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Blog de Jean-Claude Grosse

Trotskisme, de Lambert à Mélenchon

Rédigé par grossel Publié dans #notes de lecture, #agoras, #SEL

couverture de 68, et après de Benjamin Stora

couverture de 68, et après de Benjamin Stora

68, et après

Les héritages égarés

Benjamin Stora

collection un ordre d'idées, Stock

 

Après avoir lu et commenté La dernière génération d'octobre, consacré aux années de militance de Benjamin Stora au sein de l'OCI devenue PCI (le parti trotskiste dit lambertiste), j'ai apprécié que l'auteur poursuive son bilan en reprenant son parcours, pouvant ainsi comparer avec mon propre bilan puisque j'ai passé presque 12 ans au PCI (dans le nord, puis à Toulon). Benjamin Stora a occupé des fonctions importantes dans l'appareil du PCI, ça n'a pas été mon cas. Il a quitté le PCI vers 1985 pour aller vers le PS avec Cambadélis qu'il avait recruté via l'AJS, entraînant derrière eux, dans ce mouvement, 400 militants regroupés dans Convergences socialistes. Moi, j'ai été exclu en 1980 avec d'autres puis après recours auprès de la commission des conflits, réintégré. C'était le temps des affaires, des exclusions (Charles Berg en 1979, Stéphane Just en 1984, Pierre Broué en 1989, et d'autres en 1991, 1992), des mesures incompréhensibles dont je ne comprends pas qu'on ait pu collectivement les accepter même si des « explications » étaient données, déviationnisme, trahison, agent provocateur de la CIA ou de l'URSS... Après mon passage au PCI (1969-1980), 12 ans au conseil municipal du Revest (1983-1995) qui ont permis l'émergence du festival de théâtre du Revest puis du théâtre, la Maison des Comoni. En 2006, je rentre au PS pour en interne soutenir la candidature de Ségolène Royal. Je quitte le PS après la présidentielle de 2007, ayant compris que son échec était dû avant tout à l'appareil du PS, aux éléphants hostiles à cette femme (propos sarcastiques de Fabius).

Deux traits du lambertisme semblent décisifs pour comprendre les exclusions :

- le verticalisme (la direction décide, les militants exécutent ; la réalité de cette organisation basée sur le « centralisme démocratique » c'est dans les faits l'absence de démocratie, le centralisme l'emporte. La direction ce sont les permanents du parti, vivant sur les cotisations, les phalanges des militants (10% du salaire plus abonnement au journal plus campagnes financières plus participation aux meetings à financer, aux manifestations à financer),

- le fonctionnement des cellules dites amicales est quasi-militaire (réunions hebdomadaires, présentation par chacun de ses résultats, comparés à ses objectifs, définis la semaine d'avant ; l'analyse de la situation, la révolution est imminente, justifie le harcèlement des militants dans ces réunions ; c'est le taylorisme, j'appelle ça le tayrorisme, capitaliste au service de la révolution = de la direction = bureaucratisation du Parti).

- Verticalisme et fonctionnement militaire expliquent le décalage entre sommet et base, les luttes intestines au sommet (on l'a vu assez récemment après la scission au sein du POI, avec procès engagé pour savoir à qui reviendrait le local de la rue du Faubourg Saint-Denis et le butin-le patrimoine du PCI, archives, fonds …)

 

 

 

http://www.lacommune.org/Parti-des-travailleurs/archives/CCI-POI-et-TCI-POid/Lambertisme-d-hier-et-d-aujourd-hui-i1678.html

http://www.gauchemip.org/spip.php?article12858

http://www.gauchemip.org/spip.php?article28296

http://www.gauchemip.org/spip.php?article25497

http://www.clubpolitiquebastille.org/spip.php?rubrique1

http://www.luttedeclasse.org/dossier44/oci_112016.pdf

le PDF de 422 pages rédigé par Pierre Salvaing est à récupérer par le lien ci-dessus

https://www.workersliberty.org/story/2017-07-26/pierre-broue-1926-2005

 

 

 

Les documents que j'ai sélectionnés peuvent sembler « surréalistes » mais on ne peut pas faire l'impasse sur le bilan du lambertisme d'où sont sortis Jospin, Cambadélis, Mélenchon, Stora, sur le bilan des autres courants trotskistes (Julien Dray, Harlem Désir viennent de la LCR) car ces mouvements ont joué des rôles non négligeables dans toutes sortes de conflits, dans des moments « historiques » et cela non seulement en France mais en Amérique centrale et latine, aux USA, à l'est du temps du stalinisme brejnevien...

Ce qui ressort tant du livre de Benjamin Stora que de ces documents, c'est la facilité avec laquelle les petits enjeux personnels prennent le pas sur l'accompagnement de l'émancipation des travailleurs. Un exemple : lors du passage au PS en 1986, Cambadélis fait adhérer une centaine de militants dans le 19° arrondissement. Cela lui permettra d'obtenir l'investiture pour être candidat aux législatives et d'être élu député (début de sa carrière politique avec ironie de l'histoire, lui sort par la droite du PCI en 1986, Valls tire vers la droite le PS dirigé par Cambadélis ce qui va provoquer le délitement du PS à la présidentielle de 2017).

Ce qui est frappant à la lecture de ce livre, ce sont les illusions qui ont aveuglé des responsables aguerris aux analyses et aux pratiques politiques susceptibles d'agir sur le réel. On entre au PS, soit. C'est quoi le PS ? Ils répondent : Un parti moderne, social-démocrate. Comment y entre-t-on ? Entrisme, travail de fraction ? Pour Cambadélis, gagner des postes dans l'appareil, changer le parti de l'intérieur. Pour Stora, créer une tendance, développer des idées qui nourrissent le débat, font évoluer.

Cambadélis a fait carrière dans l'appareil de 1986 à 2017. Voir sa proposition de garde nationale le 12 janvier 2016

 

https://lundi.am/retour-garde-nationale

 

Stora a quitté l'activité militante en 1988. Faiblesse du raisonnement, découverte après coup : le PS n'était pas un parti moderne, social-démocrate déjà en 1986, c'était un parti de notables, de professionnels de la politique, de gens vivant sur les subsides de l'état, n'ayant jamais travaillé pour la plupart, donc une forme de corruption liée aux privilèges des élus de la République, parti sclérosé incapable de comprendre les évolutions de la société, les nouvelles demandes politiques venues des jeunes des quartiers, venues des migrants, des précaires, venues des communautarismes, venues des femmes, incapable de proposer une offre politique à la hauteur des enjeux, un parti acceptant malgré le « coup d'état permanent » stigmatisé par Mitterrand, la constitution de la V° république, constitution anti-démocratique qui nous a conduit à la monarchie macroniste, un président, un parti aux ordres, une non-séparation des pouvoirs, le législatif inféodé à l'exécutif, le judiciaire sous contrôle, les médias devenus organes de propagande.

Deux phénomènes complètement occultés suite à cette impéritie :

  • la radicalisation des banlieues qui va devenir la radicalisation islamiste d'une partie de la jeunesse, les fameux beurs qui avaient fait la marche des Beurs du 3 décembre 1983 et la marche pour l'égalité des droits du 3 novembre 1984 ; à cette demande d'égalité des droits, on a répondu par SOS racisme (invention de Julien Dray et Harlem Désir, manipulation par le haut d'un mouvement d'en bas, spontané), le mythe de la France multi-culturelle incarnée par l'équipe de France de foot, de la fraternité ; par l'exclusion sociale, la ghettoïsation spatiale, on a favorisé la dérive vers l'islamisme de cette jeunesse, l'affaire du voile n'a pas été comprise dans sa signification profonde (pas seulement une remise en cause de la laïcité, mais un rejet du « modèle » proposé, la société du consumérisme qui les laisse sur le côté) ; la gauche n'a jamais accordé le droit de vote aux municipales pour les immigrés, vieille revendication, cela conforte le sentiment deux poids, deux mesures, sue le burnous, exerce les fonctions ancillaires dont notre société a besoin, tu n'as aucun droit à réclamer et à attendre. On comprend que le dégagisme ait été puissant en 2017 qui a balayé les caciques de droite comme de gauche via les primaires ouvertes (Sarkozy, Valls) entraînant le naufrage des Républicains, des Socialistes, l'émergence par défaut de Macron, sans parti, ne s'appuyant pas sur un appareil. La présidentielle 2017 a été un séisme politique, scission au FN, partis dominants laminés, mouvement conquérant de Macron, une France insoumise qui a les défauts lambertistes de son leader

  • la radicalisation des petits-blancs comme on dit aujourd'hui qui ont conduit Trump au pouvoir aux USA et qui conduiront l'extrême-droite au pouvoir chez nous. Macron lui ouvre une voie royale

  • D'autres aspects ont été négligés par ce parti (je ne parle pas des autres) : les enjeux écologiques, des enjeux de société : égalité femmes-hommes, réforme en profondeur de l'école devenue un ascenseur social en panne ou école à la maison, lire ci-dessous

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  • https://lundi.am/Une-liberte-de-plus-en-moins-1428

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  • N'a pas été mesurée l'offensive, la guerre de plus en plus féroce, cynique du néo-libéralisme contre les classes populaires (répression de la grève des contrôleurs aériens sous Reagan, surtout cassage de la plus grande grève de Grande-Bretagne, celle des cheminots sous Thatcher, en 1985-1986 ; les cheminots sont rentrés sans avoir rien obtenu et ce fut la privatisation des services publics de transport dont les Anglais voient aujourd'hui les effets néfastes) ; dans un contexte de guerre ouverte, déclarée, affichée des riches contre les pauvres, peut-on être conciliant, arrangeant avec le capitalisme mondialisé, peut-on être social-démocrate, réformiste avec les prédateurs, peut-on négocier et arracher des miettes à donner en pâture aux déclassés ? De là découlent normalement des analyses censées guider dans l'action : quel est le rôle des syndicats ? Peut-on faire confiance aux directions syndicales ? Quels rapports entre parti ouvrier et syndicats ouvriers ? Comment doit se pratiquer la tactique du Front unique ouvrier, tactique de libre discussion entre toutes les tendances du mouvement ouvrier (le journal Informations Ouvrières, tribune libre de la lutte des classes n'a jamais été une telle tribune ; doit-on s'étonner de la dérive bureaucratique de ce mouvement ?) L'exemple de la Grèce soumise au terrorisme de la troïka exigeant le remboursement de la dette (dont on sait que c'est une fabrication artificielle puisque on a obligé les états à ne plus battre monnaie mais à emprunter auprès des banques privées) montre assez que les peuples peuvent être saignés avec la complicité de leurs dirigeants « progressistes de gauche », devenant droitiers au pouvoir. La prise du pouvoir c'est une chose, on peut être radical dans les discours, le programme, les promesses. L'exercice du pouvoir c'est autre chose: on s'adapte, on se compromet, on trahit ses promesses. C'est le capital qui gagne toujours dans ces tentatives d'arrangement, l'Allemagne de la sinistre Merkel, la nouvelle Thatcher, étant le chef d'orchestre de cet alignement de tous sur une politique monétaire intransigeante et de fabrication de la dette qui profite aux actionnaires.

Benjamin Stora, devenu historien reconnu des deux guerres d'Algérie (celle de la France coloniale sous Mollet, Mitterrand jusqu'à De Gaulle ; celle de la décennie sanglante entre le FLN au pouvoir et le FIS- le GIA) montre très bien comment le travail de mémoire n'ayant pas été fait, la guerre des mémoires (souvent déformées, partisanes, idéologiques) a lieu, semant des germes de racisme, de violence, favorisant la montée de l'extrême-droite. La notion d'identité nationale est devenue un enjeu politique, expliquant en partie l'échec de Jospin à la présidentielle de 2002 ; satisfait de son bilan économique et social, il a sous-estimé les questions d'identité et de sécurité. L'espace politique pollué par un parti légal, le Front National, a vu émerger des débats auxquels la gauche sociale-démocrate n'était pas préparée, thèmes qui l'ont amené à se droitiser (Hollande et Manuel Valls ayant été l'illustration la plus nette de cette droitisation qui a provoqué l'effondrement du PS, en 2017). Non le PS n'a plus rien d'un parti ouvrier, même plus d'un parti des classes moyennes qui sont en pleine régression sociale, idéologique. La droitisation s'est faite sur la question de l'immigration.

Ce qui est incroyable plus de 55 ans après l'indépendance de l'Algérie, c'est la croyance de certains, les plus droitiers, les plus extrémistes de droite, que les immigrés algériens, tunisiens, marocains des années de la reconstruction, des 30 glorieuses reviendront au pays. Ils sont Français, ils ne reviendront pas « chez eux », ils sont chez eux chez nous et leurs enfants, petits-enfants ne sont pas prêts d'accepter ces « exigences » développées par une partie non-négligeable de la population blanche, raciste, les petits-blancs justement. La société française dérive-t-elle à droite ? En particulier la classe ouvrière ? C'est vers l'abstention qu'elle va surtout plus que vers le Front national.

Ce décalage entre la réalité et les prismes idéologiques dont les uns et les autres se servent (les lieux communs étant un indicateur de ces visions idéologiques, c'est-à-dire déformant, niant la réalité) a une autre raison, le rôle joué par l'ENA. « Depuis De Gaulle, les dirigeants de la V° République sont devenus une caste de gouvernement la plus hermétique qui soit dans le monde occidental. » écrit l'historien anglais Perry Anderson. Nous sommes gouvernés dans les domaines politique, administratif par une caste de hauts-fonctionnaires issus de cette école. Ce n'est pas avec cette « élite » s'auto-reproduisant que la société française ira vers l'apaisement, la réconciliation. Les germes de division, de violence, de guerre civile sont bien plantés, se développent. L'offensive idéologique contre les idées de mai 68, menée par la droite, l'extrême-droite dans les années 2000 (Sarkozy, Luc Ferry...) a permis de faire de 68, un mouvement d'énervement jeuniste exclusivement, un mouvement hédoniste-libertaire de la jeunesse ouvrant la voie à l'individualisme et au consumérisme.

C'est la génération des baby-boomers, accusée de tous les maux comme le montre la discussion que j'ai eu à propos de l'article consacré à la leçon de marxisme donné à Marlène Schiappa, secrétaire d'état macroniste à l'égalité hommes-femmes, par son père, trotskiste de l'OCI.

L'offensive anti-68 a eu pour objectifs de remettre en cause l'antiracisme accusé de faire monter le FN, de dénoncer l'antifascisme comme recyclage des partisans du communisme, le féminisme comme séparant hommes et femmes, l'antimilitarisme comme destructeur de la nation, de stigmatiser les immigrés parce qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, de remettre en question sans succès le droit à l'avortement, le droit à la retraite, à la sécurité sociale, ça c'est en cours. Sur notre passé colonial, pas de repentance mais une tentative de loi en 2005 sur la « colonisation positive ». Cette offensive idéologique n'empêche pas que se développent des idées dans la continuité de mai 68 : plus de démocratie participative voire directe, retrouver notre pouvoir constituant (le peuple souverain écrivant sa constitution comme ce fut le cas en Islande après la crise des subprimes, les ateliers constituants d'Etienne Chouard même si on a des réserves sur lui, ses propositions lui échappent si nous nous en saisissons) abandonné aux politiques, moins de verticalité autoritaire, du pluralisme partout et pas tout le pouvoir entre les mains d'un parti, pas de pouvoir personnel. Évidemment, avec Macron on est à l'opposé de ces aspirations héritées de 68. L'avenir nous dira si la gouvernance macroniste à double langage (c'est blanc et en même temps c'est noir à moins que ce soit en même temps l'inverse), à effets permanents de communication pour masquer la réalité (on dépense un pognon dingue pour les assistés) était ce dont le pays avait besoin ou voulait. L'avenir nous dira si des jeunes générations, des conjonctions de projets et de luttes sont en train de se lever pour éventuellement arrêter la course vers le mur. Pour ma part, je crois que nous ne croyons pas ce que nous savons : on va dans le mur, on le sait, on reste figé, l'exemple de la disparition des abeilles l'illustre parfaitement ; on sait, on ne fait rien, peut-être on ne peut rien faire, l'industrie agro-alimentaire nous empoisonne, la techno-science est devenue inhumaine ou l'a toujours été, contre l'humanité, contre la nature.

Ainsi soit-il.  Et c'est ainsi qu'Allah est grand, concluait Alexandre Vialatte.

Nathalie - Encore un arrogant pur produit du patriarcat qui se pense Marxiste. Comme on en a beaucoup au PS et à Gauche en général. Si sa fille avait été un fils il aurait probablement ravalé sa rancoeur. Le problème au 21e siècle est que l’on a patrons et patron ( l’économie est composée à plus de 80% de PMI PME ou indépendants contre 20 % de grandes entreprises ), on a travailleur/ses et de travailleur/se qui réclament la liberté de la main gauche et le paternalisme de la droite et on a fonctionnaires qui « servent » le service public et dysfonctionnaires qui se servent ( notamment dans les grands corps d’Etat mais aussi sur le terrain)... alors qui de l’exploité qui de l’exploiteur .... le manque d’éthique nourri chacun et chaque classe en souffre. Sauf pour le grand patronat qui fait l’unanimité : il est par essence un manque d’éthique. Ce que je vois moi, c’est que ce sont les femmes qui se tapent le sale boulot pour des salaires de misère et qui sont les premières pourvoyeuses d’économie vertueuses dans les quartiers. Jean-Marc Schiappa , est un bon mâle blanc de plus de 60 ans. Il aura essayé... par la libre pensée, et ça l’emmerde que sa fille tente depuis plus haut que lui. Depuis à place de père, je trouve très déplacé qu’il se serve de la place de sa fille pour être enfin entendu du public. La médiocratie se situe aussi ici.
 
 
JCG -  rien compris, leçon pas particulière STP
 
Nathalie -  Je suis heureuse de te faire rire Jean-Claude. Mais votre génération a mangé le pain blanc des nôtres et de celles de nos enfants. Plein emploi, pleine retraite, pleins congés , temps libre, bénéfices maximaux. Une Génération de baby-boomer « après moi le déluge ». De gauche comme de droite, tout le monde a mangé la soupe. Alors ce sera difficile de reprocher aux jeunes générations de tenter de rétablir une justice sociale avec ce qui nous est laissé . Et encore aujourd’hui, de nombreux retraités bénéficient de la solidarité des retraites payées par nos générations et prennent aussi des postes ou  ont leur entreprise sur le marché de l’emploi. Comment appelle t on ça ? Du marxisme ??? Le père de MS devrait se poser la question.
 
Nathalie - parfaitement compris : pour Jean-Marc Schiappa , comme pour beaucoup de « papy bedonnants de la ligue » que j’administrerai encore jusqu’à la semaine prochaine, le projet collectif est au dessus du projet individuel ... quand ça l’arrange. D’une part c’est le but de la république sociale et d’autre part, si la république n’utilise pas la ré mobilisation individuelle pour créer son projet collectif, on va encore ramer longtemps. La bourgeoisie et son conservatisme n’est pas forcément là où l’on croit. Le risque n’est pas la start up mais l’effondrement de la protection sociale qui est déliée  du modèle de gestion « auto entreprise » ou start up. Le risque est la glissade vers un système anglo-saxon pur. Il ne me semble pas que ce soit le cas avec la réforme des retraites.
 
JCG - on en parlera quand tu voudras, je ne me reconnais pas dans tes descriptions, je ne me sens pas concerné par la notion de génération, je suis JCG et qu'ai-je fait comme chemin, selon quelles valeurs, quel bilan puis-je montrer ? ai-je été un profiteur, un dysfonctionnaire, suis-je un retraité doré ?
 
Nathalie - ok pour en parler. Et tu vois, c’est ça le problème : on est qui on est , on a participé à un effet collectif générationnel sans en avoir conscience. On s’est battu pour un idéal mais sans voir que la technique desservirait l’autre qui vient, les siens, ses enfants , petits enfants. Génération gaspillage, ultra production, consommation, temps libre... parfait. Mais l’utopie sans technique pour l’ici et maintenant. Aujourd’hui c’est la technique stratégique et la prospective sans utopie. Je n’aime pas. Le manque d’idéal est inquiétant. Mais on aura du mal à le reprocher . Surtout à nos enfants.
 
 
JCG -  les effets secondaires, tertiaires et pervers sont-ils contenus dans les données initiales ? et de quelle milliardième de fraction suis-je responsable des dégâts évoqués, 5 voitures dans une vie, 2 aspirateurs, 3 frigo à obsolescence programmée, un ordi depuis 10 ans... bref, ce genre de responsabilités, je m'en fous mais comment je te parle, quelle relation j'ai avec toi, ça je me sens responsable à 100% et suis prêt à évoluer, changer
 
 
Nathalie - je ne parle pas vraiment des actes de la vie courante bien qu’ils engagent aussi et sont effectivement des actes politiques. Je parle de politique du 20 e siècle qui n’ignorait pas la cata post baby boom- ni la gauche ni la droite- et qui n’a rien anticipé et je parle de politique du 21 e siècle qui doit se débrouiller avec de nouveaux paradigmes d’environnement mondialisé et de responsabilités, la durabilité... Sais tu quand mes amis de gauche ont commencé à me vivre comme un danger ? Quand j’ai mis leur place en jeu en réclamant l’égalité hommes-femmes dans les instances décisionnaires ( des partis, des associations d’éduc pop, du CESER... ). Quand j’ai réclamé que l’on cesse de couper la parole aux femmes et que l’on cesse de faire des moues dubitatives chaque fois qu’un jeune ou qu’une femme s’exprimait.
Donc ma tolérance avec le patriarcat virilocrate est proche de zéro. 30000 ans que l’on en mange et franchement il est temps de passer à autre chose. Voilà pourquoi cet encart « Schiappapa » dans le Monde est bien plus profondément Anti-Marxiste que la bourde de la secrétaire d’Etat à propos de Marx.
 
 
Nathalie - Après.... je ne sais pas comment tu as fait avec seulement deux aspirateurs... tu me diras la marque ?
Amitiés et bonne nuit.
 
 
JCG - je ne m'en sers pas; balai sait
 
 
Frank -  Finalement, les bons mâles de plus de 60 ans qu'en fait-on? Moi je dis ça parce que, vous allez voir c'est ballot, j'ai un peu le mal des transports et je souhaiterai savoir si je dois prendre une petite laine et éventuellement du singe...
 
 
Nathalie - Mal des transports, mâle des trans-porcs (porcs en transition?), malle de transport ... Ce qui n’est plus supportable, c’est le degré de la misogynie que l’on peut, à ce titre, comparer à la connerie, au racisme et même à la mort: Quand on est dans cet état, nous ne le savons pas et ce sont les autres qui souffrent. Les révolutionnaires trotskistes, les Proudhons ... n’ont pas échappé à la contagion. Les plus fort en gueule encore moins. Les « bons mâles », l’humanité les somme de se transformer ou de périr. Pas physiquement bien sûr, mais symboliquement et surtout, dans les instances de pouvoir. Les hommes eux, adviennent en toutes qualités : empathie, amour, tendresse, soins, durabilité, utopies ... prêtées jusqu’ici à la féminité, ou plutôt au féminin: le seul avenir valable. C’est probablement un commencement du surhumain. Après, sinon, pour la petite laine, nous ne pouvons que la conseiller. Quand au singe ... ça fait belle lurette que ça ne se mange plus... ça siège !
 
 
Frank -  Et ben... On est pas sorti du sable.....
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