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Billets de contrebande / Alain Cadéo
Billets de contrebande (inédits)
Alain Cadéo
Editions La Trace, 2024
Plus de 300 pages de billets. Je n’ai pas compté le nombre de billets. Billets quotidiens ou presque. Comme l’ami Marcel Conche, Alain Cadéo ne fait qu’écrire. Irrépressible pulsion donnant Mots de contrebande, Billets de contrebande, récits, romans, pièces de théâtre. Il envoie ses billets à quelques amis qui font parfois retour. Ça s’appelle pisser dans un violon ou prêcher dans le désert. Comme s’il disait : C’est gratuit, mon ami. Mon écriture, nécessaire, vitale pour moi, énergisante, électrifiante ne vise aucune utilité, surtout pas sociale, au mieux, amicale si toi, l’ami, tu veux bien recevoir ces billets que je te passe en contrebande.
Le mot contrebande fait écho à ce qu’a dit Le Clézio à Augustin, le 25 janvier 2024, sur son chemin niçois des contrebandiers. Être contrebandier demandait courage et résistance physique. Être contrebandier en littérature, dit-il, demande de recevoir ce qu’apporte la mer, images, personnages pour en faire nouvel usage, nouvelles histoires. Le contrebandier fait passer en douce, dans l’obscurité souvent, des produits illicites mais fort demandés, appréciés.
Alain Cadéo se dit passeur de mots, contrebandier de mots. Ces mots viennent d’ailleurs, vont vers ailleurs. L’ailleurs d’origine n’a pas de nom. L’ailleurs de destination n’a pas de nom. Du VERBE, titre du 1° billet, inentendable par les vivants, jaillissent des profusions-vibrations à foison, devenant à réception, paroles gelées, mots empaillés, livrés au papier d’imprimerie. Ces mots « humblement s’agenouillent et se taisent. »
Pour parler de ses cueillettes, fenaisons, moissons, vendanges, de ses grappillages, glanages, de ses traques, de ses affûts, de ses rapts, Alain Cadéo use de métaphores filées de grandes richesses. Métaphores visuelles, auditives, gustatives, olfactives, tactiles, cénesthésiques. On voit la scène, on entend bruissements et chants. On savoure les nectars. On hume les odeurs. Une véritable renaissance des sens. Que je préfère à L'insurrection des sens du philosophe Jean-Philippe Pierron (Actes-Sud). Il est nomade, bohémien, trappeur, clown de cirque ambulant. Il est de toutes les latitudes et longitudes, des pôles à des îles luxuriantes, paradis introuvables, non-géolocalisables car naissant des mots sur la blanche page, sur sa table, auprès du poêle.
Cette présentation m’amène à soulever plusieurs paradoxes.
- L’auteur Alain Cadéo est de toute évidence, homme de grande culture. Quand il est traversé par des mots jaillis du VERBE, qu’il les reçoit en glaneur, en bohémien, est-il un passeur fidèle de la transmission ? Ce qui est frappant, c’est la richesse du vocabulaire. Je ne doute pas de l’inventivité, de la créativité du Verbe, du scripteur. Je ne doute pas non plus de la qualité d’oreille du récepteur, de sa capacité à être au bon endroit, au bon moment pour des saisies vertigineuses et des partages savoureux où les poches trouées du bohémien se remplissent et se vident des cailloux du guet-apens. Mais paradoxe, l’auteur a sa part dans ce jeu de passage et de partage. Elle est sans doute plus importante qu’une simple capture et restitution.
- Le second paradoxe a trait au scripteur, à la puissance du VERBE. Infini potentiel s’actualisant et se dégradant en infini actuel par la parole indéfinie (incommensurable mais non infinie) des hommes. Le VERBE comme source, jaillissement, potentiel est inentendable. Il est SILENCE parce que PUISSANCE. Les hommes par la parole, leurs mots enfilés comme perles, tentent d’entendre, veulent capter la Source, la reconnaître, la con-naître, la comprendre alors que l’attitude humble (d’humus) consisterait à se taire. Or, paradoxe, Alain Cadéo qui sait, sent cela du plus profond de son âme, la nécessité de SE TAIRE car capter le Silence est vol et pas envol mais chute d’Icare, écrit chaque jour son billet de contrebande.
- La capture quotidienne, dis-je est vol, non envol, chute d’Icare. Cela veut-il signaler l’hubris, l’orgueil de l’écrivain ? Que nenni ! La pulsion d’écrire, de dire n’est pas que le propre de l’écrivain Alain Cadéo. Quiconque avec ses moyens, son histoire, son héritage, ses limites se pose quelques questions inessentielles : D’où venons-nous? Où allons-nous ? La vie a -t-elle un sens ? Est-elle absurde ? Qui suis-je ? Inessentielles parce que sans réponses ! Mais aiguillons de nos vies, de nos corps et culs plombés, de nos cerveaux et esprits disponibles, de nos âmes et coeurs secs. Alain n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser nos petitesses d’adultes rabat-joie. Comme il n’a pas assez d’images aériennes pour nous relever, d’images terriennes pour nous ramener au ras du sol et ainsi nous faire retrouver le goût de l’enfance, la magie de nos jeux d‘enfant solitaire ou en bande où l’imagination avait tout pouvoir de faire danser les comptines de mots et chanter les graviers d’écorchures.
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au cœur de ce musée d...
quelques minutes avec le contrebandier de l'écriture Le Clézio
à l'aide d'une langue extrêmement sensible et sensuelle, poétique, le philosophe Jean-Philippe Pierron poursuit son exploration écobiographique (voir son précédent livre dans la collection Mondes Sauvages : "Je est un nous") pour révéler l'importance primordiale de gestes en apparence triviaux et anodins, ceux du jardinier, du paysan, de l'artisan, du cuisinier, mais aussi ceux du musicien, du danseur et de l'écrivain, dans l'élaboration concrète et quotidienne, profonde et le plus souvent tue, d'une manière d'être au monde révélatrice d'un souci, d'une attention portée au monde et aux vivants qui cohabitent avec nous.
note passée en douce à l'auteur des billets de contrebande
Les billets d'Alain Cadéo
paradoxal peut-être d'adresser sa note de lecture
non à d'autres possibles lecteurs pour leur donner envie, partager notre bonheur
mais à l'auteur
non pour lui dire nos ressentis, réflexions à la suite de sa lecture
mais pour lui tendre un miroir rond, son miroir à alouettes
toi l'auteur d'une oeuvre au noir, toi si peu au parfum de ce qui te pousse ou t'aspire quand tu écris ton billet, poussé, siphonné par tu ne sais quelle pulsion
(enfin si)
elle est née, a surgi, à 7 ans quand posant simplement, bêtement, un miroir rond sur la table du jardin, tu as vu le ciel à l'envers, le reflet du ciel, d'un morceau de ciel dans ce miroir rond
et là, VERTIGE
tout reflet nous oblige à casser la pensée écris-tu, page 84 dans Si j'ai gaspillé mon énergie ...
le fils de paysan Marcel Conche est devenu philosophe quand, âgé de 7 ans, voyant le tournant sur la route de Beaulieu, il s'est demandé qu'y a-t-il après le tournant ?
cela l'a animé pendant 100 ans
toi, tu as été saisi de vertige
je ne peux pas ne pas penser un peu à la caverne de Platon : ce que les hommes enchaînés prennent pour des réalités et qui ne sont qu'ombres, reflets
mais c'est appauvrir ce qui s'est offert à toi, gamin : dehors, dans un jardin qu'on entretient, un ciel que tu vois quand tu lèves la tête, bleu ou nuageux, un soleil brillant ou pâle, des oiseaux qui volent, se posent, chantent sur les branches, des insectes bourdonnant, les parfums des magnolias et autres fleurs sans pourquoi comme dit Silésius de la rose, la terre qui colle aux sabots, un dehors à la fois limité par le clos et ouvert dans toutes les directions, appréhendable par tous tes sens
et le reflet du ciel, le reflet changeant d'un morceau de ciel en mouvement lent, reflet silencieux
puissant, dynamisant rappel du Silence dont tes billets sont des fragments, des débris, fort bien écrits mais si peu par rapport à la plénitude du Silence, du Verbe-mère, du Savoir, de l'Absolu, du Parfait
Souffle sacré dont toi l'intuitif, l'enfant dont on disait, il a la science infuse, tu as accepté qu'il soit ton moteur de grand désir, pour une quête de possible Béatitude sur fond d'inquiétude, d'incertitude
.
Chaque lecteur fera l'usage qu'il pourra de tes billets.
La citation du bandeau se trouve page 69.
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les inédits billets de contrebande seront présents sur le stand des Cahiers de l'Égaré à la 10° Fête du Livre d'Hyères, les 4 et 5 mai 2024, avec Arsenic et Eczéma (théâtre), M. (récit), avant parution en septembre d'une réédition du récit Le ciel au ventre, publié il y a plus de 30 ans et épuisé depuis longtemps
ALAIN CADEO Itinéraire d'une Vie pleine de vies et d'Écriture...
Alain Cadeo un auteur avec des mots qui savent toucher la sensibilité du plus grand nombre de lecteurs et qui ne vous laisse pas indifferent.
Les billets d'Alain Cadéo. 681 likes · 5 talking about this. Retrouvez Alain Cadéo sur sa page : https://www.facebook.com/Alain-Cad%C3%A9o-810091285703166/?fref
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Confessions / Alain Cadéo - Blog de Jean-Claude Grosse
Confessions (ou les spams d'une âme en peine, Gaspard Staccato) / Lettre en vie Confessions (ou les spams d'une âme en peine) Alain Cadéo Éditions La Trace, 2021 Qui souhaiterait recevoir les m...
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Lettres en vie / Soins palliatifs / Alain et Michel Cadéo - Blog de Jean-Claude Grosse
un livre d'exceptions, un livre pour oser, un livre d'édification; quand la poésie et la peinture sont forces vives, donnant à vivre Lettres en vie six années de rencontres au sein de l'unité ...
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Comme un enfant qui joue tout seul / Alain Cadéo - Blog de Jean-Claude Grosse
Comme un enfant qui joue tout seul Alain Cadéo Éditions La Trace, 2019 D'abord, noter la qualité du livre. L'éditeur aime le beau livre, belle couverture à rabats, belle photo aux beaux bleus,...
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Mayacumbra / Alain Cadéo - Blog de Jean-Claude Grosse
Mayacumbra Alain Cadéo Editions La Trace, 2019 La lecture de ce roman d'Alain Cadéo, 417 pages, m'a pris environ quinze jours mais j'ai lu en un jour les 150 dernières pages. Parce que ça s'emb...
https://les4saisons.over-blog.com/2020/07/mayacumbra/alain-cadeo-40.html
Zoé / roman d'Alain Cadéo - Blog de Jean-Claude Grosse
Zoé d'Alain Cadéo Mercure de France, janvier 2015 Voilà un court roman de 151 pages en format 11,5 X 18,5, qu'on a très bien en mains et qu'on ne lâche pas. Deux personnages, un vieil homme ...
https://les4saisons.over-blog.com/2015/04/zoe-roman-d-alain-cadeo.html
3 philosophes face à la bombe
Carte des 2053 explosions nucléaires 1945 - 1998
L'artiste japonais Isao Hashimoto a créé une time lapse indéniablement effrayante des 2053 explosions nucléaires qui ont eu lieu entre 1945 et 1998, commençant par le test "de Trinité" du Pro...
Comparatif de la Puissance des Bombes Nucléaires (de Little Boy à la Tsar Bomba)
Bonjour à tous et bienvenue dans cette 2ème des 7 vidéos refaites sur la chaine ! Aujourd'hui nous allons voir ensemble un petit comparatif (en animation) de l'évolution de la puissance des arm...
Les Japonais commémorent le bombardement d'Hiroshima sans nommer les USA
En commémorant l'anniversaire du bombardement nucléaire d'Hiroshima par les États-Unis en 1945, les politiques japonais ont passé sous silence son auteur, mais n'ont pas manqué de mentionner l...
ce 6 août 2023 au Japon
Du N° 13, de la revue Front Populaire, Guerre à la guerre, tu retiens pour t’interroger, l’article Trois philosophes face à la bombe (Albert Camus, Karl Jaspers, Günther Anders) pages 145-151. Tu ignores si le complexe militaro-intellectuel qui vend la guerre sur les plateaux TV, sans la faire, évoque la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire dans la guerre russo-ukrainienne otanienne.
L’article de Combat du 8 mai 1945 dans lequel Camus développe sa position est écrit à chaud, deux jours après Hiroshima qui selon la lettre de Claude Heatherly, pilote ayant participé à l’opération, adressée au révérend N., le 8 août 1960, est une erreur accidentelle (la ville n’était pas la cible).
Camus dégage l’enjeu, avec cette arme c’est le suicide collectif de l’humanité qui est possible. La science censée apporter la connaissance et de meilleures conditions d’existence, contribuer au bonheur des gens dans leur vie quotidienne est utilisée pour des meurtres de masse avec une bombe de la grosseur d’un ballon de football.
On a fait de gros progrès depuis, la bombe la plus puissante ayant jamais explosé en essai aérien est la bombe russe Tsar Bomba (3300 fois celle de Hiroshima).
Jaspers fait une conférence 11 ans après Camus, en août 1956 « La bombe atomique et l’avenir de l’homme » qu’il développera ensuite dans un livre de 700 pages, épuisé, paru en 1963 chez Buchet-Chastel. Il met en avant le fait que la théorie de la dissuasion est une folie. Croire qu’on empêchera la guerre parce qu’on possède l’arme nucléaire, c’est ne pas comprendre que toute arme nouvelle finit toujours par être utilisée. Donc, une guerre nucléaire est possible. Ce qui confirme cette hypothèse,
ce sont les essais nucléaires (le chiffre des essais aériens, souterrains, sous-marins sur une trentaine d’années est ahurissant)
et l’impossibilité d’empêcher la dissémination de l’arme nucléaire (sauf à faire une injuste guerre juste).
Anders publie en 1956, la même année que Jaspers, le 1° tome de son magistral livre L’obsolescence de l’homme. Il pense comme Jaspers que la bombe est appelée à être utilisée, que c’est pour cela qu’on l’essaie, que ce ne sont pas des essais de dissuasion pour la vitrine. Au delà de Jaspers, il voit les effets désastreux pour de très longues durées (millénaires) sur les humains, la faune, la flore.
Tchernobyl entre autres est là pour nous raconter ce qui se passe au niveau des sols contaminés, des eaux radioactives, des peaux brûlées, des modifications génétiques…
Avec la guerre russo-ukrainienne otanienne, on est sorti (on est en voie de sortie) de la pax americana c’est-à-dire des guerres innombrables menées par l’impérialisme US depuis la fin de la 2° guerre mondiale (je devrais citer aussi les guerres menées par la France en tout un tas d’endroits en Europe, en Afrique, en Asie) sous couvert de démocratie et de droits de l’homme
pour entrer dans une recomposition géo-politique entre divers impérialismes, dans une ère de choc des civilisations où ce qui était annoncé se déroule tout à fait différemment en dépit des experts (une guerre russe rapide qui s’éternise, un effondrement de l’économie russe suite aux sanctions qui a fort bien résistée, une Europe et un OTAN dépassant toutes les lignes rouges en laissant les Ukrainiens payer le prix fort de la guerre, les États-Unis faisant ce qui s’appelle une proxy war (une guerre médiée par un adversaire-tampon, l’empire visé au-delà de la Russie étant la Chine), des BRICS de plus en plus nombreux et puissants, optant pour un monde multi-polaire.
Ce qui m’étonne, c’est apparemment, le peu de crédit accordé au risque de nucléarisation de ce conflit.
Je préfère penser le contraire, même si c'est désespérant. Oui, cette guerre peut devenir une guerre nucléaire et le conflit peut se mondialiser. Personne ne me semble maître du « jeu ». On est dans un conflit portant sur des valeurs et pas seulement sur des territoires, sur des ressources. Comme les guerres de religion, les conflits de valeurs, de visions du monde, sont des croisades et donc ce n’est pas la guerre pour faire la paix (la guerre c'est la continuation de la politique par d'autres moyens d'après Clausewitz), c’est la guerre pour s’imposer, imposer sa foi, sa vision. L’enfer est peut-être devant nous. Avec son prix, le meurtre, le suicide ? collectif d’une partie de l’humanité.
Pour Camus, le suicide dans un monde absurde est l’ultime liberté de l’individu.
Le suicide collectif, comment doit-il être considéré ? Il est clair qu’il ne s’agira en aucune manière d’une décision libre de chacun et de tous. Aucune concertation des peuples n’a eu lieu. Nous sommes en guerre par le fait de « nos » dirigeants. Aucun vote de l’Assemblée, aucun consultation du peuple par référendum. L'ONU est court-circuitée.
Donc, s’il y a suicide collectif, c’est plutôt d’un meurtre de masse qu’il faudra parler, meurtre imposé, subi. Les princes seront des criminels, devant quel tribunal ? Que les princes, dictateurs, présidents puissent en arriver à cette solution finale, cela s’expliquera-t-il par notre passivité, notre soumission volontaire, notre lâcheté, notre impuissance, notre insouciance, notre inconscience ? Quel activisme pourrait nous en garder ? Camus proposait de combattre pour la paix par la raison, aspirant à un gouvernement mondial (ce sera l’ONU en 1948). Jaspers propose la raison et la sensibilité. Vivre en paix, en harmonie avec les gens qu’on côtoie, qu’on aime, avec la nature, en contemplant la beauté de ce qui s’offre, tant que cela s’offre. J’ignore ce qu’Anders propose.
Vers qui se tourner ? Des 300 livres d’Épicure, il ne reste que quelques pensées de lui sur la politique, dans les maximes capitales. Épicure a été « détruit » par le christianisme. Raison : sa philosophie et sa politique sont immanentes et non transcendantes. Il était incompatible avec Dieu et les fables qui en sont issues, la naissance d’un enfant sans père, une femme qui donne naissance sans géniteur, un fils de Dieu qui meurt et ressuscite, l'eucharistie. Ces fables sont puissantes, durables. Elles sont peu en rapport avec des faits réels. Elles ont plutôt à voir avec nos désirs, celui d'éternité par exemple (Le désir d'éternité, Ferdinand Alquié).
« La justice n’est pas quelque chose en soi mais quand les hommes se rassemblent en des lieux, peu importe, chaque fois, lesquels et leur grandeur, un certain contrat sur le point de ne pas faire de tort ou de ne pas en subir. » M.C. XXXVIII.
Pour Épicure, la politique c’est l’art de produire les conditions de possibilités sociales d’une vie hédoniste pour tous. Il veut que le contrat vise l’établissement de lois justes pour tous, pas pour une minorité de privilégiés. Il sait que l’homme n’est pas naturellement bon et que c’est culturellement qu’il peut le devenir par la philosophie politique épicurienne en particulier. Il est le penseur de la puissance de la majorité, l’antidote à la tyrannie des minorités, des maîtres sur les esclaves. (N°12, Front Populaire pages 6-7).
On voit en quoi des initiatives comme Construisons notre bonheur sont éminemment épicuriennes et sans doute une des bonnes façons de passer contrat. C’est du local, de l’action décidée par RIC.
Ou le projet de Jean Delorme avec les Entrepreneurs du sens.
Si on prend en compte, toutes les initiatives, installées dans le temps, à périodicité stable, (mensuelle, bimensuelle), on se rend compte que certes, les dirigeants nous feront tuer en masse (et cela nous dépasse) mais que nous avons encore de la latitude pour nous rencontrer, discuter, décider de faire notre bonheur avec d'autres.
Maximes capitales - Wikisource
Ce qui est bienheureux et immortel ne s'embarrasse de rien, il ne fatigue point les autres ; la colère est indigne de sa grandeur, et les bienfaits ne sont point du caractère de sa majesté, parc...
Assemblée Coopérative Démocratique Constructive
Dans une ACDC chacun dispose des moyens pour : Apporter son idée Soutenir une initiative Améliorer une situation Réaliser des projets d'intérêts collectifs Être à l'initiative de la loi et l...
Entretien avec Jean Delorme - Éloge d'une économie de précaution
Philippe Guerin, ancien ambassadeur, polytechnicien comme l'a été son père et son grand-père après une lecture attentive m'a adressé par mail cette réflexion : Bonjour Jean. Je viens de term...
https://www.simply-crowd.com/entretien-avec-jean-delorme-eloge-dune-economie-de-precaution/
Après deux N° de la revue des deux mondes, deux N° de la revue Front populaire.
Avec Jean-François Kahn, dans la revue des deux mondes, tu te confirmes dans ce jugement que chiffres et sondages des « experts » de plateau TV et autres tribunes ne sont là que pour habiller, voiler, maquiller, bidouiller, manipuler, orienter, formater l’opinion, ne sont là que pour se substituer à l’opinion, à la voix citoyenne, ne pouvant s’exprimer par la voie référendaire (au sens du RICCARL) localement, régionalement, nationalement, européennement, onusiennement.
Chiffres et sondages, conseils des cabinets de conseils étrangers (américains, allemands) grassement payés contre la voix des gens ordinaires, contre la voie démocratique dégageant une majorité que Tocqueville a décrit comme « le despotisme de la majorité » dans De la démocratie en Amérique.
Voilà une "bible" dont il faut reconsidérer l'impact.
Soit aujourd’hui, « démocratie directe » pas du tout réalisée contre « démocratie représentative » où les représentants élus se servent, s’accordent privilèges et prébendes avec cynisme et mépris du peuple = des gens ordinaires = des périphériques, invisibilisés au profit de minorités agissantes de toutes sortes, les plus gueulardes ayant le plus pignon sur plateau, contribuant à la fragmentation de la société, à son éclatement, à sa décomposition, à la guerre civile, à bas bruits pour le moment, selon Michel Onfray, décrivant par exemple ce qui se passe régulièrement quartier Perseigne, à Alençon, Orne, son département aimé, quartier devenu « territoire perdu de la République » selon un euphémisme pudique, territoire devenu territoire d’une tribu marquant son territoire par « tirs de mortiers, incendies de poubelles et de voitures, barricades, dégradations de mobilier urbain, caillasses, guets-apens de policiers et de pompiers, une bande d’une cinquantaine de personnes masquées, cagoules, armées de barres de fer est allée au contact de la police forte de 35 membres pendant 3 heures. » N° 12, pages 5-6
Avec les N° de Front populaire, N° 12, La tyrannie des minorités, l’art de détruire la France et N° 13 Guerre à la guerre, contre les impérialismes, te voilà en présence d’analyses argumentées, de droite, de gauche, d’ailleurs et de nulle part comme se présente la revue.
Ça déboulonne, ça renverse les statues, ça jette à bas quantité de logiciels, de paradigmes, de discours admis sans distance, par méconnaissance (puisque tout est voilé, truqué) et ça fait un bien fou, tout en déstabilisant au point de ne pas en dormir, sans doute pour remettre un peu de cohérence dans tes convictions.
Tu es confirmé dans ta conviction récente (depuis 2020 environ) que tout un tas de récits sur des épisodes du roman national sont des faux,
- la révolution française (il vaut mieux lire Taine que Michelet ou Jean Tulard),
- l’universalisme des droits de l’homme,
- la colonisation civilisatrice (le célèbre discours de Victor Hugo du 21 août 1849 au Congrès de la Paix, souvent cité mais toujours caviardé, coupé de ce qui aujourd’hui gêne),
- la résistance sous Vichy,
- le gaullisme, le mitterrandisme, le chiraquisme;
qu’il en est de même de tout un tas de récits sur des épisodes internationaux :
- la révolution bolchevique, le stalinisme,
- la libération de la France par les américains,
- la guerre du Viet-nam,
- les guerres du Golfe (l’énorme mensonge de Colin Powell montrant une fiole d’ « arme bactériologique » du régime de Sadam Hussein aux TV),
- les guerres de l’axe du bien contre les axes du mal,
- les guerres justes qui fonctionnent selon un schéma hérité de Saint-Paul, Saint-Augustin, Saint-Thomas d’Aquin, médiatisé par deux Bernard, BK et BHL: je te fais la guerre préventivement à toi dictateur dangereux, au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de l’universalisme, d’une façon active, pas réactive, pour t’empêcher de me faire la guerre liée à ta folie. Je tue des gens réels, je cause des souffrances réelles, des injustices réelles au nom d’injustices virtuelles, de souffrances virtuelles. (N°13, pages 2 à 9)
Tu es effaré de voir comment on est passé
- de la génération de 68, dite des Boomers, rimbaldienne, utopiste, qui rêvait d’une société différente, de courir le monde, d’inventer une contre-culture, de définir une liberté neuve
- à la génération des Millennials qui font choix d’un monde fait d’interdits, de censures de tous calibres, de frontières pathologiques entre les races, les cultures, les sexes, les âges.
Comme si on était passé, en quelques décennies, d’« il est interdit d’interdire » à « il faut faire taire celui qui m’offense ». Selon Brice Couturier (N° 12, page 157)
exit avec cette génération, la résilience: ce qui ne te tue pas, te rend plus fort
Tu penses à Marcel Conche, à ses fondements de la morale, au devoir de prendre la parole pour ceux qui ne l'ont pas
(à mettre en contraste avec ce qui est arrivé au Canada à Ariane Mnouchkine, voulant donner la parole dans un spectacle aux indiens autochtones, sans eux et se faisant tailler en pièces, parce que sans eux c'est contre eux = = activisme décolonial; voir aussi ce qui est arrivé à J.K. Rowling)
Woke veut dire éveillé, qui s'éveille, prend conscience. Comment l’éveil a t-il pu engendrer le Wokisme, source de régressions impensables il y a une dizaine d'années ?
Le wokisme est la rencontre selon Jean-François Braunstein d'un courant américain du protestantisme théorisant la notion de péché d'un point de vue collectif et pas seulement individuel (tous coupables, le méchant blanc) et de la french theory, les philosophes français dits de la déconstruction (Foucault, Derrida, Baudrillard).
Pour ma part, j'approuve que l'on révèle la réalité coloniale, dominatrice, exterminatrice, extractrice, prédatrice de l'Occident. Après vient le débat : réparation, repentance... Avec le wokisme, plus de débat possible : il faut passer par la revanche, la vengeance.
Autre point à évoquer : la question de l'identité. Là encore, l'idée de définir, de faire évoluer son identité, ses identités, n'est pas en soi une "mauvaise" idée. Personnellement, je suis favorable à ce que j'appelle la fluidification de l'identité puisque cela correspond à la variété de nos humeurs, sensations, émotions, sentiments, pensées. Mais de là à exiger la reconnaissance par autrui ou par la loi de mes choix personnels me semble correspondre à ce proverbe : les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions.
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(Une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des « éveillés », emporte tout sur son passage : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture.
Au nom de la lutte contre les discriminations, elle enseigne des vérités pour le moins inédites. La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie critique de la race » affirme que tous les Blancs sont racistes mais qu’aucun « racisé » ne l’est. L’« épistémologie du point de vue » soutient que tout savoir est « situé » et qu’il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes : « déconstruire » tout l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être « systémiquement » sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés dirigées par des élites issues des universités et vivant dans un monde virtuel.
L’enthousiasme qui anime les wokes évoque bien plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 70. C’est la première fois dans l’histoire qu’une religion prend naissance dans les universités. Et bon nombre d’universitaires, séduits par l’absurdité de ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du "bien" et de la « justice sociale ». Il faudra du courage pour dire non à ce monde orwellien qui nous est promis.
Comme dans La philosophie devenue folle, Braunstein s’appuie sur des textes, des thèses, des conférences, des essais, qu’il cite et explicite abondamment, afin de dénoncer cette religion nouvelle et destructrice pour la liberté.
Un essai choc et salutaire.)
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Appliqué à l'école, ça donne : "l’école inclusive est la « révolution copernicienne » du système éducatif, la fin heureuse d’une école « ségrégationniste et élitiste » avec l'extension du domaine du handicap...La dyslexie a ouvert le bal à la fin du siècle dernier, destinée à camoufler l’échec de l’apprentissage de la lecture par la méthode globale, bientôt suivie de tous ses avatars poursuivant peu ou prou le même objectif : dissimuler l’échec des réformes pédagogiques engagées depuis quarante ans en l’attribuant aux supposés « dysfonctionnements » neurocérébraux d’élèves chaque année plus nombreux. Cette extension organisée du domaine des « dys » explique sans doute l’étrange statistique selon lequel un quart des élèves français relèverait aujourd’hui du handicap… La déconstruction de la norme – par rapport à laquelle se définit nécessairement le handicap – et l’idéologie victimaire qui sert de boussole aux instances supranationales ont pour effet de pathologiser la société. Pour preuve, la catégorie de « handicap ressenti », strictement déclarative et très sérieusement utilisée par l’INSEE dans l’établissement de ses statistiques sur le handicap en France... Tous handicapés, tous victimes, tel serait donc l’idéal de l’école inclusive." Anne-Sophie Nogaret, N°12, pages 126 à 131.
Une monstruosité médiatique : LCI -- Djamel LABIDI
Dans la propagande occidentale sur la guerre en Ukraine, les medias lourds français, officiels et officieux, à part quelques exceptions, se font particulièrement remarquer dans un soutien sans ...
https://www.legrandsoir.info/une-monstruosite-mediatique-lci.html
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8 août 2023
7 H 10 balade d’une heure sur la route de Montferrer, 4 kms AR.
Mon ombre portée devant moi avec le soleil rasant atteint 15 m. Je vois ma belle allure d’homme à la Giacometti.
8 H 10 je croise Clive, archi-pressé comme à son habitude et dont j’ai rencontré la fille Charlotte quelques jours avant. Magnifique jeune femme de 25 ans. Très émotive, elle avoue que d’avoir 25 ans l’angoisse car il lui faut décider de son projet de vie. Elle veut devenir maman. Fini le temps de l’insouciance, des virées sac à dos dans le monde entier.
On a envisagé une soirée barbecue à 4.
8 H 15, courses légumes-fruits chez les filles. Café.
Je peux me connecter et travailler sans que ça rame à publier l’article Face à la bombe. Jusqu’à 11 H 30.
Interruption d’une bonne demie heure suite au surgissement de Ninon, psychologue et de son père, éducateur spécialisé en retraite. Reprise d’une discussion sur Irvin Yalom, on parle de Camus. Le père est allé sur la tombe de Camus à Lourmarin. J’évoque la tombe de Gabriel Guez-Ricord, quasiment en face.
12 H 30, repas partagé avec Rosalie et Lula.
Sieste d’une heure, réglée comme papier à musique.
15 H 15, balade de 6 kms sur la route de Montefferrer AR.
17 H, discussion sur la place de la république avec papy gaga et un pompier professionnel de Lyon, en retraite. Papy gaga nous annonce la 3° guerre mondiale pour 2025.
Ne nous empêchons pas de construire notre bonheur. Avec nos proches, des gens rencontrés, des amis.
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Fin d'après-midi et soirée, je décide de me plonger dans Vers les confins de Serge Rezvani, dont j'ai lu La traversée des Monts noirs. Énorme et agréable surprise.
Ce roman foisonnant correspond à ce sur quoi je travaille en rendant compte de mes lectures de revues. Humour ravageur, dommage que je sois seul, je ne peux partager mes rires. Roman dont j'ai déjà lu un tiers. les livres I et II sur 6 livres. Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour les Confins, désert sans fin où vivent les Esséniens, les descendants de la Bible d'avant sa défiguration par le Nouveau Testament.
Si avec la revue Front populaire, ça déboulonne, avec ce roman, on atteint l'apothéose des déboulonnages, où Spartacus précède de 70 ans, le Christ, où la doctoresse et la mathématicienne sont les seules femmes du voyage d'élucidation des crimes commis dans les Confins, les autres personnages s'appelant l'ami français, l'enquêteur du district, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, où la philosophe du deuxième sexe n'est pas nommée mais déconsrtruite... Bref, un régal.
https://les4saisons.over-blog.com/article-la-traversee-des-monts-noirs-serge-rezvani-103527428.html
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deux extraits par la doctoresse, Déborah
« – Oui, je veux dire que la Vie est sans pensée, elle ! Sans programme, elle ! Que la Vie va s’épanouir là où se trouvent dans la Nature des interstices qui lui sont favorables. Elle s’improvise Vie ! Sans savoir qu’elle est Vie ! Voyez l’Australie. À peine s’était-elle détachée des autres continents qu’en quelques millions d’années elle invente les marsupiaux. N’est-ce pas sublime d’imaginer, avec notre étrange cerveau spécifiquement humain, que l’Univers se peuple à l’infini d’une Vie aveugle, sans conscience et à la fois de la même violence inventive que le Feu, lui aussi aveugle et sans conscience, des Mondes en fusion ? Que la Vie et le Feu cohabitent à l’infini dans l’Univers comme cohabitent Vie et Mort ? N’a-t-on pas découvert dans les abysses des mers les plus profondes – là où les feux telluriques jaillis du magma terrestre luttent avec l’eau – non seulement des particules de vie mais d’étranges amalgames de cellules formant des corps composés, munis d’étranges griffes et de crochets, capables de supporter des chaleurs proches de l’ébullition ?
Quand nous eûmes roulé un moment en silence, elle avait ajouté :
– La Vie ne connaît aucun obstacle. Et même quand je mets en garde ces bergers dont nous parlions tout à l’heure, à propos de la radioactivité des métaux qu’ils arrachent aux carcasses des grandes épaves ensablées, je sais qu’à l’échelle des générations, l’espèce humaine, le jour où elle sera atomisée, comme ces espèces animales ou végétales qui survivent et prolifèrent en dépit de tout autour des centrales nucléaires dévastées, oui l’espèce humaine même si elle est défigurée, même si elle est méconnaissable, je dis bien l’espèce humaine revenue s’il le faut à son animalité la plus primitive qui n’est que Vie sans figure humaine, s’arrangera pour survivre coûte que coûte en se réinventant autre par tâtonnements successifs. » (pages 102-103)
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évidemment, je constate la coïncidence d'inspiration avec un poème écrit en juillet et que j'ai mis en voix (5'45"), non partagé
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Metamorphosis
Cosmogonie orgasmique
Somnolent dans le fauteuil Louis-Philippe,
une image te vient :
La Terre et ses milliers de bouches éruptives,
ses milliers de vulves-geysers,
la Terre ronde est ronde
de toutes les grossesses animales et humaines,
de toutes les germinations florales et végétales,
de toutes les minéralisations calcaires et granitiques.
La Terre est la porteuse, l’accoucheuse
de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps.
Le corps, les corps, encore et encore.
Incarnations en chairs et en os,
en racines et cimes,
en strates et sédiments.
Et tu te vis, foetus en position foetale, dans le ventre-terre.
Du ventre-mer, du ventre-mère
tu es passé au ventre-terre, au ventre-univers........................
Tu as inspiré l’air du Large.
Tu es monté dans la pirogue du Fleuve.
Tu as été fécondé par les abeilles de l’Amour.
Tu accueilles, tu recueilles, tu donnes, tu offres.
Tu ne tries pas, tu ne juges pas, tu n’opposes pas.
Ce qui advient devait arriver,
ce qui adviendra arrive déjà,
ce qui est advenu arrive toujours
parce que le passé ne s’efface pas.
Tout est mémorisé, devient mémoire vivante.
Tu t’es laissé glisser dans l’Océan que tu es.
Tu n’es pas une vie minuscule gouvernée par un zizi ridicule.
Tu es une vie Majuscule reliée au Tout.
Tout copule et consent avec joie à copuler.
Poussières et semences d’étoiles,
germes et spermes de l’orgie de l’évolution,
de l’ontogenèse, de la phylogenèse,
à la vie à la mort.
La fabrique des corps. Et au coeur du corps, le coeur.
Tu es humble de ton humus,
humain de ton humanité,
universel de ton universalité,
divin de ta divinité.
En ouvrant tes bronches,
en activant ouïes, branchies,
tu retrouves tes éléments, l’air, l’eau.
Tu entres dans l’innocence.
Tu es miracle et mystère de ta naissance.
Tu seras mystère et miracle de ta mort.
Tu fais choix de l’ignorance.
Tu ne refuses pas les connaissances
mais surtout tu sais qu’on ne sait rien.
Rien du début, rien de la fin, rien du sens s’il y en a un.
Tu acceptes d’être dans l’incertitude,
tu ne cherches pas de certitudes.
Tu ne crois plus qu’il y a la Vérité à chercher.
Tu essaies d’être dans la Vie, dans l’Amour, dans la Mort.
Tu montes et descends l’échelle,
Du Tartare à l’Olympe,
du Ciel à l’Enfer
et tu bivouaques sur la Terre.
Du Tartare, tel Orphée, tu ramènes poèmes et mélodies.
Épitaphier de tous les morts aimés.
Dans l’Enfer, pas de damnés condamnés à jamais.
Du Ciel, tu ne fais pas le séjour de Dieu ni le paradis des ressuscités.
Dieu ayant créé se cache, tsimtsoum.
Le ciel est espace de légèreté pour la gente ailée.
Dieu est dans le silence d’un souffle subtil.
Dans l’Olympe, aucune guerre des dieux.
Ils ont eu le temps d’apprendre et de pratiquer l’anarchie.
La Terre est danses et cycles.
La grande roue du Grand Manège tourne
bien huilée
sans grincements de dents.
Dieu et les dieux sont présences ineffables.
Tu n’es plus un hamster.
Tu es à Parfaire. Tu es un Parfait. Tu es Parfait.
Danse des mots - Vers les confins (rediffusion)
Depuis des " annes-lumière ", Rezvani délire poétiquement dans des romans qui coulent et nous emportent; Vers les confins nous emmène aux limites de l'écriture romanesque et à la frontière d...
https://www.rfi.fr/fr/emission/20141229-vers-confins-rediffusion
L'impitoyable aujourd'hui / Emmanuelle Loyer
L'impitoyable aujourd'hui
Emmanuelle Loyer
Flammarion, septembre 2022
Ce livre est sorti à point nommé, alors que, suite au livre-labyrinthe Et ton livre d'éternité ?, je remets en question, en perspective, la plupart de mes croyances, de mes paradigmes historiques, scientifiques, métaphysiques, politiques et idéologiques.
Cela me fait du bien de voir s'effondrer ou basculer « mes » croyances, convictions, certitudes d'une soixantaine d'années. À 82 ans, tabula rasa. On ne sait rien. Grande humilité pour accepter le miracle de la naissance, le mystère de la mort, pour vivre la vie avec gratitude, pour respecter la vie dans sa diversité et son unité.
De ce champ de ruines, je ne sors pas effondré mais animé du projet : quoi à la place ?
Ayant pris conscience
que tout est croyance, les certitudes ou vérités dites scientifiques, les preuves ou faits historiques, les arguments philosophiques et métaphysiques, les convictions politiques et idéologiques
que tout est récit, que ce que je prends pour le réel est l'effet du récit que je tiens sur ce que je crois être le réel et qui l'engendre
que ce sont les mots que j'emploie qui crée le réel, que les mots ne sont pas les traducteurs d'un réel pré-existant, objectif, extérieur
alors la tache devient celle-ci : quel récit veux-tu tenir aujourd'hui puisque tu es l'auteur du récit qui va donner sens ou valeur à ta vie, présence à ton réel ? Quels mots veux-tu utiliser pour créer ton réel ?
L'essai d'Emmanuelle Loyer ne répond en aucune façon à cette invention, fabrication du réel que je désire par les mots que j'utiliserai. Il a par contre un pouvoir de remise à l'heure des pendules. Les grands récits, récit national par exemple, s'effondrent, grâce à des frondeurs, des chercheurs de l'autre face des Lumières, des points aveugles des éclairages enseignés, appris sans grand esprit critique. Car il faut du temps pour que les ombres, les fantômes mis sous le tapis se fassent entendre. La révolution française est-elle vraiment une révolution libératrice, émancipatrice ? Liberté, égalité, fraternité, à quels prix ? Avec quels effets dans le monde ? La révolution industrielle anglaise est-elle la continuation technique et économique de la révolution politique française ? D'où vient la croyance au progrès ? D'où viennent les deux guerres mondiales de la 1° moitié du XX° siècle ? Devant ce qui s'appelle
l'accélération de l'histoire au travers de la modification agressive des frontières dans l'Europe commencée avec l'aventure napoléonienne, suscitant par effets-boomerang la naissance de nationalismes revanchards,
l'accélération des inventions techno-scientifiques, bouleversant en permanence le quotidien des gens, y a t-il de la résistance, de la résilience, de la survivance ?
Quelles formes ont pris les manières de ne pas vivre avec son temps ?
Emmanuelle Loyer, historienne, ethnologue, lectrice d'oeuvres littéraires nous emmène chez le dernier des Mohicans avec Fenimore Cooper, le dernier trappeur de la taïga, Derzou Ouzala avec Vladimir Arseniev, dans l'île de Sakhaline avec Anton Tchekhov, en Amazonie, chez les Nambikwara avec leur dernier témoin Lévi-Strauss, chez ceux qui sont arrivés trop tôt ou trop tard, les déçus de l'histoire ayant perdu leurs illusions, n'ayant que la peau de chagrin de l'Histoire, ambivalents par rapport à l'Histoire au présent (Chateaubriand, Stendhal, Hugo), dans certaines campagnes françaises, à Nohant dans le Berry chez George Sand devenue grand-mère et sorcière après avoir créé et animé La Cause du peuple (3 N° en 1848), à Minot dans le Doubs où disparaissent les vieilles façons de dire et de faire de la laveuse, la couturière, la cuisinière avec Yvonne Verdier, sur l'Èvre, un affluent méconnu de la Loire avec Julien Gracq, dans l'empire austro-hongrois de La marche de Radetzky avec Joseph Roth, à Donnafugata en Sicile à l'achèvement de l'aristocratisme avec Giusepe Tomasi Lampedusa, à Gagliano où le Christ n'est jamais arrivé avec Carlo Lévi et Ernesto De Martino, à Višegrad sur le pont Mehmed Pacha Sokolović franchissant la Drina avec Ivo Andrić, en Angleterre dans les châteaux gothiques et maisons hantées de Marie Shelley, pendant que le temps devient horloger avec la mécanisation des métiers à tisser, modifiant le temps du sommeil avec Edward Palmer Thompson et Jacques Rancière, en Russie à Borodino dans Guerre et Paix de Tolstoï où Napoléon est vu par l'oeil de son serviteur, par le petit bout de la lorgnette évoquant le petit homme de la boucherie (le mot est dans le roman) et non le grand stratège et où avec Koutouzov, on saisit les mille et unes micro-décisions décidant du sort d'une bataille et d'une armée en déroute, boucherie produite par l'exaltation patriotique des nationalismes en formation et produisant des fous se prenant pour Napoléon, des hallucinés ayant l'angoisse de perdre la tête, d'être décapités (la terreur fut un gouvernement des émotions par les émotions, un déchaînement paranoïaque de politique dite de salut public), en Russie soviétique à Stalingrad avec Vie et destin de Vassili Grossman, en Allemagne année zéro avec Winfried Georg Maximilian Sebald, à Berlin à l'arrivée des troupes soviétiques avec une femme anonyme, dans une ville, aujourd'hui ukrainienne, Lviv, d'où sont issus les inventeurs (Hersch Lauterpacht, Raphaël Lemkin) de deux concepts juridiques : crime contre l'humanité, génocide (18 ans après ce qui s'appellera génocide arménien, décrit par Frantz Werfel dans Les Quarante Jours du Musa Dagh paru en 1933), Lemkin mettant le doigt sur le propre de cette guerre totale « cette guerre n'est pas menée par les nazis seulement pour des frontières mais pour transformer l'humanité à l'intérieur de ces fontières. », sur deux siècles (XIX-XX°) pour terminer par la longue durée étudiée par certains historiens (Lucien Febvre, Fernand Braudel), par la spécificité du temps des isolés (Proust dans sa chambre, Barthes au sanatorium), par la vieillesse vécue comme vita nova pendant une vingtaine d'années par George Sand ou Colette (L'étoile Vesper, 1946) ou Vita Sackville-West (Toute passion abolie, 1933), et par le voyage Dans la nuit et le vent de Patrick Leigh Fermor, 19 ans en 1934, parcourant entre 1933 et 1935 à pied et en diagonale, du nord-ouest (Rotterdam) au sud-est (Istanbul), en suivant deux voies fluviales, le Rhin puis le Danube, la face européenne de la Terre dont Bruno Latour fait un être vivant avec l'hypothèse Gaïa.
Cet essai est tellement riche (l'énumération qui précède en donne un aperçu) que je ne cherche pas à en rendre compte, renvoyant chacun à sa lecture éventuelle.
Par contre, oui, tenter de dire quels mots je souhaite utiliser pour créer le réel dans lequel je désire vivre.
Et ce seront d'abord les mots de Lévi-Strauss, le témoin triste disant dans Tristes tropiques « Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui. » Mais ce constat, né de l'opposition entre les sociétés froides, les sociétés premières, et les sociétés chaudes (la civilisation moderne née à la Renaissance), particulièrement entropiques, désagrégatrices ne doit pas nous empêcher de jouer notre partie et de la jouer le mieux possible. Là Rousseau est préférable à Descartes. Celui-ci exprime les certitudes du moi (je pense donc je suis), Rousseau exprime la sortie des évidences du moi, l'identification à autrui, la pitié, aujourd'hui, on dirait la compassion ou l'amour inconditionnel (je panse donc je suis, je prends soin). « La conscience de la vanité du sens n'est pas un extincteur de la quête de compréhension, la conscience de la finitude n'est pas un découragement à l'action. » p.125
En 1976, Lévi-Strauss propose à la commission des lois de l'Assemblée Nationale, une charte du vivant, une réforme de la morale et de la politique fondée sur la beauté du monde et sa caducité. La valeur de toute chose est dans son irremplaçabilité. Il faut célébrer les choses mêmes en dehors de l'usage ou de la perception du sujet, dans la réconciliation de la morale avec l'esthétique et de l'homme avec la nature, dans le respect de tout ce qui naît, vit, meurt, de la bactérie à la galaxie en expansion accélérée, du virus au trou noir glouton.
Ce respect intègre le respect de soi, l'estime de soi, l'acceptation, l'affirmation de mon caractère irremplaçable, l'acceptation de mon unicité, de ma singularité.
D'où l'interrogation : Au lieu de se demander « qu'est-ce que je veux de la vie ? », une question plus puissante est : « qu'est-ce que la vie veut de moi ? ». Eckhart Tolle
En ce qui me concerne, j'opte pour une curiosité à 360°, circulaire horizontale, sphérique toutes directions, de la bactérie aux galaxies, des virus à nous et nous, à moi et moi, à je et je est un autre, à toi et tu...
L'infinie variété du vivant me passionne, l'infinie diversité des humains aussi.
Tout accueillir, tout ce qui se manifeste, sans jugement, sans tri, du salaud au saint, du monstrueux au sublime (il y a du monstre, du sublime, du normal, du foldingue... dans tout humain) ; si ça se manifeste, c'est que c'est nécessaire (y en a qui appellent ça hasard)
qui suis-je pour trier ? ça c'est bon, ça c'est mauvais ?
du miracle de la naissance au mystère de la mort, se vivre comme goutte dans l'océan-comme océan dans la goutte, comme agitation des vagues de surface-comme immobilité des profondeurs
la VIE comme vibration information énergie
adoptée à Rio en 2010
Le temps du confinement fut un temps de révélation de l'essence-ciel pour certaines et certains.
Le temps du confinement fut un temps de confinement pour tout un chacun du monde
dans la ronde arrêtée du monde
un temps imposé d'isolement par les pouvoirs du monde mais pas sur la ronde du monde
une prison mondiale pour humains, mais pas pour animaux, végétaux, minéraux
chacun chez soi, chacun pour soi
(à chacun de se situer entre les extrêmes de ces deux expressions pouvant comprendre tout le monde, chacun dans sa singularité de situation, de confortable à insupportable, chacun dans sa spécificité d'être, d'altruiste à égoïste)
avec rares autorisations de sorties pour s'approvisionner, s'oxygéner
sans pénurie organisée sans chaos engendré
sans insurrections provoquées sans révoltes spontanées
un parmi huit milliards de prisonniers soumis volontaires
nourris, blanchis, chauffés, « protégés » du virus
né d'une soustraction CAC 40 - COP 21 = COVID 19
facteur d'évolution comme tout virus mutant de variant en variant
contre lequel big pharma était en « guerre » totale
contre lui COVID 19 qui nous avait mis en grève générale
un parmi huit milliards
faisant ce qu'ils voulaient de leur temps d'isolement diversement vécu
faisant ce qu'il voulait de son temps de solitude aimée, oh oui, bien aimée !
même la route passant en dessous de chez lui avait été fermée pour deux ans
pas de travail contraint, de télé-travail
pas de travaux forcés d'intérêt général
découvrant ainsi la liberté intérieure, la fluidité de l'impermanence gommant la rigidité de toutes ses identités, découverte par bien des prisonniers avant lui
prisonniers dans des prisons d'états, dans leur propre prison ou celle d'une maladie, asile d'aliénés, sanatorium de tuberculeux
et qui ont soigné un peu le monde en souffrance parce que s'étant remis synchrones avec leurs rytmes internes et externes (coeur, respir, cycles journaliers, saisonniers...)
découvrant sa liberté créatrice jusque-là potentielle, l'activant, en usant
faisant ainsi de lui non un homme parmi huit milliards d'humains
vivant au petit bonheur la chance au gré des circonstances, des influences
mais un homme singulier, nécessaire car seul à créer ce qu'il créait dans l'humilité et l'intimité, au secret
par un petit pas de côté, un petit glissando de travers, un petit rire sur lui - on n'en finit pas avec l'enflure du moi-je-moi-je -, une larme d'empathie pour le virus traqué dans les labos
ils furent quelques-uns à découvrir un autre usage du temps consistant à prendre le temps, à faire comme si le temps était éternel
plus de compétences à avoir, d'originalité à exhiber, de domination à exercer, plus de temps compté, émietté, mesuré
du temps prenant son temps
c'est ce que quelques-unes redécouvrirent
que le temps c'est le présent, que c'est un présent
car c'est depuis toujours, le temps des femmes, le temps de l'attention au présent, au présent de l'enfant en demande, au présent de la vieille en souffrance
découvrir que l'éternité est dans le moment présent
pas dans regrets et souvenirs du passé
dans projets et désirs de lendemains qui chantent et dansent
ce fut ce qui jaillit de la prison mondiale
il n'y a rien à ajouter, rien à retrancher au monde
il n'y a rien à juger, rien à séparer
le bon grain de l'ivraie, le bien du mal, le beau du laid, le doux du cruel
tout est déjà là, dans sa diversité, ses contrariétés, ses complémentarités
avec ses effets-miroirs
l'autre détesté c'est moi, l'autre aimé c'est moi
et si tu me détestes, c'est toi et si tu m'aimes, c'est toi
tout est à cueillir, accueillir, recueillir
tout est partageable, tout est à partager
depuis je chante sans forcer la voix, léger comme murmure de filet d'eau, danse avec l'absente dans mes bras ouverts, goûte à ma cuisine-maison, déguste mes breuvages et infusions, redécouvre pissenlits, roquettes, herbes sauvages, baies de myrte, olives, champignons de mon terrain non cultivé
ils et elles chantent ; quelques-uns, quelques-unes ; les autres continuent à s'affronter
ils et elles dansent ; quelques-uns, quelques-unes ; les autres continuent à s'entr'envier
les quelques-uns ne croient même pas utiles de garder traces écrites, dessinées, peintes de leurs bonheurs
ce sont des bonheurs minuscules de vies minuscules centrées sur l'essence-ciel
ils se regardent, s'enlacent, s'embrassent, se caressent
ils se sentent regardés, enlacés, embrassés, caressés par tout ce qui existe, vit, meurt de la bactérie à la galaxie en expansion, du virus au trou noir glouton
ils sont en lien, reliés
ils tissent la tapisserie mystique de la dame à la licorne
ils sont un point à l’endroit, un point à l’envers de la grande tapisserie cosmique
les fleurs séchées égrènent leurs graines
de nouvelles germinations engendreront de nouvelles floraisons
le temps du confinement en prison mondiale a été pour certaines et certains le temps de la libération de leur puissance créatrice, génitrice de leur liberté intérieure, inaliénable.
Jean-Claude Grosse, le 4 décembre 2022, Le Revest
La vision trinitaire de Jean-Yves Leloup, 83° graine de conscience, parcours gratuit sur inscription
Jean Yves Leloup explore depuis une cinquantaine d'années les voies de la transformation intérieure et de la "conscience exercée" ou méditation. Écrivain, philosophe et théologien, il est l'a...
le parcours des graines de conscience est gratuit, sur inscription
l'accueilleuse-guérisseuse et le chasseur, en cours d'écriture, j'ai le chasseur, manque la guérisseuse
L'amour de la vie
18 septembre Le Revest 1° salon des artistes et écrivains - Les Cahiers de l'Égaré
quelques-uns des invités : Alain Cadeo, Philippe Chuyen, Julien Daillère, Moni Grego, la collection privée du capitaine, Gilles Cailleau, Guillaume Cantillon 1° salon des écrivains et des arti...
le projet initial
j'illustre ce carnet par une nouvelle particulièrement prenante de Jack London, en situation extrême dans le Grand Nord : l'amour de la vie (le trappeur sur la couverture est trop joyeux d’après moi) les situations extrêmes sont aujourd'hui de sècheresse, de températures très au-dessus des normales saisonnières, de méga-feux, d’inondations, de famines, de pollutions nocives, d’épidémies, de migrations dramatiques, de contrôle social total…
La révolte positive de deux octogénaires
Jean Delorme, ami proche de Marcel Conche, le philosophe centenaire,
octogénaire comme moi, m'a proposé, il y a quelques semaines, d'éditer une collection Les Carnets de la culture de la vie
qui aurait pensé qu'amis et éditeur de Marcel Conche, deux octogénaires, décident de produire des carnets de la culture de la vie;
une révolte positive dans les sillages tracés sur la mer par le philosophe de l'infini de la Nature
Jean m'a envoyé un premier carnet : Le calme, une drogue bienfaisante
puis un deuxième carnet : Une nouvelle classe émergente, la classe des entrepreneurs du sens
me demandant de réagir, voire de contribuer
j'ai pris la mouche, les nerfs à fleur de peau, les poils hérissés, de la sueur aux aisselles, me suis levé du pied gauche et après quatre journées de marche-démarche, je peux livrer le carnet L'amour de la vie, écrit à l'encre sympathique à partir de là où j'en suis aujourd'hui
étant passé d'une approche naturaliste
(accord quasi-total avec les métaphysiques de Marcel Conche)
à une approche spiritualiste expérientielle
(reposant sur un vécu sensoriel, émotionnel, sans mots, sans pensées dans la tête = très difficile)
mes propositions-affirmations sont sans preuves
ce sont mes croyances actuelles (je crois que tout est croyance)
d'où l'importance des effets placebo et nocebo des croyances
d'où l'importance de la méthode Coué, pharmacien génial, précurseur des thérapies brèves
(croire est générateur d'effets)
projet Les Cahiers Culture de la vie - Les Cahiers de l'Égaré
ce ne sera pas un mur, ce sera un four, un chaudron de magma Roberto JUARROZ Aujourd'hui je n'ai rien fait. Mais beaucoup de choses se sont faites en moi. Des oiseaux qui n'existent pas ont trouvé...
https://cahiersegare.over-blog.com/2022/05/projet-les-cahiers-culture-de-la-vie.html
un bel hommage à Marcel Conche par Jean Delorme
“Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir” Marc Chagall
carnet N° 1
LE CALME
Une drogue bienfaisante
Éditeur Les cahiers de l‘égaré
Collections les carnets de la culture de la vie Inès Nezzerwe et Jean Delorme
Le calme est une drogue bienfaisante, naturelle et durable. Elle ne coûte rien à la différence d’autres drogues dont la liste s’agrandit au même rythme que nos déséquilibres psychiques* qui suivent une courbe exponentielle comme celle des inventions inutiles. La première chose à faire pour échapper à cette spirale infernale, dans laquelle nous pousse la société, c’est de cultiver le calme. Le calme rallonge ta vie, la colère détruit tes jours et raccourcit ton existence.
Mon maître Marcel Conche me disait, il faut mettre la distance la plus grande entre ce qui vaut et ce qui ne vaut rien. Après de longues années de pratique, je sais que nul ne peut être calme s’il ne respecte pas ce précepte.
* L’Oms signale qu’en 2020 la première cause invalidante dans nos sociétés a été les troubles psychiques, elle souligne qu’en Europe 1 personne sur 4 en souffre.
Table des matières
1 – FAIS ATTENTION A TES PENSEES 4
Confidence 5
Mieux définir le calme 8
La recherche d’un maître 10
2- TES PENSEES CONDITIONNENT TES ACTIONS 13
Penser ou calculer ? 14
Puissance et limite de la parole 16
Paroles de grand-mère 19
3- TES BONNES HABITUDES T’AIDERONT DANS TES ACTIONS. 21
Emploi du temps, ordre et rangement 22
Pour une méditation active 24
Le contrôle de la respiration ! 26
4 -CES ACTIONS FORGERONT TON CARACTERE. 28
Le calme rend notre temps plus doux 29
Remise en cause 31
Le calme dans le champ des possibles 32
5 – ET CE CARACTÈRE DEVINT MON DESTIN 35
Il y a toujours un départ 36
Puis arriva une lettre 37
Confidence
Ce carnet est le récit d’un court instant de la rencontre entre Oumalon, un philosophe atypique qui se présente souvent comme un égaré heureux dans l’aventure humaine, et une jeune étudiante prénommée Nezza venue d’un pays lointain. Doctorante en philosophie, elle était chez lui depuis plus de six mois, et venait de terminer d’écrire sa thèse sur ce philosophe, quand, quelques jours avant son départ elle lui fit cette confidence :
C’était un lundi matin, après les salutations d’usage autour d’un café, Nezza
- Je suis souvent stressée, et tu ne peux pas savoir combien ceci me handicape, peux-tu me donner quelques conseils pour être plus calme en toutes circonstances ?
Oumalon :
Pour commencer, je dirais, c’est bien que tu remarques ton état de stress, beaucoup sont incapables de le constater ; chez eux c’est un état normal, alors ils ne voient pas l’intérêt de changer. Tu as mille fois raison de considérer que ton manque de calme est un handicap. Pour commencer, sache que le calme ne se décrète pas, c’est le fruit d’une vie bien construite, c’est un peu le jardin de Voltaire que l’on doit cultiver et entretenir tous les jours. Si tu te donnes cette peine, tu auras de belles récompenses. Une dispute comme un problème ont toujours une histoire, le calme, tout comme le bonheur eux aussi doivent assez peu au hasard. Car rien ne se crée à partir de rien. Les Hommes* ont toujours eu du mal à identifier les causes réelles de leurs difficultés, qui passent dans un premier temps par un ressenti émotionnel donc subjectif qui exclut pratiquement toute analyse. Pour commencer, la première idée qui me vient à l’esprit c’est le chemin de la beauté. Dostoïevski disait : la beauté sauvera le monde. Ici la beauté est prise dans son sens le plus large qui va de la beauté d’un paysage aux qualités d’une belle personne jusqu’au caractère de ce qui est moralement ou intellectuellement admirable.
Nezza :
Si elle peut sauver le monde, elle aura bien la bonté de m’aider dans ma quête du calme, dit-elle avec un petit sourire au coin des lèvres.
Oumalon non moins malicieusement
Si j’ai choisi de passer par la beauté, c’est que j’ai deviné que ton absence de calme à trop de causes et qu’il serait trop long de les identifier précisément. En te proposant la beauté comme remède, c’est que personnellement je m’en sers régulièrement pour mettre la distance la plus grande entre ce qui vaut et ce qui ne vaut rien.
* Homme lorsque j’écris Homme avec une lettre majuscule veuillez lire les femmes et les hommes en attendant qu’on invente un meilleur mot que les humains que je réserve à la biologie, quant au mot individu pour parler de notre espèce je trouve ce mot un peu trivial. Alors on se servira de cette vieille règle de grammaire où le masculin l’emporte, mais sachez que c’est une victoire à la Pyrrhus, car le féminin finit toujours par l’emporter.
ce que nous faisons de la planète, un chaudron; et nous pensons nous en sortir avec du green washing
carnet N° 2
ÉMERGENTE
Loin des sociologues et autres instituts d’analyses, depuis un certain temps émerge une nouvelle classe sociale, « la classe du sens ».
Les politiques, les intellectuels comme tous ceux qui quelque part pensent avoir un droit* plus ou moins affiché sur le peuple ne savent pas qui sont ces nouveaux résistants qui revendiquent ce sens. Pour une raison très simple, ils ne comprennent pas ce que veut dire le sens en dehors des sens interdits et des sens uniques dans lesquels nous devons filer droit si nous voulons avoir une chance de figurer dans l’arbre généalogique des bonnes figures de notre République.
Une guerre de l’incompréhension est engagée entre nous, les entrepreneurs du sens, (j’explique qui ils sont dans le chapitre suivant) et la République de nos aïeux à qui nous devons beaucoup, car nous savons qu’au bout de tous ces sens uniques, que nous proposent nos dirigeants, cette nouvelle classe sociale sait, depuis assez longtemps, qu’ils finissent pour la plupart dans un cul-de-sac.
Malheureusement avec le temps, notre vieille République, s’apparente plus à une sorte de monstre fabuleux des temps modernes avec toutes ses têtes pensantes qui appartiennent aux castes universitaires, industrialo économiques, politiques, voire religieuses. L’hydre républicaine ne pense plus, elle ne fait que régenter tout ceci à grand coup de sens. Les lois qui sont des sens interdits, puis tous ces sens uniques, qui, tels des cours d’eau viennent alimenter le grand lac des héritages désastreux* qu’ils soient scientifiques ou culturels. Mieux que n’importe quel président, fût-il par ailleurs intelligent, cette nouvelle classe du sens, forte de ses millions de têtes pensantes*, a le devoir de lutter contre l’hydre Républicaine* ce monstre fabuleux de la mythologie moderne qui prétend nous aimer en nous détruisant.
* Si je dis pensent avoir un droit, c’est tout simplement que la notion du devoir ne veut plus rien dire, et que nos éminents académiciens, bientôt, pourront rayer ce mot de leur dictionnaire. La majorité de nos responsables pensent qu’ils sont les plus aptes à diriger, pour eux ceci ne fait aucun doute, une sorte de droit divin. Notre République a basculé.
*Héritage désastreux, je ne ferai pas l’affront à mes lecteurs qui savent, aussi bien que moi, combien en si peu de temps avec tous ceux qui se prennent pour les maîtres du monde nous avons détruit notre maison commune « La Terre ». Si, comme mes amis, nous respectons la partie de cet héritage qui constitue nos plus belles avancées civilisationnelles ; par contre, nous entendons lutter contre cette autre partie représentée par la part négative de cet héritage, mise en place et soutenue par ceux qui se prennent pour les maîtres du monde, et ils le sont, mais d’un monde qui s’écroule.
* Têtes pensantes. Nous avons l’habitude de dire, et ceci à juste titre, qu’il y en a plus dans 100 têtes que dans une, alors des millions ! qu’en pensez-vous Monsieur Macron ?
* L’Hydre Républicaine, je sais que la démocratie est le moins mauvais des systèmes, et je salue tout ce que nous lui devons. Je sais aussi qu’une majorité d’États de par le monde mènent une politique plus dévastatrice pour notre planète et l’humanité. Mais, si nous ne dénonçons pas ces erreurs qui vont de toutes ces oppressions administratives que l’on paie avec trop d’impôts au cercle infernal qui consiste à déclarer des guerres que nous aurions pu éviter. Seule, cette classe du sens, la cheffe de file de la société civile peut instaurer une République réellement fraternelle qui pourra servir de modèle pour ceux qui veulent lutter contre toutes ces oppressions qui ne sont ni notre destin ni une fatalité.
Alors ensemble, ouvrons une voie nouvelle qui ne manquera pas de nous éclairer au fur et à mesure que sortiront tels ou tels carnets qui auront tous vocation à nous accompagner et à prouver qu’une autre façon de vivre est possible, plus fraternelle, plus heureuse, protectrice de la nature et de l’humanité.
carnet N° 3
ce carnet renvoie en moins allumé, illuminé à Et ton livre d’éternité ?
666 pages écrites en « état » de flow
livre paru le 14 février 2022
L'amour de la vie
1 – l'amour de la vie est notre éventuelle réponse individuelle à l'Amour inconditionnel de la Vie pour tout ce qu'elle crée selon ses deux pharmacons :
Tu es aimé, à égalité avec tout ce que je crée, de la bactérie à la galaxie.
Tu es mon bien-aimé, dans ta singularité, dans ton unicité.
En te réjouissant, tu me réjouis.
Lire, relire le chapitre 5 de l'évangile selon Matthieu; tout est dit et fort, propositions inouïes, inaudibles
https://www.aelf.org/bible/Mt/5
2 – la Vie crée ; elle est puissance créatrice ; elle crée par et avec amour inconditionnel ; source éternelle, sans forme, énergie infinie, elle donne forme et vie temporaire à tout ce qu'elle crée ; l'amour inconditionnel est une puissance génitrice, pas un sentiment
3 – l'amour de la vie ne juge pas, ne sépare pas, ne classe pas, ne hiérachise pas.
Aimer la vie, c'est aimer tout ce qui existe, c'est respecter tout ce qui existe.
À commencer par soi. S'aimer, se mettre au centre, être auto-centré
pas au sens narcissique de l'ego gonflant son nombril, ses muscles, ses compétences, sa fortune
au sens de je suis au centre, je suis le centre de ma vie, j'en suis le co-responsable, le co-créateur, le co-développeur.
C'est en étant auto-centré, co-créateur de ma vie, que je deviens un être rayonnant, aimant ce qui m'entoure, nature, sociétés, cultures, Histoire, histoires et légendes, vrais mensonges et fausses vérités, gens, animaux, végétaux, minéraux, étoiles, bactéries et virus, vivants et morts, curieux du proche comme du lointain, allant facilement au contact, accueillant ce qui s'offre dans sa diversité, sa variété. La peur a disparu.
Proposition d'Hélène Tysman sur une page de Thierry Zalic :
En langue des oiseaux : j'ai peur => j'épure
GAME OVER
« Et si je faisais comme si « je » était mort ?
Juste un jeu… parce qu’on ne sait pas encore faire « pour de vrai ».
Alors on ferait comme si…
Comme si tout était déjà fini, conclu, accompli, réalisé.
Comme lorsqu’on assiste aux funérailles de quelqu’un et que l’on voit la fin de cette histoire. La fin de l’histoire de cet individu.
Mais que réalise-t-on vraiment de cet incompréhensible ?
Cela me fait penser au train qui passe. Au train qui passe devant les vaches.
La vache regarde le train qui passe une seconde dans sa vie de vache. Il ne fait que passer.
De même, cette vache n’est qu’une apparition dans la vie du train.
Ainsi est le personnage.
Une apparition.
Si l’esprit décide que tout est déjà terminé, que se passe-t-il ?
Ne serait-ce pas cela que l’on nomme l’abandon, au sens mystique ?
Pas celui d’une résignation mal placée.
Au contraire, celui qui permet le véritable commencement de toute chose.
En un mot : liberté.
Le personnage est mort. Vive le personnage !
Comment vous comporteriez-vous si vous aviez appris que vous étiez mort et assisté à vos propres funérailles pour ensuite avoir un boulevard devant vous ?
A quoi ressemblerait ce chemin quand tout conditionnement est mort ?
Lâchées les attentes, lâchés le début et la fin, lâchés l’histoire, les doutes et les croyances…
Imaginez.
Que verriez-vous du monde ?
De vous ?
Des nuages dans le ciel ?
De vos pas qui vous mènent ici ou là par les odeurs et les sons ?
Si « je » n’existe plus… tout prend la forme de la vastitude. L’infini.
Les frontières n’existent plus.
Une goute de pluie devient un océan, un grain de sable le désert entier.
Je pense à @alejandro.jodorowsky à l’instant et me dit :
voilà le rituel magique que nous pourrions faire, à peine nés.
Mourir à soi ! La folle sagesse.
Sans souffrance nécessairement.
Juste un râle.
Juste un souffle.
Le dépôt d’une illusion dans une boîte.
Rendre la finitude à la finitude.
Puis gonfler à bloc les poumons déchargés de ce bagage inutile.
Alors commence la Vérité !
Ni le train ni la vache.
Seul existe l’instant.
Selon cette manière de voir, arrive ce qui arrive, arrivera ce qui arrivera : je suis l'attracteur de ce qui m'arrive ; cela est vrai individuellement, sans doute collectivement.
Dans cette optique, je ne suis jamais victime, j'accueille ce qui arrive, bonheurs, malheurs, comme moments, épreuves pour, si je le décide, le désire, me nettoyer, me guérir,
par exemple d'une blessure d'enfant, enfouie au tréfonds, devenue programme me faisant répéter des relations amoureuses sans retour, moi, le petit enfant rejeté au moment de l'arrivée du cadet
ou pour une évolution plus consciente, une élévation de conscience,
par exemple en expliquant la martingale d'un nouveau CNR faisant exploser le plafond de verre créé par Miterrand, pour voter RN au 2° tour de la présidentielle
ce qui a eu pour effet d'éloigner de moi, tout un tas d'"amis" du monde de la culture
mais dont les résultats aux législatives sont clairs :
pas une voix au RN fait monter le RN depuis 20 ans
et les GJ entre autres ont par leur vote de 2° tour donné 89 députés RN contre 25 à 40 d'après les sondeurs, empêchant un 2° mandat à majorité absolue de Macron.
AELF - Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu - chapitre 5
01 Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui. 02 Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : 03 " Heureux les pauvres de cœur, car
Législatives: pourquoi les scores du RN ont-ils été sous-évalués par les sondages?
La parti d'extrême droite a obtenu le double d'élus par rapport à ce que les enquêtes lui prédisaient ces dernières semaines. Un score historique. Ce dimanche soir, et contre toute attente, l...
4 – s'aimer, se mettre au centre, c'est cultiver la fluidité, ne pas se figer dans une identité, reconnaître les variations d'humeur, les influences multiples, multiformes, repérer les coïncidences, provoquer les synchronicités, aller vers, au risque, au plaisir de se perdre ; aller vers, c'est s'ouvrir à la différence, à l'altérité, c'est en être modifié, bonifié, même quand ça rate, qu'on croit que c'est raté ; rater pour mieux rater propose Beckett
5 – aimer la vie, c'est l'aimer dans l'immédiateté des ressentis. Corps, esprit, âme, cœur, ventre, pieds, mains sont les organes de nos ressentis, incroyablement riches, subtils et qui n'attendent que notre écoute.
Être à l'écoute du corps, du pied gauche au réveil, du pied droit au coucher, être à l'écoute du ventre, de l'alchimie fumante et pétaradante qui y est à l'oeuvre, être à l'écoute du cœur au sens pascalien et pour son magnétisme aux 40000 neurones.
Enfants, nous avons été des praticiens sans connaissances de ces écoutes des ressentis. Puis est venu le temps des formatages, des programmes inconscients distillés par les parents puis des programmes scolaires à attraper des scolioses pour devenir aveugle, sourd et muet.
On est passé à la médiation par mots et concepts, à la déréalisation du réel.
Est fustigée la dictature de l'émotion par les réseaux sociaux.
Les fustigeurs ? Hommes des mots, de la rationalité, des raisons, devenus souvent insensibles, voire cyniques.
Que la multitude use des réseaux sociaux pour exprimer ses émotions, ses ressentis, primaires disent les fustigeurs, me semble un laboratoire pour un grand nettoyage émotionnel qui donnera ce qu'il donnera.
Je ne partage donc plus la négativité des jugements portés sur le narcissime à l'oeuvre dans les selfis, exprimé par les like sur les posts, même si personnellement, je limite ces usages.
Retrouver l'immédiateté des ressentis demande attention, intention et intuition.
Satisfaire mes 7 corps :
« Mon corps Physique me réclame du confort, de la douceur, de la tendresse, de la sensualité, de la sécurité, une alimentation moindre, plus saine et de l'exercice mesuré. Il aime que je sois attentif à son rythme biologique et à ses messages. Il aime quand je GOÛTE la vie, avec l'acuité de mes 5 sens.
Mon Corps Mental désire toujours plus de simplicité, d'autonomie, d'évidence, de pouvoir personnel et d'amplitude d'action. Je lui offre de la reconnaissance intérieure. Il sait ce qu'il veut : de la fluidité et rien d'autre.
Mon Corps Emotionnel me demande de la musique, de la lecture, que je lui propose des histoires enchantées, des contes, que je joue et que je crée en permanence avec ma vie.
Mon Corps Christique me réclame de l'Amour et désir l'offrir aux autres en retour. Il aime servir et partager sans rien attendre en retour, parce qu'il sait que donner est recevoir. Il apprécie particulièrement quand j'offre mes clefs de compréhension, quand je fais des trocs, quand la notion d'argent n'existe plus.
Mon Corps Ethérique cherche un dialogue énergétique permanent et harmonieux avec toutes les consciences et avec tous les règnes ... il adore "guérir", apaiser, ressentir le subtil vibratoire.
Mon Corps Astral se nourrit du discernement, de l'inspiration, de l'imagination, de visions et de la hauteur de vue sur mon expérience de vie, ou sur celle des personnes qui me sollicitent. Tel un voyageur de l'invisible, il est constamment sur le qui-vive, toujours prêt à aller chercher l'information au-delà du temps et de l'espace.
Mon Corps Causal me réclame de l' Art, du Sacré, de l'humour, du rêve, de la magie, la beauté mathématique invisible de la nature, des architectures et des lois de l' Univers. La règle est qu'il n'y en a plus. Ma pure liberté d'être est son délice.
Peu à peu, mes 7 corps sont passés aux commandes de ma vie. Je ne contrôle plus rien.
Il est définitivement terminé le temps de la demi-mesure ou de la négociation envers moi-même.
En retour, selon mes actes, mon attitude ou mes pensées, je reçois une claque ou une caresse.
J'apprends.
Je suis attentif à leurs moindres DESIRS.
Mon corps est mon maître intérieur.
Mon coeur vibre avec l'univers.
Je sais qu'un désir, une intention, une envie est toujours un APPÂT envoyé par l' UNIVERS.
UNE LECON se trouve dans le CHEMIN qui mène au DESIR. »
by Jacky Le Faucheur relayé par Nathalie Froment sur une page de Thierry Zalic
cahier des futurs désirés, un travail d'intelligence collective pour et avec Corsavy / la beauté à Collioure, racines et rocher, le peuple y est
6 – La gratitude permet de dire merci à ce qu'on vient de vivre, de prendre conscience de ce vécu : rien ne nous est dû, tout nous est donné, l'abondance est en nous, autour de nous, dans un regard, un sourire, une poignée de mains, une caresse.
L'abondance s'offre sans demande de résultats, sans attente de résultats, sans prières pour obtenir.
L'abondance dont je parle se moque de la sècheresse. La beauté est partout présente à qui veut la recevoir. L'amour est à l'oeuvre dans toute germination, toute éclosion, dans tout chant d'oiseau, tout croassement de noir corbeau, dans tout vol de papillon, dans toute poussée de sève, dans toute montée de désir où le fantasme joue sa partition en lien avec l'impossible coïncidence-fusion avec l'autre, jamais aimé tel qu'il est puisque mystère et opacité.
7 – la beauté (et la beauté de la laideur, du monstrueux) offerte par la nature, la beauté créée par l'homme, la beauté donc est aussi une puissance ; elle a des effets ; il suffit de voir un coucher de soleil sur l'Atlantique, d'entendre les applaudissements au moment de la disparition du disque. En Méditerranée, on n'applaudit pas, il y a dans la Méditerranée des milliiers de migrants noyés.
8 – aimer la vie, c'est la vivre comme miracle pour notre irruption dans le monde, comme mystère pour notre sortie du monde.
Aucun savoir, aucune théorie de quelque science que ce soit ne rendront compte de ce miracle de la naissance, de ce mystère de la mort. On peut donc allègrement s'émanciper de l’influence des chercheurs, des experts.
Tout au plus, les connaissances scientifiques confirmeront l'évidence qu'à n'importe quel moment du chemin de connaissance, on ne sait rien selon le paradoxe que ce que l'on sait augmente le champ de ce que l'on ne sait pas.
Il n'y a pas de savoir ultime.
Éventuellement, les connaissances scientifiques consolideront notre curiosité et notre émerveillement.
9 – aimer la vie avec gratitude, c'est prendre conscience que ce qui nous entoure est miroirs, que dans ces miroirs c'est toujours une partie de moi que je projette, que je perçois.
La tendance dominante est de prendre ces reflets pour des réalités, autrement dit ce que je n'aime pas ou que j'aime chez l'autre est objectivé et je ne perçois pas que c'est une partie de moi que je n'aime pas ou que j'aime.
Si on a conscience que c'est notre regard, les mots qu'on emploie qui créent ce que l'on croit réel, extérieur, alors l'autre n'est jamais un ennemi, on n'a aucun ressentiment à son égard, on ne le jalouse pas, on ne lui veut aucun mal, aucun bien non plus.
J'ai mis longtemps à admettre que je n'ai pas à sauver l'autre, que je ne dois rien lui proposer quand il m'expose ses problèmes. Seulement l'écouter avec bienveillance, compassion. Vouloir aider, sauver, c'est en croyant donner, en donnant, demander un retour, généralement d'amour.
Cela vaut me semble-t-il pour ce que l'on cherche à entreprendre pour résoudre les maux de la société, pour soigner les plaies de la planète.
20 – le féminin ayant été maltraité pendant des siècles (l'inquisition a brûlé des millions de soricères), il faut le résusciter, le remettre debout. Voici quelques indications tirées de Emmanuel Tala formation : « Le féminin sacré est tout ce qui est liée à l'intuition, la contemplation, l'empathie, la solitude, la douceur, l'introspection et l'intuition.
15 – Aller et venir / Laisser le poids dans le fauteuil
Laisse le poids dans le fauteuil
S’il te plaît
s’il te plaît
s’il te plaît
là,
enfonce-toi,
laisse tes épaules emplir le dossier du fauteuil, emplir les coussins.
Laisse tes fesses pénétrer le tissu.
Laisse tes bras épouser le bras de ton siège… s’il a des bras…
Tu as pris ta respiration comme on prend un enfant contre soi, puis tu as repoussé cette respiration comme tu l’aurais repoussée sur une balançoire,
et maintenant elle revient… puis repart… et revient…
Par ses deux temps, aller, et venir, s’emplir, puis se vider… elle vient, et elle va…
Tu t’enfonces, ton poids s’enfonce. Ce qui va de l’autre côté y va, et revient… Au moment où le souffle te quitte, éprouve entièrement qu’il te quitte.
Et quand il revient, éprouve entièrement qu’il revient.
Tu es ni triste ni soulagé, tu es dans le va-et-vient, tu es soulagé sans même te le dire, tu t’es retrouvé au contact de toi-même par le va-et-vient.
Un nouveau contact.
Et ça va, et ça vient, en rythme des marées, et ça nettoie ce qui avait besoin d’être nettoyé.
Là…
tu retrouves le contact, autant quand ça va, que quand ça vient.
Là… tu es là.
Les déchets partent avec la marée, et tu retrouves le contact.
Le poids s’évacue par tes fesses,
il s’évacue par tes pieds, il s’évacue par tes oreilles.
Tu ne fais rien. Une neige chaude tombe sur toi, une neige de chaleur, ou une brume, une brume claire, à moins qu’une fée t’enveloppe, te lange.
C’est bizarre.
Les images se succèdent, différentes, toujours soyeuses.
Tu entres dans l’œuf en même temps que tu en sors.
Tu vas-et-viens en entrant et sortant de l’œuf, sans même entrer ni sortir. Tu es dans la frontière du va-et-vient, dans l’oxymore des grammairiens qui t’introduit à la suspension active et dynamique.
Tu es dans le rythme immobile de la marée vivante, dans son souffle va-et-venant qui te recouvre de l’intérieur comme un linge doux, qui te caresse les lèvres, un éternel instant.
Thierry Zalic Extrait de Hypnose quantique 3 : La Joie
des images, des photos, des montages sont souvent des déclencheurs d'envies, de désirs, de rêves, d'énergies, de vibrations ; les mots et concepts n'ont pas ces pouvoirs
21 – un billet d'Alain Cadéo : Légèreté
Si il y a une chose que nous avons bien oublié, c’est de se laisser porter, par les vents, les idées, un tourbillon d’instants vivants. Nous avons tant voulu tout contrôler et tout nous a échappé. C’est bien fait ! Un crétin prévoyant ne vaudra jamais un idiot insouciant. Alors évidemment, vous me direz: « Oui, l’insouciance c’est bien joli, mais il faut tout de même assurer ses arrières ! » Quelle vilaine expression ! Car à trop protéger son cul, de plomb, d’or ou de barbelés, on finit par couler, s’enliser, bardé de certitudes. Non, rien ne vaut d’être léger comme un sentier de plumes, sans calcul ni arrière pensée, car si la joie existe c’est devant, avec l’œil rond de l’innocent.
« si les anges volent, c'est parce qu'ils se prennent eux-mêmes à la légère »
G.K. Chesterton
Covid : comment l'irrationalité s'est emparée de nos sociétés
Face au covid, il existe un dilemme fondamental entre liberté et santé, entre la sévérité des restrictions et le nombre de vies sauvées. Le rôle des pouvoirs publics est de trouver le bon co...
Texte de Samuel Fitoussi sur les biais cognitifs appliqués à la gestion de la covid ou comment les dirigeants dirigent une société paranoïaque sous hypnose collective, eux-mêmes, hypnotisés
Imbécilisation de l'espèce, le passage à l'Idiocène | FranceSoir
CHRONIQUE - Entre toutes les menaces existentielles, il en est une absente de tous les agendas. Et pourtant elle détermine le futur de notre espèce. Il s'agit du déclin global du coefficient ...
https://www.francesoir.fr/societe-sante/imbecilisation-de-l-espece-le-passage-l-idiocene
la crétinisation de masse est en marche, en haut, en bas, au milieu, aux extrêmes
" Courir derrière des besoins illimités est une impasse écologique et existentielle "
Cofondateur du Mouvement français pour un revenu de base, Solenne Vaulot Morel soulève la question des liens entre les formes contemporaines du travail, orienté vers la production sans limites, ...
▷ Picasso : la recette du bonheur - Créateur ✵ Paix intérieure
ll➤ Découvrez la vie et le parcours de Picasso ☆ Artiste insolite et audacieux, entre deux peintures, il nous partage sa RECETTE du BONHEUR.
https://createur-recherche-paix-interieure.com/recette-du-bonheur-picasso/
peut-être écrite par Picasso, une belle recette du bonheur pouvant servir au groupe Construisons notre bonheur, basé à Solliès dans le Var
l'amour de la vie, offert en pdf, 24 pages, 25 articles, oeuvre en partie plurielle; les emprunts sont indiqués
lettres ouvertes à Mona Chollet et à Edgar Morin
cher instant je te vois, je te vis, je t'entends et j'apprends à conjuguer je même, je t'aime, je sème, je m'aime
courte lettre ouverte à Mona Chollet
chère madame,
j'ai sauté sur votre livre à cause de son titre que j'ai interprété selon mon miroir intérieur
j'ai connu un amour inouï de 46 ans avec l'épousée, passée il y a onze ans déjà
impossible de reconnaître ce vécu, deux vécus avec hauts et bas, mais d'amour vif, vivifiant, vivifié, partagé, discuté, fortifié, dans votre livre
si l'épousée, alors jeune fille, avait lu votre livre, c'est bardée de méfiance qu'elle m'aurait approché
(oh que voilà un mâle dominant qui va me croquer, m'exploiter ; elle aurait lancé le mouvement #balance ton génie !, à dire à l'épouse de Dostoiëvski, à celle de Tolstoï)
et l'aveu n'aurait pu jaillir : je pense à vous autrement qu'à un professeur,
aujourd'hui les délateurs diraient un pédophile, hier, ils disaient un détournement de mineure (Gabrielle en est morte par suicide, j'ai été accueilli par la famille;
j'ai beaucoup accompagné l'histoire de Gabrielle et de Christian, voir sur ce blog les 6 pages qui y sont consacrées)
déclaration d'amour inconditionnel auquel elle s'est tenu
aveu auquel je n'ai pas répondu : et moi, je ne pense à vous que comme élève
d'avoir été incapable de répondre, ouvrait la voie à une rencontre, à un amour partagé, inégalitaire certes, en construction permanente parce que nous avons fait choix de l'installer dans le temps
(s'aimer au dernier jour comme au premier jour, un effet lune de miel, lire ou écouter Bruce Lipton, engendrant un effet de vie comme ça arrive parfois avec une oeuvre d'art, pour la vie; voir la théorie étayée sur l'effet de vie de Münch Marc-Mathieu), reposant sur confiance et fidélité, une dimension sacrée confirmée à l'église alors que nous nous déclarions athées
en tendant votre miroir intérieur vers le chaos, vous avez trouvé le chaos d'où la tâche infinie de déconstruction quasi-guerrière du mâle dominant, du patriarcat, émasculation qui ne favorisera à mon humble avis d'incompétent, d'aucune façon, l'émergence de nouveaux hommes développant leur féminin sacré (késako ?) ni l'émergence de nouvelles femmes, insoumises aux diktats politiques et culturels d'une société capitaliste de l'hubris machiste, du narcissisme de chacun et chacune, développant leur masculin sacré (késako ?),
nouvelles femmes initiatrices, nouveaux hommes à l'écoute
pouvant réellement réinventer l'amour qui ne peut-être qu'une reprise, à mon humble avis d'incompétent, du projet d'amour courtois
(lire ou écouter Catherine Millot, la logique et l'amour),
https://youtu.be/dhfNFOzgPgc?si=oIgjVn_g4Jjw14kj
jouant sur l'échelle des 10 degrès de l'amour, de porneia à agapé
si vous aviez tendu votre miroir intérieur vers la lumière et la beauté, vous seriez peut-être tombée sur des lettres écrites en 1903 par Rainer Maria Rilke, autrement plus inspirantes pour moi dans ma vie de tous les jours que toutes ces enquêtes, romans, BD, témoignages de la woke et de la cancel culture venues du pays le plus prédateur et le plus guerrier au monde
ou déclarations des people de France et d'ailleurs (Bertrand Cantat, Vincent Cassel...)
vous auriez aussi découvert de magnifiques portraits de femmes et d'hommes
tourmentés chez Dostoïevski
et bons ou les deux chez Tolstoï
pour moi, vous vous êtes trompée d'aire géographique et culturelle
(j'ai évité de réagir épidermiquement, plutôt vous accueillir comme témoin de ce qui agite sexes, coeurs et têtes-arrière-têtes de la plupart des gens)
merci de m'avoir permis de faire un peu le point sur ma sexualité vieillissante sans viagra et ma pratique du désir et de l'amour
inconditionnel, l'amour-agapé me semble être un sentiment mais aussi une force créatrice, à l'oeuvre dans l'univers, créant sans jugement, détruisant sans jugement; ce que décrit fort bien la prière du coeur dite de la philocalie, dans les Récits d'un pèlerin russe (késako ?)
à la dualité qui voit la paille dans l'autre œil pour ne pas voir la poutre dans le sien, je choisis l'unité des contraires ou plus justement la complémentarité des contraires travaillant à s'ajuster
dans la mesure où vous vous mettez aussi en jeu en parlant de vos amours, de vos fantasmes, je vous invite à changer votre regard, de passer d'Histoire d'O à Emmanuelle,
(j'ai eu une magnifique correspondance avec celle qui a chanté l'amour hybride, rose, heureux, risqué, sans péché originel ni jugement dernier; lire Bonheur 2)
oui, vous avez raison, nous devenons ce que nous lisons et disons, sans même nous en rendre compte souvent, nous devenons ce que nous dénonçons en toute méconnaissance de causes et d'effets, persuadés de détenir la vérité
d'où ces conseils de lecture: Jacqueline Kellen (L'éternel masculin : traité de chevalerie à l'usage des hommes d'aujourd'hui; Aimer d'amitié : comment l'amitié enseigne à aimer), Odile Grande (femmes qui se réinventent), Lydie Bader (le couple conscient)
aux mâles, je dirai regardez moins dans votre sleep, centrés sur votre nombril en quête d'avoirs sonnants et trébuchants (aux sens propre et figuré)
aux femmes, je dirai regardez moins dans votre miroir, cherchez à être plus qu'à paraître (selon le principe de la complémentarité des contraires, je serai plus paraître, masquillée à 18 ans et plus soi s'aime/sème à 60 ans)
à 81 ans passés, veuf depuis 11 ans, parange d'un fils depuis 20 ans, je me suis risqué à une nouvelle histoire d'amour que je reçois comme l'occasion d'aller avec l'autre à une forme élevée dans l'échelle de l'amour, d'eros à charis
gratitude pour cette chance, merci à la d'âme
dernière remarque : j'ai apprécié votre évocation de Serge et Lula Rezvani qu'avec l'épousée, nous avons rencontré à La Béate dans les Maures, le 2 août 2001, 45 jours avant la perte du fils (le récit en est fait dans Et ton livre d'éternité ?, à paraître le 14 février 2022)
L'amour en danger : Noémie Halioua brise le silence dans son dernier essai . #politique #féminisme
L'affaire Sarah Halimi : https://youtu.be/JrDEKXVaSqw?si=Xv_tWAyAxUbhNZDd Sarcelles : https://youtu.be/Ikby-ETf5Es?si=SnkA8MezlmttrA0h Abonnez-vous afin d'acceder à des contenus exclusifs : ...
essai de 2024
[Livre] Contre les " staliniennes à jupons ", un appel à sauver l'amour - Boulevard Voltaire
Noémie Halioua appelle à résister contre le nouveau puritanisme des féministes.
https://www.bvoltaire.fr/livre-contre-les-staliniennes-a-jupons-un-appel-a-sauver-lamour/
Catherine Millot - La logique et l'amour
Catherine Millot vous présente son ouvrage "La logique et l'amour et autres textes" aux éditions nouvelles Cécile Defaut ...
reprise selon Lacan du projet d'amour courtois / l'amour ce serait quand le rapport sexuel cesse de ne pas s'écrire mais on veut qu'il ne cesse pas de ne pas s'écrire, passer de la contingence à la nécessité...; on peut aller plus loin encore, voir dans l'amour, la puissance cosmique d'émergence et de disparition et tenter de vivre dans cette dimension cosmique-mystique
Emmanuelle, nous et moi (nos émois)/J.C.Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
C'est le 4 juin 1968 que j'ai osé aborder Emmanuelle. 68. Paris. Quartier latin. L'imagination au pouvoir. Retrouvée la force des mots-tocsin. Du vent, semble-t-il, des pétales tombés sous les ...
on devient les rencontres qu'on fait; quels usages voulons-nous l'un de l'autre, l'un avec l'autre, l'un contre l'autre ? la libido peut-on l'accompagner, en faire source créatrice
Gabrielle Russier / Mourir d'aimer - Blog de Jean-Claude Grosse
Hier 26 juillet 2020, Le Monde a commencé la publication d'une enquête en 6 volets menée par Pascale Robert-Diard et Joseph Beauregard. Heureux que le projet que m'avait évoqué Joseph Beaurega...
une des 6 pages sur l'"affaire", visibles dans la colonne de droite du blog
poème sonore, Dans le sillage de Baïkala, dit sur une vidéo d'instants vécus en Avignon, à La Seyne, à La Ciotat, le poète derrière la caméra regardant quoi ...
5' d'un testament amoureux écrit en 2010
deux photos de spectacles Le Jubilé de Tchekhov avec Frédéric Andrau, Valérie Marinèse, Jeanne Mathis, créé en 1995 par Cyril Grosse, parti à 30 ans le 19 septembre 2001, La Forêt d'Ostrovsky, créée en 1999
Retour sur internet
après une semaine sans ordi, du 11 au 18 janvier,
le retour à quoi ?
pendant la semaine sans ordi, 4 livres lus :
Mona Chollet (réinventer l'amour),
Edgar Morin (leçons d'un siècle de vie),
Jean-Yves Leloup (à l'écoute de notre maître intérieur),
Alexis Jenni (parmi les arbres),
la relecture passionnante des lettres de Rilke à un jeune poète
(1903, il y a des pages d'une actualité et d'une acuité inouïes;
gentes dames déchaînées, tirez-en profit
et vous mâles dominants, pensez moins à votre sleep)
depuis le 18, fin de matinée, actualisation de ma page FB
(annonce de la soirée Germain Nouveau du 28 janvier, 19 H, aux Comoni)
18, soirée impromptue, on se retrouve à 5 au bar de Dardennes pour un café-culture horizontal sur vérité et réalité, personne, on s'est trompé de date (18 février et non 18 janvier);
alors direction le Haut-Ray, lentilles aux saucisses ou l'inverse + riz, pommes à la cannelle et surtout échanges,
- l'amour, la tendresse (un ange passe, je monte sur l'échelle de porneia à agapé mais ne me souviens plus de l'échelon où je me suis arrêté)
- politiques (ce qui semble en marche c'est le projet et la réalité de tout pouvoir - capitaliste, capitalo-communiste, bureaucratique, technocratique, médiocratique - de contrôler au plus serré sa population pour le bien-être des plus riches, même au prix de l'effondrement et de la disparition de l'espèce, les pseudo-démocraties suivant ce mouvement mondial),
- artistiques et culturels (le monde de la culture ne se pose pas de question sur le deux poids, deux mesures en cours, pass pour la culture, pas pass pour le commerce; ça dit beaucoup sur l'aveuglement du monde culturel; en paiera-t-il le prix ?),
- lecture d'un superbe texte d'Isaac sur la mort de son père; texte qui m'a fait penser à celui du fils d'Alexandre Jodorowski
- des souvenirs sur Cyril Grosse avec Jeanne, Ivan et Michelle qui l'ont bien connu
« Qu’il soit entendu que je ne donne de leçons à personne. J’essaie de tirer les leçons d’une expérience séculaire et séculière de vie, et je souhaite qu’elles soient utiles à chacun, non seulement pour s’interroger sur sa propre vie, mais aussi pour trouver sa propre Voie. » E.M. À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine. Leçons d’un siècle de vie est une invitation à la lucidité et à la vigilance.
courte lettre ouverte à Edgar Morin
cher Edgar,
je vous lis depuis longtemps
à votre démarche que j'apprécie, humaniste, il manque selon moi, une dimension, la pratique de l'éveil spirituel
vous vous posez les questions de Kant : Que puis-je savoir ? Que puis-je espérer ? Qu'est-ce que l'homme ?
D'entrée, vous vous limitez
avant de se demander que puis-je savoir ?
peut-être se demander puis-je savoir ?
De la science, on passe à la métaphysique
plus de preuves toujours provisoires (vérité inatteignable, seulement prouver que ce n'est pas faux
d'où pour moi, nécessité de se méfier de la science, de la techno-science, de la contrôler (science sans conscience n'est que ruine de l'âme,
conscience et âme, termes inaudibles par une société matérailiste, consumériste, quasi-nihiliste)
seulement des arguments, ne valant que pour ceux qui en sont convaincus
d'où le cheminement d'un séculaire comme vous, Marcel Conche dont je suis le cheminement depuis 1967
et dont je me suis aperçu fin 2020 qu'il avait été l'écran derrière lequel je me planquais pour éviter l'appel de l'infini vivant, aimant, de l'éternité embrassant notre conception du temps, passé-présent-futur, de la Vie créatrice, sans jugement et destructrice, sans jugement
votre humanisme, votre anthropomorphisme (une version de l'homme est la mesure de toutes choses, Protagoras) donnent des leçons pratiques plus englobantes, plus complexes que les mesures des experts, que les décisions des acteurs politiques et économiques mais on reste dans une approche humaine, trop humaine, empêchant d'accéder aux 10 échelons de la conscience (de la conscience matricielle à la conscience apophatique) comme aux 10 échelons de l'amour (de porneia à agapé)
je vous renvoie à l'enseignement de Jean-Yves Leloup
Qui est mon maître ? À l'écoute de notre maître intérieur (Presses du Châtelet, août 2021)
je n'en rendrai pas compte car il s'agit de pratique personnelle, intime et parfois en groupe réel ou virtuel mais je donne des liens
Qui oriente mes désirs, mes pensées ? À qui puis-je accorder ma confiance ou ma foi ? Qui a autorité sur moi ? Lorsqu’il vient à notre rencontre dans les moments où nous sommes troublés ou perdus, notre maître intérieur nous lie à la Présence Intérieure qui nous ramène au coeur de notre existence. Afin de nous guider sur le chemin, Jean-Yves Leloup fait appel aux recherches de la psychologie contemporaine comme à l’intuition poétique, particulièrement celle de Rainer Maria Rilke, dont il relit de façon éclairante les Lettres à un jeune poète. Évoquant la présence des anges au sein des grandes traditions spirituelles, ainsi que dans les Dialogues avec l’ange transmis par Gitta Mallasz, il nous incite à écouter avec attention cette Voix qui nous parle, nous enseigne, nous guide… au plus inti
#251 Jean-Yves Leloup : Qui est le Maître intérieur ?
Anne Ghesquière reçoit dans Métamorphose Jean-Yves Leloup, écrivain, prêtre orthodoxe, thérapeute, philosophe, théologien, auteur de de plus de 70 ouvrages s...
le dernier livre que j'ai lu; découvrons les 10 échelons de l'amour, de porneia à agapé et les 10 échelons de la conscience, de la conscience matricielle à la conscience apophatique
#228 Jean-Yves Leloup : Fortifier nos racines, déployer nos ailes !
Anne Ghesquière reçoit dans Métamorphose Jean-Yves Leloup, grande figure actuelle de la spiritualité, écrivain, philosophe, théologien, auteur de très nombre...
un livre à deux donnant une vision d'ensemble des propositions et pratiques de Jean-Yves Leloup
Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova - Les Cahiers de l'Égaré
premier papier du philosophe Yvon Quiniou sur Et ton livre d'éternité ? L'auteur de ce livre d'éternité fut le jouet pendant 80 ans de la commerie. Je-Moi-Lui faisait comme tout le monde. Porte...
https://cahiersegare.over-blog.com/2021/07/alors-ton-livre-d-eternite-tu-le-rends-quand.html
un livre pour Mona Chollet quand elle aura 70 ans (cela dit sans animosité quelconque, ce n'est qu'à 80 ans que j'ai vécu une métamorphose vitale)
Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova
Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova
format 16 X 24, à paraître le 14 février 2022
666 pages dont 6 en quadrichromie
ISBN 978-2-35502-130-5 / PVP 28 € / poids : 1107 gr
Licence Creative Commons
L’écrivain / Jean-Claude Grosse
hiérosolymitain d'Avers sur les eaux / d’Avers sous les eaux depuis le Déluge / et de Corps Ça Vit /
et / Vita Nova
Les Cahiers de l’Égaré 669 route du Colombier 83200 Le Revest-les-Eaux
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le 14 février 2022
« Je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme
une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience,
phrase semée de virgules, mais nulle part coupée par des points. »
Henri Bergson, L'énergie spirituelle, (in Oeuvres, édition du centenaire, Paris, P.U.F., 1963, p.858)
« Les vies que nous n’avons pas vécues, les êtres que nous n’avons pas aimés, les livres que nous n’avons pas lus ou écrits, ne sont pas absents de nos existences. Ils ne cessent au contraire de les hanter, avec d’autant plus de force que, loin d’être de simples songes comme le croient les esprits rationalistes, ils disposent d’une forme de réalité, dont la douceur ou la violence nous submerge dans les heures douloureuses où nous traverse la pensée de tout ce que nous aurions pu devenir. »
Pierre Bayard, Il existe d’autres mondes, (Les Éditions de Minuit, 2014)
en exergue de D’autres mondes de Frédéric Sonntag, Éditions théâtrales, avril 2021
en lien avec L’hypothèse du Tout et La Révolte des ressentants de Leafar Izen
Mise en gar_e
Καταστροφή / catastrophe
(définition trouvée dans les ruines de Pompéi par Pascal Quignard et rapportée dans Le sexe et l'effroi, p.79 ap. J.C., AD 79)
Καταστροφή / catastrophe est la rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources
(définition transportée vers Mars par la navette Atlantis 2 financée par Élan Muské de Space-XXL et propulsée avec les dernières gouttes de combustible fossile après la catastrophe provoquée par la rencontre probable mais imprévue entre une plaque continentale et une plaque océanique coupant une moitié de la Terre en deux, laissant le magma à 1200° s’épandre en lave à la surface des deux moitiés de la moitié de
Terre cherchant à se réconcilier avec l’autre moitié)
Les derniers jours de l'humanité
Au secours, les tués ! Assistez-moi, que je ne sois pas obligé de vivre parmi ces hommes qui ont ordonné que des cœurs cessent de battre ! Revenez ! Demandez-leur ce qu’ils ont fait de vous ! Ce qu’ils ont fait quand vous souffriez par leur faute avant de mourir par leur faute ! Cadavres en armes, formez les rangs et hantez leur sommeil. Ce n’est pas votre mort – c’est votre vie que je veux venger sur ceux qui vous l’ont infligée ! J’ai dessiné les ombres qu’ils sont et je les ai dépecés de leur chair ! Mais les pensées nées de leur bêtise, les sentiments nés de leur malignité, je les ai affublés de corps ! Si on avait conservé les voix de cette époque, la vérité extérieure aurait démenti la vérité intérieure, et l’oreille n’aurait reconnu ni l’une ni l’autre. J’ai sauvegardé la substance et mon oreille a découvert la résonance des actes, mon œil le geste des discours, et ma voix, chaque fois qu’elle citait, a retenu la note fondamentale, jusqu’à la fin des jours.
Écrite entre 1915 et 1919, cette pièce action éclatée en centaines de tableaux et une foule de personnages sans héros.
L’auteur Karl Kraus fut poursuivi pour pacifisme quelques mois avant la fin de la guerre. Pourtant, les faits mis en scène ici se sont réellement produits ; les conversations les plus invraisemblables ont été tenues mot pour mot ; les inventions les plus criardes sont des citations ; la chronique a reçu une bouche, de grandes phrases sont plantées sur deux jambes – et bien des hommes n’en ont plus qu’une…
Devant la porte
Un homme rentre en Allemagne. Mille jours durant, il a attendu dans le froid. Et après avoir attendu mille nuits dans le froid, il peut enfin rentrer chez lui. Et la vie qui l’attend ressemble à un film hallucinant. Il doit se pincer, ne sachant pas s’il rêve. Il s’aperçoit alors qu’il y a des gens qui vivent la même chose que lui. Il se rend compte que c’est un film ordinaire. L’histoire d’un homme qui rentre en Allemagne, comme tant d’autres. Tous ces gens qui reviennent chez eux sans pourtant rentrer car ils ne savent plus où aller. Chez eux, c’est dehors, devant la porte. Leur Allemagne, elle est là dehors, dans la nuit, dans la pluie, dans la rue. Voilà leur Allemagne !
Né à Hambourg en 1921, envoyé sur le front russe en 1941. Il en revient blessé et malade et passe la guerre entre l’hôpital, le front, et la prison, pour automutilation et activités subversives.
En janvier 1947, il écrit en une semaine la pièce qui fait de lui le premier écrivain célèbre de l’après-guerre allemande et, avec Heinrich Böll, l’un des représentants majeurs de la littérature des ruines : Dehors devant la porte, le récit du retour de Beckmann, simple soldat dont le foyer n’existe plus.
Beckmann a plongé dans le fleuve pour mettre fin à ses jours. À l'Elbe qui désire savoir ce à quoi il aspire, il répond : Pioncer. Là-haut, à la surface, je ne tiens plus. Je ne supporte plus. C'est pioncer que je veux. Etre mort, toute la vie. Et pioncer. Enfin pioncer en paix. Pioncer dix mille nuits d'affilée.
Mais l'Elbe lui répond résolument qu'il ne peut rester : Commence par vivre. Commence par vivre.
Wolfgang Borchert meurt le 20 novembre 1947, la veille de la première de sa pièce, à 26 ans.
FOCUS AUTEUR #9 JEAN-CLAUDE GROSSE
LE PORTRAIT HEBDO DES AUTEURS eat (Ecrivains Associés du Théâtre). On connaît JEAN-CLAUDE GROSSE comme éditeur des Cahiers de l'Égaré (depuis 1988), président de la filiale eat-méditerran...
en 5'44, un portrait d'auteur; le paradoxe de ce portrait c'est que l'auteur critique les gens atteints de "commerie", qui font comme et effet-miroir, son journal lui révèle comme il a fait "comme", un praticien de longue durée de la "commerie"
paradoxe, le sommaire du Livre d'éternité, traversée dantesque en 6 livres des enfers anciens et modernes, se trouve en fin de livre; voici donc un livre finissant par son commencement
Sommaire
Les derniers jours de l'humanité
Dehors devant la porte
Livre I – au temps de l'apocalypse joyeuse / autant en emporte le vent de chernobylhome / autant en brasse l'océan de foukirira /
au temps du CAC 40 – COP 21 = COVID 19
1 – les migrerrants
2 – les marrantschiants
3 – 15 août 1971
4 – poison du 1° avril 2020 / le monologue du virus
5 – le temps du confinement
6 – admis aux soins intensifs
7 – le jour d'après
8 – sortie progressive du confinement
9 – contribution au jour d'après / nature et culture
10 – 9 juin 2021
Livre II – Romans polyphoniques de sa vie / Ça vit choisit ses romans et romances
1 – La question (Question de vie et de mort)
2 – La déclaration inaugurale
3 – (Dés)apprentissage de la bêtise de la maîtrise
4 – La jeune fille de 16 ans
5 – Le jeune homme de 27 ans
6 – Grande Vie Cosmique / petite mort orgamisque / Intime / Extime
7 – La fabuleuse rencontre de Lola à La Béate, nid d'amour fusion de Serge et Lula
8 – Oui, je veux bien OUI
9 – Lola fille de joie
10 – Es-tu disponible ?
11 – 46 ans d'effet lune de miel
12 – 46 ans d'effet lune de miel (suite)
13 – Portrait de la femme aimée 40 ans après
14 – L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto
15 – L’Éternité d’une seconde Bleu Giotto (à suivre)
16 – Les déambulations d'un confiné
17 – Brouillon à la 1° personne
18 – où j'en suis à 80 ans passés
19 – un manuscrit inédit
20 – rêve d'une école de la vie
21 – s'ensauvager l'été
22 – L’adolescente devenue Femme-Fâme
23 – Vivre les saisons au féminin que tu sois femme ou homme
24 – Voir / Recevoir le regard soudain lavé
Livre III – Sa vie antérieure / Ça vit adesso et sempre hic et nunc
1 – Enfance /Adolescence (1940 - 1953)
2 – Enfant de troupe / Saint-Cyrien (1954 - 1962)
3 – Lieutenant dans l'Algérie indépendante (septembre 1962 - février 1964)
4 – Sociologie des lieux communs / Lacan (1964 – 1967)
5 – Mai 68
6 – Militant trotskiste-lambertiste (1969 - 1981)
7 – Les 4 Saisons d'Avers sous les eaux (1983 – 2004)
8 – Retraite (Jubilación) fin juin 1998 - ...
9 – Je suis Charlie / 11 janvier 2015
10 – Attentat du Bataclan / vendredi 13 novembre 2015
11 – Le temps des Gilets Jaunes (17 novembre 2018 – décembre 2019)
12 – Écrire le viol / Réflexions sur l'affaire Weinstein / Le Consentement /
13 – Bicentenaire de la mort de Napoléon /
Décapitation de Louis XVI /
Décapitation de Samuel Paty
14 – 150° anniversaire de la Commune
15 – Ses nouvelles convictions politiques
16 – 35 ans après Chernobylhome
17 - Cahier des futurs désirés pour Corps Ça Vit
18 - En attendant, je pleure
19 - Et puis après, j'ai souri
Livre IV – Baklany / Baïkal - Sillages / la Vie / l'Amour-Agapé
Le théâtre dans la vie / le théâtre et la vie / le théâtre dans le théâtre /
Dans le sillage de Baïkalal
Dans le sillage de Dasha K
Dans le sillage de Marilyn
Livre V – Pharmacon : Tu es Aimé Tu es mon Bien-Aimé
Livre VI – La naissance de Je Suis Vita Nova
Histoire de la vraie vie racontée par Samuel le barbier
le paradoxe de l’écriture du livre d’éternité est que remplir 666 pages en format 16 X 24 pour 81 ans de commerie vide totalement de son énergie,
le scripteur ;
un feu intérieur le consume, particulièrement agressif au niveau de la peau qui le dé-mange,
écorché vif
déquasmant = démasquant
ses écailles et peaux mortes ;
le scripteur ignore comment l’homme va ressortir
de ces vases communicants
de sa Vie à son Livre
de son Livre à sa Vie
VIDE ?
à moitié vide, à moitié plein,
oscillant de moitié en moitié sans retrouver l’UN
=
en langage des oiseaux
VIE D’EUX =
VIE 2
comme maladie = mal a dit comme soigné = soi nié comme guérir = gai rire
le livre d’éternité s’achève dans le rire pour passer à une vie étrange comme étrange = être ange
une histoire de la vraie vie / détours avant retour
le domaine Carabin à Caudeval Lambronne où Vita Nova a détourné son séjour de retour; de SCEA, le domaine devient une SAS et se transformera en éco-lieu agriculturel avec poterie, culture de céréales bio et fabrication de pain bio, élevage de moutons, danse, fabrication de papier à base de végétaux locaux, un grand potager bio...; un séjour dans un an permettra de se rendre compte des changements, avec moins d'animaux
le paradoxe de l’écriture d'un livre d’éternité est que remplir
800 pages en format 16 X 24 pour 80 ans de commerie
vide totalement de son énergie,
le scripteur ;
un feu intérieur le consume, particulièrement agressif
au niveau de la peau qui le dé-mange,
écorché vif
déquasmant = démasquant
ses écailles et peaux mortes ;
le scripteur ignore comment l'homme va ressortir
de ces vases communicants
de sa Vie à son Livre
de son Livre à sa Vie
VIDE ?
à moitié vide, à moitié plein,
oscillant de moitié en moitié
sans retrouver l'UN
=
en langage des oiseaux
VIE D'EUX
=
VIE 2
comme maladie = mal a dit
comme soigné = soi nié
comme guérir = gai rire
le livre d'éternité s'achève dans le rire
pour passer à une vie étrange
comme étrange = être ange
le texte ci-dessous semble inaugurer une nouvelle façon de rendre compte de l'amour de la vie (dans les deux sens, aimer la vie, être aimé par la Vie) ou comment après s'être dépouillé de ses vieilles peaux en écrivant pendant 9 mois (13 décembre 2020-13 septembre 2021), les 800 pages correspondant à 80 ans de commerie, on semble renaître (voir le focus auteur ci-dessous)
il y avait un grand flou pour ce retour d’été 2021
Cher Jean Claude,
Mon père est parti lundi 6 dernier à la suite d'un covid sévère. Il était au Liban, à Beyrouth et il n'a pas survécu malgré ses vaccins, malgré sa forme olympique, malgré un hôpital et des médecins compétents. Ma sœur qui était auprès de papa a procédé à son rapatriement et nous l'attendons en Corse dès que les autorités le permettent.
Nous sommes dévastées,
Emilie
Cours Ph. Borel | siteaixhumanitaire
Intitulé du cours: Le paradigme de l'Islam et les conflits au Moyen Orient Enseignant(s): Philippe Borel, Haut Fonctionnaire aux Nations Unies Type d'enseignement: Séminaire Semestre: 1er semestr...
Les secrets de l'olivier / Emilie Borel - Blog de Jean-Claude Grosse
un livre puissant, personnel et universel, un amour vibrant pour l'olivier; 3 expérimentations de papier à partir de feuilles d'olivier qui m'ont été communiquées par une amie suite à cet art...
https://les4saisons.over-blog.com/2021/05/les-secrets-de-l-olivier/emilie-borel.html
ou comment Emilie Borel et son mari Ivo sont devenus en moins de 10 ans, producteurs d'huile d'olive, seule huile d'olive française à être classée dans les 10 meilleures huiles d'olive du monde dans 7 concours internationaux, ce qui a valu à Emilie Borel d'être invité au 2° salon du savoir-faire français dans les jardins de l'Elysée, les 3 et 4 juillet 2021
Le 4 septembre 2021, vers 15 H, Lui-Je est allé spécialement à Céret, ville importante par les artistes qui y ont séjourné dans les années 1920-1940.
Il voulait recopier le poème L'olivier écrit par Manolo Hugué à Céret, en 1921 :
Je sais, enfin, pourquoi
arbre aimé de Minerve
tes rameaux s'entrelacent
autour des fronts superbes.
Sophocle s'en para,
Eurypide aussi.
Car au coup de vent
quand la rose frémit,
et les faibles roseaux
ont des murmures mystiques,
le souffle, dans tes branches,
prend des accents tragiques.
Ce poème accompagne une scupture en fer honorant Manolo Hugué et 32 artistes avant-gardistes passés par Céret. Ce monument est à côté d'une sculpture de Manolo Hugué : La catalane assise, dédiée au compositeur Deodat de Séverac.
Lui-Je fera parvenir ce poème à Émilie Borel.
(extrait du Livre d'éternité à paraître le 29 novembre 2021)
Partis en avion le 11 septembre 2001, pour toujours le 19 septembre - Blog de Jean-Claude Grosse
photos prises à Cuba pendant leur dernière semaine du 12 au 19 septembre 2001; photos exhumées et scannées 15 ans après; photos prises par Nadia qui a su nous retrouver et nous les communiquer...
https://les4saisons.over-blog.com/article-ils-sont-partis-le-11-septembre-2001-110337197.html
une voie possible de consolation, devenir l'épitaphier du disparu; ce port-folio des 50 gouaches réalisées à Cuba par Michel Bories alias Pof, inventeur du Pof-Art a été conçu 20 ans après sa disparition; merci à Gilbert Desclaux et Michel Gorsse; Le Peintre, roman inachevé trouvé dans l'ordinateur de Cyril Grosse, publié un an après sa disparition
Portrait du peintre Michel Bories
Michel Bories présenté par Alain Sabatier dans son casot à Saint-Jean Pla de Corts, près de Céret, avant une exposition à la galerie Thérèse Roussel de Perpi...
L'insolite traversée de Cyril Grosse
Réalisation d'un court documentaire d'archives photos et vidéos sur l'insolite traversée de Cyril Grosse (1971-2001). Au piano et au chant, Dasha Baskakova.
ce qui disparaît en premier, c'est la voix; beaucoup d'images restent; alors pensons à sauvegarder la voix
en attendant je pleure - Blog de Jean-Claude Grosse
dibujodos par Lucy Pereyra, artiste colombienne mardi 6 juillet, nous fûmes 3 dans un appartement de Saint-Denis, vers 21 H 30, à être cueilli par la présentation de sortie de résidence au Beg...
https://les4saisons.over-blog.com/2021/07/en-attendant-je-pleure.html
Katia Ponomareva et L'Ensemble À Nouveau cherchent depuis 8 ans déjà, la voie la réconciliant éventuellement avec la disparition d'abord de son frère, de son oncle puis de sa mère après avoir "bataillé" pour, après trois fausses couches, donner naissance (donner la vie = donner la mort au sens de un vivant est mortel) à ma petite fille de déjà 13 ans et plus grande que moi; je trouve le travail déjà réalisé de Katia, particulièrement puissant; les professionnels détournent le regard
L'ENSEMBLE A NOUVEAU Théâtre-ensemble itinérant professionnel, né en 2003 de la dissolution de L'Insolite Traversée....
voir le 1° trailer de en attendant, je pleure
FOCUS AUTEUR #9 JEAN-CLAUDE GROSSE
LE PORTRAIT HEBDO DES AUTEURS eat (Ecrivains Associés du Théâtre). On connaît JEAN-CLAUDE GROSSE comme éditeur des Cahiers de l'Égaré (depuis 1988), président de la filiale eat-méditerran...
en 5'44, un portrait d'auteur; le paradoxe de ce portrait c'est que l'auteur critique les gens atteints de "commerie", qui font comme et effet-miroir, son journal lui révèle comme il a fait "comme", un praticien de longue durée de la "commerie"
lac de Montbel / Chalabre la voie verte / Campagne sur Aude / la robe-peau réalisée par Aïdée Bernard, camigraphiste en papier végétal
À Beyrouth, un an après l'explosion, des plaies encore à vif | Portfolios | Mediapart
Le 4 août 2020, à 18 h 07, 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium explosent dans l'entrepôt n° 12 du port de Beyrouth. 214 morts et plus de 6 500 blessés sont à déplorer. Le photographe Nicolas ...
https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/beyrouth-un-apres-l-explosion-des-plaies-encore-vif
Liban : Beyrouth, l'enquête impossible - ARTE Reportage - Regarder le documentaire complet | ARTE
Les autorités avaient promis une enquête éclair, mais la version officielle ne satisfait personne : pour le gouvernement, la cargaison de nitrate d'ammonium serait entrée par erreur dans le por...
https://www.arte.tv/fr/videos/104054-000-A/liban-beyrouth-l-enquete-impossible/
La nature et la beauté / Marcel Conche
Pour le philosophe, la vérité est au bout d’un long chemin – de réflexions, de méditations, d’analyses. Mais il y a ce qui lui est offert dès qu’il ouvre sa fenêtre le matin : la nature et, avec la nature, la beauté – beauté du ciel et des paysages, des fleuves et des étangs, beauté de la nature elle-même en sa splendeur calme. La vérité est un point d’arrivée, la beauté est un point de départ, car la découverte des beautés du monde est sans fin.
La nature et la beauté
Marcel Conche
HD essais, Janvier 2020
Marcel Conche, âgé de 97 ans, aveugle d'un œil, diminué de l'autre œil, écrit presque chaque jour, à la main, à l'aide souvent d'une loupe mais aussi en sentant le tracé des lettres et leur succession. Il livre ses pages d'écriture à une amie lointaine qui les relit, les déchiffre et les tape à l'ordinateur. C'est elle qui lui a proposé ce service.
De quoi s'agit-il ? D'une discipline d'écrivain ? D'une hygiène intellectuelle ? D'une envie de poursuivre une œuvre très abondante ? D'un besoin de continuer à user de sa raison en vue de la vérité ? D'un désir de se souvenir, de se raconter, au fil des humeurs ?
Marcel Conche est conscient que son œuvre est derrière lui, que quelques livres resteront parce que ce sont des références, ses Fragments d'Héraclite traduits et commentés 1986, son Anaximandre 1991, son Parménide 1996, son Héraclite recomposé 2017. Viennent après, dans son jugement, son Lucrèce, son Épicure, ses 2 Montaigne. Il n'évoque pas sa propre philosophie dont Orientation philosophique 1974 et Présence de la Nature 2001 renvoient à ses deux métaphysiques.
Depuis quelques mois, après la série des Journal étrange (6 volumes) où déjà l'écrivain prenait le pas sur le philosophe, Marcel nous livre des essais de 1 à 3 pages dans l'esprit de Montaigne, « c'est moy que je peins » : Regain en août 2018, Regard(s) sur le passé en février 2019, La nature et nous en août 2019.
La nature et la beauté, aujourd'hui, février 2020. 82 essais pour ce livre comme pour le précédent.
Comme je ne manque pas de lire tout ce que je reçois de Marcel, je suis bien obligé de constater que reviennent les mêmes souvenirs, les mêmes personnes, les mêmes épisodes, les mêmes récits, les mêmes lieux, les mêmes rêves, les mêmes désirs, les mêmes regrets. Radote-t-il ? Se répète-t-il ? Non, il n'y a pas deux feuilles d'un arbre identiques. Il n'y a pas deux Marcel identiques d'un récit à l'autre qui semble lui ressembler. Ressemblance mais aussi dissemblance, le Marcel qui écrit étant dans deux états d'esprit différents à deux ou quelques jours d'intervalle. On n'est plus au niveau d'idées qui s'exposent, s'articulent, on est en présence d'un homme toujours le même et à chaque fois différent. Si on est sensible aux humeurs qui sous-tendent ces récits, toujours très courts, c'est comme si on était plongé dans le fleuve héraclitéen de la vie et que parfois, on ressorte la tête pour une bouffée d'air, pour un regard sur tel aspect autour de soi ou en soi, le cerisier en fleurs, la rivière dans laquelle il trempe ses pieds nus, une pluie de baisers. Sur le baiser, Marcel s'attarde. On pourrait tenter une phénoménologie du baiser chez Marcel. Deux êtres jeunes, une rencontre entre un beau jeune homme et une belle jeune fille, une attirance réciproque ou une audace venue soit du garçon, soit de la fille, des lèvres fraîches et douces qui se rencontrent, des langues qui se cherchent... En ce qui concerne Marcel, le non-baiser obtenu de Marie-Noëlle, celui obtenu de Claire, pas même un baiser sur la joue de la part d'Émilie... car un baiser entre une jeune femme et un vieil homme est inconcevable. On comprend qu'avec Marcel, on est loin des pratiques d'aujourd'hui, on appelle ça rouler des pelles. L'éducation sexuelle et sentimentale fort variable selon les époques, les sociétés, les milieux est déterminante dans nos rapports à l'autre ou même sexe (Marcel n'envisage pas cette 2° possibilité). Personnellement, je suis touché par l'extrême retenue de Marcel dans ces domaines.
Pour ma part, je prends un vif plaisir à lire ces courtes chroniques, livrant un homme dans sa réalité d'être changeant et constant car comme le dit Montaigne, se peignant, il peint non l'état mais le changement.
Je laisse à chacun des lecteurs le soin de vivre ses propres humeurs au contact des humeurs de Marcel, humeurs qui le mènent sur des chemins qui ne mènent nulle part comme il les affectionne. Aucune utilité à ces livres. Aucun apport au monde des idées. Des instants de vie d'hier revivifiés sur papier d'aujourd'hui avec l'humeur d'aujourd'hui. De la fugacité à tous les étages, passé, présent, futur.
Tentons tout de même de trouver une unité de pensée au travers de la fluidité de la sensibilité. Tout ce que crée la nature est beau et bon affirme-t-il car fait pour vivre (et mourir). Un mouton à 5 pattes ne serait pas viable. Un crocodile qui ne ferait pas crac ne survivrait pas, il serait croqué. La beauté de chaque être fait partie intégrante de lui, structure, forme, fonction, symétrie, harmonie. Ce n'est pas une qualité surajoutée ni une qualité en lien avec le regard de l'observateur. L'observateur peut évidemment savourer, apprécier cette beauté, s'en émerveiller, à condition d'être dans la contemplation, sans visée utilitariste, genre chasseur, pêcheur, paysan. Cette beauté émerveillante ne peut être appréciée que par l'homme, être pensant, pensant et accueillant dans l'Ouvert. Les animaux, les végétaux sont dans leur monde, fermé, leur umwelt. Ces mondes ne communiquent pas entre eux. Cette incommunicabilité des mondes va jusqu'au monde singulier de chaque animal. Il y a le monde de l'araignée qui n'est pas celui du serpent. Il y a le monde arachnéen de cette araignée, son for intérieur, inaccessible à telle autre araignée et à l'observateur. Devant cette impossibilité de comprendre ces mondes, l'attitude juste, humaine est la bienveillance. On sort délicatement l'araignée qui s'est nichée dans un coin. La bienveillance intègre le respect de la vie. Marcel détestait le boucher venant égorger le cochon dont les cris le faisaient pleurer ou garde un très mauvais souvenir de l'anguille jetée vivante dans l'eau bouillante et dont les cris, les pleurs, la douleur étaient poignantes pour lui, pas pour son père, pêcheur ni pour sa tante, cuisinière.
Cette vision des mondes animaux et végétaux correspond-elle à ce que la science nous décrit aujourd'hui, des arbres en particulier, des échanges souterrains et aériens entre eux, même espèce ou espèces différentes. Je suis porté à croire qu'il y a des inter-relations, des inter-connections, des échanges complexes, subtils entre les mondes soi-disant fermés. Le monde végétal, tel que décrit par Emanuel Coccia, m'en semble la preuve, monde profondément lié au soleil (héliotropie nourricière) et à la terre comme sous-sol (également nourricier). La pollinisation est de ce point de vue, un phénomène de toute beauté et de toute nécessité (de transfert, de transport, de transformation). L'écologie met l'accent sur les connexions, les liens, les inter-actions en chaîne, chaînes alimentaires de prédation et dévoration, chaînes de coopération; la notion d'éco-système met en évidence que chaque élément dépend des autres, agit sur les autres. Je pense donc que la vision des mondes proposée par Marcel ne correspond plus à ce que nous apprend la science et que savaient déjà les permaculteurs, apiculteurs et autres praticiens respectueux et connaisseurs empiriques du fonctionnement de l'environnement. Aujourd'hui, on a pris conscience des dégâts provoqués par l'activité humaine industrielle sur l'environnement (océans, eaux terrestres, air, sous-sols, climat... avec les risques d'effondrement, de collapse, d'ailleurs en cours). Et ce que la collapsologie montre, c'est l'effet domino, enchaînement des effets provoqués par l'hubris masculin.
La beauté contemplée par Marcel, du cerisier, de la rivière, des différentes lunes, du vent, de l'araignée est source d'émotions, elle mobilise la sensibilité, favorise l'apaisement, sollicite l'imagination, propose des comportements en lien avec une éthique (refus de la viande, de l'alcool, de la cigarette, rituel de la dégustation de la figue) et une morale, la morale universelle des droits de l'homme, étendus, universalisés à tout ce qui vit. Peut-elle être dite, décrite, exprimée ? ou suffit-il de la vivre, de la ressentir ? Marcel ne s'aventure pas sur le terrain du dire, de l'expression sauf deux poèmes mais cela ne vaut pas les merveilleux vers de Rimbaud (Sensations par exemple ou Les chercheuses de poux). Dire la beauté de la nature, c'est l'affaire sans doute de certains artistes et de certaines pratiques, musique, peinture et poésie. Marcel n'évoque pas ces prolongements artistiques.
Dans l'essai Septembre 2019, pages 91-92, Marcel apprend avec 7 ans de retard, le suicide, le 8 octobre 2012, à 44 ans, de Bibiane, professeur de philosophie suisse qui l'avait invité et accueilli à Saint-Maurice dans le Valais, les 15 et 16 septembre 2007, pour une conférence sur La Beauté et sa signification. Depuis Le Revest, j'étais allé chercher Marcel à Treffort dans l'Ain et nous avions embarqué un de ses amis, philosophe italien. Voyage dans des paysages somptueux à allure modérée pour profiter des paysages et de mes compagnons. Visite de Saint-Maurice. J'ai filmé la conférence. On y voit Bibiane. Retour vers Treffort puis redescente en solo vers le midi. J'ai dû chanter tout au long de l'autoroute. Paix à Bibiane. 4 vidéos.
Jean-Claude Grosse, 26 février 2020
https://www.dailymotion.com/video/x307wa
https://www.dailymotion.com/video/x308bm
https://www.dailymotion.com/video/x308ju
https://www.dailymotion.com/video/x30ahm
https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/200220/marcel-conche-decidement
http://les4saisons.over-blog.com/2019/09/la-nature-et-nous/marcel-conche.html
" Je regrette un peu l'époque où j'étais professeur à la Sorbonne, il y a longtemps que je suis à la retraite. Je n'ai pas demandé à partir, il paraît que j'avais atteint l'âge. 67 ans, il...
https://www.lepoint.fr/societe/seule-la-beaute-emeut-13-04-2020-2371197_23.php
article paru dans le Point, le 13 avril 2020
Suite à la grande librairie du mercredi 20 mai, avec entre autres Aurélien Barreau et Baptiste Morizot, et au visionnement dans l'après-midi de deux visioconférences de Marc Halévy, je constate la diversité des approches concernant où on en est mondialement et planétairement avec la crise du covid19 et où on souhaite aller, individuellement et collectivement, dans la mesure où ce serait encore possible. Barreau et Morizot plaident pour un changement radical d'attitude envers le vivant, une attitude de cosmopolitesse selon un néologisme d'Alain Damasio, où l'homme reconnaît en quoi tout le vivant contribue à la vie de tout le vivant; trois exemples, sans les plantes, pas d'air respirable, sans les bactéries du microbiote intestinal, pas de fonctions assimilatrices et évacuatrices (le ventre, notre 2° cerveau avec plus de bactéries fort anciennes qui nous colonisent pour notre bien que de cellules n'arrêtant pas de se reproduire à l'identique de notre corps, tout neuf, tous les 6 mois), sans la pollinisation, plus de vie en très peu de temps. Il apparaît que notre ignorance, par hubris, est incommensurable. Nous serions incapables de nommer 4 insectes voletant dans notre jardin, d'en nommer 10 plantes. Et même si nous avions beaucoup de connaissances sur ce qui est notre milieu nourricier (pas que pour nous, pour tout ce qui existe, sans hiérarchie), cela ne changerait pas grand chose car l'espèce mouche dont je vais connaître le monde, l'umwelt, ce n'est pas la mouche qui vient de se poser sur ma table et dont je ne connaîtrai jamais, le for intérieur, pas plus que je ne connais le for intérieur de mon chat ou de moi-même, a fortiori, ton for intérieur, toi que j'aime et qui m'envahit. On est donc amené à une grande humilité, un sens du mystère, conduit à sacraliser (comment), à imaginer des rituels de remerciements et de reconnaissance comme le fait l'animisme.
J'ai noté le rejet de la collapsologie, perçue comme trop négative; évidemment, un usage positif de cette "science" n'est pas envisagé, comme le fait Pablo Servigne, avec la collapsosophie. Et pourtant, plein de pistes intéressantes sont proposées dont l'éco-féminisme, la place des femmes, au sens de détentrices des savoirs instinctuels, des sorcières (mot nullement péjoratif), du féminin sacré dans cette recherche d'équilibre, d'harmonie avec la Nature, avec le reste du vivant, du Vivant.
Quant à Marc Halévy, très intéressant par ailleurs, il me semble rester dans le paradigme techno-scientifique, évoquant l'inéluctabilité suite à la robotisation de la transformation-disparition de quantité de métiers, médecins, avocats..., évoquant la possibilité via la fusion d'accéder à des petits soleils chez soi (le rendement de la fusion serait, dixit Barreau, de 3%, les 97% restants servant à faire fonctionner l'énorme machinerie accompagnant cette production). Son éloge du capitalisme entrepreneurial me semble aussi discutable. C'est exactement ce que le 1° de cordée a fait croire avec son programme de révolution de la start-up France. On voit où cette conception managériale d'un pays nous a conduits.
Comme le temps nous est compté et conté (car c'est nous qui nous racontons les histoires, c'est nous qui les écrivons, et ce faisant nous nous racontons des histoires, car raconter une histoire c'est se raconter une histoire, on y croit et pourtant ce n'est pas croyable, ce qui n'enlève rien au pouvoir sans doute considérable des croyances), il faut bien opter pour une histoire.
J'opte à cette étape pour celle-ci : moi (petit moi, tout tout petit moi), l'individu JCG, je n'ai aucune raison d'être qui me serait extérieure, je suis arrivé au monde avec un donné initial issu de toutes sortes d'histoires, familiales, nationales, culturelles, je suis mortel et tant que je suis vivant, je suis unique; dans cet horizon de ma mort, que puis-je faire d'autre que vivre ma vie au sens où l'ami Montaigne l'entendait (pour moi, donc j'aime la vie, tout bon, il a fait tout bon; notre grand et glorieux chef d'oeuvre c'est vivre à propos; toutes autres choses, régner, thésauriser, bâtir n'en sont qu'appendices et adminicules pour le plus). Je vais essayer d'être de plus en plus cosmopoli. Courtois avec tout ce qui vit, pierres y comprises, et paysages. Visages aussi.
Science grand format Le génie des arbres
Les arbres sont les meilleurs alliés des hommes pour préserver la vie sur Terre. Même s'ils ont vécu sous tous les climats et dans les situations particulièrement hostiles, ils sont aussi trè...
https://www.france.tv/documentaires/science-sante/1452709-le-genie-des-arbres.html
voilà un documentaire passionnant, disponible jusqu'au 13 juin 2020, une extraordinaire leçon de cosmopolitesse; merci les arbres
La grande librairie Et après ?
Pour évoquer le monde de l'après-crise, François Busnel réunit un scientifique, un philosophe, une écrivaine et une navigatrice. Aurélien Barrau présente l'édition revue et augmentée de so...
la grande librairie du 20 mai disponible jusqu'au 20 mai 2021
QU'EST-CE QUI NOUS ARRIVE ? WEBINAIRE DE MARC HALÉVY
Marc HALÉVY (scientifique, philosophe et prospectiviste) a une grande nouvelle à vous annoncer lors de cette web-conférence : Le monde est en train de change...
1° d'une série de 5 conférences avec Marc Halévy; à regarder pour être bousculé aussi
Créatifs culturels et transformation sociale
Jean-Christophe Giuliani Après la seconde guerre mondiale, le partage équitable de la valeur ajoutée et des gains de productivité provoqués par le Front populaire et la mise en œuvre du progr...
http://www.mouvementpourundeveloppementhumain.fr/creatifs-culturels-et-transformation-sociale/
la notion de créatifs culturels est à questionner, il y a peut-être anguille sous roche; j'y reviendrai une autre fois
La Nature et nous / Marcel Conche - Blog de Jean-Claude Grosse
La Nature et nous Marcel Conche HD essais 2019 Marcel Conche, âgé de 97 ans, aveugle d'un œil, diminué de l'autre œil, écrit presque chaque jour, à la main, à l'aide souvent d'une loupe mai...
http://les4saisons.over-blog.com/2019/09/la-nature-et-nous/marcel-conche.html
paru en septembre 2019
Sur la philosophie de Marcel Conche/J.C.Grosse - Blog de Jean-Claude Grosse
Sur la philosophie de Marcel Conche Je ne vais pas retranscrire le déroulement des 2 causeries de novembre 2008 à La Seyne et à Hyères, très différentes par leurs participants. Il me suffira ...
Le jour d'après / JCG
Voilà ce que propose « Le Jourd’après_01 » : non pas une plateforme collaborative de propositions de ceci ou de cela, mais un gigantesque atelier d’écritures, un cahier ouvert d’expériences et de rêves, un champ de possibles où butiner, etc.
Une prolifération. Un arbre à palabres où chacun.e doit se sentir autoriser à déposer une graine.
Tout est à inventer. Avec le ressac de certaines voix du passé, aussi bien. Dans la houle de ce Tout-monde dont nous parlait Édouard Glissant.
Un concile éclairant pour nous préparer à gouverner le futur, dans la biodiversité de nos existences et le respect de la planète qui nous offre l’hospitalité.
Nous ne voulons plus rien conquérir d’autre que la dignité d’être.
En confinant les indices de performance qui réduisent le sens du vivant à peau de chagrin, nous entendons écrire la constitution de ce qui nous constitue.
Ce « jour d’après », nous ne le connaissons pas encore. Voilà pourquoi il est urgent et nécessaire, en voix brassées, d’où qu’elles viennent, d’en faire le récit.
L’imaginaire n’est pas performant, il est créatif.
Imaginons-nous.
like to think of the suicidal acrobats and tight-rope walkers training those bonzais over hundreds of years
Que peuvent dire les poètes par temps de détresse ?
Que peuvent dire les poètes, par temps de détresse, de catastrophe ou d’épidémie ?
Ce qu’ils disent déjà, par temps ordinaire : écoutez, regardez, soyez attentif…
Regardez bien ce qui apparaît dans les apparences, ressentez ce qui donne l’être à tout ce qui est là, donné...
Si cela est possible, regardez vos propres yeux, puis ce qui leur permet de voir…
Ce n’est pas une idée que vous avez derrière la tête, une pensée préconçue ou préétablie, vous avez une lumière derrière la tête…
Regardez toutes choses dans cette lumière.
Dans cette lumière qui vient de derrière la tête, vous voyez toutes choses plus belles et plus terribles que ce que vous pouvez en percevoir, en pensée ou en imagination ; vous voyez les choses telles qu’elles sont, tellement là, fugaces et insaisissables…
Regardez, écoutez, soyez attentif : le monde est plein de cris, écoutez celui qui crie au cœur de tous ces cris…
Vous entendrez un insondable silence, la nostalgie insoutenable d’une pure Présence.
Le poète ne dit pas grand chose, il n’explique rien, il ne juge pas, il montre ce qui est là.
Et tout est là.
Jean-Yves Leloup, mars 2020
Notre esprit est encombré de fausses questions, de toutes sortes de soucis, peut être que la méditation est une forme de diète. Écouter en nous ce qui est l’essentiel et le nécessaire.
Épicure proposait des méditations pour calmer l’esprit, pour qu’il y ait en nous moins de pensées et d’avantage de lumière
« La vie simple ou le Jardin d'Épicure » Jean Yves Leloup, in Les Odyssées de la Conscience
La photo de Hans Domenig s’intitule : La voie s’écarte du bon chemin (1990); proposé par l'ami de confinement François Carrassan
Le jour d'après
Le jour d'après sera un jour calendaire, un jour naturel après une nuit naturelle, selon le rythme nycthéméral (temps cyclique), un jour humainement compté par les calendriers inventés par les hommes c'est-à-dire un jour daté (temps linéaire arbitraire en horaire d'été).
Le jour d'après sera un jour daté, décrété, un jour officiel, un jour politique, un jour décidé par des autorités politiques et publiques, ayant décidé de nous sortir du confinement, ce jour-là.
Le jour d'après sera un jour où des hommes politiques s'appuyant sur des experts d'hommes et de virus auront décidé dans le confinement de leurs bureaux que la guerre est finie. La guerre contre le virus. Contre le virus nommé couronne, coronavirus 2019, COVID 19, chakra coronal, vide, 19.
Comme l'a remarqué le virus, le chiffre 19 tombe bien : CAC 40 – COP 21 = COVID 19.
19, m'a dit le virus, signifie que vous ne devez pas attendre d’aide de l’extérieur, mais commencer votre voyage par vous-même, et cela vous mènera à de la satisfaction. Votre attitude positive ne sera pas utile que pour vous, mais aussi pour les autres. 19 vous demande de servir l’humanité de toutes les manières possibles. Votre but dans la vie est plus élevé que ce que vous recherchez. En aidant les autres, vous compléterez votre mission d’âme.
Donc tous les confinés ont pris conscience de leur mission d'âme, oeuvrer pour l'achèvement d'un cycle, ouvrant la voie à un nouveau cycle, indéfini, inconnu. Ils ont compris que le virus 19 comme le nombre 19, nombre d'abandon, sont un chiffre et un virus annonçant de bonnes nouvelles.
Au petit matin du jour d'après, je me suis réveillé comme d'habitude, sans réveil, normalement, naturellement, selon mon horloge biologique. Assis sur le rebord du lit, j'ai dit merci la nuit, à la prochaine nuit, bonjour le jour de maintenant.
Je n'ai pas fait de différence. J'ai pris mon petit-déjeuner habituel, j'ai humé la peau de la mandarine quotidienne qui m'évoque le soleil comme ce fameux 19, seul nombre divisible par lui-même et par 1, le 1 qui vibre d'unicité, d'indépendance, le 9 qui mène à l'illumination, à l'éveil, à l'inspiration. Dans la Kabbale, le 19 invite à reconnaître la beauté cachée des êtres ou des circonstances difficiles à accepter. Il est une aide précieuse pour voir et aimer le Divin en chacun et en Tout. Il est une puissance de purification, de transmutation. L'amour absolu. J'ai pensé au préfet Didier Lallement et j'ai ri. Une heure après, calmé, j'ai essayé de lui envoyer de l'amour inconditionnel depuis le cœur.
Ayant incorporé par méditation et respiration contrôlée et relâchée alternativement, étant là et à côté de moi, là et au dessus de moi, là et en dessous de moi, étant moi et dissous de moi, ayant incorporé l'amour comme puissance, comme force, comme énergie universelle, je ne me suis pas posé de questions philosophiques ou existentielles. Très calme à l'intérieur de moi, très brûlant du regard, le cœur et les poumons regorgeant d'amour, rayonnant d'une aura portée comme couronne de feu solaire, j'ai laissé monter, j'ai laissé venir, j'ai laissé diffuser, immobile, yeux fermés, ouverts.
J'ai été traversé par les cris de joie, les désirs de vivre, de jouir, de faire la fête. J'ai été secoué par les cris de rage, les désirs de vengeance, de justice, de nouveau monde. J'ai vu le blanc, j'ai vu le noir, je n'ai pas vu la balance qui pèse, je n'ai pas vu l'épée qui tranche.
Je suis allé faire quelques courses au village, du pain, des légumes et des fruits. J'ai repris un café, dehors sous les platanes, comme avant. Poli comme avant, tout sourire comme avant, avec un signe ou un mot pour chacun rencontré, sans précipitation, donnant à chaque moment son temps, recevant sans commentaires ni jugements les rêves et espoirs des uns, les colères et peurs des autres.
À mon retour, deux heures après, sur le palier, en haut des 53 marches, j'ai regardé les falaises à pic du Mont Caume qui se jettent sur le village. J'ai fermé les yeux, j'ai dit : je te livre espoirs et craintes de mes frères et sœurs. Transmutons-les en nuages féconds. J'ai expiré, un expir prolongé, harmonieux. J'ai inspiré une longue goulée de prana.
Jean-Claude Grosse, 6 avril 2020, Le Revest-les-Eaux, Villa Joie.
Le Consentement / Vanessa Springora
Le Consentement
Vanessa Springora
Grasset 2 janvier 2020
Ce récit de 210 pages, je l'ai lu en deux jours, les 17 et 18 février.
J'ai laissé passer l'effet médiatique en lien avec la sortie du livre, le 2 janvier et l'émission de La Grande Librairie du 6 janvier, entièrement consacrée à l'auteur et à son récit. Émission très digne.
Depuis la sortie du livre, dans la bataille engagée entre autres par les féministes contre la domination du mâle, contre le patriarcat, il y a eu la démission collective de l'académie des Césars. À quand la démission des dirigeants de la cinémathèque française ? Ce qui est en jeu, là, c'est l'explosion en cours du statut hors-normes de l'artiste.
Suite au Contre Sainte-Beuve de Marcel Proust, on en est encore à dissocier l'artiste et l'homme, à donner un statut à part à l'oeuvre et à l'artiste, à placer l'artiste dans un monde soustrait aux normes juridiques, éthiques, morales, aux luttes politiques.
Proust affirme qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices, reprenant le mot vices de Sainte-Beuve. " Quel était son vice ou son faible ? ". Le fait de savoir Proust homosexuel peut-il être absolument indifférent à notre lecture de La Prisonnière, à notre interprétation de ce que son narrateur dit des femmes, de l'amour, de la jalousie, etc. ? Proust par son entreprise de séparation entre le moi créateur et le moi social tente de barrer la route à une lecture de son homosexualité à l'oeuvre.
Cet article est éclairant :
https://www.fabula.org/atelier.php?Proust_contre_Sainte%2DBeuve
L'art pour l'art au XIX ° siècle refuse toute fonction didactique, morale, politique, utile de l'art. L'art est autotélique, il s'accomplit de lui même soit un poème s'écrit pour le pur amour de la poésie.
Matzneff écrit pour le pur amour des jeunes filles et des tous jeunes garçons.
Toute licence en art. Mot d'ordre du Manifeste pour un art révolutionnaire indépendant, rédigé par Trotski et signé André Breton-Diego Rivera, publié le 25 juillet 1938. Pas de censure en art. Pas d'objectif même d'édification révolutionnaire, genre réalisme socialiste. « Si, pour le développement des forces productives matérielles, la révolution est tenue d’ériger un régime socialiste de plan centralisé, pour la création intellectuelle elle doit dès le début même établir et assurer un régime anarchiste de liberté individuelle. » Matzneff ne s'inscrit pas dans un dessein révolutionnaire, ce n'est plus à l'ordre du jour. Il est nettement anti-bolchevik en tant que descendant d'aristocrates russes blancs. Mais il est un anarchiste de la liberté individuelle. Il transgresse toutes limites, se cache et se montre, présente ses conquêtes en public et les étale à longueurs de pages après les avoir étalées sur son lit.
Si j'ai un peu rappelé ces données, c'est parce que ce sera et c'est encore la ligne de défense de Gabriel Matzneff. Le vice du moi social de l'homme Matzneff, sa pathologie, son addiction, c'est l'éphébophobie, la pédophilie, la pédocriminalité. Le moi créateur du grand écrivain, reconnu, primé, courtisé transmute ce vice en or, un peu comme Baudelaire dans Mon cœur mis à nu, Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ou Pacôme Thiellement, Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or.
Il y a un contexte idéologique encore très fort qui permet au créateur-prédateur de s'exonérer de sa pédocriminalité au nom de son œuvre sublime, collection d'amours sublimes, même dans son Journal, collection d'abus sexuels sans consentement, qui a permis et permet aux lecteurs de ces œuvres de s'exonérer de tout jugement critique, de toute condamnation, de tout boycott, qui a permis jusqu'à il y a peu, l'édition sans censure de ses œuvres. La jouissance sans entraves de Matzneff avec des enfants et adolescents au nom de leur initiation sexuelle comme matière littéraire et au nom du statut à part du génie créateur transgressif n'est pas du seul fait de cet homme à pathologie grave. C'est tout un courant libertaire, d'anarchie sexuelle, toute une période de l'histoire contemporaine (années 1968-1990), toute une conception de l'artiste qui ont permis ce qui nous semble aberrant et condamnable aujourd'hui et qui a fasciné Vanessa Springora (le monde des écrivains) qui n'arrive pas à cette étape à dépasser son étonnement, ses questions sur l'impunité de Matzneff, la complaisance à son égard de tout un tas de milieux, édition, presse, institutions publiques, prix littéraires, intellectuels de gauche.
Évidemment, la lecture de son récit nous permet de comprendre pourquoi elle ne réussit pas à cette étape à saisir son histoire dans son contexte historique, idéologique. Elle a été séduite à 14 ans. Le contexte familial y est pour beaucoup, un père absent, démissionnaire, passé aux oubliettes. Une mère particulièrement laxiste, traitant sa fille comme une adulte, donc libre de ses choix et d'en assumer les conséquences. Une mère qui semble n'avoir pas changé sa position. Au moins demander pardon. Relation conflictuelle donc, non résolue. L'histoire de sa relation avec Matzneff est décrite avec précision. Pas de détails croustillants sur leurs ébats. Les passionnés du grand auteur ne trouveront pas matière à baver. Pas de détails non plus sur son éveil sexuel, sa sensualité, son initiation, son éducation inspirée selon l'initiateur par les Grecs de l'antiquité. Découverte progressive qu'elle n'est pas l'Unique, que l'hameçon pour toutes, ce sont les mots d'amour, les lettres. Découverte progressive des mensonges, manipulations, impostures. Peut-être même lettres de dénonciation pour pimenter la relation. Des moyens de l'emprise. Toujours là, sortie d'école, lettres, rendez-vous, rituels... Rupture définitive à 16 ans. Découverte du harcèlement sous toutes ses formes. Lettres envoyées à sa mère, à sa patronne. Usage sans autorisation de ses lettres, de ses photos. Dépossession totale, elle devient un personnage littéraire, immortalisé par l'écrivain, un être de papier et de mots, à l'opposé de leur histoire et barrant la route à sa vie à venir. Impossibilité d'acter en justice. Le site internet de l'auteur est basé en Asie, disparu depuis le 30 décembre. Pour les droits d'auteur il a un ténor du barreau en ce domaine. Efforts désespérés pour sortir de cette relation devenue toxique : dégoût des hommes, des rapports, errance, abandon de scolarité, drogue, alcool, cigarettes, thérapies. Implacable récit de ce que Matzneff se refuse à lire, à entendre, persistant dans son déni, incapable d'entendre les souffrances de sa victime, incapable de se reconnaître comme telle pendant des années (comment admettre qu'on a été abusé quand on ne peut nier avoir été consentant) et pas encore libérée, réparée, reconstruite. Même si elle a trouvé l'homme avec lequel elle construit une vie de femme, de mère. Ce récit vaut par ses détails pour toute victime, dite consentante, se vivant même comme consentante puisque qui ne dit mot consent, consentir à quoi à 14 ans ? 30 ans pour réussir à mettre le mot victime sur ce qu'elle a vécu. Le prix payé par Vanessa et par les autres justifie l'emploi du mot vulnérabilité quand on parle d'enfant, d'adolescent, de leur sexualité, de leur difficulté à discerner, et des effets dévastateurs des abus sexuels. J'ai été touché par ce qu'a vécu Vanessa. Limite insupportable, l'épisode psychotique. Limite grotesque, ce que lui dit Cioran devant son désarroi, votre rôle est de l'accompagner sur le chemin de la création (page 141).
Merci à elle au nom de toutes les victimes.
Page 150, une anecdote sans doute révélatrice dont s'est saisie Chantal Montellier pour écrire Dans la tête de Gabriel Matzneff.
À ma grande surprise, G. m'avoue que oui, il y a bien eu quelqu'un, une fois, quand il avait treize ans, un homme proche de la famille. Il n'y a aucun affect dans cette révélation. Pas la moindre émotion. (Et pas trace dans son oeuvre, cadeau dit-elle à celle qui peut l'entendre peut-être, sans le juger.)
Dans sa rencontre avec Nathalie, elles reviennent sur sa pathologie, quand il est avec des filles toutes jeunes, tu vois, il se sent comme un gamin de quatorze ans, c'est pour cette raison sans doute qu'il n'a pas conscience de faire quoi que ce soit de mal. (page 198)
En conclusion, je relève comme elle, la boucle réalisée par Vanessa, jeu de son inconscient. Piégée à 13-14 ans par le monde des livres, dans les livres d'un écrivain célèbre qui l'a charmée, qu'elle a aimé, après 30 ans de dégoût pour la littérature, elle est devenue éditrice et l'auteure d'un livre qui piège son piégeur, démonte sa machinerie machiavélique, démasque son imposture.
Il est temps juridiquement de protéger enfants et adolescents, tous vulnérables, à considérer comme tels, de ces prédateurs.
Il est temps de s'éduquer à une sexualité respectueuse de l'autre, mais cette éducation demandera des millénaires.
C'est l'objet de mon texte Your last video (porn theater).
Lecture publique le vendredi 17 avril à 19 H 30 à la Maison des Comoi au Revest.
Le 18 février 2020
article important, 2003, pédophilie, sexualité et société de Cécile Sales
Dans la tête de Gabriel Matzneff / Chantal Montellier - Les Cahiers de l'Égaré
À Vanessa Springora, dont la lecture du témoignage a déclenché le processus de création de ce texte pour moi libérateur. Avec mes remerciements et mon respect pour son courage, son talent, et...
http://cahiersegare.over-blog.com/2020/02/dans-la-tete-de-gabriel-matzneff/chantal-montellier.html
Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat - Blog de Jean-Claude Grosse
Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'affaire Weinstein Laure Murat collection Puissance des femmes Stock Ce livre est sorti en décembre 2018. Il a été écrit entre Paris, 25 décembre 20...
http://les4saisons.over-blog.com/2020/01/une-revolution-sexuelle/laure-murat.html
article sur un livre important, à lire avant ou après Le Consentement