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Blog de Jean-Claude Grosse

Cahier des Futurs Désirés à Corps Ça Vit

29 Juillet 2021 , Rédigé par grossel Publié dans #Corsavy, #Le Revest-les-Eaux, #agoras, #bocals agités, #cahiers de l'égaré, #engagement, #écriture, #FINS DE PARTIES, #voyages, #pour toujours

deux cahiers format 21 X 29,7 avec deux pages de notes, une formule très pratique pour stimuler
deux cahiers format 21 X 29,7 avec deux pages de notes, une formule très pratique pour stimuler

deux cahiers format 21 X 29,7 avec deux pages de notes, une formule très pratique pour stimuler

de retour à Corsavy depuis le samedi 24 juillet 7 H 44 après 4 H 40 d'autoroute depuis Le Revest (450 kilomètres et deux pauses de 10', partis à 3 H 04), j'ai vite constaté la présence de nouveaux bancs, plus d'une dizaine pour un village de 217 habitants recensés plus les gens au camping, dans les résidences secondaires, le contraire de ce qui se fait dans les villes, genre Toulon (3 bancs, place de la Liberté, tout est fait pour dissuader SDF, marginaux, paumés); déjà de nombreuses rencontres, discussions (faut dire que j'ose m'adresser aux gens, même les inconnus; ma gueule de moine zen, crâne rasé, barbe rasée tous les 10 jours donc tantôt vieux, tantôt gamin semble favoriser les échanges) et une surprise: l'enseignante de français à l'université de New York qui vient l'été à Corsavy avec son mari, professeur de sport à l'université aussi, m'a dit qu'elle traduisait ma pièce Histoire de places, offerte il y a deux ans (l'été dernier, ils n'étaient pas venus) et qui avait été créée en Avignon off en 2016; pour vous allécher, sachez que Dennis Meadows (Halte à la croissance, club de Rome, 1972) avait acheté le mas de la Taillède avec un scientifique hollandais Hubert de Vries (je les avais rencontrés tous les deux; leur projet refusé par la direction départementale de l'agriculture les a amenés à revendre le mas, aujourd'hui néo-zélandais)

je profite de mes déambulations pour proposer le Cahier des Futurs Désirés, issu de deux réunions d'intelligence collective en août-septembre 2020

venir cet été à Corsavy, à 800 m d'altitude
le camping est ouvert
on peut s’installer ailleurs (en hauteur ou en cours d’eau) pour les sauvages; faut du matériel de camping, léger
ou au gîte de Batère à 1500 m
y a des balades horizontales ou pentues vers en haut, vers en bas
la piscine est fermée
les 3 restaurants sont ouverts (les filles, la crêperie, le camping)
la fromagerie de la Cazette (le maire est éleveur et fromager) est ouverte
les brebis bêlent et font du lait et 
les soeurs, filles du maire, font d’excellentes brousses, yaourts, tomme de brebis au lait cru, caillé, fromage à pâte molle avec beaucoup de caractère, à boire avec le vin du canigou qui n'existe pas ou un caramany…
l’épicerie (restaurant des filles, d'autres), une institution, est d’excellente qualité
 
une dizaine de bancs nouveaux ont été installés, utilisés par personne
pas comme dans les villes où on les retire pour se protéger des paumés
cela dit, la vie sociale n'existe quasiment plus; les réunions sur les padriss le soir en été c'est fini depuis au moins 10 ans, femmes sur l'un, hommes sur un autre, parfois mixtes; seuls les "sénateurs" se réunissent tous les matins sur la terrasse des filles (une majorité de chasseurs, des propos de cafés du commerce = commentaires sur ceci ou cela, tiré de l'actualité); ne pas chercher à s'asseoir à leur table; les boules, le soir 
 
Corsavy, pays de guérison pour quelques traumatisés (ce n’est pas le mot juste, "rescapés") de la vie (en face de chez moi, G., 17 ans de rue, à Corsavy depuis 9 ans ou M.,  une sacrée estropiée, métamorphosée)
 
quelques manifestations artistiques
concert de jazz de clôture de Jazz en Tech, le 6 août à 21 H avec un quartette féminin, au parc communal
conférence sur l’histoire ancienne de Corsavy, le 22 août à 17 H 30
concert classique par les stagiaires internationaux, de haut niveau, de Vilalte, le 30 août au parc communal
 
évidemment, si vous êtes du genre tête baissée sur votre smartphone, vous serez surpris par la très mauvaise desserte aussi bien en internet qu’en téléphonie mobile
ça a un charme fou
même au-dessus du cimetière, ça passe pas
le caveau de Cyril Grosse et de sa mère Annie Grosse-Bories

le caveau de Cyril Grosse et de sa mère Annie Grosse-Bories

Comme la démarche initiée en 2020 est dans la perspective d’un changement de paradigme, voici trois textes de lumière pouvant nous éclairer :

 

PAR LES VILLAGES
Joue le jeu. Menace le travail encore plus. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation. Mais n'aie pas d'intention. Évite les arrière-pensées. Ne tais rien. Sois doux et fort. Sois malin, interviens et méprise la victoire. N'observe pas, n'examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond, prends soin de l'espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu'enthousiasmé. Échoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d'aucun arbre, d'aucune eau. Entre où tu as envie et accorde toi le soleil. Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus, penche toi sur les détails, pars où il n'y a personne, fous toi du drame du destin, dédaigne le malheur, apaise le conflit de ton rire. Mets toi dans tes couleurs, sois droit, et que le bruit de feuilles devienne doux. Passe par les villages, je te suis." PETER HANDKE.

 

«Les biologistes ont découvert qu'à l'intérieur des cellules du tissu de la chenille, il y a des cellules appelées cellules imaginatives. Elles résonnent sur une fréquence différente. De plus, elles sont si différentes des autres cellules de vers que le système immunitaire de la chenille les prend pour des ennemis et tente de les détruire. Mais de nouvelles cellules imaginatives continuent d'apparaître, et de plus en plus... Soudain, le système immunitaire de la chenille ne peut plus les détruire assez vite et elles deviennent plus fortes en se connectant les unes aux autres pour former une masse critique qui reconnaît leur mission de réaliser l'incroyable naissance d'un papillon. 
En 1969 Margaret Mead a déclaré : "Nous ne devons jamais douter qu'un petit groupe de citoyens motivés et déterminés puisse changer le monde. Ce sera certainement ainsi que, malgré tout, nous nous sommes trouvés. Je crois fermement, comme beaucoup d'autres, qu'il y a une effervescence évolutive dans le tissu de la société actuelle. Malgré la clameur de la peur, de la cupidité, de la surconsommation et de la violence qui s'exprime à travers le tissu social, il existe une union d'hommes et de femmes que nous pouvons appeler des cellules imaginatives, qui révèlent un monde différent, une transformation, une métamorphose. 
Le poète uruguayen Mario Benedetti a écrit : "Que se passerait-il si un jour, au réveil, nous réalisions que nous sommes la majorité? Je prétends que les cellules imaginatives domineraient et feraient sortir le papillon d'un monde de vers. C'est le temps de l'éveil. Des groupes de cellules imaginatives se rassemblent partout ; elles commencent à se reconnaître ; elles développent les outils d'organisation pour augmenter le niveau de conscience, afin que la prochaine étape de notre société humaine se manifeste, pour créer une nouvelle société qui cessera d'être une chenille et deviendra un papillon. Une nouvelle dimension de la Vie, une société plus compatissante et plus juste, une humanité enracinée dans le bonheur et la compréhension mutuelle... 
Soyez des cellules enthousiastes ! Connectez-vous avec les autres, rassemblez-vous, rassemblez-vous... et unissons-nous tous pour construire une Humanité Nouvelle !» 

(On dit qu’il faut être 7% de créatifs culturels, de cellules imaginatives pour faire muter le système de l’intérieur). DEEPAK CHOPRA

Et pour les 5 enfants de Corsavy ayant participé le 27 août 2020

"Das Lied vom Kindsei" ("Lorsque l’enfant était enfant"), Peter Handke

Lorsque l’enfant était enfant,

Il marchait les bras ballants, Il voulait que le ruisseau soit une rivière

Et la rivière un fleuve, Et que cette flaque d’eau soit la mer.

Lorsque l’enfant était enfant,

Il ne savait pas qu’il était enfant, Pour lui, tout avait une âme

Et toutes les âmes n’en faisaient qu’une.

Lorsque l’enfant était enfant,

Il n’avait d’opinion sur rien, Il n’avait pas d’habitude

Souvent, il s’asseyait en tailleur, Partait en courant,

Il avait une mèche rebelle, Et il ne faisait pas de mines quand on le photographiait.

Lorsque l’enfant était enfant, vint le temps des questions comme celles-ci : Pourquoi est-ce que je suis moi et pourquoi est-ce que je ne suis pas toi ? Pourquoi est-ce que je suis ici et pourquoi est-ce que je ne suis pas ailleurs ? Quand a commencé le temps et où finit l’espace ? La vie sous le soleil n’est-elle rien d’autre qu’un rêve ? Ce que je vois, ce que j’entends, ce que je sens, n’est-ce pas simplement l’apparence d’un monde devant le monde ? Est-ce que le mal existe véritablement ? Est-ce qu’il y a des gens qui sont vraiment mauvais ? Comment se fait-il que moi qui suis moi, avant que je le devienne, je ne l’étais pas,

Et qu’un jour moi qui suis moi, je ne serai plus ce moi que je suis ?

[…] Lorsque l’enfant était enfant, Il s’est réveillé un jour dans un lit qui n’était pas le sien Et maintenant, ça lui arrive souvent. Beaucoup de gens lui paraissaient beaux Et maintenant, avec beaucoup de chance, quelques-uns. […]

Lorsque l’enfant était enfant, Le jeu était sa grande affaire Et maintenant, il s’affaire comme naguère Mais seulement quand il s’agit de son travail.

Lorsque l’enfant était enfant, Les pommes et du pain lui suffisaient comme nourriture, Et c’est toujours ainsi. […]

Au sommet de chaque montagne, il avait le désir d’une montagne encore plus haute,

Et dans chaque ville, le désir d’une ville encore plus grande, Et c’est toujours ainsi. […] Un inconnu l’intimidait, Et c’est toujours ainsi. Il attendait la première neige et toujours il l’attendra.

Lorsque l’enfant était enfant, il a lancé un bâton contre un arbre, comme un javelot Et il y vibre toujours.

Pendant ce mois d'août 2021, je vais tenter de réunir quelques filles et quelques garçons de 10 à 13 ans et leur proposer d'écrire une légende pour Corsavy. L'idée m'en est venue quand Rosalie, 13 ans, m'a demandé de lui raconter une histoire. Ça a donné ceci : une sirène, va savoir pourquoi, s'était égarée dans les bois, une forêt immense avec au milieu une petite mer. La sirène  s'accrocha aux branches, sauta de branche en branche et finit par s'arrimer au mât d'un trois mâts sans matelots ni capitaine. Une violente tempête provoquée par des vents violents fit couler le trois mâts et la sirène retrouva son élément. Là, Rosalie en quelques minutes, démonta ce récit, m'en montra les illogismes. 

Cahier des Futurs Désirés à Corps Ça Vit

25 participants à la réunion du 27 août 2020, salle des fêtes de Corsavy, 5 enfants, 20 adultes dont 2 « touristes » qui ont fait secrétaires de séance

de 8 à 85-86 ans

des habitants permanents et secondaires du village et des habitants de mas (5)

3 élus dont le maire 

 

déroulement:

- présentation de la soirée: 

réunion d’harmonie et d’harmonisation pour des futurs désirables pour Corsavy

réunion visant à produire par écritures individuelles des scénariis de futurs désirables

les textes écrits seront rassemblés dans un classeur mis à disposition des gens à la mairie

les textes écrits seront édités d’ici un an, avec d’autres éventuellement à venir, par Les Cahiers de l’Égaré, maison d’édition animée par JCG depuis 1988

ce livre sera vendu à prix coûtant (5 €) dès l’été 2021 et fera ainsi trace

 

- 2 temps d’écriture à partir de 18 H 10

        - 1° travail d’écriture, coeur ou raison: en quelques points, pas plus de 10, en faisant abstraction de vos peurs, de ce que vous croyez être des limites, que souhaitez-vous le plus, que désirez-vous le plus pour le futur à 6-10 ans pour Corsavy ; faites parler votre cœur, votre imagination mais si vous préférez la raison que souhaitez-vous de plus raisonnable pour Corsavy ?

 

- restitution à partir de 18 H 30 par chacun de son travail, sans discussions, ni commentaires

 

        - 2° travail d’écriture, jeu avec l’inconscient, si puissant, générer des coïncidences, poser des intentions

1 mettre Gratitude en acrostiche, soit 9 lignes puis un mot par lettre. 

2 chacun choisit 2 mots de son acrostiche

3 chacun relie ses 2 mots par à, de, par, pour ou sans. Cela devient le titre de son texte 

4 écrire son texte en incluant rêve, désir, gratitude, corsavy et les autres mots de l’acrostiche 

 

- restitution par chacun, à partir de 19 H 40, de son acrostiche, sans discussions ni commentaire

 

- remarque: un participant, le plus ancien, n’a pas « joué » le jeu des écritures; 

il a cependant pris longuement la parole pour dire ce qu’il souhaitait partager; 

ce fut le moment respect de la « différence »

 

- fin de réunion, 20 H 15

ma participation

  • Jean-Claude, 79 ans : futurs désirables pour Corsavy ; gratitude envers ce qu'offre Corsavy c'est-à-dire « profiter » de ce que nous donne Corsavy avec en retour se demander ce que l'on peut offrir (pas seulement « consommer » bon air, beau ciel étoilé, tempêtueux ciel orageux, beaux paysages, gibier, champignons, truites, saucisse catalane, escargots grillés, viande d'agneau et fromages de brebis, de chèvres, miels, mûres et framboises mais aussi remercier en paroles, en actes) ; retrouver ou trouver une nouvelle agriculture nourricière sur les terrasses inexploitées en pratiquant la permaculture (légumes, fruits, céréales, plantes médicinales, châtaignes, vers à soie...) ; retour partiel à la terre avec des jeunes ou familles passionnées par la sobriété heureuse ; favoriser des implantations en télé-travail. Gravitation Réalité Altitude Terre Interaction Temps Uchronie Démocratie Elévation. Réalité de l'élévation. Corsavy est territoire de gravitation et terre de magnétisme. Montagnes, vallées, torrents pèsent lourds et attirent-repoussent. Corsavy est terre d'altitude. Tout y est vivant, puissant, sacré, en interaction. Corsavy par ses estives est terre de libre pâturage, terre de démocratie, d'égalité entre règnes minéral, végétal, animal et espèces. Nous humains ne devons plus nous mettre au centre mais trouver notre place sans supériorité. Corsavy est terre de Vie, de temps immémorial, d'Eternité. Corsavy est terre d'uchronie (de fictions, de légendes écrites, de légendes non formulées, latentes, à écrire), propice aux rêves, aux désirs d'harmonie, d'élévation. Corsavy est propice à la pratique de l'essentielle solitude pour « communier » avec tout ce qui existe, sans dispersion, sans distraction.

  • (Parenthèse de JCG : Le passage de la "tête" au "coeur", de la mise en valeur à la mise en vie, ça c'est le plus difficile à comprendre pour les gens. Se déposséder de toute attente personnelle pour laisser vivre, indépendamment de soi. D'où la difficulté de la projection dans le futur car "on n'y sera plus". Aller du centre à la périphérie. Peut-être formuler une consigne dans ce sens. L'humain n'est plus au centre de Corsavy. Il regarde, il vit Corsavy dans une harmonie avec l'ensemble du vivant. Comment pourrait-il définir sa place, son identité, dans un système où l'oiseau, la vache, l'herbe, auraient la même valeur que lui?  Actuellement l'humain ne voit qu'à travers lui. Son environnement n'est qu'utilitaire, même du point de vue de la beauté, c'est un beau décor. On en profite. Reconsidérer tout cela. Se placer dans la peau d'un arbre pourquoi pas ? Un de ces vieux qui en a vu depuis des siècles et qui vit en parfaite symbiose avec son entourage. 

Trouver un autre vocabulaire, qu’on soit dans une démarche de gratitude, de respect du vivant

Pour une chose obtenue, retirée, extraite, une action de grâce-une offrande comme autrefois dans les sociétés animistes ; hier, les récits fondateurs du passé mythique éclairaient, organisaient le présent et le futur (oracles, offrandes…) ; aujourd’hui, si on ne veut pas que les dystopies de catastrophe (cinéma américain évidemment) se réalisent, il nous faut écrire les histoires d’un futur désirable ; évitons le vocabulaire de la maîtrise : pas de mise en valeur, d’exploitation du territoire ; parler de terreau, d'humus, plus que de territoire.

 

un parmi la cinquantaine de documents que j'ai rassemblés sur le changement de paradigme nécessaire; en cours de lecture Réparons le monde de Corine Pelluchon qui vient de recevoir le prix de la pensée critique Günther Anders (l'auteur essentiel de l'obsolescence de l'homme)

Notre capacité à relever le défi climatique et à promouvoir plus de justice envers les autres, y compris envers les animaux, suppose un remaniement profond de nos représentations sur la place de l’humain dans la nature. Dès que nous prenons au sérieux notre vulnérabilité et notre dépendance à l’égard des écosystèmes, nous comprenons que notre habitation de la Terre est toujours une cohabitation avec les autres. Ainsi, l’écologie, la cause animale et le respect dû aux personnes vulnérables ne peuvent être séparés. De plus, la conscience du lien qui nous unit aux autres vivants fait naître en nous le désir de réparer le monde et de transmettre une planète habitable. C’est à cette éthique qui n’a rien à voir avec des injonctions moralisatrices et culpabilisantes que ce recueil ouvre la voie.

Notre capacité à relever le défi climatique et à promouvoir plus de justice envers les autres, y compris envers les animaux, suppose un remaniement profond de nos représentations sur la place de l’humain dans la nature. Dès que nous prenons au sérieux notre vulnérabilité et notre dépendance à l’égard des écosystèmes, nous comprenons que notre habitation de la Terre est toujours une cohabitation avec les autres. Ainsi, l’écologie, la cause animale et le respect dû aux personnes vulnérables ne peuvent être séparés. De plus, la conscience du lien qui nous unit aux autres vivants fait naître en nous le désir de réparer le monde et de transmettre une planète habitable. C’est à cette éthique qui n’a rien à voir avec des injonctions moralisatrices et culpabilisantes que ce recueil ouvre la voie.


Publié dans #agora, #cahiers de l'égaré, #écriture, #JCG

un mois d'intelligence collective : 19 août-19 septembre 2020 ont abouti à Corps Ça Vit au Cahier des Futurs Désirés, 48 pages au format 21 X 29,7

un mois d'intelligence collective : 19 août-19 septembre 2020 ont abouti à Corps Ça Vit au Cahier des Futurs Désirés, 48 pages au format 21 X 29,7

19 août 2020, lettre d’appel à la réunion du 27 août 2020

- 19 septembre 2020, réunion conclusive

217 habitants recensés, 105 votants aux municipales de mars 2020 

40 participants aux réunions conflictuelles sur l’emplacement de l’antenne 4G, mercredi 29 juillet et lundi 3 août 2020

(en 2021, de ces réunions conflictuelles, sont sorties des réunions de concertation entre les différentes parties et un consensus s'est fait sur l'emplacement le plus approprié, celui du Pla de Couma comme proposé par les opposants et pas au-dessus de la Tour de Corsavy)

(je ne suis pas aller voir si les deux slogans antagonistes ont été effacés sur le mur à l'entrée du village : Non à l'antenne / Non aux doryphores. Oui à l'antenne)

25 à la réunion d’harmonie et d’harmonisation du 27 août 

8 à la réunion conclusive du 19 septembre =>

une radiographie de Corsavy aujourd’hui

pendant ce mois de pratique d’intelligence collective, un seul geste d’hostilité (l’enlèvement d’une affiche plastifiée sur un portail « privé » ai-je appris plus tard où étaient déjà affichés des documents) ; beaucoup de silence (quelques personnes sont venues à ma rencontre pour me parler ou me communiquer leurs propositions : Thierry, François, Elisabeth, Charlène, Jean, Rolande, Mireille, Roland, Antoine, Denise) ; des gens se sont excusés de ne pouvoir venir ; sur une liste de plus de 60 adresses mails, 3 à 4 retours à mes messages d’appels ou de compte-rendus => une radiographie de Corsavy aujourd’hui

8 personnes à la réunion conclusive = 8% des 105 votants = le % de créatifs culturels, de cellules imaginatives nécessaire pour que des changements s’opèrent, même minimes. Des graines ont été semées qui se développeront pendant que d’autres s’épuiseront avant terme.

C’est la Vie à Corps Ça Vit

Ce 2° Cahier après celui sur Qui est Antigone aujourd'hui ? est disponible depuis le 22 octobre 2020.

ISBN 978-2-35502-121-3, format 21 X 29,7, 48 pages, PVP : 5 €

 gravure de Michel Bories, artiste peintre, enfant du village, 1972, décédé à Cuba avec son neveu Cyril Grosse, autre enfant du village, écrivain, comédien, metteur en scène, le 19 septembre 2001

gravure de Michel Bories, artiste peintre, enfant du village, 1972, décédé  avec son neveu Cyril Grosse, autre enfant du village, écrivain, comédien, metteur en scène, le 19 septembre 2001 à Cuba au triangle de la mort; j'avais envisagé de célébrer les 20 ans de leur disparition (3 semaines du 10 au 30 septembre 2021) avec un réalisateur de FR3 Perpignan, Alain Sabatier  (son idée et envie) mais la situation sanitaire ne permet pas cette aventure qui aurait été artistique et littéraire et aurait donné naissance à un film, un peu comme j'ai fait en 2010 en allant avec des artistes au Baïkal, là où Cyril avait créé son dernier spectacle;  titre : (c'est possible) ça va ou l'un de nous est en trop (comprenne qui pourra mais le spectacle s'il ne fournissait aucune explication faisait ressentir vivement toutes les émotions éprouvées lors d'un exil comme lors d'un deuil)

Ce 19 septembre 2020, de 19 à 21 H, deuxième réunion sur quels futurs désirés pour Corsavy, le jour du 19° anniversaire de la disparition à Cuba, au triangle de la mort à Jaguëy-Grande de Cyril Grosse et Michel Bories, le neveu et l'oncle, tous deux artistes à se consumer. 19-19-19, insistance du 19, y compris dans la Covid 19. Leur âme participera de la créativité de la rencontre.

 gravure de Michel Bories, artiste peintre, enfant du village, 1973, décédé à Cuba, le 19 septembre 2001

gravure de Michel Bories, artiste peintre, enfant du village, 1973, décédé à Cuba, le 19 septembre 2001

Ce 15 octobre 2020 vers 11 H, discussion avec le maire du Revest, informé de la démarche effectuée à Corsavy.

- c'est une démarche intéressante. Dommage que ça ne mobilise pas davantage

- dans l'état actuel des consciences, ça ne peut pas mobiliser beaucoup, ça mobilise au mieux les créatifs culturels, les cellules imaginatives

- ça a au moins eu le mérite de décrisper la situation provoquée par l'emplacement de la 4G ; avec la 5G, on va être confronté à un sacré problème ; comme les antennes font moins de 15 m, les fournisseurs n'auront pas besoin de demander une autorisation ; la seule façon que nous aurons de réagir sera d'empêcher le raccordement sur le réseau électrique; action en justice du fournisseur...

- quand tu penses que ça sera pour voir des films, des séries, du porno sur son smartphone

- oui et pour jouer; plus de vie sociale, le confinement permanent dans sa bulle

dans le sillage de Baïkala, testament amoureux de JCG, reproduit sur papier de dentelles végétales par Aïdée Bernard, 5 m de long sur 12 cm, 1 exemplaire d'artiste acheté par la médiathèque Méjanes d'Aix-en-Provence; la subway dress réalisée par Aïdée Bernard; la jupe de correspondance réalisée par Aïdée Bernard (1 jupe achetée par la médiathèque d'Albi); la robe-peau d'Aïdée Bernard
dans le sillage de Baïkala, testament amoureux de JCG, reproduit sur papier de dentelles végétales par Aïdée Bernard, 5 m de long sur 12 cm, 1 exemplaire d'artiste acheté par la médiathèque Méjanes d'Aix-en-Provence; la subway dress réalisée par Aïdée Bernard; la jupe de correspondance réalisée par Aïdée Bernard (1 jupe achetée par la médiathèque d'Albi); la robe-peau d'Aïdée Bernard
dans le sillage de Baïkala, testament amoureux de JCG, reproduit sur papier de dentelles végétales par Aïdée Bernard, 5 m de long sur 12 cm, 1 exemplaire d'artiste acheté par la médiathèque Méjanes d'Aix-en-Provence; la subway dress réalisée par Aïdée Bernard; la jupe de correspondance réalisée par Aïdée Bernard (1 jupe achetée par la médiathèque d'Albi); la robe-peau d'Aïdée Bernard
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dans le sillage de Baïkala, testament amoureux de JCG, reproduit sur papier de dentelles végétales par Aïdée Bernard, 5 m de long sur 12 cm, 1 exemplaire d'artiste acheté par la médiathèque Méjanes d'Aix-en-Provence; la subway dress réalisée par Aïdée Bernard; la jupe de correspondance réalisée par Aïdée Bernard (1 jupe achetée par la médiathèque d'Albi); la robe-peau d'Aïdée Bernard

dans le sillage de Baïkala, testament amoureux de JCG, reproduit sur papier de dentelles végétales par Aïdée Bernard, 5 m de long sur 12 cm, 1 exemplaire d'artiste acheté par la médiathèque Méjanes d'Aix-en-Provence; la subway dress réalisée par Aïdée Bernard; la jupe de correspondance réalisée par Aïdée Bernard (1 jupe achetée par la médiathèque d'Albi); la robe-peau d'Aïdée Bernard

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une histoire de la vraie vie / Croix de Vie

17 Juillet 2021 , Rédigé par grossel Publié dans #poésie, #voyages, #écriture, #notes de lecture

la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie

la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie

tu pars en famille pour une semaine, pour un mariage en Vendée, en plein premier week-end de vacances juillettistes; 9 h d'autoroute avec 2 h 30 pour sortir de Paris contre 1 h 15 normalement; le retour des jours heureux a dit le résident de la Rance
tu ne vas pas au mariage, tu ne connais pas cette famille
mais à 5, on a 5 jours d'escapades à inventer; évidemment les propositions via internet sont on ne peut plus variées; le plus difficile est d'être à l'écoute des désirs de chacun et de concilier les sorties communes et les sorties à moins de 5
y a tant de choses à voir dit la chanson
en réalité, ce n'est pas vrai 
 
balade à 4 du dimanche 11 juillet 2021 du côté de La Bernerie; tu t'adresses à certaines des personnes que tu rencontres; et du charme, de la beauté, de la réflexion s'ensuivent, justement sur la beauté devant un des dolmens du site de Prédaire te dit une jeune mère de famille, tu es étonné, la beauté d'une tombe, d'un monument funéraire dont on ne connaît pas bien les fonctions, le symbolisme; beauté comme émotion subjective, goût personnel et ou formaté, Beauté éternelle, beauté sublime de la nature en paix, en colère, sublime dynamique, beauté de la laideur; revue cinq heures après à Pornic, près des glaces de La Fraiserie, une institution, la dame te dit qu'elle réfléchit encore à ce qui s'est échangé
 
lundi 12 juillet, parcours à 3; 28 kilomètres pour faire le Grand Chemin (mal balisé, on s’est perdu deux fois donc retards), partis à 17 h 15, arrivés à 23 H 45 et au gîte loué à 1 h 30 du matin; parcours sans attrait bucolique (pub des offices de tourisme), avec embûches glissantes sur les pistes de VTT (deux chutes dans la gadoue); c’est sur une partie de ce parcours qu’a été filmée le film Le grand chemin avec Anémone et Richard Bohringer en 1987 (Jean-Loup Hubert); sur ce parcours, tu vois ce qu'est l'élevage intensif, grosses fermes à viande (porcs, poulets en batterie, vaches et veaux en prairies, champs de maïs et autres céréales; Vendée et Bretagne sous cet angle ne sont guère enviables et ce n'est pas demain que cette agriculture se transformera)
les 2 qui ne sont pas venus auraient eu du mal à finir ce parcours
 
 
 
mardi 13 juillet, le lac de Grand-Lieu) à 4
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_de_Grand-Lieu

 
 
au pavillon de chasse de Jean-Pierre Guerlain au lac de Grand-Lieu
j'ai consulté longuement un fabuleux livre numérique de 35 pages sur contes et légendes, appelé légendaire du lac de Grand-Lieu, commençant par la conférence des oiseaux d'Attar (1177), passant par l’eau et les rêves de Bachelard (1942), citant La quête de joie d’un poète que j’avais lu et perdu de vue, Patrice de la Tour du Pin, poème écrit en 1933, à 19 ans; ressurgit à cette occasion, un autre poète lu et perdu de vue Henri Pichette et Les épiphanies
ajoutez l’expérience olfactive des odeurs, l’expérience auditive des cris, chants, l’expérience visuelle à la jumelle des vols de milan et autres prédateurs, des envols des aigrettes, des glissades de canards, des poses de hérons, et ... soudain tu réalises: chez ces volatiles, les mâles paradent et la femelle choisit ou chez les mammifères les mâles se battent et le mâle dominant prend possession de la horde, de la harde, de la meute; il te semble que chez l'homme depuis l'origine quelque chose a dévié, engendrant le patriarcat et cette déviation est de loin, la plus nocive, la domination masculine est inscrite très loin dans le temps, striatum oblige; là encore malgré des avancées, des recherches (Sébastien Bohler, Ivan Jablonka), ce n'est pas demain que ça changera 
 
le 14 juillet, on a fait à 5, 3 H de bateau électrique sur une rivière à Port Saint-Père, expérience d’immersion dans un milieu préservé, travaillé, exploité autrement, jouxtant le lac de Grand-Lieu; on était pourtant près du Puy du Fou; on a refusé cette proposition
 
15 juillet
discussion à 5
que fait-on ?
V. émet l’idée de l’océan, aller à l’océan
K. cherche dans un rayon de 30 Kms ce qui se propose
j’avais souhaité pas plus de 30 Kms 
(ils m’appellent pépé Catherine = je me déplace sans rien comme la Deneuve, je me fais tout payer)
elle tombe sur Saint-Gilles Croix de Vie
tilt
j’associe immédiatement avec Marina Tsvetaeva qui y a séjourné en 1926
je sais qu’il y a une statue monumentale d’elle assise sur un banc, 
un bronze du sculpteur Zourab Tsereteli, inauguré le 16 juin 2012, don du peuple russe au peuple français signé Vladimir Poutine, 
poétesse honorée en 1993 par la venue d’Alexandre Soljenitsyne
 
journée très chargée émotionnellement
cette escapade rêvée il y a 3 ans, devenait réalité
j’ai dit un poème de Marina, un poème d’amour bien sûr 
un poème d’un homme adressé à l’aimée qu’il remercie de ce qu’elle lui apporte
 
Je ne scruterai pas tes voies,
Mon aimée : tout s'est accompli.
J'étais nu-pieds, tu me chaussas
De cheveux et de larmes -
De leur pluie.

Je ne demande pas combien
T'auront coûté ces huiles.
J'étais nu - alors tu m'as ceint
Des vagues de ton corps,
Comme une île.

Plus légers que l'herbe mes doigts
Vont effleurer ta nudité.
Tu m'appris - moi qui étais droit -
La tendre inclinaison, en tombant à mes pieds.

Dans tes cheveux laisse m'enfouir,
De lin ne m'enveloppe pas trop.
Myrrhophore ! à quoi bon la myrrhe ?
Tu m'as baigné toi-même,
Telle un flot.

26-31 août 1923         
 
cela fut fait le 15 juillet 2021, 45 jours avant la pendaison de Marina, le 31 août 1941, il y a 80 ans
 
elle avait écrit à Boris Pasternak
“Toi et moi, nous n’avons jamais cru à une rencontre ici-bas, pas plus qu’à une vie ici-bas, n’est-ce pas ?” 
 
lire la fabuleuse correspondance à 3 (Marina, Boris, Rainer Maria) et Ma soeur, la vie de Boris Pasternak
 
merci la Vie
 
un ami me demande si le panneau La Vie est barré; en entrée de ville, le nom n'est pas barré, en sortie de ville, le nom est barré; là, il s'agit d'une rivière, le nom n'est barré nulle part; sans doute parce qu'une rivière s'écoule, jamais deux fois la même, et parce que La Vie est éternelle
 
 
le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder
le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder
le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder

le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder

le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra

le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra

le 16 juillet, jour du retour, on fait le choix de la proximité, la forêt d'Aizenay, un massif de 450 hectares avec quelque part à l'intérieur  un étang et le sentier du souvenir, le crash d'un bombardier US, le 27 mars 1944; le cratère creusé par l'appareil déjà explosé, les inscriptions sur les ailes de l'avion = moment d'émotion et conscientisation d'une coïncidence :
Marcel Conche a 22 ans ce jour-là; il raconte dans plusieurs récits sa traversée d'une clairière où se bafrent des nazis, ce qui explique leur désintérêt pour ce jeune homme qui tente de passer le plus normalement possible;  il ne sait pas que ce sont ceux de la 2° division SS Das Reich qui a pendu 99 hommes sans rapport avec la résistance à Tulle le 9 juin 1944, en a envoyé 149 à Dachau avant le massacre d'Oradour-sur-Glane, 642 victimes en moins de 3 h, le 10 juin 1944
 
 
nous n'avons pas trouvé le parking du souvenir; garés dans une zone artisanale, nous tombons sur des pruniers chargés de petits fruits, rouges, jaunes, rosés; ils sont délicieux
le sentier du souvenir à Aizenay
le sentier du souvenir à Aizenay
le sentier du souvenir à Aizenay
le sentier du souvenir à Aizenay

le sentier du souvenir à Aizenay

tu as quand même réussi à lire, tu as choisi des lectures estivales

Sur le peu de révolution de Bernard Noël et Michel Surya, 71 pages

Liberté, Égalité, Fraternité avec Mona Ozouf, Michelle Perrot, Cynthia Fleury, 75 pages

êtes-vous par l'ardeur à comprendre emportés ?

une chose te frappe : ces écrits, ces entretiens s'appuyant sur l'histoire, la sociologie, intégrant la longue durée chère à Braudel, ne te paraissent pas suffisamment prendre en compte un universalisme plus englobant que celui des droits de l'homme (droits de la Terre, droits du Vivant, de tous les vivants), te paraissent aveugles à ce qui a nom la domination masculine et à ce qui se développe en réaction à cette domination, en particulier, les techniques de développement personnel, d'éveil spirituel (travail sur soi, très méticuleux, au millimètre, avec dans le collimateur la source de toutes les tensions: le jugement; prise de conscience aussi de la place majeure que doit jouer l'Amour inconditionnel, l'agapé; ce que tu ramènes au pharmacon: tu es aimé, tu es mon bien-aimé, objet du roman Alors, ton livre d'éternité, tu le rends quand ?)

un livre édité par La Nerthe, à Toulon, un livre édité par Les éditions de l'aube à la Tour d'Aigues
un livre édité par La Nerthe, à Toulon, un livre édité par Les éditions de l'aube à la Tour d'Aigues

un livre édité par La Nerthe, à Toulon, un livre édité par Les éditions de l'aube à la Tour d'Aigues

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en attendant je pleure

7 Juillet 2021 , Rédigé par grossel Publié dans #pour toujours, #écriture, #FINS DE PARTIES

dibujodos par Lucy Pereyra, artiste colombienne

dibujodos par Lucy Pereyra, artiste colombienne

mardi 6 juillet 2021, nous fûmes 3 dans un appartement de Saint-Denis, vers 21 H 30, à être cueilli par la présentation de sortie de résidence au Begat Theater à Gréoux-les-Bains de Katia Ponomareva (la fille qui adore son père et réciproquement) et son équipe

 
lecture du texte et présentation d’un teaser de en attendant je pleure
un texte essentiel d’après moi sur la vie, la mort à partir de donner la vie, du désir de donner la vie
 
donner la vie, c’est la survie de l’espèce, c’est très banal, très courant, très fréquent, très normal, on n’y prête pas attention, on voit des ventres arrondis, des accouchements sans douleur, des accouchements préparés, accompagnés, des naissances enchantées, des péridurales, des césariennes, du forceps…
avec son humour d’empereur, Napoléon avait dit après une bataille particulièrement meurtrière une nuit de Paris suffira à repeupler tout cela
 
et voilà un texte qui nous met le nez dessus, dedans, le pipi, le caca, le sang, la perte des eaux…
 
- donner la vie c’est aussi donner la mort puisque ce vivant nouveau-né est mortel, putain de souffle du début, putain de souffle de la fin 
- et porter une vie, c’est parfois, c’est souvent très compliqué, un vrai parcours de combattante, fausse couche, mère mourant en couche, stérilité provisoire, incompatibilité, PMA, enceinte avec déni de grossesse, anorexique en sainte, obèse enceinte…
- et porter une vie, c’est peut-être trimballer des vies antérieures, être inscrite consciemment mais surtout inconsciemment dans de l’héritage familial, de l’héritage sociétal, du karmique comme on dit, de la répétition
 
écriture au scalpel, rien ne nous est épargné, 
ou tu restes ou tu sors
 
et c’est une histoire qui nous est racontée, qui nous met en contact immédiat avec des ressentis 
(pas des idées, des pensées, 
mais du corps, du corps à corps, du corps à coeur parce que la combattante a le coeur bien accroché pour vivre ce qu’elle vit, les efforts pour transmettre la vie au risque de la vie et sans trop bien savoir, comprendre ce qui se passe  parce que transmettre la vie ce n’est pas passer comme une lettre à la poste; 
bien que ce soit sous contrôle médical, « scientifique », il y a tellement d’aléas, de mystère; 
toute naissance est un miracle malgré les docteurs, grâce aussi à leur accompagnement, souvent malveillant (le pouvoir du pseudo-savoir), parfois bienveillant (l’humilité de l’ignorant)
il y a celles pour qui c’est sans problème et celles pour qui c’est compliqué)
 
j'en arrive à me demander si ce n'est pas l'enfant qui choisit ses parents, sa mère, sa porteuse, lui étant soit un enfant intérieur blessé, soit un enfant solaire, divin
 
l’image de la femme en noir portant sa charge de mannequins blanc sur le dos, sur une sente de colline forestière, filmée de dos
l’image de la femme remontant le courant du Verdon et s’y noyant, toujours filmée de dos (montrer son dos, le contraire du face public si narcissique; comment m’avez-vous trouvé ?)
l’image de la femme immergée dans la piscine, de dos en corps 
l’eau, l’eau du ventre-mère, du ventre-mer
l’image du tracteur sans chauffeur traversant si lentement (à la Angelopoulos) un champ de lavande, avec sa charge de cadavres blanc
c’est de l’épure, du symbole, du ressenti, de l’immédiat 
(ça fait tilt ou pas) 
ce n’est surtout pas du mental, de la rationalisation, de la philosophie 
 
merci pour ce grand moment (durée 15’ à 20' de texte, 5’ de teaser) qui m’a fait être-devenir femme en sainte, être-devenir femme dans sa spécifié, sa singularité de porteuse; 
texte et teaser invitant à de l'hyper-empathie, un moment intense de présence au moment présent
comme constate Françoise Héritier ce n’est pas parce que les femmes font des enfants qu’elles sont mises en tutelle, mais parce qu’elles font des fils !
 
après viendra et puis, j’ai souri
on s’attend à de la résilience, à de la renaissance après la sidération
j’attends l’apparition de chats, les vrais maîtres zen comme le constate Eckhart Tolle dans le pouvoir du moment présent
 
en aparté, je pense au désintérêt de certains professionnels pour ce travail
c’est donc qu’il est nécessaire (sauf exception, la création-le créateur n’est pas reconnu; ça ne passe pas par l’institution; tout le monde le sait; on a donc des repères pour reconnaître les créateurs; 
on préfère ce qui fait consensucemoibienlenoeud dans les goûts dominants; 
un créateur, c’est un univers, une langue, un style reconnaissables entre tout)
c’est le cas de Katia; ces vidéos le révèlent
 
je me dis que ces professionnels ne méritent pas ce travail, cette oeuvre en gestation depuis 8 ans
(je refuse le mot spectacle)
j’aime ces gens qui se mutilent eux-mêmes par fermeture d’esprit et surtout de coeur en toute inconscience et inconsistance; 
je les vois dans leur enfer, passant à côté de tant de choses vraies, de tant de vies possibles
 
le travail de Katia Ponomareva fera son chemin comme il le fera
il se montrera sans le miroir déformant et formatant de la profession
vive la création indocile, mue par sa seule nécessité vitale
 
JCG
3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen
3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen
3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen
3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen
3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen
3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen

3 livres illustrés sur les chats de sagesse et le chat Socrate, sculpture de Michel Gloaguen

esquisse de Et puis après j’ai souri qui viendra après en attendant je pleure  
Et puis après j'ai souri [A Nouveau, fragments 5], l’esquisse 
Un projet conçu et réalisé par Katia Ponomareva dans le cadre du Master Pro Mise en scène et Dramaturgie de Paris X - Nanterre, présenté au Théâtre Bernard-Marie Koltès, le 25 Juin 2015
6 ans déjà
j’étais à cette présentation du 25 juin 2015 en présence d’un jury de professionnels de haut vol, mention TB avec une note supérieure à 18
6 ans après, toujours pas de producteurs ou co-producteurs
deux ascensions en 4 et 5
une traversée horizontale déjà à la Angelopoulos en 6°position
et la séquence sonore en 3° position maman, maman particulièrement touchante pour moi
découvrez un univers, une langue, un style
 
et ce texte de Cyril
Hier, dans ma voiture, une amie Hongroise que je connais depuis deux ans, m’a raconté la mort de sa grand-mère. Le jour tombait, presque insensiblement. Son français maladroit, ses chuchotements et ses gestes suspendus glissaient avec les couleurs, la forme mouvante du ciel. Et je pensais à ma grand-mère. Lorsqu’elle eut fini, nous sortîmes. Silence, mer, nuit. Nous avons marché face à la mer, en silence. Les néons bleus du restaurant Le hasard se reflétaient sur le sable, les algues mouillées accompagnaient nos pas. Je fixais son visage, la gravité soudaine de ses traits et je me disais que sans la présence de la mort, rien ne vaut la peine d’être raconté, aucune histoire, aucun livre, aucun théâtre. Silence, mer, nuit. Lumières clignotantes de la ville. Le reste est silence, autour et devant nous. Cyril Grosse

je viens du soleil flavio cabobianco

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