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Blog de Jean-Claude Grosse

100 ans le 27 mars 2022

28 Mars 2022 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #amitié, #essais, #pour toujours, #Le Revest-les-Eaux

affiche de la soirée du 9 avril 2022 en hommage à Marcel Conche aux Comoni au Revest; Marcel et la nature (le clos de Treffort); au revoir pour certains, adieu pour d'autres
affiche de la soirée du 9 avril 2022 en hommage à Marcel Conche aux Comoni au Revest; Marcel et la nature (le clos de Treffort); au revoir pour certains, adieu pour d'autres
affiche de la soirée du 9 avril 2022 en hommage à Marcel Conche aux Comoni au Revest; Marcel et la nature (le clos de Treffort); au revoir pour certains, adieu pour d'autres

affiche de la soirée du 9 avril 2022 en hommage à Marcel Conche aux Comoni au Revest; Marcel et la nature (le clos de Treffort); au revoir pour certains, adieu pour d'autres

voilà, tu es mort depuis 28 jours déjà, le 27 février 2022, dans ton sommeil, à 8 H du matin, mort de mort naturelle, de ta belle mort
3 jours après le début d'une guerre entre Russie et Ukraine dont on ignore où elle mènera l'humanité
mort ? 
y en a qui savent ce que c'est, y en a qui disent ne pas savoir, tournent autour du mot avec d'autres mots
tu es mort depuis 28 jours déjà et aujourd'hui 27 mars 2022, ce sont tes 100 ans
le toast amical à quelques-uns en ton honneur avec du dom pérignon a été reporté par certains, annulé par d'autres
certains lèvent tout de même un verre, en solitaires, un p'tit calva de 12 ans, à ton âme, aux souvenirs qu'ils gardent de toi, à ton oeuvre, à l'infini de la nature
chacun a sa version de ton âme
âme mortelle, âme immortelle, âme éternelle
(en langue des oiseaux la mort => l'âme hors, l'âme or ...)
dans 12 jours, selon certains très anciens rituels, ton âme pourra se libérer de son enveloppe charnelle et entreprendre sa migration
réincarnation, résurrection
certains ne croient pas à cela, ton âme mortelle s'est éteinte avec la paix de ton corps
d'autres se posent des questions ou s'abstiennent de trancher
aucune certitude fondée sur des preuves dans un sens comme dans l'autre
des croyances seulement des croyances et leur force créatrice de réalité
de néant pour certains, d'éternité pour d'autres, de mystère insondable aussi
t'as donc le choix toi qui es mort depuis 28 jours déjà
le 9 avril de 19 à 22 H, chacun des participants à la soirée d'hommage à ton nom choisira en son âme et conscience ce qu'il en est de ton âme
 

des retours

Le vingt sept mars à huit heures du matin, tu étais mort. Je t'ai pris dans mes bras, je t'ai embrassé, je t'ai bercé comme on berce un enfant et je t'ai parlé doucement comme pour ne pas te réveiller, comme pour te faire croire, pour me faire croire, que tu n'étais pas mort, que tu allais te réveiller. Je ne voulais pas que ta mort te fasse peur, je voulais continuer à faire comme si... 

Ce matin vingt sept mars tu as eu cent ans et je t'ai souhaité ton anniversaire et j'ai pensé à toi toute la journée. J'étais triste et déçue. J'ai pensé au champagne que tu voulais ouvrir pour ton déjeuner d'anniversaire. Il aurait été aussi pétillant que ton esprit, aussi doux que ta pensée et aussi joyeux qu'un vent d'été. Il n'y a pas eu de champagne, pas d'invité, rien d'autre qu'une grande tristesse, une tristesse qui a envahi la maison et mon esprit tout à la fois. Dehors il y avait du soleil, un soleil inutile, indécent et sans intérêt aucun et j'ai pensé qu'il aurait dû pleuvoir pour te plaire à toi  toi qui disais souvent que tu voulais qu'il pleuve mille ans. Jean- Claude Grosse a pensé à toi, il a laissé quelques lignes qui m'ont fait bien plaisir. Bon anniversaire Marcel. Je t'embrasse très fort aussi fort que je pense à toi. M.M.
 
 
Merci Jean-Claude des propos sur l'âme librement appréciée, et maintenant peut-être libre d'elle-même, de Marcel. Votre commentaire, ému, est tonique, loyal et utile - Marcel aurait probablement souri de Jean-Yves Leloup, mais peut-être aussi souri avec lui. Vous ne le trahissez donc pas en évoquant un amour de la Nature pour elle-même, et son propre essor. L'apparition de la vie concerne la conscience, il l'aurait accordé. Merci de votre un peu dingue, mais généreuse, fidélité.
  marc
 
28 jours ! Et un silence assourdissant... M.C.
Marcel laissait toujours une place à un point de vue autre que le sien; la 4° de couverture de son dernier livre en est l'illustration
Marcel laissait toujours une place à un point de vue autre que le sien; la 4° de couverture de son dernier livre en est l'illustration
Marcel laissait toujours une place à un point de vue autre que le sien; la 4° de couverture de son dernier livre en est l'illustration
Marcel laissait toujours une place à un point de vue autre que le sien; la 4° de couverture de son dernier livre en est l'illustration

Marcel laissait toujours une place à un point de vue autre que le sien; la 4° de couverture de son dernier livre en est l'illustration

Avant-Propos de L'âme et le corps

(Marcel Conche, Les Cahiers de l'Égaré, 29 septembre 2021)

« Les cadavres : à jeter plus que les fumiers », dit Héraclite. Car le cadavre n’est plus que terre et eau, bien que pour le chrétien, dans le cadavre, il y ait une âme immortelle.

 

La notion d’âme n’est donc pas religieuse. L’âme ne survit pas à la mort du corps. Quel est son rôle ? L’âme fait que le corps soit le corps d’une personne. L’âme de Pierre anime le corps de Pierre, elle fait que le corps de Pierre n’est pas le corps de Paul. À la mort de Pierre, le corps de Pierre est privé de son âme. Le cadavre de Pierre est sans âme, contrairement à l’opinion des chrétiens pour qui l’âme, étant immortelle, survit à notre mort.

 

Mais je crois qu’à la mort, l’âme meurt avec le corps qui n’est plus qu’un cadavre sans âme, qui n’est plus que de la terre et de l’eau.

Quand mon corps mourra, mon âme aus- si sera morte, mon cadavre pourra être mis avec le fumier des vaches et des cochons pour faire du fu- mier. Cela est conforme à l’opinion d’Héraclite totale- ment irréligieuse. J’ai aimé Marie-Thérèse, il n’y avait aucun sens à aimer et honorer son cadavre qui était sans âme selon l’incroyant que je suis, mais Marie-Thérèse était chrétienne, son cadavre du point de vue chrétien n’était pas que terre et eau, il y avait une âme immor- telle. Ma façon de voir les choses résulte de ma posi- tion d’incroyant. L’incroyance comme la croyance est sans preuve, la croyance est pourtant certaine pour ce- lui qui croit, l’incroyance est certaine pour celui qui ne croit pas. Il y a donc certitude du côté du croyant et de l’incroyant, mais certitude n’est pas preuve, dans les deux cas il s’agit d’une certitude subjective.

ce livre doit beaucoup à la pensée de Marcel Conche qui laissait toujours une place pour un autre point de vue; ainsi il se souvient d'un échange sur la mort, pour toi Marcel anéantissement, retour à la nature naturée; pour moi, retour à la Nature naturante, créatrice; la mort => l'âme hors; si tu en as la conviction vécue alors fonde ta métaphysique; et plus de 10 ans après naquit le livre d'éternité en lien avec la question posée par l'épousée à l'hôpital : je sais que je vais passer, où vais-je passer ?

ce livre doit beaucoup à la pensée de Marcel Conche qui laissait toujours une place pour un autre point de vue; ainsi il se souvient d'un échange sur la mort, pour toi Marcel anéantissement, retour à la nature naturée; pour moi, retour à la Nature naturante, créatrice; la mort => l'âme hors; si tu en as la conviction vécue alors fonde ta métaphysique; et plus de 10 ans après naquit le livre d'éternité en lien avec la question posée par l'épousée à l'hôpital : je sais que je vais passer, où vais-je passer ?

extrait de Et ton livre d'éternité ? pages 616-617

Le 9 février 2021, téléphonant vers 16 H à l’ami Marcel Conche à propos du livre La nature et l’homme dont il assure l’édition, sortie le 27 mars 2021, pour les 99 ans du philosophe, Lui-Je lui dit le bien qu’il pense de cet opus présentant l’originalité de l’adresse au lecteur. Cela se produit 3 ou 4 fois. D’où lui est venue cette nécessité de l’adresse ? Elle a pour effet d’impliquer le lecteur et de le traiter comme Socrate traite ceux qu’il interpelle, accouche, maïeute: Connais-toi toi-même.

Lui-Je lui raconte l’achèvement de son livre d’éternité et évoque le pharmacon de clôture-ouverture du livre : Tu es aimé, tu es mon bien-aimé.

L’ami Marcel est très réticent avec l’expression Tu es mon bien-aimé. « Je n’ai pas besoin qu’un Dieu me dise : tu es mon bien-aimé ».

Ce n’est un Dieu que si tu le nommes ainsi. Mais Dieu est le Sans Nom. Ce qui s’adresse à toi (ne peut être entendu que par le cœur, pas par les oreilles), c’est la Vie. La Vie éternelle, créatrice qui t’a créé avec amour (l’amour inconditionnel, l’agapé et en se cachant, Héraclite) comme tout ce qui existe, à égalité et qui t’aime aussi inconditionnellement comme unique, singulier, incarné. Ainsi créé et aimé, de deux façons, universelle et unique, tu peux donner ce qui te traverse, l’amour agapé.

« Pourquoi pas ? Là, je peux le concevoir. »

Je te signale Marcel que tu l’as déjà écrit dans La Voie certaine vers « Dieu » ou l’Esprit de la religion, page 35 : je distingue la religion, l’éthique et la morale ; l’éthique renvoie à des devoirs conditionnels, ceux du médecin par exemple ; la morale renvoie à la notion de devoir inconditionnel, venir en aide à un blessé sur la route ; la religion enfin repose sur la notion d’amour inconditionnel. C’est la religion fondamentale et universelle, la religion de l’avenir. L’amour du prochain au sens page618image5846000 page618image5846208évangélique qui définit la voie droite « vers Dieu » est inconditionnel quel que soit l’humain (aujourd’hui, tu rajouterais quel que soit le vivant).

Jésus dit Aimez vos ennemis. C’est là le retournement complet de ce qui est naturel. Aime ton ennemi, ce n’est pas là une exigence morale car du point de vue naturel et humain, l’amour ne se commande pas et ne résulte pas d’un acte volontaire. Un tel impératif d’amour inconditionnel nous arrache au plan des sentiments naturels et nous transporte au plan proprement religieux, non naturel, celui de la religion de l’amour. Ainsi, je vis dans la religion de l’amour si j’aime autrui simplement en tant qu’être humain même s’il ne le mérite pas.

Et page 37 : que signifie aimer ? Cela est dit clairement dans la 1° épitre de saint Jean 3.18-19

N’aimons ni de mots ni de langue mais en actes véritablement. Que signifie en actes ? Cela signifie 3 choses : agir, non-agir, créer.

schémas proposés par Jean-Yves Leloup
schémas proposés par Jean-Yves Leloup

schémas proposés par Jean-Yves Leloup

VlVRE C’EST by Jean-Yves Leloup
Vivre notre corps dans toute sa grandeur !
Le corps c’est l’invisible devenu visible c est la Vie qui s’expérimente elle-même dans un espace temps lors d une incarnation terrestre.
Nous n'avons ni à idolâtrer ni à mépriser notre corps, nous devons permettre à la vie de s’y exprimer dans toute sa grandeur.
Notre corps sera toujours la vie devenue matière l’invisible devenu visible.
On doit donc apprendre à voir au delà de la matière ?
La science tente parfois de réduire le corps à un objet. On doit plutôt aborder le corps comme un phénomène, comme une manifestation. On doit savoir le regarder avec ce regard qui vient des profondeurs de notre cœur, ce regard qui cherche la beauté la grâce dans toute chose, la vie en toute chose. ll y a en nous une lumière que les ténèbres ne pourront jamais éteindre il y a en nous quelque chose qui est même plus fort que la mort.
La vie prend conscience d’elle même dans l’être humain que je suis, dans le corps que je suis. On ne doit donc pas regarder le corps uniquement sur le plan de son apparence, mais regarder l’apparition de la vie dans ce corps. Quand on passe du monde des apparences à celui des apparitions, notre vie prend tout son sens.
Nous devons donc prendre de l’altitude
Notre façon de percevoir notre corps doit s’élever au dessus du monde des apparences. Nous devons passer du mode de l’avoir à celui de l’être ; passer de la vérité que l’on a à la vérité que l’on est ; de la vie qu’on a à la vie qu’on est ; du corps que l’on a au corps que l’on est.
Le corps que l’on a va mourir. Le corps que l’on est ne mourra jamais, car le corps est ce lieu où la vie s’éprouve elle-même. C’est la vie qui s’expérimente dans l’espace temps dans lequel je suis. Qu’allons nous faire de cette épreuve, de cette expérience ? Comment allons nous en faire l’occasion d’une grâce ? L’amour aura toujours le dernier mot. La vie aura toujours le dernier mot. Et cet amour, cette vie s’incarne dans notre corps. A nous d’en faire une Grâce.
Jean-Yves Leloup in Magazine VIVRE, Montréal, Canada, Janvier 2014
Graine de conscience : Qui peut arrêter Poutine ?
Certainement pas les armes, cela ne ferait que l’exciter. La violence ne peut engendrer que de la violence. Comment ne pas en rajouter?
Si, «celui qui veut la guerre est en guerre avec soi» (Alain), celui qui veut la paix doit être en paix avec soi. La guerre comme l’erreur, c’est l’oubli de l’Un, l’oubli que nous sommes une seule réalité, une seule humanité; «Il n’y a pas de plus grande infortune que de croire avoir un ennemi»(Tao te king , 46), et pire qu’une infortune, quand on voit que cet ennemi est son propre frère, un fils de sa «mère patrie »,la grande «Rus».
Qui peut arrêter Poutine sinon des Russes et des Ukrainiens unis par leur foi et sagesse orthodoxe ? Que popes, fidèles et patriarches en grandes tenues liturgiques s’avancent en chantant leurs chants magnifiques, en longues processions, toutes crosses et mitres dehors , en marchent face aux canons; ces canons conduits par leurs enfants, ces jeunes hommes qui partagent l’affreuse et imbécile innocence de leurs chars d’acier.
Préférer une démonstration de foi et d’intelligence à une démonstration de force et de fureur, est-ce possible ?
Jean Yves Leloup
 
Graine de conscience : « Qui peut arrêter Poutine ? » (2)
« Quand deux grandes forces s’opposent, la victoire va à celui qui a appris à céder ».
Si cette phrase de Lao Tseu reste sans doute inaudible aux Russes comme aux Ukrainiens, à Poutine et à Zelensky, peut-être seront-ils davantage sensibles aux remarques de Tolstoï, leur ancêtre commun :
« Vous êtes habitués à lutter contre le mal par la violence et par la vengeance, c’est un mauvais moyen, le meilleur moyen n’est pas la vengeance, mais la bonté … »
« Je comprends, écrit-il, que poussé, par la colère, la haine, la vengeance, la perte de conscience de son humanité, un homme puisse tuer, en défendant un être proche, en se défendant lui-même. Et je comprends qu’il puisse tuer sous l’effet d’une suggestion patriotique, grégaire, en s’exposant à la mort et participant à un meurtre collectif de guerre. Mais que des hommes, en pleine possession de leurs facultés, puissent tranquillement, de façon mûrement pesée, admettre la nécessité de l’assassinat de l’un de leurs semblables et contraindre des créatures à commettre cet acte répugnant à la nature humaine – cela, je ne l’ai jamais compris. »
Ne faut-il pas commencer par là : que chacun « en pleine possession de ses facultés » ne se laisse pas emporter par la spirale de la peur et du jugement afin, d’opposer à la violence autre chose que de la violence ? Opposer plutôt le courage de la conscience, une conscience incarnée, préférant être meurtrie que meurtrière. La force invincible et vulnérable de l’humble amour ; le contraire du mouton couché, l’Agneau pascal blessé mais debout.
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A
Merci Monsieur Grosse pour ces textes et surtout pour cette information sur la soirée d'hommage à Marcel Conche. Bien que n'étant pas philosophe, j'ai eu un plaisir immense à lire tous les livres de M. Conche. J'avais aussi présenté le film "La nature d'un philosophe" en février 2018 dans mon village en Belgique devant une quarantaine de personnes pour qui c'était une vraie découverte.
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