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Blog de Jean-Claude Grosse

Frank Cassenti

24 Décembre 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #album, #cahiers de l'égaré, #engagement, #films, #pour toujours, #épitaphier

Réalisateur, scénariste et musicien, Frank Cassenti est le co-fondateur du festival de jazz de Porquerolles. Il préside l'association depuis 2001. Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival. Nous étions côte à côte à la fête du livre d'Hyères en 2016. / Le manuscrit de son roman attend son éditeur à titre posthume, travail d'épitaphier.
Réalisateur, scénariste et musicien, Frank Cassenti est le co-fondateur du festival de jazz de Porquerolles. Il préside l'association depuis 2001. Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival. Nous étions côte à côte à la fête du livre d'Hyères en 2016. / Le manuscrit de son roman attend son éditeur à titre posthume, travail d'épitaphier.
Réalisateur, scénariste et musicien, Frank Cassenti est le co-fondateur du festival de jazz de Porquerolles. Il préside l'association depuis 2001. Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival. Nous étions côte à côte à la fête du livre d'Hyères en 2016. / Le manuscrit de son roman attend son éditeur à titre posthume, travail d'épitaphier.
Réalisateur, scénariste et musicien, Frank Cassenti est le co-fondateur du festival de jazz de Porquerolles. Il préside l'association depuis 2001. Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival. Nous étions côte à côte à la fête du livre d'Hyères en 2016. / Le manuscrit de son roman attend son éditeur à titre posthume, travail d'épitaphier.

Réalisateur, scénariste et musicien, Frank Cassenti est le co-fondateur du festival de jazz de Porquerolles. Il préside l'association depuis 2001. Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival. Nous étions côte à côte à la fête du livre d'Hyères en 2016. / Le manuscrit de son roman attend son éditeur à titre posthume, travail d'épitaphier.

Frank Cassenti à Tournez La Plage : Festival D'Écritures Contemporaines [1ère ÉDITION], à La Ciotat en août 2017

Frank Cassenti à Tournez La Plage : Festival D'Écritures Contemporaines [1ère ÉDITION], à La Ciotat en août 2017

Jazz à Porquerolles / Juillet 2023 / 22ème édition / un des sept meilleurs festivals de l'été en France (dixit Le Monde) / Et ce fut  un plaisir d'applaudir celui que j'avais le bonheur d'accompagner depuis 2002 et qui aimait nous offrir dans la cour aux ombres fantastiques du Fort Sainte Agathe "des moments d'éternité" : Frank Cassenti, le génial inventeur de Jazz à Porquerolles. Qui nous faisait rêver en dehors du prêt à porter et nous comprendre en dehors du prêt à penser. Qui avait mis la culture, le cinéma, le théâtre, la musique, au coeur de sa vie, sans  rien trouver d'autre hors d'elle pour donner un sens à l'existence, aller à l'essentiel et "changer le monde". Sur ce chemin, il fut exemplaire. Aux premières heures de cet hiver, Frank Cassenti est parti tranquillement. F.Carrassan
Jazz à Porquerolles / Juillet 2023 / 22ème édition / un des sept meilleurs festivals de l'été en France (dixit Le Monde) / Et ce fut  un plaisir d'applaudir celui que j'avais le bonheur d'accompagner depuis 2002 et qui aimait nous offrir dans la cour aux ombres fantastiques du Fort Sainte Agathe "des moments d'éternité" : Frank Cassenti, le génial inventeur de Jazz à Porquerolles. Qui nous faisait rêver en dehors du prêt à porter et nous comprendre en dehors du prêt à penser. Qui avait mis la culture, le cinéma, le théâtre, la musique, au coeur de sa vie, sans  rien trouver d'autre hors d'elle pour donner un sens à l'existence, aller à l'essentiel et "changer le monde". Sur ce chemin, il fut exemplaire. Aux premières heures de cet hiver, Frank Cassenti est parti tranquillement. F.Carrassan

Jazz à Porquerolles / Juillet 2023 / 22ème édition / un des sept meilleurs festivals de l'été en France (dixit Le Monde) / Et ce fut un plaisir d'applaudir celui que j'avais le bonheur d'accompagner depuis 2002 et qui aimait nous offrir dans la cour aux ombres fantastiques du Fort Sainte Agathe "des moments d'éternité" : Frank Cassenti, le génial inventeur de Jazz à Porquerolles. Qui nous faisait rêver en dehors du prêt à porter et nous comprendre en dehors du prêt à penser. Qui avait mis la culture, le cinéma, le théâtre, la musique, au coeur de sa vie, sans rien trouver d'autre hors d'elle pour donner un sens à l'existence, aller à l'essentiel et "changer le monde". Sur ce chemin, il fut exemplaire. Aux premières heures de cet hiver, Frank Cassenti est parti tranquillement. F.Carrassan

Frank Cassenti, réalisateur engagé et passionné de jazz, est mort,

par Francis Marmande, Le Monde, 23 décembre, 18 H 00

Surtout connu pour son film « L’Affiche rouge », consacré, en 1976, aux résistants du groupe Manouchian, le cinéaste a aussi tourné plusieurs documentaires musicaux. Il s’est éteint

à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), vendredi 22 décembre, entouré des siens, des suites d’un cancer fulgurant. Né le 6 août 1945 à Rabat (Maroc), dans un milieu, comme on dit, modeste, il avait 78 ans. C’est à Alger, en 1962, qu’il devient contrebassiste.

A 17 ans, étudiant à Lille, il fréquente la mouvance anarcho-communiste. Il codirige le ciné-club de l’Union nationale des étudiants de France avec Michèle-Annie Mercier. Ensemble, ils réalisent, en 1968, leur premier court-métrage, Flash Parc, indirectement produit par Jean-Luc Godard et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. A cette époque, avec Chris Marker et quelques camarades, il élabore un projet simple : le cinéma comme outil de lutte et d’expérimentation.

En 1973, Frank Cassenti réalise son premier long-métrage, toujours avec Michèle-Annie Mercier, Salut, voleurs ! (avec Jacques Higelin, Jean-Luc Bideau, Claude Melki et Laszlo Szabo). L’Agression (1973), court-métrage de fiction inspiré du très réel meurtre d’un travailleur immigré, est interdit par la censure. Interdiction levée après une campagne de presse. Le film devient un manifeste pour les réseaux associatifs qui luttent contre le racisme et les violences fascistes.

Prix Jean Vigo en 1976

Avec le producteur Pascal Aubier (Les Films de la Commune), Frank Cassenti réalise L’Affiche rouge (avec des comédiens et des rescapés du groupe Manouchian), tourné à La Cartoucherie de Vincennes, Prix Jean Vigo, en 1976. Expédié par Antenne 2 à Cuba en 1978 avec Régis Debray, Cassenti propose un reportage vite déprogrammé par les « esthètes » à la direction de la chaîne, Jean-Pierre Elkabbach, Louis Bériot et Patrick Poivre d’Arvor. La protestation du cinéaste est publiée par Le Monde.

En 1978, il signe un film épique, La Chanson de Roland, avec Alain Cuny, Pierre Clémenti et Laszlo Szabo. Cassenti rencontre Pierre Goldman, dont il veut adapter l’autobiographie, Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France (Seuil, 1975). Après l’assassinat de Goldman par un commando d’extrême droite, en septembre 1979, Cassenti réalise Aïnama, salsa pour Goldman, avec ses amis musiciens antillais et sud-américains.

En 1981, Cassenti réalise Deuil en vingt-quatre heures, série pour Antenne 2 avec Richard Bohringer, adaptation du roman de Vladimir Pozner qui évoque la débâcle de 1940. Prix de la critique, succès public.

Mémoire de ses origines

Avec Lettre à Michel Petrucciani (1983) et Archie Shepp. Je suis jazz… c’est ma vie (1984), celle de Cassenti devient aussi le jazz. Retour en Afrique (1993), filmé au Sénégal et sur l’île de Gorée, d’où partaient les esclaves, précède la comédie musicale Black Ballad (1990), avec les chanteuses Dee Dee Bridgewater ou La Velle. Arte produit ses nombreux documentaires sur les figures-clés du jazz, de Dizzy Gillespie à Nina Simone, en passant par Miles Davis et Abbey Lincoln.

Au théâtre, il met en scène Mademoiselle Else, d’Arthur Schnitzler, en 1990, et Novecento, d’après Alessandro Baricco (avec Jean-François Balmer), en 2001. Il tourne Le Testament d’un poète juif assassiné, d’après le roman d’Elie Wiesel (1987, Michel Jonasz et Philippe Léotard à l’affiche).

Avec Samuel Thiebaut, il fonde la société de production Oléo Films, en 2004. Pluie de documentaires sur les chants zoulou, la musique gnawa avec Gnawa Music. Corps et âme (2010) et La Nuit de la possession (tourné à Essaouira, en 2012), toute son œuvre toujours tournée vers « la rencontre de l’autre » et la mémoire de ses origines (le Maroc).

Déterminé et festif

Œuvre immense, généreuse, qui se condense dans le « festival des musiciens » Jazz à Porquerolles (à Hyères, dans le Var), qu’il crée, en 2002, avec Aldo Romano et Archie Shepp. Programmation insensée, dessinateur maison (Jacek Wozniak), festival aussi déterminé que festif, tout à son image. Cassenti y promenait sa silhouette élégante, sa classe de bassiste infatigablement actif, cet air de ne jamais s’en faire, et ce léger sourire de vraie modestie.

La chaîne TV5 Monde annonce la rediffusion de L’Affiche rouge en février 2024, à l’occasion du transfert au Panthéon de Missak Manouchian. Frank Cassenti était content que son film existe encore. Tout n’est pas perdu. C’est si drôle, un révolutionnaire rassurant.

________________________

Frank Cassenti en quelques dates /

6 août 1945 Naissance à Rabat (Maroc)

1976 « L’Affiche rouge », prix Jean Vigo

1984 « Archie Shepp. Je suis jazz… c’est ma vie »

2002 Création du festival Jazz à Porquerolles (Hyères, dans le Var)

22 décembre 2023 Mort à La Ciotat (Bouches-du-Rhône)

Var-Matin du 24 décembre 2023

Var-Matin du 24 décembre 2023

“ AINAMA ”, salsa pour Goldman de Frank Cassenti

Par FRANCIS MARMANDE.

Publié le 23 septembre 1980 à 00h00, modifié le 23 septembre 1980 à 00h00

Quand Pierre Goldman est mort, le 20 septembre 1979, tué par un étrange commando qui se fait appeler Honneur de la police, Frank Cassenti se mit à filmer Pour tromper son chagrin, ou pour le rendre exact. Il a filmé des lieux de Paris brièvement, des lieux qu'aimait Goldman, et la place où il est mort. Et il a filmé de la musique aussi : parce que Frank Cassenti (l'Affiche rouge, la Chanson de Roland), musicien à ses heures – il est bassiste du Fusion Jazz Quartet, - sait filmer la musique sans bizarreries, mais selon son tempo propre, ses oppositions et il sait nous la faire aimer.

Il ne s’agit pas dans Ainama de n'importe quelle musique, mais de la salsa, cette musique que Goldman aimait à la passion, cette musique qu'il s'employait à faire connaître. Pour lui, la salsa, avec ses pulsations et les mots de ses tambours et le côté clinquant des cuivres, ne pouvait être dissociée des mouvements de libération d'Amérique latine qu'il avait connus ; et elle appartenait de plein droit à sa vie à lui, plus comme un rythme cardiaque que comme une musique de fond : " Mort et plaisir enfin réunis l'apaisent. "

Autour de ce cri de ralliement des musiciens afro-cubains, Ainama, la rage du plaisir et de la danse, on retrouve Azuquita (invité à Paris par Goldman), Henri Guédon (un de ses amis), le groupe Bidon K, l'étonnant Éric Cosaque et Voltage 8, bref tous ceux qui ont participé au concert Salsa pour Goldman. Et le film glissa imperceptiblement de l'événement qui l'a provoqué à des images de musiques et de danses simplement habitées par le souvenir de Goldman. Car la salsa a tout à fait cette gravité étourdie qui la fait aller de la mort ou de la misère au plaisir de l'oubli, sans jamais s'y perdre.

Inutile donc de reprocher au film cette tension maintenue entre deux pôles par quoi il semble esquiver tout en s'y prêtant, le portrait, l'analyse politique et l'analyse musicale. Il est plus que cela : le témoignage d'une sensibilité collective en prise directe sur un accident historique. On en jugera par l'émotion qu'il sait évoquer ou reconstruire autour de l'enterrement de Goldman (images fugitives de Sartre, pleurs et rage des tambours...) comme autour du concert ou des propos des musiciens. Ainama, par quoi on peut découvrir la salsa, est aussi un exemple rare d'impressionnisme – salsa, biographie et récit de Cassenti mêlés – mais d'impressionnisme objectif.

FRANCIS MARMANDE.

affiche de Ainama, salsa pour Goldmman, film de 1980

affiche de Ainama, salsa pour Goldmman, film de 1980

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clown toi-même

19 Décembre 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #Le Revest-les-Eaux, #ateliers d'artistes, #développement personnel, #jean-claude grosse

photos AB prise lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

photos AB prise lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns
le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns
le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns
le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns

le groupe de clowns, au début, à la fin; entre, deux clowns

article de décembre 2019 réactualisé le 19 décembre 2023 après avoir écouté un podcast de France-Culture et vu Boudu de Bonaventure Gacon

stage clown terminé, 30 novembre, 1° décembre 2019, Maison des Comoni, Le Revest, initié par Le Pôle, saison cirque Méditerranée dans le cadre de la 5° saison Clowns not dead

2 jours à 7 H = 14 H; un régal;

comme il faut se nettoyer de toutes les verrues sociales, tics codés qui occupent, colonisent notre corps, notre visage, nos gestes, notre esprit pour faire monter un clown, "notre" clown (du jour), je me suis vidé (faire le vide, faire choix de la lenteur, du silence), secoué, tapé, j'ai soufflé comme un boeuf, comme un ange, j'ai fait le chien gentil, le singe en rut, l'araignée d'eau, l'horloge collective, j'ai massé, j'ai été massé, plus exactement débarrassé de mes scories, j'ai participé aux jeux à deux, la colère balancée, la colère reçue, la séduction tentée, la séduction reçue, à 1-2-3 Soleil...

et comme on apprend autant en regardant qu'en allant sur le plateau, je suis passé le samedi en dernier avec O. pour l'exercice du ping pong en 3 regards; je suis allé chercher au fond de moi le bon sauvage (très proche du gorille) de la forêt tropicale dont je crois avoir hérité (comme tout un chacun) et j'ai formidablement été soutenu et accompagné par O.; 


le dimanche, outre tous les exercices collectifs pouvant être travaillés chez soi, quotidiennement ou à l'envie, je suis passé deux fois, comme chacun, pour un solo et un duo, le fameux ping pong;

hier j'ai évoqué le duo et pas le solo;

aujourd'hui c'est le solo que je veux raconter et pas le duo pourtant hilarant, sonore = musical à base de pouetts, petts, postillons et crachats, et très tendre avec M.;  
 

solo : j'entre, vieux, perclus de douleurs, découvre le public, le saisis par le regard, avance milieu de scène et vers l'avant, penché, tremblotant; je tente de redresser les épaules, elles retombent, idem pour les bras, soudain, bas et grave, je dis m'adressant à moi, debout, trois fois, pas comme un ordre, une injonction intime plutôt, puis je monte la voix, regarde le public, farouche, en colère presque, debout plusieurs fois puis debout les damnés de la terre, debout les forçats de la faim; je leur dis sans chanter les 2 premiers couplets puis j'utilise une chaise, chante mais presque que pour moi, L'internationale, je me lève, le poing gauche réussit à se lever, et me déplace vers la sortie sur les paroles "et demain l'internationale sera le genre - silence très long et regardant le public avec dépit depuis le rideau me recouvrant presque - humain" et je sors; les stagiaires ont entonné l'internationale; ou comment passer du je, solitaire, à un Nous, solidaire qui se lève et soulève la chape de plomb; ce que je décris a l'air psychologique mais sur scène, pas d'interprétation, pas de commentaire par signes expressifs, seulement le corps qui pèse, qui tombe, tente de se relever...


merci à Claudine Herrerro dont la gestion du groupe est excellente ainsi que la gestion de ce qui se passe sur le plateau, laissant le clown dans sa merde, la question, et devant refuser la solution pour que la question se développe (je perds ma chaussette, pas question de la récupérer, de la remettre, c'est l'accident, qu'est-ce que tu fais avec ?; ses commentaires en cours de jeu sont succulents et truculents, le clown montre ses fesses; il aime la vie; la merde, il connaît...
merci aux autres stagiaires (que des prénoms: Myriam, Sylvie, Claude, Martine, Elise, Simona, Kaitza, Corinne, Sarah, Cyrielle, Lola, Françoise, François, Malek, Richard, Guillaume, Stefano, Olivier, Yohan, JC; aucune identité sociale ou professionnelle; le groupe s'est constitué à travers les exercices et les passages sur scène, vraiment bienveillant, tous les âges, tous les gabarits possibles) 
et merci au Pôle (Cyrille ElslanderPatrice Laisney, Catherine, Julia)
ces deux jours, ce sont deux jours dans l'ici et maintenant, dans le présent éternel, sans passé, sans futur, sans regrets, ressentiments, sans projets, espoirs et craintes, deux jours sans volonté si tu choisis de te laisser porter par les consignes de l'animateur, par tes partenaires de jeu, n'allant sur le plateau que quand tu sens que c'est ton moment et laissant venir en pleine conscience (ça c'est pas acquis, il a fallu que Claudine me crie les fesses, tape sur les fesses pour que je me rende compte que M. me tendait les fesses et que je lui donne une tape, j'aurais pu faire le tambour) ce qui monte de toi, du plateau, du partenaire, du public dont tu ne te sens pas jugé; bref, de la méditation en acte, tu as vécu pleinement le moment présent qu'après coup tu évalues, 14 H de bonheur;

évidemment, comme toujours dans ce genre de situation, je suis très concentré sur l'exercice, attentif à ce qui se passe, m'entoure, relaxe par rapport au déroulement que je ne cherche pas à diriger, maîtriser, pas dispersé pendant les pauses; je ne cherche pas le contact, à échanger; l'échange c'est sur plateau et entre scène et salle
ces deux jours ont correspondu à la fin d'un cycle de 21 jours de méditation avec Deepak Chopra, Pour que chaque moment compte, c'est bien tombé, il parlait de présent éternel; 867148 personnes ont suivi ce cycle; une vraie puissance spirituelle  
un des effets, durable ? ou pas ? j'ai repris le Qi Gong mystérieux de la grande ourse, arrêté à mon retour de vacances et que je pratiquais depuis octobre 2018

ben oui, j'ai tenté le coup; comment un vieux forçat, un vieil esclave, un exploité perpétuel perclus de douleurs, harassé de fatigue s'intime de se mettre debout, tente d'obtenir du public de se mettre debout, vous les damnés de la terre et comment il retrouve les paroles de l'internationale, reprise par le public à sa sortie, ayant réussi à lever le poing gauche; ou comment passer du je, solitaire, à un Nous, solidaire qui se lève et soulève la chape de plomb;
ça nous change de la marseillaise et de cet appel à la grève générale du 5 décembre : "''UNITED COLORS OF CONVERGENCE'', une sorte de ''label'' pour soutenir la Convergence des luttes indispensable pour apprendre les bonnes manières au Gouvernement et changer la donne ou donner une petite leçon d'humilité à l'oligarchie." De tels mots d'ordre ne sont pas à la hauteur de ce qui devrait se jouer, et ils produiront l'effet inverse de l'effet escompté.
Si le 5 décembre, c'est pour donner une petite leçon d'humilité à l'oligarchie, je reste chez moi.
 
Claudine Herrero : Merci Jean Claude..quel engagement délicatesse concentration .... Quel travail quelle application et quel coeur !! Cette fatigue et sincérité que tu nous as offert et qui nous ont toutes et tous transpercés ...de rire et larmes retenues...qui nous ont amené d un seul corps d une seule voix..à chanter en choeur ce si beau chant qui nous a pris aux tripes ! Des clowns engagés solidaires humains.. si bienveillants les uns envers les autres ! Merci à tous ! Quel régal ce week-end ensemble dans ce si beau lieu chargé d histoire de vies..Grand merci à Cyril et à toute son équipe. L accueil..Domi.. Merci. Merci. 

 

photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer
photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer
photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer
photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

photos AB prises lors d'un cabaret clown aux chapiteaux de la mer à La Seyne sur mer

Your last video / Porn theater

extrait clownesque publié dans Et ton livre d'éternité

(pages non paginées, difficiles à trouver)

Le vieil homme – depuis le 2 janvier 2020 / date de parution du roman Le consentement / une secousse sismique de faible intensité est en train de propager ses ondes / rencontrant les vagues de #metoo / Hasard ? Destin ? Dessein ? j’ai renoncé à mon dernier amour le jour où est paru Le consentement /

La voix – bon là, je te reprends, ta décision de renoncer a été déclenchée après un cabaret clowns / tu as eu la sensation très vive qu’un lacet se défaisait /

Le vieil homme – déjà le moment du lacet ? / comme le temps passe / ou passe pas / ou passe

(un lacet de basket qui se défait, tu n’as rien fait pour le défaire, tu n’as rien vu venir et tu te trouves délivré d’une chaussure, d’un attachement / situation typiquement clownesque partagée entre clownerie et clown ne rit / t’es dans l’embarras / cherche pas la solution, refaire le nœud / ça, c’est le raisonnable / ta question comme clown d’une situation, c’est la chaussure défaite / t’as pas à choisir entre t’immobiliser sur la paille ou sautiller à petits sauts / ça, c’est le cérébral, le mental / t’as la chaussure défaite / y a ton pied et ta chaussure, est-elle à ton pied ? es-tu le bon pied ?... / ces questions ne se posent même pas, ce serait encore du cérébral / quel duo complice, antagoniste, mixte, ton corps sans pensée mais prenant son pied va faire avec ta basket parce que ce soir, t’as mis tes baskets, si légères)

moment du clown

La voix – je relève là, la pertinence de l’image d’un lacet défait / cette image anticipait / annonçait ton délacement / ton renoncement après un impossible délassement / ton histoire de chaussure / à ton pied ou pas / fait penser au soulier qu’essaiera avec succès la souillon Cendrillon / couillon, va ! / la Dâme / elle était pas à ton pied / mais c’était la Dâme dont t’avais besoin / que t’avais qualé pour t’éduquer

Le vieil homme – je n’ai pas eu de ressentiment / je ne passerai pas de l’amour à la haine /

La voix – parfait / t’es pas dans le présent du revirement / de Toi Ô Dieu à toi odieux / de Toi Ô Déesse à toi diablesse / la signification de ton histoire est plurielle / toujours au pluriel les interprétations / qui sont toutes des inventions / par les mots utilisés / toujours / question : laquelle inventer ou pas ? / je t’en propose une / l’amour sublimé ouvrant sur l’amour sublime suppose une femme qui se refuse / cet amour sublime, raffiné, ton analyste, maître Lacan, te l’a proposé comme projet à réinventer / selon lui, il n’y a pas de rapport sexuel / règne entre hommes et femmes le malentendu universel / voir ce qui se passe dans une rencontre / deux jamais sur la même longueur d’onde / au même rythme / y a la délicate zone grise avant le soi-disant consentement mutuel / et quand vient la consommation par consentement mutuel / c’est l’expérience inavouée des ratés / des pannes / des non-dits / l’illisibilité des ressentis

(s’adressant à un public imaginaire) mesdames et messieurs, j’ai le plaisir de vous présenter celui qui a raté / ratera le projet de nouvel amour courtois / un jour Lacan lui a montré L’origine du monde / caché derrière une tenture / l’inaccessible sexe féminin pourtant offert / LUI pendant deux ans / a vécu deux formes d’amour sans intrusion possible grâce à l’inaccessible ELLE / un an de souffrance tant veut s’unir à ELLE pour partager du bonheur / un an d’apaisement tant veut la laisser libre d’ouvrir ou pas la fenêtre / deux ans pour apprendre à renoncer / foin de la sublimation et du sublime / fiasco du nouvel amour courtois / là tu devrais lui dire quelque chose / par exemple / chacun sa merde /

Le vieil homme – chacun dans la merde du monde / en disant les mots, j’insiste, tu crées le monde de merde / chacun choisissant ou pas quel usage en faire ou pas / donc rien à lui dire / elle a son usage du monde / monde de merde ou pas / son usage de l’amour de merde ou pas / je me suis levé / je me lèverai / pour ouvrir la fenêtre au rouge-gorge gelé / pour accueillir l’amour / inclusif de tout / et non passion exclusive = amour du minéral, du végétal, de l’animal, de l’humain => le Monde dans sa Beauté = oeuvre de l’Amour selon les 10 échelons à la sauce Platon / (s’adressant au public imaginaire) allez répétez avec moi : porneia, pothos, mania, eros, philia, storgè, harmonia, eunoia, charis, agapè / devenez grecs / pas nippons

Complément pour aller plus loin : les clowns sont très appréciés dans certaines institutions, hôpitaux pour les enfants malades, les personnes âgées (l'association le rire médecin et bien d'autres), EPAHD, maisons de retraite, centres d'accueil d'adolescents handicapés... Il y a indéniablement des fonctions thérapeutiques du rire guérisseur, que ce soit individuellement ou collectivement, socialement.

Le clown n'est pas qu'un fouteur de rire, il peut être aussi un animal triste et l'on sait que la tristesse est le signe que l'ordre en place a réussi à installer sa domination, tristesse à laquelle Spinoza oppose la Joie. On pourrait penser au film Joker, tristesse du clown, rire mécanique et rire "libérateur". Je pense qu'il y a des jonctions à faire avec Jodorowski (Psychomagie, film et livre) et ses pratiques de guérison (individu, couple, famille, peuple meurtri), avec les thérapeutes que sont aussi les maîtres spirituels par exemple les Pères du Désert.

Créature d'art brut inventée par Bonaventure Gacon, Boudu revient avec sa barbe en broussaille et sa méchanceté revendiquée pour vous offrir un puissant moment d’humanité. Déconseillé aux moins de 12 ans. Son moment ogre mangeur de fillettes démarre l'histoire de ce Boudu.
Le Boudu est au bout du rouleau. Une épave. Un clown triste, amer et méchant à force de malchance, qui erre dans la vie et bute contre un monde sans compassion pour les individus à la marge. Sans jamais tomber. Au contraire, notre clochard hirsute au nez écarlate s’extirpe des abîmes par la parole. Assis à une table déglinguée, ses mots font mouche. Son verbe, aussi puissant que lucide, nous transperce, nous remue avec des spasmes de rire qui ravalent nos larmes. Gaffeur parce que clown avant tout, il ne boude aucune bourde. Acrobate des bas-fonds, il multiplie les gadins quand il tente de déclamer un poème en patin à roulettes et enchaîne chutes et pirouettes pour la plus grande joie des spectateurs, qui vivent avec lui une des aventures circassiennes parmi les plus singulières des 20 dernières années.
Vu ce samedi 16 décembre 2023 à 20 H, aux Comoni. 8° clowns not dead
Un régal métaphysique et prosaïque pour l'esprit.
Un régal physique pour le corps secoué de rires. À chacun, ses rires. Pour moi, il me faut du temps.
Boudu, con ! expression typiquement de Toulouse et Occitanie. Cette exclamation est née d'un mélange entre l'occitan « Bon Diu » et le français « Bon Dieu ». Étant donné qu'au Moyen Âge, le fait même de prononcer le nom de Dieu était non seulement sacrilège, mais puni d'un châtiment corporel, certaines exclamations et jurons faisant appel à Dieu ou au sacré ont été détournés et ça a donné boudu con !
Ce Boudu sera-t-il sauvé des eaux ou des feux de l'enfer ? est-il sauvable ?
sa mort aux accents d'une musique sacrée tonitruante et longue, intégrant les applaudissements du public pour les saluts à l'artiste-acrobate semble indiquer qu'il n'y a pas de séparation entre la mort d'un personnage et la vie d'un acteur.
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Molière Matériau(x) / Pierre Louis-Calixte

16 Décembre 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #SEL, #agoras, #amitié, #essais, #histoire, #pour toujours, #spectacles, #vide quantique, #vraie vie, #écriture, #épitaphier

le monologue avec un corps d'acrobate contorsionniste, les deux affiches du spectacle
le monologue avec un corps d'acrobate contorsionniste, les deux affiches du spectacle
le monologue avec un corps d'acrobate contorsionniste, les deux affiches du spectacle

le monologue avec un corps d'acrobate contorsionniste, les deux affiches du spectacle

Jeudi 14 décembre 2023, 19 H 30, à L'Atelier, fabrique d'imaginaires, 50 places, à Privas, Ardèche, département sans gare, 1° de 4 représentations de Molière Matériau(x) de et par Pierre Louis-Calixte, 524° sociétaire de la Comédie Française.

Parti avec un ami à 10 h du matin, nous arrivons à 14 h chez les organisateurs. Le sociétaire est là. Nous sommes invités à partager une omelette aux herbes. Les échanges sont vifs entre nous. On parle chiffres, nombres, mots, métaphores, outils nous aidant à raconter le monde et l'univers avec une question métaphysique indécidable : les lois de l'univers sont-elles fabrication de l'esprit humain ou sont-elles des lois objectives de l'univers ? Ça vole haut. Pierre est content. Ça lui vide la tête. Vers 16 h, il part se mettre en place, se concentrer.
Avant le spectacle, vin rouge chaud.

19 H 30, la salle est pleine. Courte présentation par l'organisateur, Dominique Lardenois.

Pour ce spectacle négocié avec la Comédie Française, pas de costumes, pas d'accessoires. Une table ronde trouvée au secours populaire, une chaise achetée à Emmaüs, des bouquins de et sur Molière, une canne, une caisse de rangement de matériel. Pierre nous demande d'imaginer 7 costumes qu'il décrit, de bien repérer ce qui se passera pour le dernier costume, celui de Cléante, quand il fera pivoter de 180°, le portant à vêtements imaginaire.

Un théâtre pauvre cher à Jerzy Grotowski et à Eugénio Barba.

L'ambiance est créée. C'est Pierre, l'homme et l'acteur, qui sera le seul maître d'oeuvre. Au su et au vu de tous, attentifs au moindre trou, lapsus, maladresse comme à toutes les réussites-performances, offertes en abondance.

- l'homme pour la partie récits de vie, confidences en quelque sorte sur les signes, métaphores filées qui l'ont amené à se retrouver à écrire en état de flow et en neuf mois (hasards ?), ce monologue (il apprend un an pile après la disparition de son père que ça intéresse Actes-Sud Papiers - hasard ?) dans lequel s'égrènent les coïncidences, hasards ténus l'ayant conduit à être un des interprètes de Molière.

Ce sont des signes ténus : des prénoms similaires, Louis, son grand-père paternel, Louis, le grand-père de Molière, l'ouverture que fut sa première montée sur une estrade à Yaoundé, à 10 ans, pour être Harpagon, la canne ayant induit les mouvements du corps voûté, la même émotion chez Jean-Baptiste, à 10 ans aussi...

- l'acteur quand il devient  tel ou tel, Alfred de Musset sur Molière, Jean-Luc Lagarce  quand il est le Louis de Juste la fin du monde, Cléante et là, des éclats, les éclats de l'acteur jouant de son corps, de ses vibrations, de ses énergies venues des pieds, du ventre, modifiant le faciès, la forme mouvante du corps. C'est incandescent.

C'est du théâtre-action comme m'en a parlé Anatoli Baskakov racontant Stanislavski et sa disciple dont il fut l'élève, Maria Knebel.

C'est le flow tel que décrit par Dean Porter, escaladeur de l'extrême :

Le flow est un état totalement centré sur la motivation. C’est une immersion totale, qui représente peut-être l’expérience suprême, employant les émotions au service de la performance et de l’apprentissage. Dans le flow, les émotions ne sont pas seulement contenues et canalisées, mais en pleine coordination avec la tâche s’accomplissant. Le trait distinctif du flow est un sentiment de joie spontané, voire d’extase pendant une activité.

Ces métamorphoses que nous voyons, vivons, ressentons, nous finissons par en comprendre l'origine et le cheminement quand Pierre se demande à la toute fin c'est quoi le chemin des mots d'un personnage au-dedans de soi ? Nous en avons savouré l'expression présente, au présent et présent fait à tous, dans un partage de joie. Et c'est bien autre chose que le plaisir.

J'avais trouvé le livre chez Dominique Lardenois, l'avais lu, emporté, relu et va savoir pourquoi, ce monologue fort bien écrit, cette légende de Pierre et Jean-Baptiste se rencontrant à 4 siècles d'intervalle m'a mis en branle vers une autre légende, écrite plusieurs jours avant le spectacle et que j'ai lue (après le spectacle, après le pot offert, après les signatures et dédicaces) quand nous nous sommes retrouvés à 6 autour d'une choucroute chez Dominique et Nadine, de 22 h 30 à 1 h du matin, le 15.

Don, contre-don m'a dit Pierre

potlatch des Kwatiutl (des kwakwaka'wakw qui vivent sur la côte centrale de la province de Colombie-Britannique au Canada), ai-je répondu, pensant à mes cours d'ethnologie en Sorbonne et au Musée de l'Homme, vers 1965-1970.

J'aurais pu dire loi de l'échange-don énoncée par Sganarelle (qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre) dans ce qu'on appelle l'éloge du tabac dans Dom Juan, éloge du tabac comme clef de lecture de l'incroyable punition céleste-infernale du grand méchant homme.

Merci à tous. Ci-dessous, ma légende en écho à celle de Pierre Louis-Calixte.


En  projet : faire venir Molière Matériau(x) aux Comoni au Revest et au Théâtre Denis à Hyères (2024-2025) avec travail en amont auprès des élèves du Conservatoire et ateliers théâtre de l'agglomération.

la couverture du monologue, le dos d'un acrobate contorsionniste, d'un athlète du corps

la couverture du monologue, le dos d'un acrobate contorsionniste, d'un athlète du corps

Ma légende de la rencontre de Pierre avec le corps et l'âme de Jean-Baptiste, inspirée par le monologue de Pierre, écrite bien avant le spectacle et offerte à Pierre, après le spectacle.

Molière-Matériau(x)
Pierre Louis-Calixte
Actes-Sud Papiers, mai 2023
En la mémoire de Michel Louis-Calixte

Voilà une commande, écrire un monologue sur Molière, donc un texte destiné à être joué, qui plus est, à vous demandé, comédien de la Comédie Française, la Maison de Molière, vous étant retrouvé sociétaire de ce lieu de mémoire vive, au pied levé, en remplacement d’un sociétaire brutalement décédé d’un arrêt cardiaque au sortir d’une soirée où trois sociétaires s’étaient amusés à en mourir de rire, à faire semblant de mourir, oeil révulsé, filet de bave aux lèvres, à contrefaire le mort comme peuvent le faire les comédiens et les enfants.

Le titre Molière-Matériau(x) m’évoque le Médée-Matériau d’Heiner Muller dans lequel je relève :

Des comédiens voilà ce que vous êtes
Des enfants de la trahison
Plantez vos dents dans mon cœur et partez
Avec votre père qui a fait de même avant vous …
Eh bien pars pour tes nouvelles noces Jason
Je ferai de la jeune mariée une torche nuptiale
Regardez maintenant votre mère vous offrir un spectacle
Voulez-vous la voir brûler la jeune mariée
Sur son corps à présent j'écris mon spectacle
Je veux vous entendre rire quand elle criera
Avant minuit elle sera en flammes


Le spectacle tragique du pire, vengeance et infanticide, qui laisse le spectateur médusé, tétanisé comme ce fut le cas pour ceux qui virent la Médée incarnée par Valérie Dréville. (voir 4 liens)


Pour Jean-Baptiste, le spectacle sera celui du rire.
Qui rit de qui ? Les courtisans médisants, se riant de Molière, montant une cabale contre lui ? Molière se riant de lui et de la cour ? (Voir 4 liens)


Écrivant ce monologue, Pierre, vous vous rendez vite compte que vous en tenir aux faits, réduits à des actes administratifs, c’est rater la vérité d’une existence.

Vous en arrivez à penser que tout récit portant sur une existence est inévitablement romanesque, pris dans un flow, un flux, un flou romanesque.

"Vous avez été happé par cette aventure d’écriture, en somnambule, en funambule, sans plan, sans personnages, sans péripéties, littéralement possédé, porté par un flux vous traversant, un flow créatif par lequel vous vous êtes laissé entraîner, sans censure, sans jugement de surplomb, laissant converger sans tri, comme ça venait, souvenirs, projets, réel, imaginaire, humour, pulsions intenses et moments présents." (Et ton livre d'éternité ? page 620)

Le mot légende est employé. Je vais l’employer aussi.
Pierre, avec ce monologue, vous avez fabriqué une légende de Jean-Baptiste, votre légende, tant celle de Jean-Baptiste que la vôtre.
Légende nourrie de ce que vous appelez coïncidences et hasards. Mots non définis dont le flou sémantique ajoute au flou romanesque.
De la canne de votre grand-père au bâton de Bernard Bloch dans Le Malade imaginaire mis en scène par Jean-Luc Lagarce.
De la canne au canapé récupéré dans la maison de campagne de Molière à Auteuil et qui fut donc peut-être un canapé de Molière.
Du costume de Daniel Znyck au vôtre, à savoir celui de Daniel, retaillé avec collants dégoulinants, ça fera rock vous dit le maître-couturier de l’illustre théâtre.
Des trous de mémoire de votre père, victime d’Alzheimer, aux trous de mémoire du comédien sur scène.
De la nourrice de Jean-Baptiste, Marie de La Roche au lieu-dit La Roche de vos parents.
De votre grand-père Louis vous prêtant sa canne pour dire à 10 ans, Harpagon sur une petite estrade de salle de classe à Yaoundé au grand-père à la canne de Jean-Baptiste, Louis Cressé, l’amenant au théâtre dès l’âge de 10 ans.
De la fluxion dont s’amuse Jean-Baptiste sur scène et dont il meurt à la 4° représentation du Malade imaginaire le 17 février 1673 à votre maladie, une leucémie qui vous immobilise longuement.
Il suffit d’aligner ces coïncidences, ces hasards pour s’en émerveiller et en douter.
S’en émerveiller oui car ça donne un monologue débouchant sur l’enchaînement des questions posées à la fin :
c’est quoi le cheminement des mots d’un personnage au-dedans de soi. Ces mots dans lesquels on a une foi totale. D’autant qu’on se rend compte qu’il n’y a presque rien d’autre à faire que de les dire, ces mots, parce que le seul fait de les dire, ces mots-là, agencés de cette manière-là, suffit à nous modifier, à nous agiter l’âme et le corps.
En douter parce que votre rencontre, Pierre et Jean-Baptiste, n’était peut-être pas due aux hasards et coïncidences mais était nécessaire.
Là s’ouvre un mystère. Ce serait quoi cette nécessité qui vous amènerait Pierre à donner corps à plusieurs siècles d’intervalle à quelques personnages de Molière, joués par Molière, hier, par vous, aujourd’hui.
Un mot important de votre monologue peut nous guider, nous éclairer, le mot présence :
à travers, l’expérience physique que cela a été d’incarner Louis (dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce), j’ai eu le sentiment qu’il me faisait un cadeau en retour : celui de me révéler ce lien étrange entre disparition et surcroît de présence, entre présence et effacement … Louis m’avait soufflé que vivre sans la perception de sa mort prochaine, c’est comme vivre à demi.
Vivre sous l’horizon de la mort, projet de Michel de Montaigne, projet de Marcel Conche. Vivre vraiment, c’est vivre en se sachant et en se voulant mortel. Heureusement qu’on meurt ! s’est exclamé Marcel Conche, un jour de discussion sur un trottoir d'Altillac.
Présence peut s’entendre comme le présent du moment présent et comme un présent, un cadeau, un don.
Au sens de présent, il n‘y a de temps que le présent. Passé, futur sont des fabrications de l’esprit humain. S’il n’y a que le présent, on a affaire à l’éternité. De toute éternité, Jean-Baptiste devait exister, Pierre devenir un de ses interprètes. Cela vaut, même si on croit au passé et au futur.
Soit le moment présent, il passe mais il sera toujours vrai qu’il a eu lieu. Le présent devenant passé passe mais ne s’efface pas. Tout est mémorisé au moment où cela se vit, s’effectue, indépendamment des souvenirs qu’on en garde ou qu’on oublie ou qui reviennent avec un goût de madeleine. Pas besoin de partir à la recherche du temps perdu. Tout est mémorisé dans l’instant, peut-être dans les nombres-univers.
Jeuh suis vieux de toute l’histoire, impossible à raconter, de la Vie dans l’univers. Mon microbiote, ce sont des bactéries colonisatrices vieilles de plusieurs milliards d’années. Mon ADN me survivra un million d’années après moi, rendant possible mon clonage. (rire)
Soit le futur. Je m’installe dans le canapé et je décide que je vais bien alors que je suis mal. Je respire amplement, abdominalement, avec des lunettes roses et ce futur agit sur mon état présent. En 15’, je me sens mieux. La méthode d’Émile Coué.
Le corps occupe l’essentiel de votre monologue, jusqu’à ce corps d’hypocondriaque, dévorant tous les autres corps, qu’il use en les mettant à son service.
Surgit alors, à la fin, quand se disent les mots qui agitent, le mot âme, précédant le mot corps.
Cela me permet d’achever la légende à laquelle je crois. Il n’y a pas d’âme individuelle que les religions décrètent immortelle, pas d’âme immortelle de Molière, pas d’âme immortelle de Pierre,

il n’y a qu’une âme, éternelle, une source, infiniment créatrice, un souffle, éternellement créateur, une âme-Vie à voir peut-être comme un Océan de copulation kosmorgasmik mais peut-être aussi comme un Vide créateur

(le vide qui fait le bol du potier, synecdoque du contenant dans lequel je mets le contenu que jeuh veux)

s’incarnant à tel moment du présent en Jean-Baptiste, à tel autre en Pierre, comme une transmission de relai, ici le relai du jeu théâtral

le jeu théâtral comme métaphore-métonymie-synecdoque peut-être du jeu cosmique,

selon la formule énigmatique d’Héraclite

« Le temps (aiôn et pas chronos) est un enfant qui joue. La royauté de l’enfant »

l'éternité du jeu théâtral comme il y a éternité du jeu de l'aiôn

Le relai du jeu théâtral, de ses masques de comédie, avec Jean-Baptiste et Pierre.

Avec Médée, le relai du jeu théâtral, avec ses masques de tragédie.


Quand l’âme éternelle s’incarne en vous, Pierre, que vous en ayez conscience ou pas, Pierre, vous êtes agi et vous agissez sous le pharmacon implicite de la Vie créatrice : Tu es mon bien-aimé dans ta singularité, ton unicité. Je t’ai donné forme, alors éclate-toi, que je sois le témoin de ton engagement joyeux, corps et âme, pour Molière. Mets-toi en état de flow.

"Si je grimpe en solo intégral, ce n’est pas tant pour atteindre le sommet que pour atteindre cet état de flow. Peu importe ce que je fais, tant que je suis dans cet état, je suis heureux. Notre inconscient veut qu’on le libère." Dean Potter

Pour mettre un mot sur ce travail de longue durée et mystérieux d’un personnage en vous, vous employez le mot métamorphose.
Ne dit-il pas que le Jeuh que nous croyons être se métamorphose, se dissout en flou certes romanesque, en légende mais plus subtilement en flou quantique.
Le mot Matériau(x) dans le titre ne renvoie en aucune manière à des objets matériels, physiques, corporels. Il renvoie dans votre monologue à de subtiles métaphores filées, à des signes ténus.
Il renvoie sur le plateau, en répétition, la nuit, dans votre quotidien, à des Vibrations, des Informations, des Energies,  subtiles, infimes mais à fortes résonances, comme le suggèrent les 3 lettres du mot VIE.

 

Jeanne-Claude Grosse, le 8 décembre 2023.

ma légende de Molière et Pierre

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Balades ardéchoises

1 Décembre 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #album, #amitié, #ateliers d'artistes, #cahiers de l'égaré, #engagement, #essais, #films, #histoire, #poésie, #FINS DE PARTIES, #notes de lecture, #pour toujours, #spectacles, #voyages, #vraie vie, #écriture, #épitaphier, #éveil

Women 68 avec Luisa Gaillard Sanchez, Françoise Sourd, Line Wiblé / paru en 2017 dans MAMAE Meurtre Artistique Munitions Action Explosion (al dante)
Women 68 avec Luisa Gaillard Sanchez, Françoise Sourd, Line Wiblé / paru en 2017 dans MAMAE Meurtre Artistique Munitions Action Explosion (al dante)

Women 68 avec Luisa Gaillard Sanchez, Françoise Sourd, Line Wiblé / paru en 2017 dans MAMAE Meurtre Artistique Munitions Action Explosion (al dante)

Balades ardéchoises
Du samedi 25 novembre au mercredi 29 novembre


samedi 25 novembre, 19 H 30, à l'Atelier à Privas, 50 places
Women 68, même pas mort

 

" Ce sont des crazy women, des suffragettes émancipées, des « triplettes de Belleville » façon 68, elles chantent Frank Zappa et Janis Joplin. Toujours engagées, enragées, elles n’ont peur de rien et surtout pas des petits mâles dominants.
Elles racontent et chantent le mois de mai 68 à Clermont-Ferrand, avec la nécessité aujourd’hui de continuer à marcher, à avancer, à partager le souffle incoercible de la liberté ! «
3 comédiennes, 75, 67 et 65,

c'est drôle, profond,

une traversée dans 50 ans de féminisme, de condition des femmes, d’émancipation, de libération.
Il y a des moments où je me suis bidonné comme on dit,

par exemple, la séquence sur les pratiques tantriques

ou celle sur l'orgasme clitoridien à la Nina Hagen
 

Après spectacle, partage du repas, échanges avec Françoise Sourd et Luisa Gaillard Sanchez qui me parle de sa mère, elle a fait 15 ans de prison franquiste et en a laissé un témoignage

peut-être en serai-je l'éditeur ?

l'écriture de women 68 remonte à 2008, commande de Bruno Boussagol, Brut de Béton : les mémés rouges sont des hommes

en 2018, Nadège Prugnard met en scène women 68 à Montluçon avec Monique Brun, Marie-Do Fréval entre autres mémés rouges

la compagnie janvier et lipes, d'Ardècle, monte cet oratorio, j'ai lu gratterie, en 2023

je me suis dit: je verrais bien Katia, Sophia et Valérie  créer cette gratterie, juste pour le plaisir de 50 personnes

depuis, il y a eu metoo et d'autres mouvements contre les féminicides, contre la justice patriarcale protégeant les pères incestueux en condamnant les mères protectrices, pour l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution...

 

Bienvenue sur la Terre de et par Roger Lombardot avec Gari Grèu (Massilia Sound System)
Bienvenue sur la Terre de et par Roger Lombardot avec Gari Grèu (Massilia Sound System)
Bienvenue sur la Terre de et par Roger Lombardot avec Gari Grèu (Massilia Sound System)
Bienvenue sur la Terre de et par Roger Lombardot avec Gari Grèu (Massilia Sound System)

Bienvenue sur la Terre de et par Roger Lombardot avec Gari Grèu (Massilia Sound System)

L'art affirme ce que l'homme a de meilleur : l'Espérance, la Foi, l'Amour, la Beauté, la Prière... Ce dont il rêve, ce en quoi il espère... L'artiste exprime l'instinct spirituel de l'humanité.

Andrei Tarkovski

avant le spectacle, montée et descente vers Balazuc, un des plus beaux villages de France, petite balade au bord de l'Ardèche, plantade, on change de vallée au retour, faut faire demi-tour

https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/ardeche-a-la-decouverte-de-la-ville-de-balazuc-et-de-son-heritage_4808829.html

 

https://youtu.be/AEzsyNoDzGQ?si=JG54J3ENrBsEZsOT

 
dimanche 26 novembre, 18 H, à L’Atelier-théâtre à Laurac-en-Vivarais
 
Bienvenue sur la Terre, de l'Ardèche à la Toscane sur les traces de Léo Ferré
Dans la continuité de Voyage autour de ma cabane, l’auteur raconte un autre voyage, celui qu’il a fait de l’Ardèche à la Toscane sur les traces de Léo Ferré. Il le raconte à une enfant qui vient de naître, lui parle des poètes, des musiciens, des peintres… de tous les artistes qui enchantent le monde. Il lui dit aussi la beauté de la nature, à l’heure où elle est plus que jamais menacée par nos excès. Une manière pour lui de souhaiter la bienvenue sur la Terre à tous les enfants qui naissent aujourd’hui.
Texte et interprétation : Roger Lombardot
Chansons en scène : Gari Grèu (Massilia Sound System)
Photographies et régie : Manuel Lombardot
 
ayant trouvé une place au 1° rang de cet espace pour 50 personnes, j'ai pu apprécier ce voyage faisant découvrir le lien qu'il y a eu entre l'Ardèche et Léo Ferré,
c'est un travail quasi-patrimonial qu'a réalisé Roger Lombardot, débouchant sur le nom donné à un espace musical à Aubenas, l'espace Léo Ferré en place de l'Espace de la Gare (l'Ardèche est le seul département sans gare)
 
bel hommage de Roger Lombardot à Richard Martin, décédé le 16 octobre 2023, et qui n'a donc pu voir ce travail

Bienvenue sur la Terre  
Roger Lombardot (extrait)

Eh, oui, nous devons déjà partir. Nous avons rendez-vous à Marseille, au théâtre Toursky… Toursky, c’est le nom d’un poète : Alexandre Toursky, un russo-provençal né à Cannes en 1917, mort à Marseille en 1970. « De tous les poètes, vous êtes celui dont je voudrais avoir tout l’œuvre dans le cœur. » lui avait dit un jour Joë Bousquet, un autre poète originaire du midi de la France… Comme Léo Ferré, qui avait chanté pour la première fois au théâtre Toursky en 1971, à l’invitation de son directeur, Richard Martin. Un sacré bonhomme, celui-là, comédien et metteur en scène, qui avait eu le culot d’implanter un théâtre dans l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe. Un lieu de culture et de fraternité qui existe toujours plus de cinquante ans après sa fondation. Chapeau bas, Richard, pour ton courage et ta persévérance ! L’amitié et le respect que Léo te portait étaient grandement mérités, toi qui as mis en scène avec tant de respect, de talent, de sincérité… les diverses facettes et nuances de son œuvre. Claude Frigara m’a confié que Léo avait écrit dans ton livre d’or cette très belle épigraphe à propos de ta ville : « Ô Marseille, ô Marseille, je te dirai un jour ce que tu as semé en moi : l’ardeur, le courage et l’accent de la Méditerranée, cette mer monstrueuse d’affection et de tendresse. »
C’est Gari Grèu, un membre du groupe Massilia Sound System qui m’avait reparlé de Richard et de ce fameux quartier de La Belle de mai, peuplé d’étrangers venus de partout à la suite des Italiens. Un quartier ouvrier comme il n’en existe plus guère… les ouvriers étant devenus de nos jours invisibles… Manuel nous entraîne vers le centre. Il connaît un peu Marseille… Noailles… et ses façades coloriées. On croirait marcher dans les pages d’un album de bandes dessinées. J’aime beaucoup.
Ça doit plaire aussi à Saïd, grand amateur de BD… et ami très cher, Marseillais à mi-temps, originaire de Largentière, où il exerce son deuxième mi-temps. Il a habité rue du Panier, dans le quartier du même nom, dit de Marseille que c’est la plus belle ville du monde parce que le monde entier y est représenté. Quand il y vient par le train, il s’attarde longuement sur l’esplanade de la gare Saint-Charles pour la regarder, la remettre dans son cœur, avant de s’y fondre… Gari venait de s’installer à Largentière, en Ardèche, et, tout naturellement, on avait décidé de travailler ensemble sur ce spectacle. Je lui avais demandé s’il accepterait d’ouvrir le bal avec cette chanson qui dit si bien Marseille et la Méditerranée et les senteurs et les couleurs et les accents du monde entier… On était en train de répéter la scène quand on avait appris le décès de Richard Martin, survenu le 16 octobre dernier. Ça nous avait plombés. Et puis, convaincus qu’il aurait aimé que le spectacle continue, on avait décidé de lui dédier ce morceau. Richard, ça te va !

Au marché du soleil/Gari Grèu

https://youtu.be/tMGfZ0Treak?si=pGHx_dPIIYvN3I5_

Il y a de l’or en barre, du bronze et de l’argent, L’écho d’une guitare, des fontaines d’Orient, On y va promener, sous la vieille sono, Elle joue parfois Bob Marley, il fait toujours beau. Tu verrais la joncaille, les perles et les diamants, Des sourires en pagaille, un peu tous les accents. Ça sent le poulet frit sous la vieille sono, Elle joue parfois du Chaabi, il fait toujours beau. Viens avec moi au Marché du Soleil, Près de la mosquée de Marseille Dans ses ruelles, on se dépêche pour acheter Viens avec moi au Marché du Soleil On y déniche des merveilles, Mais les plus belles, pour les avoir faut se dépêcher On vient de tous côtés de la Méditerranée Tout le monde est occupé, tout le monde est employé Tout le monde est affairé, ceux qui viennent biznesser Et qui vont retraverser, recomptent les paquets Les bateaux remplis de toutes ces denrées Bientôt les cales seront pleines à craquer Quand la côte phocéenne se sera éloignée Les boutiques du marché seront déjà fermées. Du vrai cagnard d’Afrique, il y en a à foison De l’arc-en-ciel magique, du rouge du Japon Viens prendre le kawa sous la vieille sono, Elle joue parfois Massilia, il fait toujours beau. On y vient pour voyager, on y vient pour palabrer On y vient pour se rencontrer, pour occuper sa journée On y vient pour respirer, on y vient pour échanger On y vient sans se presser, on prend le temps pour savourer Aujourd’hui les Marseillais de toutes communautés, Ont besoin d’espaces pour se rencontrer. Si on voulait vraiment embellir notre cité Il faudrait un Marché du Soleil dans chaque quartier. Ò vòli veire, Veire lusir l’estèla, Ausir lo vent Calinhar ambé la vèla. Ò vòli córrer, m’encargar de meravilhas, M’entornar fièr sus lo camin de Marselha. Ò vòli anar Cavaucant sus leis èrsas. Sentir lo vent Quand lo monde s’enversa. O vòli córrer, tenir la mar per familha, M’entornar fièr vèrs lei filhas de Marselha.

 
très magnétique présence de Gari Grèu avec lequel j'ai échangé après, fils d'immigrés italiens de 3° génération
 
après le spectacle, échanges avec une femme au regard de feu, Marie
- que faites-vous ?
- touche-à-tout
- et de toucher à tout, cela vous permet de toucher quoi ?
ma question ne porte pas sur les médiums utilisés par Marie, toucher à quoi ?, ses pratiques mais sur le toucher quoi ?
et qui est d'après moi, aujourd'hui, le miracle et le mystère de la Vie (incluant la mort dont je ne peux et ne veux rien dire non plus), miracle et mystère indicibles mais pouvant peut-être être touchés, effleurés en de rares moments de plénitude, de communion avec le UN
et de lui parler de la camigraphie expressive, pratiquée par Aïdée Bernard, pratique qui pourrait s'ajouter à ses autres pratiques
 
 
 
ayant lu le lendemain la plaquette de 84 pages, 40 ans de création théâtrale,
 
 
j'ai pris pleinement conscience de la démarche de Roger
pas seulement par une parole persuasive de nous persuader que seule la beauté sauvera le monde selon le propos de Dostoïevski et donc par une telle parole nous inciter à faire choix de la beauté dans notre vie, dans notre relation à nous, aux autres, à la nature
mais par des actions performatives sur le terrain, la proposer, la partager, la faire vivre et nous amener à faire de même, selon nos possibilités
 
aujourd'hui, on appelle ça événementiel et c'est toujours d'en haut que c'est commandé (l'ouverture de la coupe du monde de rugby, l'ouverture des J.O.) et ça coûte un fric dingue et c'est raté, et c'est moche
 
Lombardot fait jouer un orchestre au sommet du Mont Blanc et c'est retransmis dans 23 pays, le 21 juin 1993, introduction d'Hubert Reeves
ou il fait jouer un violoniste pendant le conflit en Bosnie, y compris dans des caves où sont réfugués des Bosniaques persécutés par les Serbes
 
des fois, il ne trouve pas les moyens
 
d'autres fois, il trouve un mécène, exemple le spectacle pour une seule spectatrice avec 1000 roses rouges sur l'île au tombeau de JJ Rousseau au château d'Ermenonville

UN JOUEUR (texte datant de 2003, il y a 20 ans)

Il a 56 ans. Pour lui, la vie, sa vie doit être créatrice. L’art lui est essentiel. Celui des autres. Génies de la musique, de la peinture, de l’architecture. Celui qu’il cultive : l’art du théâtre, de la mise en scène.

Il a réussi à faire jouer au sommet du Mont Blanc par orchestre et chœur et pianiste à son piano, la IXe symphonie de Beethoven, pour les montagnes et sans mélomanes.

En pleine guerre de Bosnie, il a organisé des convois humanitaires formés de musiciens qui offraient dans des caves des soirées musicales à des Bosniaques réunis par le bouche à oreille au nez des miliciens Serbes.

Il a organisé un spectacle gratuit Le Voyage de six heures pour une spectatrice, parcours artistique de 60 km conduisant la spectatrice d’une grange à ciel ouvert avec un pianiste jouant Schubert à une chapelle avec une soprano, d’un café plein d’ivrognes-poètes à un château où mille roses l’attendaient sur la pelouse. Ce spectacle, cher, n’a eu qu’une représentation.

Il peut donner rendez-vous à sa femme à onze heures du soir à Vallon Pont d’Arc. À cette heure il n’y a plus personne. Et sous l’arche naturelle, il a préparé un souper aux chandelles et au champagne pour eux deux.

Il peut mobiliser des amis artistes, en leur faisant croire que c’est l’anniversaire de sa femme et celle-ci, dans un parcours inattendu, se voit offrir un joyeux anniversaire qui la fait rire aux étoiles ainsi que les amis, dupes indulgentes d’un joueur amoureux.

Il a obtenu de visiter la grotte Chauvet en compagnie de son découvreur.

Voici donc un artiste descendu dans cette grotte découverte en 1994 et où se trouvent les plus anciennes peintures pariétales connues à ce jour : 36 000 ans. Il a fait de son rêve, une réalité et une œuvre : un monogue de femme, hommage théâtral à la grotte Chauvet : La Rose. Dont il a fait un spectacle présenté vingt-cinq fois dans le théâtre de 50 places qu’il a construit chez lui, dans l'ancienne cave à vin. C’était plein tous les soirs !

Ce joueur s’appelle Roger Lombardot.

Pour une école du gai savoir, page 246

dernière, le dimanche 26 novembre 2023

dès le jeudi 30 novembre 2023

J’ai attaqué hier les premières répétitions de L’expérience humaine qui sera créée le 17 mars 2024 à la Ferme familiale de Gustave Courbet, à Flagey dans le Doubs, faisant partie du Pôle Courbet qui comprend le musée, l’atelier du peintre et la ferme aménagée en lieu de spectacle.

Partant de L’Origine du monde, m’appuyant sur une cinquantaine de toiles de maîtres, je reviens sur mon parcours de vie et sur les événements du monde qui l’ont jalonné. Mais cette fois je ne serai pas sur scène, c’est mon personnage qui prendra ma place. Ce personnage de femme que tu connais bien qui hante la plupart de mes pièces. Arrive le moment où il faut s’incliner et reconnaître avec José Saramago que le personnage est le maître et l’auteur son apprenti.

Roger Lombardot, mail du 1° décembre 2023, 10 H 50

 
 
 

Lombardot, chantre du monde et artiste de l'humain

ma rencontre avec Danyèl Waro

ma rencontre avec Danyèl Waro

lecture de Ma rencontre avec Danyèl Waro

et la découverte du maloya, le blues de La Réunion

6 livres lus
 
Ma rencontre avec Danyèl Waro de Roger Lombardot
 
Y a-t-il eu un instant zéro ? de Etienne Klein
 
Véra veut la vérité de Léa et Nancy Huston
je vais tenter de donner "ma" réponse à la question de Véra,
- qu'est-ce que c'est, morte ?
la réponse de son père n'étant qu'une des réponses possibles
- ben, ça veut dire une chose qui a été vivante et qui ne vit plus...tout ce qui est vivant doit mourir...c'est la vie
 
Fils du brouillard de Georges Moustaki et Siegfried Meir
ou comment les camps de Birkenau puis Mauthausen font de Siegfried, un garçon apprenant à survivre, sans illusion sur les gens, kapos, bourreaux, développant de multiples astuces et réussissant à en réchapper, devenu ami avec Moustaki
 
Un an dans la forêt de François Sureau
l'histoire de la fabuleuse année 1938 que Blaise Cendrars passa dans la forêt des Ardennes avec Elisabeth Prévost, madame mon copain
 
 
Molière Matériau(x) de Pierre Louis-Calixte
je retourne en Ardèche le 14 décembre pour entendre ce texte et pour écrire-dire une lettre à Pierre Louis-Calixte
 
 
2 films
 
Et la fête continue !
 
Good bye Julia
(film d'un soudanais sur le Soudan pendant la guerre civile, le Soudan présent pour la 1° fois à Cannes
film vu à la dernière séance au LUX, scène nationale de Valence)
madame mon copain / Molière Matériau(x) de et par Pierre Louis-Calixte
madame mon copain / Molière Matériau(x) de et par Pierre Louis-Calixte

madame mon copain / Molière Matériau(x) de et par Pierre Louis-Calixte

Balades ardéchoises

dossier de presse de Good bye Julia

l'exposition de la compagnie Stereoptik au LUX

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