pour toujours
Marlon Brando (1924-2004)
Sex-symbol de l'Amérique des années 50, il a notamment défendu les droits civiques. Voici la vie de l'acteur mythique Marlon Brando racontée par Samuel Blumenfeld, l'auteur du livre " Les derni...
par Samuel Blumenfeld, critique de cinéma et grand reporter au journal Le Monde, l'auteur du livre "Les derniers jours de Marlon Brando" 2019
Les derniers jours de Marlon Brando
Samuel Blumenfeld Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
podcast passionnant de 2019 de la librairie Ombres blanches de Toulouse, mis en ligne le 21 février 2024 / l'interview intime par Truman Capote de Marlon Brando et autres "anecdotes"/
Marlon Brando, un acteur nommé désir - Regarder le documentaire complet | ARTE
Avec sa présence irradiante et son phrasé unique, Marlon Brando a marqué le cinéma d'une empreinte indélébile. Ce portrait intime explore les multiples facettes du génie torturé, disparu en...
https://www.arte.tv/fr/videos/050358-000-A/marlon-brando-un-acteur-nomme-desir/
(ce film de 2013 sur cet acteur déjà mort présenté et accepté comme un séducteur compulsif et même prédateur par une de ses relations de 10 ans, Rita Moreno, l'Anita de West Side Story, en rien accusatrice, ne serait plus possible aujourd'hui / quant à l'acteur, il serait voué aux gémonies) / par la voix sublime du narrateur Thierry Hancisse de la comédie française, j'apprends que Cheyenne, sa fille, après avoir dit j'ai toujours été l'agneau du sacrifice de Marlon, s'est suicidée par pendaison, le jour de Pâques le 16 avril 1995 à Punaauia, dans l'île du père / jusqu'au 27/10/2024
Marlon Brando, un acteur nommé désir | ARTE Cinema
Avec sa présence irradiante et son phrasé unique, Marlon Brando a marqué le cinéma d'une empreinte indélébile. Ce portrait intime explore les multiples facettes du génie torturé, disparu en...
(ce film de 2013 sur cet acteur déjà mort présenté et accepté comme un séducteur compulsif et même prédateur par une de ses relations de 10 ans, Rita Moreno, l'Anita de West Side Story, en rien accusatrice, ne serait plus possible aujourd'hui / quant à l'acteur, il serait voué aux gémonies) / par la voix sublime du narrateur Thierry Hancisse de la comédie française, j'apprends que Cheyenne, sa fille, après avoir dit j'ai toujours été l'agneau du sacrifice de Marlon, s'est suicidée par pendaison, le jour de Pâques le 16 avril 1995 à Punaauia, dans l'île du père /
Comment Marlon Brando est-il devenu un mythe du cinéma américain ? Réponse avec Anne Akrich, auteur du livre : " Il faut se méfier des hommes nus ". Du lundi au vendredi, Claire Chazal explore ...
"Il faut se méfier des hommes nus" Anne Akrich, 2017
Anne Akrich sur les traces de Marlon Brando dans "Il faut se méfier des hommes nus"
Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière et délégué général du Festival de Cannes, publie "Sélection officielle", le journal d'une année dans la vie d'un boulimique de cinéma. Il ...
Anne Akrich sur les traces de Marlon Brando dans "Il faut se méfier des hommes nus", 2017
Notre ami François Forestier consacre un livre passionnant à cet immense acteur, qui multiplia les coucheries (3000 dit la légende) et finit en roi fainéant noyé dans sa propre graisse (160 kg) / critique par Pascal Bruckner Un si beau monstre, par François Forestier, Albin Michel, 288 p., 2012 / pour mémoire, Giacomo Casanova : 122 femmes conquises, séduites, don Juan 1003
quelques femmes parlent de Marlon Brando
article du 4/4/2010 réactualisé ce 3/4/2024
Marlon Brando
(1924-2004)
Blanche meets Stanley
dans Un Tramway nommé désir
(A Streetcar Named Desire)
d'Elia Kazan (1951)
trouble et sensualité: c'est bien le tramway nommé désir
Marlon Brando et Mary Murphy
dans L'Équipée sauvage
(The wild one)
de Laslo Benedek (1953)
l'échange de sourires est magnifique de profondeur et de luminosité
Marlon Brando~'You Must Be Stanley' ~Streetcar Named Desire
Blanche meets Stanley...
https://www.youtube.com/watch?v=o_lToyPAUyE&feature=youtu.be
1951
Marlon Brando - L'équipée sauvage
The Wild One. Film américain réalisé par László Benedek avec Marlon Brando et Mary Murphy - 1953
1953
Terry and Edie's scene in On the Waterfront
Wonderful scene between Terry (Marlon Brando) and Edie (Eva Marie Saint). Her dropping the glove was not in the script, but Brando picked it up and improvised. The director (Elia Kazan) loved it and
https://www.youtube.com/watch?v=dHtJUWO7yeA&feature=youtu.be
1954
Sayonara - Regarder le film complet | ARTE
Un as américain de la guerre de Corée (Marlon Brando) s'éprend malgré lui d'une danseuse japonaise... Réalisé en 1957 par Joshua Logan, ce film creuse avec une surprenante liberté de ton le ...
1957
Sleep on the Wind - The Fugitive Kind
The Fugitive Kind (1959)
https://www.youtube.com/watch?v=jCGgXdeBC-M&feature=youtu.be
1959
La Vengeance aux deux visages (film, 1961) Western
Sonora, un village mexicain, en 1880. Rio et Dad Longworth pillent la banque locale et fuient, poursuivis par les Rurales. Le cheval de Rio est atteint par une balle, et Dad poursuit sa route après
le seul film réalisé par Marlon Brando, 1961
Réflexions sur " Reflets dans un œil d’or ", un film de John Huston
Résumé : L'objet de cet article est d'interpréter un film de John Huston, Reflets dans un œil d'or, en développant les concepts de réflexions analysés notamment par Sartre, Teilhard de Chard...
https://unphilosophe.com/2022/05/09/reflexions-sur-reflets-dans-un-oeil-dor-un-film-de-john-huston/
1967
Pour Maria Schneider - Blog de Jean-Claude Grosse
le dernier tango ne fut pas ce que l'on a cru article du 5 mai 2011, réactualisé avec la disparition le 26 novembre 2018, de Bernardo Bertolucci ...
https://les4saisons.over-blog.com/article-pour-maria-schneider-73216858.html
le dernier tango à Paris, 1972
Marlon Brando's Best Actor Oscar win for "The Godfather" | Sacheen Littlefeather
Sacheen Littlefeather refuses to accept the Best Actor Oscar® on behalf of Marlon Brando for his performance in "The Godfather" at the 45th annual Academy Awards® in 1973. Liv Ullmann and Roger ...
refus de l'oscar 1973 pour laisser place aux Indiens via Sacheen Littlefeather
Missouri Breaks - Regarder le film complet | ARTE
Pour lutter contre une bande de voleurs de chevaux, un grand propriétaire du Missouri fait appel à un célèbre chasseur de primes... Fruit du courant libertaire des années 1970, "Missouri Break...
1976
Les Oscars s'excusent auprès de l'Amérindienne Sacheen Littlefeather, près de 50 ans plus tard
Presque 50 ans après avoir été huée sur la scène des Oscars pour avoir refusé, au nom de Marlon Brando, une récompense en protestation contre le traitement par Hollywood des Amérindiens, Sa...
Les Oscars s'excusent auprès de l'Amérindienne Sacheen Littlefeather, près de 50 ans plus tard
Revenir d'apocalypse / now ? - Blog de Jean-Claude Grosse
le trou noir qu'est tout un chacun " Mon film n'est pas un film. Mon film ne traite pas du Vietnam. Il EST le Vietnam. Exactement comme il était. C'était fou. Et la façon dont nous l'avons tourn...
https://les4saisons.over-blog.com/2021/11/revenir-d-apocalypse/now.html
1979
With a powerhouse cast, Robert De Niro, Marlon Brando, Edward Norton, and Angela Bassett star in Frank Oz's entertaining if very formulaic heist thriller The Score - now on 4K Ultra HD Blu-ray from
2001, dernier film dans lequel apparaît Marlon Brando
C'était quoi Marlon Brando ? - Blow up - ARTE
Profitons de la soirée spéciale Marlon Brando ce week-end sur ARTE pour évoquer la carrière de l?acteur en 10 petites madeleines. http://cinema.arte.tv/fr/magazine/blow-up
Blow up - Face à l'Histoire : Marlon Brando - Regarder le film complet | ARTE
Le Parrain toujours et plus précisément Marlon Brando, Don Corleone pour l'éternité. Mais au fait, quels sont les rapports que Marlon Brando a entretenu avec la grande Histoire ?
https://www.arte.tv/fr/videos/072401-068-A/blow-up-face-a-l-histoire-marlon-brando/
jusuq'au 20/3/2025
Marlon Brando - Polynésie, la paix retrouvée - Regarder le documentaire complet | ARTE
Marlon Brando, dont on célèbre en 2024 le centenaire de la naissance, a rêvé de faire de l'atoll de Tetiaroa, en Polynésie française, un sanctuaire naturel ouvert aux scientifiques. Un projet...
https://www.arte.tv/fr/videos/117167-000-A/marlon-brando-polynesie-la-paix-retrouvee/
faire de l'atoll de Tetiaroa, en Polynésie française, un sanctuaire naturel ouvert aux scientifiques. / jusqu'au 30/5/2024
Welcome to Paris : innocent monstre - Blog de Jean-Claude Grosse
sur RTL, le 9 avril 2024 / metoo démarre en octobre 2017 à la suite de l'affaire Weinstein, cinéma puis sport puis théâtre puis armée puis hôpital puis médias bref partout c'est donc qu'il ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/12/un-fait-social-global-la-chute-de-l-ogre.html
l'affaire Depardieu, fait social global selon la définition de Marcel Mauss / metoo a démarré en octobre 2017 avec l'affaire Weinstein / Depardieu a été laché en quelques mois / Kevin Spacey a été blanchi de toutes les accusations qui lui ont coûté sa carrière, tant aux USA qu'en GB / attendons que les plaintes contre Depardieu soient jugées
L'Intime l'Etat
Retour de lecture sur l’essai de Frédéric Dussenne
L’intime, l’état
Apologie du drame
le samedi 13 janvier 2024 à 10:24
Bonjour Jean-Claude. J'espère que tu vas bien. Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Nous étions venus à Le Revest avec les Ateliers de l'Echange et notre diptyque Molière. Tu m'avais donné avant notre départ un exemplaire tout chaud sorti de presse de La lettre au directeur du théâtre que j'ai lu à haute voix dans la voiture qui nous ramenait à Bruxelles. Nous dissolvions notre collectif. Nos larmes coulaient. On se reconnaissait profondément dans ce texte. Je suis attelé à la rédaction d'un essai sur le rapport, dans le théâtre dramatique, entre l'intime et le politique. J'aimerais te le transmettre pour avoir ton avis si ça t'intéresse. Je t'embrasse Frédéric Dussenne
J'ai reçu par mail son essai manuscrit L'intime et l'État, apologie du drame, 119 pages.
Connaissant par FB, l'engagement d'acteur et de citoyen de Frédéric, je n'ai aucune réticence à m'autoriser la lecture.
Je te dirai deux choses, Frédéric :
- quand tu parles de théâtre, 1 - le spectateur, 2 - l'acteur, je te trouve juste;
c'est du vécu, du ressenti, du vrai, du réel; je m'y reconnais comme spectateur d'hier quand je cherchais des spectacles, accueillais des porteurs de projets mais je te le dis : aujourd'hui, je vais de moins en moins au théâtre ou au cirque, trop de productions, peu de créations, peu de diffusion, trop de divertissement; et quand tu passes d'un paradigme athée-matérialiste-lutte des classes-révolution à un paradigme spiritualiste comme cela s'est imposé à moi par cheminement personnel en 2021-2022, alors, tu chemines ailleurs ou tu restes sur-place pour un voyage intérieur
ce que j'ai tenté de dire à Pierre Louis-Calixte qui dans son monologue Molière Matériau(x) traite sa rencontre et sa mise au service de Jean-Baptiste en termes de hasards (approche matérialiste) alors que j'y ai vu une nécessité (de toute éternité);
tu sens le grand écart ? ça déchire le corps, l’esprit, le coeur et ravit l’âme
quand tu tentes de décrire l'état du monde, l'état de la démocratie, là pour moi, tu dois réviser ton récit qui reprend le roman national et mondial dominant, car - c’est une prise de conscience récente chez moi, vers 2022-2023 -, ce roman et ses déclinaisons fascistes, nationalistes, droitistes, extrême-centristes, gauchistes, anarchistes, communistes, est mensonger qu'il s'agisse de la révolution industrielle anglaise, de la révolution française, de la révolution bolchévique, du Moyen-Âge, de la Renaissance, des Lumières; bref, ce qu'on appelle perte de repères est en réalité jeu de colin-maillard dans une forêt équatoriale où tous les sentiers, chemins, routes et autoroutes qu'on y a tracés sont des impasses et des mirages auxquels on nous a fait croire
et l'esprit critique même le plus développé ne se rendrait pas compte des manipulations de masse dont nous sommes bombardées via médias, réseaux... ou qui sont secrètement provoquées
(ce sont sans doute les plus monstrueuses, par exemple, les Projets MK Ultra de la CIA depuis 1951 à Fort Detrick, Maryland;
je ne parle pas évidemment du projet Manhattan, ultra-secret et où deux hommes laissant dans l'ignorance leurs concitoyens et leurs ennemis, pas leurs "alliés" ont décidé de l'usage de la bombe spéciale par deux fois
"Le , le président Harry S. Truman approuve le largage des bombes sur le Japon. Le 24 juillet, l'ordre est relayé par le secrétaire à la Guerre, Henry Lewis Stimson, et le lendemain, le général Thomas Handy envoie un ordre secret au général Spaatz, autorisant le largage de la bombe après le 3 août, « dès que le temps le permettra », sur Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki. Ce sera le seul ordre écrit concernant l'utilisation de la bombe. L'ordre n'évoque pas la nature de l’explosif, se contentant de mentionner une bombe spéciale. Cet ordre fut donné avant même que l'ultimatum de Potsdam ne soit publié." wikipédia)
faut-il en bon complotiste pas con poser l'existence de forces occultes genre mafias, Big pharma, services secrets, labos expérimentaux se vouant à l'organisation du chaos ? (la stratégie du choc, Naomi Klein)
à cette étape, j'ignore ce qu'il faut faire à part
- s'invisibiliser (pour vivre heureux...), extrême prudence dans l'usage des outils internautiques (je ne suis que sur FB, j'ai découragé pratiquement tout like, je réagis à très peu de messages...FB est ma page d'écriture)
- la part du colibri, par exemple user de la pratique du don fiscal pour aider projets, artistes
- les ouvertures que furent la Commune de 1871, les GJ et la tentative de RIC CARL (référendum d'initiative citoyenne, constituant, abrogatoire, révocatoire, législatif)
dans ce sens, je vais soutenir une collection dans Les Cahiers de l'Égaré : Les entrepreneurs du sens
grand festival d'un jour sur cette thématique le samedi 20 avril 2024 de 10 à 23 H au domaine de la Castille à La Crau (1000 personnes attendues)
un livre majeur que je te conseille : ce livre a provoqué une conscientisation du Grand Mensonge
L'impitoyable aujourd’hui d’Emmanuelle Loyer, à compléter avec trois émissions remarquables de Pacôme Thiellement sur Blast
et un récit essentiel Dolly d’un grand cosmologiste bruxellois,
Edgar Diane Gunzig, postfacé par Thomas Gunzig
ou comment Dolly, juif communiste, vivant à Bruxelles, membre de l’orchestre rouge a vécu dans sa chair et compris dès 1931, l’impasse qu’était le sionisme, a combattu dans les Brigades internationales contre Franco…
Molière Matériau(x) / Pierre Louis-Calixte - Blog de Jean-Claude Grosse
le monologue avec un corps d'acrobate contorsionniste, les deux affiches du spectacle Jeudi 14 décembre 2023, 19 H 30, à L'Atelier, fabrique d'imaginaires, 50 places, à Privas, Ardèche, départ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/12/moliere-materiau-x/pierre-louis-calixte.html
la rencontre entre Molière et Calixte, hasards selon Calixte, nécessité selon JCG
le roman national ment / Pacôme Thiellement - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
Marie-Madeleiine par Donatello où Marie-Madeleine se retrouve au coeur d'un autre possible récit national que le roman national qui ment par Pacôme Thiellement j'avais déjà abordé ce thème e...
https://www.bricabracs.fr/2024/01/le-roman-national-ment/pacome-thiellement.html
en 3 épisodes
Dolly / Edgar et Diane Gunzig - Blog de Jean-Claude Grosse
Dolly / le photographe de Mauthausen / Relations d'incertitude Dolly (sorti chez Lamiroy en Belgique en septembre 2023) a été placé sous le sapin par mère Noëlle qui est allée le chercher à ...
https://les4saisons.over-blog.com/2024/01/dolly/edgar-et-diane-gunzig.html
Dolly, juif communiste, vivant à Bruxelles, membre de l’orchestre rouge a vécu dans sa chair et compris dès 1931, l’impasse qu’était le sionisme, a combattu dans les Brigades internationales contre Franco…
2° épisode, 3 - l’écrit, 4 - le conflit ou défense et illustration des nécessités personnelles, collectives du drame porté sur un plateau de théâtre
ces pages sont bruissantes d'Histoire avec sa grande H, d'histoires du metteur en scène, de ses rapports à des auteurs de théâtre, à des acteurs, à l'histoire du théâtre, d'histoires de son enfance-adolescence, de considérations sur la langue d'abord analogique et même plus archaïque que cela, avant de devenir conceptuelle;
ta dénonciation de la société consumériste, de la mondialisation, du marché, de la société du spectacle (Debord n'est jamais cité, ni Vaneigem) est forte mais il me semble que nous sommes déjà sortis de cela, même si ça va demander 20 ans;
ce ne sont pas les attentats du 11 septembre 2001 qui auront provoqué l'effondrement de l'impérialisme américain;
ce qui provoque la défaite de l'Occident, c'est une réorientation géo-stratégique de toutes les puissances du Sud global à travers deux guerres entre autres (Ukraine, Palestine)
et la désintégration de l'éthique protestante au fondement de la puissance économique des USA, qui a su produire toutes les idéologies (théories) nécessaires à justifier sa domination (droits de l'homme, démocratie, axe du mal, Fukuyama, Brzezinski, Huntington, contre-culture ou soft-power de domination culturelle: cinéma, pop-music),
mais aujourd'hui la société américaine est au bord de la guerre civile, le dream de Luther King qui a dit I have a dream et pas we have a dream alors qu’il y avait six organisateurs dont une femme essentielle Anna Hedgeman pour l’organisation, la logistique (250000 personnes) a explosé, n'a jamais eu la moindre chance de se réaliser
le wokisme, dernière idéologie issue des universités américaines, effet-boomerang en partie des philosophies de la déconstruction de la French theory, contribue à cet émiettement,
mais il est peut-être porteur de possibles (small is beautiful d'une part et d'autre part préférer la fluidité à l'identité est peut-être découverte de la surprise, de l'inattendu)
il y a une conviction viscérale chez Frédéric: le moment de fusion spectateur-acteur lors d'une représentation est un moment d'expérience ensemble de ce qui fait commun au travers du traitement du conflit sur scène; le conflit, un procès par exemple, est nécessaire pour refaire cité, société
n'est pas évoquée la possibilité de la compassion, du pardon, ce que savent pratiquer des sociétés premières ou des spiritualités largement répandues sur la planète, l’ho’oponopono
autre pratique, celle de la gratitude pour tout ce qui vit et qu'on vit, sans tri
la découverte par Frédéric qu'il est autre et Autre, expérience sans transmission, expérience personnelle, constitutive, lui a révélé son être et ce faisant son devenir d'acteur et de citoyen; il me semble que ce qui a valu pour lui vaut pour tout un chacun: la transformation ou la réalisation personnelle de chacun, décisive, durable, est en lien avec une expérience propre, où l'inconscient collectif (au sens jungien avec les archétypes, encore plus archaïques et universels que les mythes) joue sa partition car nous sommes plongés dans le grand bain de l’inconscient auquel nous nous livrons pendant nos petites morts nocturnes sous la forme des rêves; parfois, un passeur peut provoquer le déclic; mais c'est quand on est prêt, ouvert, accueillant, que l'épreuve révélatrice, initiatrice s'offre sur notre chemin (coïncidences, synchronicités...); autrement dit: je ne crois pas que la représentation du conflit (jamais sa solution mais la question que le drame pose) soit transformatrice de chacun des membres du collectif rassemblé ce soir-là, surtout le public bourgeois des théâtres (ressentir au profond de moi, le doigt sur la détente comme celui de l’acteur sur le plateau suffira-t-il à me sauver du geste d'appuyer me faisant retrouver mon humanité au bord de mon inhumanité ?)
MS21 Mouvement pour un socialisme du 21ème siècle - Liste des articles
Bienvenue sur le site du MS21, Mouvement pour un socialisme du 21ème siècle. Retrouvez tous les articles du site
article du 10/1/2024 sur le wokisme, livre d'Anne Toulouse
3° et dernier épisode, 5 - la praxis et 6 - l'intime et l'état
le 5 - m'a beaucoup intéressé car parlant de Molière, de l'illustre théâtre, de la troupe, du travail de troupe, de ce vivre et faire ensemble incluant conflits, harmonie, départs, retours, plus important que de faire oeuvre car dans ce vivre ensemble se forge comme un corps collectif qui finit par faire, agir, sans avoir besoin de mots; l'illustre théâtre est reconnu par le jeune Louis XIV et Molière va développer ses comédies dont certaines très noires pour, tout en divertissant, corriger les moeurs, dénoncer l'hypocrisie, le patriarcat, non sous la forme de leçons mais en faisant rire
comme lui Frédéric a provoqué le rire quand, autorisé, il s'est servi de ses longs bras dont il ne savait que faire;
Frédéric raconte sa riche propre expérience de troupe pendant les 10 ans des ateliers de l'échange;
j'ai été arrêté par une remarque sur la double séparation qui survient à la naissance : l'expulsion comme arrachement, le temps du contact peau à peau, du nouveau-né et de la mère, suivi presque tout de suite de la séparation d'avec la mère et de l'emmaillotement; à reprendre, à développer (je me sens de plus en plus travaillé par le ventre des femmes)
le 6 - l'intime et l'état creuse avec beaucoup de redites, l'idée de ce qui se joue lors d'une représentation, la possibilité de vivre ensemble dans la singularité de chacun, ce qui fait société, ce qui fait commun, le vivre-ensemble;
je ne vois pas le monde occidental de façon aussi noire; ni le monde;
je ne suis pas inquiet de ce qu'il croit être le dernier soubresaut du marché, l'individualisme poussé à l'extrême vers le développement, l'épanouissement personnel en égoïste, égocentrique, narcissique, cynique;
la distinction d’Hannah Arendt entre sphère privée et sphère publique ne me semble plus opératoire; on est dans le panopticon, tous vus et voyeurs, le tout contrôle ou contrôle social total, nos données transformées en algorithmes, piégés dans le bocal mondial du virtuel, du miroir dans le miroir dans le miroir à l’infini
évidemment, ce contrôle social total qui s'est manifesté pendant la Covid 19 révèle une évidence : tout État est contre son peuple, aucun État n'est au service de son peuple, tout État est au service d'intérêts particuliers (castes diverses)
comment retrouver ou trouver la souveraineté ? question que les ateliers constituants d'Etienne Chouard permettent de creuser concrètement
Aparté
Jeanne-Claude Grosse -
Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, est en train de se construire un immense complexe sur une île de l'archipel d'Hawaï / 250 millions d'euros / Des architectes aux ouvriers, tous ont dû signer un document ultra-confidentiel, ils ont interdiction absolue de parler du projet à la presse.
J'ai voulu faire ce montage pour mettre dans un ordre cohérent les infos d'Etienne Chouard pour donner une bonne compréhension de ce qu'il nous explique...
https://www.facebook.com/100009945343886/videos/827965017545002
démocratie directe par tirage au sort, ateliers constituants / Etienne Chouard
Le réel même au sens de Lacan se réduit : reste la liberté intérieure qui est liberté d’un esprit, liberté spirituelle me mettant à hauteur des souffrances corporelles, mentales, psychiques qui me sont infligées dans un camp, un goulag.
deux mots sont utilisés: catastrophe et miracle; il insiste sur le fait que des miracles sont possibles, que les catastrophes annoncées ne seront pas nécessairement effectives;
mais le miracle est quotidien, universel:
celui de vivre, de survivre même (le désir de vivre des survivants est souvent admirable, solidaire)
Et quand surviennent massacres ou noyades, il existe des Jean Genet donnant voix et vie aux massacrés durant 36 heures à Sabra et Chatila, du 16 au 18 septembre 1982;
aujourd'hui, il y a massacres anonymes à Gaza et la voix de Gaza Visages;
les noyés de Méditerranée ont leurs statues au fond de cette mer où je refuse désormais de me baigner
la dissolution par le wokisme de toute identité, identification n'est pas que division, extension du domaine des particularismes, des minorités tyranniques, des communautarismes contre la majorité silencieuse, le plus souvent peureuse, incapable de se mettre en branle sauf de rares épisodes;
les mouvements de décolonisation culturelle, de rejet de la blanchité, du suprémacisme blanc, du patriarcat, le combat contre la culture du viol, metoo#, balancetonporc, metoo#theatre, metoo#inceste, le combat des transgenres (Orlando), les combats contre les violences faites aux femmes et contre les féminicides,
contre les maltraitantes infligées aux animaux
(plus de 80 milliards d'animaux terrestres et plus de 300 milliards d'animaux aquatiques abattus chaque année)
la bataille juridique pour la reconnaissance des écocides et autres crimes contre Gaia (Le chiffre est vertigineux : d'après une étude indépendante (en portugais) publiée le 18 juillet par la plateforme collaborative MapBiomas, l'Amazonie a perdu en moyenne dix-huit arbres par seconde en 2021)
sont me semble-t-il des miracles en cours, évidemment sous la forme du conflit et du risque
Je voudrais terminer par plusieurs points :
1 - Et si le miracle passait par une prise de conscience intime, comme une illumination, que tout est connecté, relié, que tout est mémorisé, que chacun est mémoire de l’univers, de la Vie (qui inclut la mort, à désirer, à aimer, la tâche accomplie même si on ne sait pas laquelle) depuis son émergence (peu importe la façon, livre de Jean-Pierre Luminet, L’écume de l’espace-temps), que tout ce que nous vivons, pensons, faisons est livré (sans doute une réplique légèrement déviante, mutante de ce qui a déjà été livré par d’autres, plusieurs fois depuis le mystère-miracle de l’origyne comme tu écris, voire même une réplique à l’identique parce que déjà écrite de toute éternité; la recherche du temps perdu est déjà, avant même son écriture, écrite dans le nombre-univers Pi) à cette mémoire éternelle dans l’instant, comme un don, un présent fait au présent, le seul temps réel, pas sûr ?
Vivre alors sous le double pharmacon : Tu es aimé à égalité avec tout ce que à quoi moi, le Sans Forme (le vide du bol du potier sans lequel le bol ne peut exister), je donne forme, de la bactérie à la galaxie
Tu es mon bien-aimé, dans ta singularité, ton unicité, alors éclate-toi, que Sans Forme expérimente ce que c’est que vivre en Frédéric ou en Jeanne-Claude puisque j’ai choisi, il y a peu de signer ainsi pour affirmer, exprimer, réaliser ma part de féminin
je complète en indiquant que la prise de conscience, la transformation peuvent être accompagnées : psychanalyse, psychothérapies et autres techniques, hypnose, coaching
2 - A propos du langage et de son usage, voici via Benoît Rivillon, un extrait d’un livre récent renvoyant au débat entre Platon et les sophistes que M.Jean-Dominique Michel à co-écrit avec le chercheur en neurosciences Mark Waldman.
" On ne convainc personne.
Une recherche décrite dans le numéro de janvier 2017 de Scientific American montre que plus vous essayez de convaincre une personne qu’une croyance à laquelle elle tient est fausse, plus elle s’y accrochera, en particulier s’il s’agit d’une idée conspirationniste (le covidisme, ou adhésion aveugle à la doxa médiatico-politique au sujet du Covid en fait désormais partie !) ou attribuant de la malveillance à autrui. Les coléreux deviennent encore plus fâchés, les bigots encore plus intolérants, les xénophobes encore plus racistes, les abuseurs encore plus abusifs. Et ceux qui sont en désaccord avec vous auront encore plus de mépris à votre égard, même et surtout si vous avez raison.
Alors, que pouvez-vous faire ? La recherche en neurosciences a souligné l’importance du scepticisme : c’est la seule attitude qui permette de questionner nos propres biais de pensées et nos croyances erronées. Comme nos idées de la réalité sont (pour des raisons neuropsychologiques) par définition largement fausses, il s’agit de la seule posture intellectuellement honnête... et saine d’un point de vue relationnel.
Là où cela se complique, c’est que l’incertitude est en soi une cause de stress neural ; plus une personne ou une société dans son ensemble est ébranlée ou en proie à des tensions, plus elle plébiscite des réponses simplistes. Une récente étude de l’Inserm a montré qu’une enfance vécue dans la précarité et l’insécurité prédispose à voter pour un mode de leadership autoritaire à l’âge adulte. Les dirigeants autoritaires, eux, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour restreindre la liberté de parole de ceux qui sont en désaccord avec eux.
Quand il s’agit de relations personnelles, le mieux est de rester compassionnels et aimables lorsque nous confrontons les biais et les erreurs de pensée de nos proches. La composante identitaire de l’attachement à des croyances erronées est forte, et toute confrontation trop directe ne peut que conduire à l’inverse de l’effet escompté.
Et si vous faites face à des interlocuteurs extérieurs engoncés dans des certitudes fallacieuses, notre conseil : soyez respectueux de votre temps et de votre énergie en les consacrant à quelque chose d’agréable ou d’utile plutôt qu’à la tâche illusoire d’essayer de leur ouvrir l’esprit !"
cette "démonstration" disqualifie les discours faisant appel à la raison, au débat, au dialogue; quid alors des "missions" de l'école ? surtout quand on prend conscience que le langage aujourd'hui ne sert plus à chercher la « vérité », à constater, décrire ce qui est mais sert à manipuler, à discréditer, disqualifier, voire à provoquer le suicide de la harcelée ou la chute de l’ogre ou la démission du poète-aventurier;
l’usage performatif de la langue (quand dire, c’est faire, Austin, un énoncé est fait pour agir, il n’est plus ni vrai ni faux mais une action) l’emporte sur l’usage constatif, cognitif (décrire le monde, le connaître d’où un énoncé est vrai ou faux)
Illustration criante depuis 40 ans : quand on est anti faf, anti FN, RN, on fait monter le % des FN, RN; c'est le paradoxe de certains combats;
ce n'est pas vrai apparemment avec le bashing anti LFI;
il y a donc des questions à se poser du côté de la gauche humaniste, droitdelhommiste, pour la justice, la liberté, l’égalité, la fraternité.
3 - « Apprendre l’empathie, c’est très très bien. C’est structurant pour la personnalité, c’est excellent pour la santé mentale.
Apprendre à débattre sans violence, sans jugement, dans la contradiction, c’est bien aussi.
Ça suppose de savoir réfréner ses pulsions, de savoir maîtriser son agressivité et d’en détourner l’énergie dans le raisonnement.
Ça suppose de savoir Raisonner dans la complexité et de savoir émettre des arguments.
Tout cela participe au recul des violences en même temps qu’au recul de la pensée binaire , primaire et simpliste.
C’est là, il faut le croire, la source du vrai plaisir et même du bonheur. C’est aussi la source du sens profond de l’existence et des perspectives d’avenir.
L’un est indissociable de l’autre.
Neque enim disputari sine reprehensione potest. ("Il ne peut y avoir discussion sans contradiction." Cicéron)
« Quand on me contrarie, on éveille mon attention, non pas ma colère : je m’avance vers celui qui me contredit, qui m’instruit. La cause de la vérité, devrait être la cause commune à l’un et à l’autre. Que répondra-il ? la passion du courroux lui a déjà frappé le jugement : le trouble s’en est saisi, avant la raison ».
Montaigne, De l'art de conférer. » Nathalie Rocailleux
Cette conception était celle de Marcel Conche qui a tenté de fonder en droit (impossible dans les faits) la morale universelle des droits de l’homme sur l’acceptation par un nazi et un juif du dialogue;
imaginez Netanyahu dialoguant avec le Hamas.
Je crois qu’aujourd’hui, c’est d’apprendre à reconnaître les pervers narcissiques, les techniques d’emprise, les techniques pour déjouer la domination, l’exclusion, le harcèlement qui est important, y compris les outils du combat au corps ou d’esquive, apprendre à traverser les peurs en donnant confiance en soi. Il me semble que Gatti avait tenté cela avec des jeunes filles.
Jeanne-Claude Grosse, 27 janvier 2024
Notes sur la transcendance numérique (par Jane Clare Jones)
Texte tiré du deuxième numéro (hiver 2021) de la revue féministe britannique The Radical Notion, également reproduit dans...
https://www.partage-le.com/2024/01/27/notes-sur-la-transcendance-numerique-par-jane-clare-jones/
article remarquable : considérer la pieuvre comme une sorte de réplique évolutionnaire à notre métaphysique dualiste et à la vénération de notre cerveau comme matériel informatique. Le corps entier d’une pieuvre — en particulier ses multiples ventouses sensorielles — est une sensibilité gélatineuse complète, un corps-esprit aquatique sans colonne vertébrale, un corps d’intelligence ondoyant.
une tentative peut-être emphatique : Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde de toutes les grossesses animales et humaines, de toutes les germinations florales et végétales, de toutes les minéralisations calcaires et granitiques. La Terre est la porteuse, l’accoucheuse de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps. Le corps, les corps, encore et encore. Incarnations en chairs et en os, en racines et cimes, en strates et sédiments.
Conférence "L'Écume de l'espace-temps"
Prononcée par Jean-Pierre LUMINET, astrophysicien et directeur de recherche CNRS au Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, écrivain et poète.Chapitres:0:0...
https://www.youtube.com/live/oJQM4lDYl7E?si=rfcgcWgwM1h6cfq7
Un acte de langage (ou acte de parole) est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer, inciter, demander, convaincre, promettre, et...
le langage performatif
La Neuro-Communication (le wébinaire commence après 4-5 minutes)
En tant qu'êtres de paroles et de relations, nous passons notre temps à communiquer avec les autres. Lorsque nous sommes dans la sécurité de relations de confiance en parlant de sujets faciles,...
on ne convainc personne
Vous n'êtes pas seuls. Pour des ressources et du soutien: https://anxiete.org/ Je suis très fébrile au moment d'écrire ces quelques lignes. Il y a bientôt un an, je me rendais compte que nous ...
remarquable en particulier sur l'intelligence émotionnelle de 16' 40" à 20'
Danser avec le chaos: Accueillez l'inattendu dans votre vie
L'inattendu ce n'est pas ce que vous attendez, mais plutôt ce qui vous attend...https://monchaos.com
avec le jungien québécois Jean-François Vézina
Armand Gatti : université européenne de création
Eté 2010, Armand Gatti en Corrèze pour son université européenne de création. Première journée, première rencontre pour une trentaine de jeunes stagiaires
Eté 2010, Armand Gatti en Corrèze pour son université européenne de création. Première journée, première rencontre pour une trentaine de jeunes stagiaires attirés par l oeuvre et la démarche créatrice d Armand Gatti. Au programme cette année à Neuvic : les femmes en noir de Tarnac, science et résistance, kung fu et chant
Dolly / Edgar et Diane Gunzig
Edgard Gunzig/le vide quantique - Blog de Jean-Claude Grosse
Edgard Gunzig au Théâtre des Doms en Avigon Vendredi 30 mars 2007 de 14 H à 16 H 45 au Lycée Dumont d'Urville à Toulon Edgard Gunzig, cosmologiste, s'est adressé aux étudiants en classes ...
Vendredi 30 mars 2007 de 14 H à 16 H 45 au Lycée Dumont d'Urville à Toulon Edgard Gunzig, cosmologiste, s'est adressé aux étudiants en classes préparatoires scientifiques
Interview d'Edgard Gunzig sur le fonctionnement des rencontres de cosmologie à Peyresq qui existent depuis 12 ans et rassemblent les meilleurs cosmologistes du monde.
Interview d'Edgard Gunzig le 20 juin 2007 sur le fonctionnement des rencontres de cosmologie à Peyresq qui existent depuis 12 ans et rassemblent les meilleurs cosmologistes du monde.
les entretiens d'Altillac 1 - Blog de Jean-Claude Grosse
Rencontre entre un cosmologiste et un philosophe Marcel Conche et Edgar Gunzig Altillac, Corrèze, le 11 novembre 2009 Arrivés à 9 H 30, les échanges du matin ont duré jusqu'à 12 H 30. J'ai fi...
rencontre de deux "ignorants" à Altillac, Corrèze, le 11 novembre 2009
rencontre du 11 novembre 2009 à Altillac entre le cosmologiste belge Edgard Gunzig et le philosophe naturaliste Marcel Conche
la rencontre de deux "ignorants" à Altillac, Corrèze, le 11 novembre 2009
Edgar Gunzig
rencontre de deux ignorants
Mon cher Marcel Conche,
Voilà plus de dix ans, le 11 novembre 2009 à Altillac, qu’eut lieu, à l’initiative de Jean-Claude Grosse, la rencontre de deux « ignorances », celle du philosophe annonçant d’entrée de jeu, sa méconnaissance de la physique et celle du physicien peu éclairé en philoso- phie.
Malgré le peu de compatibilité entre les deux discours, le scientifique et le métaphysique, l’échange fut vif, fructueux, très cordial et non dépourvu d’humour. Il me laisse un souvenir durable et joyeux.
Vous nous parliez de l’infini de la Nature, moi de l’infini de l’Univers.
Cet Univers qui existe depuis 13,7 milliards d’années mais aussi depuis toujours... Cette affirmation appa- remment contradictoire prend néanmoins tout son sens dans un contexte cosmologique novateur (1,2,3,4) : l’Univers n’a d’autre origine que...lui-même !
Il est sa propre cause et s’auto-engendre dans une dé- marche circulaire que les anglo-saxons désignent par l’expression « free lunch », créer quelque chose à par- tir de rien, sans faire appel à un point d’appui et sans apport d’énergie extérieure, par la seule mise en oeuvre adéquate de ressources, d’actions et d’énergies internes. L’expression « bootstrap », littéralement « se hisser en tirant sur ses bottes », se réfère à ce type de situation.
Le bootstrap se retrouve ainsi au coeur de toute dynamique autonome, toute activité qui s’auto- engendre, auto-consistante, fonctionnant en boucle fermée, indépendante de tout ce qui lui est extérieur. Il est à l’oeuvre dans tous processus scientifiques, phi- losophiques, artistiques...qui se créent, se façonnent réciproquement et s’enrichissent par le biais d’un jeu interactif entre l’oeuvre créée et son créateur. Ce dernier pourrait alors dire à l’instar de Montaigne à propos de ses « Essais »: « J’ai autant fait mon oeuvre qu’elle m’a faite »... et Marcel Conche ?
Que l’Univers lui-même puisse s’autocréer sans le recours à un quelconque « extérieur », d’ailleurs inexis- tant, traduit l’ouverture conceptuelle majeure qui bouleverse la physique d’aujourd’hui : la création d’une connivence indissociable entre le temps, l’espace, la matière et l’acteur essentiel, le « Vide Quantique ». C’est autour de ce dernier que s’articule un dialogue inattendu entre le contenant spatio-temporel et le contenu matériel de l’Univers : l’expansion de l’espace et son contenu matériel s’engendrent l’un l’autre dans un « bootstrap cosmologique » énergétiquement gratuit, une rétro-action géométrico-matérielle à l’échelle cosmologique : l’énergie gagnée par le contenu matériel créé étant intégralement puisée dans la géométrie dynamique de l’espace-temps. C’est elle qui, en retour trace les trajectoires des corps matériels et du rayonnement.
Les équations d’Einstein de la relativité générale représentent les contraintes mathématiques précises qui expriment les liens indissociables entre l’espace, le temps, la matière et ...le vide. Elles gèrent les rapports intimes qu’ils entretiennent au coeur des deux grands courants de la physique contemporaine, la relativité générale et la théorie quantique des champs. Elles décrivent une dynamique d’un genre nouveau, la rétroaction perma- nente entre le contenu de matière-énergie de l’univers et sa géométrie, situation sans précédent en physique.
Les questionnements essentiels, qui se posent au sein de ce cadre conceptuel, s’articulent autour de la manière dont l’expansion de l’espace-temps et son contenu matériel se conditionnent l’un l’autre. Autrement dit, comment ce contenu matériel quantique ressent-il cette expansion et, point capital, comment se comporte son état fondamental, par définition son état d’énergie minimale non nulle, le vide quantique ? Cette dynamique entrelacée se déroule sous la contrainte des équations d’Einstein semi-classiques : la géométrie de l’espace-temps y est décrite classiquement alors que son contenu matériel l’est quantiquement. L’expansion de l’espace produit sa propre énergie analogue à celle que produirait une source d’énergie extérieure, et crée ainsi son contenu matériel.
C’est comme si l’Univers possédait son extérieur énergétique en lui- même.
C’est pourquoi cette création, qui ne résulte que de transferts internes d’énergie, est ainsi globalement gratuite. C’est la stratégie la plus subtile jamais mise en oeuvre par l’univers, celle de son autocréation ! La mise au point de cette cosmologie autoconsistante, fut le fruit des travaux déployés par quelques physiciens (1,2,3,4) désireux de cerner le moment zéro de l’émer- gence physique de l’univers issu d’un vide quantique « primordial ». Celui-ci devient l’acteur central d’une histoire cosmologique semi-classique de l’univers. Ce vide quantique est par essence dépourvu de parti- cules réelles mais est le siège d’une mouvance irréduc- tible par principe, les fluctuations quantiques du vide, porteuses de l’énergie de ce niveau fondamental.
La création de particules au sein de ce vide, requiert un apport suffisant d’énergie à ces fluctuations pour qu’elles puissent se « matérialiser » et transporter alors l’équivalent énergétique de la masse de ces particules réelles ainsi créées. Dans ce contexte cosmologique, il n’y a pas d’« ailleurs » de l’univers d’où cette énergie pourrait être importée, semblant ainsi interdire a priori de telles créations.
Et pourtant, il nous est apparu (1,2,3,4) que l’univers en expansion est le seul système physique qui fasse exception : il contient en lui-même un réservoir énergé- tique dans lequel le champ peut puiser l’énergie qui lui convient. C’est dans un dialogue entre les fluctua- tions quantiques du champ matériel et la géométrie courbée de l’espace-temps qu’apparaît une forme inattendue d’énergie, celle qui est associée à l’expan- sion géométrique de l’univers, donc à la géométrie de l’espace-temps dynamique. Cette source géométrique d’énergie donne au vide quantique la possibilité de s’ex- primer cosmologiquement : l’expansion cosmologique de l’espace induit l’excitation du champ quantique, donc la création associée de particules matérielles. Cette matière ainsi créée rétroagit alors en conditionnant, à son tour, l’expansion qui lui a donné naissance... Extraordinaire serpent cosmologique qui se mord la queue ! Bel exemple de mécanisme de rétroaction régi par les équations d’Einstein. C’est une réponse surprenante et essentielle au questionnement relatif au pouvoir créateur du vide : ce processus de feedback géométrico-matériel peut en effet s’enclencher quel que soit l’état quantique initial du champ... même si c’est précisément son état de Vide.
L’existence préalable de matière n’est donc pas requise pour amorcer sa propre création. La totalité du contenu matériel de l’univers pourrait-il donc résulter de ce scénario autocréateur ? Si ce dernier est concep- tuellement attrayant, satisfait-il pour autant à toutes les contraintes de la théorie ? Autrement dit, est-il décrit par une solution des équations semi-classiques d’Einstein qui gèrent ce problème ?
Question conceptuellement excitante s’il en est.
Notre travail collectif (1,2,3,4) aboutit à une conclu- sion plus que satisfaisante : il existe bien une solution mathématique exacte qui décrit ce mécanisme cosmo- logique autoconsistant par lequel la matière, qui est entièrement produite par l’expansion, est précisément celle qui soutient cette expansion au sein d’un bootstrap géométrico-matériel. C’est un phénomène coopératif à l’échelle cosmologique, responsable de la produc- tion coordonnée du contenu matériel de l’univers et de son expansion : la matière créée par l’expansion en est également le moteur. Ce mécanisme coopératif de création souligne un rôle inattendu de l’espace-temps dynamique : le milieu matériel cosmologique s’engendre lui-même par espace-temps interposé́.
Cette prouesse cosmologique est donc énergétique- ment gratuite car elle ne résulte que de transferts internes d’énergie entre la géométrie et la matière, c’est donc un free lunch cosmologique.
Voilà comment le dialogue entre la relativité générale et la théorie quantique des champs pourrait ouvrir la voie à une histoire cosmologique d’un genre nouveau... l’émergence de l’univers à partir du vide quantique pri- mordial.
En dépit de la beauté formelle de ce mécanisme cosmologique autoconsistant exact, le physicien se doit de poser ici la question cruciale : cette solution mathé- matique a-t-elle des raisons physiques de se matériali- ser au coeur de ce vide quantique ?
La réponse positive à ce questionnement résulte d’une propriété ésotérique de ce milieu particulier : son éner- gie étant la plus basse des énergies compatibles avec les règles du jeu quantique, elle ne peut descendre sous ce seuil et ne peut ainsi que rester constante au cours de l’expansion, propriété étrange qui implique- rait que la pression du vide quantique serait négative et engendrerait par cela même un effet gravitationnel répulsif, une antigravitation. C’est elle qui induirait l’expansion et lancerait la création autoconsistante de matière. Un hypothétique vide quantique primordial soumis aux effets de son autogravitation répulsive ne pourrait dès lors que se transformer en un univers matériel en expansion...le nôtre?
L’histoire cosmologique de l’Univers ne résulterait pas de l’explosion mathématique, cataclysmique, infinie de Tout dans Rien, le Big Bang, mais émergerait physi- quement, sans fracas énergétique, d’une instabilité d’un vide quantique primordial soumis aux effets de son au- togravitation répulsive.
Cette propriété déterminante ouvre la voie à des his- toires cosmologiques inconcevables dans le cadre de la cosmologie einsteinienne classique : l’expansion de l’univers naissant est exponentiellement accélérée, sans commune mesure avec l’expansion décélérée du modèle cosmologique standard, c’est une inflation cosmologique. Cerise sur le gâteau : c’est elle qui éradiquerait un grand nombre de ses pathologies et énigmes.
Voilà mon cher Marcel Conche comment l’univers en expansion pourrait se faire naître lui-même. Il s’inspirerait ainsi du Dieu du « Livre des morts de l’Egypte ancienne » clamant : « Je me suis engendré moi-même à partir de la substance originelle que j’ai faite. »
1. R. Brout, F. Englert, E. Gunzig, « The Creation of the Universe as a Quantum Phenomenon, Ann. phys., 115, 78, 1978.
2. E. Gunzig, P. Nardone, « Self-Consistent Cosmology, The Inflationary Universe and all that... », Fund. Cosmic. Phys., 11, 311-443, 1987.
3. E. Gunzig, « Du vide à l’Univers », dans « Le Vide, Univers du Tout et du Rien », 467-486, Ed. Complexe ( Bruxelles, Paris), 1998.
4. E. Gunzig, « Variations sur un même ciel », Ed. la ville brûle (Paris), « Cyrano, le bootstrap et l’histoire cosmologique du vide », 249-266, 2012.
Ce petit travail n’aurait pas vu le jour sous cette forme sans le soutien de ma femme.
Merci Diane, Edgar.
JEAN-CLAUDE GROSSE
OPACITÉ/TRANSPARENCE
ENTRETIEN ENTRE UNE COSMOLOGISTE ET UN PHILOSOPHE
10 août 2013. Soirée (g)astronomie au gîte de Batère, 1 500 mètres d’altitude, à Corsavy. Ciel constellé. Pour observation après le repas.
Ont été invités Ada Lovelace, descendante de Lord Byron, 36 ans, cosmologue, génie du calcul intensif et Marceau Farge, fils de paysans corréziens, 91 ans, philosophe naturaliste d’une grande liberté d’esprit.
MARCEAU – Je me suis souvent demandé, Madame, ce que nous apportait la science: des certitudes valables un temps seulement, souvent contestées du temps même de leur prééminence, sur lesquelles s’appuient des volontés intéressées de maîtriser la nature et l’homme. N’est-ce pas ainsi qu’il faut voir la recherche acharnée des constantes universelles ?
ADA – Les quinze constantes physiques actuelles sont d’une précision et d’un équilibre qui nous ont rendu possible: matière, vie, conscience. Votre méditation métaphysique, cher Marceau, n’est qu’une spéculation solitaire sans vérifications. Les chercheurs avec leurs télescopes comme Hubble captent des lumières (la gamma, la X, l’ultraviolette, la visible, l’infrarouge, la radio) de plus en plus faibles provenant de l’univers (sans lumières, ils sont dans le noir). Voir faible c’est voir loin dans l’espace indéfini et tôt dans le temps immense. Nos tâtonnements lents, rigoureux, collectifs, débouchent sur un modèle d’univers cohérent et beau, en symbiose avec nous.
MARCEAU – La disproportion entre l’opacité et la clarté ne plaide-t-elle pas pour la méditation impatiente et quasi- aveugle sur l’opacité? Elle ne dérange pas l’ordre des choses étant sans volonté de puissance, sous-jacente au désir de savoir.
ADA – Vous provoquez là ! Votre métaphore n’a rien d’aveuglant. Nous, chercheurs, mettons en place des notions nous permettant d’éclairer l’opacité : hasard, chaos, inflation, singularité, fluctuation quantique. Nous voyons se multiplier les paradoxes qui mettent en difficulté nos modèles à contraintes et constantes
MARCEAU – la métaphysique a inventé des modèles depuis longtemps. Anaximandre, son infini, son germe universel, Héraclite, le feu comme principe de création, destruction, bien avant votre big bang, Démocrite, ses atomes, Épicure, le clinamen (une déviation, une mutation). La contemplation ouvre sur des visions développées en métaphores
ADA – vos métaphores métaphysiques, Marceau, sont figées. Nos paradoxes scientifiques sont dynamiques. Pensez aux effets du paradoxe EPR (1935) qui révèle qu’ici est identique à là (1998). Observer en 1998 que l’expansion de l’univers, décelée en 1929, est en accélération oblige à poser l’existence d’une énergie répulsive responsable de cette accélération: l’énergie noire. Les calculs intensifs, pétaflopiques, bientôt exaflopiques, que j’entreprends avec les calculateurs Ada et Turing sont réalisés pour tenter de la caractériser avant de la déceler.
MARCEAU – On a donné votre prénom à un calculateur pétaflopique ? (Elle rit.) Rien n’interdit ma méditation de se nourrir de vos calculs. Échange chiffres contre images. Pour évoquer la recherche de la vérité, j’imagine un archer tirant dans le noir. Où est la cible ?
ADA – Les constantes sont d’une telle précision qu’il faut que votre archer vise une cible d’un centimètre carré, placée aux confins de l’univers. Enlevez un 0 à 1035 et vous avez un univers vide, stérile.
MARCEAU – Savoir que nous sommes des poussières d’étoiles dans un univers anthropique, connaissances scientifiques du jour, enrichit ma pensée de la Nature, m’évite de m’égarer dans une théologie créationniste ou dans une métaphysique matérialiste, déterministe et réductionniste comme celle du Rêve de d’Alembert de Diderot
ADA – d’autant que nous distinguons deux sortes de matières, la matière lumineuse, visible, connue et la matière noire, jamais observée, inconnue, comme l’énergie noire
MARCEAU – si vous permettez que je vous appelle Ada, le noir, Ada, semble dominer en astrophysique
ADA – 73 % d’énergie noire, 23 % de matière noire, 4 % de matière ordinaire dont 0,5 % de matière lumineuse, telles sont les proportions proposées aujourd’hui pour l’Univers
MARCEAU – soit 0,5 % de clarté pour 99,5 % d’opacité. Le raccourci de la méditation sur le Tout de la Réalité me convient mieux que le long chemin sinueux de la connaissance parcellaire qui bute sur le mur de Planck.
ADA – Cela nous mène où, Marceau ?
MARCEAU – vous Ada à savoir presque tout sur presque rien, moi à voir la Nature comme infinie, éternelle, un ensemble ouvert, aléatoire, en perpétuelle création de mondes inédits, ordonnés, périssables, inconnaissables. Notre conversation par exemple n’était pas programmée bien qu’annoncée. Elle est inédite et restera unique. Parce que c’est vous, parce que c’est moi. L’infini ne s’épuise pas et ne se répète donc pas. Dans de telles conditions de créativité au hasard et d’inconnaissance de cette créativité, la seule attitude me semble être le respect de ce que je ne peux connaître complètement selon le théorème de Gödel de 1931.
ADA – Connaisseur à ce que j’entends. Le chemin de la connaissance scientifique est à l’opposé de votre raccourci méditatif sur le Tout. Il ne vise à expliquer que du détail, même aux dimensions de l’Univers. Il rend compte de ce qui existe par des lois et du chaos, facteur de créativité.
MARCEAU – Pourquoi ce détail, Ada, l’origine de l’Univers, plutôt que tel autre ? parce que la métaphysique vous attend aux confins. Expliquer par du nécessaire et du contingent n’empêche pas les trous noirs entre les différents domaines expliqués incomplètement.
ADA – Ce sont les visages troués de votre Nature.
MARCEAU – Je médite sur ces visages mais j’en vois les limites, Ada. L’Univers n’est pas la Nature. Vous vouliez un tableau fidèle. La Réalité vous impose le flou quantique.
ADA – Votre raccourci vous a demandé une vie pour déboucher sur une métaphore de dix lignes
MARCEAU – sur l’étonnement et l’émerveillement, chère Ada. Ce qui nous a construits par asymétries et découplages, des atomes primordiaux aux éléments chimiques, puis par code depuis LUCA, des gènes aux hémisphères cérébraux, si dissemblables, le droit (celui des images), le gauche (celui des calculs). Ce qui nous a conduits par les chemins sinueux de la causalité probabiliste, par les raccourcis de la liberté, à Corsavy, aujourd’hui, pour contempler la Beauté.
(Il plonge ses yeux rieurs dans les siens. Elle rit.)
La dernière génération d'Octobre / Benjamin Stora - Blog de Jean-Claude Grosse
La dernière génération d'Octobre Benjamin Stora Pluriel / Hachette Littératures Ce livre m'a été offert lors de mon court séjour pour Marilyn apr è s tout, à Lille, où j'ai rencontré des...
mon bilan de mes années trotskistes
68, et après / Benjamin Stora - Blog de Jean-Claude Grosse
couverture de 68, et après de Benjamin Stora Tous les jours, à 18h50 (heure de Paris), Patrick Simonin reçoit les personnalités qui font l'actualité sur TV5MONDE. Retrouvez toutes les émissio...
https://les4saisons.over-blog.com/2018/06/68-et-apres/benjamin-stora.html
les héritages égarés
Handala, personnage créé par Naji al-ali. Il est apparu pour la première fois en 1969 dans le journal koweitien Alsiyassa (La politique). C'est un petit garçon âgé de 10 ans, c'est l'âge qu'avait Naji lorsqu'il avait quitté la Palestine, pieds nus comme tous les enfants qui habitent les camps de réfugiés palestiniens. Handala est situé dans l'espace sans terrain d'appui car il est sans patrie.
spectacles en cours là-bas et ici - Blog de Jean-Claude Grosse
Comment un peintre toulonnais, Alain Le Cozannet, en son atelier du Mourillon, touché par la tragédie des victimes israéliennes du Hamas le 7 octobre et des victimes palestiniennes de Tsahal ...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/10/spectacles-en-cours.html
Frank Cassenti
Réalisateur, scénariste et musicien, Frank Cassenti est le co-fondateur du festival de jazz de Porquerolles. Il préside l'association depuis 2001. Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival. Nous étions côte à côte à la fête du livre d'Hyères en 2016. / Le manuscrit de son roman attend son éditeur à titre posthume, travail d'épitaphier.
Frank Cassenti à Tournez La Plage : Festival D'Écritures Contemporaines [1ère ÉDITION], à La Ciotat en août 2017
Jazz à Porquerolles / Juillet 2023 / 22ème édition / un des sept meilleurs festivals de l'été en France (dixit Le Monde) / Et ce fut un plaisir d'applaudir celui que j'avais le bonheur d'accompagner depuis 2002 et qui aimait nous offrir dans la cour aux ombres fantastiques du Fort Sainte Agathe "des moments d'éternité" : Frank Cassenti, le génial inventeur de Jazz à Porquerolles. Qui nous faisait rêver en dehors du prêt à porter et nous comprendre en dehors du prêt à penser. Qui avait mis la culture, le cinéma, le théâtre, la musique, au coeur de sa vie, sans rien trouver d'autre hors d'elle pour donner un sens à l'existence, aller à l'essentiel et "changer le monde". Sur ce chemin, il fut exemplaire. Aux premières heures de cet hiver, Frank Cassenti est parti tranquillement. F.Carrassan
Frank Cassenti, réalisateur engagé et passionné de jazz, est mort,
par Francis Marmande, Le Monde, 23 décembre, 18 H 00
Surtout connu pour son film « L’Affiche rouge », consacré, en 1976, aux résistants du groupe Manouchian, le cinéaste a aussi tourné plusieurs documentaires musicaux. Il s’est éteint
à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), vendredi 22 décembre, entouré des siens, des suites d’un cancer fulgurant. Né le 6 août 1945 à Rabat (Maroc), dans un milieu, comme on dit, modeste, il avait 78 ans. C’est à Alger, en 1962, qu’il devient contrebassiste.
A 17 ans, étudiant à Lille, il fréquente la mouvance anarcho-communiste. Il codirige le ciné-club de l’Union nationale des étudiants de France avec Michèle-Annie Mercier. Ensemble, ils réalisent, en 1968, leur premier court-métrage, Flash Parc, indirectement produit par Jean-Luc Godard et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. A cette époque, avec Chris Marker et quelques camarades, il élabore un projet simple : le cinéma comme outil de lutte et d’expérimentation.
En 1973, Frank Cassenti réalise son premier long-métrage, toujours avec Michèle-Annie Mercier, Salut, voleurs ! (avec Jacques Higelin, Jean-Luc Bideau, Claude Melki et Laszlo Szabo). L’Agression (1973), court-métrage de fiction inspiré du très réel meurtre d’un travailleur immigré, est interdit par la censure. Interdiction levée après une campagne de presse. Le film devient un manifeste pour les réseaux associatifs qui luttent contre le racisme et les violences fascistes.
Prix Jean Vigo en 1976
Avec le producteur Pascal Aubier (Les Films de la Commune), Frank Cassenti réalise L’Affiche rouge (avec des comédiens et des rescapés du groupe Manouchian), tourné à La Cartoucherie de Vincennes, Prix Jean Vigo, en 1976. Expédié par Antenne 2 à Cuba en 1978 avec Régis Debray, Cassenti propose un reportage vite déprogrammé par les « esthètes » à la direction de la chaîne, Jean-Pierre Elkabbach, Louis Bériot et Patrick Poivre d’Arvor. La protestation du cinéaste est publiée par Le Monde.
En 1978, il signe un film épique, La Chanson de Roland, avec Alain Cuny, Pierre Clémenti et Laszlo Szabo. Cassenti rencontre Pierre Goldman, dont il veut adapter l’autobiographie, Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France (Seuil, 1975). Après l’assassinat de Goldman par un commando d’extrême droite, en septembre 1979, Cassenti réalise Aïnama, salsa pour Goldman, avec ses amis musiciens antillais et sud-américains.
En 1981, Cassenti réalise Deuil en vingt-quatre heures, série pour Antenne 2 avec Richard Bohringer, adaptation du roman de Vladimir Pozner qui évoque la débâcle de 1940. Prix de la critique, succès public.
Mémoire de ses origines
Avec Lettre à Michel Petrucciani (1983) et Archie Shepp. Je suis jazz… c’est ma vie (1984), celle de Cassenti devient aussi le jazz. Retour en Afrique (1993), filmé au Sénégal et sur l’île de Gorée, d’où partaient les esclaves, précède la comédie musicale Black Ballad (1990), avec les chanteuses Dee Dee Bridgewater ou La Velle. Arte produit ses nombreux documentaires sur les figures-clés du jazz, de Dizzy Gillespie à Nina Simone, en passant par Miles Davis et Abbey Lincoln.
Au théâtre, il met en scène Mademoiselle Else, d’Arthur Schnitzler, en 1990, et Novecento, d’après Alessandro Baricco (avec Jean-François Balmer), en 2001. Il tourne Le Testament d’un poète juif assassiné, d’après le roman d’Elie Wiesel (1987, Michel Jonasz et Philippe Léotard à l’affiche).
Avec Samuel Thiebaut, il fonde la société de production Oléo Films, en 2004. Pluie de documentaires sur les chants zoulou, la musique gnawa avec Gnawa Music. Corps et âme (2010) et La Nuit de la possession (tourné à Essaouira, en 2012), toute son œuvre toujours tournée vers « la rencontre de l’autre » et la mémoire de ses origines (le Maroc).
Déterminé et festif
Œuvre immense, généreuse, qui se condense dans le « festival des musiciens » Jazz à Porquerolles (à Hyères, dans le Var), qu’il crée, en 2002, avec Aldo Romano et Archie Shepp. Programmation insensée, dessinateur maison (Jacek Wozniak), festival aussi déterminé que festif, tout à son image. Cassenti y promenait sa silhouette élégante, sa classe de bassiste infatigablement actif, cet air de ne jamais s’en faire, et ce léger sourire de vraie modestie.
La chaîne TV5 Monde annonce la rediffusion de L’Affiche rouge en février 2024, à l’occasion du transfert au Panthéon de Missak Manouchian. Frank Cassenti était content que son film existe encore. Tout n’est pas perdu. C’est si drôle, un révolutionnaire rassurant.
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Frank Cassenti en quelques dates /
6 août 1945 Naissance à Rabat (Maroc)
1976 « L’Affiche rouge », prix Jean Vigo
1984 « Archie Shepp. Je suis jazz… c’est ma vie »
2002 Création du festival Jazz à Porquerolles (Hyères, dans le Var)
22 décembre 2023 Mort à La Ciotat (Bouches-du-Rhône)
Frank Cassenti, né le à Rabat est un scénariste et réalisateur français, pour le cinéma et la télévision. Il est aussi metteur en scène de théâtre. Né au Maroc dans un milieu modeste, s...
Frank Cassenti est décédé dans la nuit du solstice d'hiver 2023, de jeudi 21 à vendredi 22 décembre 2023
JAZZ A PORQUEROLLES PAR SES PHOTOGRAPHES
Participez au lancement du livre photo des 15 ans du festival ! Plus d'infos sur www.jazzaporquerolles.org
Le livre Jazz à Porquerolles est paru aux Cahiers de l'Égaré en 2016 pour les 15 ans du Festival
RLHD.TV 132 - Entretien avec frank Cassenti sur son prochain film CHANGER LE MONDE
Uploaded by @POURLECINEMAtv on 2019-10-21.
La musique peut-elle changer le monde ? Des artistes de cultures différentes y répondent. Des femmes et des hommes qui ont à cœur le rêve de Martin Luther King, « I Have a Dream ! ». Le rêve d’un autre monde que réclame avec enthousiasme la jeunesse. Le film est un voyage musical et initiatique à travers le temps et l’espace, à deux voix, celle du cinéaste, Frank Cassenti, et celle d’Archie Shepp, un géant de la musique africaine-américaine du XXème siècle qui continue de porter la voix aujourd’hui. Sortie le 20 décembre 2020 sur CinéMutins et dans certains cinémas C’est à l’occasion d’un concert mémorable donné au festival Jazz à Porquerolles en hommage à Martin Luther King que le projet de documentaire s’origine — « I have a dream ! ». Le film se déroule dans une sorte de voyage musical à travers le temps et l’espace, un voyage initiatique à deux voix, celle du cinéaste et celle d’Archie Shepp, ce géant de la musique africaine-américaine, pour aller à la rencontre de musiciens, de femmes et d’hommes ayant à cœur le rêve de Martin Luther King qui aura donné sa vie pour « changer le monde ». Le voyage commence au Maroc avec les musiciens gnawas, descendants d’esclaves, qui ont marqué l’enfance du cinéaste, pour nous entraîner au New Morning à Paris, le célèbre club de la rue des Petites Ecuries où Frank Cassenti filme sa première rencontre avec Archie Shepp, au début des années 80. D’autres rencontres auront lieu, à New York, Paris, en Afrique du Sud, et aujourd’hui sur l’île de Porquerolles, où des musicien/ne/s venus des quatre coins de la planète nous livrent à cœur ouvert leurs réflexions sur la place essentielle de la musique comme levier de transformation de la société.
Billie Holiday forever de Frank Cassenti à voir sur #cinemutins : https://www.cinemutins.com/billie-holiday-forever Le 17 juillet 1959 disparaissait Billie Holiday, elle avait 44 ans. Plus de ...
Le 17 juillet 1959 disparaissait Billie Holiday, elle avait 44 ans. Plus de cinquante ans après sa disparition, sa voix continue de nous bouleverser. Comme le dira son amie Carmen McRae, « Chanter fut le seul espace dans lequel elle pouvait exprimer ce qu’elle aurait aimé être tout le temps ». Cet espace sera recréé en studio où se retrouveront quelques-unes des grandes voix d’aujourd’hui mais aussi celles de demain pour lui rendre hommage. Le film procède comme un long travelling entre le passé et le présent où se décrypte dans les voix, les textes et les images, la vie d’une chanteuse qui a bouleversée des générations. Avec Patricia Barber, Leena Conquest et Dave Burrel, La Velle, Cécile Mc Lorin et Jacky Terrasson, Sandra Nkaké, Sarah Quintana – Hal Singer et Archie Shepp
Lettre à Michel Petrucciani de Frank Cassenti à voir sur #cinemutins : https://www.cinemutins.com/lettre-à-michel-petrucciani Cette lettre que le cinéaste adresse au pianiste Michel Petruccia...
Cette lettre que le cinéaste adresse au pianiste Michel Petrucciani est une lettre d’amour où l’émotion, l’humour et la joie imprègnent chaque note, chaque mélodie. Frank Cassenti nous raconte l’histoire extraordinaire d’un enfant qui, à l’âge de quatre ou cinq ans, découvre, fasciné, à la télévision, Duke Ellington et son immense piano à queue. Il n’aura de cesse de réclamer le même à ses parents. Ce petit bonhomme aux « os de verre », handicapé et ne pouvant se déplacer seul, deviendra à son tour un géant de la musique pour jouer sur toutes les scènes du monde, toujours porté dans les bras d’une jeune femme. Une leçon de vie, un mode d’emploi. Plusieurs sélections internationales dont Cannes, Florence... Sortie en salles en 1983 et sur TF1
Archie Shepp Je suis jazz, c'est ma vie
Archie Shepp : Je suis jazz... c'est ma vie de Frank Cassenti à voir sur CinéMutins : https://www.cinemutins.com/archie-shepp-je-suis-jazz-c-est-ma-vie La musique d'Archie Shepp nous fait entendr...
La musique d’Archie Shepp nous fait entendre le cri d’un peuple, un cri de rage et de lutte mais aussi un cri d’amour et d’espoir. Primé dans plusieurs festivals internationaux, « Archie Shepp, Je suis jazz… c’est ma vie » est un portrait de l’un des grands représentants de la culture africaine-américaine, héritier de Coltrane, qui nous livre ses impressions sur la musique et sur la société.
Novecento pianiste - avec Jean-François Balmer - (2004)
un film de Frank CASSENTI d'après la pièce d'Alessandro BARICCO avec Jean-François BALMER musiciens Archie SHEEP Aldo ROMANO Michel BENITA Stéphane GUERY
Novecento pianiste - avec Jean-François Balmer - (2004) / 1 H 16' avec Jean-François BALMER musiciens Archie SHEEP Aldo ROMANO Michel BENITA Stéphane GUERY
Par FRANCIS MARMANDE.
Publié le 23 septembre 1980 à 00h00, modifié le 23 septembre 1980 à 00h00
Quand Pierre Goldman est mort, le 20 septembre 1979, tué par un étrange commando qui se fait appeler Honneur de la police, Frank Cassenti se mit à filmer Pour tromper son chagrin, ou pour le rendre exact. Il a filmé des lieux de Paris brièvement, des lieux qu'aimait Goldman, et la place où il est mort. Et il a filmé de la musique aussi : parce que Frank Cassenti (l'Affiche rouge, la Chanson de Roland), musicien à ses heures – il est bassiste du Fusion Jazz Quartet, - sait filmer la musique sans bizarreries, mais selon son tempo propre, ses oppositions et il sait nous la faire aimer.
Il ne s’agit pas dans Ainama de n'importe quelle musique, mais de la salsa, cette musique que Goldman aimait à la passion, cette musique qu'il s'employait à faire connaître. Pour lui, la salsa, avec ses pulsations et les mots de ses tambours et le côté clinquant des cuivres, ne pouvait être dissociée des mouvements de libération d'Amérique latine qu'il avait connus ; et elle appartenait de plein droit à sa vie à lui, plus comme un rythme cardiaque que comme une musique de fond : " Mort et plaisir enfin réunis l'apaisent. "
Autour de ce cri de ralliement des musiciens afro-cubains, Ainama, la rage du plaisir et de la danse, on retrouve Azuquita (invité à Paris par Goldman), Henri Guédon (un de ses amis), le groupe Bidon K, l'étonnant Éric Cosaque et Voltage 8, bref tous ceux qui ont participé au concert Salsa pour Goldman. Et le film glissa imperceptiblement de l'événement qui l'a provoqué à des images de musiques et de danses simplement habitées par le souvenir de Goldman. Car la salsa a tout à fait cette gravité étourdie qui la fait aller de la mort ou de la misère au plaisir de l'oubli, sans jamais s'y perdre.
Inutile donc de reprocher au film cette tension maintenue entre deux pôles par quoi il semble esquiver tout en s'y prêtant, le portrait, l'analyse politique et l'analyse musicale. Il est plus que cela : le témoignage d'une sensibilité collective en prise directe sur un accident historique. On en jugera par l'émotion qu'il sait évoquer ou reconstruire autour de l'enterrement de Goldman (images fugitives de Sartre, pleurs et rage des tambours...) comme autour du concert ou des propos des musiciens. Ainama, par quoi on peut découvrir la salsa, est aussi un exemple rare d'impressionnisme – salsa, biographie et récit de Cassenti mêlés – mais d'impressionnisme objectif.
FRANCIS MARMANDE.
Extraits du film "La chanson de Roland" de Frank Cassenti (1978). Le combat et la fin tragique de Roland, Olivier, Turpin, et les autres pairs de France au col de Roncevaux (Pyrénées). - " Ne plaise
Extraits du film "La chanson de Roland" de Frank Cassenti (1978). Le combat et la fin tragique de Roland, Olivier, Turpin, et les autres pairs de France au col de Roncevaux (Pyrénées). - « Ne plaise à Dieu, notre Seigneur, Que France la douce sombre dans le déshonneur ! » Roland refusant d'utiliser son cor ("La chanson de Roland") - « Compagnon, sire, le faites-vous exprès ? Je suis Roland qui vous ai toujours aimé ! » Roland à Olivier qui, aveuglé et mortellement blessé, vient de lui donner un coup ("La chanson de Roland") - « Âmes des Chevaliers, revenez-vous encor ? Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ? Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
Molière Matériau(x) / Pierre Louis-Calixte
Jeudi 14 décembre 2023, 19 H 30, à L'Atelier, fabrique d'imaginaires, 50 places, à Privas, Ardèche, département sans gare, 1° de 4 représentations de Molière Matériau(x) de et par Pierre Louis-Calixte, 524° sociétaire de la Comédie Française.
Parti avec un ami à 10 h du matin, nous arrivons à 14 h chez les organisateurs. Le sociétaire est là. Nous sommes invités à partager une omelette aux herbes. Les échanges sont vifs entre nous. On parle chiffres, nombres, mots, métaphores, outils nous aidant à raconter le monde et l'univers avec une question métaphysique indécidable : les lois de l'univers sont-elles fabrication de l'esprit humain ou sont-elles des lois objectives de l'univers ? Ça vole haut. Pierre est content. Ça lui vide la tête. Vers 16 h, il part se mettre en place, se concentrer.
Avant le spectacle, vin rouge chaud.
19 H 30, la salle est pleine. Courte présentation par l'organisateur, Dominique Lardenois.
Pour ce spectacle négocié avec la Comédie Française, pas de costumes, pas d'accessoires. Une table ronde trouvée au secours populaire, une chaise achetée à Emmaüs, des bouquins de et sur Molière, une canne, une caisse de rangement de matériel. Pierre nous demande d'imaginer 7 costumes qu'il décrit, de bien repérer ce qui se passera pour le dernier costume, celui de Cléante, quand il fera pivoter de 180°, le portant à vêtements imaginaire.
Un théâtre pauvre cher à Jerzy Grotowski et à Eugénio Barba.
L'ambiance est créée. C'est Pierre, l'homme et l'acteur, qui sera le seul maître d'oeuvre. Au su et au vu de tous, attentifs au moindre trou, lapsus, maladresse comme à toutes les réussites-performances, offertes en abondance.
- l'homme pour la partie récits de vie, confidences en quelque sorte sur les signes, métaphores filées qui l'ont amené à se retrouver à écrire en état de flow et en neuf mois (hasards ?), ce monologue (il apprend un an pile après la disparition de son père que ça intéresse Actes-Sud Papiers - hasard ?) dans lequel s'égrènent les coïncidences, hasards ténus l'ayant conduit à être un des interprètes de Molière.
Ce sont des signes ténus : des prénoms similaires, Louis, son grand-père paternel, Louis, le grand-père de Molière, l'ouverture que fut sa première montée sur une estrade à Yaoundé, à 10 ans, pour être Harpagon, la canne ayant induit les mouvements du corps voûté, la même émotion chez Jean-Baptiste, à 10 ans aussi...
- l'acteur quand il devient tel ou tel, Alfred de Musset sur Molière, Jean-Luc Lagarce quand il est le Louis de Juste la fin du monde, Cléante et là, des éclats, les éclats de l'acteur jouant de son corps, de ses vibrations, de ses énergies venues des pieds, du ventre, modifiant le faciès, la forme mouvante du corps. C'est incandescent.
C'est du théâtre-action comme m'en a parlé Anatoli Baskakov racontant Stanislavski et sa disciple dont il fut l'élève, Maria Knebel.
C'est le flow tel que décrit par Dean Porter, escaladeur de l'extrême :
Le flow est un état totalement centré sur la motivation. C’est une immersion totale, qui représente peut-être l’expérience suprême, employant les émotions au service de la performance et de l’apprentissage. Dans le flow, les émotions ne sont pas seulement contenues et canalisées, mais en pleine coordination avec la tâche s’accomplissant. Le trait distinctif du flow est un sentiment de joie spontané, voire d’extase pendant une activité.
Ces métamorphoses que nous voyons, vivons, ressentons, nous finissons par en comprendre l'origine et le cheminement quand Pierre se demande à la toute fin c'est quoi le chemin des mots d'un personnage au-dedans de soi ? Nous en avons savouré l'expression présente, au présent et présent fait à tous, dans un partage de joie. Et c'est bien autre chose que le plaisir.
J'avais trouvé le livre chez Dominique Lardenois, l'avais lu, emporté, relu et va savoir pourquoi, ce monologue fort bien écrit, cette légende de Pierre et Jean-Baptiste se rencontrant à 4 siècles d'intervalle m'a mis en branle vers une autre légende, écrite plusieurs jours avant le spectacle et que j'ai lue (après le spectacle, après le pot offert, après les signatures et dédicaces) quand nous nous sommes retrouvés à 6 autour d'une choucroute chez Dominique et Nadine, de 22 h 30 à 1 h du matin, le 15.
Don, contre-don m'a dit Pierre
potlatch des Kwatiutl (des kwakwaka'wakw qui vivent sur la côte centrale de la province de Colombie-Britannique au Canada), ai-je répondu, pensant à mes cours d'ethnologie en Sorbonne et au Musée de l'Homme, vers 1965-1970.
J'aurais pu dire loi de l'échange-don énoncée par Sganarelle (qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre) dans ce qu'on appelle l'éloge du tabac dans Dom Juan, éloge du tabac comme clef de lecture de l'incroyable punition céleste-infernale du grand méchant homme.
Merci à tous. Ci-dessous, ma légende en écho à celle de Pierre Louis-Calixte.
En projet : faire venir Molière Matériau(x) aux Comoni au Revest et au Théâtre Denis à Hyères (2024-2025) avec travail en amont auprès des élèves du Conservatoire et ateliers théâtre de l'agglomération.
ClaPeS #15 - Le POTLATCH en 7 minutes ! (Anthropologie culturelle - BOAS, MAUSS)
Aujourd'hui : le Potlatch. Observé par Franz Boas à la fin du 19ème siècle et interprété par Marcel Mauss dans "Essai sur le don" (1924), le Potlatch est une pratique culturelle amérindienne...
que donne-t-on ? pourquoi le reçoit-on ? don contre-don, guerre des cadeaux, kdo : quels sont les enjeux de cette lutte de rivalité ?
Ma légende de la rencontre de Pierre avec le corps et l'âme de Jean-Baptiste, inspirée par le monologue de Pierre, écrite bien avant le spectacle et offerte à Pierre, après le spectacle.
Molière-Matériau(x)
Pierre Louis-Calixte
Actes-Sud Papiers, mai 2023
En la mémoire de Michel Louis-Calixte
Voilà une commande, écrire un monologue sur Molière, donc un texte destiné à être joué, qui plus est, à vous demandé, comédien de la Comédie Française, la Maison de Molière, vous étant retrouvé sociétaire de ce lieu de mémoire vive, au pied levé, en remplacement d’un sociétaire brutalement décédé d’un arrêt cardiaque au sortir d’une soirée où trois sociétaires s’étaient amusés à en mourir de rire, à faire semblant de mourir, oeil révulsé, filet de bave aux lèvres, à contrefaire le mort comme peuvent le faire les comédiens et les enfants.
Le titre Molière-Matériau(x) m’évoque le Médée-Matériau d’Heiner Muller dans lequel je relève :
Des comédiens voilà ce que vous êtes
Des enfants de la trahison
Plantez vos dents dans mon cœur et partez
Avec votre père qui a fait de même avant vous …
Eh bien pars pour tes nouvelles noces Jason
Je ferai de la jeune mariée une torche nuptiale
Regardez maintenant votre mère vous offrir un spectacle
Voulez-vous la voir brûler la jeune mariée
Sur son corps à présent j'écris mon spectacle
Je veux vous entendre rire quand elle criera
Avant minuit elle sera en flammes
Le spectacle tragique du pire, vengeance et infanticide, qui laisse le spectateur médusé, tétanisé comme ce fut le cas pour ceux qui virent la Médée incarnée par Valérie Dréville. (voir 4 liens)
Pour Jean-Baptiste, le spectacle sera celui du rire.
Qui rit de qui ? Les courtisans médisants, se riant de Molière, montant une cabale contre lui ? Molière se riant de lui et de la cour ? (Voir 4 liens)
Écrivant ce monologue, Pierre, vous vous rendez vite compte que vous en tenir aux faits, réduits à des actes administratifs, c’est rater la vérité d’une existence.
Vous en arrivez à penser que tout récit portant sur une existence est inévitablement romanesque, pris dans un flow, un flux, un flou romanesque.
"Vous avez été happé par cette aventure d’écriture, en somnambule, en funambule, sans plan, sans personnages, sans péripéties, littéralement possédé, porté par un flux vous traversant, un flow créatif par lequel vous vous êtes laissé entraîner, sans censure, sans jugement de surplomb, laissant converger sans tri, comme ça venait, souvenirs, projets, réel, imaginaire, humour, pulsions intenses et moments présents." (Et ton livre d'éternité ? page 620)
Le mot légende est employé. Je vais l’employer aussi.
Pierre, avec ce monologue, vous avez fabriqué une légende de Jean-Baptiste, votre légende, tant celle de Jean-Baptiste que la vôtre.
Légende nourrie de ce que vous appelez coïncidences et hasards. Mots non définis dont le flou sémantique ajoute au flou romanesque.
De la canne de votre grand-père au bâton de Bernard Bloch dans Le Malade imaginaire mis en scène par Jean-Luc Lagarce.
De la canne au canapé récupéré dans la maison de campagne de Molière à Auteuil et qui fut donc peut-être un canapé de Molière.
Du costume de Daniel Znyck au vôtre, à savoir celui de Daniel, retaillé avec collants dégoulinants, ça fera rock vous dit le maître-couturier de l’illustre théâtre.
Des trous de mémoire de votre père, victime d’Alzheimer, aux trous de mémoire du comédien sur scène.
De la nourrice de Jean-Baptiste, Marie de La Roche au lieu-dit La Roche de vos parents.
De votre grand-père Louis vous prêtant sa canne pour dire à 10 ans, Harpagon sur une petite estrade de salle de classe à Yaoundé au grand-père à la canne de Jean-Baptiste, Louis Cressé, l’amenant au théâtre dès l’âge de 10 ans.
De la fluxion dont s’amuse Jean-Baptiste sur scène et dont il meurt à la 4° représentation du Malade imaginaire le 17 février 1673 à votre maladie, une leucémie qui vous immobilise longuement.
Il suffit d’aligner ces coïncidences, ces hasards pour s’en émerveiller et en douter.
S’en émerveiller oui car ça donne un monologue débouchant sur l’enchaînement des questions posées à la fin :
c’est quoi le cheminement des mots d’un personnage au-dedans de soi. Ces mots dans lesquels on a une foi totale. D’autant qu’on se rend compte qu’il n’y a presque rien d’autre à faire que de les dire, ces mots, parce que le seul fait de les dire, ces mots-là, agencés de cette manière-là, suffit à nous modifier, à nous agiter l’âme et le corps.
En douter parce que votre rencontre, Pierre et Jean-Baptiste, n’était peut-être pas due aux hasards et coïncidences mais était nécessaire.
Là s’ouvre un mystère. Ce serait quoi cette nécessité qui vous amènerait Pierre à donner corps à plusieurs siècles d’intervalle à quelques personnages de Molière, joués par Molière, hier, par vous, aujourd’hui.
Un mot important de votre monologue peut nous guider, nous éclairer, le mot présence :
à travers, l’expérience physique que cela a été d’incarner Louis (dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce), j’ai eu le sentiment qu’il me faisait un cadeau en retour : celui de me révéler ce lien étrange entre disparition et surcroît de présence, entre présence et effacement … Louis m’avait soufflé que vivre sans la perception de sa mort prochaine, c’est comme vivre à demi.
Vivre sous l’horizon de la mort, projet de Michel de Montaigne, projet de Marcel Conche. Vivre vraiment, c’est vivre en se sachant et en se voulant mortel. Heureusement qu’on meurt ! s’est exclamé Marcel Conche, un jour de discussion sur un trottoir d'Altillac.
Présence peut s’entendre comme le présent du moment présent et comme un présent, un cadeau, un don.
Au sens de présent, il n‘y a de temps que le présent. Passé, futur sont des fabrications de l’esprit humain. S’il n’y a que le présent, on a affaire à l’éternité. De toute éternité, Jean-Baptiste devait exister, Pierre devenir un de ses interprètes. Cela vaut, même si on croit au passé et au futur.
Soit le moment présent, il passe mais il sera toujours vrai qu’il a eu lieu. Le présent devenant passé passe mais ne s’efface pas. Tout est mémorisé au moment où cela se vit, s’effectue, indépendamment des souvenirs qu’on en garde ou qu’on oublie ou qui reviennent avec un goût de madeleine. Pas besoin de partir à la recherche du temps perdu. Tout est mémorisé dans l’instant, peut-être dans les nombres-univers.
Jeuh suis vieux de toute l’histoire, impossible à raconter, de la Vie dans l’univers. Mon microbiote, ce sont des bactéries colonisatrices vieilles de plusieurs milliards d’années. Mon ADN me survivra un million d’années après moi, rendant possible mon clonage. (rire)
Soit le futur. Je m’installe dans le canapé et je décide que je vais bien alors que je suis mal. Je respire amplement, abdominalement, avec des lunettes roses et ce futur agit sur mon état présent. En 15’, je me sens mieux. La méthode d’Émile Coué.
Le corps occupe l’essentiel de votre monologue, jusqu’à ce corps d’hypocondriaque, dévorant tous les autres corps, qu’il use en les mettant à son service.
Surgit alors, à la fin, quand se disent les mots qui agitent, le mot âme, précédant le mot corps.
Cela me permet d’achever la légende à laquelle je crois. Il n’y a pas d’âme individuelle que les religions décrètent immortelle, pas d’âme immortelle de Molière, pas d’âme immortelle de Pierre,
il n’y a qu’une âme, éternelle, une source, infiniment créatrice, un souffle, éternellement créateur, une âme-Vie à voir peut-être comme un Océan de copulation kosmorgasmik mais peut-être aussi comme un Vide créateur
(le vide qui fait le bol du potier, synecdoque du contenant dans lequel je mets le contenu que jeuh veux)
s’incarnant à tel moment du présent en Jean-Baptiste, à tel autre en Pierre, comme une transmission de relai, ici le relai du jeu théâtral
le jeu théâtral comme métaphore-métonymie-synecdoque peut-être du jeu cosmique,
selon la formule énigmatique d’Héraclite
« Le temps (aiôn et pas chronos) est un enfant qui joue. La royauté de l’enfant »
l'éternité du jeu théâtral comme il y a éternité du jeu de l'aiôn
Le relai du jeu théâtral, de ses masques de comédie, avec Jean-Baptiste et Pierre.
Avec Médée, le relai du jeu théâtral, avec ses masques de tragédie.
Quand l’âme éternelle s’incarne en vous, Pierre, que vous en ayez conscience ou pas, Pierre, vous êtes agi et vous agissez sous le pharmacon implicite de la Vie créatrice : Tu es mon bien-aimé dans ta singularité, ton unicité. Je t’ai donné forme, alors éclate-toi, que je sois le témoin de ton engagement joyeux, corps et âme, pour Molière. Mets-toi en état de flow.
"Si je grimpe en solo intégral, ce n’est pas tant pour atteindre le sommet que pour atteindre cet état de flow. Peu importe ce que je fais, tant que je suis dans cet état, je suis heureux. Notre inconscient veut qu’on le libère." Dean Potter
Pour mettre un mot sur ce travail de longue durée et mystérieux d’un personnage en vous, vous employez le mot métamorphose.
Ne dit-il pas que le Jeuh que nous croyons être se métamorphose, se dissout en flou certes romanesque, en légende mais plus subtilement en flou quantique.
Le mot Matériau(x) dans le titre ne renvoie en aucune manière à des objets matériels, physiques, corporels. Il renvoie dans votre monologue à de subtiles métaphores filées, à des signes ténus.
Il renvoie sur le plateau, en répétition, la nuit, dans votre quotidien, à des Vibrations, des Informations, des Energies, subtiles, infimes mais à fortes résonances, comme le suggèrent les 3 lettres du mot VIE.
Jeanne-Claude Grosse, le 8 décembre 2023.
ma légende de Molière et Pierre
SINGULIS / MOLIÈRE-MATÉRIAU(X) Conception et interprétation Pierre Louis-Calixte, du 6 au 24 avril 2022 au Studio-Théâtre Infos et réservations : https://billetterie.comedie-francaise.fr/node...
bande-annonce du spectacle
SINGULIS / Molière-matériau(x) : rencontre avec Pierre Louis-Calixte
Rencontre avec Pierre Louis-Calixte, sociétaire de la Troupe, pour un aperçu de son singulis " Molière-matériau(x) " ! Conception et interprétation Pierre Louis-Calixte 🗓 du 24 mai au 11 ju...
sous forme de questions-réponses, une présentation
Singulis seul-en-scène Molière-matériau(x)
Singulis seul-en-scène " Molière-matériau(x) " Conception et interprétation Pierre Louis-Calixte, du 6 au 24 avril 2022 au Studio-Théâtre
en solo, une présentation
Pierre Louis-Calixte - Molière-matériau(x) - QC ! s02e27
Cette semaine Béline Dolat reçoit notre sociétaire Pierre Louis-Calixte. Ils nous parlent de son Singulis seul-en-scène " Molière-matériau(x) " qui se jouera du 6 au 24 avril au Studio-Théâ...
53' passionnantes
"Médée-Matériau", Heiner Müller, Anatoli Vassiliev
Depuis qu'elle a rencontré Anatoli Vassiliev en 1992, Valérie Dréville, comédienne formée par Antoine Vitez, n'a eu de cesse de revenir vers le metteur en scène russe. Au-delà de l'enseignem...
une brève séquence / l'étrangeté de cette femme possédée par ???
Valérie Dréville, au-delà de Médée
En 2001, Anatoli Vassiliev mettait en scène " Médée-Matériau " d'Heiner Müller avec Valérie Dréville. C'était extrême, incandescent. Le spectacle revient. Comme d'un long voyage. Même et ...
https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-thibaudat/blog/070517/valerie-dreville-au-dela-de-medee
une critique
Médée-Matériau, un cri intolérable de souffrance
Aux Bouffes du Nord, Valérie Dréville est une Médée-Matériau douloureuse et fascinante.
https://www.loeildolivier.fr/2017/06/medee-materiau-un-cri-intolerable-de-souffrance/
une critique
2017/18 - Rencontre avec Valérie Dréville Face à Médée - Journal de répétition
SAMEDI 7 AVRIL 2018 À 14H La rencontre entre Valérie Dréville et Anatoli Vassiliev a été inoubliable. À tel point que la...
55' passionnantes
Les grands mythes - Médée, l'amour assassin - Regarder le documentaire complet | ARTE
François Busnel égrène les destins passionnants des grandes figures de la mythologie grecque. À la recherche de la toison d'or, Jason demande de l'aide au cruel roi de Colchide et à sa fille M...
https://www.arte.tv/fr/videos/054801-016-A/les-grands-mythes/
on ne sait rien de comment a fini Médée / si un jour, je me penche sur ça, c'est de là que je partirai, l'énigme d'une fin inconnue
Balades ardéchoises
Women 68 avec Luisa Gaillard Sanchez, Françoise Sourd, Line Wiblé / paru en 2017 dans MAMAE Meurtre Artistique Munitions Action Explosion (al dante)
Balades ardéchoises
Du samedi 25 novembre au mercredi 29 novembre
samedi 25 novembre, 19 H 30, à l'Atelier à Privas, 50 places
Women 68, même pas mort
" Ce sont des crazy women, des suffragettes émancipées, des « triplettes de Belleville » façon 68, elles chantent Frank Zappa et Janis Joplin. Toujours engagées, enragées, elles n’ont peur de rien et surtout pas des petits mâles dominants.
Elles racontent et chantent le mois de mai 68 à Clermont-Ferrand, avec la nécessité aujourd’hui de continuer à marcher, à avancer, à partager le souffle incoercible de la liberté ! «
3 comédiennes, 75, 67 et 65,
c'est drôle, profond,
une traversée dans 50 ans de féminisme, de condition des femmes, d’émancipation, de libération.
Il y a des moments où je me suis bidonné comme on dit,
par exemple, la séquence sur les pratiques tantriques
ou celle sur l'orgasme clitoridien à la Nina Hagen
Après spectacle, partage du repas, échanges avec Françoise Sourd et Luisa Gaillard Sanchez qui me parle de sa mère, elle a fait 15 ans de prison franquiste et en a laissé un témoignage
peut-être en serai-je l'éditeur ?
l'écriture de women 68 remonte à 2008, commande de Bruno Boussagol, Brut de Béton : les mémés rouges sont des hommes
en 2018, Nadège Prugnard met en scène women 68 à Montluçon avec Monique Brun, Marie-Do Fréval entre autres mémés rouges
la compagnie janvier et lipes, d'Ardècle, monte cet oratorio, j'ai lu gratterie, en 2023
je me suis dit: je verrais bien Katia, Sophia et Valérie créer cette gratterie, juste pour le plaisir de 50 personnes
depuis, il y a eu metoo et d'autres mouvements contre les féminicides, contre la justice patriarcale protégeant les pères incestueux en condamnant les mères protectrices, pour l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution...
Women 68 - Cie Brut de Béton - Nadège Prugnard
Conception et réalisation : Bruno Boussagol Texte : Nadège Prugnard Interprétation : Bruno Boussagol, Jean-Louis Debard, Pierre-Marius Court Look : Marie Caup Vidéo Clermont 1ere
version 2008
Women 68 Nadège Prugnard France 3 Auvergne
Reportage de France 3 Auvergne de Valérie Riffard et Baptiste Galmiche à propos de "Women 68 même pas mort" de Nadège Prugnard présenté au Théâtre des Ilets-CDN de Montluçon. Crédit photo...
version 2018
L'art affirme ce que l'homme a de meilleur : l'Espérance, la Foi, l'Amour, la Beauté, la Prière... Ce dont il rêve, ce en quoi il espère... L'artiste exprime l'instinct spirituel de l'humanité.
Andrei Tarkovski
avant le spectacle, montée et descente vers Balazuc, un des plus beaux villages de France, petite balade au bord de l'Ardèche, plantade, on change de vallée au retour, faut faire demi-tour
Bienvenue sur la Terre
Roger Lombardot (extrait)
Eh, oui, nous devons déjà partir. Nous avons rendez-vous à Marseille, au théâtre Toursky… Toursky, c’est le nom d’un poète : Alexandre Toursky, un russo-provençal né à Cannes en 1917, mort à Marseille en 1970. « De tous les poètes, vous êtes celui dont je voudrais avoir tout l’œuvre dans le cœur. » lui avait dit un jour Joë Bousquet, un autre poète originaire du midi de la France… Comme Léo Ferré, qui avait chanté pour la première fois au théâtre Toursky en 1971, à l’invitation de son directeur, Richard Martin. Un sacré bonhomme, celui-là, comédien et metteur en scène, qui avait eu le culot d’implanter un théâtre dans l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe. Un lieu de culture et de fraternité qui existe toujours plus de cinquante ans après sa fondation. Chapeau bas, Richard, pour ton courage et ta persévérance ! L’amitié et le respect que Léo te portait étaient grandement mérités, toi qui as mis en scène avec tant de respect, de talent, de sincérité… les diverses facettes et nuances de son œuvre. Claude Frigara m’a confié que Léo avait écrit dans ton livre d’or cette très belle épigraphe à propos de ta ville : « Ô Marseille, ô Marseille, je te dirai un jour ce que tu as semé en moi : l’ardeur, le courage et l’accent de la Méditerranée, cette mer monstrueuse d’affection et de tendresse. »
C’est Gari Grèu, un membre du groupe Massilia Sound System qui m’avait reparlé de Richard et de ce fameux quartier de La Belle de mai, peuplé d’étrangers venus de partout à la suite des Italiens. Un quartier ouvrier comme il n’en existe plus guère… les ouvriers étant devenus de nos jours invisibles… Manuel nous entraîne vers le centre. Il connaît un peu Marseille… Noailles… et ses façades coloriées. On croirait marcher dans les pages d’un album de bandes dessinées. J’aime beaucoup.
Ça doit plaire aussi à Saïd, grand amateur de BD… et ami très cher, Marseillais à mi-temps, originaire de Largentière, où il exerce son deuxième mi-temps. Il a habité rue du Panier, dans le quartier du même nom, dit de Marseille que c’est la plus belle ville du monde parce que le monde entier y est représenté. Quand il y vient par le train, il s’attarde longuement sur l’esplanade de la gare Saint-Charles pour la regarder, la remettre dans son cœur, avant de s’y fondre… Gari venait de s’installer à Largentière, en Ardèche, et, tout naturellement, on avait décidé de travailler ensemble sur ce spectacle. Je lui avais demandé s’il accepterait d’ouvrir le bal avec cette chanson qui dit si bien Marseille et la Méditerranée et les senteurs et les couleurs et les accents du monde entier… On était en train de répéter la scène quand on avait appris le décès de Richard Martin, survenu le 16 octobre dernier. Ça nous avait plombés. Et puis, convaincus qu’il aurait aimé que le spectacle continue, on avait décidé de lui dédier ce morceau. Richard, ça te va !
Au marché du soleil/Gari Grèu
https://youtu.be/tMGfZ0Treak?si=pGHx_dPIIYvN3I5_
Il y a de l’or en barre, du bronze et de l’argent, L’écho d’une guitare, des fontaines d’Orient, On y va promener, sous la vieille sono, Elle joue parfois Bob Marley, il fait toujours beau. Tu verrais la joncaille, les perles et les diamants, Des sourires en pagaille, un peu tous les accents. Ça sent le poulet frit sous la vieille sono, Elle joue parfois du Chaabi, il fait toujours beau. Viens avec moi au Marché du Soleil, Près de la mosquée de Marseille Dans ses ruelles, on se dépêche pour acheter Viens avec moi au Marché du Soleil On y déniche des merveilles, Mais les plus belles, pour les avoir faut se dépêcher On vient de tous côtés de la Méditerranée Tout le monde est occupé, tout le monde est employé Tout le monde est affairé, ceux qui viennent biznesser Et qui vont retraverser, recomptent les paquets Les bateaux remplis de toutes ces denrées Bientôt les cales seront pleines à craquer Quand la côte phocéenne se sera éloignée Les boutiques du marché seront déjà fermées. Du vrai cagnard d’Afrique, il y en a à foison De l’arc-en-ciel magique, du rouge du Japon Viens prendre le kawa sous la vieille sono, Elle joue parfois Massilia, il fait toujours beau. On y vient pour voyager, on y vient pour palabrer On y vient pour se rencontrer, pour occuper sa journée On y vient pour respirer, on y vient pour échanger On y vient sans se presser, on prend le temps pour savourer Aujourd’hui les Marseillais de toutes communautés, Ont besoin d’espaces pour se rencontrer. Si on voulait vraiment embellir notre cité Il faudrait un Marché du Soleil dans chaque quartier. Ò vòli veire, Veire lusir l’estèla, Ausir lo vent Calinhar ambé la vèla. Ò vòli córrer, m’encargar de meravilhas, M’entornar fièr sus lo camin de Marselha. Ò vòli anar Cavaucant sus leis èrsas. Sentir lo vent Quand lo monde s’enversa. O vòli córrer, tenir la mar per familha, M’entornar fièr vèrs lei filhas de Marselha.
UN JOUEUR (texte datant de 2003, il y a 20 ans)
Il a 56 ans. Pour lui, la vie, sa vie doit être créatrice. L’art lui est essentiel. Celui des autres. Génies de la musique, de la peinture, de l’architecture. Celui qu’il cultive : l’art du théâtre, de la mise en scène.
Il a réussi à faire jouer au sommet du Mont Blanc par orchestre et chœur et pianiste à son piano, la IXe symphonie de Beethoven, pour les montagnes et sans mélomanes.
En pleine guerre de Bosnie, il a organisé des convois humanitaires formés de musiciens qui offraient dans des caves des soirées musicales à des Bosniaques réunis par le bouche à oreille au nez des miliciens Serbes.
Il a organisé un spectacle gratuit Le Voyage de six heures pour une spectatrice, parcours artistique de 60 km conduisant la spectatrice d’une grange à ciel ouvert avec un pianiste jouant Schubert à une chapelle avec une soprano, d’un café plein d’ivrognes-poètes à un château où mille roses l’attendaient sur la pelouse. Ce spectacle, cher, n’a eu qu’une représentation.
Il peut donner rendez-vous à sa femme à onze heures du soir à Vallon Pont d’Arc. À cette heure il n’y a plus personne. Et sous l’arche naturelle, il a préparé un souper aux chandelles et au champagne pour eux deux.
Il peut mobiliser des amis artistes, en leur faisant croire que c’est l’anniversaire de sa femme et celle-ci, dans un parcours inattendu, se voit offrir un joyeux anniversaire qui la fait rire aux étoiles ainsi que les amis, dupes indulgentes d’un joueur amoureux.
Il a obtenu de visiter la grotte Chauvet en compagnie de son découvreur.
Voici donc un artiste descendu dans cette grotte découverte en 1994 et où se trouvent les plus anciennes peintures pariétales connues à ce jour : 36 000 ans. Il a fait de son rêve, une réalité et une œuvre : un monogue de femme, hommage théâtral à la grotte Chauvet : La Rose. Dont il a fait un spectacle présenté vingt-cinq fois dans le théâtre de 50 places qu’il a construit chez lui, dans l'ancienne cave à vin. C’était plein tous les soirs !
Ce joueur s’appelle Roger Lombardot.
Pour une école du gai savoir, page 246
dernière, le dimanche 26 novembre 2023
dès le jeudi 30 novembre 2023
J’ai attaqué hier les premières répétitions de L’expérience humaine qui sera créée le 17 mars 2024 à la Ferme familiale de Gustave Courbet, à Flagey dans le Doubs, faisant partie du Pôle Courbet qui comprend le musée, l’atelier du peintre et la ferme aménagée en lieu de spectacle.
Partant de L’Origine du monde, m’appuyant sur une cinquantaine de toiles de maîtres, je reviens sur mon parcours de vie et sur les événements du monde qui l’ont jalonné. Mais cette fois je ne serai pas sur scène, c’est mon personnage qui prendra ma place. Ce personnage de femme que tu connais bien qui hante la plupart de mes pièces. Arrive le moment où il faut s’incliner et reconnaître avec José Saramago que le personnage est le maître et l’auteur son apprenti.
Roger Lombardot, mail du 1° décembre 2023, 10 H 50
La mémoire et la mer / Léo Ferré - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
l'album de 70 et Léo Ferré en 70 chantant la mémoire et la mer / partitions de Léo Ferré, exposées à Beaune pour les 100 ans La mémoire et la mer par Léo Ferré La marée, je l'ai dans le ...
https://www.bricabracs.fr/2023/10/la-memoire-et-la-mer/leo-ferre.html
de la mémoire et la mer à bienvenue sur la terre
L'Origine du monde/ Le Jardin d'épices/ Le Jardin des Délices - Blog de Jean-Claude Grosse
allez, je sors du purgatoire cet article du 27 janvier 2009, écrit 7 ans après la création de Père de Strindberg au Gymnase à Marseille le 22 février 2002, il y est question du Jardin des dé...
il y est question du Jardin des délices de Bosch, de l'Origine du monde de Courbet; j'ai rajouté des photos de Orlan (l'origine de la guerre, le baiser de l'artiste) et de Deborah de Robertis (le miroir de l'origine) et une captation de la rencontre entre Marina Abramovic et Ulay au MoMa en 2010; voilà de quoi inspirer les couples séparés
Lombardot, chantre du monde et artiste de l'humain
Ardèche. Théâtre : Roger Lombardot dit l'urgence de révéler "Le Nouveau monde"
Dans sa dernière création intitulée "Le Nouveau monde", l'auteur de théâtre, metteur en scène et interprète Roger Lombardot porte un regard sur cette période inimaginable que nous traverson...
3'39" de Nouveau Monde selon Lombardot après le confinement de la planète suite à la Covid 19, spectacle joué à Alba le Romaine / hasard ? Le Nouveau Monde est aussi le titre d'un spectacle de Gilles Cailleau
Rencontre Un endroit où aller Roger Lombardot
Rencontre en ligne Un endroit où aller du 29/09/2020 avec Roger Lombardot. Rencontre Spéciale Théâtre avec cet auteur metteur en scène à l'occasion de la naissance de sa pièce Le Nouveau Mon...
lecture de Ma rencontre avec Danyèl Waro
et la découverte du maloya, le blues de La Réunion
Musicien incandescent et poète engagé, Danyèl Waro s'est emparé du créole réunionnais, une langue longtemps méprisée, pour la faire chanter, exulter. Son maloya, véritable blues de la Réu...
https://www.arte.tv/fr/videos/116292-001-A/a-la-reunion-le-blues-creole-de-danyel-waro/
documenatire d'invitation au voyage d'Arte
"Ma rencontre avec Danyèl Waro" : une lecture théâtralisée de son œuvre par Roger Lombardot, dessinée en direct par Sébastien Sailly et accompagnée sur...
https://www.facebook.com/LaCiteDesArts/videos/1305246796626157/
“Ma rencontre avec Danyèl Waro” : une lecture théâtralisée de son œuvre par Roger Lombardot, dessinée en direct par Sébastien Sailly et accompagnée sur scène par Danyèl Waro et son maloya… une rencontre de l’histoire et la culture réunionnaises avec trois arts pour un spectacle unique !
"Un an dans la forêt", l'histoire de Blaise Cendrars et Elisabeth Prévost par François Sureau
Une autrice, un auteur, relate une rencontre entre deux personnages, réels ou imaginaires. Quand le hasard produit des rencontres décisive. Aujourd'hui, c'est François Sureau et Blaise Cendrars
magnifique brève rencontre, je vous invite à écouter ces 36'25"
Pierre Louis-Calixte - Molière-matériau(x) - QC ! s02e27
Cette semaine Béline Dolat reçoit notre sociétaire Pierre Louis-Calixte. Ils nous parlent de son Singulis seul-en-scène " Molière-matériau(x) " qui se jouera du 6 au 24 avril au Studio-Théâ...
à écouter avant de voir le seul en scène, le singulis du 14 au 17 décembre à l'Atelier à Privas, 50 places en présence de Pierre Louis-Calixte
dossier de presse de Good bye Julia
GOODBYE JULIA - Festival de Cannes
À la veille de la division du Soudan, Mona, ex-chanteuse nord-soudanaise, cherche à se racheter d'avoir accidentellement causé la mort d'un homme
film remarquable, très actuel par les thématiques abordées, justesse des propos et des interprètes / hélas, on ne verra pas beaucoup ce film / nous étions 3 à la dernière au LUX à Valence
l'exposition de la compagnie Stereoptik au LUX
captation vidéo de l'orgue de barbarie détourné par la compagnie Stereoptik, exposition à la scène nationale des arts visuels LUX à Valence
Armand Gatti
BIBLIOTHÈQUE ARMAND GATTI, LA SEYNE-SUR-MER PAOLO GASPARINI / ARMAND GATTI 26 JANVIER – AVRIL 2024 VERNISSAGE 26 JANVIER 2024
Un poète et un photographe se retrouvent dans ce livre : Armand Gatti et Paolo Gasparini. De leur rencontre à Cuba en 1962 au moment du Débarquement de la Baie des Cochons, naitra plus qu’une complicité, un dialogue. Je me suis demandé comment ce lien avait pu durer jusqu’à la mort de Gatti. Rien n’est simple...
Au matin du 31 août, des affiches signées d'un mystérieux groupement " père duchêne " ont recouvert la vitrine du café-librairie Michèle Firk et ainsi apporté quelques éclaircissements tou...
la parole errante aujourd'hui
Armand Gatti | Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr
Entretien avec Armand Gatti - Collection en-scènes
4 H d'entretien remontant à 1994
Mon théâtre, mes films, qu'est-ce que c'est ?
Dix-sept idéogrammes. Pas plus. Ils voulaient dire : même faibles comme la flamme d'une bougie, il nous faut brûler jusqu'à la dernière goutte. Même (...)
février 1992 Donner la parole aux exclus du langage
El Otro Cristobal Armand Gatti, 1963, Cuba, 1h48, 35mm, noir et blanc, en VOstFR Le dictateur Anastasio tente de renverser le dieu Olofi, chef suprême du ciel. Mais un prisonnier politique ...
sur Cuba, interview d'un universitaire durée 1 H 15 en quête de cinéma avec Syvain Dreyer ou de Gérard Philipe 1° à aller à Cuba à Gatti en passant par Sartre
19 avril 2018, projection-débat de el oltro cristobal / du mardi 17 avril 2018, 20:30 au dimanche 22 avril 2018, 23:00, au vidéodrome 2 et au Gyptis à Marseille / Dans le cadre de la Biennale des écritures du réel / programme hommage imaginé et réalisé par Le Théâtre La Cité, le Videodrome 2, le cinéma Le Gyptis, Philippe Foulquié, Primitivi, le GMEM, Radio Grenouille, ÉRACM, Alphabetville. En collaboration avec Jean-Jacques Hocquard et Stéphane Gatti
Armand Gatti : université européenne de création
Eté 2010, Armand Gatti en Corrèze pour son université européenne de création. Première journée, première rencontre pour une trentaine de jeunes stagiaires
en 2010
dans le maquis de la Berbeyrolle en 2020
Dans un camp de concentration, deux commandants nazis font un pari pervers : enfermer deux prisonniers dans un enclos de fils barbelés en promettant la vie sauve à celui qui tuera l'autre avant l...
https://www.fondationshoah.org/memoire/lenclos-darmand-gatti
1961
A Cannes, le réalisateur et écrivain Armand Gatti parle de son film "El otro Cristobal", tourné à Cuba.
https://www.rts.ch/archives/tv/culture/cinema-et-ses-hommes/8526474-armand-gatti.html
1963
Armand Gatti "Passion du général Franco" | INA
Présentation de la pièce de théâtre d'Arman GATTI, "La passion selon le Général Franco" représentée en 1976 dans l'entrepôt Ney-Calberson à Paris.Dans une interview, le metteur en scène ...
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caa7600484301/armand-gatti-passion-du-general-franco
1976
Irlande : terre promise / Hélène Chatelain, réal. ; Hélène Chatelain, voix ; Armand Gatti, participant -- 1982 -- video
1982
Résumé
Quatre mille pages, quarante-cinq pièces : l’oeuvre d’Armand Gatti, homme de théâtre et écrivain, est hantée par l’expérience des camps et des maquis (d’abord celui de 40-45 bien sûr, mais aussi ceux du Guatemala, de l’Irlande du Nord et des banlieues d’ici). Hantée par le Verbe aussi, arme de résistance et de révolution. Ses mises en scène ? Jamais dans un théâtre classique, toujours dans des lieux dérangeants, habités, urbains (cités, prisons, usines). Ses spectacles ? Jamais payants, toujours avec banquets d’anarchistes. Jamais répétés, encore moins ressassés, toujours créations uniques. Ils s’étirent sur trois jours et se dispersent parfois même partout, parmi les figures de pierres. Armand Gatti n’est pas seul, bien sûr. Jean-Jacques Hocquart, Gilles Durupt, Hélène Chatelain, Stéphane Gatti, l’accompagnent depuis fort longtemps dans sa guérilla urbaine. Depuis quinze ans, de Toulouse à Marseille, de Fleury-Mérogis à Avignon, ils opèrent dans les villes ensemble. C’est ainsi, qu’à partir d’un lieu dont ils font leur base, ils vont chercher et tirent à eux tous les laissés pour compte avec lesquels ils vont fomenter leurs spectacles.
Gatti dans son bureau à Montreuil le 26/1/2004 et le bureau le 24/8/2023; la maison de Gatti à Montreuil deviendra-t-elle en 2024 pour le centenaire maison des Illustres ?
La rébellion zapatiste, prenant ses distances à l ’égard des doctrines de Lénine ou de Che Guevara, ouvre la voie à une autre pensée révolutionnaire. Son but n’est pas de prendre le pouvoir, mais de construire un monde où il y ait place pour de nombreux mondes ; son combat pour la justice sociale et la dignité partagée, qui se déploie dans l’expérience de l’autonomie, s’adresse à tous ceux qui résistent à l’ordre néolibéral.
Étude approfondie des idées et des valeurs du zapatisme, ce livre met aussi en perspective les apports et les stratégies d’un mouvement qui continue d’être une source d’inspiration bien au-delà du Mexique, rencontrant un vif écho auprès d’intellectuels et d’activistes du monde entier. Parution 2 janvier 2019
Prix de la pièce de théâtre Armand Gatti
Organisé par la bibliothèque de théâtre Armand Gatti et l'Inspection académique du Var (Rectorat de Nice), ce prix soutenu par la DRAC et créé en 2003 par la compagnie Orpheon, vise à promo...
2023
Ivan Illich : "L'école enseigne à l'enfant qu'il doit être inévitablement classé par un bureaucrate"
L'école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès qui consistent à produire des élèves dociles, prêts à consommer des programmes préparés par l...
un entretien datant de 1972 le poème final, à 28'50, indien, très ancien, aztèque du néolithique, dit par Illich, magistral, est magnifique
Ivan Illich - Un certain regard
Ivan Illich, mythologie occidentale et critique du "capitalisme des biens non tangibles". Entretien en français avec Jean Marie Domenach dans la série "Un certain regard" - 19/03/1972 ...
poème aztèque dit par Ivan Illich à 49'50"
Vassili Golovanov / Vélimir Klebnikov / Andréï Platonov
Le 4 août 2008 dans le cadre du banquet "Le Monde existe-t-il ?", Jacques Bonnaffé lit Vasiliĭ Golovanov " Eloge des voyages insensés "
à Lagrasse au banquet du livre en 2008
Vassili Golovanov : Le livre de la Caspienne - En attendant Nadeau
Récit d'un voyage en Azerbaïdjan, Le livre de la Caspienne est le dernier livre de Vassili Golovanov (1960-2021).
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/09/09/vassili-golovanov-livre-caspienne/
article du 9 septembre 2023
D.K. qui m'a fait découvrir Khebnikov, lisant Zanguezi au parc du Mugel à La Ciotat Poésie dans l'arbre, une initiative portée par Jacqueline Dussol, cela se passa en août 2011
Le poète russe Velimir Khlebnikov est né en 1885 sur les rives du delta de la Volga, où se croisent le fleuve et la mer Caspienne. Mêlant les mots et les mathématiques dans ses écrits pour te...
https://www.arte.tv/fr/videos/106673-001-A/la-volga-poetique-de-velimir-khlebnikov/
Du 23/11/2021 au 23/11/2023, documentaire remarquable où on voit le mont Bogdo, le delta
In the Deathcar est la chanson du générique d'introduction du film d'Emir Kusturica Arizona Dream. Écrite par Iggy Pop, elle est interprétée d'une voix lugubre par le chanteur punk sur une musique plagiée.
Le générique de fin reprend sous le titre This Is a Film la même musique avec un chœur et des paroles, non chantées, d'Emir Kusturica.
Le poème, écrit par Iggy Pop, évoque, sur le thème du post coïtum animal triste, différentes scènes métaphoriques du film récurrentes dans l'œuvre de Kusturica : l'aboiement du chien fidèle, la vie conçue comme un accident, l'amour à plus d'âge, la vie plus vraie vécue par les personnages de cinéma, la civilisation de la voiture comme un emportement illusoire... Son refrain « Dans la voiture de mort, nous sommes en vie » exprime la philosophie calderonienne, développée dans le film, d'une vie qui n'est faite que d'illusions mais d'un désir qui se perpétue au-delà de la mort.
Les paroles, écrites par Emir Kusturica, reprennent les mots d'Andrei Platonov dans son roman Tchevengour, « Il voudrait montrer à Zakhar Pavlovitch les yeux d'un poisson mort et lui dire, Regarde, là est la sagesse! Le poisson se tient entre la vie et la mort, et c'est pour cela qu'il reste muet et impassible. Je veux dire, que même un veau pense, mais un poisson, non. Il sait déjà tout. ».
Le titre initialement envisagé pour « ce film » était en effet La Valse du turbot
Vers les confins / Rezvani
"Le testament amoureux" de Serge Rezvani : un podcast à écouter en ligne | France Culture
Le bruit du temps se fait entendre - la Révolution Russe, la Seconde Guerre mondiale, mai-68 -, tandis que Serge Rezvani s'emploie à sauver la beauté.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-le-testament-amoureux-de-serge-rezvani
passionnantes lectures
Vers les confins - Serge Rezvani
Critiques, citations, extraits de Vers les confins de Serge Rezvani.
https://www.babelio.com/livres/Rezvani-Vers-les-confins/1334845
sur babelio
Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour le...
https://blogs.mediapart.fr/grossejean-claude/blog/140823/vers-les-confins-rezvani
sur ma page mediapart
Rezvani retour en Avignon, Serge Rezvani en Avignon avec France Culture, le 14 juillet dans les jardins du Musée Calvet
"Serge Rezvani : joyeux retour en Avignon"
Une soirée musicale avec Serge Rezvani, où sera notamment interprétée sa nouvelle composition Pour une Marseillaise amie, qui complète notre hymne national avec les questionnements d'aujourd'hui.
La Traversée des Monts Noirs
supplément au Rêve de d'Alembert
de Serge Rezvani
(Belles Lettres 2012)
voilà un roman d'une densité telle qu'il faut une grande attention et concentration pour ne pas s'égarer, lu dans l’édition de 1992 chez Stock, disponible en 2012 aux Belles Lettres
un roman dialogué ou plutôt monologué par des personnages divers qui parfois se coupent, se contredisent, s'affrontent, se comprennent, partagent mais l'essentiel est ce qu'ils assènent à coups d'arguments affutés sur des sujets divers qui leur tiennent à coeur ou sur leurs sentiments, leurs relations ; rien de superficiel dans ces échanges et ces confidences ; on admet sans méfiance particulière malgré les mises en garde sur un tel ou un tel qu’il s’agit d’une mise à nu sincère des différents protagonistes d’une histoire d’amours sur fond d’une histoire de dominations et de migrations ; on est amené à les croire même si les versions sont multiples, les subjectivités étant en jeu
ces monologues-dialogues ont pour témoin un Français qui ne dit pas un mot de tout le roman mais nous décrit en didascalies les péripéties, déplacements, arrêts, les lieux, les moments ; lui se déplace assez peu, le train, le planétarium ; les confidents ne cessent d'être en différents points du globe (en monologues) mais principalement Pologne, Russie, Israël ; ces confidents l'ont adopté pour la raison qu'ils croient qu'il ne comprend pas le russe ; ils parlent devant lui, le prenant à témoin (donc nous, lecteurs), lui parlant parfois en français, parfois en anglais, ne lui demandant jamais son avis ; cette avalanche de discours en 3 langues est paradoxalement écrite dans une seule langue, la française ce qui rend d'autant plus savoureux les remarques de nature linguistique sur le russe mais aussi le français : noirs = rions ou autre palyndrome : roc cornu pour parler des Monts Noirs
les personnages sont essentiellement des scientifiques, la majorité d'origine juive ; il y a une femme, la dernière juive polonaise, fauvette, hantée par le cimetière de ses ancêtres de la « juiverie » impossible à retrouver sauf peut-être sous un roncier qu’elle fait brûler pour ramener les cendres en Israël, l'homme des fauvettes dit le professeur, Sterne, le dernier descendant polonais des comtes pendeurs qui ont parqué si longtemps en bas de leur château la « juiverie », un jeune mathématicien, Math, un vieil entomologiste, un neuro-ornithologue et un arpenteur sans arpents, sans doute palestinien ; n'apparaît jamais mais est évoqué, un enquêteur des lointains districts qui enquête sur des crimes très archaïques
ces scientifiques sont des virtuoses de la logique et quand on dit d'une logique qu'elle est diabolique, on en a l'illustration à longueur de pages avec une insistance à donner le tournis car chacun insiste, reprend, ressasse ; sont-ils pris au piège de la raison, du raisonnement ? sont-ils pris au piège de l'expérimentation aussi ? Car fauvette, le professeur, l'entomologiste, Math, Sterne, le neurologue dit le docteur sont des expérimentateurs et observateurs d'espèces de toutes sortes, oiseaux, insectes, mais aussi de leurs comportements pris dans l’engrenage de l’histoire perpétuelle de la domination (comment se comporte un dominant ? comment se comporte une dominée ? qu’en est-il du dominé quand il se transforme en dominant ?)
je suis incapable de dire si ce qui est raconté sur le plan scientifique (et qui est sidérant souvent) repose sur la réalité ou si l'auteur nous mène en bateau ; en tout cas, pour moi, cet univers de scientifiques est un univers de malades, ils ont la maladie des symposiums où tout est vide avec sérieux, ils ont la maladie de savoir et cela les rend extrêmement manipulateurs, tortionnaires justifiés aussi ; les scientifiques ne sortent pas grandis de ce roman (à part l’étonnement qu’on peut avoir devant leurs découvertes) d'autant que les échappées métaphysiques déduites de ces expérimentations se ramènent à peu de choses ; tout est dans l'inné, mécaniquement reproduit d'où l'immobilité sous l'apparence du mouvement, ça revient toujours, ça revient toujours au même, palingénésie
ce roman, sans doute bien documenté scientifiquement, date de 1992 ; 20 ans, cela suffit à le rendre en partie obsolète de ce point de vue ; les découvertes des dernières années en cosmologie mettent à mal la stabilité et même le chaos n'est plus le meilleur moyen de rendre compte de ce qui se passe et qui est dans ce que l'on pourrait appeler la créativité de la Nature pour un métaphysicien et les étonnants pouvoirs du vide quantique pour un cosmologiste ; les univers naissent du vide quantique, se déploient, vieillissent, meurent, redeviennent vide quantique pendant qu'ailleurs de nouveaux univers surgissent ; les considérations sur la matière noire ne sont plus aussi pertinents ; avec la métaphysique naturaliste de Marcel Conche, on aurait un roman moins noir ; la nature des Monts Noirs est chaotique, effrayante, elle est métaphorisée comme les autres lieux, la Pologne du dégel, de la boue, le désert israélien ; cette nature hostile, à traverser, où séjourner, est propice aux désirs d’envol, de départ des oiseaux migrateurs comme des éternels migrants, sans arpents, propice aussi aux nostalgies de retour des mêmes oiseaux, des mêmes migrants ; les scientifiques, fauvette en tête, agissent sur l’inné des oiseaux avec leur planétarium au ciel mobile faisant croire aux fauvettes qu’elles ont voyagé jusqu’en Israël et voici qu’une fauvette pond dans les Monts Noirs croyant être en Israël ; la duperie a fonctionné, la simulation du voyage immobile puisque seul le dôme a tourné ; que peut-on prouver ainsi ? que veut-on prouver ainsi ? à moins qu’il ne s’agisse d’humour avec de gros moyens financiers tout de même (noirs = rions); à moins qu'il ne s'agisse d'appliquer ces déductions d'observations aux hommes aussi ?
là où ce roman apporte beaucoup c'est sur la relation dominant-dominé, sur la dangerosité ou non de la symétrie (rendre à l'autre ce qu'il nous donne, lui reprendre ce qu'il s'est indûment approprié) ; les pages sur le crime de Sterne, écrasant un enfant palestinien de l’intifada avec ses pierres et son cocktail molotov, crime transformé en accident par Israël, crime insupportable pour fauvette qui était dans la voiture au moment des faits … montrent la complexité de la situation en Palestine avec les jeunes en guerre (sous chaque pierre, un couteau), en Israël avec les anciens comme l’entomologiste, venus de nulle part, les sans arpents de toujours et les jeunes comme Math, nés là, faisant des palestiniens les nouveaux sans arpents
évidemment, fauvette, la dernière juive de Pologne, travaillant dans les Monts Noirs, traquée avec son consentement par le dernier comte pendeur est le nœud du roman ; quatre hommes comme pour les fauvettes, quatre mâles pour une femelle, quatre hommes donc tournent autour d'elle qui va de l'un à l'autre sauf le professeur, pour finalement préférer le frère déclaré de l'enfant tué ; le roman se termine sans doute sur la mort de Sterne, tué par l'arpenteur, qui avait annoncé à Sterne que ça finirait par son assassinat, symétrie !
tout ce qui concerne ce crime de l’enfant et d’autres crimes similaires (celui d’un enfant juif poignardé par un enfant palestinien lequel est immédiatement lynché par les israéliens), avec références à l’actualité (propos d’un premier ministre nommant « animaux bipèdes » les enragés palestiniens, propos d’un Nobel de la paix israélien, propos de Leibowitz), révèle l’implication de Rezvani qui à travers les points de vue de ses personnages et leurs attitudes (fauvette va jusqu’au village de l’enfant écrasé au prix de sa vie) semble ne pas croire à une solution de paix possible. 20 ans après, ce qu'écrit Rezvani n'est pas obsolète. On en est au même point, pire peut-être, effets ravageurs de la symétrie ! Ce pessimisme (cette lucidité) me semble en lien avec la métaphysique sous-jacente aux développements scientifiques comme à la fin, celui consacré aux affinités répulsives, qu’on retrouve dans Isola Piccola :
« Mais savez-vous que c'est par une infinie répulsion que se tient en place l'univers ? En mathématique comme en chimie ou en physique l'élément d'affinité répulsive sert en quelque sorte de liant. Les affinités répulsives fondent la chimie, la biochimie, la physique nucléaire... et aussi le sexe ! L'univers ne tient ensemble que par le jeu des affinités répulsives. Nous-mêmes ne sommes que des charges électriques dont les phases ne cessent de s'inverser. Cette électricité déphasée, ces pertes et ces retours de tension font de l'univers une curiosité. Sans la folie des flux électriques répulsifs, l'univers ne serait pas cette curiosité qui maintient nos propres flux électriques en éveil. Nous crèverions d'ennui si nous n'étions non seulement plongés dans le chaos mais nous-mêmes chaos. Aucun de nous n'éprouve envers l'Autre ce qu'on nomme naïvement du sentiment... ou si vous préférez une affinité stable. » Isola Piccola
Évidemment, cette dernière affirmation est contredite par les 50 ans d'amour de Rezvani pour Lula et réciproquement et par l'Ultime amour
Jean-Claude Grosse, le 16 avril 2012
Fin d'après-midi et soirée du 8 août, je décide de me plonger dans Vers les confins de Serge Rezvani, dont j'ai lu La traversée des Monts noirs. Énorme et agréable surprise.
Ce roman foisonnant correspond à ce sur quoi je travaille en rendant compte de mes lectures de revues. Humour ravageur, dommage que je sois seul, je ne peux partager mes rires. Roman dont j'ai déjà lu un tiers. les livres I et II sur 4 livres. Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour les Confins, désert sans fin où vivent les Esséniens, les descendants de la Bible d'avant sa défiguration par le Nouveau Testament.
Si avec la revue Front populaire, ça déboulonne, avec ce roman, on atteint l'apothéose des déboulonnages, où Spartacus précède de 70 ans, le Christ, où la doctoresse et la mathématicienne sont les seules femmes du voyage d'élucidation des crimes commis dans les Confins, les autres personnages s'appelant l'ami français, l'enquêteur du district, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, où la philosophe du deuxième sexe n'est pas nommée mais déconstruite... Bref, un régal.
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deux extraits par la doctoresse, Déborah
« – Oui, je veux dire que la Vie est sans pensée, elle ! Sans programme, elle ! Que la Vie va s’épanouir là où se trouvent dans la Nature des interstices qui lui sont favorables. Elle s’improvise Vie ! Sans savoir qu’elle est Vie ! Voyez l’Australie. À peine s’était-elle détachée des autres continents qu’en quelques millions d’années elle invente les marsupiaux. N’est-ce pas sublime d’imaginer, avec notre étrange cerveau spécifiquement humain, que l’Univers se peuple à l’infini d’une Vie aveugle, sans conscience et à la fois de la même violence inventive que le Feu, lui aussi aveugle et sans conscience, des Mondes en fusion ? Que la Vie et le Feu cohabitent à l’infini dans l’Univers comme cohabitent Vie et Mort ? N’a-t-on pas découvert dans les abysses des mers les plus profondes – là où les feux telluriques jaillis du magma terrestre luttent avec l’eau – non seulement des particules de vie mais d’étranges amalgames de cellules formant des corps composés, munis d’étranges griffes et de crochets, capables de supporter des chaleurs proches de l’ébullition ?
Quand nous eûmes roulé un moment en silence, elle avait ajouté :
– La Vie ne connaît aucun obstacle. Et même quand je mets en garde ces bergers dont nous parlions tout à l’heure, à propos de la radioactivité des métaux qu’ils arrachent aux carcasses des grandes épaves ensablées, je sais qu’à l’échelle des générations, l’espèce humaine, le jour où elle sera atomisée, comme ces espèces animales ou végétales qui survivent et prolifèrent en dépit de tout autour des centrales nucléaires dévastées, oui l’espèce humaine même si elle est défigurée, même si elle est méconnaissable, je dis bien l’espèce humaine revenue s’il le faut à son animalité la plus primitive qui n’est que Vie sans figure humaine, s’arrangera pour survivre coûte que coûte en se réinventant autre par tâtonnements successifs. » (pages 102-103)
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évidemment, je constate la coïncidence d'inspiration avec un poème écrit en juillet et que j'ai mis en voix (5'45"), non partagé
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Metamorphosis
Cosmogonie orgasmique
Somnolent dans le fauteuil Louis-Philippe,
une image te vient :
La Terre et ses milliers de bouches éruptives,
ses milliers de vulves-geysers,
la Terre ronde est ronde
de toutes les grossesses animales et humaines,
de toutes les germinations florales et végétales,
de toutes les minéralisations calcaires et granitiques.
La Terre est la porteuse, l’accoucheuse
de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps.
Le corps, les corps, encore et encore.
Incarnations en chairs et en os,
en racines et cimes,
en strates et sédiments.
Et tu te vis, foetus en position foetale, dans le ventre-terre.
Du ventre-mer, du ventre-mère
tu es passé au ventre-terre, au ventre-univers
........................
Tu as inspiré l’air du Large.
Tu es monté dans la pirogue du Fleuve.
Tu as été fécondé par les abeilles de l’Amour.
Tu accueilles, tu recueilles, tu donnes, tu offres.
Tu ne tries pas, tu ne juges pas, tu n’opposes pas.
Ce qui advient devait arriver,
ce qui adviendra arrive déjà,
ce qui est advenu arrive toujours
parce que le passé ne s’efface pas.
Tout est mémorisé, devient mémoire vivante.
Tu t’es laissé glisser dans l’Océan que tu es.
Tu n’es pas une vie minuscule gouvernée par un zizi ridicule.
Tu es une vie Majuscule reliée au Tout.
Tout copule et consent avec joie à copuler.
Poussières et semences d’étoiles,
germes et spermes de l’orgie de l’évolution,
de l’ontogenèse, de la phylogenèse,
à la vie à la mort.
La fabrique des corps. Et au coeur du corps, le coeur.
Tu es humble de ton humus,
humain de ton humanité,
universel de ton universalité,
divin de ta divinité.
En ouvrant tes bronches,
en activant ouïes, branchies,
tu retrouves tes éléments, l’air, l’eau.
Tu entres dans l’innocence.
Tu es miracle et mystère de ta naissance.
Tu seras mystère et miracle de ta mort.
Tu fais choix de l’ignorance.
Tu ne refuses pas les connaissances
mais surtout tu sais qu’on ne sait rien.
Rien du début, rien de la fin, rien du sens s’il y en a un.
Tu acceptes d’être dans l’incertitude,
tu ne cherches pas de certitudes.
Tu ne crois plus qu’il y a la Vérité à chercher.
Tu essaies d’être dans la Vie, dans l’Amour, dans la Mort.
Tu montes et descends l’échelle,
Du Tartare à l’Olympe,
du Ciel à l’Enfer
et tu bivouaques sur la Terre.
Du Tartare, tel Orphée, tu ramènes poèmes et mélodies.
Épitaphier de tous les morts aimés.
Dans l’Enfer, pas de damnés condamnés à jamais.
Du Ciel, tu ne fais pas le séjour de Dieu ni le paradis des ressuscités.
Dieu ayant créé se cache, tsimtsoum.
Le ciel est espace de légèreté pour la gente ailée.
Dieu est dans le silence d’un souffle subtil.
Dans l’Olympe, aucune guerre des dieux.
Ils ont eu le temps d’apprendre et de pratiquer l’anarchie.
La Terre est danses et cycles.
La grande roue du Grand Manège tourne
bien huilée
sans grincements de dents.
Dieu et les dieux sont présences ineffables.
Tu n’es plus un hamster.
Tu es à Parfaire. Tu es un Parfait. Tu es Parfait.
Circonstances de lecture
Après avoir écrit sur deux N° de Front populaire dont un article approfondi sur 3 philosophes face à la bombe : Camus, Jaspers et Anders.
(Possibilité d’usage d’armes nucléaires dans la proxy war russo-ukrainienne-otanienne)
Plutôt perturbé, à la fois joyeusement et douloureusement par les « accusations et preuves » de mensonges, manipulations des idéologies humanistes, universalistes comme des religions d’amour, j’ai sorti, sans doute pas par hasard, le roman de Rezvani, Vers les Confins, faisant suite, 12 ans après, à La Traversée des Mont Noirs, en supplément au Rêve de d’Alembert.
Je l’ai lu en 3 jours. 4 livres de courts chapitres, IX pour le I (pages 11 à 87), X pour le II (pages 89 à 174), X pour le III (pages 176 à 264), XV pour le IV (pages 266 à 387)
Impressions subjectives, sans tri ni analyse.
Jubilatoire, drôle, parodique, décapant, désespérant, répétitif, symétrique, réversible, asymétrique, lard cochon, hypnotique, profond, léger, paradoxal, contradictoire, iconoclaste, manipulateur, séducteur, raisonneur, rationaliste, matérialiste, scientiste, démolisseur, dynamiteur, palindromique, poétique, lyrique, fantaisiste, magique, encyclopédique, musical = bruit infernal (du train puis de la chenillette), bavard, suspendu, pictural, amoureux, amoureusement féminin, des seins féminins, horriblement masculin érecteur, éjaculateur, émasculateur, cornaqué par le petit cornac, profondément juif, profondément humoristique yiddish
chaque mot mériterait une illustration mais je laisse chaque lecteur faire son travail de lecteur
Voilà des contes tirés des mille et une dunes d’un désert sans fin, illimité
Comme dit la 4° de couverture : « depuis l’aube de l’intelligence humaine, ne faisons-nous pas que délirer…poétiquement, dites-vous, pourquoi pas ? », reprise d’une remarque de la mathématicienne Adema, page 168
Évidemment, l’écrivain de langue française, d’origine russe et perse, de nulle part, muet dans La Traversée, est amené à se dévoiler comme écrivain, donc à parler d’écriture donc de lecture; puisque est énoncé le lieu commun bien éculé (pratiqué par qui ?) du lecteur faisant la moitié du chemin.
Lecteur, je vais tenter de faire la moitié du chemin emprunté par l’auteur se parodiant dans le personnage de l’écrivain de langue française.
Les lieux :
- les Monts Noirs, gelés, glacés, un tunnel sous les Monts qu’il faut deux nuits, un jour pour les traverser avec arrêt dans une gare de triage, de réapprovisionnement, de contrôles… Chemins de fer = trains de la mort de masse, des déportations de masse. Monts Noirs = métaphore = réalité des territoires immenses sous la coupe de tyrans et dictateurs, se prétendant porteurs d’un monde nouveau, d’un homme nouveau.
- Les Confins, du sable encore du sable, des dunes encore des dunes ; et des surprises, des carcasses d’engins indescriptibles, innommables, innommés car rien ne doit être nommé de ce qui est vu. Un cratère géant dû à la chute d’un météorite. Des Esséniens de la lointaine époque de la langue araméenne, des Sages, tous fous merveilleux, le Sage des poules, le Sage des tombes et peut-être le Sage des sages qui a la Réponse. La Déesse des sables, descendante de Lilith, préférée à Ève. S’il est trop curieux, s’il veut aller plus loin que la Montagne Rouge, l’écrivain de langue française est prévenu, il n’en reviendra pas.
Les personnages :
- ceux de la mission sous la responsabilité de l’enquêteur du district, la doctoresse Déborah, la mathématicienne Adema, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, l’écrivain de langue française
- les personnages rencontrés : l’Arpenteur sans arpents, le Sage des poules, Sarah, le Sage des tombes, le Christ errant éternellement ressuscité, la Déesse des sables
- Les personnages évoqués : l’anthropologue, Math, Sterne, l’ornithologue des Fauvettes
Les styles :
- Très peu de descriptions, alors même que l’écrivain de langue française y est invité mais attention, seulement pour lui et eux, pas à diffuser, d’ailleurs, pas de prises de notes ou si, destruction des notes
- Très peu de narrations, sauf confidences de l’écrivain de langue française évoquant la maladie de son aimée de 50 ans ou certains de ses écrits antérieurs dont les paroles d’une neuve marseillaise
- Essentiellement des discussions entre les personnages avec insistance sur la nomination de l’émetteur de chaque réplique, et sa façon de dire, ironique, agacée, énervée, colérique, railleuse, câline, ce qui produit beaucoup de comique
Le sujet :
c’est quoi cette espèce tueuse douée d’intelligence et qui en est arrivée à rendre invivable son milieu de vie et à être au bord de la disparition collective ? Comment comprendre cette propension, cette pulsion archaïque à tuer, d’abord les siens, pères et frères assassinés, enfants égorgés, femmes lapidées, ensuite les autres, mis en esclavage et exterminés
est interrogée, questionnée la Bible; sont cités des épisodes et des recommandations à se demander comment ne pas se rendre compte de la monstruosité de ce qui est raconté et comment ne pas se détourner définitivement de ce genre de récit; comment expliquer la fascination exercée par ce Livre et par son symétrique, le Coran, tous deux engendrant des fous de Dieu, Yaveh, Allah depuis des millénaires
Comment est-on passé de la Bible, de son Dieu irascible, en colère au Nouveau Testament, au Fils du Père, mourant pour tous sur la croix, par amour de l’homme. Comment est-on passé de la colère divine à l’amour divin, sans pour autant renoncer aux meurtres de masse, aux inquisitions, aux bûchers pour sorcières, aux tortures les plus abominables, aux évangélisations forcées, aux missions colonisatrices … et comment s’est opéré le glissement vers les messianismes terrestres, eux-mêmes porteurs d’exterminations de masse
Ce livre n’épargne rien, aborde tous les aspects liés à trois questions : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Qui sommes-nous ?
D’où venons-nous ?
de la première femme, d’un utérus originel, d’entre les cuisses de la Mère, et donc d’incestes à répétition ?
de l’homme insufflé par le souffle divin, la femme étant tirée de la cuisse de l’homme ?
Genèse utérine = ire es tu - égal en grand écart
(Ève rêve)
Où allons-nous ?
Fin du monde, fin de l’humanité sont des métaphores; le temps de l’extinction sera peut-être le temps de la métamorphose (rire de Kafka se lisant), le temps de l’adaptation aux pires conditions de survie, comme les monstres animaux engendrés par la vie sous terre dans les confins; nous nous acheminons vers une métamorphose de monstres humains en monstres insectes
(rions noirs)
Qui sommes-nous ?
Des monstres originels, des monstres de tout temps, d’avant, de maintenant, d’après, d’ici, d’ailleurs, de nulle part, des monstres éternels
En conclusion :
Rezvani en écrivant ce livre poursuivait-il un but ? En revendiquant d’être artiste de lui-même, d’être créatif, en faisant travailler ses deux hémisphères, celui du langage, celui des images, ayant été témoin de la dégénérescence du cerveau de l’aimée (l’âme neuronale de Lula), Rezvani me semble-t-il, ne poursuit d’autre but que celui de se faire plaisir, avec désinvolture, sans attachement à l’oeuvre, « son » oeuvre, tant que son cerveau peut délirer poétiquement.
En regardant sur internet, j’ai très peu vu de notes de lecture sur ces deux livres (un 3° me semble annoncé).
C’est le signe me semble-t-il d’une liberté radicale, peu soucieuse de l’écho rencontré, de faire oeuvre dans le cocon menacé par le Feu de La Béate dans les Maures.
Comme j’ai trouvée cette liberté radicale, chez Emmanuelle Arsan qui n’a jamais accordé d’interviews, est restée d’une discrétion absolue, vivant à Chantelouve, menacée par le Feu dans la forêt dracénoise.
Je pense donc que ces deux livres écrits par Rezvani pour se faire plaisir en se grattant là où ça lui fait très mal (la tête) et où ça peut aussi nous faire très mal (le cul) ne sont lisibles que par les quelques-uns qui en auront le désir.
(l’arpenteur sans arpents n’est-il pas un chrétien palestinien, le symétrique des arpenteurs sans arpents que furent les juifs pendant des millénaires et se revendiquant aujourd’hui d’Israël colonisant à tout va des territoires palestiniens)
Après Onfray (va-t-il aussi profond et aussi drôlement?), on va avec Rezvani au coeur du magma pulsionnel, de l’énigme. Il n’y a pas de Réponse à la Question, il n’y a pas de Sage des Sages au-delà de la Montagne Rouge.
L’enquêteur du district chargé d’élucider les innombrables crimes commis dans les Confins, a compris qu’il n’y a rien à élucider. Ces crimes sont des crimes « naturels », perpétrés depuis la nuit des Temps.
Le crime précède la loi l’interdisant.
Le tribunal Russell ou le Tribunal pénal international doivent condamner avant l’exécution des crimes.
Pour raconter tout cela à nos amis-enne-amis extra-terrestres, une seule hellade suffira, soit un milliard de signes binaires.
Faut-il raconter ou faire silence ? Faut-il se souvenir ou oublier ? Faut-il parler, user des mots ou se penser en connexion avec le Tout ? Faut-il honorer le veau d’or ou pratiquer le don ?
J’inviterai certains amis à en être lecteurs.
Et pourquoi pas, organiser quelques lectures à voix haute de certains des très courts chapitres des 4 livres de ce Livre.
Longue vie encore à Rezvani, 95 ans en 2023, cent ans moins cinq comme il se présente, artiste pluri-indisciplinaire,
qu'il s'amuse, continue à s'amuser, qu'il en amuse quelques-uns d'entre nous.
Serge Rezvani - Interview (18/02/2014, Danse des mots, Yvan Amar, RFI)
Emission Danse des mots, sur RFI, par Yvan Amar Diffusion le mardi 18 février 2014 Vers les confins Depuis des " annes-lumière ", Rezvani délire poétiquement dans des romans qui coulent et nous...
ROMANS ET RECITS | Serge Rezvani
Paris, C. Bourgois, 1970 (réimpr. 1972 (collection " 10-18 "), 2000 (Éd. de la Mauvaise graine)), 137 p. (ISBN 2-9514990-4-3, [%5B ...
Compositeur de certains des plus grands refrains de la chanson française, il a imaginé une version pacifiée de "La Marseillaise". Rencontrez Serge...
https://www.facebook.com/franceculture/videos/1481287186041160/
3 philosophes face à la bombe
Carte des 2053 explosions nucléaires 1945 - 1998
L'artiste japonais Isao Hashimoto a créé une time lapse indéniablement effrayante des 2053 explosions nucléaires qui ont eu lieu entre 1945 et 1998, commençant par le test "de Trinité" du Pro...
Comparatif de la Puissance des Bombes Nucléaires (de Little Boy à la Tsar Bomba)
Bonjour à tous et bienvenue dans cette 2ème des 7 vidéos refaites sur la chaine ! Aujourd'hui nous allons voir ensemble un petit comparatif (en animation) de l'évolution de la puissance des arm...
Les Japonais commémorent le bombardement d'Hiroshima sans nommer les USA
En commémorant l'anniversaire du bombardement nucléaire d'Hiroshima par les États-Unis en 1945, les politiques japonais ont passé sous silence son auteur, mais n'ont pas manqué de mentionner l...
ce 6 août 2023 au Japon
Du N° 13, de la revue Front Populaire, Guerre à la guerre, tu retiens pour t’interroger, l’article Trois philosophes face à la bombe (Albert Camus, Karl Jaspers, Günther Anders) pages 145-151. Tu ignores si le complexe militaro-intellectuel qui vend la guerre sur les plateaux TV, sans la faire, évoque la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire dans la guerre russo-ukrainienne otanienne.
L’article de Combat du 8 mai 1945 dans lequel Camus développe sa position est écrit à chaud, deux jours après Hiroshima qui selon la lettre de Claude Heatherly, pilote ayant participé à l’opération, adressée au révérend N., le 8 août 1960, est une erreur accidentelle (la ville n’était pas la cible).
Camus dégage l’enjeu, avec cette arme c’est le suicide collectif de l’humanité qui est possible. La science censée apporter la connaissance et de meilleures conditions d’existence, contribuer au bonheur des gens dans leur vie quotidienne est utilisée pour des meurtres de masse avec une bombe de la grosseur d’un ballon de football.
On a fait de gros progrès depuis, la bombe la plus puissante ayant jamais explosé en essai aérien est la bombe russe Tsar Bomba (3300 fois celle de Hiroshima).
Jaspers fait une conférence 11 ans après Camus, en août 1956 « La bombe atomique et l’avenir de l’homme » qu’il développera ensuite dans un livre de 700 pages, épuisé, paru en 1963 chez Buchet-Chastel. Il met en avant le fait que la théorie de la dissuasion est une folie. Croire qu’on empêchera la guerre parce qu’on possède l’arme nucléaire, c’est ne pas comprendre que toute arme nouvelle finit toujours par être utilisée. Donc, une guerre nucléaire est possible. Ce qui confirme cette hypothèse,
ce sont les essais nucléaires (le chiffre des essais aériens, souterrains, sous-marins sur une trentaine d’années est ahurissant)
et l’impossibilité d’empêcher la dissémination de l’arme nucléaire (sauf à faire une injuste guerre juste).
Anders publie en 1956, la même année que Jaspers, le 1° tome de son magistral livre L’obsolescence de l’homme. Il pense comme Jaspers que la bombe est appelée à être utilisée, que c’est pour cela qu’on l’essaie, que ce ne sont pas des essais de dissuasion pour la vitrine. Au delà de Jaspers, il voit les effets désastreux pour de très longues durées (millénaires) sur les humains, la faune, la flore.
Tchernobyl entre autres est là pour nous raconter ce qui se passe au niveau des sols contaminés, des eaux radioactives, des peaux brûlées, des modifications génétiques…
Avec la guerre russo-ukrainienne otanienne, on est sorti (on est en voie de sortie) de la pax americana c’est-à-dire des guerres innombrables menées par l’impérialisme US depuis la fin de la 2° guerre mondiale (je devrais citer aussi les guerres menées par la France en tout un tas d’endroits en Europe, en Afrique, en Asie) sous couvert de démocratie et de droits de l’homme
pour entrer dans une recomposition géo-politique entre divers impérialismes, dans une ère de choc des civilisations où ce qui était annoncé se déroule tout à fait différemment en dépit des experts (une guerre russe rapide qui s’éternise, un effondrement de l’économie russe suite aux sanctions qui a fort bien résistée, une Europe et un OTAN dépassant toutes les lignes rouges en laissant les Ukrainiens payer le prix fort de la guerre, les États-Unis faisant ce qui s’appelle une proxy war (une guerre médiée par un adversaire-tampon, l’empire visé au-delà de la Russie étant la Chine), des BRICS de plus en plus nombreux et puissants, optant pour un monde multi-polaire.
Ce qui m’étonne, c’est apparemment, le peu de crédit accordé au risque de nucléarisation de ce conflit.
Je préfère penser le contraire, même si c'est désespérant. Oui, cette guerre peut devenir une guerre nucléaire et le conflit peut se mondialiser. Personne ne me semble maître du « jeu ». On est dans un conflit portant sur des valeurs et pas seulement sur des territoires, sur des ressources. Comme les guerres de religion, les conflits de valeurs, de visions du monde, sont des croisades et donc ce n’est pas la guerre pour faire la paix (la guerre c'est la continuation de la politique par d'autres moyens d'après Clausewitz), c’est la guerre pour s’imposer, imposer sa foi, sa vision. L’enfer est peut-être devant nous. Avec son prix, le meurtre, le suicide ? collectif d’une partie de l’humanité.
Pour Camus, le suicide dans un monde absurde est l’ultime liberté de l’individu.
Le suicide collectif, comment doit-il être considéré ? Il est clair qu’il ne s’agira en aucune manière d’une décision libre de chacun et de tous. Aucune concertation des peuples n’a eu lieu. Nous sommes en guerre par le fait de « nos » dirigeants. Aucun vote de l’Assemblée, aucun consultation du peuple par référendum. L'ONU est court-circuitée.
Donc, s’il y a suicide collectif, c’est plutôt d’un meurtre de masse qu’il faudra parler, meurtre imposé, subi. Les princes seront des criminels, devant quel tribunal ? Que les princes, dictateurs, présidents puissent en arriver à cette solution finale, cela s’expliquera-t-il par notre passivité, notre soumission volontaire, notre lâcheté, notre impuissance, notre insouciance, notre inconscience ? Quel activisme pourrait nous en garder ? Camus proposait de combattre pour la paix par la raison, aspirant à un gouvernement mondial (ce sera l’ONU en 1948). Jaspers propose la raison et la sensibilité. Vivre en paix, en harmonie avec les gens qu’on côtoie, qu’on aime, avec la nature, en contemplant la beauté de ce qui s’offre, tant que cela s’offre. J’ignore ce qu’Anders propose.
Vers qui se tourner ? Des 300 livres d’Épicure, il ne reste que quelques pensées de lui sur la politique, dans les maximes capitales. Épicure a été « détruit » par le christianisme. Raison : sa philosophie et sa politique sont immanentes et non transcendantes. Il était incompatible avec Dieu et les fables qui en sont issues, la naissance d’un enfant sans père, une femme qui donne naissance sans géniteur, un fils de Dieu qui meurt et ressuscite, l'eucharistie. Ces fables sont puissantes, durables. Elles sont peu en rapport avec des faits réels. Elles ont plutôt à voir avec nos désirs, celui d'éternité par exemple (Le désir d'éternité, Ferdinand Alquié).
« La justice n’est pas quelque chose en soi mais quand les hommes se rassemblent en des lieux, peu importe, chaque fois, lesquels et leur grandeur, un certain contrat sur le point de ne pas faire de tort ou de ne pas en subir. » M.C. XXXVIII.
Pour Épicure, la politique c’est l’art de produire les conditions de possibilités sociales d’une vie hédoniste pour tous. Il veut que le contrat vise l’établissement de lois justes pour tous, pas pour une minorité de privilégiés. Il sait que l’homme n’est pas naturellement bon et que c’est culturellement qu’il peut le devenir par la philosophie politique épicurienne en particulier. Il est le penseur de la puissance de la majorité, l’antidote à la tyrannie des minorités, des maîtres sur les esclaves. (N°12, Front Populaire pages 6-7).
On voit en quoi des initiatives comme Construisons notre bonheur sont éminemment épicuriennes et sans doute une des bonnes façons de passer contrat. C’est du local, de l’action décidée par RIC.
Ou le projet de Jean Delorme avec les Entrepreneurs du sens.
Si on prend en compte, toutes les initiatives, installées dans le temps, à périodicité stable, (mensuelle, bimensuelle), on se rend compte que certes, les dirigeants nous feront tuer en masse (et cela nous dépasse) mais que nous avons encore de la latitude pour nous rencontrer, discuter, décider de faire notre bonheur avec d'autres.
Maximes capitales - Wikisource
Ce qui est bienheureux et immortel ne s'embarrasse de rien, il ne fatigue point les autres ; la colère est indigne de sa grandeur, et les bienfaits ne sont point du caractère de sa majesté, parc...
Assemblée Coopérative Démocratique Constructive
Dans une ACDC chacun dispose des moyens pour : Apporter son idée Soutenir une initiative Améliorer une situation Réaliser des projets d'intérêts collectifs Être à l'initiative de la loi et l...
Entretien avec Jean Delorme - Éloge d'une économie de précaution
Philippe Guerin, ancien ambassadeur, polytechnicien comme l'a été son père et son grand-père après une lecture attentive m'a adressé par mail cette réflexion : Bonjour Jean. Je viens de term...
https://www.simply-crowd.com/entretien-avec-jean-delorme-eloge-dune-economie-de-precaution/
Après deux N° de la revue des deux mondes, deux N° de la revue Front populaire.
Avec Jean-François Kahn, dans la revue des deux mondes, tu te confirmes dans ce jugement que chiffres et sondages des « experts » de plateau TV et autres tribunes ne sont là que pour habiller, voiler, maquiller, bidouiller, manipuler, orienter, formater l’opinion, ne sont là que pour se substituer à l’opinion, à la voix citoyenne, ne pouvant s’exprimer par la voie référendaire (au sens du RICCARL) localement, régionalement, nationalement, européennement, onusiennement.
Chiffres et sondages, conseils des cabinets de conseils étrangers (américains, allemands) grassement payés contre la voix des gens ordinaires, contre la voie démocratique dégageant une majorité que Tocqueville a décrit comme « le despotisme de la majorité » dans De la démocratie en Amérique.
Voilà une "bible" dont il faut reconsidérer l'impact.
Soit aujourd’hui, « démocratie directe » pas du tout réalisée contre « démocratie représentative » où les représentants élus se servent, s’accordent privilèges et prébendes avec cynisme et mépris du peuple = des gens ordinaires = des périphériques, invisibilisés au profit de minorités agissantes de toutes sortes, les plus gueulardes ayant le plus pignon sur plateau, contribuant à la fragmentation de la société, à son éclatement, à sa décomposition, à la guerre civile, à bas bruits pour le moment, selon Michel Onfray, décrivant par exemple ce qui se passe régulièrement quartier Perseigne, à Alençon, Orne, son département aimé, quartier devenu « territoire perdu de la République » selon un euphémisme pudique, territoire devenu territoire d’une tribu marquant son territoire par « tirs de mortiers, incendies de poubelles et de voitures, barricades, dégradations de mobilier urbain, caillasses, guets-apens de policiers et de pompiers, une bande d’une cinquantaine de personnes masquées, cagoules, armées de barres de fer est allée au contact de la police forte de 35 membres pendant 3 heures. » N° 12, pages 5-6
Avec les N° de Front populaire, N° 12, La tyrannie des minorités, l’art de détruire la France et N° 13 Guerre à la guerre, contre les impérialismes, te voilà en présence d’analyses argumentées, de droite, de gauche, d’ailleurs et de nulle part comme se présente la revue.
Ça déboulonne, ça renverse les statues, ça jette à bas quantité de logiciels, de paradigmes, de discours admis sans distance, par méconnaissance (puisque tout est voilé, truqué) et ça fait un bien fou, tout en déstabilisant au point de ne pas en dormir, sans doute pour remettre un peu de cohérence dans tes convictions.
Tu es confirmé dans ta conviction récente (depuis 2020 environ) que tout un tas de récits sur des épisodes du roman national sont des faux,
- la révolution française (il vaut mieux lire Taine que Michelet ou Jean Tulard),
- l’universalisme des droits de l’homme,
- la colonisation civilisatrice (le célèbre discours de Victor Hugo du 21 août 1849 au Congrès de la Paix, souvent cité mais toujours caviardé, coupé de ce qui aujourd’hui gêne),
- la résistance sous Vichy,
- le gaullisme, le mitterrandisme, le chiraquisme;
qu’il en est de même de tout un tas de récits sur des épisodes internationaux :
- la révolution bolchevique, le stalinisme,
- la libération de la France par les américains,
- la guerre du Viet-nam,
- les guerres du Golfe (l’énorme mensonge de Colin Powell montrant une fiole d’ « arme bactériologique » du régime de Sadam Hussein aux TV),
- les guerres de l’axe du bien contre les axes du mal,
- les guerres justes qui fonctionnent selon un schéma hérité de Saint-Paul, Saint-Augustin, Saint-Thomas d’Aquin, médiatisé par deux Bernard, BK et BHL: je te fais la guerre préventivement à toi dictateur dangereux, au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de l’universalisme, d’une façon active, pas réactive, pour t’empêcher de me faire la guerre liée à ta folie. Je tue des gens réels, je cause des souffrances réelles, des injustices réelles au nom d’injustices virtuelles, de souffrances virtuelles. (N°13, pages 2 à 9)
Tu es effaré de voir comment on est passé
- de la génération de 68, dite des Boomers, rimbaldienne, utopiste, qui rêvait d’une société différente, de courir le monde, d’inventer une contre-culture, de définir une liberté neuve
- à la génération des Millennials qui font choix d’un monde fait d’interdits, de censures de tous calibres, de frontières pathologiques entre les races, les cultures, les sexes, les âges.
Comme si on était passé, en quelques décennies, d’« il est interdit d’interdire » à « il faut faire taire celui qui m’offense ». Selon Brice Couturier (N° 12, page 157)
exit avec cette génération, la résilience: ce qui ne te tue pas, te rend plus fort
Tu penses à Marcel Conche, à ses fondements de la morale, au devoir de prendre la parole pour ceux qui ne l'ont pas
(à mettre en contraste avec ce qui est arrivé au Canada à Ariane Mnouchkine, voulant donner la parole dans un spectacle aux indiens autochtones, sans eux et se faisant tailler en pièces, parce que sans eux c'est contre eux = = activisme décolonial; voir aussi ce qui est arrivé à J.K. Rowling)
Woke veut dire éveillé, qui s'éveille, prend conscience. Comment l’éveil a t-il pu engendrer le Wokisme, source de régressions impensables il y a une dizaine d'années ?
Le wokisme est la rencontre selon Jean-François Braunstein d'un courant américain du protestantisme théorisant la notion de péché d'un point de vue collectif et pas seulement individuel (tous coupables, le méchant blanc) et de la french theory, les philosophes français dits de la déconstruction (Foucault, Derrida, Baudrillard).
Pour ma part, j'approuve que l'on révèle la réalité coloniale, dominatrice, exterminatrice, extractrice, prédatrice de l'Occident. Après vient le débat : réparation, repentance... Avec le wokisme, plus de débat possible : il faut passer par la revanche, la vengeance.
Autre point à évoquer : la question de l'identité. Là encore, l'idée de définir, de faire évoluer son identité, ses identités, n'est pas en soi une "mauvaise" idée. Personnellement, je suis favorable à ce que j'appelle la fluidification de l'identité puisque cela correspond à la variété de nos humeurs, sensations, émotions, sentiments, pensées. Mais de là à exiger la reconnaissance par autrui ou par la loi de mes choix personnels me semble correspondre à ce proverbe : les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions.
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(Une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des « éveillés », emporte tout sur son passage : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture.
Au nom de la lutte contre les discriminations, elle enseigne des vérités pour le moins inédites. La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie critique de la race » affirme que tous les Blancs sont racistes mais qu’aucun « racisé » ne l’est. L’« épistémologie du point de vue » soutient que tout savoir est « situé » et qu’il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes : « déconstruire » tout l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être « systémiquement » sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés dirigées par des élites issues des universités et vivant dans un monde virtuel.
L’enthousiasme qui anime les wokes évoque bien plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 70. C’est la première fois dans l’histoire qu’une religion prend naissance dans les universités. Et bon nombre d’universitaires, séduits par l’absurdité de ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du "bien" et de la « justice sociale ». Il faudra du courage pour dire non à ce monde orwellien qui nous est promis.
Comme dans La philosophie devenue folle, Braunstein s’appuie sur des textes, des thèses, des conférences, des essais, qu’il cite et explicite abondamment, afin de dénoncer cette religion nouvelle et destructrice pour la liberté.
Un essai choc et salutaire.)
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Appliqué à l'école, ça donne : "l’école inclusive est la « révolution copernicienne » du système éducatif, la fin heureuse d’une école « ségrégationniste et élitiste » avec l'extension du domaine du handicap...La dyslexie a ouvert le bal à la fin du siècle dernier, destinée à camoufler l’échec de l’apprentissage de la lecture par la méthode globale, bientôt suivie de tous ses avatars poursuivant peu ou prou le même objectif : dissimuler l’échec des réformes pédagogiques engagées depuis quarante ans en l’attribuant aux supposés « dysfonctionnements » neurocérébraux d’élèves chaque année plus nombreux. Cette extension organisée du domaine des « dys » explique sans doute l’étrange statistique selon lequel un quart des élèves français relèverait aujourd’hui du handicap… La déconstruction de la norme – par rapport à laquelle se définit nécessairement le handicap – et l’idéologie victimaire qui sert de boussole aux instances supranationales ont pour effet de pathologiser la société. Pour preuve, la catégorie de « handicap ressenti », strictement déclarative et très sérieusement utilisée par l’INSEE dans l’établissement de ses statistiques sur le handicap en France... Tous handicapés, tous victimes, tel serait donc l’idéal de l’école inclusive." Anne-Sophie Nogaret, N°12, pages 126 à 131.
Une monstruosité médiatique : LCI -- Djamel LABIDI
Dans la propagande occidentale sur la guerre en Ukraine, les medias lourds français, officiels et officieux, à part quelques exceptions, se font particulièrement remarquer dans un soutien sans ...
https://www.legrandsoir.info/une-monstruosite-mediatique-lci.html
à lire, relire, partager
8 août 2023
7 H 10 balade d’une heure sur la route de Montferrer, 4 kms AR.
Mon ombre portée devant moi avec le soleil rasant atteint 15 m. Je vois ma belle allure d’homme à la Giacometti.
8 H 10 je croise Clive, archi-pressé comme à son habitude et dont j’ai rencontré la fille Charlotte quelques jours avant. Magnifique jeune femme de 25 ans. Très émotive, elle avoue que d’avoir 25 ans l’angoisse car il lui faut décider de son projet de vie. Elle veut devenir maman. Fini le temps de l’insouciance, des virées sac à dos dans le monde entier.
On a envisagé une soirée barbecue à 4.
8 H 15, courses légumes-fruits chez les filles. Café.
Je peux me connecter et travailler sans que ça rame à publier l’article Face à la bombe. Jusqu’à 11 H 30.
Interruption d’une bonne demie heure suite au surgissement de Ninon, psychologue et de son père, éducateur spécialisé en retraite. Reprise d’une discussion sur Irvin Yalom, on parle de Camus. Le père est allé sur la tombe de Camus à Lourmarin. J’évoque la tombe de Gabriel Guez-Ricord, quasiment en face.
12 H 30, repas partagé avec Rosalie et Lula.
Sieste d’une heure, réglée comme papier à musique.
15 H 15, balade de 6 kms sur la route de Montefferrer AR.
17 H, discussion sur la place de la république avec papy gaga et un pompier professionnel de Lyon, en retraite. Papy gaga nous annonce la 3° guerre mondiale pour 2025.
Ne nous empêchons pas de construire notre bonheur. Avec nos proches, des gens rencontrés, des amis.
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Fin d'après-midi et soirée, je décide de me plonger dans Vers les confins de Serge Rezvani, dont j'ai lu La traversée des Monts noirs. Énorme et agréable surprise.
Ce roman foisonnant correspond à ce sur quoi je travaille en rendant compte de mes lectures de revues. Humour ravageur, dommage que je sois seul, je ne peux partager mes rires. Roman dont j'ai déjà lu un tiers. les livres I et II sur 6 livres. Après reprise du dernier chapitre de La traversée des Monts noirs, et deux jours et une nuit dans le tunnel passant dans les Monts noirs, on prend un convoi de camions militaires en route pour les Confins, désert sans fin où vivent les Esséniens, les descendants de la Bible d'avant sa défiguration par le Nouveau Testament.
Si avec la revue Front populaire, ça déboulonne, avec ce roman, on atteint l'apothéose des déboulonnages, où Spartacus précède de 70 ans, le Christ, où la doctoresse et la mathématicienne sont les seules femmes du voyage d'élucidation des crimes commis dans les Confins, les autres personnages s'appelant l'ami français, l'enquêteur du district, le criminologue, le chercheur en philosophies oubliés, où la philosophe du deuxième sexe n'est pas nommée mais déconsrtruite... Bref, un régal.
https://les4saisons.over-blog.com/article-la-traversee-des-monts-noirs-serge-rezvani-103527428.html
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deux extraits par la doctoresse, Déborah
« – Oui, je veux dire que la Vie est sans pensée, elle ! Sans programme, elle ! Que la Vie va s’épanouir là où se trouvent dans la Nature des interstices qui lui sont favorables. Elle s’improvise Vie ! Sans savoir qu’elle est Vie ! Voyez l’Australie. À peine s’était-elle détachée des autres continents qu’en quelques millions d’années elle invente les marsupiaux. N’est-ce pas sublime d’imaginer, avec notre étrange cerveau spécifiquement humain, que l’Univers se peuple à l’infini d’une Vie aveugle, sans conscience et à la fois de la même violence inventive que le Feu, lui aussi aveugle et sans conscience, des Mondes en fusion ? Que la Vie et le Feu cohabitent à l’infini dans l’Univers comme cohabitent Vie et Mort ? N’a-t-on pas découvert dans les abysses des mers les plus profondes – là où les feux telluriques jaillis du magma terrestre luttent avec l’eau – non seulement des particules de vie mais d’étranges amalgames de cellules formant des corps composés, munis d’étranges griffes et de crochets, capables de supporter des chaleurs proches de l’ébullition ?
Quand nous eûmes roulé un moment en silence, elle avait ajouté :
– La Vie ne connaît aucun obstacle. Et même quand je mets en garde ces bergers dont nous parlions tout à l’heure, à propos de la radioactivité des métaux qu’ils arrachent aux carcasses des grandes épaves ensablées, je sais qu’à l’échelle des générations, l’espèce humaine, le jour où elle sera atomisée, comme ces espèces animales ou végétales qui survivent et prolifèrent en dépit de tout autour des centrales nucléaires dévastées, oui l’espèce humaine même si elle est défigurée, même si elle est méconnaissable, je dis bien l’espèce humaine revenue s’il le faut à son animalité la plus primitive qui n’est que Vie sans figure humaine, s’arrangera pour survivre coûte que coûte en se réinventant autre par tâtonnements successifs. » (pages 102-103)
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évidemment, je constate la coïncidence d'inspiration avec un poème écrit en juillet et que j'ai mis en voix (5'45"), non partagé
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Metamorphosis
Cosmogonie orgasmique
Somnolent dans le fauteuil Louis-Philippe,
une image te vient :
La Terre et ses milliers de bouches éruptives,
ses milliers de vulves-geysers,
la Terre ronde est ronde
de toutes les grossesses animales et humaines,
de toutes les germinations florales et végétales,
de toutes les minéralisations calcaires et granitiques.
La Terre est la porteuse, l’accoucheuse
de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps.
Le corps, les corps, encore et encore.
Incarnations en chairs et en os,
en racines et cimes,
en strates et sédiments.
Et tu te vis, foetus en position foetale, dans le ventre-terre.
Du ventre-mer, du ventre-mère
tu es passé au ventre-terre, au ventre-univers........................
Tu as inspiré l’air du Large.
Tu es monté dans la pirogue du Fleuve.
Tu as été fécondé par les abeilles de l’Amour.
Tu accueilles, tu recueilles, tu donnes, tu offres.
Tu ne tries pas, tu ne juges pas, tu n’opposes pas.
Ce qui advient devait arriver,
ce qui adviendra arrive déjà,
ce qui est advenu arrive toujours
parce que le passé ne s’efface pas.
Tout est mémorisé, devient mémoire vivante.
Tu t’es laissé glisser dans l’Océan que tu es.
Tu n’es pas une vie minuscule gouvernée par un zizi ridicule.
Tu es une vie Majuscule reliée au Tout.
Tout copule et consent avec joie à copuler.
Poussières et semences d’étoiles,
germes et spermes de l’orgie de l’évolution,
de l’ontogenèse, de la phylogenèse,
à la vie à la mort.
La fabrique des corps. Et au coeur du corps, le coeur.
Tu es humble de ton humus,
humain de ton humanité,
universel de ton universalité,
divin de ta divinité.
En ouvrant tes bronches,
en activant ouïes, branchies,
tu retrouves tes éléments, l’air, l’eau.
Tu entres dans l’innocence.
Tu es miracle et mystère de ta naissance.
Tu seras mystère et miracle de ta mort.
Tu fais choix de l’ignorance.
Tu ne refuses pas les connaissances
mais surtout tu sais qu’on ne sait rien.
Rien du début, rien de la fin, rien du sens s’il y en a un.
Tu acceptes d’être dans l’incertitude,
tu ne cherches pas de certitudes.
Tu ne crois plus qu’il y a la Vérité à chercher.
Tu essaies d’être dans la Vie, dans l’Amour, dans la Mort.
Tu montes et descends l’échelle,
Du Tartare à l’Olympe,
du Ciel à l’Enfer
et tu bivouaques sur la Terre.
Du Tartare, tel Orphée, tu ramènes poèmes et mélodies.
Épitaphier de tous les morts aimés.
Dans l’Enfer, pas de damnés condamnés à jamais.
Du Ciel, tu ne fais pas le séjour de Dieu ni le paradis des ressuscités.
Dieu ayant créé se cache, tsimtsoum.
Le ciel est espace de légèreté pour la gente ailée.
Dieu est dans le silence d’un souffle subtil.
Dans l’Olympe, aucune guerre des dieux.
Ils ont eu le temps d’apprendre et de pratiquer l’anarchie.
La Terre est danses et cycles.
La grande roue du Grand Manège tourne
bien huilée
sans grincements de dents.
Dieu et les dieux sont présences ineffables.
Tu n’es plus un hamster.
Tu es à Parfaire. Tu es un Parfait. Tu es Parfait.
Danse des mots - Vers les confins (rediffusion)
Depuis des " annes-lumière ", Rezvani délire poétiquement dans des romans qui coulent et nous emportent; Vers les confins nous emmène aux limites de l'écriture romanesque et à la frontière d...
https://www.rfi.fr/fr/emission/20141229-vers-confins-rediffusion