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Blog de Jean-Claude Grosse

essais

Journal d'un égaré/Les promeneurs solitaires

17 Octobre 2018 , Rédigé par grossel Publié dans #jean-claude grosse, #essais, #écriture

bulletin de souscription valable jusqu'au 31 octobre
bulletin de souscription valable jusqu'au 31 octobre

bulletin de souscription valable jusqu'au 31 octobre

Est paru le 17 octobre, Journal d'un égaré de Jean-Claude Grosse, 317 pages, 43 entrées.
En souscription jusqu'au 31 octobre.

Journal d'un égaré

Jean-Claude Grosse

Sommaire

 

1 – Que dire sur le commencement ?

2 – La vie des plantes (Emanuel Coccia) / La Réunion, le choc végétal /

3 – De la grotte de Lascaux à la grotte du Vallon Pont d'Arc

4 – Invitation à création : 1000 mots pour la grotte Chauvet et l'Ardèche méridionale

5 – Lettres familières de Pétrarque à son frère Gherardo, moine à la Chartreuse de Montrieux

6 – On donne quoi quand on ne donne pas son temps

7 – L'été du Léthé du 1° juillet 2017 : Marie Madeleine

8 – Colloque sentimental  (Paul Verlaine et Stefan Zweig)

9 – Propositions pour une pensée élaborée par frottements entre plusieurs corps et pensées

10 – La Liberté (Marcel Conche)

11 – Présentation de ma philosophie (Marcel Conche)

12 – Ultimes réflexions (Marcel Conche)

13 – Métaphysique (Marcel Conche)

14 – Penser encore (Marcel Conche)

15 – Épicure en Corrèze (Marcel Conche)

16 – Un peu de temps sur le Temps

17 – Un de mes voyages au Maroc

18 – Le dit des dunes de l'erg Chebbi à Merzouga

19 – Le dit de la petite pierre tirée de la mer à Port-Cros

20 – La vie / la poésie

21 – Exercices d'admiration

22 – La mort de la bien-aimée (Marc Bernard)

23 – Au-delà de l'absence (Marc Bernard)

24 – Tout est bien ainsi (Marc Bernard)

25 – Le corps quantique (Deppak Chopra)

26 – Le fabuleux pouvoir de vos gènes (Deepak Chopra)

27 – Albert Camus, l'engagement est-il absurde ?

28 – Marx, le retour (Yvon Quiniou)

29 – Marx (Yvon Quiniou)

30 – La dernière génération d'Octobre (Benjamin Stora)

31 – L'homme qui aimait les chiens (Leonardo Padura)

32 – Théologie de la provocation / Causes et enjeux du principe totalitaire (Gérard Conio)

33 – Le triomphe de l'artiste / La Révolution et les artistes / Russie 1917 – 1941 (Tzvetan Todorov)

34 – Le cauchemar de Don Quichotte (Matthieu Amiech et Julien Mattern)

35 – Internet, un séisme dans la culture ? (Marc Le Glatin)

36 – Nouveaux médias, nouveaux langages, nouvelles écritures

37 – Qui doit être au centre : l'élève ou l'enseignant ?

38 – Propositions sur l'éducation artistique, la culture et l'école

39 – Quel gay sçavoir pour le 3° millénaire ?

40 – Rêve d'une école de la vie

41 – Jeu de l'invitation à la vie

42 – Le cosmos et le lotus (Trinh Xuan Thuan) /

Opacité / Clarté, entretien entre une cosmologue et un philosophe

43 – Que dire sur la fin ?

1-2-3- Décroissez !

Changer la ville, changer la vie !

Tout commencement est arbitraire.
Il n'y a pas de point zéro

le point zéro de tout big bang est inaccessible.
Tu ne peux tout réinventer, tout recréer.
Pars de ce qui est donné
et que tu ne peux refuser.
Pars de cette violence qui t'est faite
et que tu peux organiser.

Dieu nous a donné la Terre.
Nous la lui rendrons retournée, cultivée.
Il a fait l'animal humain.
Nous lui rendrons l'Homme. (1966)


J'ai osé cela, il y a 50 ans. Osé mêler Dieu à notre aventure terrestre et cosmique. Osé évoquer par trois fois un "nous", espoir d'unité et d'élévation très affirmé. Deux ans après, c'était 1968. Beaucoup, aujourd'hui, critiquent les idées de 68. Je souhaite aux jeunes et moins jeunes de connaître ce que nous avons vécu: un temps de parole, de propositions, de décisions et d'actions. J'ai peut-être eu la chance d'être bien placé: professeur dans le nord et doctorant à Nanterre. Membre élu du comité de grève du lycée et membre du comité de grève de la ville, Le Quesnoy. Le nouveau pouvoir, pendant trois semaines, ce fut l'assemblée générale quotidienne rassemblant 700 personnes en moyenne et qui décidait des tâches du jour pendant qu'au lycée, on jetait les bases, on posait les principes d'autres relations professeurs-élèves  et aux savoirs dont on percevait avec acuité les contenus idéologiques. Et quand j'allais à Nanterre où j'étais doctorant sur une Sociologie des lieux communs, c'était pour retrouver un grand professeur, Henri Lefebvre (Critique de la vie quotidienne, Le droit à la ville, La somme et le reste) et quelques leaders du mouvement du 22 mars dont Daniel Cohn-Bendit que j'ai enregistré en interview pendant 2 H.

Qui oserait 50 ans après, croire au "nous" ? Je vois triompher le "moi". Du "nous" exacerbé au "moi" enflé, tel est notre trajet majoritaire. Je note cependant l'émergence des créatifs culturels. Ils produisent de l'innovation. Cela suffira-t-il ?

Dans l'état actuel des connaissances, il semble qu'aucun Dieu n'a de projet pour l'Homme, que la Terre et le Cosmos n'attendent rien de l'Homme. L'humanité est vouée à disparaître. Puis la Terre. Puis le Soleil. Règnent le hasard et le chaos, avec de ci de là, dans le désordre universel, quelques zones d'ordre éphémère. Cela, nous pouvons en être à peu près sûrs malgré tous les créationnistes.
Dans l'état actuel de la pensée, il semble que des preuves n'existent ni pour une philosophie (une métaphysique) ni pour une religion.
Pour une religion, on a affaire à des croyances intimes ou forcées par coutumes et traditions.
Pour une philosophie, on a affaire à des convictions argumentées mais qui ne peuvent convaincre que celui qui veut être convaincu.

Je préfère les convictions aux croyances, les arguments fondés en raison plutôt qu'une adhésion irrationnelle à des dogmes ou une adhésion intime, indicible.
Donc, ma recherche de la vérité, but de la pensée et expression de ma liberté, ne peut être qu'une recherche ininterrompue jusqu'à ma mort. Cela ne veut pas dire que je change de convictions (il y a des convictions vécues qui se renforcent avec le temps, d'autres qui perdent de leur vigueur) alors qu'il peut m'arriver de changer d'opinions, plus fluctuantes parce que sans doute assez anecdotiques et superficielles (il en est ainsi pour moi des opinions politiques, même si j'observe ma fidélité parfois contre vents et marées et désillusions amères aux choix politiques, aux valeurs dites de gauche ; la seule opinion dite de gauche ou républicaine que j'ai refusée par deux fois, faire barrage au FN, la manipulation était énorme, tant et tant sont tombés dans le piège). Aujourd'hui, je m'abstiens.

Il peut aussi y avoir des tournants dans notre manière de voir, de sentir, de penser le monde.....

Que dire sur la fin ?

La fin est connue :

Individuellement

ma mort, ta mort, sa mort, notre mort, votre mort, leur mort.
 

Cette destination ne décide pas du dessin

de ma vie, de ta vie, de sa vie, de notre vie, de votre vie, de leur vie.

Quand les dessins de vie sont devenus destins, je parle de FINS DE PARTIES.

Les FINS DE PARTIES des « miens »

je m'en fais l'épitaphier

pour mon père :

Sur la pointe du pied

je suis parti

Crainte de déranger

même en faisant si peu de bruit (7 février 1986)

 

pour ma mère :

 

Au secret

je pars à regret

Beau jeu de ma vie

par quelle sortie

pour quelle impasse (19 mai 2001)

 

Je ne publierai pas de livre ayant pour titre FINS DE PARTIES.

J'ai écrit des articles sur mon blog : Disparition du Père, Disparition de maman, L'Insolite traversée de Cyril Grosse, Pensée pour Antonio Machado et Michel Bories dit Pof, Ultime performance de la mouette à tête rouge et d'autres. D'autres sont à venir.

On les trouve dans la catégorie FINS DE PARTIES, POUR TOUJOURS sur mon blog.

Je trouve qu'internet est un outil à utiliser contre l'oubli, pour se souvenir, pour transmettre un peu de ce que furent nos aimés (ou pas), pour faire le point aussi sur nos relations, mettre des mots sur les maux, heurs, bonheurs, malheurs.


 

Collectivement

Imaginez la scène. L’espace vide envahi tout à coup par des balles de ping-pong, animées chacune de sa vitesse, qui se touchent, se heurtent, se frôlent. Rebondissent. Incohérentes. Incapables de trajectoires.
Toujours détournées, arrêtées, relancées. Un désordre perpétuel.

- Aujourd'hui nous sommes 7 366 305 303… il accélère  304 305 306… 7, 8 puis la gestuelle qui annonce les autres tout en poursuivant, balles de ping-pong, qui nous agitons dans le
bocal du loto pour faire de bons numéros.
Vous imaginez l’agitation ? Quelqu’un peut comprendre le présent et prédire
l’avenir avec une pagaille pareille ? Les expertises, c’est comme les médicaments. Ça a des effets secondaires prévisibles.

Nous sommes sur la pente :

je t'épuise, je m'épuise à t'épuiser,

tu l'épuises, tu t'épuises à l'épuiser, il l'épuise, nous l'épuisons, vous l'épuisez

quoi ?

La planète

Nous nous rendons très bien compte de la 6° extinction des espèces

et de notre disparition,

morts que nous sommes,

du bulbe, de la moelle, du cerveau, du cœur

depuis l'enfance.

Aucun sursaut.

Plus besoin de stimuli.


 

Achevés pour l'éternité ?

Ou ultime salto réflexe ?

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D'une métaphysique pour vivre vraiment

26 Novembre 2006 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #essais

DU CHOIX D’UNE MÉTAPHYSIQUE
POUR DONNER DE LA VALEUR À SA VIE


Notre monde, notre époque, post-modernes pour certains, se caractérisent par la perte du sens et de la valeur. Le nihilisme et le relativisme conjuguent leurs effets dévastateurs sur les esprits qui ne croient plus à rien si ce n’est au triomphe du rien. Il y a là quelque chose qui semble profondément vrai : tout ce qui existe est voué à disparaître, ne laissant à terme aucune trace. Il n’y a pas d’être, il n’y a que l’apparence absolue, tout étant voué à la mort, au néant. Ainsi donc, il y a un nihilisme ontologique indépassable. Mais il ne se déduit pas de ce nihilisme que, tout étant voué au rien, rien n’a de valeur. Paradoxalement, cette destinée, cette destination n’influent pas sur ma liberté : voué au rien, mais vivant , pour un certain temps, inconnu de moi, j’ai toute latitude pour vivre ma vie, un don, comme je l’entends. La fin, connue, anéantissement, néantisation, ne détermine en rien mon chemin, mon parcours : c’est moi qui le dessine et rien ni personne, même si aucune trace ne subsiste, ne pourront faire que mon dessin n’a pas été dessiné. Cette métaphysique de l’apparence ne m’affaiblit pas, ne me mutile pas.
Au contraire, je découvre que la valeur et le sens de ma vie, c’est moi qui en décide : je peux être cause de moi-même, dessiner mon parcours même si je sais qu’il peut être interrompu à tout moment, brutalement. Je peux décider de devenir ce que je suis, de développer mes dons (ce dont la Nature m’a fait don, ne serait-ce que cette faculté commune à tous les hommes : penser). Il y a là une posture tragique : affirmer ma vie et mes dons, malgré la mort qui me guette, qui n’est pas dans l’air du temps. On aurait plutôt tendance à baisser les bras, à se laisser aller, à se laisser vivre. Tel n’est pas mon choix : malgré les terribles épreuves infligées par la mort, j’ai fait choix de travailler à la mémoire des disparus, d’inscrire ce travail dans un travail plus vaste de partage de ce dont je suis convaincu et que j’appelle pour le moment : gai savoir mais que je devrais appeler : sagesse tragique. J’invite ceux qui se sentent un peu dans cet état d’esprit à lire, méditer:

Jean-Claude Grosse

Ce portrait de Marcel Conche est dû à Jean Leyssenne.
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Commencement et fin

2 Février 2006 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #essais

Commencement et fin
Commencement et fin

Comment ça commence ?

Comment ça finit ?

 
Un mot-objet de Pof, très représentatif du Pof-Art.
Mot tiré du livre: 30 mots pour maman, aux Cahiers de l'Égaré.


Que dire sur le commencement?

Quand un commencement commence

 

un chemin se met à cheminer

 

jusqu'à une fin qui y met fin.

Le commencement contient-il                                                 le chemin                                         et la fin?

Il y a des tenants de cet abrutissement.

La fin
           révèle-t-elle ce que fut le chemin

et donne-t-elle son sens (double sens)
au commencement?

 


Il y a des tenants de cet abrutissement.


Si le commencement ne contient rien

 

 

et si la fin ne dit rien

 

y a-t-il encore chemin?

 

 

 

 

 

 

Tout commencement est arbitraire.
Il n'y a pas de point zéro.
Tu ne peux tout réinventer, tout recréer.
Pars de ce qui t'es donné
et que tu ne peux refuser.
Pars de cette violence qui t'est faite
et que tu peux organiser.

Dieu nous a donné la terre.
Nous la lui rendrons retournée, cultivée.
Il a fait l'animal humain.
Nous lui rendrons l'Homme. (1966)

 

 

J'ai osé cela, il y a 40 ans. Osé mêler Dieu à notre aventure terrestre et cosmique. Osé évoquer par trois fois un "nous", espoir d'unité et d'élévation très affirmé. Deux ans après, c'était 1968. Beaucoup, aujourd'hui, critiquent. Je souhaite aux jeunes et moins jeunes de connaître ce que nous sommes beaucoup à avoir vécu: un temps de parole, de propositions, de décisions et d'actions. J'ai peut-être eu la chance d'être bien placé: professeur dans le nord et doctorant  à Nanterre. Membre élu du comité de grève du lycée et membre du comité de grève de la ville. Le nouveau pouvoir, pendant trois semaines, ce fut l'assemblée générale quotidienne rassemblant 700 personnes en moyenne et qui décidait des tâches du jour pendant qu'au lycée, on jetait les bases, on posait les principes d'autres relations professeurs-élèves  et aux savoirs dont on percevait avec acuité les contenus idéologiques. Et quand j'allais à Nanterre, c'était pour retrouver un grand professeur, Henri Lefebvre et quelques leaders du mouvement du 22 mars dont Cohn-Bendit que j'ai longuement interviewé et enregistré sur magnétophone à bandes (où les ai-je mis pour l'Histoire?). Qui oserait 40 ans après, croire au "nous"? Je vois triompher le "moi". Du "nous" exacerbé au "moi" enflé, tel est notre trajet.

Dans l'état actuel des connaissances, il semble qu'aucun Dieu n'a de projet pour l'Homme, que la Terre et le Cosmos n'attendent rien de l'Homme. L'humanité est vouée à disparaître. Puis la Terre. Puis le Soleil. Règnent le hasard et le chaos, avec de ci de là, dans le désordre universel, quelques zones d'ordre éphémère. Cela, nous pouvons en être à peu près sûr malgré tous les créationnistes.
Dans l'état actuel de la pensée, il semble que des preuves n'existent ni pour une philosophie ni pour une religion.
Pour une religion, on a affaire à des croyances intimes ou forcées par coutumes et traditions.
Pour une philosophie, on a affaire à des convictions argumentées mais qui ne peuvent convaincre que celui qui veut être convaincu.
Donc, ma recherche de la vérité, but de la pensée et expression de ma liberté, ne peut être  qu'une recherche ininterrompue jusqu'à ma mort. Cela ne veut pas dire que je change de convictions comme il peut m'arriver de changer d'opinions plus fluctuantes parce que sans doute anecdotiques. Mais, il peut y avoir des tournants dans notre manière de voir, de sentir, de penser le monde.

 

 

Tout commencement est de hasard.
Ainsi de la vie.
Malgré code et programme bien établi
combien d'aléas.
Ainsi de la parole.
Tu ne peux tout réinventer, tout recréer.
Pars de ce qui est donné
de ce qui est là peut-être pour toi
si tu veux l'accueillir
et qui s'en va sans se soucier de toi
tu peux aussi le refuser
en tout ou partie sans que ça le dérange.
Toute fin est de hasard.
Ainsi de la mort.
Tu peux mettre le point final  (1996)

Le point final, je ne l'ai pas mis

 

 


10 ans après, je dirais les choses différemment.
Je renvoie au court essai:
D'une métaphysique pour vivre vraiment

 

 

La fin est connue: ma mort, ta mort, sa mort, notre mort, votre mort, leur mort.
 Ce destin ne décide pas du dessin de ma vie, de ta vie, de sa vie, de notre vie, de votre vie, de leur vie.





 

 

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