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Blog de Jean-Claude Grosse

clown toi-même

19 Décembre 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #Le Revest-les-Eaux, #ateliers d'artistes, #développement personnel, #jean-claude grosse

photos AB prise lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

photos AB prise lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns
le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns
le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns
le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns

le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns

article de décembre 2019 réactualisé le 19 décembre 2023 après avoir écouté un podcast de France-Culture et vu Boudu de Bonaventure Gacon

stage clown terminé, 30 novembre, 1° décembre 2019, Maison des Comoni, Le Revest, initié par Le Pôle, saison cirque Méditerranée dans le cadre de la 5° saison Clowns not dead

2 jours à 7 H = 14 H; un régal;

comme il faut se nettoyer de toutes les verrues sociales, tics codés qui occupent, colonisent notre corps, notre visage, nos gestes, notre esprit pour faire monter un clown, "notre" clown (du jour), je me suis vidé (faire le vide, faire choix de la lenteur, du silence), secoué, tapé, j'ai soufflé comme un boeuf, comme un ange, j'ai fait le chien gentil, le singe en rut, l'araignée d'eau, l'horloge collective, j'ai massé, j'ai été massé, plus exactement débarrassé de mes scories, j'ai participé aux jeux à deux, la colère balancée, la colère reçue, la séduction tentée, la séduction reçue, à 1-2-3 Soleil...

et comme on apprend autant en regardant qu'en allant sur le plateau, je suis passé le samedi en dernier avec O. pour l'exercice du ping pong en 3 regards; je suis allé chercher au fond de moi le bon sauvage (très proche du gorille) de la forêt tropicale dont je crois avoir hérité (comme tout un chacun) et j'ai formidablement été soutenu et accompagné par O.; 


le dimanche, outre tous les exercices collectifs pouvant être travaillés chez soi, quotidiennement ou à l'envie, je suis passé deux fois, comme chacun, pour un solo et un duo, le fameux ping pong;

hier j'ai évoqué le duo et pas le solo;

aujourd'hui c'est le solo que je veux raconter et pas le duo pourtant hilarant, sonore = musical à base de pouetts, petts, postillons et crachats, et très tendre avec M.;  
 

solo : j'entre, vieux, perclus de douleurs, découvre le public, le saisis par le regard, avance milieu de scène et vers l'avant, penché, tremblotant; je tente de redresser les épaules, elles retombent, idem pour les bras, soudain, bas et grave, je dis m'adressant à moi, debout, trois fois, pas comme un ordre, une injonction intime plutôt, puis je monte la voix, regarde le public, farouche, en colère presque, debout plusieurs fois puis debout les damnés de la terre, debout les forçats de la faim; je leur dis sans chanter les 2 premiers couplets puis j'utilise une chaise, chante mais presque que pour moi, L'internationale, je me lève, le poing gauche réussit à se lever, et me déplace vers la sortie sur les paroles "et demain l'internationale sera le genre - silence très long et regardant le public avec dépit depuis le rideau me recouvrant presque - humain" et je sors; les stagiaires ont entonné l'internationale; ou comment passer du je, solitaire, à un Nous, solidaire qui se lève et soulève la chape de plomb; ce que je décris a l'air psychologique mais sur scène, pas d'interprétation, pas de commentaire par signes expressifs, seulement le corps qui pèse, qui tombe, tente de se relever...


merci à Claudine Herrerro dont la gestion du groupe est excellente ainsi que la gestion de ce qui se passe sur le plateau, laissant le clown dans sa merde, la question, et devant refuser la solution pour que la question se développe (je perds ma chaussette, pas question de la récupérer, de la remettre, c'est l'accident, qu'est-ce que tu fais avec ?; ses commentaires en cours de jeu sont succulents et truculents, le clown montre ses fesses; il aime la vie; la merde, il connaît...
merci aux autres stagiaires (que des prénoms: Myriam, Sylvie, Claude, Martine, Elise, Simona, Kaitza, Corinne, Sarah, Cyrielle, Lola, Françoise, François, Malek, Richard, Guillaume, Stefano, Olivier, Yohan, JC; aucune identité sociale ou professionnelle; le groupe s'est constitué à travers les exercices et les passages sur scène, vraiment bienveillant, tous les âges, tous les gabarits possibles) 
et merci au Pôle (Cyrille ElslanderPatrice Laisney, Catherine, Julia)
ces deux jours, ce sont deux jours dans l'ici et maintenant, dans le présent éternel, sans passé, sans futur, sans regrets, ressentiments, sans projets, espoirs et craintes, deux jours sans volonté si tu choisis de te laisser porter par les consignes de l'animateur, par tes partenaires de jeu, n'allant sur le plateau que quand tu sens que c'est ton moment et laissant venir en pleine conscience (ça c'est pas acquis, il a fallu que Claudine me crie les fesses, tape sur les fesses pour que je me rende compte que M. me tendait les fesses et que je lui donne une tape, j'aurais pu faire le tambour) ce qui monte de toi, du plateau, du partenaire, du public dont tu ne te sens pas jugé; bref, de la méditation en acte, tu as vécu pleinement le moment présent qu'après coup tu évalues, 14 H de bonheur;

évidemment, comme toujours dans ce genre de situation, je suis très concentré sur l'exercice, attentif à ce qui se passe, m'entoure, relaxe par rapport au déroulement que je ne cherche pas à diriger, maîtriser, pas dispersé pendant les pauses; je ne cherche pas le contact, à échanger; l'échange c'est sur plateau et entre scène et salle
ces deux jours ont correspondu à la fin d'un cycle de 21 jours de méditation avec Deepak Chopra, Pour que chaque moment compte, c'est bien tombé, il parlait de présent éternel; 867148 personnes ont suivi ce cycle; une vraie puissance spirituelle  
un des effets, durable ? ou pas ? j'ai repris le Qi Gong mystérieux de la grande ourse, arrêté à mon retour de vacances et que je pratiquais depuis octobre 2018

ben oui, j'ai tenté le coup; comment un vieux forçat, un vieil esclave, un exploité perpétuel perclus de douleurs, harassé de fatigue s'intime de se mettre debout, tente d'obtenir du public de se mettre debout, vous les damnés de la terre et comment il retrouve les paroles de l'internationale, reprise par le public à sa sortie, ayant réussi à lever le poing gauche; ou comment passer du je, solitaire, à un Nous, solidaire qui se lève et soulève la chape de plomb;
ça nous change de la marseillaise et de cet appel à la grève générale du 5 décembre : "''UNITED COLORS OF CONVERGENCE'', une sorte de ''label'' pour soutenir la Convergence des luttes indispensable pour apprendre les bonnes manières au Gouvernement et changer la donne ou donner une petite leçon d'humilité à l'oligarchie." De tels mots d'ordre ne sont pas à la hauteur de ce qui devrait se jouer, et ils produiront l'effet inverse de l'effet escompté.
Si le 5 décembre, c'est pour donner une petite leçon d'humilité à l'oligarchie, je reste chez moi.
 
Claudine Herrero : Merci Jean Claude..quel engagement délicatesse concentration .... Quel travail quelle application et quel coeur !! Cette fatigue et sincérité que tu nous as offert et qui nous ont toutes et tous transpercés ...de rire et larmes retenues...qui nous ont amené d un seul corps d une seule voix..à chanter en choeur ce si beau chant qui nous a pris aux tripes ! Des clowns engagés solidaires humains.. si bienveillants les uns envers les autres ! Merci à tous ! Quel régal ce week-end ensemble dans ce si beau lieu chargé d histoire de vies..Grand merci à Cyril et à toute son équipe. L accueil..Domi.. Merci. Merci. 

 

photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer
photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer
photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer
photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

Your last video / Porn theater

extrait clownesque publié dans Et ton livre d'éternité

(pages non paginées, difficiles à trouver)

Le vieil homme – depuis le 2 janvier 2020 / date de parution du roman Le consentement / une secousse sismique de faible intensité est en train de propager ses ondes / rencontrant les vagues de #metoo / Hasard ? Destin ? Dessein ? j’ai renoncé à mon dernier amour le jour où est paru Le consentement /

La voix – bon là, je te reprends, ta décision de renoncer a été déclenchée après un cabaret clowns / tu as eu la sensation très vive qu’un lacet se défaisait /

Le vieil homme – déjà le moment du lacet ? / comme le temps passe / ou passe pas / ou passe

(un lacet de basket qui se défait, tu n’as rien fait pour le défaire, tu n’as rien vu venir et tu te trouves délivré d’une chaussure, d’un attachement / situation typiquement clownesque partagée entre clownerie et clown ne rit / t’es dans l’embarras / cherche pas la solution, refaire le nœud / ça, c’est le raisonnable / ta question comme clown d’une situation, c’est la chaussure défaite / t’as pas à choisir entre t’immobiliser sur la paille ou sautiller à petits sauts / ça, c’est le cérébral, le mental / t’as la chaussure défaite / y a ton pied et ta chaussure, est-elle à ton pied ? es-tu le bon pied ?... / ces questions ne se posent même pas, ce serait encore du cérébral / quel duo complice, antagoniste, mixte, ton corps sans pensée mais prenant son pied va faire avec ta basket parce que ce soir, t’as mis tes baskets, si légères)

moment du clown

La voix – je relève là, la pertinence de l’image d’un lacet défait / cette image anticipait / annonçait ton délacement / ton renoncement après un impossible délassement / ton histoire de chaussure / à ton pied ou pas / fait penser au soulier qu’essaiera avec succès la souillon Cendrillon / couillon, va ! / la Dâme / elle était pas à ton pied / mais c’était la Dâme dont t’avais besoin / que t’avais qualé pour t’éduquer

Le vieil homme – je n’ai pas eu de ressentiment / je ne passerai pas de l’amour à la haine /

La voix – parfait / t’es pas dans le présent du revirement / de Toi Ô Dieu à toi odieux / de Toi Ô Déesse à toi diablesse / la signification de ton histoire est plurielle / toujours au pluriel les interprétations / qui sont toutes des inventions / par les mots utilisés / toujours / question : laquelle inventer ou pas ? / je t’en propose une / l’amour sublimé ouvrant sur l’amour sublime suppose une femme qui se refuse / cet amour sublime, raffiné, ton analyste, maître Lacan, te l’a proposé comme projet à réinventer / selon lui, il n’y a pas de rapport sexuel / règne entre hommes et femmes le malentendu universel / voir ce qui se passe dans une rencontre / deux jamais sur la même longueur d’onde / au même rythme / y a la délicate zone grise avant le soi-disant consentement mutuel / et quand vient la consommation par consentement mutuel / c’est l’expérience inavouée des ratés / des pannes / des non-dits / l’illisibilité des ressentis

(s’adressant à un public imaginaire) mesdames et messieurs, j’ai le plaisir de vous présenter celui qui a raté / ratera le projet de nouvel amour courtois / un jour Lacan lui a montré L’origine du monde / caché derrière une tenture / l’inaccessible sexe féminin pourtant offert / LUI pendant deux ans / a vécu deux formes d’amour sans intrusion possible grâce à l’inaccessible ELLE / un an de souffrance tant veut s’unir à ELLE pour partager du bonheur / un an d’apaisement tant veut la laisser libre d’ouvrir ou pas la fenêtre / deux ans pour apprendre à renoncer / foin de la sublimation et du sublime / fiasco du nouvel amour courtois / là tu devrais lui dire quelque chose / par exemple / chacun sa merde /

Le vieil homme – chacun dans la merde du monde / en disant les mots, j’insiste, tu crées le monde de merde / chacun choisissant ou pas quel usage en faire ou pas / donc rien à lui dire / elle a son usage du monde / monde de merde ou pas / son usage de l’amour de merde ou pas / je me suis levé / je me lèverai / pour ouvrir la fenêtre au rouge-gorge gelé / pour accueillir l’amour / inclusif de tout / et non passion exclusive = amour du minéral, du végétal, de l’animal, de l’humain => le Monde dans sa Beauté = oeuvre de l’Amour selon les 10 échelons à la sauce Platon / (s’adressant au public imaginaire) allez répétez avec moi : porneia, pothos, mania, eros, philia, storgè, harmonia, eunoia, charis, agapè / devenez grecs / pas nippons

Complément pour aller plus loin : les clowns sont très appréciés dans certaines institutions, hôpitaux pour les enfants malades, les personnes âgées (l'association le rire médecin et bien d'autres), EPAHD, maisons de retraite, centres d'accueil d'adolescents handicapés... Il y a indéniablement des fonctions thérapeutiques du rire guérisseur, que ce soit individuellement ou collectivement, socialement.

Le clown n'est pas qu'un fouteur de rire, il peut être aussi un animal triste et l'on sait que la tristesse est le signe que l'ordre en place a réussi à installer sa domination, tristesse à laquelle Spinoza oppose la Joie. On pourrait penser au film Joker, tristesse du clown, rire mécanique et rire "libérateur". Je pense qu'il y a des jonctions à faire avec Jodorowski (Psychomagie, film et livre) et ses pratiques de guérison (individu, couple, famille, peuple meurtri), avec les thérapeutes que sont aussi les maîtres spirituels par exemple les Pères du Désert.

Créature d'art brut inventée par Bonaventure Gacon, Boudu revient avec sa barbe en broussaille et sa méchanceté revendiquée pour vous offrir un puissant moment d’humanité. Déconseillé aux moins de 12 ans. Son moment ogre mangeur de fillettes démarre l'histoire de ce Boudu.
Le Boudu est au bout du rouleau. Une épave. Un clown triste, amer et méchant à force de malchance, qui erre dans la vie et bute contre un monde sans compassion pour les individus à la marge. Sans jamais tomber. Au contraire, notre clochard hirsute au nez écarlate s’extirpe des abîmes par la parole. Assis à une table déglinguée, ses mots font mouche. Son verbe, aussi puissant que lucide, nous transperce, nous remue avec des spasmes de rire qui ravalent nos larmes. Gaffeur parce que clown avant tout, il ne boude aucune bourde. Acrobate des bas-fonds, il multiplie les gadins quand il tente de déclamer un poème en patin à roulettes et enchaîne chutes et pirouettes pour la plus grande joie des spectateurs, qui vivent avec lui une des aventures circassiennes parmi les plus singulières des 20 dernières années.
Vu ce samedi 16 décembre 2023 à 20 H, aux Comoni. 8° clowns not dead
Un régal métaphysique et prosaïque pour l'esprit.
Un régal physique pour le corps secoué de rires. À chacun, ses rires. Pour moi, il me faut du temps.
Boudu, con ! expression typiquement de Toulouse et Occitanie. Cette exclamation est née d'un mélange entre l'occitan « Bon Diu » et le français « Bon Dieu ». Étant donné qu'au Moyen Âge, le fait même de prononcer le nom de Dieu était non seulement sacrilège, mais puni d'un châtiment corporel, certaines exclamations et jurons faisant appel à Dieu ou au sacré ont été détournés et ça a donné boudu con !
Ce Boudu sera-t-il sauvé des eaux ou des feux de l'enfer ? est-il sauvable ?
sa mort aux accents d'une musique sacrée tonitruante et longue, intégrant les applaudissements du public pour les saluts à l'artiste-acrobate semble indiquer qu'il n'y a pas de séparation entre la mort d'un personnage et la vie d'un acteur.
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