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Blog de Jean-Claude Grosse

poesie

Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova

28 Novembre 2021 , Rédigé par grossel Publié dans #JCG, #écriture, #pour toujours, #poésie, #psychanalyse, #vide quantique, #développement personnel, #engagement, #essais

couverture ; photographie argentique d'Hélène Théret

couverture ; photographie argentique d'Hélène Théret

au travail de relecture, près de 15 jours
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au travail de relecture, près de 15 jours

Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova

format 16 X 24, à paraître le 14 février 2022

 

666 pages dont 6 en quadrichromie

ISBN 978-2-35502-130-5 / PVP 28 € / poids : 1107 gr

Licence Creative Commons

L’écrivain / Jean-Claude Grosse

hiérosolymitain d'Avers sur les eaux / d’Avers sous les eaux depuis le Déluge / et de Corps Ça Vit /

et / Vita Nova

Les Cahiers de l’Égaré 669 route du Colombier 83200 Le Revest-les-Eaux

oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le  14 février 2022
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le  14 février 2022
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le  14 février 2022
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le  14 février 2022
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le  14 février 2022
oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le  14 février 2022

oeuvres de Marie Morel et de l'artiste colombienne Lucy Pereyra accompagneront les 6 livres du Livre d'éternité, un roman polyphonique de 666 pages pour 81 ans de vie disant merci la Vie, à paraître le 14 février 2022

« Je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme

une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience,

phrase semée de virgules, mais nulle part coupée par des points. »

Henri Bergson, L'énergie spirituelle, (in Oeuvres, édition du centenaire, Paris, P.U.F., 1963, p.858)


 

« Les vies que nous n’avons pas vécues, les êtres que nous n’avons pas aimés, les livres que nous n’avons pas lus ou écrits, ne sont pas absents de nos existences. Ils ne cessent au contraire de les hanter, avec d’autant plus de force que, loin d’être de simples songes comme le croient les esprits rationalistes, ils disposent d’une forme de réalité, dont la douceur ou la violence nous submerge dans les heures douloureuses où nous traverse la pensée de tout ce que nous aurions pu devenir. »

Pierre Bayard, Il existe d’autres mondes, (Les Éditions de Minuit, 2014)

en exergue de D’autres mondes de Frédéric Sonntag, Éditions théâtrales, avril 2021

en lien avec L’hypothèse du Tout et La Révolte des ressentants de Leafar Izen

 

Mise en gar_e

 

Καταστροφή / catastrophe

(définition trouvée dans les ruines de Pompéi par Pascal Quignard et rapportée dans Le sexe et l'effroi, p.79 ap. J.C., AD 79)

Καταστροφή / catastrophe est la rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources

(définition transportée vers Mars par la navette Atlantis 2 financée par Élan Muské de Space-XXL et propulsée avec les dernières gouttes de combustible fossile après la catastrophe provoquée par la rencontre probable mais imprévue entre une plaque continentale et une plaque océanique coupant une moitié de la Terre en deux, laissant le magma à 1200° s’épandre en lave à la surface des deux moitiés de la moitié de

Terre cherchant à se réconcilier avec l’autre moitié)


 

Les derniers jours de l'humanité

Au secours, les tués ! Assistez-moi, que je ne sois pas obligé de vivre parmi ces hommes qui ont ordonné que des cœurs cessent de battre ! Revenez ! Demandez-leur ce qu’ils ont fait de vous ! Ce qu’ils ont fait quand vous souffriez par leur faute avant de mourir par leur faute ! Cadavres en armes, formez les rangs et hantez leur sommeil. Ce n’est pas votre mort – c’est votre vie que je veux venger sur ceux qui vous l’ont infligée ! J’ai dessiné les ombres qu’ils sont et je les ai dépecés de leur chair ! Mais les pensées nées de leur bêtise, les sentiments nés de leur malignité, je les ai affublés de corps ! Si on avait conservé les voix de cette époque, la vérité extérieure aurait démenti la vérité intérieure, et l’oreille n’aurait reconnu ni l’une ni l’autre. J’ai sauvegardé la substance et mon oreille a découvert la résonance des actes, mon œil le geste des discours, et ma voix, chaque fois qu’elle citait, a retenu la note fondamentale, jusqu’à la fin des jours.

Écrite entre 1915 et 1919, cette pièce action éclatée en centaines de tableaux et une foule de personnages sans héros.

L’auteur Karl Kraus fut poursuivi pour pacifisme quelques mois avant la fin de la guerre. Pourtant, les faits mis en scène ici se sont réellement produits ; les conversations les plus invraisemblables ont été tenues mot pour mot ; les inventions les plus criardes sont des citations ; la chronique a reçu une bouche, de grandes phrases sont plantées sur deux jambes – et bien des hommes n’en ont plus qu’une


 

Devant la porte

Un homme rentre en Allemagne. Mille jours durant, il a attendu dans le froid. Et après avoir attendu mille nuits dans le froid, il peut enfin rentrer chez lui. Et la vie qui l’attend ressemble à un film hallucinant. Il doit se pincer, ne sachant pas s’il rêve. Il s’aperçoit alors qu’il y a des gens qui vivent la même chose que lui. Il se rend compte que c’est un film ordinaire. L’histoire d’un homme qui rentre en Allemagne, comme tant d’autres. Tous ces gens qui reviennent chez eux sans pourtant rentrer car ils ne savent plus où aller. Chez eux, c’est dehors, devant la porte. Leur Allemagne, elle est là dehors, dans la nuit, dans la pluie, dans la rue. Voilà leur Allemagne !

Né à Hambourg en 1921, envoyé sur le front russe en 1941. Il en revient blessé et malade et passe la guerre entre l’hôpital, le front, et la prison, pour automutilation et activités subversives.

En janvier 1947, il écrit en une semaine la pièce qui fait de lui le premier écrivain célèbre de l’après-guerre allemande et, avec Heinrich Böll, l’un des représentants majeurs de la littérature des ruines : Dehors devant la porte, le récit du retour de Beckmann, simple soldat dont le foyer n’existe plus.

Beckmann a plongé dans le fleuve pour mettre fin à ses jours. À l'Elbe qui désire savoir ce à quoi il aspire, il répond : Pioncer. Là-haut, à la surface, je ne tiens plus. Je ne supporte plus. C'est pioncer que je veux. Etre mort, toute la vie. Et pioncer. Enfin pioncer en paix. Pioncer dix mille nuits d'affilée.

Mais l'Elbe lui répond résolument qu'il ne peut rester : Commence par vivre. Commence par vivre. 

Wolfgang Borchert meurt le 20 novembre 1947, la veille de la première de sa pièce, à 26 ans.


 

paradoxe, le sommaire du Livre d'éternité, traversée dantesque en 6 livres des enfers anciens et modernes, se trouve en fin de livre; voici donc un livre finissant par son commencement
paradoxe, le sommaire du Livre d'éternité, traversée dantesque en 6 livres des enfers anciens et modernes, se trouve en fin de livre; voici donc un livre finissant par son commencement
paradoxe, le sommaire du Livre d'éternité, traversée dantesque en 6 livres des enfers anciens et modernes, se trouve en fin de livre; voici donc un livre finissant par son commencement

paradoxe, le sommaire du Livre d'éternité, traversée dantesque en 6 livres des enfers anciens et modernes, se trouve en fin de livre; voici donc un livre finissant par son commencement

Sommaire

Les derniers jours de l'humanité

Dehors devant la porte

Livre I – au temps de l'apocalypse joyeuse / autant en emporte le vent de chernobylhome / autant en brasse l'océan de foukirira

au temps du CAC 40 – COP 21 = COVID 19

1 – les migrerrants

2 – les marrantschiants

3 – 15 août 1971

4 – poison du 1° avril 2020 / le monologue du virus

5 – le temps du confinement

6 – admis aux soins intensifs

7 – le jour d'après

8 – sortie progressive du confinement

9 – contribution au jour d'après / nature et culture

10 – 9 juin 2021

Livre II – Romans polyphoniques de sa vie / Ça vit choisit ses romans et romances

1 – La question (Question de vie et de mort)

2 – La déclaration inaugurale

3(Dés)apprentissage de la bêtise de la maîtrise

4 – La jeune fille de 16 ans

5 – Le jeune homme de 27 ans

6 – Grande Vie Cosmique / petite mort orgamisque / Intime / Extime

7 – La fabuleuse rencontre de Lola à La Béate, nid d'amour fusion de Serge et Lula

8 – Oui, je veux bien OUI

9 – Lola fille de joie

10 – Es-tu disponible ?

11 –  46 ans d'effet lune de miel

12 –  46 ans d'effet lune de miel (suite)

13 – Portrait de la femme aimée 40 ans après

14 – L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto

15 – L’Éternité d’une seconde Bleu Giotto (à suivre)

16 – Les déambulations d'un confiné

17 – Brouillon à la 1° personne

18 –  où j'en suis à 80 ans passés

19 – un manuscrit inédit

20 – rêve d'une école de la vie

21 – s'ensauvager l'été

22 – L’adolescente devenue Femme-Fâme

23  – Vivre les saisons au féminin que tu sois femme ou homme

24 – Voir / Recevoir le regard soudain lavé

Livre III – Sa vie antérieure / Ça vit adesso et sempre hic et nunc

1 – Enfance /Adolescence (1940 - 1953)

2 – Enfant de troupe / Saint-Cyrien (1954 - 1962)

3 – Lieutenant dans l'Algérie indépendante (septembre 1962 - février 1964)

4 – Sociologie des lieux communs / Lacan (1964 – 1967)

5 – Mai 68

6 – Militant trotskiste-lambertiste (1969 - 1981)

7 – Les 4 Saisons d'Avers sous les eaux (1983 – 2004)

8 – Retraite (Jubilación) fin juin 1998 - ...

9 – Je suis Charlie / 11 janvier 2015

10 – Attentat du Bataclan / vendredi 13 novembre 2015

11 – Le temps des Gilets Jaunes (17 novembre 2018 – décembre 2019)

12 – Écrire le viol / Réflexions sur l'affaire Weinstein / Le Consentement /

13 – Bicentenaire de la mort de Napoléon /

Décapitation de Louis XVI /

Décapitation de Samuel Paty

14 – 150° anniversaire de la Commune

15 – Ses nouvelles convictions politiques

16 – 35 ans après Chernobylhome

17 - Cahier des futurs désirés pour Corps Ça Vit

18 - En attendant, je pleure

19 - Et puis après, j'ai souri

Livre IVBaklany / Baïkal - Sillages / la Vie / l'Amour-Agapé

Le théâtre dans la vie / le théâtre et la vie / le théâtre dans le théâtre /

Dans le sillage de Baïkalal

Dans le sillage de Dasha K

Dans le sillage de Marilyn

Livre V – Pharmacon : Tu es Aimé Tu es mon Bien-Aimé

Livre VI – La naissance de Je Suis Vita Nova

Histoire de la vraie vie racontée par Samuel le barbier

Et ton livre d'éternité ? Jean-Claude Grosse + Vita Nova

le paradoxe de l’écriture du livre d’éternité est que remplir 666 pages en format 16 X 24 pour 81 ans de commerie vide totalement de son énergie,
le scripteur ;
un feu intérieur le consume, particulièrement agressif au niveau de la peau qui le dé-mange,
écorché vif
déquasmant = démasquant
ses écailles et peaux mortes ;
le scripteur ignore comment l’homme va ressortir
de ces vases communicants
de sa Vie à son Livre
de son Livre à sa Vie

VIDE ?
à moitié vide, à moitié plein,

oscillant de moitié en moitié sans retrouver l’UN

=
en langage des oiseaux

VIE D’EUX =
VIE 2

comme maladie = mal a dit comme soigné = soi nié comme guérir = gai rire

le livre d’éternité s’achève dans le rire pour passer à une vie étrange comme étrange = être ange

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une histoire de la vraie vie / 60 ans après / la fermière du Calvados

24 Septembre 2021 , Rédigé par grossel Publié dans #histoire, #vraie vie, #écriture, #poésie, #pour toujours

gîte la petite forge à Gonneville sur Honfleur

gîte la petite forge à Gonneville sur Honfleur

cela m’est arrivé le 16 septembre 2021 à 14 H 14 via le formulaire de contact de mon blog

 
Sujet 
Fils de Colette Groult 

Message 
Bonjour Mr Grosse
Si vous avez dormi dans un camion environ un mois fin des années 1950 début des années 1960 chez Claude et Colette Groult à Clecy dans le Calvados (14) 
si vous vous reconnaissez vous pouvez prendre contact soit par mail avec moi ou appeler ma mère Colette 
Elle a encore des lettres que vous leur aviez envoyées 
Cordialement 
B Groult
 
j’ai répondu me reconnaître
 
et le 17 septembre, 1/2 H d’échanges avec Colette Groult au téléphone, 84 ans soit 3 ans de plus que moi
voix vive, enjouée
Claude son mari est parti, il y a 22 ans; deux fils, l’un agriculteur, 59 ans, en couple depuis 2 ans, l’autre mécanicien-marine de bateaux de pêche, 56 ans, célibataire
la ferme de Clécy a été vendue
ils sont installés dans une ferme du côté de Honfleur, chacun sa maison à Gonneville sur Honfleur, 873 habitants
avec un gite pour couple La petite forge et un autre gîte rural de 6 places, Le pastel
on trouve sur internet gîte Colette Groult
 
Colette ne veut rien connaître du monde d’internet
ce qui l’intéresse ce sont ses amis et amies de proximité, sa famille, les réunions associatives
Colette me dit son bonheur d'avoir une vie de routine sans ennui, sobre et tournée vers le bonheur des gens qui l’entourent

sur le site de la commune Gonneville sur Honfleur, j’ai trouvé cette annonce : 

LDC

Nous sommes une quinzaine, qui jouons à la coinchée, belotte, scrabble, rumycube, dominos, triomino et... depuis cette année, au tarot. Nous nous réunissons tous les jeudis après-midi, notre rencontre se termine par un goûter, et nous faisons une sortie restaurant avant les vacances d'été.

Le bureau se compose ainsi :  - présidente : Mme Colette Groult

                                                 - secrétaire : Mme Odile Pivet

                                                 - trésorier : M. Jacques Eudeline

                                                 - trésorière-adjointe : Mme Renée Eudeline

elle a conservé mes lettres et poèmes dont un qui lui est dédié, elle a même une lettre d’Annie 
(j’ai demandé que son fils prenne une photo du poème et de la lettre)
à l’époque, 1960-1961, j’avais fait la connaissance de Babette
j’ai une photo où on me voit au sommet d’un gros rocher dominant l’Orne et une autre de Babette
 
Je pensais souvent à ce couple de fermiers heureux, avec lesquels j’avais beaucoup sympathisé
 
et 60 ans après …
 
 
poème du 18 août 1961, sans doute en lien avec le personnage de Gilles de Rais, maréchal de France devenu tueur d'enfants

poème du 18 août 1961, sans doute en lien avec le personnage de Gilles de Rais, maréchal de France devenu tueur d'enfants

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une histoire de la vraie vie / Croix de Vie

17 Juillet 2021 , Rédigé par grossel Publié dans #poésie, #voyages, #écriture, #notes de lecture

la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie
la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie

la fontaine aux bretons, le dolmen de Prédaire, carrelets sur le sentier littoral de La Bernerie

tu pars en famille pour une semaine, pour un mariage en Vendée, en plein premier week-end de vacances juillettistes; 9 h d'autoroute avec 2 h 30 pour sortir de Paris contre 1 h 15 normalement; le retour des jours heureux a dit le résident de la Rance
tu ne vas pas au mariage, tu ne connais pas cette famille
mais à 5, on a 5 jours d'escapades à inventer; évidemment les propositions via internet sont on ne peut plus variées; le plus difficile est d'être à l'écoute des désirs de chacun et de concilier les sorties communes et les sorties à moins de 5
y a tant de choses à voir dit la chanson
en réalité, ce n'est pas vrai 
 
balade à 4 du dimanche 11 juillet 2021 du côté de La Bernerie; tu t'adresses à certaines des personnes que tu rencontres; et du charme, de la beauté, de la réflexion s'ensuivent, justement sur la beauté devant un des dolmens du site de Prédaire te dit une jeune mère de famille, tu es étonné, la beauté d'une tombe, d'un monument funéraire dont on ne connaît pas bien les fonctions, le symbolisme; beauté comme émotion subjective, goût personnel et ou formaté, Beauté éternelle, beauté sublime de la nature en paix, en colère, sublime dynamique, beauté de la laideur; revue cinq heures après à Pornic, près des glaces de La Fraiserie, une institution, la dame te dit qu'elle réfléchit encore à ce qui s'est échangé
 
lundi 12 juillet, parcours à 3; 28 kilomètres pour faire le Grand Chemin (mal balisé, on s’est perdu deux fois donc retards), partis à 17 h 15, arrivés à 23 H 45 et au gîte loué à 1 h 30 du matin; parcours sans attrait bucolique (pub des offices de tourisme), avec embûches glissantes sur les pistes de VTT (deux chutes dans la gadoue); c’est sur une partie de ce parcours qu’a été filmée le film Le grand chemin avec Anémone et Richard Bohringer en 1987 (Jean-Loup Hubert); sur ce parcours, tu vois ce qu'est l'élevage intensif, grosses fermes à viande (porcs, poulets en batterie, vaches et veaux en prairies, champs de maïs et autres céréales; Vendée et Bretagne sous cet angle ne sont guère enviables et ce n'est pas demain que cette agriculture se transformera)
les 2 qui ne sont pas venus auraient eu du mal à finir ce parcours
 
 
 
mardi 13 juillet, le lac de Grand-Lieu) à 4
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_de_Grand-Lieu

 
 
au pavillon de chasse de Jean-Pierre Guerlain au lac de Grand-Lieu
j'ai consulté longuement un fabuleux livre numérique de 35 pages sur contes et légendes, appelé légendaire du lac de Grand-Lieu, commençant par la conférence des oiseaux d'Attar (1177), passant par l’eau et les rêves de Bachelard (1942), citant La quête de joie d’un poète que j’avais lu et perdu de vue, Patrice de la Tour du Pin, poème écrit en 1933, à 19 ans; ressurgit à cette occasion, un autre poète lu et perdu de vue Henri Pichette et Les épiphanies
ajoutez l’expérience olfactive des odeurs, l’expérience auditive des cris, chants, l’expérience visuelle à la jumelle des vols de milan et autres prédateurs, des envols des aigrettes, des glissades de canards, des poses de hérons, et ... soudain tu réalises: chez ces volatiles, les mâles paradent et la femelle choisit ou chez les mammifères les mâles se battent et le mâle dominant prend possession de la horde, de la harde, de la meute; il te semble que chez l'homme depuis l'origine quelque chose a dévié, engendrant le patriarcat et cette déviation est de loin, la plus nocive, la domination masculine est inscrite très loin dans le temps, striatum oblige; là encore malgré des avancées, des recherches (Sébastien Bohler, Ivan Jablonka), ce n'est pas demain que ça changera 
 
le 14 juillet, on a fait à 5, 3 H de bateau électrique sur une rivière à Port Saint-Père, expérience d’immersion dans un milieu préservé, travaillé, exploité autrement, jouxtant le lac de Grand-Lieu; on était pourtant près du Puy du Fou; on a refusé cette proposition
 
15 juillet
discussion à 5
que fait-on ?
V. émet l’idée de l’océan, aller à l’océan
K. cherche dans un rayon de 30 Kms ce qui se propose
j’avais souhaité pas plus de 30 Kms 
(ils m’appellent pépé Catherine = je me déplace sans rien comme la Deneuve, je me fais tout payer)
elle tombe sur Saint-Gilles Croix de Vie
tilt
j’associe immédiatement avec Marina Tsvetaeva qui y a séjourné en 1926
je sais qu’il y a une statue monumentale d’elle assise sur un banc, 
un bronze du sculpteur Zourab Tsereteli, inauguré le 16 juin 2012, don du peuple russe au peuple français signé Vladimir Poutine, 
poétesse honorée en 1993 par la venue d’Alexandre Soljenitsyne
 
journée très chargée émotionnellement
cette escapade rêvée il y a 3 ans, devenait réalité
j’ai dit un poème de Marina, un poème d’amour bien sûr 
un poème d’un homme adressé à l’aimée qu’il remercie de ce qu’elle lui apporte
 
Je ne scruterai pas tes voies,
Mon aimée : tout s'est accompli.
J'étais nu-pieds, tu me chaussas
De cheveux et de larmes -
De leur pluie.

Je ne demande pas combien
T'auront coûté ces huiles.
J'étais nu - alors tu m'as ceint
Des vagues de ton corps,
Comme une île.

Plus légers que l'herbe mes doigts
Vont effleurer ta nudité.
Tu m'appris - moi qui étais droit -
La tendre inclinaison, en tombant à mes pieds.

Dans tes cheveux laisse m'enfouir,
De lin ne m'enveloppe pas trop.
Myrrhophore ! à quoi bon la myrrhe ?
Tu m'as baigné toi-même,
Telle un flot.

26-31 août 1923         
 
cela fut fait le 15 juillet 2021, 45 jours avant la pendaison de Marina, le 31 août 1941, il y a 80 ans
 
elle avait écrit à Boris Pasternak
“Toi et moi, nous n’avons jamais cru à une rencontre ici-bas, pas plus qu’à une vie ici-bas, n’est-ce pas ?” 
 
lire la fabuleuse correspondance à 3 (Marina, Boris, Rainer Maria) et Ma soeur, la vie de Boris Pasternak
 
merci la Vie
 
un ami me demande si le panneau La Vie est barré; en entrée de ville, le nom n'est pas barré, en sortie de ville, le nom est barré; là, il s'agit d'une rivière, le nom n'est barré nulle part; sans doute parce qu'une rivière s'écoule, jamais deux fois la même, et parce que La Vie est éternelle
 
 
le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder
le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder
le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder

le magnifique livre numérique de 35 pages qui mériterait d'être accessible par internet pour s'y attarder

le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra
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le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra

le pavillon de chasse du parfumeur Jean-Pierre Guerlain, aujourd'hui lieu de propositions artistiques surprenantes; rencontre avec la poétesse Marina Tsvetaeva à Saint-Gilles; natuno de l'artiste colombienne Lucy Pereyra

le 16 juillet, jour du retour, on fait le choix de la proximité, la forêt d'Aizenay, un massif de 450 hectares avec quelque part à l'intérieur  un étang et le sentier du souvenir, le crash d'un bombardier US, le 27 mars 1944; le cratère creusé par l'appareil déjà explosé, les inscriptions sur les ailes de l'avion = moment d'émotion et conscientisation d'une coïncidence :
Marcel Conche a 22 ans ce jour-là; il raconte dans plusieurs récits sa traversée d'une clairière où se bafrent des nazis, ce qui explique leur désintérêt pour ce jeune homme qui tente de passer le plus normalement possible;  il ne sait pas que ce sont ceux de la 2° division SS Das Reich qui a pendu 99 hommes sans rapport avec la résistance à Tulle le 9 juin 1944, en a envoyé 149 à Dachau avant le massacre d'Oradour-sur-Glane, 642 victimes en moins de 3 h, le 10 juin 1944
 
 
nous n'avons pas trouvé le parking du souvenir; garés dans une zone artisanale, nous tombons sur des pruniers chargés de petits fruits, rouges, jaunes, rosés; ils sont délicieux
le sentier du souvenir à Aizenay
le sentier du souvenir à Aizenay
le sentier du souvenir à Aizenay
le sentier du souvenir à Aizenay

le sentier du souvenir à Aizenay

tu as quand même réussi à lire, tu as choisi des lectures estivales

Sur le peu de révolution de Bernard Noël et Michel Surya, 71 pages

Liberté, Égalité, Fraternité avec Mona Ozouf, Michelle Perrot, Cynthia Fleury, 75 pages

êtes-vous par l'ardeur à comprendre emportés ?

une chose te frappe : ces écrits, ces entretiens s'appuyant sur l'histoire, la sociologie, intégrant la longue durée chère à Braudel, ne te paraissent pas suffisamment prendre en compte un universalisme plus englobant que celui des droits de l'homme (droits de la Terre, droits du Vivant, de tous les vivants), te paraissent aveugles à ce qui a nom la domination masculine et à ce qui se développe en réaction à cette domination, en particulier, les techniques de développement personnel, d'éveil spirituel (travail sur soi, très méticuleux, au millimètre, avec dans le collimateur la source de toutes les tensions: le jugement; prise de conscience aussi de la place majeure que doit jouer l'Amour inconditionnel, l'agapé; ce que tu ramènes au pharmacon: tu es aimé, tu es mon bien-aimé, objet du roman Alors, ton livre d'éternité, tu le rends quand ?)

un livre édité par La Nerthe, à Toulon, un livre édité par Les éditions de l'aube à la Tour d'Aigues
un livre édité par La Nerthe, à Toulon, un livre édité par Les éditions de l'aube à la Tour d'Aigues

un livre édité par La Nerthe, à Toulon, un livre édité par Les éditions de l'aube à la Tour d'Aigues

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Le jour d'après / JCG

6 Avril 2020 , Rédigé par grossel Publié dans #JCG, #Le Revest-les-Eaux, #poésie, #écriture

25 mars 17 H, le Mont Caume depuis chez moi, au Revest-les-Eaux

25 mars 17 H, le Mont Caume depuis chez moi, au Revest-les-Eaux

Voilà ce que propose « Le Jourd’après_01 » : non pas une plateforme collaborative de propositions de ceci ou de cela, mais un gigantesque atelier d’écritures, un cahier ouvert d’expériences et de rêves, un champ de possibles où butiner, etc.

Une prolifération. Un arbre à palabres où chacun.e doit se sentir autoriser à déposer une graine.

Tout est à inventer. Avec le ressac de certaines voix du passé, aussi bien. Dans la houle de ce Tout-monde dont nous parlait Édouard Glissant.

Un concile éclairant pour nous préparer à gouverner le futur, dans la biodiversité de nos existences et le respect de la planète qui nous offre l’hospitalité.

Nous ne voulons plus rien conquérir d’autre que la dignité d’être.

En confinant les indices de performance qui réduisent le sens du vivant à peau de chagrin, nous entendons écrire la constitution de ce qui nous constitue.

Ce « jour d’après », nous ne le connaissons pas encore. Voilà pourquoi il est urgent et nécessaire, en voix brassées, d’où qu’elles viennent, d’en faire le récit.

L’imaginaire n’est pas performant, il est créatif.
Imaginons-nous.

like to think of the suicidal acrobats and tight-rope walkers training those bonzais over hundreds of years

like to think of the suicidal acrobats and tight-rope walkers training those bonzais over hundreds of years

Que peuvent dire les poètes par temps de détresse ? 

Que peuvent dire les poètes, par temps de détresse, de catastrophe ou d’épidémie ? 

Ce qu’ils disent déjà, par temps ordinaire : écoutez, regardez, soyez attentif…

Regardez bien ce qui apparaît dans les apparences, ressentez ce qui donne l’être à tout ce qui est là, donné...

Si cela est possible, regardez vos propres yeux, puis ce qui leur permet de voir… 

Ce n’est pas une idée que vous avez derrière la tête, une pensée préconçue ou préétablie, vous avez une lumière derrière la tête…

Regardez toutes choses dans cette lumière. 

Dans cette lumière qui vient de derrière la tête, vous voyez toutes choses plus belles et plus terribles que ce que vous pouvez en percevoir, en pensée ou en imagination ; vous voyez les choses telles qu’elles sont, tellement là, fugaces et insaisissables…

Regardez, écoutez, soyez attentif : le monde est plein de cris, écoutez celui qui crie au cœur de tous ces cris…

Vous entendrez un insondable silence, la nostalgie insoutenable d’une pure Présence. 

Le poète ne dit pas grand chose, il n’explique rien, il ne juge pas, il montre ce qui est là.

Et tout est là.

Jean-Yves Leloup, mars 2020

Notre esprit est encombré de fausses questions, de toutes sortes de soucis, peut être que la méditation est une forme de diète. Écouter en nous ce qui est l’essentiel et le nécessaire.

Épicure proposait des méditations pour calmer l’esprit, pour qu’il y ait en nous moins de pensées et d’avantage de lumière 

« La vie simple ou le Jardin d'Épicure » Jean Yves Leloup, in Les Odyssées de la Conscience

La photo de Hans Domenig s’intitule : La voie s’écarte du bon chemin (1990);  proposé par l'ami de confinement François Carrassan

La photo de Hans Domenig s’intitule : La voie s’écarte du bon chemin (1990); proposé par l'ami de confinement François Carrassan

Le jour d'après

Le jour d'après sera un jour calendaire, un jour naturel après une nuit naturelle, selon le rythme nycthéméral (temps cyclique), un jour humainement compté par les calendriers inventés par les hommes c'est-à-dire un jour daté (temps linéaire arbitraire en horaire d'été).


Le jour d'après sera un jour daté, décrété, un jour officiel, un jour politique, un jour décidé par des autorités politiques et publiques, ayant décidé de nous sortir du confinement, ce jour-là.


Le jour d'après sera un jour où des hommes politiques s'appuyant sur des experts d'hommes et de virus auront décidé dans le confinement de leurs bureaux que la guerre est finie. La guerre contre le virus. Contre le virus nommé couronne, coronavirus 2019, COVID 19, chakra coronal, vide, 19.
Comme l'a remarqué le virus, le chiffre 19 tombe bien : CAC 40 – COP 21 = COVID 19.


19, m'a dit le virus, signifie que vous ne devez pas attendre d’aide de l’extérieur, mais commencer votre voyage par vous-même, et cela vous mènera à de la satisfaction. Votre attitude positive ne sera pas utile que pour vous, mais aussi pour les autres. 19 vous demande de servir l’humanité de toutes les manières possibles. Votre but dans la vie est plus élevé que ce que vous recherchez. En aidant les autres, vous compléterez votre mission d’âme.


Donc tous les confinés ont pris conscience de leur mission d'âme, oeuvrer pour l'achèvement d'un cycle, ouvrant la voie à un nouveau cycle, indéfini, inconnu. Ils ont compris que le virus 19 comme le nombre 19, nombre d'abandon, sont un chiffre et un virus annonçant de bonnes nouvelles.


Au petit matin du jour d'après, je me suis réveillé comme d'habitude, sans réveil, normalement, naturellement, selon mon horloge biologique. Assis sur le rebord du lit, j'ai dit merci la nuit, à la prochaine nuit, bonjour le jour de maintenant.


Je n'ai pas fait de différence. J'ai pris mon petit-déjeuner habituel, j'ai humé la peau de la mandarine quotidienne qui m'évoque le soleil comme ce fameux 19, seul nombre divisible par lui-même et par 1, le 1 qui vibre d'unicité, d'indépendance, le 9 qui mène à l'illumination, à l'éveil, à l'inspiration. Dans la Kabbale, le 19 invite à reconnaître la beauté cachée des êtres ou des circonstances difficiles à accepter. Il est une aide précieuse pour voir et aimer le Divin en chacun et en Tout. Il est une puissance de purification, de transmutation. L'amour absolu. J'ai pensé au préfet Didier Lallement et j'ai ri. Une heure après, calmé, j'ai essayé de lui envoyer de l'amour inconditionnel depuis le cœur.


Ayant incorporé par méditation et respiration contrôlée et relâchée alternativement, étant là et à côté de moi, là et au dessus de moi, là et en dessous de moi, étant moi et dissous de moi, ayant incorporé l'amour comme puissance, comme force, comme énergie universelle, je ne me suis pas posé de questions philosophiques ou existentielles. Très calme à l'intérieur de moi, très brûlant du regard, le cœur et les poumons regorgeant d'amour, rayonnant d'une aura portée comme couronne de feu solaire, j'ai laissé monter, j'ai laissé venir, j'ai laissé diffuser, immobile, yeux fermés, ouverts.


J'ai été traversé par les cris de joie, les désirs de vivre, de jouir, de faire la fête. J'ai été secoué par les cris de rage, les désirs de vengeance, de justice, de nouveau monde. J'ai vu le blanc, j'ai vu le noir, je n'ai pas vu la balance qui pèse, je n'ai pas vu l'épée qui tranche.


Je suis allé faire quelques courses au village, du pain, des légumes et des fruits. J'ai repris un café, dehors sous les platanes, comme avant. Poli comme avant, tout sourire comme avant, avec un signe ou un mot pour chacun rencontré, sans précipitation, donnant à chaque moment son temps, recevant sans commentaires ni jugements les rêves et espoirs des uns, les colères et peurs des autres.


À mon retour, deux heures après, sur le palier, en haut des 53 marches, j'ai regardé les falaises à pic du Mont Caume qui se jettent sur le village. J'ai fermé les yeux, j'ai dit : je te livre espoirs et craintes de mes frères et sœurs. Transmutons-les en nuages féconds. J'ai expiré, un expir prolongé, harmonieux. J'ai inspiré une longue goulée de prana.


Jean-Claude Grosse, 6 avril 2020, Le Revest-les-Eaux, Villa Joie.

enfin ! όσο διαρκεί ! pourvu que ça dure ! s'exclament les atlantes, sans doute aussi les cariatides

enfin ! όσο διαρκεί ! pourvu que ça dure ! s'exclament les atlantes, sans doute aussi les cariatides

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Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat

3 Janvier 2020 , Rédigé par grossel Publié dans #jean-claude grosse, #poésie, #écriture, #notes de lecture

Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat


Une révolution sexuelle ?

Réflexions sur l'affaire Weinstein

Laure Murat

collection Puissance des femmes

Stock

 

Ce livre est sorti en décembre 2018. Il a été écrit entre Paris, 25 décembre 2017 et Los Angeles, 4 juin 2018, collant à l'actualité de l'affaire Weinstein, 5 octobre 2017 (révélations de plusieurs femmes sur les comportements sexuels et dominateurs de Harvey Weinstein, publiées par le New York Times) - 25 mai 2018 (arrestation d'Harvey Weinstein).

Laure Murat enseigne à UCLA (l'université de Californie à Los Angeles). Dans le cadre d'un séminaire De l'affaire DSK à l'effet Weinstein. Sexe et politique en France et aux USA, au printemps 2018, elle a échangé de nombreuses informations et discuté en profondeur avec ses étudiants.

Ce livre est donc l'occasion de comparer les réactions dans deux pays suite à ces révélations et procès et de confronter les points de vue de deux générations dont la génération 2.0, celle des réseaux sociaux sur les faits évoqués impliquant personnes influentes et institutions puissantes, faits sociaux globaux selon la définition de Marcel Mauss

(« Les faits que nous avons étudiés sont tous des faits sociaux totaux, c’est-à-dire qu’ils mettent en branle dans certains cas la totalité de la société et de ses institutions (potlatch, clans affrontés, tribus se visitant, etc.) et dans d’autres cas seulement un très grand nombre d’institutions, en particulier lorsque ces échanges et ces contrats concernent plutôt des individus. » Marcel Mauss, Essai sur le don)

Contexte de lecture. J'ai lu cet essai en 3 jours, fin décembre 2019, soit un an après la parution et en pleine activation de l'affaire Gabriel Matzneff, avec l'annonce de la parution du livre Le consentement de Vanessa Springora chez Grasset. Quelques semaines avant, c'était l'affaire Adèle Haenel suivie des réactions féministes contre les hommages à Roman Polanski avec la sortie de son film J'accuse et le comportement ambigu de Costa-Gavras, président de la Cinémathèque françaiseLe contexte, c'est aussi le combat contre les féminicides (149-150 en 2019 en France), le Grenelle contre les violences conjugales dont les résultats sont très en-dessous des attentes des associations oeuvrant sur le terrain. Je l'ai donc lu dans un contexte très agité, très polémique car les « accusés » ne sont pas sans réactions. Lire par exemple la lettre de Gabriel Matzneff à V., parue dans L'Express. Ils ne font pas amende honorable, ne s'excusent de rien, ne demandent pas pardon et semblent intouchables. Ils ont accès aux médias, trouvent des défenseurs.

 

https://www.lexpress.fr/culture/livre/gabriel-matzneff-ce-livre-je-ne-le-lirai-pas_2113239.html

 


 

 

 

A propos du cas Matzneff, j'ai publié ce matin sur Twitter un petit thread, en écho à la récente et utile chronique de Mathilde Serrell

https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-transition-culturelle-du-jeudi-26-decembre-2019

Comme il semble que les lectrices et lecteurs le trouvent utile, je me permets de le reprendre ici. 

Mathilde Serrell invitait donc, l'autre matin, à se pencher sur la manière dont l'éloge de la transgression aurait changé de camp, en devenant aujourd'hui l'étendard de la pensée conservatrice. Cela me suggère trois séries de remarques.

1. D'abord, c'est vrai : la critique de "l'ordre moral" est devenue l'un des arguments préférés de ceux qui défendent la préservation des hiérarchies et des dominations existantes. Dès lors, l'éloge de la transgression trouve facilement à s'insérer dans la rhétorique plus générale de "l'incorrection politique" dont se revendiquent les tenants du camp conservateur.

Pour autant, je ne crois pas qu'on puisse en déduire a contrario que la transgression ait été, dans les années de l'après-1968, un étendard progressiste ou une catégorie de l'émancipation. Pour le dire simplement : l'idée de transgression est inséparable d'une référence à la loi que l'acte transgressif vient à la fois briser et élever à une forme de dignité supérieure - si ma liberté consiste à transgresser, alors elle trouve la loi pour aiguillon et pour foyer. On trouve cela assez bien dit dans le texte "Préface à la transgression" que Foucault consacre à Georges Bataille, en 1963 (à une époque où pourtant Foucault est encore assez bataillien) : il y a un pas de deux entre transgression et limite qui ne se laisse pas dénouer. Et s'agissant de Foucault, on pourrait dire que La Volonté de savoir en 1977 est un livre entièrement consacré à la critique de l'idée selon laquelle l'émancipation pourrait s'exercer dans la forme de la transgression. En bref : si l'éloge de la transgression sert aujourd'hui à justifier les positions les plus indéfendables, ce n'est pas d'hier que cette catégorie apparaît suspecte, par les volte-face qu'elle autorise avec l'amour de la loi.

2. Si basculement historique il y a, je ne le situerais donc pas dans ce renversement où l'idée de transgression serait passée de gauche à droite. Il me semble que pour le décrire il faudrait retracer deux transformations profondes dans l'économie du discours. La première transformation concerne la relation entre les concepts de désir et de consentement, et la façon dont ils ont pu être politiquement mobilisés. a) Le discours sur la libération des moeurs auquel on reproche d'avoir rendu possible une forme de bienveillance envers la pédophilie ne s'articulait pas tant en termes de transgression qu'en termes de libération du désir (et d'un désir délié de la référence psy à la Loi). b) Et face à ce discours, la référence au consentement pouvait apparaître comme compromise avec un ordre juridique qui (il est important de le rappeler) différenciait la majorité sexuelle selon qu'elle concernait les relations hétéro- ou homosexuelles. A mon sens, on ne comprend pas comment l'éloge de la pédophilie a pu se placer dans le sillage de la lutte pour les droits des homosexuels, si l'on ne se souvient pas comment l'ordre juridique établissait une continuité entre homosexualité et pédophilie (selon une disposition de 1942 qui ne sera abrogée qu'en 1974, il ne pouvait être donné de consentement valable pour un acte à caractère homosexuel qu’à partir de l’âge de 21 ans, alors qu’il était de 13 ans pour les actes hétérosexuels). C'est pourquoi la revendication d'abaissement de l'âge du consentement était l'un des chevaux de bataille de la lutte pour les droits des homosexuels, en France comme au Royaume-Uni (cf le 1er album de Bronski Beat : "The Age Of Consent")

On voit assez bien malheureusement comment, de cette affirmation du désir contre les restrictions abusives que le droit imposait au nom du consentement, certains ont pu glisser vers l'idée que la satisfaction du désir pouvait se passer de l'épreuve du consentement.

3. Deuxième transformation : les années 1970 sont, me semble-t-il, traversées par une critique des effets répressifs de la notion d'enfance, au nom d'une affirmation de la jeunesse comme sujet politique. L'idée est alors que l'enfance, et l'assignation à l'enfance, est une façon de renvoyer toute la jeunesse à sa minorité politique et de la condamner au silence (Lyotard le rappelle souvent : l'infans, c'est celui qui ne parle pas, etc). Là encore, on voit bien comment la critique de la catégorie d'enfance au nom du droit de la jeunesse à s'exprimer, à vivre et à agir, a pu être instrumentalisée et devenir une sorte de blanc-seing pour se comporter, vis-à-vis d'enfants, comme vis-à-vis d'adultes.

En bref, à mon sens, sur leur versant progressiste les années 1970 ont été non vouées au culte de la transgression, mais traversées par une double référence au désir et à la jeunesse, et par une double défiance envers l'encadrement juridique du consentement et l'instrumentalisation politique de l'enfance. C'est cet héritage problématique qu'il nous faut aujourd'hui réévaluer profondément - parce que d'abord, et comme en boomerang, la parole des concerné.e.s vient poser tout autrement la question du consentement et celle de l'enfance, interroger la façon dont l'éloge du désir peut verser dans le monologue, se renverser en injonction et présumer du désir de l'autre.

Et l'on voit bien comment, pour cette tâche, la vitupération qui fait de la pédophilie la métonymie des errements des années 1970, et l'éloge de la trangression ou de la part maudite que l'on ne saurait plus aujourd'hui accueillir, sont l'avers et l'envers d'une même médaille ternie, inutile et fossile.

https://journals.openedition.org/clio/12778

Valérie Marange : Merci pour cette analyse.Je me demandais ce que devenait actuellement la notion de "pédérastie", si courante encore dans ces années et qui indiquait un rapport entre un initiateur et un initié, , lié à une forme de transfert pédagogique sur le modèle grec, et qui est en partie ce à quoi s'en prenaient les lois anti-homosexuelles du 20 eme siècle, les homos étant accusés de pervertir la jeunesse. Que fait on aujourd'hui de cette notion de "jeunesse" dont tu parles, si les pubères sont considérés comme des "enfants" et les majeurs qui ont des relations avec des mineurs comme des "pédophiles"? Si d'autre part cliniquement il est bien clair que la "séduction" infantile ne saurait être considérée comme appelant autre chose que de la tendresse, que dire de la séduction adolescente, vis à vis des enseignants par exemple? Les années 70 sont aussi celles de l'affaire Gabrielle Russier pour laquelle les notions de "sexe" et d'"emprise" ne semblent guère appropriées.

sur l'affaire Gabrielle Russier

http://les4saisons.over-blog.com/article-19639102.html

Cet essai m'a révélé des histoires sordides, des affaires à grand retentissement. Je ne fais que les nommer, l'affaire Larry Nassar, l'affaire du docteur Tyndall. Ce qui est à noter, c'est le fonctionnement de la judiciarisation de la société américaine au travers des clauses de confidentialité dans les contrats privés (dont Weinstein a su faire une arme ; tenues à la confidentialité, les actrices, devenues victimes, ne pouvaient révéler ce qui leur arrivait) et de la gestion des dommages potentiels (dont la finalité est la protection des institutions et non des victimes, ce qui fait qu'une université verse 500 millions de dollars aux 332 victimes déclarées de Nassar, ainsi l'université échappe au procès et à ses responsabilités).

La comparaison entre les deux pays après #metoo peut se ramener à la question : y a-t-il une exception française ? La galanterie à la française autoriserait-elle ce que semble interdire le puritanisme américain ? Le déclencheur fut une tribune dans Le Monde du 9 janvier 2018 « Nous défendons la liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle » signée par 100 femmes issues du milieu de la culture dont Catherine Millet et Catherine Deneuve. Tribune de revendication bourgeoise d'une liberté individuelle face aux accidents de la galanterie et aux risques du libertinage, parue juste après la célèbre déclaration d'Oprah Winfrey aux Golden Globes le 7 janvier 2018, déclaration universaliste et humaniste, dénonçant un système politique et une structure d'oppression (des femmes, des travailleuses, des noirs et ethnies minorées). 

La galanterie française fait partie d'un mythe, l'art de vivre à la française, attrape-nigauds pour touristes dévastateurs, Paris étant la 1° destination touristique du monde mais aussi Toulon, sa rade pour croisiéristes et tout un tas de coins touristiques de France. Mythe donc pour vendre les produits français, remplir des hôtels, des restaurants...

L'art de vivre à la française, c'est la douceur de vivre, la gastronomie, la qualité des vins et fromages, les arts de la table, la haute couture, l'élégance vestimentaire, le raffinement des moeurs, le commerce de l'esprit, la courtoisie, l'exceptionnel patrimoine. Cet art de vivre est un peu passéiste, nostalgique d'hier, méfiant de demain, partisan du présent, du feu de la conversation et du plaisir partagé de la table (surtout avec des homards et de grands vins).

Ce mythe, toujours actif car un mythe national est fait pour produire des effets dans le réel, envie d'agir et confiance dans ces valeurs, est balayé dès qu'on regarde la réalité historique et sociologique.

La France est un des derniers pays à donner le droit de vote aux femmes (1944) qui resteront mineures jusqu'en 1965 dans la loi matrimoniale. Les conquêtes des femmes dans la société française ont été laborieuses et justifient ce questionnement : et si la galanterie française était une habile façon de mettre sous tutelle les femmes, de les maintenir en situation d'infériorité alors même que cette fameuse galanterie se résume à l'homme propose, la femme dispose. 

L'art de vivre à la française ne concerne pas l'ensemble de la société, trop disparate, trop divisée, clivée. L'art de vivre à la française concerne surtout la bourgeoisie, les classes supérieures, les « élites », culture de distinction au sens de Bourdieu.

La culture populaire, chansons, cinéma, théâtre de boulevard véhicule une toute autre image de la femme et les féministes s'en donnent à cœur joie avec par exemple le sexisme de la langue française que l'académie française ne s'empresse pas de changer, de féminiser ou et de démasculiniser (le masculin l'emporte sur le féminin dans les accords depuis 1647).

La langue est de toute évidence un véhicule structurant des inégalités. Les femmes sont facilement traitées de putes, de salopes, les hommes sont des séducteurs... Vaste chantier.

Comme elles s'en donnent à coeur-joie avec un malin qui lui aussi s'en donne à coeur-joie, Orelsan (chapitre 4 où il est aussi question de Bertrand Cantat), auteur d'un rap Sale pute dont il est difficile de dire si c'est du lard ou du cochon, du 1° ou du 2° degré, ambiguïtés entretenues par le chanteur ce qui rend difficile toute action en justice. Il a gagné contre les féministes en appel.

La différence des sexes, butoir ultime de la pensée selon Françoise Héritier, théorisée par Lacan naturalise ce qui n'est peut-être qu'une fabrication culturelle, idéologique, justifiant ainsi l'inégalité des sexes, leur asymétrie et leur impossible rencontre.

L'entretien avec François Héritier ci-dessous est fort éclairant. Claude Lévi-Strauss et Françoise Héritier, différences d'approches

 

https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2009-1-page-9.htm#

 

(parenthèse sur deux formules de Lacan : « La Femme n’existe pas » et « il n’y a pas de rapport sexuel ». Conclusion « L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas »

Un mot de chacun d’eux. « La Femme n’existe pas » : on remarque qu’à strictement parler, ça ne peut pas se dire, mais seulement s’écrire – la preuve, je dois vous l’épeler. C’est ce qui signe qu’on est dans la dimension d’une formulation logique, et qu’on n’a plus affaire à une proposition de la langue commune. Car ce qui est nié, ce n’est évidemment pas le sexe féminin, mais la possibilité que ses représentantes puissent se subsumer sous un concept qui aurait une prétention à l’universalité. Il n’y a pas de trait sous lequel nous pourrions rassembler toutes les femmes pour en faire un « La Femme ». Pour l’homme, en revanche, ce trait, nous l’avons : c’est qu’il n’est pas possible pour l’homme de se soustraire à sa soumission à la fonction phallique ; tous les hommes sont strictement cantonnés dans ce champ de la jouissance phallique. Les femmes, non. Elles peuvent, dit Lacan, pour une part, s’en extraire. C’est pourquoi Lacan dit aussi de la femme qu’elle est « pas-toute », ce qui signifie : pas toute soumise à la fonction phallique. Cette part de jouissance qui ne s’enrôle pas sous la bannière phallique, Lacan la nomme : jouissance supplémentaire. Nous allons y venir, car c’est elle que Lacan essayera de cerner dans le séminaire Encore qui sera notre prochaine étape.

Quant au « il n’y a pas de rapport sexuel », il signifie que cette dissymétrie foncière entre les sexes que l’on vient d’énoncer interdit toute mise en rapport – au sens logique du terme, encore une fois – de complémentarité entre deux sexes, dont la définition est si insaisissable et dont les jouissances sont à ce point incommensurables. Impossible avec ces deux-là que ça fasse Un, le Un de l’union sexuelle.

Bref, l’essentiel à retenir, c’est que, pour ce qu’il en est du rapport entre les sexes, c’est toujours de l’ordre de l’incomplétude, de l’aléatoire, de la boiterie, dans ce rapport au leurre qui est le lot de l’être parlant. Ça n’empêche certes pas de continuer à faire courir le monde, mais ça ne cesse pas tout en même temps de faire demander autre chose. 

Là où le sexe ne peut pas faire Un avec deux, l’amour ne le pourrait-il pas ? 

Mais L'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas.

Paul Ricoeur

https://www.cairn.info/revue-psychanalyse-2007-3-page-5.htm#)

Le chapitre III, Le syndrome Ansari ou le problème de la « zone grise » est d'après moi, le chapitre le plus dérangeant et le plus susceptible de nous faire cheminer car il porte sur la question du consentement au travers du récit d'une jeune femme de 23 ans, sous le pseudonyme de Grace, paru le 13 janvier 2018 sur le site babe.net. La jeune photographe raconte sa première grande mésaventure sexuelle : je suis sortie avec Aziz Ansari ou la pire soirée de ma vie. 

Ce récit paraît 6 jours après que Aziz Ansari, arborant le badge Times'Up est récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur de série dans Master of None, série très populaire décrivant la vie sentimentale et sexuelle de la génération 2.0. 

Grace a rencontré Aziz à la cérémonie des Emmy Awards en 2017. Elle a pris le prétexte de la photographie pour le brancher (on dit comme ça). Flirt sur la piste de danse lors de la soirée, N° de portable donné à Aziz qui propose quelques jours après un verre chez lui à Manhattan avant d'aller dîner. Elle accepte la proposition et (je ne développe pas la suite, celle d'un homme pressant, pressé, Quand veux-tu que je te baise ? Où est-ce que tu voudrais que je te baise ? le sexe sur ses fesses, celle d'une femme qui dit je ne veux pas me sentir forcée sinon je vais te haïr ce qui ne serait pas souhaitable... qui par divers signaux corporels de rétractation, d'inconfort signifie son refus mais qui n'est pas un non catégorique ; aujourd'hui, le slogan NON c'est NON est revendiqué par les féministes parce que pour trop d'hommes NON c'est OUI ; il y a cunnilingus, fellations, doigts en forme de V dans la gorge et dans le sexe). Ils regardent un épisode d'une série et là, déclic, elle prend conscience qu'elle a été violentée. 

La parution de ce témoignage anonyme a suscité un débat très houleux aux USA, ce qui est arrivé de pire au mouvement # metoo titre le New York Times ; ce n'était pas un viol ni une agression sexuelle tranche une avocate. Evidemment, la carrière d'Aziz a explosé en plein vol.

À chacun de se demander comment il caractérise ce récit et ce qui y est raconté.

La « naïveté » de Grace, son flottement, ses questions à ses amies sur ce qu'elle a vécu révèlent la complexité de qu'on appelle la zone grise du consentement. Car à la différence des médias abominant Grace, celle-ci reçut le soutien de milliers de jeunes filles, se reconnaissant dans son récit d'une histoire boiteuse, douloureuse où les désirs n'étaient pas accordés. 

Le monde ne marche que par le malentendu. C'est par le malentendu universel que tout le monde s'accorde. Car si, par malheur, on se comprenait, on ne pourrait jamais s'accorder.

Charles Baudelaire, Mon coeur mis à nu

Pour les générations nées entre 1950 et 1970, la dissymétrie provoquée par le comportement du mâle sûr de ce qu'il veut et empressé pour l'obtenir, sourd aux attentes ou non de la femme est la norme et ce flou renvoie à une conception de la relation comme séduction induisant des rapports de défi et de jeu dont il faut assumer l'inconfort éventuel, une sorte de lutte provocante et complexe faisant le sel, l'excitation de la rencontre (tribune des femmes de renom revendiquant la liberté d'être importunées).
Pour les générations 2.0, cette 
norme n'est plus acceptable. Les filles et femmes de 18 à 35 ans réclament la prise en compte de leur désir, de leur plaisir, de leur corps, de leur rythme, une vraie conversation charnelle et verbale avec les hommes qui n'ont pas à se sentir castrés par cette écoute.  Le consentement ça semble simple, OUI c'est OUI, NON c'est NON. La zone grise ce sont toutes les pressions, hésitations, zones de flous qui peuvent entourer la personne et brouiller la « validité » de son consentement.

de Sylvia Bagli

Sérieux les filles c’est un monde comme ça que vous voulez ? Un monde où on devra sortir les contrats au bar avant le premier baiser ? Un monde où on discute indéfiniment sur la définition du mot consentement ? 

Sérieux les filles, vous voulez pas aussi prendre vos responsabilités ? La case « mauvais souvenir » vous connaissez ? La case j’ai fait le mauvais choix, j’assume, ça vous dit rien ? Faut-il toujours parler de viol ? Faut-il toujours que l’autre soit responsable de tout et nous de rien ? Sommes-nous de petites proies chétives qui ne savent pas ce qu’elles font ? Des Nora dans une maison de poupée ? 

Parce que c’est cela que vous sceller entre les lignes, c’est cela que vous mettez en place dans votre nouveau contrat social. 

Et le désir ? Etes-vous devenues de pauvres petites créatures sans fous désirs, sans pulsions, sans sensations, sans défense ? Ne prenez-vous jamais l’initiative ?

Et le sexe c’est quoi pour vous ? Un mauvais moment à passer ? Une monnaie d’échange pour avoir la paix ? Un contrat de couple ? Un acte qui vous horrifie ?

Comment comptez-vous susciter le désir avec ça ? Avec ces données là ? Quand les hommes seront dressés à l’éteindre ce désir ? Des couples sans sexe qui vivent côte à côte malheureux comme des pierres ?

Allez, parlons tabous : combien de couples encore sexuellement actifs au bout de 3 ans, 7 ans, 10 ans de vie commune ? Comment envisagez-vous la responsabilité de celui qui trompe alors que vous vous refusez à lui depuis si longtemps ? Parce que, qui l’a dit que celui qui souffre le plus c’est celui qui est trompé ? Ah oui, le contrat encore, le contrat de divorce ! 

Quand j’entends des hommes de ma génération se plaindre que leurs jeunes amoureuses se couchent sur le dos inertes et qu’ils se trouvent en difficulté devant des corps incapables d’être dans le partage parce qu’elles ont dans l’idée que le consentement est la part de leur contrat, je pleure. 

Sachez qu’au-delà de ce qu’il en sera légalement, le consentement sera toujours un glaçon dans le dos s’il n’est pas doublé de votre désir, si vous ne voulez pas qu’il vous touche qu’il vous embrasse qu’il vous éveille qu’il vous enlasse qu’il vous prenne vous pénètre jusqu’à la racine de vous-même !

Et les menteurs ? Oui, il y a des menteurs. Oui il y a des menteuses. C’est inique mais ça fait partie de la vie. Rien ne nous protègera des déceptions, alors justice dites-vous ? Ou bien vengeance ?

De grâce ne mélangez pas le viol et la mauvaise expérience !

Est-ce aussi simple ? 

C'est une question qui me travaille depuis longtemps au travers de mes rares histoires d'amour (aucune histoire de Q) ? Je ne vais pas faire le récit de ces histoires, juste évoquer où j'en suis. Et que je développe dans une écriture en cours, Your last video (porn theater) où un vieil homme comme celui de La dernière bande de Samuel Beckett fait le point, non sur son premier amour comme dans Beckett mais sur son dernier amour, 10 ans après la perte de l'amour de sa vie qui dans sa chambre d'hôpital, lui faisant un testament, osa évoquer leurs sexualités différentes avec une belle lucidité. (L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto)

Une révolution sexuelle ?/ Laure Murat

extrait de L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto, intrusion personnelle dans une note de lecture

LE PÈRE – ne me dis pas que tu ne t’en souviens pas, cet instant de félicité, au Baïkal, le 14 juillet 1970, quand on l’a conçu en le sachant, ce qu’il a confirmé en arrivant neuf mois après, un jour en avance

LA MÈRE – je m’en souviens, tu te souviens de quoi 

LE PÈRE – c’était le soir, on avait allumé un feu pour faire griller les omouls qu’on avait péchés, on avait porté deux toasts de kedrovaïa au lac, à l’amour, ça nous avait émoustillés, nous avons fait l’amour sur le plancher de l’isba de rondins blonds

LA MÈRE – j’aurais voulu que tu me baises
LE PÈRE – je t’ai fait l’amour
LA MÈRE – tu ne m’as pas baisée, tu m’as fait l’amour, pas comme j’attendais
LE PÈRE – tu m’as surpris, tu n’avais jamais été aussi ouverte
LA MÈRE – tu t’es retiré
LE PÈRE – tu m’as ramené en toi, tu l’as eu, ça ne te suffit pas
LA MÈRE – je n’ai plus jamais été Ouverte comme ce soir-là
LE PÈRE – je suis désolé, j’avais envie de m’abandonner, de me livrer à ton étreinte,
ça s’est bloqué
LA MÈRE – chez moi aussi
LE PÈRE – te plains-tu de nos étreintes
LA MÈRE – on fait l’amour comme tu dis, on ne baise pas, j’étais Ouverte par l’Appel de la Vie, ça pouvait ressembler à de l’indécence, 
je me suis sentie jugée, quelle violence, cette impression, pour la vie. Tu vois, mon sexe n’a pas oublié l’obscénité de ton retrait
LE PÈRE – je regrette vraiment de m’être refusé, peut-être par trop de respect pour ton corps 
que je ne voulais pas outrager
LA MÈRE – c’est ça, mon p’tit chat ; depuis, tu es le maître de cérémonies minutées avec paliers et plateaux, plus de place pour les effondrements dionysiaques, pour les envols mystiques. Tu ne ressentiras jamais où t’aurait mené une plongée sauvage, sans calculs, dans ma béance
LE PÈRE – tu as quand même du plaisir
LA MÈRE – plaisir, plaisir, petit mot qui convient bien à une pâle jouissance, sans retentissement au profond du corps et de l’âme. Fusionner avec le Tout, des Femmes rares connaissent.
Aurais-je pu connaître la Grande Vie Cosmique, pas la petite mort orgasmique
LE PÈRE – pourquoi avoir mis si longtemps à en parler 

LA MÈRE – je n’aime pas les mots sur ça, ma sexualité s’est mutilée avec sa conception, ma vie s’est arrêtée avec sa disparition, je veux regarder sans terreur cette horreur
LE PÈRE – moi, je ne peux pas

extrait de Your last video (porn theater) en cours d'écriture depuis septembre 2016, intrusion personnelle dans une note de lecture
lecture publique de ce texte, le vendredi 17 avril à 19 H 30 à la Maison des Comoni au Revest
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Samuel Beckett – conclusion de cette histoire d'amour sans Q / pages inutiles ! à supprimer !
LUI – quand Samuel, tu dis règle 4 son corps son corps son corps ton corps et du temps du temps du temps du printemps du contre-temps / caresses et lèches /  ce sont les mots d'un technicien qui sait faire monter le désir / provoquer les jouissances / je crois d’ailleurs que t’as pas pratiqué ce que tu préconises / t’as renoncé à ton premier amour pour te consacrer à l’écriture du vide / bref, tes mots, je les reçois, différemment / ELLE, physiquement, un peu impressionnante pour le gabarit que je suis / aucune pratique de ce genre de femmes / je savais que je ne pourrais être un modèle de mâle viril / j'aurais donc été d'une infinie patience / écoute d'un corps / découverte d'un corps / apprivoisement d'un corps / au Bar de la Pipe, j'ai osé lui parler de ma sexualité de vieillissant qui serait ce qu'elle serait, sans recherche de performance / qui serait une sexualité limitée en tant que sexualité masculine / découverte d'une sexualité féminine et masculine
Samuel Beckett – là parle le Q / là parle la bête la bite la vie le vit / le Q c'est sans imagination le Q c'est corps à corps 
É Say Salé – t'es cru Samuel ! LUI, préfère le cuit, le réchauffé / LUI, as-tu une vision de cette sexualité féminine-masculine inventive ?
LUI –  le présent et l'avenir de l'humanité sont dans le féminin que chacun porte en lui pour pacifier le masculin guerrier ou le féminin cannibale ; le masculin, même chez la femme, est dominant et donc féminiser c'est tenter de rééquilibrer
É Say Salé – ça reste au niveau des idées / en pratique ? / est-il vrai que le Q c'est corps à corps ? / peut-on entendre des voix de Femmes avec F majuscule s'il vous plaît ? / je me suis donné le droit de convoquer d'autres Femmes que LUI connaît
une voix de 70 ans, la Visionnaire, ouvreuse de voies et de voix – les années Marilyn et BB ont marqué le corps des adolescentes, deux registres opposés et complémentaires, l'artifice débouchant sur la grâce, le charme et le naturel débouchant sur le rejet avec légèreté des corsets ; les hommes, eux, sont demeurés dans un corps ancestral, transmis par les mères à l'ancienne ; le féminin réel leur est inabordable, illisible à partir des archétypes appris, incarnés, désirés. Les femmes d'aujourd'hui sont en pleine construction d’un « féminin », d'une Histoire des femmes tandis que les hommes, collectivement, n’ont pas encore fait le premier pas qui les sortirait de leur Préhistoire
Samuel Beckett – neurones mâles concentrés en bas (rire)

une voix de 46 ans, la Femme cosmique – j'ai cheminé dans mes pratiques d'amour sublime ; aujourd'hui, je peux faire l'amour à la roche, au ciel, à l'arbre, je peux être bête à quatre pattes et belle au bois endormie, j'ai un goût prononcé pour la vieille sorcière cachée dans une grotte, je peux faire l'amour à mille guerriers casqués se jetant d'une falaise avec leurs chevaux. Dans ce cheminement d'amour incarné, je me sens plus intime avec mon masculin. J'aime faire l'amour pour de l'inédit et pas seulement pour passer mon excitation

 

La voix – mais c'est de l'érotisme panique que tu nous proposes (rire)
Samuel Beckett – neurones hormones femelles concentrés là où ça palpite, variable selon les humeurs variables des femmes = femmes agitées = impossibles à tranquilliser (rire)
É Say Salé – en disant Point, vous avez eu le dernier mot, ELLE ; la réciprocité en amour est une condition de sa réalité et de sa durée ; vous n'avez pas voulu être sa réciproque. Point. Mon rôle d'hétéronyme est terminé. Point.
Samuel Beckett – cette histoire d'amour à sens unique débouchant sur un sens interdit / (rire) fiasco foirade / histoire de rien texte pour rien / 

Le vieil homme – pas texte pour rien / comment faire l'amour de manière divine / ça que lui voulait LUI / pas clair faire l'amour de manière divine = amour inclusif de tout et non passion exclusive d'un, d'une = amour de la création, de Ça créé d’avant, de ça que tu vas créer = amour du minéral, du végétal, de l'animal, de l'humain = inspiré par la Beauté, en recherche de la Vérité agissante = le Monde = oeuvre de l'Amour selon les 10 échelons à la sauce Platon, (au public) allez répétez avec moi : porneia, pothos, mania, eros, philia, storgè, harmonia, eunoia, charis, agapè ; devenez grecs, pas nippons

 

Samuel Beckett – ton idéal ? le yaourt-amour à la grecque (rire) ? Connerie ! Sois homme, simplement = sexe-sexe terre à terre  (rire)

La voix – 3 personnages pour représenter le même : le vieil homme, É Say Salé, LUI, des états quantiques de l'auteur ? (silence) et moi ?

 

Le vieil homme – c'est le même à des places et moments différents = superposition des identités à la sauce quantique ou botanique ; toi ?

 

La voix – là pour te stimuler le bulbe ? ton livre d'éternité s'imprime à tout instant, indépendamment de ta volonté, 

dans tes neurones hippocampiques mais long temps ne fait pas éternité 

mort de ton corps = mort de ton cerveau / plat l'électro / 

mort de tes neurones même si ADN vit encore 1 million d'années après toi / 

donc clonable le vieil homme = éternité enfin trouvée ? 

clone c'est toi mais pas à l'identique donc pas toi, sauf erreur

est-ce la fin des questions ?

s'il est vrai que le passé ne s'efface pas, sauf erreur

il y a bien alors des traces éternelles de ce qui s'est passé, sauf erreur – 

tu as accepté d'appeler ce livre d'éternité âme, ton âme 

âme que tu acceptes de rendreque la faucheuse te prend serait plus juste

l'âme tu pourrais l'appeler aussi la conscience 

il y a tant à dire sur la conscience – savoir polémique en cours d'élaboration –

je choisis le silence – 

que la lumière te vienne, archer aveugle 

de l'intérieur, du noir du crâne 

il n'y a pas d'extérieur, tout y est noir sans ton cerveau qui voit 

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photo fournie par Bruno Boussagol, Gregory Peck et Ingrid Bergman ? pas sûr du tout, impossible de trouver trace d'un film avec cette photo; illustration superbe de nouvelles relations à inventer à 2, par des milliers de duos sans duels

photo fournie par Bruno Boussagol, Gregory Peck et Ingrid Bergman ? pas sûr du tout, impossible de trouver trace d'un film avec cette photo; illustration superbe de nouvelles relations à inventer à 2, par des milliers de duos sans duels

Le chapitre le plus long, le V, The elephant in the screennig-room, traite de la représentation de la femme dans le cinéma qu'il soit d'auteur ou de grand public et de la quasi-absence de femmes dans la profession à tous les niveaux mais d'abord comme réalisatrices comme dans les récompenses. Le cinéma est sous domination masculine. Et ce constat révèle que le patriarcat est un système d'oppression, pas prêt de se remettre en question puisque c'est l'ensemble des pouvoirs qui sont entre les mains des hommes d'où le titre du chapitre 1 sur l'affaire Weinstein : révolte ou révolution ? Les mouvements # metoo, # balance ton porc sont des mouvements de révolte qui feront changer, à terme, peut-être, avec bien des polémiques, de la violence, dans la longue durée, des comportements individuels et collectifs. 

Un autre volet de ce chapitre est le statut de l'oeuvre, les rapports entre l'oeuvre, le créateur et l'homme. En France, c'est Proust qui donne le la avec son Contre Sainte-Beuve. Roland Barthes tente la déconstruction de cette conception avec son texte La mort de l'auteur. Je renvoie à deux articles éclairants ci-dessous. L'idée de la séparation de l'homme et de l'artiste d'une oeuvre, position encore très majoritaire, mérite d'être interrogée. Personnellement, je me suis séparé d'auteurs dont le comportement éthique était discutable, genre être payé pour une écriture et ne pas rendre de texte; ça m'est arrivé avec deux auteurs. Je pense qu'éditeur depuis 1988, je n'aurais pas édité du Matzneff. J'ai par contre commandé, demandé des textes sur l'affaire Gabriel Russier ou sur l'affaire Agnès Marin.

https://www.fabula.org/atelier.php?Proust_contre_Sainte%2DBeuve

https://www.fabula.org/compagnon/auteur1.php

http://les4saisons.over-blog.com/article-19639102.html

http://les4saisons.over-blog.com/2016/02/elle-s-appelait-agnes.html

 

En conclusion de cette note de lecture que je pense fidèle et en même temps personnelle parce que je me suis senti interpellé entre autres par le chapitre sur le consentement, 

(est-ce l'effet de vie théorisé par Marc-Mathieu Münch
La théorie de l'effet de vie est une théorie des arts fondée sur la découverte d'un invariant mondial. On le trouve dans les textes des grands artistes de tous les arts et de toutes les cultures.
Il implique l'existence d'une aptitude d'homo sapiens à l'art. Il affirme qu'une œuvre d'art est réussie lorsqu'elle crée dans le corps-esprit d'un récepteur un "effet" qui n'éveille pas seulement les affects, mais toutes les facultés et ceci dans la cohérence.
Une œuvre réussie est donc une œuvre vivante et une œuvre de vie. Il faut, pour l'étudier, une science humaine spécifique fédérant le riche apport des autres sciences qui s'intéressent à l'art et étudiant de près les corollaires de l'invariant de l'effet de vie
),

je dirai que ce livre doit faire l'objet de discussions apaisées si possible entre femmes et hommes de bonne compagnie, soucieux de fonder de nouveaux rapports entre H et F, 

inventeurs de nouvelles façons d'aimer 

en renonçant à notre pouvoir sur l'autre

il semble plus facile d'être aimé que d’aimer,

donc, au lieu de tenir l'amant ou l’amante déclaré(e) en haleine, 

ne vaut-il pas mieux cheminer avec lui-elle, 

par le dialogue et les actes, les gestes, 

construire ensemble une histoire d'amour 

par approximations, ajustements, transparence progressive,

et ainsi de proche en proche, 

diminuer la violence, la souffrance 

née des amours mortes en un jour, 

dispenser et accroître l'Amour, 

une évolution, une révolution pacifique, 

de l’intime 

vers l’extime

(voeux pour 20vin à décliner en mode perec, prévert, oulipo et personnel)

 

Jean-Claude Grosse, Le Revest, le 3 janvier 2020

 

Je renvoie à un livre de Catherine Millot.

En 2015, elle tente, en publiant La logique et l'amour, de relancer le projet de Lacan 

de faire de la psychanalyse le lieu de l'invention d'un nouvel art d’aimer courtois.

Evidemment depuis l'affaire DSK puis l'affaire Weinstein, depuis metoo, balance ton porc, depuis la tribune dite Deneuve en défenseur de l'art de séduire à la française, avec l'affaire Polanski, l'affaire Gabriel Matzneff, l'affaire Adèle Haenel, on peut se demander si c'est possible dans un monde à domination patriarcale. 

Le livre de Laure Murat, Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein, chez Stock, me paraît essentiel pour faire le point et habiter la contradiction, à conscientiser si possible, qu'est le "consentement".

 

On en parlera lors de la prochaine réunion du groupe penser, écrire, agir l'avenir, dimanche 9 février 2020, salle des mariages de la mairie du Revest. Et on mettra en lecture un livre important d'Yvan Jablonka: Des hommes justes, du patriarcat aux nouvelles masculinités

pour sortir de l'impasse, deux livres, oui, des livres et des rencontres et un travail sur soi et des choix politiques...
pour sortir de l'impasse, deux livres, oui, des livres et des rencontres et un travail sur soi et des choix politiques...

pour sortir de l'impasse, deux livres, oui, des livres et des rencontres et un travail sur soi et des choix politiques...

une question non abordée par Laure Murat dans son livre est qu'est-ce qui est condamnable? et comment ? elle montre les effets pervers de la judiciarisation de la société américaine (confidentialité dans les contrats privés, gestion des dégâts potentiels) mais n'aborde pas vraiment la question des normes ; il y a à distinguer l'éthique (à définir comme fondant les choix personnels de style de vie, de sexualité, de rapport aux autres, au monde; Marcel Conche en distingue un certain nombre, éthique de la gloire, éthique de la fortune, éthique du courage, éthique du mieux...), la morale (à définir comme fondant les valeurs communes à tous, Kant est essentiel à cet égard ou Marcel Conche avec Le fondement de la morale...) ; Yvon Quiniou, philosophe, évoque une troisième voie entre éthique et morale, le devoir de vertu à travers deux essais sur l'éloge de la prostitution par Emma Becker, paru dans Le Monde, il y a peu et dont il juge qu'elle est condamnable, pourquoi et comment

https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/231219/lamour-ou-le-libertinage-contre-la-prostitution

https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/020120/au-nom-de-quelles-normes-peut-ou-doit-condamner-la-prostitution

un livre majeur, passé aux oubliettes; que nous dit la biologie sur le viol

un livre majeur, passé aux oubliettes; que nous dit la biologie sur le viol

Auteurs de nombreuses publications qui font autorité, Randy Thornhill enseigne la biologie à l'Université du Nouveau-Mexique et Craig Palmer l'anthropologie à l'Université du Colorado. Dans ce livre, publié en anglais par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), les auteurs, par une approche socio-biologique, élucident enfin le problème du viol pour lequel on n'avait, jusque-là, que des réponses insuffisantes, tant pour le prévenir que pour aider les victimes. 325 pages, livre paru en 2002

À la sortie du cinéma, une femme suit jusqu'à sa voiture l'homme qui l'a invitée. Au lieu de la ramener chez elle, ce dernier verrouille les portières et la viole. Pourquoi cet acte répugnant qui laissera une victime traumatisée et un agresseur probablement honteux ? La psychologie et la psychiatrie traditionnelles ne manquent pas d'explications l'homme a violé peut-être parce qu'il déteste sa mère, ressent le besoin de dominer les femmes, est adepte de pornographie violente, a été élevé dans une culture patriarcale, a été lui-même objet d'abus sexuel, était ivre, etc. Ces explications, si pertinentes qu'elles soient, nous éclairent uniquement sur les causes proches du viol. Pour mieux prévenir cet acte horrible, il faut aussi en comprendre les causes premières, qui sont biologiques. Alors seulement la victime peut s'expliquer certaines réactions étranges liées au viol, par exemple pourquoi même son partenaire ne la soutient pas sans réserve comme il l'aurait fait dans le cas d'une agression non sexuelle. Le viol fait des ravages en dépit de toute culture, morale et religion : près d'une femme sur six en est l'objet, 60 % des victimes ont entre 11 et 29 ans, et il est probable que trois victimes sur quatre ne le déclarent pas, gardant pour elles un terrible fardeau qui les marque à jamais. Thornhill et Palmer s'élèvent contre cet échec avec une explication scientifique du viol qui peut enfin nous permettre de comprendre et d'agir. Des faits, pas d'idéologie.

Réaction à la note de lecture de Jean-Claude Grosse

 

J’ai apprécié les réflexions que nous livre J.-C. Grosse à propos du livre de Laure Murat sur l‘affaire Weinstein, ce qui suscite mes propres réflexions rapides, en écho. Dans l’ordre, donc.

1 Il a raison de souligner l’opposition entre le traitement des affaires de mœurs aux Etats-Unis et en France. Là-bas un puritanisme officiel d’origine religieuse, mais qui se double d’une judiciarisation hypocrite puisqu’on permet aux auteurs d’agressions sexuelles de payer leurs victimes pour qu’elles ne portent pas plainte – ce qui évite les scandales publics qui pourraient porter atteinte à l’image de leur nation. La France a une tradition bien plus ouverte ou libertine/libérale dans ce domaine, au point que des femmes connues ont pris position pour ne pas condamner trop vite les sollicitations des femmes par les hommes, ce qui n’est pas aberrant. Sauf que ces militantes féministes d’un nouveau genre, devraient s’inquiéter aussi de la réalité sociale de la prostitution dans notre pays, que Grosse rappelle justement, comme elles pourraient dénoncer ce qui demeure de la domination de l’homme sur la femme ici.

2 Cela suscite normalement une question délicate, celle de la différence entre l’homme et la femme, différence au nom de laquelle on a pu justifier leur inégalité sociale. Il évoque avec faveur, apparemment, l’idée qu’il y aurait là une construction culturelle, s’appuyant sur Lacan affirmant d’une manière provocante que « La Femme n’existe pas », ce qui rejoint, semble-t-il, F. Héritier. Je n’irai pas jusque là, quant à moi. Je suis attaché à la féminité, je dois l’avouer, il est possible que cet attachement renvoie à mon histoire affective personnelle et il est dangereux de théoriser à partir d’une disposition individuelle ! Mais outre que je ressens d’emblée cette différence (avec des degrés bien entendu, car il y a des femmes « masculines » !) et que j’ai donc une attirance pour LA Femme, je pense vraiment qu’il y a un noyau minimal de différenciation qui tient à la différences des sexes et cela n’interdit en rien leur égalité, qui n’est pas l’identité. Et s’agissant de l’égalité/identité je n’aimerais pas que les femmes acquièrent les défauts insupportables des hommes… au nom de l’égalité ! Je préfèrerais que les hommes deviennent davantage « féminins » et j’adhère à la formule d’Aragon, en la modifiant un peu : « La femme devrait être l’avenir de l’homme ».

3 Le thème du consentement est un thème terriblement actuel quand on sait que nombre d’agresseurs sexuels prétendent ne pas avoir été des agresseurs étant donné que leur victime aurait été consentante. Et l’on sait tout particulièrement ce qu’il en a été avec le cas de G. Matzneff en dehors même de sa pédophilie assumée. Je renvoie à ce qu’en dit avec précision Grosse et Laure Murat, et je suis d’accord pour affirmer que la notion de « consentement » est bien trouble et bien pratique –« zone grise » est-il dit – pour les agresseurs supposés puisque les victimes sont souvent soumises à un effet d’« emprise » qui les amène à dire « oui » à ce qui leur arrive. Reste qu’on ne peut pas exclure totalement que, dans certains cas, il puisse arriver que la victime nie après-coup un consentement auquel elle s’est laissée prendre et ce pour des raisons « intéressées ». D’autant que la séduction est en jeu et qu’il est parfois difficile d’avouer que l’on a été « séduite » et, donc, que l’on « s’est laissée séduire » ! Mais je passe car la question est délicate et je partage les hésitations de Grosse à se prononcer radicalement.

4 Le malentendu. La citation de Baudelaire, que je ne connaissais pas, est magnifique dans son pessimisme même et elle est aussi terriblement déstabilisante, surtout pour quelqu’un comme moi qui croit fortement, heureusement ou malheureusement, je ne sais, à l’amour. Elle a une extension universelle qui interdit de la réduire au domaine amoureux et elle m’interpelle dans mon optimisme foncier quant à l’homme et aux rapports interhumains, tant je pense, avec Marx, que l’histoire façonne les êtres humains sur le plan psychique et moral. Quant au plan de l’amour, qui est en jeu ici, je ne peux réagir au récit que nous donne Jean-Claude, inspiré de Beckett, mais qui fait écho, si j’ai bien compris, à ce qu’il a réellement vécu avec sa première femme qu’il a beaucoup aimée, mais d’une manière un peu douloureuse puisque liée à une espèce de malentendu sexuel entre eux, à « leurs sexualités différentes ». Ce genre de malentendu existe fréquemment, surtout dans les sociétés ou les milieux sociaux où le mariage en couple ne repose pas sur un « consentement libre » (c’est le cas de le dire) de part et d’autre. Mais il peut aussi exister dans des couples authentiques, du fait du conditionnement culturel ou de la biographie qui ont pu façonner un rapport différent, moins intense à la sexualité chez la femme, par comparaison avec l’homme. Comme il est dit, souvent « l’homme propose et la femme dispose ». 

Reste que, partisan inconditionnel de l’amour tel que je me le représente et tel que je l’ai vécu longtemps, je penserais volontiers que l’amour peut être un domaine où le malentendu n’a pas lieu, où il peut être évité. Je pense ici très précisément à la manière dont René Guy Cadou et sa femme Hélène ont vécu leur amour sous une forme profonde et authentique, où c’était la réciprocité parfaite, apparemment, qui se réalisait. Les poèmes de Cadou et certains écrits d’Hélène sur lui en sont un remarquable témoignage, y compris sur le plan de la relation charnelle ! L’amour, donc, comme solution possible au malentendu déclaré universel par Baudelaire.

5 Reste la question subtilement abordée du rapport d’une œuvre à son créateur. Je dirai simplement que je suis contre le  Contre Sainte Beuve de Proust… surtout si l’on pense à quel point il s’exprime dans son œuvre en évoquant son enfance (rappelons-nous la scène du baiser de la mère, le soir, au début de La recherche). Mûnch, cité avantageusement par Grosse, a ici totalement raison d’enraciner l’œuvre d’art, spécialement littéraire, dans la subjectivité concrète de l’auteur, d’y voir donc un « effet de vie », un effet de sa vie, dès lors qu’on admet aussi, comme le fait Münch, que le fond vital lié à l’auteur est mis en forme selon des règles ou des critères formels justement, esthétiques, donc sublimé, transposé par l’imagination aussi, ce qui fait qu’on ne peut pas le deviner d’emblée. C’est pourquoi il faut également dire que la musique est expressive, qu’elle n’est pas seulement un jeu de formes sonores, qu’elle a un contenu affectif latent et qu’elle est donc un langage, ce qu’une certaine mode idiote ou, en tout sa superficielle, prétend !

6 Quant à Lacan, je m’abstiens : je l’ai lu, mais je ne suis pas « lacanien ». Je trouve que c’est un imposteur, un phraseur maniéré, même s’il peut avoir des formules séduisantes, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient justes. Sur le plan théorique, il a enfermé la psychanalyse dans le langage et tiré Freud vers une sorte d’idéalisme linguistique. Or la conception de Freud est matérialiste et il accorde une importance considérable à la dimension biologique des pulsions, le ça, base des autres instances de l’appareil psychique construites avec l’aide de l’éducation. !

 

Merci donc à J.-C. Grosse de m’avoir permis de dire tout cela, même rapidement, en écho à ses commentaires d’un livre que je n’ai pas encore lu !

Yvon Quiniou

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Bang Bang

22 Mars 2009 , Rédigé par grossel Publié dans #poésie

Je réactualise cet article du 22 novembre 2007

 

Bang Bang, chanson de Sonny Bono, 1966

 

Découvrir si tardivement cette chanson ne me fait pas avoir de regrets, le plaisir de la découverte l'emportant sans concurrence ou ambivalence. Si je compare les paroles de la chanson américaine écrite en 1966 par Sonny Bono et interprétée par Cher d'abord, sa femme, puis par Nancy Sinatra et les paroles de la chanson française, écrite pour Sheila en 1966 aussi, par Claude Carrère et Georges Aber, je suis obligé de reconnaître la supériorité de la 1° sur la 2°. Pareil d'ailleurs pour l'interprétation.
Je n'aime pas la chanson chantée par Sheila.
J'aime celle chantée par Nancy Sinatra dans sa version première, beaucoup moins dans sa version remixée sur la vidéo-montage de Kill Bill (en générique du film, on a une reprise de la version première).
J'aime aussi la version des Raconteurs.

Voilà une chanson qui raconte une histoire prenant quelques années (de 5 - 6 ans à 17 - 18 ans) en 3 couplets et 3 refrains, histoire racontée par la narratrice qui filtre ses souvenirs, retenant des couleurs (blanc, noir), des objets (chevaux de bois), des situations ( à l'église, jeu à rebondissements, tantôt lui gagne, tantôt elle), du temps qui passe (les saisons), des comportements (rire, dire, partir, sans même mentir), des sentiments et des émotions (je l'ai appelé mien, parfois je pleure).
Quant aux refrains, ils alternent les 2 personnes, elle et lui, en utilisant le je, le tu et le il. Sur trois refrains, le 1° et le 3° sont identiques: elle est la victime du bang bang. Dans le 2° refrain, c'est lui la victime.
Voilà une histoire d'amours et de batailles enfantines qui aboutit à une séparation sans drame, avec beaucoup de tristesse et d'émotion.
On compatit avec la narratrice.
Et on se prend à se demander pourquoi tant d'amours en dérive ? pourquoi tant d'amours sans retour ? pourquoi tant d'amours qui ne durent pas toujours ou plutôt le dernier jour comme au premier jour ?
Voilà bien un sentiment qui a peu à voir avec la raison et avec la volonté, le plus douloureux quand il n'y a pas réciprocité, le plus joyeux quand il y a retour, sentiment qui fait peur et envie, mais la peur est sans doute plus forte que l'envie d'où tous les jeux de séduction contre l'amour, d'où toutes les résistances pour ne pas avoir à larguer ses repères.
J'ai beaucoup échangé avec Emmanuelle Arsan sur l'amour dans Bonheur, publié par Les Cahiers de l'Égaré, en janvier 1993, épuisé. Tant pis. Mais il y aura Bonheur 2 en 2008 pour nos 20 ans d'amitié et d'échanges épistolaires, sans aucune rencontre entre nous.

Jean-Claude Grosse

 


I was five and he was six
We rode on horses made of sticks
He wore black and I wore white
He would always win the fight

Bang bang, he shot me down
Bang bang, I hit the ground
Bang bang, that awful sound
Bang bang, my baby shot me down

Seasons came and changed the time
When I grew up, I called him mine
He would always laugh and say
"Remember when we used to play?"

"Bang bang, I shot you down"
"Bang bang, you hit the ground"
"Bang bang, that awful sound"
"Bang bang, I used to shoot you down"

Music played and people sang
Just for me the church bells rang

Now he's gone, I don't know why
And till this day, sometimes I cry
He didn't even say "goodbye"
He didn't take the time to lie

Bang bang, he shot me down
Bang bang, I hit the ground
Bang bang, that awful sound
Bang bang, my baby shot me down

 

 

    J'avais cinq ans et il en avait six

    Nous chevauchions des chevaux de bois.

    Il portait du noir, je portais du blanc

    Il gagnait toujours la bataille.

     

    Bang Bang,

    Il m'a descendue

    Bang Bang,

    J'ai heurté le sol

    Bang Bang,

    Cet affreux bruit

    Bang Bang,

    Mon amour m'a descendue.

     

    Les saisons vinrent et changèrent le temps,

    Quand j'ai grandi je l'ai appelé mien.

     Il voulait toujours rire et dire,

     Souviens-toi quand souvent nous jouions.

     

     Bang Bang,

     Je t'ai descendu

     Bang Bang,

     Tu as heurté le sol

     Bang Bang,

     Cet affreux bruit

     Bang Bang,

     J'avais l'habitude de te descendre.

     

     La musique jouait et tout le monde chantait (que)

     Juste pour moi les cloches de l'église sonnaient.

     

     Maintenant il est parti,

     Je ne sais pas pourquoi.

     Et depuis ce jour,

     Parfois je pleure.

     Il n'a même pas dit au revoir,

     Il n'a pas pris le temps de mentir.

     

     Bang Bang,

     Il m'a descendue

     Bang Bang,

     J'ai heurté le sol

     Bang Bang,

     Cet affreux bruit

     Bang Bang,

     Mon amour m'a descendue

 


Paroles de Bang Bang pour Sheila par Claude Carrère et Georges Aber (1966)

Nous avions dix ans à peine
Tous nos jeux étaient les mêmes
Aux gendarmes et aux voleurs
Tu me visais droit au cœur
Bang bang, tu me tuais
Bang bang, et je tombais
Bang bang, et ce bruit-là
Bang bang, je ne l'oublierai pas

Nous avons grandi ensemble
On s'aimait bien il me semble
Mais tu n'avais de passion
Que pour tes jeux de garçon
Bang bang, tu t'amusais
Bang bang, je te suivais
Bang bang, et ce bruit-là
Bang bang, je ne l'oublierai pas

Un jour tu as eu vingt ans
Il y avait déjà longtemps
Que l'amour avait remplacé
Notre amitié du passé
Et quand il en vint une autre
On ne sait à qui la faute
Tu ne m'avais jamais menti
Avec elle tu es parti
Bang bang, tu m'as quittée
Bang bang, je suis restée
Bang bang, et ce bruit-là
Bang bang, je ne l'oublierai pas

Quand j'aperçois des enfants
Se poursuivre en s'amusant
Et faire semblant de se tuer
Je me sens le cœur serré
Bang bang, je me souviens
Bang bang, tout me revient
Bang bang, et ce bruit-là
Bang bang, je ne l'oublierai pas

 

 

 

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