Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Blog de Jean-Claude Grosse

vraie vie

La vie la poésie

Rédigé par grossel Publié dans #Emmanuelle Arsan, #SEL, #agoras, #amour, #développement personnel, #engagement, #essais, #notes de lecture, #pour toujours, #poésie, #vide quantique, #vraie vie, #écriture, #épitaphier

La vie la poésie

Des 100 plus beaux poèmes du monde (édition de 1979)

(merci à Alain Bosquet de proposer 1/3 de poètes inconnus car nous sommes trop occidentalocentrés)

je retiens le troisième Cosmogonie dans l’Atharva-Veda (14°- 10° siècle avant J.C.). Il correspond à là où j’en suis aujourd’hui de mon cheminement.

C’est ce qui s’est dit de plus précis et de plus déroutant sur la Création.

(Voir la question du 7° paragraphe : celui qui veille sur elle au plus haut du ciel le sait sans doute... ou s’il ne le savait pas ?)

 

Et surtout ne pas chercher à confirmer par la physique quantique.

J’en ai produit une version dans Et ton livre d’éternité ?, page 639, L’hymne à la création.

 

Version de l’anthologie d’Alain Bosquet

1-

Ni le non-Être n’existait alors, ni l’être.

Il n’existait l’espace aérien, ni le firmament au-delà.
Qu’est-ce qui se mouvait puissamment ? Où ? Sous la garde de qui ?

Etait-ce l’eau, insondablement profonde ?

2-

Il n’existait en ce temps ni mort, ni non-mort;

Il n’y avait de signe distinctif pour la nuit ou le jour.
L’Un respirait de son propre élan, sans qu’il y ait de souffle.
En dehors de Cela, il n’existait rien d’autre.

3- 4- 5- 6- 7-

(Pages 16-17, traduction Louis Renou)

 

Et page 639 de Et ton livre d’éternité ?

 

L’Hymnne à la création

(Nasadiya Sukta. Rig Veda, X, 129)

Il n’y avait pas l’être, il n’y avait pas le non-être en ce temps. Il n’y avait espace ni firmament au-delà. Qu’est-ce qui se mouvait ? Où, sous la garde de qui ? Y avait-il l’eau profonde, l’eau sans fond ?

Ni la mort n’était en ce temps, ni la non-mort, pas de signe distinguant la nuit du jour. L’Un respirait sans souffle, mû de soi-même : rien d’autre n’existait au-delà.

A l’origine les ténèbres couvraient les ténèbres, tout ce qu’on voit n’était qu’onde indistincte. Enfermé dans le vide, l’Un, accédant à l’être, prit alors naissance par le pouvoir de la chaleur.

Il se développa d’abord le désir, qui fut le premier germe de la pensée ; cherchant avec réflexion dans leurs âmes, les sages trouvèrent dans le non-être le lien de l’être.

Leur cordeau était tendu en diagonale : quel était le dessus, le dessous ? Il y eut des porteurs de semence, il y eut des vertus : en bas était l’Énergie spontanée, en haut le Don.

Qui sait en vérité, qui pourrait l’annoncer ici : d’où est issue, d’où vient cette création ? Les dieux sont en deçà de cet acte créateur. Qui sait d’où il émane ?

Cette création, d’où elle émane, si elle a été fabriquée ou ne l’a pas été, – celui qui veille sur elle au plus haut du ciel le sait sans doute... ou s’il ne le savait pas ?

Rig Veda, X, 129, 1. Trad. Louis Renou, La poésie religieuse de l’Inde antique. 1942

 

la couverture évoque la libellule et le piment rouge des deux haïkus, de Kikaku et de Bashô que je donnais en pâture à mes élèves Kikaku une libellule ôtez-lui les ailes un piment rouge  Bashô un piment rouge  mettez-lui des ailes une libellule

la couverture évoque la libellule et le piment rouge des deux haïkus, de Kikaku et de Bashô que je donnais en pâture à mes élèves Kikaku une libellule ôtez-lui les ailes un piment rouge Bashô un piment rouge mettez-lui des ailes une libellule

Des cent tankas 5/7/5/7/7 (la forme la plus ancienne) et haïkus 5/7/5 (la forme la plus aboutie et la plus connue) de Poèmes de tous les jours (1993 chez Picquier-Unesco),

Je note d’abord, l’excellente préface d’Ôoka Makoto qui depuis 1979 tient une rubrique de poésie en 1° page d’un journal tirant à 10 millions d’exemplaires

Et j’en retiens deux,

j’ai évité les plus connus Bashô, Issa, Buson, Tu Fu, Li Po, Po Chû I et les 4500 poèmes du recueil des dix mille feuilles, vieux de 1300 ans :

L’arc-en-ciel lui même

Pense que le temps existe

Abe Seiai né en 1914 page 77,

commentaire d’Ôoka Makoto, page 76

———————————————

Joignant les mains devant cet homme nu, brûlé, perdu

Je partis en courant

Yamamoto Yasuo (1902-1983) page 213

Tanka tiré d’un recueil de tankas sur Hiroshima,

Yamamoto y ayant perdu son fils :

Le cadavre du petit ficelé à la charrette

Ma femme et moi poussions à tour de rôle

Commentaire d’Ôoka Makoto, page 212

coquelicots by ab

coquelicots by ab

on ignore l'impact profond d'un mot sur l'autre comme sur soi pris comme esprit-corps, on ignore l'impact profond d'une chose du monde sur soi  et sur l'autre pris comme corps-esprit; 

nos outils de perception sont les sens, mais il est évident que les illusions sensorielles sont nombreuses, qu'on croit réel ce qui souvent ne l'est pas; il en est de même des sentiments; dire je t'aime à quelqu'un, le plus vivant des poèmes, est peut-être un délire, né d'un désir, d'où ce titre ambigu Parole dé-s/l-irante, s/l = est-ce elle ? tout désir n'est-il pas délire, toute parole délirante n'est-elle pas parole désirante ? la confusion par projection ou tout autre processus est au rendez-vous; il faut donc une grande prudence là où l'exaltation nous saisit; ce je t'aime dont je me dois de douter, une fois dit, chemine en l'autre vers un coeur qui bat la chamade, un esprit qui s'emballe, dans un corps qui s'émeut, au plus profond, le message pensé et émis, une fois reçu par l'autre devient milliers de messages chimiques, hormonaux, moléculaires, quantiques dont j'ignore la réalité et les effets, seule la personne réceptrice perçoit quelques effets, coeur qui bat plus vite, rêves érotiques, organes sexuels en émoi, appétit moindre...; n'est-il pas clair que prendre conscience de cette complexité peut nous inciter à plus de responsabilité, à accepter d'être responsable d'effets imprévus, secondaires, tertiaires et pervers; je peux même en arriver à bouger le moins possible pour déranger le moins possible l'ordre des choses car en fin de compte, on est toujours dérangeant, semeur de désordre; vivre en poète c'est déranger le moins possible et prendre son temps, vivre en poète c'est vivre sobrement, c'est réduire sa surface, son empreinte, c'est ne pas vouloir embrasser l'infini, c'est ne pas vouloir être éternel, c'est voir un monde dans un grain de sable, un ciel dans une fleur sauvage, tenir l'infini dans la paume de la main et l'éternité dans une seconde comme le dit William Blake dans Augures d'innocence, le plus fort programme que je connaisse

j'ai bien raison de prendre mon temps, j'ai tout le temps qui m'est compté (à condition de ne pas le décompter, c'est ainsi qu'il compte, qu'il est vivifiant) pour insuffler la vie à quelques mots pouvant toucher quelques belles personnes. Je laisserai 10 poèmes intitulés Caresses. Caresses 1 et Caresses 2 existent déjà. Les autres Caresses sont à venir, le moment venu, un moment inattendu. Il y aura aussi les 12 Paroles dé-s/l-irantes. Parues dans La Parole éprouvée, le 14 février 2000.

si j'inverse, soit non une pensée d'amour adressée à l'autre mais la vue d'un champ de coquelicots du côté de Lourmarin; ça fait longtemps que je n'ai vu autant de profusion de rouge, de rouge vivant, se balançant dans le vent léger, un vent solaire, autant de rouge habité par la lumière, je prends des photos, je filme pour prolonger mon émotion, mon plaisir; ces coquelicots sont impossibles à cueillir, se refusent au bouquet, trop fragiles; ces coquelicots qui m'éblouissent se resèment d'eux-mêmes, je ne peux les semer, ils refusent la domestication; ces coquelicots fragiles résistent aux grands vents du midi; je perçois, ils me touchent au profond par leur beauté éphémère, impermanence et présence, insignifiance et don gratuit sans conscience du don (quoique sait-on cela ?) et ils me font penser, leur vie me vivifie, m'embellit, je me mets à chanter une rengaine venue d'un vieux souvenir, un petit bal perdu, je m'allonge, me livre au soleil, caresses qui font du bien, pas trop longtemps, messages héliotropiques envoyés aux niveaux les plus infimes, les plus intimes en toute inconscience même les yeux fermés et en méditation visualisante

voilà deux brèves tentatives de mise en mots pour conscientiser (c'est notre privilège) ce que nous éprouvons, pour vivre à la fois plus pleinement (c'est autre chose que l'aptitude au bonheur, au carpe diem, non négligeable) de plus en plus en pleine conscience (et là je m'aventure, si tout ce qui vit est échange, circulation, énergie, information, tout ce qui vit est peut-être aussi conscience ou dit autrement, une conscience, la Conscience est à l'oeuvre dans tout ce qui se manifeste, elle serait l'unité de et dans la diversité, elle serait la permanence sous l'impermanence; ne pas se laisser duper par le côté automatique, bien régulé de notre corps-esprit ou des systèmes univers, multivers avec leurs constantes universelles jusqu'à dérèglements et entropie croissante remettant les pendules à l'heure

(j'ai découvert un livre au titre révélateur : La "Conscience-Énergie", structure de l'homme et de l'univers, du Docteur Thérèse Brosse, paru en 1978 à Sisteron, ça semble du solide !); évidemment, sur ce chemin, je me laisse accompagner par Deepak Chopra qui réussit à articuler approche scientifique et approche ayurvédique

La vie la poésie

Au plus près : entretiens avec Philippe Djian par Catherine Moreau, La passe du vent, 1999

De ces entretiens déjà anciens, j’ignore donc si Djian s’y reconnaîtrait aujourd’hui, 25 ans après, et 40 ans après son entrée en écriture au plus près, je retiens quelques propos :

  • séduire, c’est mourir comme réalité et se produire comme leurre

Ce propos vaut tant pour la séduction de l’autre que pour l’auto-séduction; ajoutons qu’étymologiquement une des significations de seducere serait détruire.

  • partagez-vous la proposition de Rimbaud Je est un autre ? - Je dirai plutôt Je est tous les autres. Et ce à partir du moment où je me rends compte que ma personnalité est tellement multiple. Plus, il y a de rapports avec les autres, plus elle devient riche et vaste…
  • c’est un gros problème que de se demander si le monde qui nous entoure n’est pas une vision de notre esprit. Et par quelles expériences, pouvons-nous confirmer ou infirmer cette sensation ?
  • On m’a demandé pourquoi il y a toujours du sexe dans mes livres. Je trouve que c’est une manière de définir les personnages mis dans ce genre de situation avec plus de finesse et d’exactitude que si je les décris. Un salaud qui est en train de faire l’amour à une femme, ça se voit si c’est un vrai salaud. Ce sont donc des situations susceptibles d’éclairer les personnages. Ce n’est pas simplement le plaisir de raconter ce genre de scènes.

 

La vie la poésie

J’en arrive à La jouissance et l’extase de Françoise Rey, un roman pornographique sur les relations entre Henry Miller et Anaïs Nin, de 1931 à 1934.

Henry Miller m’a passionné il y a longtemps avec sa trilogie Sexus Nexus Plexus, Hamlet, Le temps des assassins. Je ne sais pourquoi, j’ai ignoré les deux Tropiques. Peu importe.

J’ignore tout d’Anaïs Nin. Je dois bien avoir son journal sur un rayon. Pas La maison de l’inceste.

Y a-t-il des raisons à ces choix de lecture où le sexe est mis en scène et en jeu (Gabriel Garcia Marquez, Jean-Paul Dubois, Juan Rios, Philippe Djian, Françoise Rey) ?

J’ai conscience d’être un obsédé sexuel, sans remords, sans culpabilité, avec plaisir à l’être car je sens bien que c’est la pulsion de vie, celle qui affronte la mort. Bataille « de l'érotisme, il est possible de dire qu'il est l'affirmation de la vie jusque dans la mort. » Et ce désir est universel, cosmique, tous règnes minéral, végétal, animal, humain, toutes espèces, tous genres, féminin, masculin, hermaphrodite, androgyne. Obsédé sexuel à plus de 82 ans, je me sens bien vivant, traversé, habité par la Vie. Je ne laisse plus entrer le vieux comme dit Clint Eastwood.

En me plongeant dans ce genre de lectures, cela m’amène aussi à voir comment je sépare, combine amour et désir, comment j’ai vécu mes histoires d’amour et de désir, comment j’ai privilégié le sentiment sur le désir, avec des épisodes très sexuels, comment dans le désir, j’ai vécu la limite de la jouissance masculine et féminine exception de quelques femmes accédant à l’extase, comment j’ai privilégié dans mes histoires la durée, la fidélité avec coups de canif dans le contrat et métamorphose de la relation, de l’amour ou de la pulsion à l’amitié amoureuse…
Je ne suis pas un spécialiste en sexologie, ça ne m’intéresse pas plus que cela mais je ne suis pas un ignorant. J’ai été et je me suis initié. Je ne tourne pas en ridicule le petit cornac qui nous fait primate et primaire selon Rezvani, cet organe qui nous domine et fait de nous des dominants, des prédateurs. Le petit cornac est l’outil de la perpétuation, de l’onto et de la phylogenèse, lignée, espèce.

Le plaisir vient après dans l’histoire de l’évolution et de la perpétuation des espèces et seulement pour l’humanité semble-t-il. C’est par la perpétuation de l’espèce, de la lignée que chaque espèce, chaque lignée combattent la mort, chaque individu meurt, chaque lignée meurt mais non l’espèce qui se rend ainsi ou croit se rendre éternelle.

Vue à cette altitude, l’obsession sexuelle est questionnement sans fin sur la création, sur la vie, sur la mort, sur l’éphémère, la fragilité, sur l’éternité. Je continuerai donc à être un obsédé sexuel.

Le roman de Françoise Rey m’a dans un premier temps, plutôt déplu. Les scènes pornographiques sont crues, détaillées, longues, avec un lexique obscène, varié dans l’obscénité et l’ordure.

Tantôt du point de vue d’Henry, tantôt du point de vue d’Anaïs. Là, ça commence à devenir intéressant car impossible de savoir ce que l’autre pense de ce qu’on lui fait, impossible de savoir, de connaître, de ressentir  ses réactions. On est dans le malentendu absolu, dans l’opacité même quand on croit être dans la fusion, la communion, l’évidence, la transparence. D’où le côté dérisoire de celui qui se croit l’initiateur d’Anaïs. D’où le côté inconséquent de celle qui croit maîtriser la situation.

Si on ajoute à cette histoire d’un couple qui en est et n’en est pas un, qui va très vite se désunir, les histoires d’Anaïs avec son mari banquier, avec son cousin homosexuel Edouardo, avec son psychanalyste impuissant Allendy, avec Antonin Artaud, homosexuel et impuissant, avec son père Joachim, incestueux, avec le psychanalyste Otto Rank, avec la femme de Henry, June, on comprend que ce roman est foisonnant, déstabilisant, que ni l’un ni l’autre n’ont de boussole. Ils pataugent dans le foutre et le méli-mélo des pulsions.

Henry est faussement amoureux d’Anaïs, il veut l’épouser mais cela est un alibi, ne l’entretient-elle pas,  ne favorise-t-elle pas toutes ses frasques chez les putes, ne paie-elle pas l’édition du Tropique dont la couverture est un cancer sortant d’un vagin ?

Anaïs veut tout essayer qu’il s’agisse de positions, de pratiques, de transgressions, de scandales, de provocations; c’est une femme de tête qui croit maîtriser mais ballottée, écartelée entre des désirs inconciliables, une femme du cul, nymphomane, alcoolique (a manqué la drogue mais elle y a pensé, elle serait aujourd’hui chemsex), qui note tout dans son journal, ses cahiers, cahier vert, cahier rouge, tissus de vrai et de faux selon le destinataire du cahier: mari, Henry), qu’Henry est un faible, idem pour son père très dominateur et autoritaire.

Je ne sais pas comment caractériser cette femme, ni s’il le faut, laissons-là à sa complexité, à son ambigüité insondables, femme sans doute traumatisée petite fille par ce père la prenant en photo, nue, dans son bain et la caressant.

Les deux psychanalystes qu’elle séduit l’ont-elle aidée, l’un en la fouettant ou la fessant jusqu’au sang, l’autre en se faisant sucer ?

La fin est surprenante avec la découverte du cancer d’Anaïs, cancer de l’utérus ?, ignoré d’Henry mais non du mari.

Je ne regrette pas ma lecture mais pour en conclure que je ne me sens pas du tout de ce monde, de ces amants qui croient accéder à l’infini, vivre pleinement la vie par la pornographie perverse et la multiplicité des partenaires.

Ils ont osé, sans aller jusqu’à la mort par épectasse comme un président et un cardinal, sans aller jusqu’à la mise à mort comme dans Matador de Pedro Almodovar.

Parlant pour moi, j’ai dit oui à l’obscénité, oui à la pornographie, oui à l’érotisme, oui aux variations, dans l’intimité, dans un couple s’aimant et consentant. Ce fut je crois ce que nous avons vécu pendant 46 ans, l’épousée et moi, évoqué avec force entre Vita Nova et Lola, fille de joie dans Et ton livre d’éternité ? J’ai dit oui, je dis toujours oui.

Je me sentais plus d’affinités avec Emmanuelle Arsan et son érotisme. Bonheur et Bonheur 2.

Je renvoie à l’essai de Camille Moreau, publié à la Musardine Écrire, lire, jouir, quand le verbe se fait chair.

La vie la poésie
Lire la suite

Les carnets de Lula / Danièle Rezvani

Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #amour, #ateliers d'artistes, #engagement, #notes de lecture, #pour toujours, #écriture, #vraie vie

248 pages 10 Illustration(s) Livre broché 15.1 x 21 cm 10 illustrations L'Exception N° dans la collection : 14 Parution : 18/02/2022

248 pages 10 Illustration(s) Livre broché 15.1 x 21 cm 10 illustrations L'Exception N° dans la collection : 14 Parution : 18/02/2022

le 23 mars 2023
100 ans moins 5 pour Rezvani
le 24 mars
sortie de deux disques chez Canetti dont l'un de Léopoldine HH
--------------------
50 ans de félicité avec Lula, dit-il dans un entretien sur TV5
50 ans à La Béate (La Garde-Freinet) puis plus tard, aussi, Venise
------------------
ayant apprécié Beauté, j'écris ton nom où on trouve des extraits des Carnets de Lula, je ne pouvais manquer de les lire en entier
-------------------------------
cela fut fait lors d'un voyage en TGV, le train qui, dit Bobin, avec son museau allongé, révèle son destin de couteau enfoncé dans le vide, donc lecture fut faite lors d'un voyage au couteau de 4 H 07' pour 800 kms, le 3 juillet 2022
et j'ai retrouvé ma note
-------------------------------
le TGV en duo vis à vis avec la fetite pille, c'est bien
presque personne
bonjour et échanges avec le voisin derrière, la chef de bord...
----------------------------------
tu lis Les Carnets de Lula (Danièle Rezvani 1931-2004)
déjà dans Beauté, j'écris ton nom, Serge Rezvani fait place à quelques pages de ces carnets découverts tardivement
------------------- 
publiés pour la première fois, ces carnets nous donnent à vivre leur histoire d'amour-fusion de 50 ans dans le miroir de Lula; 
souvenirs d'enfance et d'adolescence, 
déménagements multiples, Toulon, Brest, Cherbourg, Bourgogne, Paris, 
un père autoritaire, "monstrueux" nourrissant une révolte en Danièle qui y puisera la force de le fuir 
et de fuir la grande ville 
et la grande vie frivole pour le paradis de La Béate
découverte progressive de la sensualité, 
multiplicité des émois amoureux, des flirts à la limite, 
-----------------------
la plume de Danièle est fluide, précise
- sensible au côté lumineux de la rencontre et de la répétition créative de la fusion elle-lui-lui-elle, 
je rajoute numineux mais elle n'en a pas conscience, n'en ayant pas le mot bien que l'expérience
- et sensible aussi aux côtés sombres, hérités de leurs passés et appréhensions quant à l'avenir (du monde plus que du leur) même si à La Béate, ce qu'ils vivent, c'est la volupté du présent
-----------------------------
je relève page 83, le récit d'un mariage à Port-Cros à laquelle elle participe, finissant dans les bras de Pierre, que je ne peux manquer de reconnaître
page 87, ce constat : à cause de cela (n'être pas des parents), nous ne nous sommes jamais sentis des adultes...; /
je n'ai pu manquer de penser à la question posée par Danièle à Annie le 2 août 2001 : Avez-vous des enfants ? Comment cela se passe-t-il ? 
L’épousée répondit en mère aimante et en psychologue. 
Deux réponses opposées. 
En tant que mère, on fait ce qu’on peut, on donne le meilleur. 
Mais pour les enfants, on ne sera jamais les bons parents qu’ils voulaient. 
Freud disait De quelque manière qu’on s’y prenne, on s’y prend toujours mal. 
Un courant de sympathie s’était installée entre elles. 
---------------
Lui- Je sentit comme un regret chez Lula de n’avoir pas eu d’enfant. 
(récit de la rencontre du 2 août 2001 dans Et ton livre d'éternité ? page 122)
----------------------------------
quand Lula tente de comprendre le mystère de leur rencontre, page 100, elle a ses mots : 
"comment m'expliquer à moi-même aujourd'hui ce qui m'avait attirée en lui, sinon qu'il était dans une certaine mesure le contraire des hommes...que j'avais pu aimer ou de l'homme que je m'attendais à aimer ?...
devant lui, ce fut justement le dépourvu, l'inattendu, le non-rêvé qui me détourna vers un vide, un risque où je basculai d'un coup, corps et âme, fascinée, comme infiltrée par un sort auquel je ne pouvais résister"
magie et la révélation par expérience que 
- l'attendu ne s'accomplit jamais
- à l'inattendu un dieu ouvre la voie 
(la coryphée à la fin de Médée d'Euripide)
-----------------------
le TGV passant devant Tricastin, la fetite pille se demande si une centrale nucléaire, c'est dangereux; 
je lui parle de Chernobylhome, 26 avril 1986, 
du nuage arrêté à la frontière par les douaniers, 
des cancers de la thyroïde
- y a-t-il des livres sur Tchernobyl ?
- il y a de très bons documentaires
- et des livres ?
- sans doute
- j'aimerais en lire un
- il y a le chapitre 16, pages 481 à 490 de Et ton livre d'éternité ?; tu en as un exemplaire
- je sais; j'en veux un autre
à suivre
 
les pages photographiées donnent envie donc bonne lecture
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer
mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer

mariage en 1952 (ils se sont rencontrés à Paris en 1950, lui, 22 ans, elle, 19 ans) / elle cesse ses carnets le 10 mars 1999, elle meurt de la maladie d'Alzheimer en décembre 2004 / récit dans un livre chirurgical L'éclipse / les 20 pages sur les feux sont à relier au roman de Rezvani, Feu / La béate a été détruite par les feux de 2000 / le procès intenté au Testament amoureux est très instructif / quant à Jeanne Moreau, on ne peut que croire à la véracité de ce portrait et continuer à l'aimer

Lire la suite

Beauté j'écris ton nom / Serge Rezvani

Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #amour, #ateliers d'artistes, #notes de lecture, #pour toujours, #poésie, #vraie vie, #écriture

couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis
couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis

couvertures / Eluard sculpture en bronze d'Ossip Zadkine, sur la jambe, quelques vers du poème J'écris ton nom Liberté, au musée Paul Eluard de Saint-Denis

note de lecture sur Beauté j'écris ton nom de Serge Rezvani achevée à 00 H 00 ce 25 juin 2022
- voilà un récit polyphonique par la diversité des tons au gré de la plume avec pauses, distanciation quand le vieil homme se relit avec un sourire amusé
(lire donc aussi avec sourire amusé, le récit amusé du vieil homme, ce qui veut dire ne pas le prendre au pied des mots, il y a de la pose, de la posture et nécessairement de l'imposture; dans mon esprit, ce terme n'est nullement péjoratif ni dépréciatif; dès qu'on se met en mots ou en image, on se pose, s'impose, se fige; la vie va ailleurs)
- voilà un récit à strates, à boucles (on ne peut rajouter l'adjectif quantique, Rezvani voyant, nous voyant, se voyant  comme biologie, évolution génétique, matérialiste, déterministe ; il ne semble pas savoir, pouvoir aller jusqu'à une approche quantique, indéterministe de l'Émergence)
- un récit où on peut lire
des pages de Lula,
des pages-sédiments du Rezvani des années d'avant 50 à Paris quand il se marie avec Eva la suicidaire,
puis des années 50 avec Lula (venue à lui par sa peinture - le tableau fétiche de Lula L'oiseau du Mexique - et qui vécurent leur amour-fusion pendant 50 ans à La Béate)
puis des pages de 2007 dans la maison bleue de l'actrice adulée, en fin de carrière, et malade, sur la falaise de Bonifacio
et des pages de 2020 dans la maison-jardin en contre-bas qu'ils (lui le vieil homme amoureux et l'actrice amoureuse tentant d'approcher l'indicible de Lula, de s'approprier Lula) ont bâti à l'image de La Béate dans les Maures et où l'actrice retrouve sa nature de paysanne corse à même la terre,
- où sans arrêt Rezvani passe du jeune-peintre-de-16-ans au vieil homme-tout-en-un de 93 ans, avec son sourire amusé, sa mélancolie, sa tristesse, sa nostalgie
- ce récit constitue une contre-histoire personnelle de l'histoire de l'art dit contemporain parce que pour Rezvani et dès ses débuts l'acte de peindre est l'oeuvre des libertés de la main du peintre.
Oui, vraiment, avec Rezvani, on est ailleurs, du côté de l'absolu (mot qu'il n'emploie pas), quand c'est le tableau peint par la main des libertés du peintre (venues de très loin, de très profond, à la fois de l'inconscient, du subconscient personnel, de l'inconscient collectif et d'une histoire de l'art pluri-millénaire) qui regarde le peintre.
- Voilà un récit particulièrement riche, iconoclaste, à se prendre plein de claques remettant en cause, en ce qui me concerne, certaines références, "connaissances".
- Rezvani décrit de façon impitoyable le monde des marchands d'art, annonce clairement, non notre effondrement mais notre transformation en bio-masse où comme dans les fourmilières, termitières, il n'y a que la fonction qui compte, rendant indestructible la colonie, unicité et singularité étant éliminées. 
(bémol pour moi : je pense qu'un changement de paradigme est en cours, que de plus en plus de gens, de groupes se rendent compte de l'absurdité, du vide de sens  de la vie urbaine, virtuelle, optent pour des aventures humaines, signifiantes en solo ou en collectifs, en rhizomes, en hybridation avec une dimension spirituelle à rebours de ce qui nous tue: le consumérisme, le trop plein pour faire le vide, retrouver la plénitude créatrice du vide qui fait le vase, optant pour un "travail sur soi" d'élévation, de compassion, de solidarité, de mains dans la terre, la matière, de liens et connexions avec la nature, la VIE = vibrations, informations, énergies)
- Même s'il ne veut pas être anecdotique, les rencontres qu'il fait du Diable collectionneur d'Anvers ou  de Charles Michelson sont particulièrement évocatrices et on comprend qu'avec Duchamp et compagnie, on a rompu comme il dit la chaîne dont parlait Cézanne, la chaîne de la vraie-réelle histoire de la peinture, non déconstruite, non abstraite, non moderne parce que portée par une tension, l'art comme tension annonciatrice de Beauté, dépassement de l'homme du meurtre (le récit de son meurtre de la raie pastenague au cap Lardier alors miné par les mines allemandes est comme un exorcisme) par l'Homme (Nietzsche ?)
 
Je me suis imaginé qu'il pourrait y avoir une manifestation à inventer entre le très étonnant musée Paul Eluard de Saint-Denis, lieu magique, ancien couvent de carmélites et Rezvani, graveur sur bois du poème d'Eluard, annonciateur de la rencontre de Serge et Danielle, la solitude artistique à deux.
 
- Mais l'essentiel de ce récit en méandres lents (rien du tourbillon de la vie ou de la mémoire qui flanche, sauf le temps d'une chanson, le temps d'un rire prolongé et partagé) c'est l'émergence des significations profondes de ce qu'il a vécu, de ce que l'attendu lui a réservé (ou pas) comme de ce que l'inattendu lui a offert, à l'image de ce que dit la coryphée à la fin de la Médée d'Euripide : 

LA CORYPHÉE

De maints événements Zeus est le dispensateur dans l'Olympe. Maintes choses contre notre espérance sont accomplies par les dieux. Celles que nous attendions ne se réalisent pas; celles que nous n'attendions pas, un dieu leur fraye la voie. Tel a été le dénouement de ce drame.

- pour comprendre le geste inouï de son abandon par sa mère juive russe pour le confier, circoncis à 9 ans à une institution juive américaine ce qui le sauve du camp quand sa mère, cancéreuse, charcutée y mourra, il lui faudra sa vie entière
et donc vivre sa vie dans ce sentiment d'abandon avec tous les effets en lui, dans son corps, dans sa sauvagerie, sa sexualité, sa solitude extrême, sa timidité, son refus de se mettre en avant, sa confiance instinctive dans l'intelligence du coeur (il n'emploie pas le mot mais aujourd'hui, ce langage parle à ceux qui ne dévient pas de leur axe, même s'il ne semble pas très visible ou perçu)
- une vie aussi pour saisir l'empreinte ineffaçable de celle qui lui a donné l'amour de la vie et du féminin par ce que j'appellerai son amour inconditionnel (mot qu'il n'emploie pas non plus mais qui parle aujourd'hui à nombre de gens) pour lui, pour le monde qu'ils se sont créés, se mettant au centre de l'univers, centrés égoïstement (mot à prendre en très bons termes, pas comme dénigrement, jugement moral dépréciateur) sur leur bonheur où tout est mis à sa place, apprécié, où sont aimés, soignés oiseux, plantes... la Femme-toutes-en-une, Lula, Lula qui avait le don d'être l'artiste originale d'elle-même, eux deux-un faisant de la vie, de leur vie une-à-deux une oeuvre d'art, vivante, ludique avec chansons en particulier, chansons de l'instant, pour l'instant, ceci, paradoxe, n'ayant été possible que dans et par leur dèche, leur acceptation débrouillarde de la vie au jour le jour sans trop d'appréhension du lendemain
- mais hors de ces présents (aux deux sens du mot) de félicité chantée, rieuse, joyeuse, dans l'atelier derrière la maison, Serge redevenait peintre, peintre  de peintures cauchemardesques comme en contre-point de l'idylle sans cesse renouvelée, de félicités en félicités, contre-point nécessaire, hérité du passé détraqué qui l'avait détraqué et de l'époque de Nagasaki, de la guerre du VietNam...
 
- mais comme un dieu (mot non employé par Rezvani) ouvre la voie à l'inattendu, l'inattendu sait réserver, proposer des surprises, des coïncidences,
- c'est l'ultime amour qui permet de voir enfin le dessin qui s'est dessiné dans le tapis de la vie avec la création de ce jardin en bas de la falaise où les deux vieux amants sous l'influence fantômatique de la morte sans cadavre que fut Lula en fin de vie redoublent avec des nuances, des différences mais dans les mêmes couleurs les années Lula
- ainsi Serge peindra quatre toiles de l'actrice dans sa nudité divine, pour exalter sa fascination du féminin face au levant sur la mer, face au midi sur la mer, face au couchant sur la mer et face à la nuit sur la mer, la vie en boucles, la vie en cycles, la vie en saisons, la vie en peintures, en écritures, en chansons pour l'actrice à la si belle voix. 
- ça donnera Pour une philosophie du jardin, 2019 : Evoquer le jardin, c'est descendre à l'être des choses, privilégier le détail sur l'ensemble, la fleur sur le massif, aller au coeur de la fleur, avec ses étamines, son pollen d'or fin, les délicates nervures de ses pétales retroussés, alors qu'une abeille aux besaces alourdies de cet or, pareille à un minuscule hélicoptère bourdonnant, descend d'un vol vertical se reposer quelques secondes sur la plage colorée du calice qui semble s'entrouvrir exprès pour elle. Une symphonie du jardinier poète Rezvani. L'amour du jardin, de la nature, de la Corse. De l'amour tout court.
 
- il me tarde de voir le film réalisé par Mireille Dumas avec le sacrifice artistique par le feu d'une centaine de toiles regardant et le peintre et les "spectacteurs" tendant vers la Beauté
 
merci Serge Rezvani d'oser être pluri-indisciplinaire
comme le fut mon ami, le philosophe Marcel Contre, pensant le devenir grec de la philosophie et l'infini de la Nature (dont j'ai édité une dizaine de livres) décédé à un mois de ses 100 ans, le 27 février 2022 (né le 27 mars 1922),
comme je pense l'être moi-même avec mes presque 82 ans
pour ma part, après le livre d'éternité, né de la question de l'épousée : je sais que je vais passer, où vais-je passer ? c'est à un nouveau défi que je suis convié, toujours par une remarque de l'épousée : il y a un morceau de Sylvain qui se balade quelque part
c'est une remontée inattendue d'une des dernières paroles d'Annie, le 29 octobre 2010 chimérisme foetal-maternel ?
attendant Sylvain, c'est Katia qui est arrivée 
jusqu'à ce que Magali B. me mette le nez dessus, le 21 mars 2022 : mais peut-être ils étaient deux ?
21 mars, jour du printemps, jour de Nowruz, de sainte Clémence (morte le 21 mars 1176), de la trisomie 21, pour l'élimination de la discrimination raciale (quelle légèreté une journée pareille)
vrai ou faux, impossible de trancher 
donc le défi des prochains mois, retourner dans le ventre porteur d'Annie et écrire la légende des jumeaux Sylvain (s'il vînt, il ne devait pas venir, avais-je répondu) et Katia (bien là)
que s'est-il passé entre eux ?
ça me permettra de me repencher vraiment sur son berceau
une boucle à l'envers, de la mort comme mystère, passage, pas-sage, l'âme-hors à la conception comme mystère, miracle, émergence de la vie, âme s'incarnant, aimer animer
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle
Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle

Rezvani et Danièle-Lula / l'actrice peinte par Serge regardant Veermer peignant son modèle

 
je pense que le Musée Paul Eluard de Saint-Denis devrait s'emparer de la rencontre entre Eluard et Rezvani en 1947 pour l'illustration par bois gravés du poème Elle se fit élever un palais
(poème annonçant - mais il ne s'en est rendu compte qu'après coup - la rencontre de Serge et de Danièle à Paris, elle avait 18 ans, avant la fuite dans les Maures, pendant 50 ans, Éclipse et disparition comprises avec la maladie d'Alzheimer)
 
Un taillis de nuages sur un rond-point solaire
Un navire chargé de paille sur un torrent de quartz
Une petite ombre qui me dépasse
Une femme plus petite que moi
Pesant autant dans la balance des pygmées
Qu'un cerveau d'hirondelle sur le vent contraire
Que la source à l'œil vague sur la marée montante
Un jour plus loin l'horizon ressuscite
Et montre au jour levant le jour qui n'en finissait plus
Le toit s'effondre pour laisser entrer le paysage
Haillons des murs pareils à des danses désuètes
La fin maussade d'un duel à mort où naissent des
retraites des bougies
La mise au tombeau comme on tue la vermine
Rire aux éclats une palette qui se constitue
La couleur brûle les étapes
Court d'éblouissements en aveuglements
Montre aux glaciers d'azur les pistes du sang
Le vent crie en passant roule sur ses oreilles
Le ciel éclatant joue dans le cirque vert
Dans un lac sonore d'insectes
Le verre de la vallée est plein d'un feu limpide et
doux
Comme un duvet
Cherchez la terre
Cherchez les routes et les puits les longues veines
souterraines
Les os de ceux qui ne sont pas mes semblables
Et que personne n'aime plus
Je ne peux pas deviner les racines
La lumière me soutient
Cherchez la nuit
Il fait beau comme dans un lit
Ardente la plus belle des adoratrices
Se prosterne devant les statues endormies de son
amant
Elle ne pense pas qu'elle dort
La vie joue l'ombre la terre entière
Il fait de plus en plus beau nuit et jour
La plus belle des amantes
Offre ses mains tendues
Par lesquelles elle vient de loin
Du bout du monde de ses rêves
Par des escaliers de frissons et de lune au galop
A travers des asphyxies de jungle
Des orages immobiles
Des frontières de ciguë
Des nuits amères
Des eaux livides et désertes
A travers des rouilles mentales
Et des murailles d'insomnie
Tremblante petite fille aux tempes d'amoureuse
Où les doigts des baisers s'appuient contre le cœur
d'en haut
Contre une souche de tendresse
Contre la barque des oiseaux
La fidélité infinie
C'est autour de sa tête que tournent les heures sûres du lendemain
Sur son front les caresses tirent au clair tous les mystères
C'est de sa chevelure
De la robe bouclée de son sommeil
Que les souvenirs vont s'envoler
Vers l'avenir cette fenêtre nue
Une petite ombre qui me dépasse
Une ombre au matin.
730 dessins de confinement, paru le 22 novembre 2022

730 dessins de confinement, paru le 22 novembre 2022

un titre, un livre de
Serge Rezvani, 94 ans
que j'ai eu la chance provoquée de rencontrer avec Annie, l'épousée
à La Béate, le 2 août 2001 
48 jours avant la disparition de Cyril G. et Michel B. à Cuba 
La Béate, nid de l'amour-fusion de Serge et de Lula
cette rencontre est racontée, fictionnée, légendée dans 
Et ton livre d'éternité ? pages 122-123
Rezvani fait partie de mes plus belles lectures
nombre de pages de mon blog sont consacrées à des notes de lecture d'une oeuvre personnelle, singulière
Beauté, j'écris ton nom
un auteur, pas de nom d'éditeur
bravo Rezvani et bravo l'éditeur
anecdote : jeune peintre fauché de 17 ans, Serge Rezvani se vit confier par Paul Eluard l'illustration par onze gravures sur bois d'un poème, Elle se fit élever un palais, édité en 1947 à 16 exemplaires par Maeght, réédité à l'identique pour la journée mondiale du livre le 23 avril 2019 à 28500 exemplaires offerts avec une rose par le syndicat des libraires francophones de Belgique
je le dis sans flagornerie; il y a beaucoup de similitudes entre le retour de Rezvani sur ses vies et la métamorphose en Vita Nova du hiérosolymitain J.-C.

je le dis sans flagornerie; il y a beaucoup de similitudes entre le retour de Rezvani sur ses vies et la métamorphose en Vita Nova du hiérosolymitain J.-C.

7 - La rencontre de Lola à La Béate, le nid d’amour fusion de Lula et Serge

Lui-Je, hiérosolymitain d’Avers sous les eaux depuis le Déluge, celui qu’on appelle communément J.C., a eu la chance de rencontrer à La Béate, dans la forêt des Maures, Serge Bassiak et Danielle-Lula.
Cyrus Rezvanupied était venu les attendre, l’épousée et Lui-Je, avec sa voiture décapotable, l’américaine rose, à Col’o’brière.

Ce fut un grand moment de partage : champagne et livres, le 2 août 2001, avec l’épousée, 48 jours avant la disparition du fils et du frère, le 19 septembre 2001 à Jaguëy-Grande, Cul-bas.
Rezvanupied leur dédicaça 
La Traversée des Monts Noirs (en supplément du Rêve de D’Alembert) (l’édition Stock de 1992) avec « un peu de Russie, un peu de Toulon ».

Et effectivement la Russie, indépendamment du roman, les habitait depuis 2000 et cela dura 10 ans encore pour l’épousée comme pour lui avec l’épisode Baïkalal.
Danielle-Lula était atteinte de la maladie d’Alzheimer, diagnostiquée le 11 août 1999. Cette fin d’après-midi là, ils ne s’aperçurent de rien, ils n’étaient au courant de rien. Elle posa une question à l’épousée 
Avez-vous des enfants ? Comment cela se passe-t-il ? L’épousée répondit en mère aimante et en psychologueDeux réponses opposées. En tant que mère, on fait ce qu’on peut, on donne le meilleur. Mais pour les enfants, on ne sera jamais les bons parents qu’ils voulaient. Freud disait De quelque manière qu’on s’y prenne, on s’y prend toujours mal. Un courant de sympathie s’était installée entre elles. Lui- Je sentit comme un regret chez Lula de n’avoir pas eu d’enfant.

Autour d’eux, discrète mais présente, Lola, une superbe métisse comme on les rêve, les imagine, ce qu’il faut là où il faut, (regard et parole de macho, connard !), qui semblait remplir toutes sortes de rôles dont infirmière. Lui-Je ne manqua pas de faire la conversation avec elle. Lola l’intriguait.

Après la disparition de Danielle, fin 2004, (le récit L’éclipse écrit en 2003 est le récit clinique de tout ce que Cyrus a tenté pour accompagner Lula), Lui-Je apprit que Serge avait donné La Béate à Lola.

À l’automne 2006, fut organisé un sentier littéraire, sentier saisonnier, celui d’automne consacré à Rezvanupied où Lui-Je lut des extraits de ses deux livres sur Les Maures et La Béate (Le roman d’une maison et Divagation sentimentale dans les Maures) en présence d’une vingtaine de randonneurs.page123image1674784 page123image1703072 page123image1675616

https://www.dailymotion.com/video/x15y1p

Lui-Je rendit visite à Lola après la disparition de l’épousée, en 2011. Elle avait installé une magnifique volière sur une des terrasses descendantes et elle prenait soin d’oiseaux malades, blessés, mutilés, pigeons atteints de trichonomase, coqs de combat mutilés, cacatoès abîmés. 6 ans après, Lui-Je comprendrait cette attirance pour les volatiles.

La Béate a été détruite par l’incendie qui a ravagé 8000 ha du massif des Maures entre le 16 août 2021 (17 H 45) et le 20 août. 

Lui- Je est sans nouvelles de Lola. Envolée sans doute.

Cyrus Rezvanupied avait écrit un roman Feu, paru chez Stock le 1° janvier 1977Ce feu qui vole de colline en colline, ravage les Maures et déferle vers le rivage, n’est pas seulement le sujet principal de ce roman : il est en quelque sorte son mouvement même. Dans ses tourbillons, c’est lui qui débusque, embrase, révèle chacun des multiples personnages. Dans sa fureur, c’est lui qui porte jusqu’à l’incandescence les secrets et les haines d’une population hétéroclite - forestiers et chasseurs, vieilles souches pastorales ou nouveaux nomades de la « beat generation ». C’est lui enfin qui donne à la phrase de Rezvani sa véhémence, son lyrisme parfois hallucinatoire. Ce livre au titre prométhéen - qui dans sa première édition s’intitulait Feu - n’étonne pas moins par sa qualité visionnaire.

Décrivant par avance le grand incendie qui dévasta les Maures quelque temps après sa parution, Le Vol du feu (Actes-Sud Babel 15/2/2000) est aussi une ample et tragique méditation sur les passions, sur l’animalité de l’homme et sur son inextinguible désir du divin.

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/pages- arrachees-aux-romans-de-serge-rezvani
le 17 mai 2021 https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/pages- arrachees-aux-romans-de-serge-rezvani-15-les-annees-lula-0

le 18 mai 2021 https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/pages-arrachees-aux-romans-de-serge-rezvani-25-le-vol-du-feu-0

évidemment, ces 3 liens ne fonctionnent plus

page123image2922000 page123image2928384

note après 50 pages de lecture

Beauté, j'écris ton nom de Serge Rezvani 
collection L'exception aux Belles Lettres
 
Beauté, j'écris ton nom par un homme de 94 ans, 
peintre, écrivain, compositeur, 
amoureux fou de Lula (50 ans de délicieux bonheur à La Béate dans les Maures puis entre Venise et La Béate)
ou l'entrée en peinture, l'entrée en écriture de cet artiste d'indisciplines
il s'agit d'une plongée médiumnique dans le subconscient de l'artiste faisant retour non anecdotique, non biographique sur le sens de sa flèche dont il prend conscience qu'elle vole sans but, juste pour voler et que finalement ça lui convient
l'entrée en peinture comme recherche de l'indicible de l'art par des oeuvres inachevées, découragées, comme recherche de la Beauté, d'une fusion avec la Beauté au travers de la vision non érotique par l'artiste du nu qui pose, avec comme agent, les libertés de la main car c'est elle qui tente de rendre l'indicible, pas la pensée de l'artiste, 
recherche de la Beauté pour un dépassement humaniste (il emploie ce mot ridicule, c'est de lui) de l'homme prédateur vers l'Homme (Nietzsche ?)
livre (j'en suis à 50 sur 200) sur la mère, l'enfance, les galères, la faim, le froid, le corps-ami comme dédoublé (schizophrénie ?), le féminin quand il peint, le masculin-féminin quand il aime d'amour-passion non mortifère une femme-toutes-en-une; 
sur les deux médiums utilisés pour s'exprimer, tenter d'exprimer l'indicible sacré (il n'emploie pas le mot) avec des écarts inouïs par exemple entre les délicieuses journées à La Béate et ce qu'il y peint sur des toiles de 2 X 3 puis en série, absolument cauchemardesques
 
comme tu as tout lu de Rezvani, que les années-lumière (1967), les années Lula (1968), le testament amoureux (1981) t'attendent chaque année l'été, quand tu reviens au pays de l'épousée
tu n'as pu t'empêcher de commander Les carnets de Lula
livraison la semaine prochaine
tu auras fini Beauté, j'écris ton nom 
livre d'exception écrit par un homme qui à 94 ans s'interroge sur son entrée en peinture
j'espère que nous pourrons voir un jour le film que réalise Mireille Dumas avec la destruction par le feu dans une forêt des Alpilles d'une centaine de toiles conservées par Rezvani, artiste pluri-indisciplinaire, qui s'est payé le luxe de ne pas vendre ni de montrer ses toiles car devenant oeuvres elles se seraient dégradées en argent sale allant de collectionneurs (affairistes du béton, de l'armement, du pétrole, du luxe...) en expositions (dans leurs fondations), musées (rétrospectives de conservateurs et surtout de commissaires d'exposition, joli "commissaire" !) avec une cote montante, spéculative... 
oui, vraiment, avec Rezvani, on est ailleurs, du côté de l'absolu, quand c'est le tableau peint par la main des libertés du peintre (venues de très loin, de très profond) qui regarde le peintre
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.

les carnets de Lula, publiés en 2022, 17 ans après la disparition de Danièle / L'éclipse : Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.

toiles de Serge Rezvani
toiles de Serge Rezvani
toiles de Serge Rezvani
toiles de Serge Rezvani

toiles de Serge Rezvani

Lire la suite

le pas-sage de Marcel Conche

Rédigé par grossel Publié dans #Albert Camus, #FINS DE PARTIES, #amitié, #cahiers de l'égaré, #essais, #les entretiens d'Altillac, #pour toujours, #vraie vie, #écriture, #voyages, #poésie

contemplant la grande prairie depuis la fenêtre de son bureau à Treffort

contemplant la grande prairie depuis la fenêtre de son bureau à Treffort

un hommage à Marcel Conche, inédit, qui aurait pu être lu le 9 avril 2022

 

Ce naïf que fut Marcel Conche

Je me souviens très bien de ma première rencontre avec Marcel Conche. Ce qui l’a caractérisée, c’était non seulement la gentillesse avec laquelle il me reçût, mais aussi l’intérêt qu’il accordait à votre personne.

Ce jour, je venais lui demander la dédicace d’un de ses livres, il voulut savoir pour quelle raison je m’intéressais à la philosophie. Je lui expliquais que ce n’était pas pour moi, mais que je souhaitais offrir ce livre pour l’anniversaire d’un ami qui avait découvert sa philosophie avec beaucoup d’intérêt.

Mais vous, me demanda-t-il, que pensez-vous de la philosophie ?

Peu habitué à ce genre de questions, surtout posées par l’un de ses plus éminents spécialistes, je préférais botter en touche.

- Euh, moi je m’intéresse plutôt au bouddhisme.

- Ah ! me fit-il, je ne connais pas cette religion, et vous en pensez quoi ? Il se gardait bien de me dire qu’il avait écrit un ouvrage intitulé « Nietzche et le bouddhisme ».

Je ne pouvais à nouveau échapper à la question et je fis appel à mes dernières lectures qui étaient relativement fraîches, car l’apprenti bouddhiste, que j’étais, avait été accroché par le sourire irrésistible du Dalaï-Lama qui était en couverture d’un livre censé parler du bonheur.

Néanmoins méfiant, je ne me lançais pas dans de longues explications et je m’en tins à l’essentiel.

Je lui parlais de la douleur perpétuelle compagne de nos vies, et qu’aucune félicité n’est durable, ça j’étais sûr de mon coup, que cette douleur naît de la «soif» de vivre, des désirs et des passions qui font naître la convoitise, la jalousie, la haine et l'erreur. Jusque-là j’étais en phase totale avec le bouddhisme tout autant qu’avec le principe de causalité qui explique qu’en supprimant la cause, on annule son effet ; lorsque j’avançais cela à cette époque, j’en étais certain. Mais j’appris, grâce à Marcel Conche, qu’il faut s’apprêter parfois à changer nos convictions. Ceci ne manqua pas d’arriver avec le principe de causalité. Je découvrais qu’il n’était vrai qu’en apparence ; et qu’en supprimant la cause, on n’annule pas toujours les effets, mais, bien au contraire, que les effets eux- mêmes étaient générateur d’autres causes. Depuis je m’intéresse plus au principe du tao avec le Yin et le yang qui ont plus satisfait mon goût de la vérité, car, en éteignant les désirs, on n’annihile pas totalement la souffrance, il reste toujours un peu de Yin dans le Yang ; ainsi renaissent d’autres souffrances. C’est sans doute pour cette raison que je me suis arrêté en chemin et que je ne pourrais jamais parler de la quatrième vérité, qui est la «Voie des huit vertus» qui conduit au Nirvana des bouddhistes. Cependant, je n’arrêtais pas totalement mes recherches, Marcel Conche prit le relais de mon éducation spirituelle. Il m’enseigna les principes d’Épicure qui me convenaient mieux, il ne conseillait pas d’éteindre en nous toute cette soif de vivre, mais de s’en tenir aux désirs essentiels. J’interprétais ce conseil à ma manière en agrémentant parfois mes repas avec un petit verre de vin que je trouve essentiel pour border ma vie avec le bonheur avec qui j’ai décidé depuis longtemps d’entretenir de bonnes relations, car, à ce jour, je ne vois pas en quoi il y a quelque chose d’intelligent à ne pas vouloir être heureux.

 

C’est en me questionnant avec cette naïveté socratique, ce que faisait souvent Marcel Conche, qu’il ouvrit en moi une curiosité philosophique qui depuis ne m’a jamais quittée. C’est ainsi qu’il interrogeait le monde et les hommes avec cette fausse naïveté qui lui permettait de mieux vous analyser et ci-besoin était de vous placer en face de vos incohérences. Des amis qui souhaitaient le rencontrer s’en souviennent encore.

Durant des dizaines d’années, j’allais avoir l’honneur de recevoir les leçons particulières de ce grand professeur qu’il fut également. Il ne me posait que des questions auxquelles j’étais capable de répondre. Il ne chercha à aucun moment à me mettre en difficulté, mais sans m’en rendre compte il me fit progresser sur la voie de la réflexion. Je l’en remercie encore, il fut mon véritable père et mon guide dans la vie. Je gardais du bouddhisme ce qui me semblait bon au même titre que chez les philosophes Grecs comme Héraclite avec l’impermanence et la sobriété d’Épicure. En soulignant naïvement, les limites de mon discours il m’accompagna vers le scepticisme. C’est ainsi qu’il m’offrit mon premier burin avec un marteau pour que je puisse effacer, si le besoin s’en faisait sentir, certaines de mes convictions que je croyais gravées dans le marbre. Depuis je me sens plus léger donc libre. C’est ainsi qu’il m’aida à découvrir d’autres facettes d’une vie éternellement changeante. Il me prépara à aimer ce monde plongé au cœur d’une nature merveilleuse. Pour appréhender tout ceci sans doute comprit-il très tôt qu’il fallait mieux être ce Candide de Voltaire. Parfois, dans nos conversations, j’avais l’impression que nous n’étions que deux grands enfants naïfs, mais pas crédules pour autant.

Cette naïveté que j’ai partagée avec lui, celle que Georges Sand attribuait à son personnage qu’était Planet : «   naïf comme un enfant , avec un esprit pénétrant et une finesse déliée », ne pouvait que nous tenir à l’écart de tous ceux qui n’avaient que des certitudes. Aujourd’hui il en est toujours ainsi avec ceux qui nous promettent le bonheur avec une croissance infinie de l’avoir, dussent-ils oublier l’être, l’humanisme et l’environnement. Ils sont si éloignés des conseils de Maître Eckart qui conseille d’être vide de notre propre connaissance, non pas d’oublier ce que nous savons, mais d’avoir une sorte d’innocence, pas loin de la naïveté qui nous prépare à une disponibilité de l’esprit pour mieux nous imprégner des choses ; ce qui est indispensable, car, celui qui ne comprend pas le problème ne trouvera jamais la solution. Alors comprenons-nous bien le sens et la possibilité d’un développement durable, ou sommes-nous simplement dans le développement durable de nos erreurs ?

Notre société est en face de deux points de vue radicalement différents. Ce sont des contraires et ces derniers sont indissociables comme nous l’a enseigné Héraclite. Mais œuvrer pour l’un ou pour l’autre, ceci aura des conséquences radicalement différentes.

Nous avons un premier groupe, qui sous l’impulsion des femmes 

( majoritairement) se développe rapidement, car elles sont animées par la force de ceux qui savent, comme les Grecs et les bouddhistes, qu’aucune félicité n’est durable. Si ces naïves arrivent à faire des choses qui semblent impossibles pour beaucoup, c’est qu’elles sont propulsées par la culture de la vie qui fait si souvent défaut aux hommes ; ces derniers sont essentiellement manipulés par la culture du face à face, que j’appelle par ailleurs, la culture de la mort. Ces ignorants se croient autorisés à traiter ces dernières de naïves ou de rêveuses plus ou moins utopistes. Puis, pour bien enfoncer le clou, du haut d’un prétendu savoir, ils leur expliquent que le monde ce n’est pas ça, qu’elles ne comprennent rien aux affaires, à l’économie et à la politique ; que les choix qu’elles proposent ne sont que des choix fictifs, sans fondement sérieux en dehors d’un petit cercle de rêveurs plus ou moins naïfs comme elles.

C’est là qu’une femme plus hardie que les autres prit la parole :


- Cher Monsieur, vous et vos amis tous tellement persuadés d’avoir raison je vous signale que « Fictif » ne signifie pas forcément « impossible ». J’en veux pour preuve que le papier-monnaie, que vous vénérez tant, n’a qu’une valeur fictive, pourtant c’est le moteur du monde que vous prétendez nous imposer et qui aujourd’hui ressemble à un cauchemar.

 

Je vois bien qu’avec votre sourire narquois, vous souhaitez nous envoyer sur l’ile d’Utopia, ce vieux pays imaginaire où les habitants sont gouvernés d’une manière idéale et sont parfaitement heureux. Ne vous y trompez pas ce pays qu’est l’Utopia dont nous parle Thomas More ce philosophe humaniste anglais existe bel et bien, ce sont toutes mes sœurs et mes frères, ces entrepreneurs du sens, qui chaque jour lui donne vie en mettant en place non seulement une économie de précaution, mais aussi des moulins à bonheur.

Nous sommes les nouveaux résistants face à la dystopie que vous installez un peu partout et dont la dernière guerre en Ukraine n’est qu’un pâle reflet de ce qui malheureusement arrivera ailleurs. Votre économie mondialisée est devenue une économie hégémonique. Puis comme toutes les hégémonies, elle ne pouvait que devenir despotique en détruisant les hommes et leur environnement. Une dystopie ce n’est plus simplement une fiction terrifiante, mais c’est devenu une réalité avec cette économie mise en place par ceux qui sont persuadés d’être les maîtres du monde. Il sera de plus en plus difficile de leur échapper, car ils entendent tout dominer et exercer une autorité totale sur leurs consommateurs qui se prennent encore pour des citoyens qui peuvent exercer leur libre arbitre. Espérons qu’il n’est pas trop tard pour choisir son camp, Utopie contre Dystopie, croissance contre bonheur.

Marcel nous avait prévenus

Jean Delorme 

(ce texte aurait été lu à la soirée Marcel Conche du 9 avril si Jean Delorme avait pu y venir mais de nuit et de loin c'est peu prudent)

 

affiche de la soirée du 9 avril consacrée à Marcel Conche

affiche de la soirée du 9 avril consacrée à Marcel Conche

le pas-sage de Marcel Conche
 
Le siècle de Marcel Conche comporte une préface de Hollande (ex-président et corrézien)
il aurait dû comporter un texte de Macron (se réclamant des chemins buissonniers de Marcel Conche dans le 1 d'Eric Fottorino) 
et un texte de feu Chirac (feu président et feu corrézien) 
(texte que j'ai hésité à écrire)
c'eut été drôle d'avoir des "paroles" de présidents sur un philosophe métaphysicien, 
porté par la Nature infinie, éternelle, créatrice au hasard selon lui,
partisan de la décroissance, adepte de la sobriété à tous les points de vue, sensible à la souffrance des enfants (sa notion de mal absolu en est déduite) et des animaux
---------------------------------
je n'ai pas obtenu non plus, les "paroles" de Jacques Weber, Gérard Depardieu, Michel Onfray, Jérôme Garcin, Laure Adler, Roland Jaccard (suicidé juste avant la parution, pour ses 80 ans, comme son père et son grand-père) et de Natale Luciani, son ami corse (disparu aussi avant parution)

L'ami Marcel Conche, métaphysicien de l'infini de la nature est décédé,

dcd, (j'ai repris décédé sur proposition d'Annie Bergougnous)

le dimanche 27 février 2022, à 8 H du matin,  dans son sommeil.

J'ignore quel a été son état dans les jours qui ont précédé. Mais une quinzaine de jours avant, je lui avais téléphoné. Clair, lucide comme d'habitude même si, à ce que M.M me racontait, il perdait peu à peu une certaine mémoire, celle du quotidien, heure, jour-nuit, repas pris ou pas...

Marcel est mort de sa belle mort, d'une mort naturelle comme il la décrit dans un article de 6 pages Comment mourir ? paru dans la Revue L'enseignement philosophique, N°3, mars-mai 2013.

Une mort naturelle qui vient après le parcours des âges de la vie (enfance, adolescence, âge adulte, vieillesse) à la différence des morts paranaturelles (par virus, amiante, rayonnement...), des morts infligées par assassinat (Marseille, Corse), par fanatisme religieux (un peu partout), par la guerre à laquelle on participe par patriotisme ou toute autre raison idéologique, qu'on subit parce qu'on ne peut pas fuir, guerre qu'on peut ne pas faire par pacifisme, objection de conscience, désertion avec risque personnel bien sûr (guerres en cours, ne focalisons pas seulement sur l'Ukraine), des morts encourues  par  de vains désirs non naturels, infinis, insatiables tels que décrits par Épicure : manger trop riche, trop gras, boire à l'excès, fumer comme un pompier, baiser à mort, être baisé à mort entre pluri partenaires, se droguer en dur, en doux, pratiquer des sports extrêmes pour l'état de flow, pour se dépasser, se surpasser => usure prématurée du corps, désirer les honneurs, la richesse, la gloire, le pouvoir, la domination, la conquête, (dans ces cas-là, la compétition est féroce et on finit toujours par tomber de haut), l'immortalité (le transhumanisme annonce la couleur pour les ultra-riches).


Marcel Conche en menant une vie d'Épicure en Corrèze a en quelque sorte choisi sa mort, une belle mort, comme on dit, chez lui, dans son lit, dans son sommeil, soigné, aidé, accompagné, pendant 4 ans par une femme admirable de dévouement de sa famille, M.M.C. et par les services de l'hospitalisation à domicile (j'ignore pendant combien de temps; il perdait de son autonomie mais rien de sa vivacité intellectuelle, de son sens de la répartie, du rebond).

Mourir chez soi plutôt qu'en Epahd, c'est ce que je souhaite à chacun. Je l'ai permis, à mon père dont j'ai recueilli le dernier souffle, à ma mère, morte dans son sommeil, moi dormant dans la pièce à côté. Pendant 4 ans, j'ai été l'aidant de mon beau-père, accueilli chez nous avant son départ. Quand une famille le peut, qu'elle n'abandonne pas celui qui vieillit "mal" (par perte d'autonomie...) et va passer (à plus ou moins longue échéance et déchéance) aux marchands de l'or gris.

Disons pour être plus précis, qu'en vivant comme Épicure, en Corrèze, Marcel se donnait plus de chances de mourir de mort naturelle, sans garantie cependant de ne pas mourir de mort accidentelle, brutale ou des suites d'une longue maladie comme on dit aujourd'hui pour désigner les fins de vie par cancer avec traitements lourds, voire soins palliatifs.

Que philosopher c'est apprendre à mourir dit Montaigne et de l'imaginer par une tuile tombant d'un toit ou suite d'une mauvaise chute. Combien de fois, avons-nous eu la sensation d'avoir frôlé la mort, de lui avoir échappé, sans même avoir besoin de l'imaginer. Une vie prudente ne nous en protège pas certes mais une vie prudente est une vie sage pouvant rendre le pas-sage plus lointain.

Marcel a pu ainsi quasiment jusqu'au bout écrire, jusqu'au 13 novembre 2021, où écrivant sa dernière lettre pour M.C., il se pose la question "les morts ont-ils une réalité autre que dans nos souvenirs et nos coeurs ?"

Son dernier livre publié, le 27 septembre 2021 au milan de sa centième année, L'âme et le corps est d'une belle vigueur.

L'âme et le corps, son dernier livre paru au milan de sa centième année, le 27 septembre 2021 / Lettres en vie, lettres écrites pour des personnes en soins palliatifs à La Seyne-sur-mer, un livre d'accompagnement, lettres dAlain Cadéo, peintures de Michel Cadéo
L'âme et le corps, son dernier livre paru au milan de sa centième année, le 27 septembre 2021 / Lettres en vie, lettres écrites pour des personnes en soins palliatifs à La Seyne-sur-mer, un livre d'accompagnement, lettres dAlain Cadéo, peintures de Michel Cadéo
L'âme et le corps, son dernier livre paru au milan de sa centième année, le 27 septembre 2021 / Lettres en vie, lettres écrites pour des personnes en soins palliatifs à La Seyne-sur-mer, un livre d'accompagnement, lettres dAlain Cadéo, peintures de Michel Cadéo
L'âme et le corps, son dernier livre paru au milan de sa centième année, le 27 septembre 2021 / Lettres en vie, lettres écrites pour des personnes en soins palliatifs à La Seyne-sur-mer, un livre d'accompagnement, lettres dAlain Cadéo, peintures de Michel Cadéo

L'âme et le corps, son dernier livre paru au milan de sa centième année, le 27 septembre 2021 / Lettres en vie, lettres écrites pour des personnes en soins palliatifs à La Seyne-sur-mer, un livre d'accompagnement, lettres dAlain Cadéo, peintures de Michel Cadéo

Contexte de la nouvelle du pas-sage de Marcel Conche

Un mail adressé à 12 H 30 m'informe du passage de Marcel. Je suis en balade sur la route des crêtes avec les enfants. Au bord des falaises de Cassis et dans Cassis. Je découvre le mail vers les 20 H. Je ne m'y attendais pas et posais comme réalisé le souhait de nous retrouver le 27 mars pour ses 100 ans lorsque je parlais aux deux oliviers de 50 ans, dédiés à Marcel, sur la restanque front de mer de 20 m où je fais mes allers-retours tous les jours pendant 30 à 40' deux fois par jour.

Mais depuis le 24 février, début de la crise ukrainienne, je suis nerveux, cherchant à comprendre sans réussir à me positionner.

La nouvelle me percute. Quand auront lieu les obsèques ? Comment effectuer le voyage ?

On continue nos balades en famille dans des lieux chargés énergétiquement, spirituellement, la Sainte-Baume, le 4 mars, Lourmarin, le 5 mars.

Rosalie venue deux fois chez Marcel  appréciée de lui qui lui avait offert 3 robes, ne veut pas assister aux cérémonies (nous n'insistons pas); elle remonte en train le dimanche 6 mars. Elle sera seule pendant 4 jours mais reliée téléphoniquement et humainement avec Toto.

Son anniversaire des 14 ans  sera le lendemain de celui de Marcel (27, Marcel, 100, 28, Rosalie, 14).

en date du 1° mars

france culture remet en ligne les 5 entretiens Hors-Champs de 2010 avec Laure Adler suite au décès de Marcel Conche, le 27 février 2022, à un mois de son 100° anniversaire, le 27 mars 
 
la soirée Marcel Conche du 9 avril à 19 H à la maison des Comoni au Revest est maintenue avec la projection du film de Christian Girier La nature d'un philosophe suivie d'un débat
elle sera l’occasion d’évoquer la figure et l’oeuvre de Marcel Conche
 
je souhaite garder un côté intime à ce départ d’un ami dont la sagesse tragique m’a guidé de 1967 à 2020
fin 2020, une métamorphose « inattendue » m’a amené à une approche plus spirituelle de la vie 
(Et ton livre d'éternité ? paru le 14 février 2022)
il me semble que Marcel Conche, un grand frère de 18 ans mon aîné que je tutoyais (comme il le voulait) n’était plus très loin d’une telle approche 
(dernier échange téléphonique vers la mi-février en lien avec mon livre d'éternité)
 
évidemment, ce qui s’exprime dans les nécrologies (Roger-Pol Droit et autres), c’est le nihilisme ontologique de Marcel Conche, son naturalisme, son scepticisme pour autrui
 
le voilà déjà figé dans un statut, une statue
alors qu'il était en mouvement permanent comme tout ce qui vit
et il écrivait le mouvement, le passage comme son ami Montaigne
je ne sais qu'écrire nous avait-il dit en 2019 
toujours questionnant 
 
l’approche des 100 ans, approche aussi de la mort l’a conduit à se poser une ultime question dans une lettre presqu'illisible du 13 novembre 2021 qui ne permet pas de se débarrasser de la mort comme il l'a fait à 84 ans 
"les morts ont-ils une réalité autre que dans nos souvenirs et nos coeurs ?"
 
(entretien dans philo-magazine, avec Juliette Cerf, le 3 octobre 2006)
(La mort ne peut plus m'enlever ma vie. Ma vie, je l'ai eue. Je n'appréhende pas le fait d'être mort. Epicure le dit très bien, la mort n'est rien. Il n'y a rien après la mort : je disparais, je m'évanouis, la vie s’arrête.)
 
je relève au passage l'absence de toute référence aux Cahiers de l'Égaré dans les nécrologies qui circulent
pourtant 10 livres ont été édités
Les Cahiers de l'Égaré n'ont pas cherché et ne cherchent pas la visibilité médiatique. 
Faire oeuvre, humblement, selon une exigence de vérité intime, de conviction vécue.
Être cause de soi et non conséquence des influences d'autrui.

4 mars, la Sainte-Baume

retour de la Sainte-Baume, le 4 mars à 22 H, car en famille, les balades durent, durent, tellement on s'immerge dans ce qui s'offre, balade conclue par un documentaire de 25' sur ce lieu où les rencontres les plus inattendues se font pour peu qu'on dise bonjour et qu'on s'adresse vraiment à la personne
ce fut trois fois le cas,
- avec un photographe ami revenant de la grotte avec des élèves de lycée qu'il initiait à la prise de vues 
- avec une chercheuse en science de l'ingénieur, une vosgienne (nous avons voulu aller à la grotte aux oeufs mais trop dur pour mes genoux; accord à 100%, mots compris, sur la Conscience, la Présence d'amour inconditionnel à l'oeuvre dans ce qui vit, meurt...;
plus tard, je découvre que j'ai discuté avec la 1° adjointe au maire de Nancy, également conseillère régionale, directrice d'un institut supérieur de recherche, (École nationale supérieure en génie des systèmes industriels et Institut national polytechnique de Lorraine); elle m'a donné ses cordonnées
- avec une femme au bonnet bleu devant un vitrail Noli me tangere, échange sur un sens possible de ce Ne me touche pas, des yeux extraordinaires comme je n'en ai jamais vus, comme si j'étais absorbé; ce fut court, chaleureux, sans échange d'adresse ni de noms, prénoms; juste la rencontre livrée à l'éternité du moment présent
évidemment, j'ai présumé de mon endurance sans repos ni restauration, suis tombé deux fois dont la dernière juste au niveau de la voiture avec 4 pompiers buvant un coup à La Terrasse et venant me relever, m'offrant un café sucré et plein de conseils avec un humour savoureux; merci 
 
à la boutique du pèlerin, je note l'absence de L'évangile de Marie, traduit et commenté par Jean-Yves Leloup, je demande s'il y a du Jean-Yves Leloup, ancien dominicain de la Sainte-Baume, devenu prêtre orthodoxe; non parce que les écrits actuels de Jean-Yves Leloup ne correspondent pas à nos critères mais si vous en voulez, je peux vous les commander
 
arrivée chez moi, je trouve par mail un tract Gallimard offert
Bonjour Jean-Claude Grosse,
Veuillez trouver, en lecture gratuite, ce texte inédit de Régis Debray :
Des musées aux missiles. 
À propos de ce livre
Pas de panique. C’est toujours ainsi que les choses se passent. La guerre, c’est quand l’histoire se remet en marche. La paix, c’est quand dominent les arts de la mémoire. Guerre et paix. Cela alterne. Diastole, laisser-faire laisser-dire, systole, on serre les poings et les rangs. Les sociétés aussi ont un cœur qui bat. Tout se passe comme si les grandes vacances allaient devoir se terminer en Europe, que nous sortions du régime mémoire, pour aborder, once again, le régime histoire. Il y a un temps pour tout. Pour le patrimonial et pour les arsenaux. Pour le musée et pour le missile. Le passage de l’un à l’autre est toujours déconcertant, mais l’Européen a assez d’expérience pour ne pas s’étonner du changement de phase, et de pied.
5 mars, Lourmarin
d'abord le cimetière, tombe d'Albert Camus, 
je lis un extrait de La voie certaine vers "Dieu" après avoir indiqué pour le silence qui nous enveloppe (personne pendant notre balade de 1 H 30) que Marcel Conche par sa métaphysique de l'infini de la nature nous sauve de la philosophie de l'absurde.
"La religion repose sur la notion d’amour inconditionnel. C’est la religion fondamentale et universelle, la religion de l’avenir. L’amour du prochain au sens évangélique, qui définit la voie droite « vers Dieu », est inconditionnel : quel que soit l’être humain – sain ou malade, vieux ou jeune, beau ou laid, noir ou blanc, honnête ou malhonnête, intelligent ou sot, croyant ou incroyant, ami ou ennemi, etc. , on doit l’aimer d’un tel amour. Selon ce qui est naturel, on aime plutôt celui qui est beau que celui qui est laid, celui qui est honnête que celui qui est malhonnête, celui qui a bon caractère que celui qui a mauvais caractère, le généreux que l’égoïste, et bien entendu on aime l’ami et non l’ennemi. 
Mais Jésus dit: « Aimez vos ennemis. » (Matthieu, 5.44). C’est là le renversement complet de ce qui est naturel. « Aime ton ennemi »: ce n’est pas là une exigence morale, car, du point de vue strictement naturel et humain, l’amour ne se commande pas et ne résulte pas d’un acte volontaire. Un tel impératif d’amour inconditionnel nous arrache au plan des sentiments naturels, nous transporte au plan proprement religieux, non naturel, celui de la religion de l’amour. Ainsi, je vis dans la religion de l’amour si j’aime autrui simplement en tant qu’être humain, même s’il ne le mérite pas."
À méditer en temps de guerre. 
Puis la tombe d'Henri Bosco, auquel on doit entre autres L'enfant et la rivière, Malicroix, l'auteur le plus cité par Gaston Bachelard.
Aujourd'hui, beau soleil, peu de monde. Tours et détours. 
Pas trace de Bernadette Lassalette, l'hôtesse reine de Lourmarin, rencontrée l'an dernier avec A.B.
Vers 15 H 30, je m'installe sur la terrasse au soleil du Bistrot, face au château, deux tables et quatre chaises en attendant les enfants. 
Je remarque que les tables sont numérotées. 
Celle où je me suis installée, c'est la 27, à côté la 26. 
Le pas-sage : le 26 en vie, le 27 passé, 
peut-être en vie d'une autre vie. 
Je remercie cette coïncidence me mettant en face à face avec le décès de Marcel Conche le 27 février à 8 H du matin, dans son sommeil, à un mois de son 100° anniversaire, le 27 mars 2022.
La voie certaine vers "Dieu" est un petit livre majeur, 28 pages d'une réflexion s'achevant par cette phrase : la voie de l'amour est la voie du moulin, qui mène au moulin même s'il n'y a pas de moulin. 
Hasard ? ce 5 mars, c'est le début du printemps des poètes dont le thème est l'éphémère. Les amandiers explosent. 
En sortant du cimetière est arrivé un jeune père de famille avec ses deux filles Swann et Romance pour aller sur la tombe de Camus. Bel échange. 
 
Le soir, film proposé par Rosalie : Écrire pour exister, film dramatique américain écrit et réalisé par Richard LaGravenese, sorti en 2007. 
Il s’agit de l’adaptation du livre The Freedom Writers Diary d'Erin Gruwell et de ses élèves, des élèves inféodés à leurs gangs, s'affrontant en classe (la salle 203) où ils sont intégrés dans le cadre d'un programme de discrimination positive du gouvernement américain après les émeutes de Los Angeles de 1992.

les cérémonies

quand Marcel Conche, métaphysicien de l’infini de la nature, décédé-dcd le dimanche 27 février 2022 à 8 H du matin, à 1 mois de ses cent ans, dans son sommeil, nous fait faire un voyage en zig et en zag de 1500 kilomètres par autoroutes et routes plutôt sinueuses
 
mardi 8 mars 2022, à 14 H 30, obsèques au centre omni-cultes de Bourg-en-Bresse dans l'Ain
partis à 8 H 40 du Revest, nous arrivons à 14 H 15 au funérarium : requiem de Mozart, messages et textes, temps de silence
quand le cerceuil est mis dans le corbillard, le factotum ferme la porte nous séparant du dehors; le corbillard démarre, disparaît, fait le tour du rond-point, réapparaît; la porte se réouvre lentement et complètement; 
un coup de vent me dit l'athée de service; 
même avec le coup de vent judicieux, cette réouverture, je la reçois comme peut-être une réponse à la question que s'est posé Marcel dans sa dernière lettre du 13 novembre 2021 à M.C. 
«  Les morts ont-ils une réalité autre que dans nos souvenirs et nos cœurs? »
 
retrouvailles entre autres avec la traductrice de Actualité d’une sagesse tragique, alors étudiante au lycée Dumont d’Urville, à Toulon, aujourd’hui journaliste à RFI amérique latine
 
de 17 à 19 H 30, famille et amis proches se retrouvent à Treffort dans l'Ain (et pas en Isère comme prétendent Télérama et d’autres), à 15 kms de Bourg-en-Bresse dans la maison où Marcel a passé ses 4 dernières années; moment très chaleureux avec beaucoup de tendresse, foin des précautions sanitaires; 
je remets à la famille 2 N° de la revue corse I Vagabondi dont le 2° consacré à la nature à partir d’une phrase de Marcel dans La nature et l'homme publié le 27 mars 2021 pour ses 99 ans et le livre pluriel 22 femmes qui font la Corse (offerts par les éditions Scudo, avant le départ de Marcel)
 
de 20 H à 22 H, balade autour du monastère royal de Brou; l'auberge bressane est fermée le mardi; c'est là en 2019 pour les 97 ans que nous avions dîné avec F.C.; sur les verres somptueux, AB
nuit dans un appart loué
 
mercredi 9 mars 2022, à 16 H, inhumation au cimetière d'Altillac en Corrèze
partis à 9 H 40 de Bourg, nous arrivons à Altillac à 15 H 30 par l'autoroute des Puy, Auvergne, Vulcania; de la neige sur les sommets côté Cantal
messages, textes, devant la tombe de son père Romain, maire apprécié d’Altillac, la voisine de Marcel à la Maisonneuve et son fils, sa femme de ménage, des corréziens et corréziennes, en écriture inclusive des corrézien.e.s (rire hénaurme)
levant la tête, je vois un nuage à forme d'homme, entouré d'un halo ensoleillé; une sensation de légèreté, de présence bienveillante 
 
de 17 H 30 à 20 H 30, balade dans Beaulieu-sur-Dordogne, tous les endroits faits avec Marcel et photos-mots à l’identique
 
remontée sur Paris à partir de 20 H 40 par les autoroutes Brive, Limoges, Orléans, Chartres avec une lune de premier quartier présente presque toute la route
arrivée à 4 H du matin à Saint-Denis après une sortie d'autoroute obligatoire suite à un accident entre deux poids lourds, renversés et ayant pris feu ; j'ai pris le volant pendant 1 H 30 
ce retour m'a fait ressentir avec l'intense circulation des poids lourds dans les deux sens que nous y allons...
 
TGV de retour à 15 H 05 jeudi; 
par Tulle, 11 H de trains au pluriel
 
merci à Marcel pour ce périple; merci à toutes les personnes qui se sont déplacées pour l'accompagner; merci à Katia pour son énergie et sa générosité; merci à Guillaume, son co-pilote vigilant et efficace; merci à Titine, le multispace à toit transparent qui permet de profiter du ciel; on n'a jamais dépassé 110
 
désolé, pas de photo, pas de vidéo, rien à montrer, c'est voulu
 
je ne me suis pas exprimé, ni à Bourg ni à Altillac; notre amitié a quelque chose de très intime, de non partageable
 
depuis déjà plus d'une semaine, je ne m'adresse plus aux deux oliviers dédiés à Marcel sur la restanque front de mer de 20 mètres de la villa Joie de la même façon; plus de souhaits, plus de projets; une présence par les souvenirs et dans le coeur et peut-être autre; il connaît ou pas désormais la réponse mais nous, vivants, ne la connaîtrons pas
 
la soirée Marcel Conche du 9 avril, à 19 H à la Maison des Comoni, au Revest, 1 mois après son inhumation, sera l'occasion d'évoquer ce que Marcel a été pour ceux qui l'ont connu ou étudié ou lu…à partir du film de Christian Girier, la nature d’un philosophe
 
en couverture du Bouquins consacré à L'infini de la nature, une oeuvre de Nicolas de Staël, Paysage
dominante : des rouges
dominante du voyage dans les paysages de la France rurale : des verts
 
rappel : le livre d’éternité en lien avec la question de vie et de mort d’Annie Bories, l’épousée je sais que je vais passer, où vais-je passer ? et qui m’a interpellé pendant 11 ans est sous le signe presque jusqu’à la fin de la sagesse tragique de Marcel; 
la métamorphose de J.-C. en Vita Nova ne lui doit rien, 
il s’agit d’une expérience spirituelle intime et la pensée n’y a pas accès
 
disponible en librairie, sur plateforme ou chez moi
le pas-sage de Marcel Conche
le pas-sage de Marcel Conche
le pas-sage de Marcel Conche
affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest
affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest
affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest
affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest
affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest

affiche du film de Christian Girier qui sera présenté le 9 avril 2022 à 19 H , salle Pétrarque, maison des Comoni, théâtre du Revest et de la métropole TPM; Marcel près de la chapelle des Pénitents à Beaulieu sur Dordogne, Marcel sortant de la partie médiévale de Beaulieu, Marcel me disant Heureusement qu'on meurt (photos F.C.); portrait de Pétrarque réalisé par Ernest-Pignon Ernest

Marcel Conche et JCG, Marcel et Cyrille Elslander (des 4 saisons du Revest à l'époque, devenu directeur-adjoint du Pôle) en juin 2002 à Treffort dans l’Ain; 20 ans d’amitié, 10 livres de et sur Marcel Conche édités par Les Cahiers de l’Égaré dont le dernier, L’âme et le corps, le 27 septembre 2021 au mitan de sa centième année
Marcel Conche et JCG, Marcel et Cyrille Elslander (des 4 saisons du Revest à l'époque, devenu directeur-adjoint du Pôle) en juin 2002 à Treffort dans l’Ain; 20 ans d’amitié, 10 livres de et sur Marcel Conche édités par Les Cahiers de l’Égaré dont le dernier, L’âme et le corps, le 27 septembre 2021 au mitan de sa centième année

Marcel Conche et JCG, Marcel et Cyrille Elslander (des 4 saisons du Revest à l'époque, devenu directeur-adjoint du Pôle) en juin 2002 à Treffort dans l’Ain; 20 ans d’amitié, 10 livres de et sur Marcel Conche édités par Les Cahiers de l’Égaré dont le dernier, L’âme et le corps, le 27 septembre 2021 au mitan de sa centième année

échange post-mortem

Merci, Jean-Claude, de votre restitution fidèle et émouvante du ou des jours de départ de Marcel. C'est souligner que la famille de pensée (dont Yvon Quiniou) était là pour épauler et honorer la famille de sang (famille qui s'est exprimée avec justesse et profondeur !)  
C'est vrai, vous n'y avez rien dit, mais vous expliquez ici très bien que l'amitié n'a pas nécessairement de compte-rendu public à faire.
Merci aussi d'avoir remarqué aussi bien le nuage à forme d'homme (que vous avez vu pour nous, je n'étais pas à Altillac) que la réouverture "pneumatique" (comme dirait Jankélevitch) de la porte du funerarium (je la confirme).
J'étais heureux qu'un de ses éditeurs (Jacques Neyme) soit présent : leur travail commun fut ardent, exigeant, et juste !
Et bonne chance aussi dans le déploiement de la "métamorphose" que vous accueillez (ou qui vous accueille...). Conche n'excluait rien - pas même (je plaisante à peine) que Bergson ou Jung aient finalement vu juste. 
   merci, 
        m.
 
merci M. pour ce retour
je n’ai rien exprimé, par amitié inconditionnelle pour l’homme Marcel, d’une complexité rare, impossible à démêler, complexité à accueillir sans jugement dans son entièreté et son mystère qui se confondent
(cela vaut pour chacun, chacun est mystère et en cela sacré)
mais aussi pour une autre raison
Marcel en partant est devenu un être-un corps pour autrui sartrien, objectivé-aliéné
(impossible maintenant de nous surprendre par un acte, une action "inattendus") 
qu’il a su faire exister comme figure du philosophe par vocation
(il a fabriqué sa légende, son monument; rien de péjoratif là-dedans; on est tous des fictions, des légendes qu’on fabrique; ce n’est pas mensonge, ce n’est pas vérité, c’est croyance, conviction vécue comme dit Marcel) 
et Comte-Sponville sera sans doute le garant de cette doxa, reprise partout
or les discussions que j’ai eu à la fin avec Marcel dont une évoquée dans le livre d’éternité m’ont révélé qu’il était bien en chemin, prêt à concevoir que la Nature (ou tout autre nom, ne nécessitant pas qu’on se fasse la guerre des noms et des dieux) n’est pas seulement créatrice au hasard, aveugle mais créatrice avec-par amour inconditionnel, sans jugements, sans oppositions, de tout ce qui existe; l’amour comme force créatrice, pas seulement sentiment accompagnateur, compassion…
oui Bergson (citation en début du livre d'éternité), oui Jung
mais je leur préfère aujourd'hui Christiane Singer, Jean-Yves Leloup
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)
9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)

9 mars 2022, entre 18 H et 20 H, sur la trace des souvenirs; dernière photo : l'idiot regarde le doigt, ne voit pas la lune montrée par le doigt (photos K.P et G.B.)

dialogue à venir entre J.-C. di Vita Nova et Jean-Claude Carrière, auteur de La vallée du néant, paru chez Odile Jacob en décembre 2018,  en cours de lecture depuis le 14/02/2022, 74° anniversaire de l'épousée

présentation du livre

"Nous en venons et nous y retournons. Pourtant, nous ne pouvons rien en dire. Le néant – qui n’est ni le rien, ni le vide – reste l’inconnu fondamental, le non-être, sans sensation, sans conscience et sans mémoire.

Pour m’en approcher, prudemment, je me suis lancé dans une promenade, un peu au hasard des chemins, en reprenant un vieux thème persan. J’ai voulu voir comment d’autres ont réagi, ici ou là, dans l’histoire du monde, au plus secret, au plus insistant des mystères. J’ai découvert, au passage, plusieurs attitudes, qui peuvent paraître contradictoires. Chacun peut choisir.

C’est banal à dire, nous sommes tous emportés par un mouvement irrésistible. Il est notre maître, et nous savons où il nous conduit. Rien ne reste, rien ne revient. Pour peupler ce passage où il n’y a « rien » (« N’y a-t-il rien dans ce rien ? » se demandait Chateaubriand), nous avons, au long des siècles, imaginé toute une farandole de monstres, de vapeurs, de fantômes, des hurlements, dont un grand nombre sont évoqués ici. 

Avec quelques questions inévitables : comment nous protéger du désespoir et de la vanité de toutes nos vies, si nous n’en devons rien garder ?

Comment, peut-être, en tirer une force, et même une joie ?
Pourquoi rire ? Pourquoi pleurer ?
Et pourquoi rêver d’immortalité ?"

Scénariste, dramaturge, écrivain, Jean-Claude Carrière est l’auteur de grands succès comme Einstein, s’il vous plaît, Fragilité, Tous en scène et, plus récemment, Croyance et La Paix

La vallée du néant, offert à Noël, livre d'occasion dédicacé à X; lecture à venir d'un livre offert parce que j'avais choisi , jeune professeur au lycée de Le Quesnoy (nord), un nom de poète Jean Rogues
La vallée du néant, offert à Noël, livre d'occasion dédicacé à X; lecture à venir d'un livre offert parce que j'avais choisi , jeune professeur au lycée de Le Quesnoy (nord), un nom de poète Jean Rogues

La vallée du néant, offert à Noël, livre d'occasion dédicacé à X; lecture à venir d'un livre offert parce que j'avais choisi , jeune professeur au lycée de Le Quesnoy (nord), un nom de poète Jean Rogues

commentaires sur l'article

Annie Bergougnous

Question, pourquoi notez-vous chaque fois "dcd", plutôt que "décédé"?
Je comprends bien sûr le raccourci, mais personnellement, ne l'apprécie pas. J'aime l'idée d'un mot, nom adjectif et autre, écrit en son entier. Dire et non pas raccourcir.
Dire "mort", "décédé", plutôt que "parti","dcd". J'aime l'idée de nommer dans son entièreté la mort que nous passons notre vie à évacuer de nos vies !!!
Nommer, c'est dire ce qui est et non éviter
Je sais que vous n'évitez rien, Jean-Claude; mais ce "dcd" je le trouve inélégant, si tant est que l'on puisse dire qu'il y ait une quelconque élégance...à ce sujet.(Bien que).
Rien de personnel, simplement mon ressenti quant à ce...."dcd" !
 
Jean-Claude Grosse
Annie Bergougnous je prends en compte en ce qui concerne dcd, pas en ce qui concerne mort car je crois aujourd'hui que la mort est un pas-sage (écrit avec la polyysémie de la langue des oiseaux); merci même si je sais pourquoi je l'ai fait; VIE = Vibration Information Energie; I information = tout est déjà écrit-informé dans les nombres-univers comme Pi (décédé/dcd => 4-3-4, réductibles à des 0-1 en langue binaire) Le terme bit est une contraction des mots binary digit (que l'on peut traduire par chiffre binaire en français). Il désigne l'unité la plus simple utilisée dans un système de numération. Cette unité, directement associée au système binaire, ne peut prendre que deux valeurs : 0 et 1 et reste pourtant à écrire par chacun de nous; chacun écrit son livre d'éternité déjà écrit, non destiné à un jugement dernier, cadeau-contre-don en retour de la vie qui nous a été donnée
dernier point: je crois aujourd'hui que ce sont les mots qu'on emploie qui crée la réalité; donc je ne crois pas qu'employer le mot mort dise la réalité vraie de ce qui est appelé mort; employer le mot crée une réalité séparant, opposant vie et mort;
 
 
de plus, le mot n'est pas la chose; mis pour la chose, il tue la chose en l'abstractisant, en la conceptualisant alors que la chose est unique, charnelle, vivante (lire La mort et la pensée de Marcel Conche ou ma note de lecture)
si on s'appuie sur la physique quantique, on expérimente de façon incompréhensible d'ailleurs (Richard Feymann) la superposition d'états, l'indétermination des états, les fluctuations d'états... d'où le mot pas-sage, inventé sans génie, sans doute inspiré à l'occasion de cet article
 
Rachel Kaposi
"Certitude n'est pas preuve". Mais mourir paisiblement devrait être un pas-sage obligé.
La fureur des vivants ne doit-elle pas choisir ce moment unique entre tous pour un dernier recueillement ?
Jean-Claude Grosse
pas de preuve, que des convictions vécues ou des opinions d'emprunt ou du bla-bla...la gamme est infinie du conformisme à l'authenticité, de l'imbécilité-bêtise à "sa" vérité; quant à moment unique pour un dernier recueillement, je dirai moment unique pour LA RESTITUTION FINALE, la résurrection, enfin debout, sortie du sommeil, éveil et pas repos éternel...
 
Bonjour Monsieur Grosse, Je lis toujours avec intérêt les parutions sur ce blog et les vôtres. Je tiens à vous dire ma tristesse alors que j'apprenais le décès de Marcel Conche. J'avais prévu de lui écrire pour son anniversaire mais il ne m';en a pas laissé le temps . Il a rejoint cet infini qui lui avait taraudé l'esprit dés son plus jeune âge, cet étonnement qui pour moi est la marque de la philosophie. J'ai beaucoup de sympathie et d'admiration pour cet homme de la terre. Comme lui je suis né dans une famille pauvre et marquée par cet esprit de la campagne , celui qui fait de la simplicité la source de la joie. Et ses ouvrages! et son escapade auprès d'Emilie ! et son allure si singulière ! et sa façon de parler, de plaisanter toujours avec considération pour ce qu'il avait à dire! Et le mal absolu qui en ce moment frappe des enfants ukrainiens! Voilà entre autres choses ce que Marcel Conche laisse comme témoignage pour moi. Ses livres comme il l'a écrit sont et seront pour moi le message d'un homme et d'un philosophe qui inspire ma vie dans cette recherche de la vérité , seul message sensé pour une époque tourmentée. Merci Monsieur Conche pour tout ce que vous avez donné à vos lecteurs et plus généralement à la philosophie ! Non votre corps n'ira pas rejoindre "le fumier des cochons" , pour moi il sera toujours quelque part dans cet infini et plus concrètement là où la terre de Corrèze vous a vu tendre le regard au loin comme pour mieux y revenir. Merci Monsieur Grosse de poursuivre votre travail pour perpétuer la mémoire de Marcel Conche. Respectueusement. Claude Cognat Annecy

un PDF de Marcel Conche présentant sa philosophie, à tété-charger

Lire la suite