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Blog de Jean-Claude Grosse

On donne quoi quand on ne donne pas son temps ?/JC Grosse

30 Janvier 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #pour toujours

1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours
1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours

1° juillet 1967 à Le Quesnoy, Nord, agapes au chalet de l'étang au Quesnoy, 6 juillet 2003 au Revest, Annie en led déclarant son amour pour toujours

Je viens de me rendre compte d’une coïncidence extraordinaire
ce 1° juillet 2017, je fêterai mes 50 ans de mariage avec  Annie Grosse Bories, partie le 29 novembre 2010; ça remonte donc au 1° juillet 1967, photos prises à la sortie de l’église et oui et oui (alors que nos convictions athées étaient solides; pour son enterrement, point d'église, une cérémonie laïque dans la salle des fêtes de Corsavy, une fête inventée avec tous ceux nombreux, tout le village particulièrement secoué, venus l'accompagner),
à la mairie, c’est le maire du Quesnoy, Eugène Thomas, ancien ministre des postes sous de Gaulle à la Libération qui nous a réunis, le prof et l’élève, en présence du proviseur du lycée, de nombreux collègues, ça n’avait pas fait scandale, un an après, en 1968-1969, ce sera le scandale de Mourir d'aimer à Marseille (suicide de la prof Gabrielle Russier)
les photos de 2003 nous montrent dansant comme des marionnettes pour les 20 ans des 4 Saisons du Revest, le 6 juillet, notre fille Katia Ponomareva, comédienne et metteur en scène ayant eu la responsabilité artistique de la journée du 6, le danseur William Petit, la responsabilité d'une des 4 autres journées; Katia nous proposa un remariage symbolique à la mairie du Revest, ce que nous acceptâmes, moment intense sans maire et sans curé pour ce faire
Je comprends tout d’un coup le choix inconscient de la date, du lieu, du thème du 2° été du Léthé, ce 1° juillet à La Coquette à Toulon 
- la date, 1° juillet pour moi c’est 1/2 + 1/2 = 1, les deux moitiés de l’année, chacun sa moitié, quitte à empiéter sur la moitié de l’année de l'autre et réciproquement, les deux moitiés du couple qui ne fait qu’un, bref, le cirque, parce que c'est rond, que ça tourne rond, en rond, ce rond rond ronron en indisposant plus d'un, le soi-disant morne ennui quotidien alors que c'est la vie, la vraie vie et de choisir l'aventure sous toutes ses formes où l'infidélité a sa place; évidemment, je ne porte aucun jugement, chacun son chemin et quand un chemin m'est raconté, bien raconté, j'écoute toujours avec plaisir et prends plaisir à être dérouté car beaucoup de chemins sont déroutants (qu'est-ce que tu racontes ?); moi, j'ai fait choix de fidélité, ça me convient, je m'y sens bien; je me, je nous donne le temps; on donne quoi quand on ne donne pas son temps ? réplique dans le superbe film Danse avec lui de Valérie Guignabodet (2007)
- le lieu La Coquette a le même côté romanesque (romantique ?) que le chalet de l’étang du Quesnoy où nous nous sommes agapés; ce fut une très belle fête avec danses, poèmes (déjà, j’ai fait écrire chaque qu'on-Vive), chansons à boire d'où la photo floue que j'ai prise du frère d'Annie, Michel Bories (Pof), parti dans le même accident que Cyril Grosse;

la robe de mariée s'appelait Mouette, elle a resservi pour les 20 ans des 4 Saisons du Revest, le 6 juillet 2003 et au mariage de la plus ancienne amie d'Annie; on comprend pourquoi l'épousée est aussi la mouette à tête rouge, un personnage pour l'éternité, c'est la magie de l'écriture, de la parole éprouvée
- le thème c’est l’amour sublime, ça je m’y connais en sublimation mais sublimer un amour (j’en ai sublimé 2) n’est pas égal à amour sublime
ce 2° été du Léthé va être chargé et léger, ça finira en danses et lectures

Je ne peux pas ne pas mettre en ligne cette scène de Là où ça prend fin (Les Cahiers de l'Égaré 2014) entre l'épousé et l'épousée; ils ne savent pas que la fin de l'épousée est dans l'air, ils se rappellent leur rencontre, 46 ans avant quand élève, A.B.1, 16 ans, elle se déclare à son professeur, lui ne comprenant, n'acceptant enfin le sens de cette déclaration qu'en août 2010 car professeur, il lui fallait se barrer, être barré comme homme, ne pas entendre avec la raison; évidemment, il a compris, il a entendu avec le coeur et le corps et ce furent 46 ans de vie commune avec bizarrerie de l'inconscient, son amour à lui pour une élève, 24 ans après en 1988, donc 32 ans d'écart entre lui et cette élève, follement désirée, bizarreries : même âge, 16 ans, même classe, 2°, même initiales A.B.2; sublimé, cet amour fou est devenu une belle amitié qui dure depuis 30 ans; l'épousée avait été informée et avait été un soutien car difficile de sublimer les pulsions sexuelles, sublimer c'est d'abord décider de ne pas "consommer" (en l'occurrence, j'avais trop la conviction qu'en passant à l'acte, consentement ou pas, j'aurais été un violeur et ça, pas question d'autant que je voulais rester fidèle, donc ne pas "jouer" avec le feu de l'élève, avec l'élève A.B.2); une fois la décision prise (comment ne pas comprendre qu'une histoire de ce genre est vouée à l'échec ?), la sublimation est un douloureux exercice où la mise en mots est un des moyens d'y arriver; ce furent les poèmes de Parole d'aimant(e) (Les Cahiers de l'Égaré, 1989); dommage que l'histoire de Gabrielle Russier et de Christian Rossi, née 4 ans après la nôtre n'ait pu trouver un autre déroulement que ce déroulement tragique; c'est pour ça que je n'ai jamais oublié cette affaire, que je me suis efforcé de faire qu'elle ne s'oublie pas; à l'automne 2019, je tenterai d'organiser une soirée au Théâtre Toursky, façon de faire que Marseille se ressouvienne; à comparer d'ailleurs cette tragédie d'il y a 50 ans à la "réussite" du couple présidentiel actuel (on en a jusqu'en 2022), 24 ans d'écart, le président de la monarchie française épousant sa professeur, jadis mariée; tout est possiblement en marche quand on est dans l'"élite" et que tout le système est corrompu.

24 –

L’épousée et l’épousé, après une séance de banya, prennent leur bain dans l’eau fraîche du lac.

L’épousée    … tu te souviens de notre première fois ?

L’épousé   tu aimes bien l’entendre, j’aime le début des histoires d’amour, c’est souvent émouvant, poétique, après, ça dépend des gens …  c’était mon premier poste, j’avais adopté une attitude d’ouverture au mal-être des jeunes. Tu étais une de mes élèves

L’épousée   … c’est trop cette histoire … au départ des vacances de Toussaint je t’ai parlé dans un couloir du 2° étage du lycée 

L’épousé   … c’était mon anniversaire, tu n’en savais rien

L’épousée   je t’ai dit : je pense à vous autrement qu’à un professeur 

L’épousé   je n’ai pas pu te répondre : je ne pense à vous que comme élève 

L’épousée   je ne sais pas ce qui m’a pris, en tout cas, je ne regrette pas, notre histoire a commencé là parce que tu ne lui as pas fermé la porte 

L’épousé   je ne sais pas non plus ce qui m’a pris, en tout cas, je ne regrette pas de l’avoir laissé ouverte 

L’épousée   tu ne m’aimais pas encore ?

L’épousé   non mais je n’étais pas insensible

L’épousée (petite voix)   je peux savoir comment ça t'est venu ?

L’épousé   il me suffit de te regarder aujourd’hui …

L’épousée (petite voix)   oui ?

L’épousé   j’adore te regarder au moment des repas ; je reçois de la beauté plein les yeux et tout ailleurs, je suis traversé par un rayonnement inépuisable venu de toi, sensation très physique, expérience métaphysique de l'infini, je me dis, je te dis, quelle chance 

L’épousée  … merci … tu t’es senti piégé par ma déclaration ?

L’épousé   … pourquoi cette insistance  ? … la sirène ?  … difficile de répondre ; toi, jeune fille, tu me disais je pense à vous comme homme, je ne l’ai pas entendu, j’ai entendu le désir dans cette phrase lorsque  …

L’épousée   pas de mots, licence, ce n’est pas ce que je veux dire, … silence …  professeur, tu ne pouvais entendre que l’amour admiratif d’une élève, pas mon désir de jeune fille pour toi comme homme

L’épousé   en me barrant comme professeur, tu m’autorisais comme homme

L’épousée   je n'ai jamais eu le professeur à domicile que je voulais

L’épousé   homme désiré, je me suis fait désirer jusqu’à notre mariage, quel con !

L’épousée … tu m’as demandé beaucoup, je n’imaginais des ébats que sous des draps ; j’ai surmonté timidité, pudeur, j’ai trouvé du bonheur …

L’épousé   … contacts d’algues de nos corps sans péchés d’origine ni de chair, bonheurs d’épure

(elle rit, rire gai en cascade)

L’épousée   … j’aime tes poèmes Caresses 1 - Caresses 2 - … Caresses 1001… je ne sais plus à combien tu en es  … pourquoi cette aimée d’un jour ?

L’épousé   … Baïkala, ça te blesse … L’amour juvénile, c'est ce qui se rapproche le plus du pur amour … ça donne du bonheur, j’ai connu ce bonheur avec toi, je n’ai pas voulu résister à cette ultime vague qui m'a submergé, j'ai fait choix de l'aimer sauce Platon pour ne pas cesser de t'aimer sauce Cupidon

L’épousée entre le début de notre histoire et cette histoire … il y a un lien

L’épousé   …

L’épousée   entrer dans mon désir t’obligeait à beaucoup de retenue, tu sublimais … tu as les qualités pour faire des apnées … cesse de respirer un peu

(il ferme les yeux, se concentre, s’arrête de respirer ; elle compte 1-2-3 … 15, c’est bon, reprends ton souffle lentement)

L’épousée  je ne sais pas pourquoi, ça me blesse, j'ai peur …

L’épousé   … pardonne-moi, si tu peux … je sais que tu veux, mouette blessée, tu m' accompagnes … portée par ton amour inconditionnel pour moi 

L’épousée   … ma déclaration initiale t’a marqué au fer rouge de l’amour sublime 

L’époux  l’amour sublime, c’est ton arme, la paix, ton aile, mon amour 

ils s’embrassent longuement, sans reprendre leur souffle, ça dure, ça dure, ça dure; apnée d'amour et de désir


 

Puisque j'en suis à parler d'amour entre élèves et professeurs, je ne peux pas ne pas évoquer l'exemple de Marcel Conche qui épouse sa professeur de lettres de 15 ans son aînée. Cela se passe en 1942. Marcel Conche a publié les lettres de sa femme dans Ma vie (1922-1947), un amour sous l'occupation et ses lettres dans Lettres à Marie-Thérèse (1942-1947).

Marcel Conche était élève-maître en première au lycée de Tulle lorsqu’il eut comme professeur une jeune agrégée des lettres classiques venue de Strasbourg, réfugiée à Tulle. Il lui demanda d’être sa « correspondante » en ville (condition pour avoir droit à la sortie du dimanche). Ainsi pouvait-il la rencontrer régulièrement. On les vit bientôt se promener la main dans la main dans les pentes de Tulle. Les vacances étaient l’occasion d’échanger de longues lettres. Presque toutes celles de Marie-Thérèse sont ici reproduites. Elles disent son amour inconditionnel, son souhait d’être épouse et mère, son immense bonheurlorsque ces choses-là sont arrivées. Presque aucune lettre de Marcel n’est ici reproduite. Elles disent une ardeur d’un autre ordre que l’amour humain, car, s’il s’agit d’amour, c’est d’un amour inconditionnel pour la philosophie. On a voulu qu’une figure de femme fasse l’unité de ce livre : on y voit sa vraie vie, qui commence par l’amour (1942), qui se continue par l’engagement auprès de l’époux, qui s’accomplit par le don de la vie (1947) – cela sans qu’il y ait de relâche dans le bonheur d’aimer, mais non sans tribulations (y aurait-il quelque risque à aimer un philosophe?).

les deux livres de lettres éditées par Marcel Conche, d'abord celles de sa femme en 2012 puis les siennes en 2016
les deux livres de lettres éditées par Marcel Conche, d'abord celles de sa femme en 2012 puis les siennes en 2016
les deux livres de lettres éditées par Marcel Conche, d'abord celles de sa femme en 2012 puis les siennes en 2016

les deux livres de lettres éditées par Marcel Conche, d'abord celles de sa femme en 2012 puis les siennes en 2016

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