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Blog de Jean-Claude Grosse

Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or / Pacôme Thiellement

23 Février 2020 , Rédigé par grossel Publié dans #notes de lecture, #jean-claude grosse

Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or / Pacôme Thiellement

Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or

Pacôme Thiellement

Massot Éditions, 16 janvier 2020

 

Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or de Pacôme Thiellement est un récit initiatique nourri des souffrances de l'auteur, en amour, en amitié, professionnellement, politiquement, dans le milieu familial, dans son corps, sa sexualité, ses voyages hors du corps, dans ses rêves et cauchemars … souffrances provoquées par ce paradoxe : nous aimons ce que nous n'aimons pas, nous voulons ce que nous ne voulons pas, nous savons ce que nous ne savons pas... ; nous sommes complètement à l'ouest, complètement à côté de la plaque, nourrissant les riches, les politiques, les célébrités, les journalistes main-stream qui nous chient dessus et nous bouffent et avec nous, les animaux, les végétaux, la Terre, en bouffant leur bouffe industrielle et empoisonnée, en allant voter, manifester, en regardant leurs émissions débiter leurs mensonges, en les enviant tout en leur en voulant. Focalisés sur ce qu'ils nous présentent, proposent, nous passons à côté de l'essentiel, notre pouvoir, le pouvoir d'aimer ce que l'on aime, de vouloir ce que l'on veut, de savoir ce que l'on sait, de faire ce que l'on fait, d'être ce qu'on est. S'appuyant sur l'art de la guerre de Sun Tzu, sur les 36 stratagèmes (Traverser la mer sans que le ciel le sache,  Assiéger Wei pour secourir Zhao, Assassiner avec une épée d'emprunt,  Attendre en se reposant que l'ennemi s'épuise, Profiter de l'incendie pour piller et voler, Bruit à l'est / attaque à l'ouest), sur les textes de la bibliothèque Nag Hammadi, découverts en 1945, écrits gnostiques fondant ce qu'il appelle la révolution gnostique ou La Victoire des Sans Roi (titre paru aux PUF en 2017), il décrit comment petit à petit, il s'est construit comme un guerrier d'un type particulier parce que le bonheur est un art de la guerre mené pour devenir comme dit Krishnamurti, mais aussi l'ami Marcel Conche dans son dernier livre La nature et la beauté p.30-31, indifférent, je me fiche de ce qui peut arriver, apprendre à « se foutre des choses sans cynisme, sans désespoir, avec une gentillesse sincère, une générosité authentique, une bienveillance totale » (pour Marcel, la bonté est la vertu suprême p.31), que cela arrive dans le monde ou nous arrive, rupture d'amour, d'amitié, échec professionnel, fin du monde en cours, politique du désastre et du chaos... ; sur fond de ce détachement, de cette indifférence peut se développer notre capacité à transformer, à transmuter la crasse en or ; un échec amoureux étant transmuté en amour de l'Amour (c'est moi qui brode), de multiples non-bandaisons ou troubles de l'érection étant transmutées en accueil de la part féminine (voilà une dimension qui semble avoir échappé à Pacôme, je la lui signale), des trahisons d'amitié étant transmutées en vigilance (de quels amis ai-je vraiment besoin, très rares nécessairement ; là encore, une dimension me semble lui échapper, la nécessaire solitude tendant vers le silence / apprendre à fermer sa gueule / Pacôme est pour le moment intarissable)... L'arme du combat avec et contre le monde du miroir, le monde du Démiurge, le monde de la culpabilité, de la participation à la mise à mort du vivant (entendre les cris des animaux conduits à l'abattoir devrait suffire à nous faire renoncer à la viande, manger cette vie violentée puis transformée en mal bouffe c'est accepter de devenir viande violentée à son tour), de la vie dont la nôtre, c'est le boycott, en premier de la télé, éteindre sans chercher à justifier, à sauver quelques émissions, boycott de la viande, de la mal bouffe, boycott du vote et de tout combat soi-disant politique ; ne pas ajouter de la violence à la violence ; non-violence, désobéissance. 

Dans ce récit très intime, convoquant de grandes traditions spirituelles et guerrières, il y a deux moments particulièrement forts et émouvants, la mort de sa chatte, Yume et celle de son père. Par le fait de les avoir vus, après leur mort, il est amené à donner une interprétation de l'expression « ressusciter dans la vie ». Dans l'évangile de Philippe, Jésus dit « ceux qui disent qu'on va mourir et ressusciter ensuite sont dans l'erreur ; celui qui n'est pas ressuscité avant de mourir ne connaît rien et il mourra. » Il continue de parler à sa chatte, avec son père ; ce dialogue vivant avec les morts est l'occasion si on aime ceux qu'on aime de transmuter la souffrance du deuil en amour car ce que les morts nous transmettent, c'est de l'amour, ils sont devenus amour, force agissante, de l'or.

Pacôme Thiellement a 45 ans. Son univers est foisonnant, ses références surprenantes ; c'est un enfant de certaines BD, de Twin Peaks, des Beatles ; c'est un touche à tout, musique, écriture, cinéma. Il a une bonne pratique des réseaux, de certains médias, pas main-stream, il sait faire parler et parler de ce qu'il fait. Son livre me propose une vision du monde et de ce que nous pouvons y faire qui ne correspond pas à ce que je suis devenu avec presque 35 ans de plus mais à celui que j'ai été, un guerrier pour ce qui me semblait juste, que ce soit comme professeur de philosophie ou comme directeur d'un projet artistique ou comme citoyen engagé dans la vie publique (jusqu'en 2008). 

Le projet de transformer la merde en or, la crasse en or, la boue en or (Baudelaire dans l'épilogue de Mon coeur mis à nu)  suppose 

d'abord de croire que le monde est de la merde (je l'ai cru jusqu'à il y a peu, l'arrivée de mic€on, de trump, bolsonaro au pouvoir me renforçant dans mon dégoût de ce monde mais je ne vois plus les choses ainsi; arrivés au pouvoir par des élections, ils y sont avec le soutien des gens les ayant choisis; les souffrances infligées au corps social, à la planète, volontaires, peuvent, doivent être conscientisées individuellement et collectivement pour une élévation de conscience), suppose 

ensuite un changement de regard, un changement de vision, une exégèse de la vie, de sa vie qui met l'accent sur un combat, nécessaire, vital, donnant sens, direction à la vie, à sa vie; le bonheur est un sport de combat, la justice, l'égalité sont des sports de combat avec leurs règles, leurs objectifs... 

Il me semble que mon cheminement spirituel, plus récent que le sien, a pris d'autres voies. Appuyé sur ma « compréhension » de la métaphysique de la Nature de l'ami Marcel Conche, presque 98 ans, sur les connaissances apportées par la science la plus récente en lien avec l'épigénétique (je suis une master-class de Bruce Lipton, La biologie des croyances, passionnante) et surtout interpellé par la question transmise par l'épousée dans son testament oral le 29 octobre 2010 « je sais que je vais passer, où vais-je passer ? », c'est métaphysiquement que j'ai cherché ; de l'évidence du never more (ce qui est passé est passé) se transformant en for ever (il sera toujours vrai que ça a eu lieu), je suis allé vers l'éternité d'une seconde Bleu Giotto, j'ai rencontré par livres et méditations Deepak Chopra, Eckart Tolle et d'autres pour m'intéresser aujourd'hui aux enseignements de Jean Yves Leloup qui lui aussi a une grande connaissance des textes gnostiques et en fait un usage différent de Pacôme. 

Mon renoncement définitif à la radio, à la télé remonte au 11 septembre 2001. J'ai compris dans les 5' aux commentaires de France Inter qu'on était en pleine manipulation. J'ai écrit un théâtre à vif là-dessus. Mon militantisme révolutionnaire a duré 12 ans (1969-1981). J'ai pratiqué l'abstention deux fois (2° tour de 2002 et 2° tour de 2017). Ce sera systématique dorénavant. J'ai mis trop de temps à admettre que la politique est ce qu'elle est, le lieu des luttes de pouvoir toujours au service des riches, des puissants, élites, oligarchies, les valeurs et programmes ou promesses ne servant qu'à gruger les gogos que sont les électeurs votant pour des représentants donc se dépossédant de leur pouvoir constituant. Je suis devenu favorable au RIC. Le renoncement à la viande, au foie gras remonte à 2015. Très méfiant vis à vis du veau d'or, l'argent, ce que j'ai aimé, voulu, réalisé, je l'ai fait bénévolement, création du festival de théâtre du Revest-direction artistique de la Maison des Comoni (1983-2004), Les Cahiers de l'Égaré depuis 1988 en lien avec deux mandats de conseiller municipal (1983-1995). Sur le plan amoureux, j'ai opté pour la durée, la fidélité (46 ans de vie commune, sans ennui, avec hauts et bas, petites trahisons, pardons, mises en mots des malaises...)

Marcel Conche va vers 98 ans. Jean Yves Leloup a 70 ans. Je vais sur 80. Pacôme qui a déjà beaucoup cheminé, cheminera encore, vers une vision moins dualiste, plus Une. Et vers le silence dans la solitude. Guerre ou paix.

Jean-Claude Grosse

23 février 2020


 

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Le Consentement / Vanessa Springora

18 Février 2020 , Rédigé par grossel Publié dans #JCG, #notes de lecture

Le Consentement / Vanessa Springora

Le Consentement

Vanessa Springora

Grasset 2 janvier 2020

 

Ce récit de 210 pages, je l'ai lu en deux jours, les 17 et 18 février.
J'ai laissé passer l'effet médiatique en lien avec la sortie du livre, le 2 janvier et l'émission de La Grande Librairie du 6 janvier, entièrement consacrée à l'auteur et à son récit. Émission très digne.

Depuis la sortie du livre, dans la bataille engagée entre autres par les féministes contre la domination du mâle, contre le patriarcat, il y a eu la démission collective de l'académie des Césars. À quand la démission des dirigeants de la cinémathèque française ? Ce qui est en jeu, là, c'est l'explosion en cours du statut hors-normes de l'artiste.

Suite au Contre Sainte-Beuve de Marcel Proust, on en est encore à dissocier l'artiste et l'homme, à donner un statut à part à l'oeuvre et à l'artiste, à placer l'artiste dans un monde soustrait aux normes juridiques, éthiques, morales, aux luttes politiques. 

Proust affirme qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices, reprenant le mot vices de Sainte-Beuve. " Quel était son vice ou son faible ? ". Le fait de savoir Proust homosexuel peut-il être absolument indifférent à notre lecture de La Prisonnière, à notre interprétation de ce que son narrateur dit des femmes, de l'amour, de la jalousie, etc. ? Proust par son entreprise de séparation entre le moi créateur et le moi social tente de barrer la route à une lecture de son homosexualité à l'oeuvre. 

Cet article est éclairant : 

https://www.fabula.org/atelier.php?Proust_contre_Sainte%2DBeuve

L'art pour l'art au XIX ° siècle refuse toute fonction didactique, morale, politique, utile de l'art. L'art est autotélique, il s'accomplit de lui même soit un poème s'écrit pour le pur amour de la poésie.

Matzneff écrit pour le pur amour des jeunes filles et des tous jeunes garçons.

Toute licence en art. Mot d'ordre du Manifeste pour un art révolutionnaire indépendant, rédigé par Trotski et signé André Breton-Diego Rivera, publié le 25 juillet 1938. Pas de censure en art. Pas d'objectif même d'édification révolutionnaire, genre réalisme socialiste. « Si, pour le développement des forces productives matérielles, la révolution est tenue d’ériger un régime socialiste de plan centralisé, pour la création intellectuelle elle doit dès le début même établir et assurer un régime anarchiste de liberté individuelle. » Matzneff ne s'inscrit pas dans un dessein révolutionnaire, ce n'est plus à l'ordre du jour. Il est nettement anti-bolchevik en tant que descendant d'aristocrates russes blancs. Mais il est un anarchiste de la liberté individuelle. Il transgresse toutes limites, se cache et se montre, présente ses conquêtes en public et les étale à longueurs de pages après les avoir étalées sur son lit.

Si j'ai un peu rappelé ces données, c'est parce que ce sera et c'est encore la ligne de défense de Gabriel Matzneff. Le vice du moi social de l'homme Matzneff, sa pathologie, son addiction, c'est l'éphébophobie, la pédophilie, la pédocriminalité. Le moi créateur du grand écrivain, reconnu, primé, courtisé transmute ce vice en or, un peu comme Baudelaire dans Mon cœur mis à nu, Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ou Pacôme Thiellement, Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or.

Il y a un contexte idéologique encore très fort qui permet au créateur-prédateur de s'exonérer de sa pédocriminalité au nom de son œuvre sublime, collection d'amours sublimes, même dans son Journal, collection d'abus sexuels sans consentement, qui a permis et permet aux lecteurs de ces œuvres de s'exonérer de tout jugement critique, de toute condamnation, de tout boycott, qui a permis jusqu'à il y a peu, l'édition sans censure de ses œuvres. La jouissance sans entraves de Matzneff avec des enfants et adolescents au nom de leur initiation sexuelle comme matière littéraire et au nom du statut à part du génie créateur transgressif n'est pas du seul fait de cet homme à pathologie grave. C'est tout un courant libertaire, d'anarchie sexuelle, toute une période de l'histoire contemporaine (années 1968-1990), toute une conception de l'artiste qui ont permis ce qui nous semble aberrant et condamnable aujourd'hui et qui a fasciné Vanessa Springora (le monde des écrivains) qui n'arrive pas à cette étape à dépasser son étonnement, ses questions sur l'impunité de Matzneff, la complaisance à son égard de tout un tas de milieux, édition, presse, institutions publiques, prix littéraires, intellectuels de gauche.

Évidemment, la lecture de son récit nous permet de comprendre pourquoi elle ne réussit pas à cette étape à saisir son histoire dans son contexte historique, idéologique. Elle a été séduite à 14 ans. Le contexte familial y est pour beaucoup, un père absent, démissionnaire, passé aux oubliettes. Une mère particulièrement laxiste, traitant sa fille comme une adulte, donc libre de ses choix et d'en assumer les conséquences. Une mère qui semble n'avoir pas changé sa position. Au moins demander pardon. Relation conflictuelle donc, non résolue. L'histoire de sa relation avec Matzneff est décrite avec précision. Pas de détails croustillants sur leurs ébats. Les passionnés du grand auteur ne trouveront pas matière à baver. Pas de détails non plus sur son éveil sexuel, sa sensualité, son initiation, son éducation inspirée selon l'initiateur par les Grecs de l'antiquité. Découverte progressive qu'elle n'est pas l'Unique, que l'hameçon pour toutes, ce sont les mots d'amour, les lettres. Découverte progressive des mensonges, manipulations, impostures. Peut-être même lettres de dénonciation pour pimenter la relation. Des moyens de l'emprise. Toujours là, sortie d'école, lettres, rendez-vous, rituels... Rupture définitive à 16 ans. Découverte du harcèlement sous toutes ses formes. Lettres envoyées à sa mère, à sa patronne. Usage sans autorisation de ses lettres, de ses photos. Dépossession totale, elle devient un personnage littéraire, immortalisé par l'écrivain, un être de papier et de mots, à l'opposé de leur histoire et barrant la route à sa vie à venir. Impossibilité d'acter en justice. Le site internet de l'auteur est basé en Asie, disparu depuis le 30 décembre. Pour les droits d'auteur il a un ténor du barreau en ce domaine. Efforts désespérés pour sortir de cette relation devenue toxique : dégoût des hommes, des rapports, errance, abandon de scolarité, drogue, alcool, cigarettes, thérapies. Implacable récit de ce que Matzneff se refuse à lire, à entendre, persistant dans son déni, incapable d'entendre les souffrances de sa victime, incapable de se reconnaître comme telle pendant des années (comment  admettre qu'on a été abusé quand on ne peut nier avoir été consentant) et pas encore libérée, réparée, reconstruite. Même si elle a trouvé l'homme avec lequel elle construit une vie de femme, de mère. Ce récit vaut par ses détails pour toute victime, dite consentante, se vivant même comme consentante puisque qui ne dit mot consent, consentir à quoi à 14 ans ? 30 ans pour réussir à mettre le mot victime sur ce qu'elle a vécu. Le prix payé par Vanessa et par les autres justifie l'emploi du mot vulnérabilité quand on parle d'enfant, d'adolescent, de leur sexualité, de leur difficulté à discerner, et des effets dévastateurs des abus sexuels. J'ai été touché par ce qu'a vécu Vanessa. Limite insupportable, l'épisode psychotique. Limite grotesque, ce que lui dit Cioran devant son désarroi, votre rôle est de l'accompagner sur le chemin de la création (page 141).

 Merci à elle au nom de toutes les victimes.

Page 150, une anecdote sans doute révélatrice dont s'est saisie Chantal Montellier pour écrire Dans la tête de Gabriel Matzneff.

À ma grande surprise, G. m'avoue que oui, il y a bien eu quelqu'un, une fois, quand il avait treize ans, un homme proche de la famille. Il n'y a aucun affect dans cette révélation. Pas la moindre émotion. (Et pas trace dans son oeuvre, cadeau dit-elle à celle qui peut l'entendre peut-être, sans le juger.)

Dans sa rencontre avec Nathalie, elles reviennent sur sa pathologie, quand il est avec des filles toutes jeunes, tu vois, il se sent comme un gamin de quatorze ans, c'est pour cette raison sans doute qu'il n'a pas conscience de faire quoi que ce soit de mal. (page 198)

En conclusion, je relève comme elle, la boucle réalisée par Vanessa, jeu de son inconscient. Piégée à 13-14 ans par le monde des livres, dans les livres d'un écrivain célèbre qui l'a charmée, qu'elle a aimé, après 30 ans de dégoût pour la littérature, elle est devenue  éditrice et l'auteure d'un livre qui piège son piégeur, démonte sa machinerie machiavélique, démasque son imposture.

Il est temps juridiquement de protéger enfants et adolescents, tous vulnérables, à considérer comme tels, de ces prédateurs.

Il est temps de s'éduquer à une sexualité respectueuse de l'autre, mais cette éducation demandera des millénaires.

C'est l'objet de mon texte Your last video (porn theater).

Lecture publique le vendredi 17 avril à 19 H 30 à la Maison des Comoi au Revest.

 

Le 18 février 2020

article important, 2003, pédophilie, sexualité et société de Cécile Sales

https://www.cairn.info/revue-etudes-2003-1-page-43.htm#

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