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Blog de Jean-Claude Grosse

MissTic surs les murs de Paris

17 Avril 2009 , Rédigé par grossel Publié dans #pour toujours

 
 
L'artiste Miss.Tic

Elle a une façon bien à elle d'écarter les questions qu'elle juge sans importance. Avec douceur, la moue dubitative, le regard noir de l'enfant qui prépare une bêtise, elle fait mine de ne rien avoir à dire. C'est ainsi qu'elle décourage toute tentative analytique sur son pseudonyme. Miss.Tic n'est autre que la signature - trouvée dans un vieil album de Picsou - qu'elle a décidé d'adopter, dans les années 1980.


 

1956
Naissance à Paris.

1976
Théâtre de rue, au sein de la troupe Zéro de conduite.

1985
Premiers pochoirs sur les murs de Paris.

1986
Première exposition, à la galerie du Jour - agnès b., Paris 2e.

2000
"Muses et hommes", une série de 20 pochoirs sur les murs de Paris, qui s'inspire de fragments de tableaux de peintres célèbres.

2007
Dessine l'affiche du film "La Fille coupée en deux", de Claude Chabrol.

2009
Exposition à la galerie parisienne Lélia Mordoch, du 5 au 11 juin.

 

 

C'est devenu son nom. Une identité choisie. La seule qui apparaisse sur l'interphone de son immeuble, à la porte de son atelier du 13e arrondissement de Paris, sur ses toiles et les façades urbaines. Même ses amants, qui étaient les seuls à avoir le droit de murmurer son prénom, disent, depuis 2002 (allez savoir pourquoi ?!), Miss.Tic. "Il n'y a plus que le fisc et les flics qui connaissent ma véritable identité."

Beaucoup plus joueuse et pudique que soucieuse de cultiver le mystère, ce petit bout de femme aux longs cheveux noirs, née à Paris en 1956, se méfie des fouineurs qui ramènent tout à l'intime, se ruent sur le pathétique. "Je sais qu'au vu de certains épisodes de ma vie, je fais rapidement Cosette. Je ne veux pas en faire un fonds de commerce."

Deux livres sont récemment parus sur elle. Miss.Tic. Je prête à rire mais je donne à penser (Grasset 2008), qui réunit textes et dessins de l'artiste ; et Miss.Tic, femme de l'être, de Christophe Genin (éd. Les impressions nouvelles, 2008), qui étudie son itinéraire et son travail avec retenue. Cela lui va bien. Toujours "droite dans ses talons aiguilles", plutôt que dans le ressassement. Miss.Tic est définitivement du côté de la vie. Elle le sait depuis longtemps.

Elle n'a que 10 ans quand un accident de voiture tue plusieurs membres de sa famille, dont sa mère. Le drame ne fait qu'aiguiser un peu plus son désir d'agir, d'avancer, de considérer l'existence comme une chance inouïe. "Vous savez, perdre quelqu'un est difficile, mais c'est tout de même l'autre qui meurt", dit-elle, paraphrasant l'épitaphe du surréaliste Marcel Duchamp.

Six ans plus tard, quand son père décède, elle quitte Orly et ses cités, sur un Solex. Direction Paris où elle loue une petite chambre de bonne dans le 6e arrondissement. Elle rêve du Saint-Germain-des-Prés de Boris Vian et de Juliette Gréco, ne trouve que des endroits ringards qui "puent le tabac et la vieille bière". En 1980, elle rejoint son copain aux Etats-Unis où, durant deux ans, dans les milieux underground du hip-hop, de la drogue et de l'alcool, la jeune fille tombe dans les excès, s'éloigne d'elle-même.

Retour à Paris. Les bandes des Frères Ripoulain et de Vive la peinture (VLP) détournent les affiches, peignent les murs et les palissades. D'abord spectatrice, elle finit par rejoindre le mouvement. "J'aimais bien cette démarche populaire, cette approche pratique de l'art." Elle sort d'une rupture amoureuse difficile. Son premier pochoir sera l'ultime message adressé à l'homme aimé. "Je voulais lui donner une réponse intelligente, mais pas hystérique." Elle bombe "J'enfile l'art mur pour bombarder des mots coeurs". Signe Miss.Tic et, pour incarner son texte, dessine son autoportrait. L'intéressé la (et se) reconnaîtra.

Trente ans plus tard, il suffit de mettre bout à bout ses phrases et ses silhouettes de femmes sexy - en robe noire, soutien- gorge et porte-jarretelles, ou nues et offertes, ligotées et soumises - pour retracer son parcours, entendre les soupirs et les désirs qui l'ont traversée. "Je ne me suis pas laissé défaire", "Prends mes jambes à ton cou", "Fais de moi ce que je veux", "Avec l'amour le temps passe vite avec le temps l'amour passe moins souvent"...

Sa vie, elle n'a cessé de la raconter sur la face des murs. Précisant au fil de ses jeux de mots et de leurs indécences pudiques les traits d'un caractère bien trempé. "Souvent une chose et son contraire, pudique et provocatrice ; grande généreuse qui déteste les bons sentiments", souligne son assistante et amie, Christine Gabin, dite "La Gabin". "Miss.Tic est avant tout quelqu'un d'extrêmement réglo, pragmatique dans sa manière d'aborder sa vie et son art."

Une femme séductrice et libre, féministe évidemment mais pas militante. "Je suis une grande amoureuse, une nymphomane monogame qui change souvent d'homme", s'amuse-t-elle au souvenir de ses nombreux amants, ses quelques grandes histoires d'amour et ses deux mariages. Les hommes : omniprésents dans sa vie, quasi absents de ses pochoirs. "Je ne sais pas les dessiner. Quand j'essaie, ils ont tous la tête de Ken (le fiancé de la poupée Barbie).""J'aime trop jouer pour m'intéresser au jeu des autres." Et l'a inscrit joyeusement, comme à son habitude, à la bombe : "Protégeons les enfants utilisons des préservatifs." Femme mais pas mère. Elle n'a jamais eu envie d'enfant -

 

Elle a connu l'époque tranquille des rues sombres dont elle peignait les murs sans teinte pour tenter d'égayer le passant. Puis la loi qui se durcit au tout début des années 1990, la traque des policiers, les nuits au poste et... le procès de trop. En 1999, elle est condamnée à verser 22 000 francs (3 385 euros) au propriétaire d'un immeuble sur lequel elle avait écrit "Egérie et j'ai pleuré". "Cela m'a fait réfléchir. Je voulais continuer de travailler mais autrement. Je me suis consacrée à l'illustration, l'édition. Pour la rue, j'ai demandé des autorisations."

Miss.Tic, qui s'était offert la plus ouverte des galeries, la rue, se voit refuser par des galeristes. Mais tous ne réagiront pas ainsi. Dès 1986, pas une année ne passe sans qu'elle soit exposée, en France et à l'étranger. Le Victoria and Albert Museum de Londres et le Fonds d'art contemporain de Paris ont acquis des oeuvres de Miss.Tic. Les marques la réclament, Kenzo, Louis Vuitton, Lamarthe... Puis le théâtre et le cinéma, pour dessiner des affiches. "Il y a de l'humour, de la santé, de l'intelligence dans la création de cette artiste qui a magnifiquement su ne pas se laisser enfermer dehors", admire la comédienne Andréa Ferréol.

Miss.Tic aime bouger, s'adapter, douter, travailler. Son oeuvre suit le mouvement. "Contrairement à beaucoup d'artistes qui viennent de la rue, elle a su créer un langage et le faire évoluer, remarque Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire-priseur et président du Palais de Tokyo, à Paris. En tatouant la peau des villes, elle s'est inscrite dans le prolongement des affichistes du mouvement néoréaliste fondé par Pierre Restany."

Et de tout ce trajet, s'il ne devait rester qu'une seule chose, ce serait probablement les mots. Ils sont au commencement de tout. Chez elle, les bibliothèques débordent. Littérature, philosophie, psychanalyse, sociologie... "Devenir simple, c'est compliqué." Les livres l'y ont aidée.

Véronique Cauhapé
Article paru dans l'édition du 17.04.09 du Monde.
Photos prises par grossel en mai 2008



 

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Bocal agité: les 10 mots pour dire demain

3 Avril 2009 , Rédigé par grossel Publié dans #bocals agités

Bocal agité: les 10 mots pour dire demain

 

Ce bocal agité s'est déroulé samedi 28 mars au Café-Culture de Toulon, petit cours La Fayette, à partir de 9 H, en collaboration avec L'Écrit-Plume et le Café-Culture.
 
8 personnes y ont participé, le matin, 14, l'après-midi.
 

Un bocal agité a un côté ludique et aléatoire qui s’apparente aux jeux de langage des surréalistes ou aux fatrasies du Moyen-Âge.
Le matin de 9 H 15 à 12 H 15 : temps de l’écriture où « l’agitateur »: Jean-Claude Grosse a proposé des consignes aux  écriVents pour écrire un texte sur le thème choisi.
L’après-midi, de 14 H 15 à 15 H 30 : temps de la mise en jeu des textes par  les actants.

Les 10 mots:
ailleurs capteur claire de terre clic compatible désirer génome pérenne transformer vision
Consignes du bocal

Et si ailleurs c’était ici
Et si les capteurs ne captaient pas seulement la tension, le vitesse, la pression, la température, l’énergie solaire, mais…
Quand le clair de terre ne sera plus observable
Et si les clics faisaient clash, bug, bogue
Et si rien n’était compatible avec rien
Désirer   délirer  s/l est-ce elle ?
Délirer   désirer  l/s  laisse ?
Les hommes ont à peu près le même génome que les vers de terre et les vers sont vexés. Boris Cyrulnik
Inversez la proposition en la développant
Et si pérennité convolait avec précarité
Transformer (quoi) ou  (et, avant, après) se transformer (en)
Et si notre vision était nyctalope

Textes à produire :
De 1 à 10 phrases courtes avec les 10 mots
Un texte par mot
Avec les 10 textes obtenus, soit 10 fragments soit une synthèse
Disorthographier un des textes sur un des mots sans aller à l’illisible
Faire un slam pour un des mots
Pratiquer l’oxymore sur un des mots

Pour la mise en bouche, l’après-midi, la consigne a été de lire en fragments et en tournant, le suivant prenant la parole pour répondre au précédent.


 

Et si ailleurs, n’était simplement que ce chemin emprunté au réveil et clôt au coucher.
Je ne capte rien tant que le silence.
Au clair obscur de nos infinies incomplétudes, dans l’outre ciel de nos impossibles amours, que reste-il ? Sinon la douce consolation d’un clair de terre rassurant.
Clique moi pour un possible déclic, cliquettent jolis doigts pour que claquent les mots : amour toujours ! Dépêche-toi sinon j’en aurai vite ma claque et prendrai mes clics et mes clacs…
Je ne désire rien tant que délirer, je ne délire bien que le temps du désir.
Les hommes partagent presque le même génome avec le chimpanzé, l’homme a inhibé sa sexualité, le singe non ! Doit- on le déplorer ? Voire….
Pérennes nos sentiments, non ! Au moindre souffle de nos incertaines vies, ils s’envolent.
Mon âme se transforme au gré de mes prières, mon esprit au gré de mes acquis, mon corps au gré de mes régimes et mon cœur au gré de mes amours…
Tu es dans mon champ de vision, mon regard te sonde, insondable est ma tristesse.
Est-elle comptable de sa vie à vos yeux ? A ses comptines enfantines, laissez la vieille « incompatiblement » délirer.

Deuxième exercice.

« Lui et moi désirer sans nous déchirer.
Me laisser aller à le désirer sans délirer.
Le laisser délirer sans  me tracasser.
Désirer enfin nous lier pour encore délirer.
Et puis se délier pour ne pas s’entretuer ! »
 
Pérenne ! Pérenne ! Ben oui, j’suis une reine en paix  et pas en peine qui enfourche un renne pour rejoindre un père, dans la pérennité de l’éternité et toc !

Clic ! Clac ! Fait la pluie.
Beugue ! Beugue ! Fait l’ordinateur.
Bogue ! Bogue ! Fait la châtaigne.
Clash ! Clash ! Font mes amours.

Hier,  j’me suis barrée chez le Petit Prince, j’suis allée couper les baobabs et arroser la fleur. On s’est assis au bord de la planète, aucun clair de terre. « Foutue pollution » ai-je murmuré. Le petit Prince pleurait et moi aussi.

J’me nomme GERARD ! J’suis pas un gnome, juste un homme, mais non pas JERÔME juste GERARD ! Non ! j’n’ai pas le même génome que le ver de terre, j’m’en retourne petit homme dans mon home.

Et si mon ailleurs était  toi,
Oui, moi qui te connais si mal.
Et si ton ailleurs était moi,
Toi qui ne me soupçonne pas.
 Et nous cheminons pas à pas,
Bientôt nous vivrons nos émois.
Compatible ! Compatible ! Ben j’prends un compas, j’ fais un cercle, j’mets une cible ! C’est un comble, j’comprends toujours rien ! J’suis comptable de rien et certainement pas con juste  comblé! Oh ! Ben j’suis compatible avec rien juste comestible.

Mes capteurs  ne captent rien, juste l’atroce sensation d’une non vision ! Je ne vois rien, ni de près, ni de loin, visions inénarrables de mes aveugles capteurs. Avisons alors ! Tentons de viser les sensations de mon cœur déconnecté, de mon esprit non voyant, de mon corps abusé, c’est impossible, mes capteurs silencieux m’enchaînent au désert de perceptions insondables, mort infinie d’une âme captatrice sans visée, sans vision.

Me transformer en louve, je ne puis, j’ai la tendresse de l’agneau !
Me transformer en impératrice, je ne puis, j’suis une vieille peau !
Me transformer en écrivain, je ne puis, j’suis un badaud !
Me transformer en putain, je ne puis, j’suis maquereau !
Alors je me suis fait peintre : mon cœur  une fleur, mon corps un vase et mon âme, une eau de source.


TROISIEME EXERCICE
A travers les volets,  le jour pousse sa corne. Elle soupire, il dort là, son souffle régulier trouble à peine ses pensées. Où est-il cet ailleurs tant promis ? La vision d’une fugace image heureuse trouble son regard,  son triste quotidien est incompatible avec les promesses à jamais enfuies.
Comme elle riait autrefois, aux mots fous dont il la poursuivait : « nos génomes sont irrémédiablement compatibles » ou «  mets ton oreille tout contre mon cœur, tous mes capteurs vibrent pour toi. ». Elle riait aux éclats, pauvre folle.
Les amours pérennes n’existent pas. Plus jamais, il ne lui murmurait à l’oreille «  Tu es ma divine planète d’où j’entrevois le plus  beau des clairs de terre. »
Sa vie se transformait peu à peu en une lente descente aux enfers où le désir de fuir le disputait au désir de meurtre.
De sa main, elle chassa ses morbides pensées. A quoi pouvait-il rêver ? Lui qui avait tué tous ses rêves.
Un jour, oui un jour, elle prendrait ses clics et ses clacs.
Brutalement, sortant du sommeil, il gueula « Feignasse, qu’attends tu pour servir mon café ! »
Une nouvelle journée commençait.
GRACIEUSE
 

AILLEURS : être en un autre lieu qui n’est jamais le même pour chacun

CAPTEUR : le capteur s’affole et ne capte plus rien, son électricité est en panne, il voudrait retourner en arrière

Le CLAIR DE TERRE s’est éteint, les hommes ne méritent pas sa clarté

CLIC CLAC :Le clic d’un claquement sec a donné l’ordre et la bombe dévastatrice avance inexorablement

COMPATIBLE :Votre discours n’est pas compatible avec le mien. Vous êtes dans l’avoir et je veux être dans l’Etre

DESIRER :  Que le temps s’arrête et que l’instant unique demeure immobile 

GENOME : Tu es ma carte d’identité mais ou se situe ma liberté ?

PERENNE : Que vont donner ces années à venir ? Cela me semble long !

TRANSFORMER :Devenir quelqu'un d’autre dans l’avenir, beau projet

VISION : J’adapte ma vision à un imaginaire qui me comblerait

 
FRANCOISE
 
Je désire,
Je délire,
Je n’ose vous décrire
Ce qui m’inspire.
Je délire dans le rire,
Je désire même le pire.
Il faut pourtant tenir,
Essayer de séduire,
Savoir raccourcir,
Et parfois réécrire.
Réduire le délire,
Calmer le désir,
Rajuster le tir,
Attendre qu’on vous vire.
Sublimer le désir,
Attendre le navire
Emportant nos soupirs,
Sublimant nos souvenirs
Oubliant de vieillir,
Accroché au désir
Quelquefois de mourir,
Usé par le désir
De partir
Dans le désir
Du délire.
 
 
FRANCOISE
 
C’est ailleurs en un autre temps, c’est demain ou dans cent ans

Le génome humain a livré tous ses secrets.
Toute personne porteuse d’un chromosome déviant ne pourra ni se marier, ni enfanter,   
Dans les laboratoires secrets, des savants fous cultivent les cellules souches, afin de remplacer cœur, foi….

Chaque humain est muni d’un capteur d’émotion négative qui alerte aussitôt le centre de la sérénité, lequel indiquera quelle molécule prendre pour retrouver la pérennité d’une vie douce et paisible.

La pollution, aprés bien des combats est vaincue,  la terre offre à nouveau aux voyageurs interplanétaires de splendides clair de terre.

Les zones de famine endémiques ont subi une guerre bactériologique, pas un habitant n en a réchappé.
La faim  éradiquée de bien sauvage manière est tombée dans les oubliettes de la mémoire.

Les guerres n’existent plus, quelques guérillas sporadiques agitent les zones rurales qui refusent le modèle de vie urbain aseptisé, artificiel .

Au fil des ans, le langage s’est transformé, des onomatopées universelles  désignent les actes essentiels de la vie, les enfants apprennent désormais la phonétique universelle.

Dans cet atmosphère pure ou plus aucun risque ne guette l’homme, tout désir est mort…. Que peut on convoiter lorsque tout est donné ? Ou plutôt que l’on vous en a persuade à force de slogans lénifiants.

Pourtant la  jeunesse  veut sentir le sang couler plus vite dans ses veines et la révolte gronde.

Elle rêve du passé.
Elle imagine des errances au creux des chemins le vent dans les cheveux, libre d’aimer un imparfait humain. Elle veut entendre le clic clac des sabots des derniers chevaux.

Sa vision d’une nouvelle fraternité  est incompatible avec l’ univers de ses parents

Et une fois encore, elle bâtira un monde nouveau, elle suivra sans le savoir les traces d’un lointain ancêtre,

Le chromosome de la rébellion est indétectable, il est l’espoir de l’humanité et de lendemain meilleurs

Demain deviendra le passé, ainsi tourne les capteurs de l’histoire humaine,

 
                HELENE

1° exercice, 2 phrases avec les 10 mots

Je désire inventer le capteur qui d’un clic me permettra de voir un clair de terre afin de transformer ma vision pérenne de l’ailleurs et de rendre compatible mon génome avec le jeune homme d’à côté.

Transformer l’ici en ailleurs suppose de nouveaux capteurs pour méduser notre vision pérenne du monde et de l’autre et ouvrir la voie au désir capable d’un clic d’imaginer-réaliser génome compatible et clair de terre reproductible.

2° exercice, une phrase ou un développement pour chaque mot

Mais si ailleurs c’était ici ce serait kif kif kif pareil. Faut pas croire ici là-bas ça change pas. Paradis enfer ici-bas ici haut. Si planète pète bouquet final idéal. Si netpla tepe ketbou nalfi alidé. Wouaf wouaf.

Et si on captait tout déjà, si la traçabilité était déjà universelle, si big brother nous regardait bosser bouffer baiser, si nous contrôlions notre pouls avec le cardiomètre, notre poids avec le pèse-personne, notre taille avec la toise, ah qu’aujourd’hui nous paraîtrait le paradis sur terre.
Captez capteurs, bigs brothers suivez-nous à la trace, itinérisez nos itinér-aires, nos itinér-erres, je suis sans surprise, je suis ennuyeux à vous faire mourir d’habitudes.

Quand le clair de terre ne sera plus observable, sûr que nous aurons disparu, que la planète pourra se régénérer, se réinventer.

Tout clic peut engendrer un bug. C’est comme le grain de sable dans la machine qui enraye la machine. La dune c’est un amas de grains de sable qui se sont accumulés. Il suffit d’un grain de sable qui se désagrège pour que la dune s’effondre. Un clic maladroit d’un internaute parfaitement identifiable suffira à vaporiser big brother. Je serai cet internaute désirable.

Mais si rien n’était compatible avec rien ça m’irait bien mien tien sien ça me va très bien chacun son coin chacun ses soins chacun son loin chacun ses poings.

Je désire
je délire
petit écart
s engendre l
est-ce elle
Le désir doute
Le délire en rajoute

Je délire
je désire
grand écart
l donne s
je me lasse de ma laisse
je me crois au galop
je suis pris au lasso

Les hommes ont à peu près le même génome que les vers de terre.
Qui croyez-vous est vexé ?
Le ver de terre n’a ni sentiment ni pensée ni cœur ni raison.
L’homme s’il se croit supérieur sera vexé deviendra massacreur d’espaces et d’espèces.
S’il se sert raisonnablement de son cœur, s’il brûle sa raison au feu de ses sentiments alors il admettra que l’à peu près même engendre l’infinie diversité, il saura que le kif kif c’est du pareil au même porte en lui toutes les altérités.

Et si pérennité convolait avec précarité ce serait clair obscur conflit pacifique paix armée sucré salé doux amer amour volage passion durable
Désir aléatoire au hasard des pas choix hasardés ce serait la loi du hasard la vie au hasard livré à l’ivraie du hasard à l’ivresse du hasard la mort par hasard par accident.

Notre référent révérencié d’hier, Karl Marx, a écrit : Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, il s’agit de le transformer par la révolution, aboutissement de la lutte des classes.
Évidemment cette évidence s’est évidée de sa vérité.
Il y a un an, la plupart des gens croyaient aux banques, aux assurances.
Depuis six mois c’est la crise. La confiance est devenue méfiance sans passage à l’acte. On laisse son argent à la banque, on renouvelle son contrat d’assurance. Ainsi le système perdure, est pérennisé, n’entre pas en faillite, en banqueroute.
Les dirigeants qui n’ont rien vu venir, les dirigeants multicartes (libéral, le matin, réformiste à midi, étatiste le soir, sécuritaire devant un parterre de vieux, égalitaire devant une haie de huées de salariés, privilégiature devant des nantis au Fouquet’s) vont réguler, moraliser le système. Ce sera le 2 avril 2009.
Je le prédis : Karl Marx le retour, c’est pour tout de suite ici, là-bas, avec l’unité de la base et dans l’action, avec la convergence des luttes imposée aux sommets, avec le tous ensemble en Guadeloupe, ça chaloupe dans les confédérations : 29 janvier, 19 mars, 1° mai, quel calendrier pour maintenir ce système à bout. Avec la nuit des convergences, c’est un jour nouveau qui se lève pour plus de radicalité contre tous les timorés, meneurs menés nous menant par le bout du nez. Fini le vieux temps du ce n’est pas possible, y a plus de possibles.

Et si notre vision était nyctalope nous verrions comme des chats pas facile de se planquer facile de débusquer les planqués les prédateurs agiraient dans l’ombre les possédés rechercheraient la lumière le monde serait infernal.

 
  L'assaisonneur
 
 

 

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