-Luc Lagarce quand il est le Louis de Juste la fin du monde, Cléante et là, des éclats, les éclats de l'acteur jouant de son corps, de ses vibrations, de ses énergies venues des pieds, du ventre, modifiant le faciès, la forme mouvante du corps. C'est incandescent.
C'est du théâtre-action comme m'en a parlé Anatoli Baskakov racontant Stanislavski et sa disciple dont il fut l'élève, Maria Knebel.
C'est le flow tel que décrit par Dean Porter, escaladeur de l'extrême :
Le flow est un état totalement centré sur la motivation. C’est une immersion totale, qui représente peut-être l’expérience suprême, employant les émotions au service de la performance et de l’apprentissage. Dans le flow, les émotions ne sont pas seulement contenues et canalisées, mais en pleine coordination avec la tâche s’accomplissant. Le trait distinctif du flow est un sentiment de joie spontané, voire d’extase pendant une activité.
Ces métamorphoses que nous voyons, vivons, ressentons, nous finissons par en comprendre l'origine et le cheminement quand Pierre se demande à la toute fin c'est quoi le chemin des mots d'un personnage au-dedans de soi ? Nous en avons savouré l'expression présente, au présent et présent fait à tous, dans un partage de joie. Et c'est bien autre chose que le plaisir.
J'avais trouvé le livre chez Dominique Lardenois, l'avais lu, emporté, relu et va savoir pourquoi, ce monologue fort bien écrit, cette légende de Pierre et Jean-Baptiste se rencontrant à 4 siècles d'intervalle m'a mis en branle vers une autre légende, écrite plusieurs jours avant le spectacle et que j'ai lue (après le spectacle, après le pot offert, après les signatures et dédicaces) quand nous nous sommes retrouvés à 6 autour d'une choucroute chez Dominique et Nadine, de 22 h 30 à 1 h du matin, le 15.
Don, contre-don m'a dit Pierre
potlatch des Kwatiutl (des kwakwaka'wakw qui vivent sur la côte centrale de la province de Colombie-Britannique au Canada), ai-je répondu, pensant à mes cours d'ethnologie en Sorbonne et au Musée de l'Homme, vers 1965-1970.
J'aurais pu dire loi de l'échange-don énoncée par Sganarelle (qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre) dans ce qu'on appelle l'éloge du tabac dans Dom Juan, éloge du tabac comme clef de lecture de l'incroyable punition céleste-infernale du grand méchant homme.
Merci à tous. Ci-dessous, ma légende en écho à celle de Pierre Louis-Calixte.
En projet : faire venir Molière Matériau(x) aux Comoni au Revest et au Théâtre Denis à Hyères (2024-2025) avec travail en amont auprès des élèves du Conservatoire et ateliers théâtre de l'agglomération.
ClaPeS #15 - Le POTLATCH en 7 minutes ! (Anthropologie culturelle - BOAS, MAUSS)
Aujourd'hui : le Potlatch. Observé par Franz Boas à la fin du 19ème siècle et interprété par Marcel Mauss dans "Essai sur le don" (1924), le Potlatch est une pratique culturelle amérindienne...
que donne-t-on ? pourquoi le reçoit-on ? don contre-don, guerre des cadeaux, kdo : quels sont les enjeux de cette lutte de rivalité ?
Ma légende de la rencontre de Pierre avec le corps et l'âme de Jean-Baptiste, inspirée par le monologue de Pierre, écrite bien avant le spectacle et offerte à Pierre, après le spectacle.
Molière-Matériau(x)
Pierre Louis-Calixte
Actes-Sud Papiers, mai 2023
En la mémoire de Michel Louis-Calixte
Voilà une commande, écrire un monologue sur Molière, donc un texte destiné à être joué, qui plus est, à vous demandé, comédien de la Comédie Française, la Maison de Molière, vous étant retrouvé sociétaire de ce lieu de mémoire vive, au pied levé, en remplacement d’un sociétaire brutalement décédé d’un arrêt cardiaque au sortir d’une soirée où trois sociétaires s’étaient amusés à en mourir de rire, à faire semblant de mourir, oeil révulsé, filet de bave aux lèvres, à contrefaire le mort comme peuvent le faire les comédiens et les enfants.
Le titre Molière-Matériau(x) m’évoque le Médée-Matériau d’Heiner Muller dans lequel je relève :
Des comédiens voilà ce que vous êtes
Des enfants de la trahison
Plantez vos dents dans mon cœur et partez
Avec votre père qui a fait de même avant vous …
Eh bien pars pour tes nouvelles noces Jason
Je ferai de la jeune mariée une torche nuptiale
Regardez maintenant votre mère vous offrir un spectacle
Voulez-vous la voir brûler la jeune mariée
Sur son corps à présent j'écris mon spectacle
Je veux vous entendre rire quand elle criera
Avant minuit elle sera en flammes
Le spectacle tragique du pire, vengeance et infanticide, qui laisse le spectateur médusé, tétanisé comme ce fut le cas pour ceux qui virent la Médée incarnée par Valérie Dréville. (voir 4 liens)
Pour Jean-Baptiste, le spectacle sera celui du rire.
Qui rit de qui ? Les courtisans médisants, se riant de Molière, montant une cabale contre lui ? Molière se riant de lui et de la cour ? (Voir 4 liens)
Écrivant ce monologue, Pierre, vous vous rendez vite compte que vous en tenir aux faits, réduits à des actes administratifs, c’est rater la vérité d’une existence.
Vous en arrivez à penser que tout récit portant sur une existence est inévitablement romanesque, pris dans un flow, un flux, un flou romanesque.
"Vous avez été happé par cette aventure d’écriture, en somnambule, en funambule, sans plan, sans personnages, sans péripéties, littéralement possédé, porté par un flux vous traversant, un flow créatif par lequel vous vous êtes laissé entraîner, sans censure, sans jugement de surplomb, laissant converger sans tri, comme ça venait, souvenirs, projets, réel, imaginaire, humour, pulsions intenses et moments présents." (Et ton livre d'éternité ? page 620)
Le mot légende est employé. Je vais l’employer aussi.
Pierre, avec ce monologue, vous avez fabriqué une légende de Jean-Baptiste, votre légende, tant celle de Jean-Baptiste que la vôtre.
Légende nourrie de ce que vous appelez coïncidences et hasards. Mots non définis dont le flou sémantique ajoute au flou romanesque.
De la canne de votre grand-père au bâton de Bernard Bloch dans Le Malade imaginaire mis en scène par Jean-Luc Lagarce.
De la canne au canapé récupéré dans la maison de campagne de Molière à Auteuil et qui fut donc peut-être un canapé de Molière.
Du costume de Daniel Znyck au vôtre, à savoir celui de Daniel, retaillé avec collants dégoulinants, ça fera rock vous dit le maître-couturier de l’illustre théâtre.
Des trous de mémoire de votre père, victime d’Alzheimer, aux trous de mémoire du comédien sur scène.
De la nourrice de Jean-Baptiste, Marie de La Roche au lieu-dit La Roche de vos parents.
De votre grand-père Louis vous prêtant sa canne pour dire à 10 ans, Harpagon sur une petite estrade de salle de classe à Yaoundé au grand-père à la canne de Jean-Baptiste, Louis Cressé, l’amenant au théâtre dès l’âge de 10 ans.
De la fluxion dont s’amuse Jean-Baptiste sur scène et dont il meurt à la 4° représentation du Malade imaginaire le 17 février 1673 à votre maladie, une leucémie qui vous immobilise longuement.
Il suffit d’aligner ces coïncidences, ces hasards pour s’en émerveiller et en douter.
S’en émerveiller oui car ça donne un monologue débouchant sur l’enchaînement des questions posées à la fin :
c’est quoi le cheminement des mots d’un personnage au-dedans de soi. Ces mots dans lesquels on a une foi totale. D’autant qu’on se rend compte qu’il n’y a presque rien d’autre à faire que de les dire, ces mots, parce que le seul fait de les dire, ces mots-là, agencés de cette manière-là, suffit à nous modifier, à nous agiter l’âme et le corps.
En douter parce que votre rencontre, Pierre et Jean-Baptiste, n’était peut-être pas due aux hasards et coïncidences mais était nécessaire.
Là s’ouvre un mystère. Ce serait quoi cette nécessité qui vous amènerait Pierre à donner corps à plusieurs siècles d’intervalle à quelques personnages de Molière, joués par Molière, hier, par vous, aujourd’hui.
Un mot important de votre monologue peut nous guider, nous éclairer, le mot présence :
à travers, l’expérience physique que cela a été d’incarner Louis (dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce), j’ai eu le sentiment qu’il me faisait un cadeau en retour : celui de me révéler ce lien étrange entre disparition et surcroît de présence, entre présence et effacement … Louis m’avait soufflé que vivre sans la perception de sa mort prochaine, c’est comme vivre à demi.
Vivre sous l’horizon de la mort, projet de Michel de Montaigne, projet de Marcel Conche. Vivre vraiment, c’est vivre en se sachant et en se voulant mortel. Heureusement qu’on meurt ! s’est exclamé Marcel Conche, un jour de discussion sur un trottoir d'Altillac.
Présence peut s’entendre comme le présent du moment présent et comme un présent, un cadeau, un don.
Au sens de présent, il n‘y a de temps que le présent. Passé, futur sont des fabrications de l’esprit humain. S’il n’y a que le présent, on a affaire à l’éternité. De toute éternité, Jean-Baptiste devait exister, Pierre devenir un de ses interprètes. Cela vaut, même si on croit au passé et au futur.
Soit le moment présent, il passe mais il sera toujours vrai qu’il a eu lieu. Le présent devenant passé passe mais ne s’efface pas. Tout est mémorisé au moment où cela se vit, s’effectue, indépendamment des souvenirs qu’on en garde ou qu’on oublie ou qui reviennent avec un goût de madeleine. Pas besoin de partir à la recherche du temps perdu. Tout est mémorisé dans l’instant, peut-être dans les nombres-univers.
Jeuh suis vieux de toute l’histoire, impossible à raconter, de la Vie dans l’univers. Mon microbiote, ce sont des bactéries colonisatrices vieilles de plusieurs milliards d’années. Mon ADN me survivra un million d’années après moi, rendant possible mon clonage. (rire)
Soit le futur. Je m’installe dans le canapé et je décide que je vais bien alors que je suis mal. Je respire amplement, abdominalement, avec des lunettes roses et ce futur agit sur mon état présent. En 15’, je me sens mieux. La méthode d’Émile Coué.
Le corps occupe l’essentiel de votre monologue, jusqu’à ce corps d’hypocondriaque, dévorant tous les autres corps, qu’il use en les mettant à son service.
Surgit alors, à la fin, quand se disent les mots qui agitent, le mot âme, précédant le mot corps.
Cela me permet d’achever la légende à laquelle je crois. Il n’y a pas d’âme individuelle que les religions décrètent immortelle, pas d’âme immortelle de Molière, pas d’âme immortelle de Pierre,
il n’y a qu’une âme, éternelle, une source, infiniment créatrice, un souffle, éternellement créateur, une âme-Vie à voir peut-être comme un Océan de copulation kosmorgasmik mais peut-être aussi comme un Vide créateur
(le vide qui fait le bol du potier, synecdoque du contenant dans lequel je mets le contenu que jeuh veux)
s’incarnant à tel moment du présent en Jean-Baptiste, à tel autre en Pierre, comme une transmission de relai, ici le relai du jeu théâtral
le jeu théâtral comme métaphore-métonymie-synecdoque peut-être du jeu cosmique,
selon la formule énigmatique d’Héraclite
« Le temps (aiôn et pas chronos) est un enfant qui joue. La royauté de l’enfant »
l'éternité du jeu théâtral comme il y a éternité du jeu de l'aiôn
Le relai du jeu théâtral, de ses masques de comédie, avec Jean-Baptiste et Pierre.
Avec Médée, le relai du jeu théâtral, avec ses masques de tragédie.
Quand l’âme éternelle s’incarne en vous, Pierre, que vous en ayez conscience ou pas, Pierre, vous êtes agi et vous agissez sous le pharmacon implicite de la Vie créatrice : Tu es mon bien-aimé dans ta singularité, ton unicité. Je t’ai donné forme, alors éclate-toi, que je sois le témoin de ton engagement joyeux, corps et âme, pour Molière. Mets-toi en état de flow.
"Si je grimpe en solo intégral, ce n’est pas tant pour atteindre le sommet que pour atteindre cet état de flow. Peu importe ce que je fais, tant que je suis dans cet état, je suis heureux. Notre inconscient veut qu’on le libère." Dean Potter
Pour mettre un mot sur ce travail de longue durée et mystérieux d’un personnage en vous, vous employez le mot métamorphose.
Ne dit-il pas que le Jeuh que nous croyons être se métamorphose, se dissout en flou certes romanesque, en légende mais plus subtilement en flou quantique.
Le mot Matériau(x) dans le titre ne renvoie en aucune manière à des objets matériels, physiques, corporels. Il renvoie dans votre monologue à de subtiles métaphores filées, à des signes ténus.
Il renvoie sur le plateau, en répétition, la nuit, dans votre quotidien, à des Vibrations, des Informations, des Energies, subtiles, infimes mais à fortes résonances, comme le suggèrent les 3 lettres du mot VIE.
Jeanne-Claude Grosse, le 8 décembre 2023.
ma légende de Molière et Pierre
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Rencontre avec Pierre Louis-Calixte, sociétaire de la Troupe, pour un aperçu de son singulis " Molière-matériau(x) " ! Conception et interprétation Pierre Louis-Calixte 🗓 du 24 mai au 11 ju...
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https://www.loeildolivier.fr/2017/06/medee-materiau-un-cri-intolerable-de-souffrance/
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François Busnel égrène les destins passionnants des grandes figures de la mythologie grecque. À la recherche de la toison d'or, Jason demande de l'aide au cruel roi de Colchide et à sa fille M...
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on ne sait rien de comment a fini Médée / si un jour, je me penche sur ça, c'est de là que je partirai, l'énigme d'une fin inconnue
Armand Gatti
BIBLIOTHÈQUE ARMAND GATTI, LA SEYNE-SUR-MER PAOLO GASPARINI / ARMAND GATTI 26 JANVIER – AVRIL 2024 VERNISSAGE 26 JANVIER 2024
Un poète et un photographe se retrouvent dans ce livre : Armand Gatti et Paolo Gasparini. De leur rencontre à Cuba en 1962 au moment du Débarquement de la Baie des Cochons, naitra plus qu’une complicité, un dialogue. Je me suis demandé comment ce lien avait pu durer jusqu’à la mort de Gatti. Rien n’est simple...
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Armand Gatti | Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr
Entretien avec Armand Gatti - Collection en-scènes
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Dix-sept idéogrammes. Pas plus. Ils voulaient dire : même faibles comme la flamme d'une bougie, il nous faut brûler jusqu'à la dernière goutte. Même (...)
février 1992 Donner la parole aux exclus du langage
El Otro Cristobal Armand Gatti, 1963, Cuba, 1h48, 35mm, noir et blanc, en VOstFR Le dictateur Anastasio tente de renverser le dieu Olofi, chef suprême du ciel. Mais un prisonnier politique ...
sur Cuba, interview d'un universitaire durée 1 H 15 en quête de cinéma avec Syvain Dreyer ou de Gérard Philipe 1° à aller à Cuba à Gatti en passant par Sartre
19 avril 2018, projection-débat de el oltro cristobal / du mardi 17 avril 2018, 20:30 au dimanche 22 avril 2018, 23:00, au vidéodrome 2 et au Gyptis à Marseille / Dans le cadre de la Biennale des écritures du réel / programme hommage imaginé et réalisé par Le Théâtre La Cité, le Videodrome 2, le cinéma Le Gyptis, Philippe Foulquié, Primitivi, le GMEM, Radio Grenouille, ÉRACM, Alphabetville. En collaboration avec Jean-Jacques Hocquard et Stéphane Gatti
Armand Gatti : université européenne de création
Eté 2010, Armand Gatti en Corrèze pour son université européenne de création. Première journée, première rencontre pour une trentaine de jeunes stagiaires
en 2010
dans le maquis de la Berbeyrolle en 2020
Dans un camp de concentration, deux commandants nazis font un pari pervers : enfermer deux prisonniers dans un enclos de fils barbelés en promettant la vie sauve à celui qui tuera l'autre avant l...
https://www.fondationshoah.org/memoire/lenclos-darmand-gatti
1961
A Cannes, le réalisateur et écrivain Armand Gatti parle de son film "El otro Cristobal", tourné à Cuba.
https://www.rts.ch/archives/tv/culture/cinema-et-ses-hommes/8526474-armand-gatti.html
1963
Armand Gatti "Passion du général Franco" | INA
Présentation de la pièce de théâtre d'Arman GATTI, "La passion selon le Général Franco" représentée en 1976 dans l'entrepôt Ney-Calberson à Paris.Dans une interview, le metteur en scène ...
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caa7600484301/armand-gatti-passion-du-general-franco
1976
Irlande : terre promise / Hélène Chatelain, réal. ; Hélène Chatelain, voix ; Armand Gatti, participant -- 1982 -- video
1982
Résumé
Quatre mille pages, quarante-cinq pièces : l’oeuvre d’Armand Gatti, homme de théâtre et écrivain, est hantée par l’expérience des camps et des maquis (d’abord celui de 40-45 bien sûr, mais aussi ceux du Guatemala, de l’Irlande du Nord et des banlieues d’ici). Hantée par le Verbe aussi, arme de résistance et de révolution. Ses mises en scène ? Jamais dans un théâtre classique, toujours dans des lieux dérangeants, habités, urbains (cités, prisons, usines). Ses spectacles ? Jamais payants, toujours avec banquets d’anarchistes. Jamais répétés, encore moins ressassés, toujours créations uniques. Ils s’étirent sur trois jours et se dispersent parfois même partout, parmi les figures de pierres. Armand Gatti n’est pas seul, bien sûr. Jean-Jacques Hocquart, Gilles Durupt, Hélène Chatelain, Stéphane Gatti, l’accompagnent depuis fort longtemps dans sa guérilla urbaine. Depuis quinze ans, de Toulouse à Marseille, de Fleury-Mérogis à Avignon, ils opèrent dans les villes ensemble. C’est ainsi, qu’à partir d’un lieu dont ils font leur base, ils vont chercher et tirent à eux tous les laissés pour compte avec lesquels ils vont fomenter leurs spectacles.
Gatti dans son bureau à Montreuil le 26/1/2004 et le bureau le 24/8/2023; la maison de Gatti à Montreuil deviendra-t-elle en 2024 pour le centenaire maison des Illustres ?
La rébellion zapatiste, prenant ses distances à l ’égard des doctrines de Lénine ou de Che Guevara, ouvre la voie à une autre pensée révolutionnaire. Son but n’est pas de prendre le pouvoir, mais de construire un monde où il y ait place pour de nombreux mondes ; son combat pour la justice sociale et la dignité partagée, qui se déploie dans l’expérience de l’autonomie, s’adresse à tous ceux qui résistent à l’ordre néolibéral.
Étude approfondie des idées et des valeurs du zapatisme, ce livre met aussi en perspective les apports et les stratégies d’un mouvement qui continue d’être une source d’inspiration bien au-delà du Mexique, rencontrant un vif écho auprès d’intellectuels et d’activistes du monde entier. Parution 2 janvier 2019
Prix de la pièce de théâtre Armand Gatti
Organisé par la bibliothèque de théâtre Armand Gatti et l'Inspection académique du Var (Rectorat de Nice), ce prix soutenu par la DRAC et créé en 2003 par la compagnie Orpheon, vise à promo...
2023
Ivan Illich : "L'école enseigne à l'enfant qu'il doit être inévitablement classé par un bureaucrate"
L'école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès qui consistent à produire des élèves dociles, prêts à consommer des programmes préparés par l...
un entretien datant de 1972 le poème final, à 28'50, indien, très ancien, aztèque du néolithique, dit par Illich, magistral, est magnifique
Ivan Illich - Un certain regard
Ivan Illich, mythologie occidentale et critique du "capitalisme des biens non tangibles". Entretien en français avec Jean Marie Domenach dans la série "Un certain regard" - 19/03/1972 ...
poème aztèque dit par Ivan Illich à 49'50"
Vers les confins / Rezvani
"Le testament amoureux" de Serge Rezvani : un podcast à écouter en ligne | France Culture
Le bruit du temps se fait entendre - la Révolution Russe, la Seconde Guerre mondiale, mai-68 -, tandis que Serge Rezvani s'emploie à sauver la beauté.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-le-testament-amoureux-de-serge-rezvani
passionnantes lectures
Vers les confins - Serge Rezvani
Critiques, citations, extraits de Vers les confins de Serge Rezvani.
https://www.babelio.com/livres/Rezvani-Vers-les-confins/1334845
sur babelio
Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour le...
https://blogs.mediapart.fr/grossejean-claude/blog/140823/vers-les-confins-rezvani
sur ma page mediapart
Rezvani retour en Avignon, Serge Rezvani en Avignon avec France Culture, le 14 juillet dans les jardins du Musée Calvet
"Serge Rezvani : joyeux retour en Avignon"
Une soirée musicale avec Serge Rezvani, où sera notamment interprétée sa nouvelle composition Pour une Marseillaise amie, qui complète notre hymne national avec les questionnements d'aujourd'hui.
La Traversée des Monts Noirs
supplément au Rêve de d'Alembert
de Serge Rezvani
(Belles Lettres 2012)
voilà un roman d'une densité telle qu'il faut une grande attention et concentration pour ne pas s'égarer, lu dans l’édition de 1992 chez Stock, disponible en 2012 aux Belles Lettres
un roman dialogué ou plutôt monologué par des personnages divers qui parfois se coupent, se contredisent, s'affrontent, se comprennent, partagent mais l'essentiel est ce qu'ils assènent à coups d'arguments affutés sur des sujets divers qui leur tiennent à coeur ou sur leurs sentiments, leurs relations ; rien de superficiel dans ces échanges et ces confidences ; on admet sans méfiance particulière malgré les mises en garde sur un tel ou un tel qu’il s’agit d’une mise à nu sincère des différents protagonistes d’une histoire d’amours sur fond d’une histoire de dominations et de migrations ; on est amené à les croire même si les versions sont multiples, les subjectivités étant en jeu
ces monologues-dialogues ont pour témoin un Français qui ne dit pas un mot de tout le roman mais nous décrit en didascalies les péripéties, déplacements, arrêts, les lieux, les moments ; lui se déplace assez peu, le train, le planétarium ; les confidents ne cessent d'être en différents points du globe (en monologues) mais principalement Pologne, Russie, Israël ; ces confidents l'ont adopté pour la raison qu'ils croient qu'il ne comprend pas le russe ; ils parlent devant lui, le prenant à témoin (donc nous, lecteurs), lui parlant parfois en français, parfois en anglais, ne lui demandant jamais son avis ; cette avalanche de discours en 3 langues est paradoxalement écrite dans une seule langue, la française ce qui rend d'autant plus savoureux les remarques de nature linguistique sur le russe mais aussi le français : noirs = rions ou autre palyndrome : roc cornu pour parler des Monts Noirs
les personnages sont essentiellement des scientifiques, la majorité d'origine juive ; il y a une femme, la dernière juive polonaise, fauvette, hantée par le cimetière de ses ancêtres de la « juiverie » impossible à retrouver sauf peut-être sous un roncier qu’elle fait brûler pour ramener les cendres en Israël, l'homme des fauvettes dit le professeur, Sterne, le dernier descendant polonais des comtes pendeurs qui ont parqué si longtemps en bas de leur château la « juiverie », un jeune mathématicien, Math, un vieil entomologiste, un neuro-ornithologue et un arpenteur sans arpents, sans doute palestinien ; n'apparaît jamais mais est évoqué, un enquêteur des lointains districts qui enquête sur des crimes très archaïques
ces scientifiques sont des virtuoses de la logique et quand on dit d'une logique qu'elle est diabolique, on en a l'illustration à longueur de pages avec une insistance à donner le tournis car chacun insiste, reprend, ressasse ; sont-ils pris au piège de la raison, du raisonnement ? sont-ils pris au piège de l'expérimentation aussi ? Car fauvette, le professeur, l'entomologiste, Math, Sterne, le neurologue dit le docteur sont des expérimentateurs et observateurs d'espèces de toutes sortes, oiseaux, insectes, mais aussi de leurs comportements pris dans l’engrenage de l’histoire perpétuelle de la domination (comment se comporte un dominant ? comment se comporte une dominée ? qu’en est-il du dominé quand il se transforme en dominant ?)
je suis incapable de dire si ce qui est raconté sur le plan scientifique (et qui est sidérant souvent) repose sur la réalité ou si l'auteur nous mène en bateau ; en tout cas, pour moi, cet univers de scientifiques est un univers de malades, ils ont la maladie des symposiums où tout est vide avec sérieux, ils ont la maladie de savoir et cela les rend extrêmement manipulateurs, tortionnaires justifiés aussi ; les scientifiques ne sortent pas grandis de ce roman (à part l’étonnement qu’on peut avoir devant leurs découvertes) d'autant que les échappées métaphysiques déduites de ces expérimentations se ramènent à peu de choses ; tout est dans l'inné, mécaniquement reproduit d'où l'immobilité sous l'apparence du mouvement, ça revient toujours, ça revient toujours au même, palingénésie
ce roman, sans doute bien documenté scientifiquement, date de 1992 ; 20 ans, cela suffit à le rendre en partie obsolète de ce point de vue ; les découvertes des dernières années en cosmologie mettent à mal la stabilité et même le chaos n'est plus le meilleur moyen de rendre compte de ce qui se passe et qui est dans ce que l'on pourrait appeler la créativité de la Nature pour un métaphysicien et les étonnants pouvoirs du vide quantique pour un cosmologiste ; les univers naissent du vide quantique, se déploient, vieillissent, meurent, redeviennent vide quantique pendant qu'ailleurs de nouveaux univers surgissent ; les considérations sur la matière noire ne sont plus aussi pertinents ; avec la métaphysique naturaliste de Marcel Conche, on aurait un roman moins noir ; la nature des Monts Noirs est chaotique, effrayante, elle est métaphorisée comme les autres lieux, la Pologne du dégel, de la boue, le désert israélien ; cette nature hostile, à traverser, où séjourner, est propice aux désirs d’envol, de départ des oiseaux migrateurs comme des éternels migrants, sans arpents, propice aussi aux nostalgies de retour des mêmes oiseaux, des mêmes migrants ; les scientifiques, fauvette en tête, agissent sur l’inné des oiseaux avec leur planétarium au ciel mobile faisant croire aux fauvettes qu’elles ont voyagé jusqu’en Israël et voici qu’une fauvette pond dans les Monts Noirs croyant être en Israël ; la duperie a fonctionné, la simulation du voyage immobile puisque seul le dôme a tourné ; que peut-on prouver ainsi ? que veut-on prouver ainsi ? à moins qu’il ne s’agisse d’humour avec de gros moyens financiers tout de même (noirs = rions); à moins qu'il ne s'agisse d'appliquer ces déductions d'observations aux hommes aussi ?
là où ce roman apporte beaucoup c'est sur la relation dominant-dominé, sur la dangerosité ou non de la symétrie (rendre à l'autre ce qu'il nous donne, lui reprendre ce qu'il s'est indûment approprié) ; les pages sur le crime de Sterne, écrasant un enfant palestinien de l’intifada avec ses pierres et son cocktail molotov, crime transformé en accident par Israël, crime insupportable pour fauvette qui était dans la voiture au moment des faits … montrent la complexité de la situation en Palestine avec les jeunes en guerre (sous chaque pierre, un couteau), en Israël avec les anciens comme l’entomologiste, venus de nulle part, les sans arpents de toujours et les jeunes comme Math, nés là, faisant des palestiniens les nouveaux sans arpents
évidemment, fauvette, la dernière juive de Pologne, travaillant dans les Monts Noirs, traquée avec son consentement par le dernier comte pendeur est le nœud du roman ; quatre hommes comme pour les fauvettes, quatre mâles pour une femelle, quatre hommes donc tournent autour d'elle qui va de l'un à l'autre sauf le professeur, pour finalement préférer le frère déclaré de l'enfant tué ; le roman se termine sans doute sur la mort de Sterne, tué par l'arpenteur, qui avait annoncé à Sterne que ça finirait par son assassinat, symétrie !
tout ce qui concerne ce crime de l’enfant et d’autres crimes similaires (celui d’un enfant juif poignardé par un enfant palestinien lequel est immédiatement lynché par les israéliens), avec références à l’actualité (propos d’un premier ministre nommant « animaux bipèdes » les enragés palestiniens, propos d’un Nobel de la paix israélien, propos de Leibowitz), révèle l’implication de Rezvani qui à travers les points de vue de ses personnages et leurs attitudes (fauvette va jusqu’au village de l’enfant écrasé au prix de sa vie) semble ne pas croire à une solution de paix possible. 20 ans après, ce qu'écrit Rezvani n'est pas obsolète. On en est au même point, pire peut-être, effets ravageurs de la symétrie ! Ce pessimisme (cette lucidité) me semble en lien avec la métaphysique sous-jacente aux développements scientifiques comme à la fin, celui consacré aux affinités répulsives, qu’on retrouve dans Isola Piccola :
« Mais savez-vous que c'est par une infinie répulsion que se tient en place l'univers ? En mathématique comme en chimie ou en physique l'élément d'affinité répulsive sert en quelque sorte de liant. Les affinités répulsives fondent la chimie, la biochimie, la physique nucléaire... et aussi le sexe ! L'univers ne tient ensemble que par le jeu des affinités répulsives. Nous-mêmes ne sommes que des charges électriques dont les phases ne cessent de s'inverser. Cette électricité déphasée, ces pertes et ces retours de tension font de l'univers une curiosité. Sans la folie des flux électriques répulsifs, l'univers ne serait pas cette curiosité qui maintient nos propres flux électriques en éveil. Nous crèverions d'ennui si nous n'étions non seulement plongés dans le chaos mais nous-mêmes chaos. Aucun de nous n'éprouve envers l'Autre ce qu'on nomme naïvement du sentiment... ou si vous préférez une affinité stable. » Isola Piccola
Évidemment, cette dernière affirmation est contredite par les 50 ans d'amour de Rezvani pour Lula et réciproquement et par l'Ultime amour
Jean-Claude Grosse, le 16 avril 2012
Fin d'après-midi et soirée du 8 août, je décide de me plonger dans Vers les confins de Serge Rezvani, dont j'ai lu La traversée des Monts noirs. Énorme et agréable surprise.
Ce roman foisonnant correspond à ce sur quoi je travaille en rendant compte de mes lectures de revues. Humour ravageur, dommage que je sois seul, je ne peux partager mes rires. Roman dont j'ai déjà lu un tiers. les livres I et II sur 4 livres. Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour les Confins, désert sans fin où vivent les Esséniens, les descendants de la Bible d'avant sa défiguration par le Nouveau Testament.
Si avec la revue Front populaire, ça déboulonne, avec ce roman, on atteint l'apothéose des déboulonnages, où Spartacus précède de 70 ans, le Christ, où la doctoresse et la mathématicienne sont les seules femmes du voyage d'élucidation des crimes commis dans les Confins, les autres personnages s'appelant l'ami français, l'enquêteur du district, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, où la philosophe du deuxième sexe n'est pas nommée mais déconstruite... Bref, un régal.
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deux extraits par la doctoresse, Déborah
« – Oui, je veux dire que la Vie est sans pensée, elle ! Sans programme, elle ! Que la Vie va s’épanouir là où se trouvent dans la Nature des interstices qui lui sont favorables. Elle s’improvise Vie ! Sans savoir qu’elle est Vie ! Voyez l’Australie. À peine s’était-elle détachée des autres continents qu’en quelques millions d’années elle invente les marsupiaux. N’est-ce pas sublime d’imaginer, avec notre étrange cerveau spécifiquement humain, que l’Univers se peuple à l’infini d’une Vie aveugle, sans conscience et à la fois de la même violence inventive que le Feu, lui aussi aveugle et sans conscience, des Mondes en fusion ? Que la Vie et le Feu cohabitent à l’infini dans l’Univers comme cohabitent Vie et Mort ? N’a-t-on pas découvert dans les abysses des mers les plus profondes – là où les feux telluriques jaillis du magma terrestre luttent avec l’eau – non seulement des particules de vie mais d’étranges amalgames de cellules formant des corps composés, munis d’étranges griffes et de crochets, capables de supporter des chaleurs proches de l’ébullition ?
Quand nous eûmes roulé un moment en silence, elle avait ajouté :
– La Vie ne connaît aucun obstacle. Et même quand je mets en garde ces bergers dont nous parlions tout à l’heure, à propos de la radioactivité des métaux qu’ils arrachent aux carcasses des grandes épaves ensablées, je sais qu’à l’échelle des générations, l’espèce humaine, le jour où elle sera atomisée, comme ces espèces animales ou végétales qui survivent et prolifèrent en dépit de tout autour des centrales nucléaires dévastées, oui l’espèce humaine même si elle est défigurée, même si elle est méconnaissable, je dis bien l’espèce humaine revenue s’il le faut à son animalité la plus primitive qui n’est que Vie sans figure humaine, s’arrangera pour survivre coûte que coûte en se réinventant autre par tâtonnements successifs. » (pages 102-103)
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évidemment, je constate la coïncidence d'inspiration avec un poème écrit en juillet et que j'ai mis en voix (5'45"), non partagé
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Metamorphosis
Cosmogonie orgasmique
Somnolent dans le fauteuil Louis-Philippe,
une image te vient :
La Terre et ses milliers de bouches éruptives,
ses milliers de vulves-geysers,
la Terre ronde est ronde
de toutes les grossesses animales et humaines,
de toutes les germinations florales et végétales,
de toutes les minéralisations calcaires et granitiques.
La Terre est la porteuse, l’accoucheuse
de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps.
Le corps, les corps, encore et encore.
Incarnations en chairs et en os,
en racines et cimes,
en strates et sédiments.
Et tu te vis, foetus en position foetale, dans le ventre-terre.
Du ventre-mer, du ventre-mère
tu es passé au ventre-terre, au ventre-univers
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Tu as inspiré l’air du Large.
Tu es monté dans la pirogue du Fleuve.
Tu as été fécondé par les abeilles de l’Amour.
Tu accueilles, tu recueilles, tu donnes, tu offres.
Tu ne tries pas, tu ne juges pas, tu n’opposes pas.
Ce qui advient devait arriver,
ce qui adviendra arrive déjà,
ce qui est advenu arrive toujours
parce que le passé ne s’efface pas.
Tout est mémorisé, devient mémoire vivante.
Tu t’es laissé glisser dans l’Océan que tu es.
Tu n’es pas une vie minuscule gouvernée par un zizi ridicule.
Tu es une vie Majuscule reliée au Tout.
Tout copule et consent avec joie à copuler.
Poussières et semences d’étoiles,
germes et spermes de l’orgie de l’évolution,
de l’ontogenèse, de la phylogenèse,
à la vie à la mort.
La fabrique des corps. Et au coeur du corps, le coeur.
Tu es humble de ton humus,
humain de ton humanité,
universel de ton universalité,
divin de ta divinité.
En ouvrant tes bronches,
en activant ouïes, branchies,
tu retrouves tes éléments, l’air, l’eau.
Tu entres dans l’innocence.
Tu es miracle et mystère de ta naissance.
Tu seras mystère et miracle de ta mort.
Tu fais choix de l’ignorance.
Tu ne refuses pas les connaissances
mais surtout tu sais qu’on ne sait rien.
Rien du début, rien de la fin, rien du sens s’il y en a un.
Tu acceptes d’être dans l’incertitude,
tu ne cherches pas de certitudes.
Tu ne crois plus qu’il y a la Vérité à chercher.
Tu essaies d’être dans la Vie, dans l’Amour, dans la Mort.
Tu montes et descends l’échelle,
Du Tartare à l’Olympe,
du Ciel à l’Enfer
et tu bivouaques sur la Terre.
Du Tartare, tel Orphée, tu ramènes poèmes et mélodies.
Épitaphier de tous les morts aimés.
Dans l’Enfer, pas de damnés condamnés à jamais.
Du Ciel, tu ne fais pas le séjour de Dieu ni le paradis des ressuscités.
Dieu ayant créé se cache, tsimtsoum.
Le ciel est espace de légèreté pour la gente ailée.
Dieu est dans le silence d’un souffle subtil.
Dans l’Olympe, aucune guerre des dieux.
Ils ont eu le temps d’apprendre et de pratiquer l’anarchie.
La Terre est danses et cycles.
La grande roue du Grand Manège tourne
bien huilée
sans grincements de dents.
Dieu et les dieux sont présences ineffables.
Tu n’es plus un hamster.
Tu es à Parfaire. Tu es un Parfait. Tu es Parfait.
Circonstances de lecture
Après avoir écrit sur deux N° de Front populaire dont un article approfondi sur 3 philosophes face à la bombe : Camus, Jaspers et Anders.
(Possibilité d’usage d’armes nucléaires dans la proxy war russo-ukrainienne-otanienne)
Plutôt perturbé, à la fois joyeusement et douloureusement par les « accusations et preuves » de mensonges, manipulations des idéologies humanistes, universalistes comme des religions d’amour, j’ai sorti, sans doute pas par hasard, le roman de Rezvani, Vers les Confins, faisant suite, 12 ans après, à La Traversée des Mont Noirs, en supplément au Rêve de d’Alembert.
Je l’ai lu en 3 jours. 4 livres de courts chapitres, IX pour le I (pages 11 à 87), X pour le II (pages 89 à 174), X pour le III (pages 176 à 264), XV pour le IV (pages 266 à 387)
Impressions subjectives, sans tri ni analyse.
Jubilatoire, drôle, parodique, décapant, désespérant, répétitif, symétrique, réversible, asymétrique, lard cochon, hypnotique, profond, léger, paradoxal, contradictoire, iconoclaste, manipulateur, séducteur, raisonneur, rationaliste, matérialiste, scientiste, démolisseur, dynamiteur, palindromique, poétique, lyrique, fantaisiste, magique, encyclopédique, musical = bruit infernal (du train puis de la chenillette), bavard, suspendu, pictural, amoureux, amoureusement féminin, des seins féminins, horriblement masculin érecteur, éjaculateur, émasculateur, cornaqué par le petit cornac, profondément juif, profondément humoristique yiddish
chaque mot mériterait une illustration mais je laisse chaque lecteur faire son travail de lecteur
Voilà des contes tirés des mille et une dunes d’un désert sans fin, illimité
Comme dit la 4° de couverture : « depuis l’aube de l’intelligence humaine, ne faisons-nous pas que délirer…poétiquement, dites-vous, pourquoi pas ? », reprise d’une remarque de la mathématicienne Adema, page 168
Évidemment, l’écrivain de langue française, d’origine russe et perse, de nulle part, muet dans La Traversée, est amené à se dévoiler comme écrivain, donc à parler d’écriture donc de lecture; puisque est énoncé le lieu commun bien éculé (pratiqué par qui ?) du lecteur faisant la moitié du chemin.
Lecteur, je vais tenter de faire la moitié du chemin emprunté par l’auteur se parodiant dans le personnage de l’écrivain de langue française.
Les lieux :
- les Monts Noirs, gelés, glacés, un tunnel sous les Monts qu’il faut deux nuits, un jour pour les traverser avec arrêt dans une gare de triage, de réapprovisionnement, de contrôles… Chemins de fer = trains de la mort de masse, des déportations de masse. Monts Noirs = métaphore = réalité des territoires immenses sous la coupe de tyrans et dictateurs, se prétendant porteurs d’un monde nouveau, d’un homme nouveau.
- Les Confins, du sable encore du sable, des dunes encore des dunes ; et des surprises, des carcasses d’engins indescriptibles, innommables, innommés car rien ne doit être nommé de ce qui est vu. Un cratère géant dû à la chute d’un météorite. Des Esséniens de la lointaine époque de la langue araméenne, des Sages, tous fous merveilleux, le Sage des poules, le Sage des tombes et peut-être le Sage des sages qui a la Réponse. La Déesse des sables, descendante de Lilith, préférée à Ève. S’il est trop curieux, s’il veut aller plus loin que la Montagne Rouge, l’écrivain de langue française est prévenu, il n’en reviendra pas.
Les personnages :
- ceux de la mission sous la responsabilité de l’enquêteur du district, la doctoresse Déborah, la mathématicienne Adema, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, l’écrivain de langue française
- les personnages rencontrés : l’Arpenteur sans arpents, le Sage des poules, Sarah, le Sage des tombes, le Christ errant éternellement ressuscité, la Déesse des sables
- Les personnages évoqués : l’anthropologue, Math, Sterne, l’ornithologue des Fauvettes
Les styles :
- Très peu de descriptions, alors même que l’écrivain de langue française y est invité mais attention, seulement pour lui et eux, pas à diffuser, d’ailleurs, pas de prises de notes ou si, destruction des notes
- Très peu de narrations, sauf confidences de l’écrivain de langue française évoquant la maladie de son aimée de 50 ans ou certains de ses écrits antérieurs dont les paroles d’une neuve marseillaise
- Essentiellement des discussions entre les personnages avec insistance sur la nomination de l’émetteur de chaque réplique, et sa façon de dire, ironique, agacée, énervée, colérique, railleuse, câline, ce qui produit beaucoup de comique
Le sujet :
c’est quoi cette espèce tueuse douée d’intelligence et qui en est arrivée à rendre invivable son milieu de vie et à être au bord de la disparition collective ? Comment comprendre cette propension, cette pulsion archaïque à tuer, d’abord les siens, pères et frères assassinés, enfants égorgés, femmes lapidées, ensuite les autres, mis en esclavage et exterminés
est interrogée, questionnée la Bible; sont cités des épisodes et des recommandations à se demander comment ne pas se rendre compte de la monstruosité de ce qui est raconté et comment ne pas se détourner définitivement de ce genre de récit; comment expliquer la fascination exercée par ce Livre et par son symétrique, le Coran, tous deux engendrant des fous de Dieu, Yaveh, Allah depuis des millénaires
Comment est-on passé de la Bible, de son Dieu irascible, en colère au Nouveau Testament, au Fils du Père, mourant pour tous sur la croix, par amour de l’homme. Comment est-on passé de la colère divine à l’amour divin, sans pour autant renoncer aux meurtres de masse, aux inquisitions, aux bûchers pour sorcières, aux tortures les plus abominables, aux évangélisations forcées, aux missions colonisatrices … et comment s’est opéré le glissement vers les messianismes terrestres, eux-mêmes porteurs d’exterminations de masse
Ce livre n’épargne rien, aborde tous les aspects liés à trois questions : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Qui sommes-nous ?
D’où venons-nous ?
de la première femme, d’un utérus originel, d’entre les cuisses de la Mère, et donc d’incestes à répétition ?
de l’homme insufflé par le souffle divin, la femme étant tirée de la cuisse de l’homme ?
Genèse utérine = ire es tu - égal en grand écart
(Ève rêve)
Où allons-nous ?
Fin du monde, fin de l’humanité sont des métaphores; le temps de l’extinction sera peut-être le temps de la métamorphose (rire de Kafka se lisant), le temps de l’adaptation aux pires conditions de survie, comme les monstres animaux engendrés par la vie sous terre dans les confins; nous nous acheminons vers une métamorphose de monstres humains en monstres insectes
(rions noirs)
Qui sommes-nous ?
Des monstres originels, des monstres de tout temps, d’avant, de maintenant, d’après, d’ici, d’ailleurs, de nulle part, des monstres éternels
En conclusion :
Rezvani en écrivant ce livre poursuivait-il un but ? En revendiquant d’être artiste de lui-même, d’être créatif, en faisant travailler ses deux hémisphères, celui du langage, celui des images, ayant été témoin de la dégénérescence du cerveau de l’aimée (l’âme neuronale de Lula), Rezvani me semble-t-il, ne poursuit d’autre but que celui de se faire plaisir, avec désinvolture, sans attachement à l’oeuvre, « son » oeuvre, tant que son cerveau peut délirer poétiquement.
En regardant sur internet, j’ai très peu vu de notes de lecture sur ces deux livres (un 3° me semble annoncé).
C’est le signe me semble-t-il d’une liberté radicale, peu soucieuse de l’écho rencontré, de faire oeuvre dans le cocon menacé par le Feu de La Béate dans les Maures.
Comme j’ai trouvée cette liberté radicale, chez Emmanuelle Arsan qui n’a jamais accordé d’interviews, est restée d’une discrétion absolue, vivant à Chantelouve, menacée par le Feu dans la forêt dracénoise.
Je pense donc que ces deux livres écrits par Rezvani pour se faire plaisir en se grattant là où ça lui fait très mal (la tête) et où ça peut aussi nous faire très mal (le cul) ne sont lisibles que par les quelques-uns qui en auront le désir.
(l’arpenteur sans arpents n’est-il pas un chrétien palestinien, le symétrique des arpenteurs sans arpents que furent les juifs pendant des millénaires et se revendiquant aujourd’hui d’Israël colonisant à tout va des territoires palestiniens)
Après Onfray (va-t-il aussi profond et aussi drôlement?), on va avec Rezvani au coeur du magma pulsionnel, de l’énigme. Il n’y a pas de Réponse à la Question, il n’y a pas de Sage des Sages au-delà de la Montagne Rouge.
L’enquêteur du district chargé d’élucider les innombrables crimes commis dans les Confins, a compris qu’il n’y a rien à élucider. Ces crimes sont des crimes « naturels », perpétrés depuis la nuit des Temps.
Le crime précède la loi l’interdisant.
Le tribunal Russell ou le Tribunal pénal international doivent condamner avant l’exécution des crimes.
Pour raconter tout cela à nos amis-enne-amis extra-terrestres, une seule hellade suffira, soit un milliard de signes binaires.
Faut-il raconter ou faire silence ? Faut-il se souvenir ou oublier ? Faut-il parler, user des mots ou se penser en connexion avec le Tout ? Faut-il honorer le veau d’or ou pratiquer le don ?
J’inviterai certains amis à en être lecteurs.
Et pourquoi pas, organiser quelques lectures à voix haute de certains des très courts chapitres des 4 livres de ce Livre.
Longue vie encore à Rezvani, 95 ans en 2023, cent ans moins cinq comme il se présente, artiste pluri-indisciplinaire,
qu'il s'amuse, continue à s'amuser, qu'il en amuse quelques-uns d'entre nous.
Serge Rezvani - Interview (18/02/2014, Danse des mots, Yvan Amar, RFI)
Emission Danse des mots, sur RFI, par Yvan Amar Diffusion le mardi 18 février 2014 Vers les confins Depuis des " annes-lumière ", Rezvani délire poétiquement dans des romans qui coulent et nous...
ROMANS ET RECITS | Serge Rezvani
Paris, C. Bourgois, 1970 (réimpr. 1972 (collection " 10-18 "), 2000 (Éd. de la Mauvaise graine)), 137 p. (ISBN 2-9514990-4-3, [%5B ...
Compositeur de certains des plus grands refrains de la chanson française, il a imaginé une version pacifiée de "La Marseillaise". Rencontrez Serge...
https://www.facebook.com/franceculture/videos/1481287186041160/
3 philosophes face à la bombe
Carte des 2053 explosions nucléaires 1945 - 1998
L'artiste japonais Isao Hashimoto a créé une time lapse indéniablement effrayante des 2053 explosions nucléaires qui ont eu lieu entre 1945 et 1998, commençant par le test "de Trinité" du Pro...
Comparatif de la Puissance des Bombes Nucléaires (de Little Boy à la Tsar Bomba)
Bonjour à tous et bienvenue dans cette 2ème des 7 vidéos refaites sur la chaine ! Aujourd'hui nous allons voir ensemble un petit comparatif (en animation) de l'évolution de la puissance des arm...
Les Japonais commémorent le bombardement d'Hiroshima sans nommer les USA
En commémorant l'anniversaire du bombardement nucléaire d'Hiroshima par les États-Unis en 1945, les politiques japonais ont passé sous silence son auteur, mais n'ont pas manqué de mentionner l...
ce 6 août 2023 au Japon
Du N° 13, de la revue Front Populaire, Guerre à la guerre, tu retiens pour t’interroger, l’article Trois philosophes face à la bombe (Albert Camus, Karl Jaspers, Günther Anders) pages 145-151. Tu ignores si le complexe militaro-intellectuel qui vend la guerre sur les plateaux TV, sans la faire, évoque la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire dans la guerre russo-ukrainienne otanienne.
L’article de Combat du 8 mai 1945 dans lequel Camus développe sa position est écrit à chaud, deux jours après Hiroshima qui selon la lettre de Claude Heatherly, pilote ayant participé à l’opération, adressée au révérend N., le 8 août 1960, est une erreur accidentelle (la ville n’était pas la cible).
Camus dégage l’enjeu, avec cette arme c’est le suicide collectif de l’humanité qui est possible. La science censée apporter la connaissance et de meilleures conditions d’existence, contribuer au bonheur des gens dans leur vie quotidienne est utilisée pour des meurtres de masse avec une bombe de la grosseur d’un ballon de football.
On a fait de gros progrès depuis, la bombe la plus puissante ayant jamais explosé en essai aérien est la bombe russe Tsar Bomba (3300 fois celle de Hiroshima).
Jaspers fait une conférence 11 ans après Camus, en août 1956 « La bombe atomique et l’avenir de l’homme » qu’il développera ensuite dans un livre de 700 pages, épuisé, paru en 1963 chez Buchet-Chastel. Il met en avant le fait que la théorie de la dissuasion est une folie. Croire qu’on empêchera la guerre parce qu’on possède l’arme nucléaire, c’est ne pas comprendre que toute arme nouvelle finit toujours par être utilisée. Donc, une guerre nucléaire est possible. Ce qui confirme cette hypothèse,
ce sont les essais nucléaires (le chiffre des essais aériens, souterrains, sous-marins sur une trentaine d’années est ahurissant)
et l’impossibilité d’empêcher la dissémination de l’arme nucléaire (sauf à faire une injuste guerre juste).
Anders publie en 1956, la même année que Jaspers, le 1° tome de son magistral livre L’obsolescence de l’homme. Il pense comme Jaspers que la bombe est appelée à être utilisée, que c’est pour cela qu’on l’essaie, que ce ne sont pas des essais de dissuasion pour la vitrine. Au delà de Jaspers, il voit les effets désastreux pour de très longues durées (millénaires) sur les humains, la faune, la flore.
Tchernobyl entre autres est là pour nous raconter ce qui se passe au niveau des sols contaminés, des eaux radioactives, des peaux brûlées, des modifications génétiques…
Avec la guerre russo-ukrainienne otanienne, on est sorti (on est en voie de sortie) de la pax americana c’est-à-dire des guerres innombrables menées par l’impérialisme US depuis la fin de la 2° guerre mondiale (je devrais citer aussi les guerres menées par la France en tout un tas d’endroits en Europe, en Afrique, en Asie) sous couvert de démocratie et de droits de l’homme
pour entrer dans une recomposition géo-politique entre divers impérialismes, dans une ère de choc des civilisations où ce qui était annoncé se déroule tout à fait différemment en dépit des experts (une guerre russe rapide qui s’éternise, un effondrement de l’économie russe suite aux sanctions qui a fort bien résistée, une Europe et un OTAN dépassant toutes les lignes rouges en laissant les Ukrainiens payer le prix fort de la guerre, les États-Unis faisant ce qui s’appelle une proxy war (une guerre médiée par un adversaire-tampon, l’empire visé au-delà de la Russie étant la Chine), des BRICS de plus en plus nombreux et puissants, optant pour un monde multi-polaire.
Ce qui m’étonne, c’est apparemment, le peu de crédit accordé au risque de nucléarisation de ce conflit.
Je préfère penser le contraire, même si c'est désespérant. Oui, cette guerre peut devenir une guerre nucléaire et le conflit peut se mondialiser. Personne ne me semble maître du « jeu ». On est dans un conflit portant sur des valeurs et pas seulement sur des territoires, sur des ressources. Comme les guerres de religion, les conflits de valeurs, de visions du monde, sont des croisades et donc ce n’est pas la guerre pour faire la paix (la guerre c'est la continuation de la politique par d'autres moyens d'après Clausewitz), c’est la guerre pour s’imposer, imposer sa foi, sa vision. L’enfer est peut-être devant nous. Avec son prix, le meurtre, le suicide ? collectif d’une partie de l’humanité.
Pour Camus, le suicide dans un monde absurde est l’ultime liberté de l’individu.
Le suicide collectif, comment doit-il être considéré ? Il est clair qu’il ne s’agira en aucune manière d’une décision libre de chacun et de tous. Aucune concertation des peuples n’a eu lieu. Nous sommes en guerre par le fait de « nos » dirigeants. Aucun vote de l’Assemblée, aucun consultation du peuple par référendum. L'ONU est court-circuitée.
Donc, s’il y a suicide collectif, c’est plutôt d’un meurtre de masse qu’il faudra parler, meurtre imposé, subi. Les princes seront des criminels, devant quel tribunal ? Que les princes, dictateurs, présidents puissent en arriver à cette solution finale, cela s’expliquera-t-il par notre passivité, notre soumission volontaire, notre lâcheté, notre impuissance, notre insouciance, notre inconscience ? Quel activisme pourrait nous en garder ? Camus proposait de combattre pour la paix par la raison, aspirant à un gouvernement mondial (ce sera l’ONU en 1948). Jaspers propose la raison et la sensibilité. Vivre en paix, en harmonie avec les gens qu’on côtoie, qu’on aime, avec la nature, en contemplant la beauté de ce qui s’offre, tant que cela s’offre. J’ignore ce qu’Anders propose.
Vers qui se tourner ? Des 300 livres d’Épicure, il ne reste que quelques pensées de lui sur la politique, dans les maximes capitales. Épicure a été « détruit » par le christianisme. Raison : sa philosophie et sa politique sont immanentes et non transcendantes. Il était incompatible avec Dieu et les fables qui en sont issues, la naissance d’un enfant sans père, une femme qui donne naissance sans géniteur, un fils de Dieu qui meurt et ressuscite, l'eucharistie. Ces fables sont puissantes, durables. Elles sont peu en rapport avec des faits réels. Elles ont plutôt à voir avec nos désirs, celui d'éternité par exemple (Le désir d'éternité, Ferdinand Alquié).
« La justice n’est pas quelque chose en soi mais quand les hommes se rassemblent en des lieux, peu importe, chaque fois, lesquels et leur grandeur, un certain contrat sur le point de ne pas faire de tort ou de ne pas en subir. » M.C. XXXVIII.
Pour Épicure, la politique c’est l’art de produire les conditions de possibilités sociales d’une vie hédoniste pour tous. Il veut que le contrat vise l’établissement de lois justes pour tous, pas pour une minorité de privilégiés. Il sait que l’homme n’est pas naturellement bon et que c’est culturellement qu’il peut le devenir par la philosophie politique épicurienne en particulier. Il est le penseur de la puissance de la majorité, l’antidote à la tyrannie des minorités, des maîtres sur les esclaves. (N°12, Front Populaire pages 6-7).
On voit en quoi des initiatives comme Construisons notre bonheur sont éminemment épicuriennes et sans doute une des bonnes façons de passer contrat. C’est du local, de l’action décidée par RIC.
Ou le projet de Jean Delorme avec les Entrepreneurs du sens.
Si on prend en compte, toutes les initiatives, installées dans le temps, à périodicité stable, (mensuelle, bimensuelle), on se rend compte que certes, les dirigeants nous feront tuer en masse (et cela nous dépasse) mais que nous avons encore de la latitude pour nous rencontrer, discuter, décider de faire notre bonheur avec d'autres.
Maximes capitales - Wikisource
Ce qui est bienheureux et immortel ne s'embarrasse de rien, il ne fatigue point les autres ; la colère est indigne de sa grandeur, et les bienfaits ne sont point du caractère de sa majesté, parc...
Assemblée Coopérative Démocratique Constructive
Dans une ACDC chacun dispose des moyens pour : Apporter son idée Soutenir une initiative Améliorer une situation Réaliser des projets d'intérêts collectifs Être à l'initiative de la loi et l...
Entretien avec Jean Delorme - Éloge d'une économie de précaution
Philippe Guerin, ancien ambassadeur, polytechnicien comme l'a été son père et son grand-père après une lecture attentive m'a adressé par mail cette réflexion : Bonjour Jean. Je viens de term...
https://www.simply-crowd.com/entretien-avec-jean-delorme-eloge-dune-economie-de-precaution/
Après deux N° de la revue des deux mondes, deux N° de la revue Front populaire.
Avec Jean-François Kahn, dans la revue des deux mondes, tu te confirmes dans ce jugement que chiffres et sondages des « experts » de plateau TV et autres tribunes ne sont là que pour habiller, voiler, maquiller, bidouiller, manipuler, orienter, formater l’opinion, ne sont là que pour se substituer à l’opinion, à la voix citoyenne, ne pouvant s’exprimer par la voie référendaire (au sens du RICCARL) localement, régionalement, nationalement, européennement, onusiennement.
Chiffres et sondages, conseils des cabinets de conseils étrangers (américains, allemands) grassement payés contre la voix des gens ordinaires, contre la voie démocratique dégageant une majorité que Tocqueville a décrit comme « le despotisme de la majorité » dans De la démocratie en Amérique.
Voilà une "bible" dont il faut reconsidérer l'impact.
Soit aujourd’hui, « démocratie directe » pas du tout réalisée contre « démocratie représentative » où les représentants élus se servent, s’accordent privilèges et prébendes avec cynisme et mépris du peuple = des gens ordinaires = des périphériques, invisibilisés au profit de minorités agissantes de toutes sortes, les plus gueulardes ayant le plus pignon sur plateau, contribuant à la fragmentation de la société, à son éclatement, à sa décomposition, à la guerre civile, à bas bruits pour le moment, selon Michel Onfray, décrivant par exemple ce qui se passe régulièrement quartier Perseigne, à Alençon, Orne, son département aimé, quartier devenu « territoire perdu de la République » selon un euphémisme pudique, territoire devenu territoire d’une tribu marquant son territoire par « tirs de mortiers, incendies de poubelles et de voitures, barricades, dégradations de mobilier urbain, caillasses, guets-apens de policiers et de pompiers, une bande d’une cinquantaine de personnes masquées, cagoules, armées de barres de fer est allée au contact de la police forte de 35 membres pendant 3 heures. » N° 12, pages 5-6
Avec les N° de Front populaire, N° 12, La tyrannie des minorités, l’art de détruire la France et N° 13 Guerre à la guerre, contre les impérialismes, te voilà en présence d’analyses argumentées, de droite, de gauche, d’ailleurs et de nulle part comme se présente la revue.
Ça déboulonne, ça renverse les statues, ça jette à bas quantité de logiciels, de paradigmes, de discours admis sans distance, par méconnaissance (puisque tout est voilé, truqué) et ça fait un bien fou, tout en déstabilisant au point de ne pas en dormir, sans doute pour remettre un peu de cohérence dans tes convictions.
Tu es confirmé dans ta conviction récente (depuis 2020 environ) que tout un tas de récits sur des épisodes du roman national sont des faux,
- la révolution française (il vaut mieux lire Taine que Michelet ou Jean Tulard),
- l’universalisme des droits de l’homme,
- la colonisation civilisatrice (le célèbre discours de Victor Hugo du 21 août 1849 au Congrès de la Paix, souvent cité mais toujours caviardé, coupé de ce qui aujourd’hui gêne),
- la résistance sous Vichy,
- le gaullisme, le mitterrandisme, le chiraquisme;
qu’il en est de même de tout un tas de récits sur des épisodes internationaux :
- la révolution bolchevique, le stalinisme,
- la libération de la France par les américains,
- la guerre du Viet-nam,
- les guerres du Golfe (l’énorme mensonge de Colin Powell montrant une fiole d’ « arme bactériologique » du régime de Sadam Hussein aux TV),
- les guerres de l’axe du bien contre les axes du mal,
- les guerres justes qui fonctionnent selon un schéma hérité de Saint-Paul, Saint-Augustin, Saint-Thomas d’Aquin, médiatisé par deux Bernard, BK et BHL: je te fais la guerre préventivement à toi dictateur dangereux, au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de l’universalisme, d’une façon active, pas réactive, pour t’empêcher de me faire la guerre liée à ta folie. Je tue des gens réels, je cause des souffrances réelles, des injustices réelles au nom d’injustices virtuelles, de souffrances virtuelles. (N°13, pages 2 à 9)
Tu es effaré de voir comment on est passé
- de la génération de 68, dite des Boomers, rimbaldienne, utopiste, qui rêvait d’une société différente, de courir le monde, d’inventer une contre-culture, de définir une liberté neuve
- à la génération des Millennials qui font choix d’un monde fait d’interdits, de censures de tous calibres, de frontières pathologiques entre les races, les cultures, les sexes, les âges.
Comme si on était passé, en quelques décennies, d’« il est interdit d’interdire » à « il faut faire taire celui qui m’offense ». Selon Brice Couturier (N° 12, page 157)
exit avec cette génération, la résilience: ce qui ne te tue pas, te rend plus fort
Tu penses à Marcel Conche, à ses fondements de la morale, au devoir de prendre la parole pour ceux qui ne l'ont pas
(à mettre en contraste avec ce qui est arrivé au Canada à Ariane Mnouchkine, voulant donner la parole dans un spectacle aux indiens autochtones, sans eux et se faisant tailler en pièces, parce que sans eux c'est contre eux = = activisme décolonial; voir aussi ce qui est arrivé à J.K. Rowling)
Woke veut dire éveillé, qui s'éveille, prend conscience. Comment l’éveil a t-il pu engendrer le Wokisme, source de régressions impensables il y a une dizaine d'années ?
Le wokisme est la rencontre selon Jean-François Braunstein d'un courant américain du protestantisme théorisant la notion de péché d'un point de vue collectif et pas seulement individuel (tous coupables, le méchant blanc) et de la french theory, les philosophes français dits de la déconstruction (Foucault, Derrida, Baudrillard).
Pour ma part, j'approuve que l'on révèle la réalité coloniale, dominatrice, exterminatrice, extractrice, prédatrice de l'Occident. Après vient le débat : réparation, repentance... Avec le wokisme, plus de débat possible : il faut passer par la revanche, la vengeance.
Autre point à évoquer : la question de l'identité. Là encore, l'idée de définir, de faire évoluer son identité, ses identités, n'est pas en soi une "mauvaise" idée. Personnellement, je suis favorable à ce que j'appelle la fluidification de l'identité puisque cela correspond à la variété de nos humeurs, sensations, émotions, sentiments, pensées. Mais de là à exiger la reconnaissance par autrui ou par la loi de mes choix personnels me semble correspondre à ce proverbe : les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions.
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(Une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des « éveillés », emporte tout sur son passage : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture.
Au nom de la lutte contre les discriminations, elle enseigne des vérités pour le moins inédites. La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie critique de la race » affirme que tous les Blancs sont racistes mais qu’aucun « racisé » ne l’est. L’« épistémologie du point de vue » soutient que tout savoir est « situé » et qu’il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes : « déconstruire » tout l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être « systémiquement » sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés dirigées par des élites issues des universités et vivant dans un monde virtuel.
L’enthousiasme qui anime les wokes évoque bien plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 70. C’est la première fois dans l’histoire qu’une religion prend naissance dans les universités. Et bon nombre d’universitaires, séduits par l’absurdité de ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du "bien" et de la « justice sociale ». Il faudra du courage pour dire non à ce monde orwellien qui nous est promis.
Comme dans La philosophie devenue folle, Braunstein s’appuie sur des textes, des thèses, des conférences, des essais, qu’il cite et explicite abondamment, afin de dénoncer cette religion nouvelle et destructrice pour la liberté.
Un essai choc et salutaire.)
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Appliqué à l'école, ça donne : "l’école inclusive est la « révolution copernicienne » du système éducatif, la fin heureuse d’une école « ségrégationniste et élitiste » avec l'extension du domaine du handicap...La dyslexie a ouvert le bal à la fin du siècle dernier, destinée à camoufler l’échec de l’apprentissage de la lecture par la méthode globale, bientôt suivie de tous ses avatars poursuivant peu ou prou le même objectif : dissimuler l’échec des réformes pédagogiques engagées depuis quarante ans en l’attribuant aux supposés « dysfonctionnements » neurocérébraux d’élèves chaque année plus nombreux. Cette extension organisée du domaine des « dys » explique sans doute l’étrange statistique selon lequel un quart des élèves français relèverait aujourd’hui du handicap… La déconstruction de la norme – par rapport à laquelle se définit nécessairement le handicap – et l’idéologie victimaire qui sert de boussole aux instances supranationales ont pour effet de pathologiser la société. Pour preuve, la catégorie de « handicap ressenti », strictement déclarative et très sérieusement utilisée par l’INSEE dans l’établissement de ses statistiques sur le handicap en France... Tous handicapés, tous victimes, tel serait donc l’idéal de l’école inclusive." Anne-Sophie Nogaret, N°12, pages 126 à 131.
Une monstruosité médiatique : LCI -- Djamel LABIDI
Dans la propagande occidentale sur la guerre en Ukraine, les medias lourds français, officiels et officieux, à part quelques exceptions, se font particulièrement remarquer dans un soutien sans ...
https://www.legrandsoir.info/une-monstruosite-mediatique-lci.html
à lire, relire, partager
8 août 2023
7 H 10 balade d’une heure sur la route de Montferrer, 4 kms AR.
Mon ombre portée devant moi avec le soleil rasant atteint 15 m. Je vois ma belle allure d’homme à la Giacometti.
8 H 10 je croise Clive, archi-pressé comme à son habitude et dont j’ai rencontré la fille Charlotte quelques jours avant. Magnifique jeune femme de 25 ans. Très émotive, elle avoue que d’avoir 25 ans l’angoisse car il lui faut décider de son projet de vie. Elle veut devenir maman. Fini le temps de l’insouciance, des virées sac à dos dans le monde entier.
On a envisagé une soirée barbecue à 4.
8 H 15, courses légumes-fruits chez les filles. Café.
Je peux me connecter et travailler sans que ça rame à publier l’article Face à la bombe. Jusqu’à 11 H 30.
Interruption d’une bonne demie heure suite au surgissement de Ninon, psychologue et de son père, éducateur spécialisé en retraite. Reprise d’une discussion sur Irvin Yalom, on parle de Camus. Le père est allé sur la tombe de Camus à Lourmarin. J’évoque la tombe de Gabriel Guez-Ricord, quasiment en face.
12 H 30, repas partagé avec Rosalie et Lula.
Sieste d’une heure, réglée comme papier à musique.
15 H 15, balade de 6 kms sur la route de Montefferrer AR.
17 H, discussion sur la place de la république avec papy gaga et un pompier professionnel de Lyon, en retraite. Papy gaga nous annonce la 3° guerre mondiale pour 2025.
Ne nous empêchons pas de construire notre bonheur. Avec nos proches, des gens rencontrés, des amis.
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Fin d'après-midi et soirée, je décide de me plonger dans Vers les confins de Serge Rezvani, dont j'ai lu La traversée des Monts noirs. Énorme et agréable surprise.
Ce roman foisonnant correspond à ce sur quoi je travaille en rendant compte de mes lectures de revues. Humour ravageur, dommage que je sois seul, je ne peux partager mes rires. Roman dont j'ai déjà lu un tiers. les livres I et II sur 6 livres. Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour les Confins, désert sans fin où vivent les Esséniens, les descendants de la Bible d'avant sa défiguration par le Nouveau Testament.
Si avec la revue Front populaire, ça déboulonne, avec ce roman, on atteint l'apothéose des déboulonnages, où Spartacus précède de 70 ans, le Christ, où la doctoresse et la mathématicienne sont les seules femmes du voyage d'élucidation des crimes commis dans les Confins, les autres personnages s'appelant l'ami français, l'enquêteur du district, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, où la philosophe du deuxième sexe n'est pas nommée mais déconsrtruite... Bref, un régal.
https://les4saisons.over-blog.com/article-la-traversee-des-monts-noirs-serge-rezvani-103527428.html
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deux extraits par la doctoresse, Déborah
« – Oui, je veux dire que la Vie est sans pensée, elle ! Sans programme, elle ! Que la Vie va s’épanouir là où se trouvent dans la Nature des interstices qui lui sont favorables. Elle s’improvise Vie ! Sans savoir qu’elle est Vie ! Voyez l’Australie. À peine s’était-elle détachée des autres continents qu’en quelques millions d’années elle invente les marsupiaux. N’est-ce pas sublime d’imaginer, avec notre étrange cerveau spécifiquement humain, que l’Univers se peuple à l’infini d’une Vie aveugle, sans conscience et à la fois de la même violence inventive que le Feu, lui aussi aveugle et sans conscience, des Mondes en fusion ? Que la Vie et le Feu cohabitent à l’infini dans l’Univers comme cohabitent Vie et Mort ? N’a-t-on pas découvert dans les abysses des mers les plus profondes – là où les feux telluriques jaillis du magma terrestre luttent avec l’eau – non seulement des particules de vie mais d’étranges amalgames de cellules formant des corps composés, munis d’étranges griffes et de crochets, capables de supporter des chaleurs proches de l’ébullition ?
Quand nous eûmes roulé un moment en silence, elle avait ajouté :
– La Vie ne connaît aucun obstacle. Et même quand je mets en garde ces bergers dont nous parlions tout à l’heure, à propos de la radioactivité des métaux qu’ils arrachent aux carcasses des grandes épaves ensablées, je sais qu’à l’échelle des générations, l’espèce humaine, le jour où elle sera atomisée, comme ces espèces animales ou végétales qui survivent et prolifèrent en dépit de tout autour des centrales nucléaires dévastées, oui l’espèce humaine même si elle est défigurée, même si elle est méconnaissable, je dis bien l’espèce humaine revenue s’il le faut à son animalité la plus primitive qui n’est que Vie sans figure humaine, s’arrangera pour survivre coûte que coûte en se réinventant autre par tâtonnements successifs. » (pages 102-103)
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évidemment, je constate la coïncidence d'inspiration avec un poème écrit en juillet et que j'ai mis en voix (5'45"), non partagé
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Metamorphosis
Cosmogonie orgasmique
Somnolent dans le fauteuil Louis-Philippe,
une image te vient :
La Terre et ses milliers de bouches éruptives,
ses milliers de vulves-geysers,
la Terre ronde est ronde
de toutes les grossesses animales et humaines,
de toutes les germinations florales et végétales,
de toutes les minéralisations calcaires et granitiques.
La Terre est la porteuse, l’accoucheuse
de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps.
Le corps, les corps, encore et encore.
Incarnations en chairs et en os,
en racines et cimes,
en strates et sédiments.
Et tu te vis, foetus en position foetale, dans le ventre-terre.
Du ventre-mer, du ventre-mère
tu es passé au ventre-terre, au ventre-univers........................
Tu as inspiré l’air du Large.
Tu es monté dans la pirogue du Fleuve.
Tu as été fécondé par les abeilles de l’Amour.
Tu accueilles, tu recueilles, tu donnes, tu offres.
Tu ne tries pas, tu ne juges pas, tu n’opposes pas.
Ce qui advient devait arriver,
ce qui adviendra arrive déjà,
ce qui est advenu arrive toujours
parce que le passé ne s’efface pas.
Tout est mémorisé, devient mémoire vivante.
Tu t’es laissé glisser dans l’Océan que tu es.
Tu n’es pas une vie minuscule gouvernée par un zizi ridicule.
Tu es une vie Majuscule reliée au Tout.
Tout copule et consent avec joie à copuler.
Poussières et semences d’étoiles,
germes et spermes de l’orgie de l’évolution,
de l’ontogenèse, de la phylogenèse,
à la vie à la mort.
La fabrique des corps. Et au coeur du corps, le coeur.
Tu es humble de ton humus,
humain de ton humanité,
universel de ton universalité,
divin de ta divinité.
En ouvrant tes bronches,
en activant ouïes, branchies,
tu retrouves tes éléments, l’air, l’eau.
Tu entres dans l’innocence.
Tu es miracle et mystère de ta naissance.
Tu seras mystère et miracle de ta mort.
Tu fais choix de l’ignorance.
Tu ne refuses pas les connaissances
mais surtout tu sais qu’on ne sait rien.
Rien du début, rien de la fin, rien du sens s’il y en a un.
Tu acceptes d’être dans l’incertitude,
tu ne cherches pas de certitudes.
Tu ne crois plus qu’il y a la Vérité à chercher.
Tu essaies d’être dans la Vie, dans l’Amour, dans la Mort.
Tu montes et descends l’échelle,
Du Tartare à l’Olympe,
du Ciel à l’Enfer
et tu bivouaques sur la Terre.
Du Tartare, tel Orphée, tu ramènes poèmes et mélodies.
Épitaphier de tous les morts aimés.
Dans l’Enfer, pas de damnés condamnés à jamais.
Du Ciel, tu ne fais pas le séjour de Dieu ni le paradis des ressuscités.
Dieu ayant créé se cache, tsimtsoum.
Le ciel est espace de légèreté pour la gente ailée.
Dieu est dans le silence d’un souffle subtil.
Dans l’Olympe, aucune guerre des dieux.
Ils ont eu le temps d’apprendre et de pratiquer l’anarchie.
La Terre est danses et cycles.
La grande roue du Grand Manège tourne
bien huilée
sans grincements de dents.
Dieu et les dieux sont présences ineffables.
Tu n’es plus un hamster.
Tu es à Parfaire. Tu es un Parfait. Tu es Parfait.
Danse des mots - Vers les confins (rediffusion)
Depuis des " annes-lumière ", Rezvani délire poétiquement dans des romans qui coulent et nous emportent; Vers les confins nous emmène aux limites de l'écriture romanesque et à la frontière d...
https://www.rfi.fr/fr/emission/20141229-vers-confins-rediffusion
L'impitoyable aujourd'hui / Emmanuelle Loyer
L'impitoyable aujourd'hui
Emmanuelle Loyer
Flammarion, septembre 2022
Ce livre est sorti à point nommé, alors que, suite au livre-labyrinthe Et ton livre d'éternité ?, je remets en question, en perspective, la plupart de mes croyances, de mes paradigmes historiques, scientifiques, métaphysiques, politiques et idéologiques.
Cela me fait du bien de voir s'effondrer ou basculer « mes » croyances, convictions, certitudes d'une soixantaine d'années. À 82 ans, tabula rasa. On ne sait rien. Grande humilité pour accepter le miracle de la naissance, le mystère de la mort, pour vivre la vie avec gratitude, pour respecter la vie dans sa diversité et son unité.
De ce champ de ruines, je ne sors pas effondré mais animé du projet : quoi à la place ?
Ayant pris conscience
que tout est croyance, les certitudes ou vérités dites scientifiques, les preuves ou faits historiques, les arguments philosophiques et métaphysiques, les convictions politiques et idéologiques
que tout est récit, que ce que je prends pour le réel est l'effet du récit que je tiens sur ce que je crois être le réel et qui l'engendre
que ce sont les mots que j'emploie qui crée le réel, que les mots ne sont pas les traducteurs d'un réel pré-existant, objectif, extérieur
alors la tache devient celle-ci : quel récit veux-tu tenir aujourd'hui puisque tu es l'auteur du récit qui va donner sens ou valeur à ta vie, présence à ton réel ? Quels mots veux-tu utiliser pour créer ton réel ?
L'essai d'Emmanuelle Loyer ne répond en aucune façon à cette invention, fabrication du réel que je désire par les mots que j'utiliserai. Il a par contre un pouvoir de remise à l'heure des pendules. Les grands récits, récit national par exemple, s'effondrent, grâce à des frondeurs, des chercheurs de l'autre face des Lumières, des points aveugles des éclairages enseignés, appris sans grand esprit critique. Car il faut du temps pour que les ombres, les fantômes mis sous le tapis se fassent entendre. La révolution française est-elle vraiment une révolution libératrice, émancipatrice ? Liberté, égalité, fraternité, à quels prix ? Avec quels effets dans le monde ? La révolution industrielle anglaise est-elle la continuation technique et économique de la révolution politique française ? D'où vient la croyance au progrès ? D'où viennent les deux guerres mondiales de la 1° moitié du XX° siècle ? Devant ce qui s'appelle
l'accélération de l'histoire au travers de la modification agressive des frontières dans l'Europe commencée avec l'aventure napoléonienne, suscitant par effets-boomerang la naissance de nationalismes revanchards,
l'accélération des inventions techno-scientifiques, bouleversant en permanence le quotidien des gens, y a t-il de la résistance, de la résilience, de la survivance ?
Quelles formes ont pris les manières de ne pas vivre avec son temps ?
Emmanuelle Loyer, historienne, ethnologue, lectrice d'oeuvres littéraires nous emmène chez le dernier des Mohicans avec Fenimore Cooper, le dernier trappeur de la taïga, Derzou Ouzala avec Vladimir Arseniev, dans l'île de Sakhaline avec Anton Tchekhov, en Amazonie, chez les Nambikwara avec leur dernier témoin Lévi-Strauss, chez ceux qui sont arrivés trop tôt ou trop tard, les déçus de l'histoire ayant perdu leurs illusions, n'ayant que la peau de chagrin de l'Histoire, ambivalents par rapport à l'Histoire au présent (Chateaubriand, Stendhal, Hugo), dans certaines campagnes françaises, à Nohant dans le Berry chez George Sand devenue grand-mère et sorcière après avoir créé et animé La Cause du peuple (3 N° en 1848), à Minot dans le Doubs où disparaissent les vieilles façons de dire et de faire de la laveuse, la couturière, la cuisinière avec Yvonne Verdier, sur l'Èvre, un affluent méconnu de la Loire avec Julien Gracq, dans l'empire austro-hongrois de La marche de Radetzky avec Joseph Roth, à Donnafugata en Sicile à l'achèvement de l'aristocratisme avec Giusepe Tomasi Lampedusa, à Gagliano où le Christ n'est jamais arrivé avec Carlo Lévi et Ernesto De Martino, à Višegrad sur le pont Mehmed Pacha Sokolović franchissant la Drina avec Ivo Andrić, en Angleterre dans les châteaux gothiques et maisons hantées de Marie Shelley, pendant que le temps devient horloger avec la mécanisation des métiers à tisser, modifiant le temps du sommeil avec Edward Palmer Thompson et Jacques Rancière, en Russie à Borodino dans Guerre et Paix de Tolstoï où Napoléon est vu par l'oeil de son serviteur, par le petit bout de la lorgnette évoquant le petit homme de la boucherie (le mot est dans le roman) et non le grand stratège et où avec Koutouzov, on saisit les mille et unes micro-décisions décidant du sort d'une bataille et d'une armée en déroute, boucherie produite par l'exaltation patriotique des nationalismes en formation et produisant des fous se prenant pour Napoléon, des hallucinés ayant l'angoisse de perdre la tête, d'être décapités (la terreur fut un gouvernement des émotions par les émotions, un déchaînement paranoïaque de politique dite de salut public), en Russie soviétique à Stalingrad avec Vie et destin de Vassili Grossman, en Allemagne année zéro avec Winfried Georg Maximilian Sebald, à Berlin à l'arrivée des troupes soviétiques avec une femme anonyme, dans une ville, aujourd'hui ukrainienne, Lviv, d'où sont issus les inventeurs (Hersch Lauterpacht, Raphaël Lemkin) de deux concepts juridiques : crime contre l'humanité, génocide (18 ans après ce qui s'appellera génocide arménien, décrit par Frantz Werfel dans Les Quarante Jours du Musa Dagh paru en 1933), Lemkin mettant le doigt sur le propre de cette guerre totale « cette guerre n'est pas menée par les nazis seulement pour des frontières mais pour transformer l'humanité à l'intérieur de ces fontières. », sur deux siècles (XIX-XX°) pour terminer par la longue durée étudiée par certains historiens (Lucien Febvre, Fernand Braudel), par la spécificité du temps des isolés (Proust dans sa chambre, Barthes au sanatorium), par la vieillesse vécue comme vita nova pendant une vingtaine d'années par George Sand ou Colette (L'étoile Vesper, 1946) ou Vita Sackville-West (Toute passion abolie, 1933), et par le voyage Dans la nuit et le vent de Patrick Leigh Fermor, 19 ans en 1934, parcourant entre 1933 et 1935 à pied et en diagonale, du nord-ouest (Rotterdam) au sud-est (Istanbul), en suivant deux voies fluviales, le Rhin puis le Danube, la face européenne de la Terre dont Bruno Latour fait un être vivant avec l'hypothèse Gaïa.
Cet essai est tellement riche (l'énumération qui précède en donne un aperçu) que je ne cherche pas à en rendre compte, renvoyant chacun à sa lecture éventuelle.
Par contre, oui, tenter de dire quels mots je souhaite utiliser pour créer le réel dans lequel je désire vivre.
Et ce seront d'abord les mots de Lévi-Strauss, le témoin triste disant dans Tristes tropiques « Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui. » Mais ce constat, né de l'opposition entre les sociétés froides, les sociétés premières, et les sociétés chaudes (la civilisation moderne née à la Renaissance), particulièrement entropiques, désagrégatrices ne doit pas nous empêcher de jouer notre partie et de la jouer le mieux possible. Là Rousseau est préférable à Descartes. Celui-ci exprime les certitudes du moi (je pense donc je suis), Rousseau exprime la sortie des évidences du moi, l'identification à autrui, la pitié, aujourd'hui, on dirait la compassion ou l'amour inconditionnel (je panse donc je suis, je prends soin). « La conscience de la vanité du sens n'est pas un extincteur de la quête de compréhension, la conscience de la finitude n'est pas un découragement à l'action. » p.125
En 1976, Lévi-Strauss propose à la commission des lois de l'Assemblée Nationale, une charte du vivant, une réforme de la morale et de la politique fondée sur la beauté du monde et sa caducité. La valeur de toute chose est dans son irremplaçabilité. Il faut célébrer les choses mêmes en dehors de l'usage ou de la perception du sujet, dans la réconciliation de la morale avec l'esthétique et de l'homme avec la nature, dans le respect de tout ce qui naît, vit, meurt, de la bactérie à la galaxie en expansion accélérée, du virus au trou noir glouton.
Ce respect intègre le respect de soi, l'estime de soi, l'acceptation, l'affirmation de mon caractère irremplaçable, l'acceptation de mon unicité, de ma singularité.
D'où l'interrogation : Au lieu de se demander « qu'est-ce que je veux de la vie ? », une question plus puissante est : « qu'est-ce que la vie veut de moi ? ». Eckhart Tolle
En ce qui me concerne, j'opte pour une curiosité à 360°, circulaire horizontale, sphérique toutes directions, de la bactérie aux galaxies, des virus à nous et nous, à moi et moi, à je et je est un autre, à toi et tu...
L'infinie variété du vivant me passionne, l'infinie diversité des humains aussi.
Tout accueillir, tout ce qui se manifeste, sans jugement, sans tri, du salaud au saint, du monstrueux au sublime (il y a du monstre, du sublime, du normal, du foldingue... dans tout humain) ; si ça se manifeste, c'est que c'est nécessaire (y en a qui appellent ça hasard)
qui suis-je pour trier ? ça c'est bon, ça c'est mauvais ?
du miracle de la naissance au mystère de la mort, se vivre comme goutte dans l'océan-comme océan dans la goutte, comme agitation des vagues de surface-comme immobilité des profondeurs
la VIE comme vibration information énergie
adoptée à Rio en 2010
Le temps du confinement fut un temps de révélation de l'essence-ciel pour certaines et certains.
Le temps du confinement fut un temps de confinement pour tout un chacun du monde
dans la ronde arrêtée du monde
un temps imposé d'isolement par les pouvoirs du monde mais pas sur la ronde du monde
une prison mondiale pour humains, mais pas pour animaux, végétaux, minéraux
chacun chez soi, chacun pour soi
(à chacun de se situer entre les extrêmes de ces deux expressions pouvant comprendre tout le monde, chacun dans sa singularité de situation, de confortable à insupportable, chacun dans sa spécificité d'être, d'altruiste à égoïste)
avec rares autorisations de sorties pour s'approvisionner, s'oxygéner
sans pénurie organisée sans chaos engendré
sans insurrections provoquées sans révoltes spontanées
un parmi huit milliards de prisonniers soumis volontaires
nourris, blanchis, chauffés, « protégés » du virus
né d'une soustraction CAC 40 - COP 21 = COVID 19
facteur d'évolution comme tout virus mutant de variant en variant
contre lequel big pharma était en « guerre » totale
contre lui COVID 19 qui nous avait mis en grève générale
un parmi huit milliards
faisant ce qu'ils voulaient de leur temps d'isolement diversement vécu
faisant ce qu'il voulait de son temps de solitude aimée, oh oui, bien aimée !
même la route passant en dessous de chez lui avait été fermée pour deux ans
pas de travail contraint, de télé-travail
pas de travaux forcés d'intérêt général
découvrant ainsi la liberté intérieure, la fluidité de l'impermanence gommant la rigidité de toutes ses identités, découverte par bien des prisonniers avant lui
prisonniers dans des prisons d'états, dans leur propre prison ou celle d'une maladie, asile d'aliénés, sanatorium de tuberculeux
et qui ont soigné un peu le monde en souffrance parce que s'étant remis synchrones avec leurs rytmes internes et externes (coeur, respir, cycles journaliers, saisonniers...)
découvrant sa liberté créatrice jusque-là potentielle, l'activant, en usant
faisant ainsi de lui non un homme parmi huit milliards d'humains
vivant au petit bonheur la chance au gré des circonstances, des influences
mais un homme singulier, nécessaire car seul à créer ce qu'il créait dans l'humilité et l'intimité, au secret
par un petit pas de côté, un petit glissando de travers, un petit rire sur lui - on n'en finit pas avec l'enflure du moi-je-moi-je -, une larme d'empathie pour le virus traqué dans les labos
ils furent quelques-uns à découvrir un autre usage du temps consistant à prendre le temps, à faire comme si le temps était éternel
plus de compétences à avoir, d'originalité à exhiber, de domination à exercer, plus de temps compté, émietté, mesuré
du temps prenant son temps
c'est ce que quelques-unes redécouvrirent
que le temps c'est le présent, que c'est un présent
car c'est depuis toujours, le temps des femmes, le temps de l'attention au présent, au présent de l'enfant en demande, au présent de la vieille en souffrance
découvrir que l'éternité est dans le moment présent
pas dans regrets et souvenirs du passé
dans projets et désirs de lendemains qui chantent et dansent
ce fut ce qui jaillit de la prison mondiale
il n'y a rien à ajouter, rien à retrancher au monde
il n'y a rien à juger, rien à séparer
le bon grain de l'ivraie, le bien du mal, le beau du laid, le doux du cruel
tout est déjà là, dans sa diversité, ses contrariétés, ses complémentarités
avec ses effets-miroirs
l'autre détesté c'est moi, l'autre aimé c'est moi
et si tu me détestes, c'est toi et si tu m'aimes, c'est toi
tout est à cueillir, accueillir, recueillir
tout est partageable, tout est à partager
depuis je chante sans forcer la voix, léger comme murmure de filet d'eau, danse avec l'absente dans mes bras ouverts, goûte à ma cuisine-maison, déguste mes breuvages et infusions, redécouvre pissenlits, roquettes, herbes sauvages, baies de myrte, olives, champignons de mon terrain non cultivé
ils et elles chantent ; quelques-uns, quelques-unes ; les autres continuent à s'affronter
ils et elles dansent ; quelques-uns, quelques-unes ; les autres continuent à s'entr'envier
les quelques-uns ne croient même pas utiles de garder traces écrites, dessinées, peintes de leurs bonheurs
ce sont des bonheurs minuscules de vies minuscules centrées sur l'essence-ciel
ils se regardent, s'enlacent, s'embrassent, se caressent
ils se sentent regardés, enlacés, embrassés, caressés par tout ce qui existe, vit, meurt de la bactérie à la galaxie en expansion, du virus au trou noir glouton
ils sont en lien, reliés
ils tissent la tapisserie mystique de la dame à la licorne
ils sont un point à l’endroit, un point à l’envers de la grande tapisserie cosmique
les fleurs séchées égrènent leurs graines
de nouvelles germinations engendreront de nouvelles floraisons
le temps du confinement en prison mondiale a été pour certaines et certains le temps de la libération de leur puissance créatrice, génitrice de leur liberté intérieure, inaliénable.
Jean-Claude Grosse, le 4 décembre 2022, Le Revest
La vision trinitaire de Jean-Yves Leloup, 83° graine de conscience, parcours gratuit sur inscription
Jean Yves Leloup explore depuis une cinquantaine d'années les voies de la transformation intérieure et de la "conscience exercée" ou méditation. Écrivain, philosophe et théologien, il est l'a...
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l'accueilleuse-guérisseuse et le chasseur, en cours d'écriture, j'ai le chasseur, manque la guérisseuse