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Blog de Jean-Claude Grosse

Beauté j'écris ton nom / Serge Rezvani

Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #amour, #ateliers d'artistes, #notes de lecture, #pour toujours, #poésie, #vraie vie, #écriture

couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis

couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis

note de lecture sur Beauté j'écris ton nom de Serge Rezvani achevée à 00 H 00 ce 25 juin 2022
- voilà un récit polyphonique par la diversité des tons au gré de la plume avec pauses, distanciation quand le vieil homme se relit avec un sourire amusé
(lire donc aussi avec sourire amusé, le récit amusé du vieil homme, ce qui veut dire ne pas le prendre au pied des mots, il y a de la pose, de la posture et nécessairement de l'imposture; dans mon esprit, ce terme n'est nullement péjoratif ni dépréciatif; dès qu'on se met en mots ou en image, on se pose, s'impose, se fige; la vie va ailleurs)
- voilà un récit à strates, à boucles (on ne peut rajouter l'adjectif quantique, Rezvani voyant, nous voyant, se voyant  comme biologie, évolution génétique, matérialiste, déterministe ; il ne semble pas savoir, pouvoir aller jusqu'à une approche quantique, indéterministe de l'Émergence)
- un récit où on peut lire
des pages de Lula,
des pages-sédiments du Rezvani des années d'avant 50 à Paris quand il se marie avec Eva la suicidaire,
puis des années 50 avec Lula (venue à lui par sa peinture - le tableau fétiche de Lula L'oiseau du Mexique - et qui vécurent leur amour-fusion pendant 50 ans à La Béate)
puis des pages de 2007 dans la maison bleue de l'actrice adulée, en fin de carrière, et malade, sur la falaise de Bonifacio
et des pages de 2020 dans la maison-jardin en contre-bas qu'ils (lui le vieil homme amoureux et l'actrice amoureuse tentant d'approcher l'indicible de Lula, de s'approprier Lula) ont bâti à l'image de La Béate dans les Maures et où l'actrice retrouve sa nature de paysanne corse à même la terre,
- où sans arrêt Rezvani passe du jeune-peintre-de-16-ans au vieil homme-tout-en-un de 93 ans, avec son sourire amusé, sa mélancolie, sa tristesse, sa nostalgie
- ce récit constitue une contre-histoire personnelle de l'histoire de l'art dit contemporain parce que pour Rezvani et dès ses débuts l'acte de peindre est l'oeuvre des libertés de la main du peintre.
Oui, vraiment, avec Rezvani, on est ailleurs, du côté de l'absolu (mot qu'il n'emploie pas), quand c'est le tableau peint par la main des libertés du peintre (venues de très loin, de très profond, à la fois de l'inconscient, du subconscient personnel, de l'inconscient collectif et d'une histoire de l'art pluri-millénaire) qui regarde le peintre.
- Voilà un récit particulièrement riche, iconoclaste, à se prendre plein de claques remettant en cause, en ce qui me concerne, certaines références, "connaissances".
- Rezvani décrit de façon impitoyable le monde des marchands d'art, annonce clairement, non notre effondrement mais notre transformation en bio-masse où comme dans les fourmilières, termitières, il n'y a que la fonction qui compte, rendant indestructible la colonie, unicité et singularité étant éliminées. 
(bémol pour moi : je pense qu'un changement de paradigme est en cours, que de plus en plus de gens, de groupes se rendent compte de l'absurdité, du vide de sens  de la vie urbaine, virtuelle, optent pour des aventures humaines, signifiantes en solo ou en collectifs, en rhizomes, en hybridation avec une dimension spirituelle à rebours de ce qui nous tue: le consumérisme, le trop plein pour faire le vide, retrouver la plénitude créatrice du vide qui fait le vase, optant pour un "travail sur soi" d'élévation, de compassion, de solidarité, de mains dans la terre, la matière, de liens et connexions avec la nature, la VIE = vibrations, informations, énergies)
- Même s'il ne veut pas être anecdotique, les rencontres qu'il fait du Diable collectionneur d'Anvers ou  de Charles Michelson sont particulièrement évocatrices et on comprend qu'avec Duchamp et compagnie, on a rompu comme il dit la chaîne dont parlait Cézanne, la chaîne de la vraie-réelle histoire de la peinture, non déconstruite, non abstraite, non moderne parce que portée par une tension, l'art comme tension annonciatrice de Beauté, dépassement de l'homme du meurtre (le récit de son meurtre de la raie pastenague au cap Lardier alors miné par les mines allemandes est comme un exorcisme) par l'Homme (Nietzsche ?)
 
Je me suis imaginé qu'il pourrait y avoir une manifestation à inventer entre le très étonnant musée Paul Eluard de Saint-Denis, lieu magique, ancien couvent de carmélites et Rezvani, graveur sur bois du poème d'Eluard, annonciateur de la rencontre de Serge et Danielle, la solitude artistique à deux.
 
- Mais l'essentiel de ce récit en méandres lents (rien du tourbillon de la vie ou de la mémoire qui flanche, sauf le temps d'une chanson, le temps d'un rire prolongé et partagé) c'est l'émergence des significations profondes de ce qu'il a vécu, de ce que l'attendu lui a réservé (ou pas) comme de ce que l'inattendu lui a offert, à l'image de ce que dit la coryphée à la fin de la Médée d'Euripide : 

LA CORYPHÉE

De maints événements Zeus est le dispensateur dans l'Olympe. Maintes choses contre notre espérance sont accomplies par les dieux. Celles que nous attendions ne se réalisent pas; celles que nous n'attendions pas, un dieu leur fraye la voie. Tel a été le dénouement de ce drame.

- pour comprendre le geste inouï de son abandon par sa mère juive russe pour le confier, circoncis à 9 ans à une institution juive américaine ce qui le sauve du camp quand sa mère, cancéreuse, charcutée y mourra, il lui faudra sa vie entière
et donc vivre sa vie dans ce sentiment d'abandon avec tous les effets en lui, dans son corps, dans sa sauvagerie, sa sexualité, sa solitude extrême, sa timidité, son refus de se mettre en avant, sa confiance instinctive dans l'intelligence du coeur (il n'emploie pas le mot mais aujourd'hui, ce langage parle à ceux qui ne dévient pas de leur axe, même s'il ne semble pas très visible ou perçu)
- une vie aussi pour saisir l'empreinte ineffaçable de celle qui lui a donné l'amour de la vie et du féminin par ce que j'appellerai son amour inconditionnel (mot qu'il n'emploie pas non plus mais qui parle aujourd'hui à nombre de gens) pour lui, pour le monde qu'ils se sont créés, se mettant au centre de l'univers, centrés égoïstement (mot à prendre en très bons termes, pas comme dénigrement, jugement moral dépréciateur) sur leur bonheur où tout est mis à sa place, apprécié, où sont aimés, soignés oiseux, plantes... la Femme-toutes-en-une, Lula, Lula qui avait le don d'être l'artiste originale d'elle-même, eux deux-un faisant de la vie, de leur vie une-à-deux une oeuvre d'art, vivante, ludique avec chansons en particulier, chansons de l'instant, pour l'instant, ceci, paradoxe, n'ayant été possible que dans et par leur dèche, leur acceptation débrouillarde de la vie au jour le jour sans trop d'appréhension du lendemain
- mais hors de ces présents (aux deux sens du mot) de félicité chantée, rieuse, joyeuse, dans l'atelier derrière la maison, Serge redevenait peintre, peintre  de peintures cauchemardesques comme en contre-point de l'idylle sans cesse renouvelée, de félicités en félicités, contre-point nécessaire, hérité du passé détraqué qui l'avait détraqué et de l'époque de Nagasaki, de la guerre du VietNam...
 
- mais comme un dieu (mot non employé par Rezvani) ouvre la voie à l'inattendu, l'inattendu sait réserver, proposer des surprises, des coïncidences,
- c'est l'ultime amour qui permet de voir enfin le dessin qui s'est dessiné dans le tapis de la vie avec la création de ce jardin en bas de la falaise où les deux vieux amants sous l'influence fantômatique de la morte sans cadavre que fut Lula en fin de vie redoublent avec des nuances, des différences mais dans les mêmes couleurs les années Lula
- ainsi Serge peindra quatre toiles de l'actrice dans sa nudité divine, pour exalter sa fascination du féminin face au levant sur la mer, face au midi sur la mer, face au couchant sur la mer et face à la nuit sur la mer, la vie en boucles, la vie en cycles, la vie en saisons, la vie en peintures, en écritures, en chansons pour l'actrice à la si belle voix. 
- ça donnera Pour une philosophie du jardin, 2019 : Evoquer le jardin, c'est descendre à l'être des choses, privilégier le détail sur l'ensemble, la fleur sur le massif, aller au coeur de la fleur, avec ses étamines, son pollen d'or fin, les délicates nervures de ses pétales retroussés, alors qu'une abeille aux besaces alourdies de cet or, pareille à un minuscule hélicoptère bourdonnant, descend d'un vol vertical se reposer quelques secondes sur la plage colorée du calice qui semble s'entrouvrir exprès pour elle. Une symphonie du jardinier poète Rezvani. L'amour du jardin, de la nature, de la Corse. De l'amour tout court.
 
- il me tarde de voir le film réalisé par Mireille Dumas avec le sacrifice artistique par le feu d'une centaine de toiles regardant et le peintre et les "spectacteurs" tendant vers la Beauté
 
merci Serge Rezvani d'oser être pluri-indisciplinaire
comme le fut mon ami, le philosophe Marcel Contre, pensant le devenir grec de la philosophie et l'infini de la Nature (dont j'ai édité une dizaine de livres) décédé à un mois de ses 100 ans, le 27 février 2022 (né le 27 mars 1922),
comme je pense l'être moi-même avec mes presque 82 ans
pour ma part, après le livre d'éternité, né de la question de l'épousée : je sais que je vais passer, où vais-je passer ? c'est à un nouveau défi que je suis convié, toujours par une remarque de l'épousée : il y a un morceau de Sylvain qui se balade quelque part
c'est une remontée inattendue d'une des dernières paroles d'Annie, le 29 octobre 2010 chimérisme foetal-maternel ?
attendant Sylvain, c'est Katia qui est arrivée 
jusqu'à ce que Magali B. me mette le nez dessus, le 21 mars 2022 : mais peut-être ils étaient deux ?
21 mars, jour du printemps, jour de Nowruz, de sainte Clémence (morte le 21 mars 1176), de la trisomie 21, pour l'élimination de la discrimination raciale (quelle légèreté une journée pareille)
vrai ou faux, impossible de trancher 
donc le défi des prochains mois, retourner dans le ventre porteur d'Annie et écrire la légende des jumeaux Sylvain (s'il vînt, il ne devait pas venir, avais-je répondu) et Katia (bien là)
que s'est-il passé entre eux ?
ça me permettra de me repencher vraiment sur son berceau
une boucle à l'envers, de la mort comme mystère, passage, pas-sage, l'âme-hors à la conception comme mystère, miracle, émergence de la vie, âme s'incarnant, aimer animer
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle

Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle

 
je pense que le Musée Paul Eluard de Saint-Denis devrait s'emparer de la rencontre entre Eluard et Rezvani en 1947 pour l'illustration par bois gravés du poème Elle se fit élever un palais
(poème annonçant - mais il ne s'en est rendu compte qu'après coup - la rencontre de Serge et de Danièle à Paris, elle avait 18 ans, avant la fuite dans les Maures, pendant 50 ans, Éclipse et disparition comprises avec la maladie d'Alzheimer)
 
Un taillis de nuages sur un rond-point solaire
Un navire chargé de paille sur un torrent de quartz
Une petite ombre qui me dépasse
Une femme plus petite que moi
Pesant autant dans la balance des pygmées
Qu'un cerveau d'hirondelle sur le vent contraire
Que la source à l'œil vague sur la marée montante
Un jour plus loin l'horizon ressuscite
Et montre au jour levant le jour qui n'en finissait plus
Le toit s'effondre pour laisser entrer le paysage
Haillons des murs pareils à des danses désuètes
La fin maussade d'un duel à mort où naissent des
retraites des bougies
La mise au tombeau comme on tue la vermine
Rire aux éclats une palette qui se constitue
La couleur brûle les étapes
Court d'éblouissements en aveuglements
Montre aux glaciers d'azur les pistes du sang
Le vent crie en passant roule sur ses oreilles
Le ciel éclatant joue dans le cirque vert
Dans un lac sonore d'insectes
Le verre de la vallée est plein d'un feu limpide et
doux
Comme un duvet
Cherchez la terre
Cherchez les routes et les puits les longues veines
souterraines
Les os de ceux qui ne sont pas mes semblables
Et que personne n'aime plus
Je ne peux pas deviner les racines
La lumière me soutient
Cherchez la nuit
Il fait beau comme dans un lit
Ardente la plus belle des adoratrices
Se prosterne devant les statues endormies de son
amant
Elle ne pense pas qu'elle dort
La vie joue l'ombre la terre entière
Il fait de plus en plus beau nuit et jour
La plus belle des amantes
Offre ses mains tendues
Par lesquelles elle vient de loin
Du bout du monde de ses rêves
Par des escaliers de frissons et de lune au galop
A travers des asphyxies de jungle
Des orages immobiles
Des frontières de ciguë
Des nuits amères
Des eaux livides et désertes
A travers des rouilles mentales
Et des murailles d'insomnie
Tremblante petite fille aux tempes d'amoureuse
Où les doigts des baisers s'appuient contre le cœur
d'en haut
Contre une souche de tendresse
Contre la barque des oiseaux
La fidélité infinie
C'est autour de sa tête que tournent les heures sûres du lendemain
Sur son front les caresses tirent au clair tous les mystères
C'est de sa chevelure
De la robe bouclée de son sommeil
Que les souvenirs vont s'envoler
Vers l'avenir cette fenêtre nue
Une petite ombre qui me dépasse
Une ombre au matin.
730 dessins de confinement, paru le 22 novembre 2022

730 dessins de confinement, paru le 22 novembre 2022

un titre, un livre de
Serge Rezvani, 94 ans
que j'ai eu la chance provoquée de rencontrer avec Annie, l'épousée
à La Béate, le 2 août 2001 
48 jours avant la disparition de Cyril G. et Michel B. à Cuba 
La Béate, nid de l'amour-fusion de Serge et de Lula
cette rencontre est racontée, fictionnée, légendée dans 
Et ton livre d'éternité ? pages 122-123
Rezvani fait partie de mes plus belles lectures
nombre de pages de mon blog sont consacrées à des notes de lecture d'une oeuvre personnelle, singulière
Beauté, j'écris ton nom
un auteur, pas de nom d'éditeur
bravo Rezvani et bravo l'éditeur
anecdote : jeune peintre fauché de 17 ans, Serge Rezvani se vit confier par Paul Eluard l'illustration par onze gravures sur bois d'un poème, Elle se fit élever un palais, édité en 1947 à 16 exemplaires par Maeght, réédité à l'identique pour la journée mondiale du livre le 23 avril 2019 à 28500 exemplaires offerts avec une rose par le syndicat des libraires francophones de Belgique
je le dis sans flagornerie; il y a beaucoup de similitudes entre le retour de Rezvani sur ses vies et la métamorphose en Vita Nova du hiérosolymitain J.-C.

je le dis sans flagornerie; il y a beaucoup de similitudes entre le retour de Rezvani sur ses vies et la métamorphose en Vita Nova du hiérosolymitain J.-C.

7 - La rencontre de Lola à La Béate, le nid d’amour fusion de Lula et Serge

Lui-Je, hiérosolymitain d’Avers sous les eaux depuis le Déluge, celui qu’on appelle communément J.C., a eu la chance de rencontrer à La Béate, dans la forêt des Maures, Serge Bassiak et Danielle-Lula.
Cyrus Rezvanupied était venu les attendre, l’épousée et Lui-Je, avec sa voiture décapotable, l’américaine rose, à Col’o’brière.

Ce fut un grand moment de partage : champagne et livres, le 2 août 2001, avec l’épousée, 48 jours avant la disparition du fils et du frère, le 19 septembre 2001 à Jaguëy-Grande, Cul-bas.
Rezvanupied leur dédicaça 
La Traversée des Monts Noirs (en supplément du Rêve de D’Alembert) (l’édition Stock de 1992) avec « un peu de Russie, un peu de Toulon ».

Et effectivement la Russie, indépendamment du roman, les habitait depuis 2000 et cela dura 10 ans encore pour l’épousée comme pour lui avec l’épisode Baïkalal.
Danielle-Lula était atteinte de la maladie d’Alzheimer, diagnostiquée le 11 août 1999. Cette fin d’après-midi là, ils ne s’aperçurent de rien, ils n’étaient au courant de rien. Elle posa une question à l’épousée 
Avez-vous des enfants ? Comment cela se passe-t-il ? L’épousée répondit en mère aimante et en psychologueDeux réponses opposées. En tant que mère, on fait ce qu’on peut, on donne le meilleur. Mais pour les enfants, on ne sera jamais les bons parents qu’ils voulaient. Freud disait De quelque manière qu’on s’y prenne, on s’y prend toujours mal. Un courant de sympathie s’était installée entre elles. Lui- Je sentit comme un regret chez Lula de n’avoir pas eu d’enfant.

Autour d’eux, discrète mais présente, Lola, une superbe métisse comme on les rêve, les imagine, ce qu’il faut là où il faut, (regard et parole de macho, connard !), qui semblait remplir toutes sortes de rôles dont infirmière. Lui-Je ne manqua pas de faire la conversation avec elle. Lola l’intriguait.

Après la disparition de Danielle, fin 2004, (le récit L’éclipse écrit en 2003 est le récit clinique de tout ce que Cyrus a tenté pour accompagner Lula), Lui-Je apprit que Serge avait donné La Béate à Lola.

À l’automne 2006, fut organisé un sentier littéraire, sentier saisonnier, celui d’automne consacré à Rezvanupied où Lui-Je lut des extraits de ses deux livres sur Les Maures et La Béate (Le roman d’une maison et Divagation sentimentale dans les Maures) en présence d’une vingtaine de randonneurs.page123image1674784 page123image1703072 page123image1675616

https://www.dailymotion.com/video/x15y1p

Lui-Je rendit visite à Lola après la disparition de l’épousée, en 2011. Elle avait installé une magnifique volière sur une des terrasses descendantes et elle prenait soin d’oiseaux malades, blessés, mutilés, pigeons atteints de trichonomase, coqs de combat mutilés, cacatoès abîmés. 6 ans après, Lui-Je comprendrait cette attirance pour les volatiles.

La Béate a été détruite par l’incendie qui a ravagé 8000 ha du massif des Maures entre le 16 août 2021 (17 H 45) et le 20 août. 

Lui- Je est sans nouvelles de Lola. Envolée sans doute.

Cyrus Rezvanupied avait écrit un roman Feu, paru chez Stock le 1° janvier 1977Ce feu qui vole de colline en colline, ravage les Maures et déferle vers le rivage, n’est pas seulement le sujet principal de ce roman : il est en quelque sorte son mouvement même. Dans ses tourbillons, c’est lui qui débusque, embrase, révèle chacun des multiples personnages. Dans sa fureur, c’est lui qui porte jusqu’à l’incandescence les secrets et les haines d’une population hétéroclite - forestiers et chasseurs, vieilles souches pastorales ou nouveaux nomades de la « beat generation ». C’est lui enfin qui donne à la phrase de Rezvani sa véhémence, son lyrisme parfois hallucinatoire. Ce livre au titre prométhéen - qui dans sa première édition s’intitulait Feu - n’étonne pas moins par sa qualité visionnaire.

Décrivant par avance le grand incendie qui dévasta les Maures quelque temps après sa parution, Le Vol du feu (Actes-Sud Babel 15/2/2000) est aussi une ample et tragique méditation sur les passions, sur l’animalité de l’homme et sur son inextinguible désir du divin.

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/pages- arrachees-aux-romans-de-serge-rezvani
le 17 mai 2021 https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/pages- arrachees-aux-romans-de-serge-rezvani-15-les-annees-lula-0

le 18 mai 2021 https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/pages-arrachees-aux-romans-de-serge-rezvani-25-le-vol-du-feu-0

évidemment, ces 3 liens ne fonctionnent plus

page123image2922000 page123image2928384

note après 50 pages de lecture

Beauté, j'écris ton nom de Serge Rezvani 
collection L'exception aux Belles Lettres
 
Beauté, j'écris ton nom par un homme de 94 ans, 
peintre, écrivain, compositeur, 
amoureux fou de Lula (50 ans de délicieux bonheur à La Béate dans les Maures puis entre Venise et La Béate)
ou l'entrée en peinture, l'entrée en écriture de cet artiste d'indisciplines
il s'agit d'une plongée médiumnique dans le subconscient de l'artiste faisant retour non anecdotique, non biographique sur le sens de sa flèche dont il prend conscience qu'elle vole sans but, juste pour voler et que finalement ça lui convient
l'entrée en peinture comme recherche de l'indicible de l'art par des oeuvres inachevées, découragées, comme recherche de la Beauté, d'une fusion avec la Beauté au travers de la vision non érotique par l'artiste du nu qui pose, avec comme agent, les libertés de la main car c'est elle qui tente de rendre l'indicible, pas la pensée de l'artiste, 
recherche de la Beauté pour un dépassement humaniste (il emploie ce mot ridicule, c'est de lui) de l'homme prédateur vers l'Homme (Nietzsche ?)
livre (j'en suis à 50 sur 200) sur la mère, l'enfance, les galères, la faim, le froid, le corps-ami comme dédoublé (schizophrénie ?), le féminin quand il peint, le masculin-féminin quand il aime d'amour-passion non mortifère une femme-toutes-en-une; 
sur les deux médiums utilisés pour s'exprimer, tenter d'exprimer l'indicible sacré (il n'emploie pas le mot) avec des écarts inouïs par exemple entre les délicieuses journées à La Béate et ce qu'il y peint sur des toiles de 2 X 3 puis en série, absolument cauchemardesques
 
comme tu as tout lu de Rezvani, que les années-lumière (1967), les années Lula (1968), le testament amoureux (1981) t'attendent chaque année l'été, quand tu reviens au pays de l'épousée
tu n'as pu t'empêcher de commander Les carnets de Lula
livraison la semaine prochaine
tu auras fini Beauté, j'écris ton nom 
livre d'exception écrit par un homme qui à 94 ans s'interroge sur son entrée en peinture
j'espère que nous pourrons voir un jour le film que réalise Mireille Dumas avec la destruction par le feu dans une forêt des Alpilles d'une centaine de toiles conservées par Rezvani, artiste pluri-indisciplinaire, qui s'est payé le luxe de ne pas vendre ni de montrer ses toiles car devenant oeuvres elles se seraient dégradées en argent sale allant de collectionneurs (affairistes du béton, de l'armement, du pétrole, du luxe...) en expositions (dans leurs fondations), musées (rétrospectives de conservateurs et surtout de commissaires d'exposition, joli "commissaire" !) avec une cote montante, spéculative... 
oui, vraiment, avec Rezvani, on est ailleurs, du côté de l'absolu, quand c'est le tableau peint par la main des libertés du peintre (venues de très loin, de très profond) qui regarde le peintre
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.

les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.

toiles de Serge Rezvani
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